Les cheveux noirs de jais flottaient légèrement dans la brise hivernale. Le bas du visage enfoncé dans une grosse écharpe, Camille attendait. Elle avait froid, et elle était seule. C’était le soir de la saint-Valentin. Dans quelques temps, plusieurs heures, elle allait monter sur scène pour un cabaret rempli de couple, où elle sera l’avant-dernière artiste.
La magicienne aurait dû aller se préparer. Teindre ses cheveux, se mettre en costume, s’échauffer. Mais l’ambiance de la salle transpirait jusque dans les coulisses et tous les autres étaient émoustillés par la fête de l’amour. Pour Camille c’était intenable. Elle aurait pu passer la soirée avec son copain. Si elle avait un copain.
Elle était célibataire et n’avait eu de petit copain qu’une fois, très jeune, quand ça n’était rien d’autre que les hormones qui travaillaient. La jeune muette n’attirait pas l’attention et son handicap repoussait généralement les approches séductrices. Et même elle s’était faite une raison. Elle ne savait pas draguer et ne s’y essuyait pas, de peur du ridicule. Jusqu’à présent, elle l’avait très bien vécu, mais cette année, c’était différent.
Sa vie allait bien, sa vie allait vite. Elle était célèbre sous son identité de magicienne. Elle avait des amis dont une très bonne en la personne d’Iris et elle avait espéré rencontrer quelqu’un d’aussi charmant et séducteur qui la comprendrait et réussirait à communiquer avec elle. Ce n’était pas le cas.
C’était la raison pour laquelle elle jouait son spectacle de magie le soir de la Saint-Valentin, devant un ensemble de gens trop chanceux pour s’en apercevoir. Peut-être que certains la trouveront jolie Mais aucun n’ira plus qu’une salutation et quelques félicitations. C’était nul.
Elle préférait prendre l’air, dans le froid, à côté du théâtre avant d’aller se préparer à la dernière minute. Mais ce n’était pas une si bonne idée. Il y avait plein de couples qui passaient devant elle, la main dans la main.
Mais elle s’imaginait en train d’attendre un valentin, qui était en retard, et qui l’emmènera au restaurant prendre une glace ou quoi que ce soit d’autre que font les couples à la Saint-Valentin. Peut-être aller voir une comédie romantique au cinéma, bien qu’elle n’en ait pas vraiment le temps.
Ce qu’elle ignorait, c’est que cette illusion la blessera aussi fortement que si elle avait vraiment un copain et qu’il n’était pas venu la chercher. Mais les conséquences de ça ne se ferait ressentir que le lendemain, ou le surlendemain. Peut-être ira-t-elle pleurer et vider son chagrin chez Iris, et qu’elles mangeront de la glace ensemble. Sauf si Iris avait aussi un copain, ce qui finirait d’achever Camille.
Alors elle était là, ses yeux émeraudes regardaient passer les gens par-dessus son écharpe et ses cheveux noir flottaient légèrement dans les airs. Ses mains étaient enfoncées dans son long manteau bien chaud, ses pieds dans de grandes bottes de cuir fourrées.
Seule et célibataireDu haut de mes dix-sept ans, je n’ai jamais eu de véritables relations amoureuses. Enfant, j’avais eu une certaine popularité dans les petites classes, ayant même eu le droit à une véritable petite escorte à chaque fois que j’entreprenais quelque chose, ce qui avait inévitablement rendu ma mère très fière. Ma famille a toujours voulu dominer les autres, les écraser ou les soumettre, mais elle a toujours conservé ce besoin de piétiner les valeurs des autres pour voir les siennes exister. Enfant, j’avais été cette petite fille sage, qui se contente d’obéir à maman et à papa, qui imite ses parents, qui inflige l’indifférence qu’elle reçoit à la maison aux autres enfants à l’école. Mais cette petite fille avait fini par grandir, réalisant alors que la direction que lui indiquait ses parents allait la mener tout droit à un ravin relationnel. Alors, je n’ai plus jamais été sage. Avec toutes ces histoires d’héritages, j’ai toujours considéré qu’avoir un petit ami serait un véritable parcours du combattant. J’avais déjà eu quelques coups de foudre passagers, mais rien de réellement sérieux… De toute façon, mes parents m’auraient mis bien des bâtons dans les roues, compte tenu du fait que tout ce qui pouvait m’attirer chez un garçon, serait à l’exact opposé de ce qu’ils désiraient chez leur gendre.
Malgré mon manque d’intérêt pour l’amour et les relations compliquées, le jour de la saint valentin me donnait le cafard. C’était une fête à laquelle j’étais exclue, ayant ni petit copain, ni même sentiments amoureux pour qui-que ce soit. Je n’avais personne à qui offrir des petits chocolats, pas même des amis proches, compte tenu du fait que j’avais fugué du domaine familial et d’Unys… Heureusement, je n’étais pas aussi seule qu’on pouvait le penser, du moins au premier abord. J’avais confié la dure mission d’être mon valentin à Baku, mon Héricendre. Loin d’être impressionné par le rôle, il m’avait répondu par son éternel sourire tendre. Baku était parfait comme valentin, petit, il ne prenait pas beaucoup de place, de type feu, il tenait chaud lorsque les soirées hivernales se montraient longues, toujours souriant, il était difficile de garder un visage sombre face à autant de bonheur et de simplicité. Existait-il seulement des chocolats pour Pokémon ? C’était, certes, un truc de célibataires endurcis, mais les commerçants étaient capables de cibler, sans le moindre remord, la solitude de certains pour en tirer profit…
Avec une légère pointe de naïveté, je m’étais promenée dans les rues décorées pour l’occasion, lesquelles illuminaient mon passage de leurs lumières colorées, attiraient mon regard sur leurs guirlandes de cœurs, rapatriaient ma curiosité vers les vitrines de leurs commerces, ces dernières mettant en avant petits chocolats couleurs noisette et idées cadeau en tout genre. Malgré l’ambiance festive, les musiques paisibles et les odeurs de pomme d’amour, les rues et ruelles se désertaient progressivement, faute à des températures en chute libre. Seuls les tourteaux les plus courageux, ceux à qui l’amour donnait des ailes, affrontaient le froid avec l’objectif de passer la meilleure soirée possible. J’aurais presque était jalouse, si je n’avais pas mon petit Baku blottit sous mon manteau, à moitié pris au piège dans mon écharpe. La nuit promettait d’être froide… Après avoir soufflé chaudement sur mes mains pour la cinquième fois consécutives, j’en avais conclu que je serais mieux à l’intérieur d’un cinéma, d’un théâtre ou d’un tout autre endroit, que dehors. Mon regard ambré avait navigué sur quelques affiches mis en avant par le théâtre, lequel n’était pas encore prêt à ouvrir au public, puis j’avais continué mon chemin. Comme la soirée était dédiée aux amoureux, les personnes seules attiraient les mauvais regards. J’en avais presque ressenti de la honte, cherchant une autre âme solitaire, afin de trouver un complice, un peu de réconfort, comme pour me dire que la rue m’appartenait tout autant qu’à la... Municipalité ? Je m’égarais. Faute à la morsure du froid ! J’allais passer avec indifférence devant un visage, silhouette immobile sur le côté de la rue, mais c’était sans compter sur le sentiment que son regard avait semblé dégager. C’était trop percutant, trop familier, pour que je me contente simplement de continuer ma route. Mes pas s’étaient brusquement arrêtés à moins d’un mètre de la jeune femme. Le plus innocemment du monde, mon regard s'était incrusté dans le sien.
Perdue dans ses pensées et ses réflexions, Camille ne vit pas tout de suite la jeune femme qui s’était pourtant plantée devant elle et la regardait droit dans les yeux. Non, la magicienne se demandait surtout quoi faire maintenant, en attendant. Tous les restaurants devaient être remplis, sans table de libre, même les cafés. Les points de chute de Camille ne pourraient pas l’accepter même avec tout le respect et l’amour qu’ils lui portaient. Pas moyen de manger une glace tranquillement assise. Elle pourrait aller en acheter une dans un supermarché, pas loin. Mais cette idée la rendait triste. Elle se sentirait comme ses filles de séries ou de films romantiques, célibataires et qui mangent de la glace à même les boites devant un film nul en pleurant. Ce n’était pas elle, donc elle ne le ferait pas.
La voix de l’inconnue la ramena brutalement à la réalité. Elle ne l’avait pas vu et se demanda à qui elle parlait. Camille se retourna bêtement en pensant que l’inconnue s’adressait à quelqu’un derrière elle. Il s’avéra que derrière Camille se tenait un mur. Aucun doute n’était permis donc, l’inconnue s’adressa directement à une Camille perdue dans ses pensées.
La magicienne dévisagea longuement la fille avait de hocher négativement la tête. Elle se demanda si elle avait quelque chose qui clochait, si elle avait l’air malade ou si elle faisait quelque chose de bizarre. Mais emmitouflée dans son manteau, difficile de faire comprendre sa question.
Elle sortit ses mains et un paquet de carte. Difficile aussi de les faire apparaitre comme par magie engoncée qu’elle était dans sa lutte contre le froid.
Elle chercha parmi ses cartes à la recherche du carton correspondant et le montra à la fille.
Le simple mot Pourquoi ? était inscrit dessus. Elle avait toute une série de carte, lui permettant de se présenter, d’inviter l’autre à se présenter, demander où, quand, comment et aussi pourquoi. Mais à l’heure actuelle, c’était à cette question que Camille espérait une réponse.
Celle-ci et pourquoi une fille solitaire errait dans les rues le soir de la saint-valentin. Elle allait certainement être en retard à son rendez-vous galant si elle s’arrêtait pour discuter avec Camille.
Seule et célibataireDes études ont prouvé que les enfants de bonne famille ont tendance à être antipathiques. On dit même, qu’ils sont détestables et égotistes. L’argent dresse des murs, et même s’ils imposent des injustices, on oublie parfois qu’ils emprisonnent aussi. Entre quatre murs, même avec tout le luxe et le confort - qui font que je ne suis pas en droit de me plaindre -, j’ai passé mon enfance à étouffer. J’ignore si je suis réellement antipathique, détestable ou égoïste, je pense que quelque part, mon sale caractère a peut-être ce genre de traits pour origine… Mais en faisant un pas vers cette jeune femme, je m’étais totalement mise de côté. Elle avait l’air triste. Cela ne me coûtait rien de m’arrêter et de lui poser une simple question. Dans le pire des scénarios, ce n’était que quelques minutes de honte pour une main tendue, juste au cas où.
La jeune femme avait hoché négativement la tête. Tout allait bien ? Je n'arrivais pas à y croire malgré sa furtive réponse. Son silence accentuait mon sentiment de mal-être, j’avais peur qu’il y ait des non-dits. Baku, toujours blottit dans mes vêtements, avait levé la tête vers l'inconnue, intrigué par cette rencontre inattendue. Puis, les cartes étaient entrées en scène... J’avais écarquillé les yeux devant la pile, commençant à me demander si je n’étais pas tombé dans une sorte de canular pour une quelconque chaîne sur Hootube. Moi qui n’aimais pas spécialement me taper la honte… Qui aimerait ? Si je finissais sur une vidéo à buzz… J'allais en plus perdre mes rares amis dans l'élan... Un regard à droite, puis un à gauche, mais rien. Rapidement, j'avais chassé ces idées saugrenues de mon esprit. Une carte avait révélé un mot, un simple « Pourquoi ? ». Je m’étais alors sentie un peu embarrassée, avant de subitement réaliser que ce « Pourquoi ? » m’était adressé.
- « Je suis désolée ! » Avais-je lâché en me courbant légèrement vers l’avant, tenant bien mon Héricendre contre moi. - « C’est la Saint Valentin… Les personnes seules dehors, par ce froid, sont peu courantes… J’ai eu peur que vous ayez un problème. Je suis désolé de vous avoir dérangé ! » J’étais trop dans l’embarras pour oser mentir, préférant un instant franc de honte plutôt que m’enfoncer dans un mensonge humiliant qui lui, perdurera. :copyright: 2981 12289 0
Camille Gutenberg
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Camille avait ressenti la gêne chez l’inconnue. La magicienne savait bien qu’elle n’avait pas de mauvaise attention. Peut-être que Camille n’allait pas bien et qu’elle ne s’en rendait pas compte. Si elle se sentait un peu triste et las. Son spectacle ne l’amusait pas autant qu’avant. Elle avait envie d’autre chose, de plus de défi, de plus de tour, de plus de rythme et de grandiose.
Cette sensation de danger et de réussite quand elle parvenait à forcer l’entrée d’une demeure et repartait avec une babiole sans se faire voir. Elle était récemment parvenue à prendre une montre chez quelqu’un pendant qu’il regardait la télévision. Mais il manquait quelque chose aussi là-dedans. Il manquait de la reconnaissance. Elle aimait sa vie privée, être juste Camille Gutemberg, muette, discrète et silencieuse. Mais elle adorait les applaudissements qui étaient destinés à Néopolitan. Elle voulait la même chose pour sa version nocturne et inconnue. Elle voulait que des gens se posent des questions. Elle ne pouvait pas se retirer cette nouvelle obsession de l’esprit. Parfois, elle marchait dans la rue et se retrouvait avec des objets dans ses poches qui n’étaient pas à elle. Bien sûr elle ne les gardait pas, et ils finissaient toujours dans la première poubelle.
Si bien que finalement, oui, peut-être que Camille n’allait pas bien et qu’elle ne s’en rendait pas bien compte. Mais maintenant, une chose était sûre, elle ne voulait pas être seule maintenant.
Elle fait un signe précipité pour que l’inconnue attende et ne parte pas avant de tirer une autre carte.
Je m’appelle Camille et toi ?
La magicienne n’était pas certaine de pouvoir aller plus loin dans la conversation à l’aide de ses petits cartons. Ils servaient surtout à briser la glace rapidement. Elle sortit alors son téléphone et commença à écrire un message.
Cette fête est assez nulle.
Camille aussi aurait voulu aller manger au restaurant, avec des gens et profiter d’un bon repas. Et surtout manger une glace. Hélas, ce n’était pas le moment, et surtout, ce n’était pas possible de le faire seule aujoud’hui.
Iris Lindley
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C'était la chose que j'avais surtout retenu en me déplaçant. J'avais recouvert un maximum mes jambes même si je ne les sentais plus du tout. Sur moi, un T-shirt épais, un pull épais par dessus, tout ça caché par un manteau épais, une écharpe blanche autour de mon cou, une chapka sur la tête, mes cheveux cachés dans mes vêtements ; il faisait froid.
Gardevoir avait un petit chapeau ainsi qu'un manteau. Oui, j'étais quelque peu matérialiste sur ce point... Elle voulait m'accompagner alors soit, j'avais fait en sorte qu'elle le pût sans avoir froid. Mais nous étions heureuses d'être ensemble.
Mais le thème revenait sans cesse sous diverses formes ; la Saint-Valentin. Je regardai les couples heureux, même chez les pokémons. Ce n'était pas aujourd'hui pour moi et je n'étais pas réellement venue pour ça. Juste vouloir sortir et apprécier le frais naturel des temps estivaux.
Gardevoir redressa soudainement la tête et prit un angle pour pénétrer dans une rue.
« Précieuse ? »
Je la suivis alors ; elle n'allait pas bien vite et mon fauteuil roulant pouvait suivre sa cadence puis elle se stoppa vers deux silhouettes. J'arrivai vivement à ce niveau, et je n'avais pas reconnu la première forme puis...
« Camille ! »
Dis-je en souriant, soufflant longuement de joie, créant une mini-brume devant mes lèvres. Je saluai de la main les deux femmes avant de mimer.
Seule et célibataireÀ la lueur pâle d'un lampadaire, une autre petite carte avait fait scintillé sa présence. C'était la façon bien particulière de la jeune femme de se présenter, m'offrant son prénom plutôt que davantage d'embarras. Quelque part, sa façon de faire me faisait penser à une sorte de jeu, à un spectacle... J'étais restée un instant interdite, le visage incertain, avant qu'un radieux sourire illumine mon visage.
- « Je m'appelle Reika ! » Lançais-je avec un peu trop d'enthousiaste.
Disons que... Même si mon petit Baku, toujours sagement en train de se débattre avec l'étreinte de mon écharpe faussement ensorcelée, était un parfait Valentin, un peu de compagnie par cette froide soirée ne me ferait pas de mal. C'était même, j'imagine, un peu souhaitable ? Si loin de chez moi, du petit confort de ma cage dorée, je n'avais jamais eu autant besoin des autres.
- [ Cette fête est assez nulle. ]
Un petit message écrit sur téléphone, support moins enchanteur que les petits bouts de cartons, mais bien plus approprié à la communication, lui étant dédiée. Je m'étais tout de même demandée... Pourquoi des cartes et pas directement le portable ? J'avais aimé cette originalité, mais j'imaginais maintenant qu'il y avait une raison, comme un secret alléchant, derrière leur utilisation.
- « C'est un thème qui ne concerne pas tout le monde... Difficile de trouver la fête plaisante quand elle semble exclure une grande partie des gens... »
Certaines personnes vivent très mal leur célibat, victimes d'une profonde solitude. Offrir une si grande fête aux amoureux, c'était comme mettre du sel sur la plaie tout juste ré-ouverte de bien des personnes en mal-être. Mon point de vue était assez accusateur, mais il restait celui d'une jeune femme célibataire ayant que trop vue ses amies, restées à Unys, se vider de toutes leurs larmes, pot de crème glacée trop calorique en main, lors des soirées sauvetages qu'on organisait pour éviter le naufrage sentimental.
Une femme, sagement au chaud dans son fauteuil roulant – du moins, j'espérais pour elle que ses vêtements étaient aussi chauds qu'ils en avaient l'air – s'était présentée à nous, connaissant le prénom de la silencieuse jeune femme avec qui je discutais. Derrière le fauteuil, une impressionnante et magnifique Gardevoir semblait servir d'escorte à l'inconnue.
- « Euh... Bonsoir ! » Même si je souriais, un peu trop pour l'occasion, ma voix trahissait ma gêne. Je devrais peut-être les laisser ? Je ne voulais déranger personne, moi...
Baku, loin de se soucier de mes états d'âme, avait réussi à se libérer de mon vêtement pour tendre ses petites pattes vers la Gardevoir bien vêtue, poussant des petits cris, souhaitant lui aussi faire de nouvelles rencontres ce soir. Quel Valentin infidèle tu fais, Baku !:copyright: 2981 12289 0
Camille Gutenberg
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Les présentations étaient donc faites. Reika. C’était un nom que Camille n’avait pas souvent entendu. Pour ainsi dire, jamais. Mais elle était enthousiaste et sous son écharpe, Camille lui fit u grand sourire. Elle ne sortit pas la tête de son vêtement cependant, car elle avait un peu trop froid pour ça.
A la réponse de Reika, Camille regarda autour d’elle. Elle n’était pas convaincue que cette fête excluait tant de monde que ça. Les rues étaient bondées, autant que les restaurants et les théâtres. La part de célibataires adultes ne devait pas être si grande que ça. Mais cela, Camille s’en moquait. Elle aurait pu être la seule célibataire du monde qu’elle trouverait cette fête nulle. Elle avait envie d’une glace, et il n’y avait nulle part pour en prendre une. C’était donc nulle.
Soudain, quelqu’un appela la magicienne. Elle tourna la tête pour voir une personne reconnaissable entre toute et qui emplit son cœur de joie. Iris, sa meilleure amie arrivait. Le hasard faisait bien les chose dit-on et Camille ne pouvait imaginer une autre personne pour lui remonter le moral et passer un bon moment. Accompagnée de sa Gardevoir, Iris était chaudement vêtue.
Elle arriva à leur niveau et signa quelque chose à l’attention de Camille. La magicienne ne comprit pas pourquoi elle signait plutôt que parler, mais peut-être ne voulait-elle pas que Reika sache qu’Iris ne la connaissait pas. Qu’importait à Camille.
Non, je viens de la rencontrer. Signa-t-elle avec enthousiasme. Elle sautillait presque de bonheur mal contenu.
Voici Iris, mon amie. Iris, voici Reika. Continua-t-elle de signer à l’adresse de Reika sans faire attention.
Qu’est-ce que tu fais ici ? J’ai faim, tu as mangé ? Tu veux manger ? Elle s’était tournée vers Reika pour cette dernière question, autant que vers Iris, avant de se rendre compte qu’elle signait et que Reika n’avait certainement rien compris.
Elle prit alors son téléphone pour écrire sa proposition.
Est-ce que tu as fait ? Si on allait manger quelque part ensemble ? Il devait bien y avoir un endroit en ville où s’asseoir devant un plat chaud, même si c’étaitun fastfood, ou un kebab. Tout ne pouvait pas être plein à ras-bord.
Camille voulait passer du temps avec Iris, et elle invita Reika avec plaisir car la jeune femme semblait sympathique. Elles pourraient peut-être devenir amies toutes les trois. Ce serait un immense progrès pour Camille, que d’être au cœur d’un trio de fille, plutôt que la quatrième d’un trio.
Iris Lindley
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J'eus un léger rire adorable en voyant Camille s'exciter soudainement malgré le froid. Gardevoir baissa la tête pour remarquer le petit Héricendre, elle fit un mouvement soudain avec sa main pour l'enflammer et mettre son poing de flammes près d'Héricendre pour qu'il ne perdît pas ses flammes. Elle le fit léviter pour le garder contre elle. Elle avait réellement un tel sens protecteur ? Ouah ! Impressionnant !
Mon regard regagna la dresseuse de cet adorable pokémon avant de dire :
« Vous n'avez pas le choix, Reika. Vous êtes obligée de venir avec nous, ma Précieuse semble s'être attachée à votre pokémon. Cela me surprend la première pour être honnête mais ça ne me dérange pas. Un tel pokémon doit avoir une bonne source de chaleur, comme un Salamèche. Elle s'y porte volontaire ! »
Je ris avant de hocher la tête.
« Allons manger un petit truc, oui. Je me demande si tu mangerais bien ta glace favorite malgré le temps actuel. Tu en serais capable, n'est-ce pas ? »
Dis-je en m'approchant définitivement des deux jeunes femmes.
« Camille m'a épelée votre prénom, joli prénom cela dit. Je paie la première tournée. Dépêchons-nous avant de nous refroidir davantage en ces lieux. »
Gardevoir regardait le Héricendre comme une maman avant de me suivre ; mon fauteuil allant à une vitesse raisonnable. Je n'aimerais pas soudainement glisser à cause d'une plaque de verglas invisible.
Seule et célibataireMes prunelles ambrées écarquillées, la bouche comme celle d’un Magikarp hors de l’eau, je regardais bêtement les visages des deux autres personnes, alors que celles-ci communiquaient avec leurs mains. C’était un langage qui m’était parfaitement inconnu, c’était même, ainsi dire, la toute première fois que j’en voyais la démonstration. Même en m’attardant sur les mains de Camille, qui semblait me dire quelque chose, je n’arrivais pas à trouver le moindre sens à ces enchaînements gestuels… Durant un bref instant, je m’étais demandé si à Lumiris, la langue des signes n’était pas bien plus courante qu’à Unys.
Heureusement, la jeune femme aux airs un peu triste en cette soirée de Saint-Valentin, avait rapidement réalisé que j’étais totalement dans la brume, me remettant dans le bain en utilisant à nouveau son téléphone pour communiquer. Son amie avait aussi insisté, cette fois-ci de vive voix. Ouf ! Je me sentais subitement moins perdue ! En somme, la dernière arrivante avait raison au sujet de Baku. La Gardevoir semblait déjà l’apprécier et quant à l’Héricendre, il était beaucoup trop intrigué par cette nouvelle rencontre pour ne pas être surexcité, brandissant en son dos son brasier. J’espérais secrètement qu’il calmerait un peu sa joie, de peur qu’il incendie quelque chose par mégarde…
- « Et bien... » Refuser serait aussi grossier que nul… Et nous étions déjà d’avis que cette soirée, offerte aux amoureux, était déjà un peu nulle... - « Je voulais justement trouver un endroit au chaud pour manger ! » Répondis-je, tout sourire.
Je devais saisir cette occasion de nouer de nouvelles amitiés ! Si loin de chez moi, je ne donnais pas bien cher de ma peau sans visages amicaux pour me redonner un peu de carburant en cas de coup dur… J’ai bon avoir de l’énergie à revendre, j’ai aussi parfois besoin d’un peu de compagnie pour recharger mes batteries. La jeune femme en fauteuil avait proposé d’aller manger… Une glace ? Par ce temps qui n’avait rien à envier à l’hiver ?! Quelle drôle d'idée ! Mais… Si cela remontait un peu le moral de Camille, je n’allais pas m’opposer à l’idée. Puis, des filles - possiblement - célibataires allant manger une glace le soir de la Saint-Valentin… Un grand classique, n'est-ce pas ?!:copyright: 2981 12289 0
Camille Gutenberg
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Camile avait regardé avec insistance Reika, dans l’espoir de la convaincre par son regard émeraude. Elle n’avait pas imaginé une seule seconde que cette dernière allait refuser, ou même qu’elle pourrait être inquiétante, voir même bizarre. Bizarre, elle l’était déjà et n’y pouvait rien de toute manière. Avoir deux amies, c’est toujours mieux qu’une seule, pensa la muette. Même si Iris était déjà une amie extraordinaire et que Camille imaginait difficilement quelqu’un avoir autant de douceur et de gentillesse en lui. Mais d’un autre côté, Reika était venue voir spontanément Camille, quand cette dernière était seule sous la neige, sans objectif d’aucune sorte. C’était déjà un acte de gentillesse.
Si c’est toi qui offre, bien sûr que je prendrai une glace. Même si tu n’offres pas ta tournée je prendrai une glace.
C’était un pari gagnant. Camille prenait toujours la même chose, en toute circonstance. Quand il faisait vraiment froid, elle ajoutait un chocolat chaud à sa commande, mais sans exception, ses pauses goûter étaient composées de la même glace avec trois boules et trois parfums. Ce fut, c’est et cela restera, son plat préféré.
Allons-y alors.
Camille prit alors la tête de ce trio improvisé, heureuse d’être avec Iris et d’être avec cette nouvelle amie en devenir. Elle se dirigea vers un premier café, maos ce ne fut pas la peine d’y entrer. Il était bondé, à tel point que des gens attendaient debout que leur table se libère. Le suivant fut identique, tout comme tout ceux dans la rue. Dans la suivante, le résultat ne fut pas meilleur. Les gens attendaient en couple ou en groupe qu’on leur donne accès à leur table pour dîner.
Marchant dans le froid qui commençait à traverser ses vêtements, Camille perdait espoir. Son enthousiasme était refroidi par la réalité du monde. Elle n’aura jamais le temps de trouver un lieu chaud, pour manger une glace avant de devoir se préparer pour son spectacle. Elle se tourna pitoyablement vers les deux jeunes femmes.
Iris Lindley
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« Cela surprend, je m'en doute, Reika, si vous me le permettez. Mais Camille adooooore une certaine glace et la mangera dans n'importe quelle condition, qu'il pleuve, vente, neige et autre. »
Je souris à cet amusement et suivis Camille qui ne perdit pas de temps, quel étonnement. Gardevoir garda contre elle Héricendre et continua de le garder dans une chaleur constante avec son poing enflammé.
Mais plus nous avancions, plus la dure réalité de la vie, de ce temps et surtout de ce jour, se fit ressentir. Aucune place disponible, et ce n'était pas la peine d'en attendre une car déjà beaucoup attendaient. Le même scénario se répétait puis Camille se tourna vers nous, visiblement et profondément déçue. Je regardai autour de nous.
« Il doit forcément y avoir un endroit où nous pouvons nous poser. Il doit être bien caché, ce n'est pas possible. Je n'ai aucun pokémon qui pourrait rapidement faire un tour des environs pour trouver un endroit. Ça fait un peu esclavagiste dit ainsi... mais vous m'avez comprise, j'espère. »
J'eus un mince sourire.
« Et ce n'est pas ici que nous trouverons un glacier marchand... »
Et je tournai doucement le regard vers Reika avec toujours ce petit sourire, espérant qu'elle eût une solution à ce problème.
Seule et célibataireLes pas craquants sur la neige, je suivais les deux autres jeunes femmes, Baku toujours avec sa nouvelle amie Gardevoir. J’étais un peu embarrassée à l’idée de m’inviter à un rendez-vous entre deux amies… Même si j’avais été conviée à me joindre à elles. Je n’ai jamais été d’une nature très timide, mais j’évite tout de même de piétiner la vie des autres, de m’imposer lorsque ce n’est pas nécessaire… Je ne veux pas être cette triste fille qui ressemble à ses parents. D’un autre côté… Je n’étais pas à Lumiris depuis très longtemps, une dresseuse seule et sans attache n’avait aucune chance dans une région encore sauvage comme celle-ci. C’était presque vital de me faire plus d’amis. Ajoutons à ça le fait que la saint valentin seule, ce n’est effectivement pas spécialement la joie… Bien que Baku restait le plus mignon Valentin au monde, il se montrait déjà infidèle, se liant ouvertement d’amitié avec la Gardevoir… Et moi ?! Raison de plus pour rester entre filles !
- « Cela surprend, je m'en doute, Reika, si vous me le permettez. Mais Camille adooooore une certaine glace et la mangera dans n'importe quelle condition, qu'il pleuve, vente, neige et autre. »
- « Dans ce cas, je n’ai pas même une pensée qui s’y oppose ! » M’amusais-je en retour. C’était assez étonnant, mais après tout, qui n’aime pas la glace ?
Malheureusement pour notre joyeux petit groupe, les cafés et restaurants étaient bondés de monde, les gens allant jusqu’à faire la queue devant les établissements, dans des files d’attente qui n’en finissait plus… Je me sentais de plus en plus mal pour les deux autres filles, ressentant une profonde déception devant chaque restaurant submergé, reprenant ensuite espoir pour finalement, tomber sur le même schéma… Faites qu’on trouve quelque chose, que tout ne se termine pas sur ce sentiment amer…
- « Il doit forcément y avoir un endroit où nous pouvons nous poser. Il doit être bien caché, ce n'est pas possible. Je n'ai aucun Pokémon qui pourrait rapidement faire un tour des environs pour trouver un endroit. Ça fait un peu esclavagiste dit ainsi... mais vous m'avez comprise, j'espère. Et ce n'est pas ici que nous trouverons un glacier marchand... »
- « Ah... Oh !! » Lançais-je, la bouche s’attardant un peu sur le « O ». J’avais alors libéré Kuma de sa Pokéball, le petit Passerouge avait secoué la tête, hérissant ses plumes, ne comprenant pas pourquoi je le sortais par un froid pareil. - « Kuma ! On a besoin de toi ! » L’oiseau avait écarquillé les yeux. - « Prends ton envol et essaye de trouver un endroit pour acheter de la nourriture ! » Le Passerouge avait eu comme un blocage puis, dans quelques battements d’ailes, il s’était envolé, prenant de la hauteur avant de piaffer pour nous indiquer qu’il avait trouvé quelque chose. Mon Pokémon aux plumes de cendres et de flammes avait l'habitude de faire office de guetteur et de guide. - « J’ignore… S’il a réellement compris, mais ça ne coûte rien d’aller jeter un œil dans cette direction ! » Proposais-je alors.
J’ignorais encore que Koma n’avait non pas trouvé un restaurant, mais un supermarché…:copyright: 2981 12289 0
Camille Gutenberg
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Perdue et de plus en plus affamée, Camille enrageait de ne pas pouvoir partager un moment convivial avec Iris et Reika. Cela faisait partie des choses de son enfance qui lui manquaient. Avec son groupe d’amis, ils allaient dans les parcs, sur les terrasses et ils parlent. Camille écoutait les ragots, les histoires, leurs blagues. Une fille avait appris la langue des signes, comme Iris l’avait fait, beaucoup moins vite que l’éleveuse de Lumiris, mais elle avait fait l’effort, et parfois, elle lui demandait son avis ou traduisait une histoire de Camille. La jeune fille était à l’époque à la fois intégrée au groupe mais aussi mise de côté. Elle ne le regrettait pas, au contraire, elle était reconnaissante de ne pas avoir connu la solitude et le silence que son mutisme aurait pu engendrer.
L’idée de manger une glace rendait l’absence de place encore plus terrible. L’attente était d’autant plus insoutenable que la promesse du dessert sucré s’éloignait et semblait impossible. Le cœur de Camille se remplit d’un chagrin disproportionné pour une simple histoire de glace et bien qu’elle le cachât, une boule se forma dans sa gorge, comme si elle allait pleurer. C’était ridicule et elle le savait, mais elle n’y pouvait rien. Ce dessert avait toujours été son dessert, sa friandise et son plaisir de tout instant et ne pas pouvoir en avoir la briser intérieurement.
Et contrairement aux deux autres jeunes femmes, Camille ne pouvait pas envoyer ses Pokémons en éclaireur. Essayer d’expliquer à voix haute à un Pokémon qu’on cherche un restaurant ou un bar pour manger une glace, alors que la neige tombe sur la ville, n’est pas une mince affaire et à peu de chance d’aboutir. Alors maintenant essayer de l’expliquer en mimant. Le résultat sera encore pire, malgré l’intelligence et l’entrainement des Pokémons de Camille.
Reika, de son côté, avait pris la suggestion d’Iris en main. Elle fit appel à un petit Pokémon Vol que Camille n’avait jamais vu. Elle le trouva très joli et le regarda s’envoler, momentanément distraite de sa frustration. Très momentanément. Puis le Pokémon partit dans une direction et sa dresseuse proposa de le suivre.
Le trio remonta donc une rue jusqu’à une place.
La vision était à couper le souffle. Plusieurs cabanons avaient été construits autour d’une piste centrale. Sur une estrade un petit orchestre jouait des danses, protégé du froid par des radiateurs judicieusement placés. Les cabanons vendaient diverses denrées : bijoux, sucreries, petits plats à partager. Des guirlandes de lumières scintillés partout et baignaient l’ensemble dans une chaude lumière orangée. Des couples sur la piste dansaient la valse, nombreux étaient les vieux couples, profitant de cette musette, mais quelques jeunes couples valsaient aussi en rythme.
Le regard de Camille analysa tout le décor, son esprit s’émerveilla alors que ses épaules s’affaissèrent. Elle ne trouvera pas de glace ici. Pas en plein froid. Il y avait des crêpes, des gaufres, barbe à papa qu’elle avait déjà du manger par le passé, mais aussi des choses qu’elle n’avait jamais goûté comme des pommes d’amour, des brochettes de fruits au chocolat, ses étranges sucettes en forme d’escargot.
Elle se tourna vers ses amis et haussa les épaules.
J’imagine qu’on peut manger quelque chose ici.
Iris Lindley
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Nous suivîmes alors la probable piste du pokémon Vol. Mais cela se conclut sur une belle déception pour les trois jeunes femmes. Je fis une petite mine, davantage quand Camille se tourna vers nous, un peu déçue.
« Ce ne sera malheureusement pas ta glace, ni une glace quelconque ceci dit-en passant. Mais avec grand plaisir, j'offre toujours ma première tournée. Suivez-moi et allons nous régaler ! »
Je m'avançai dans la mince foule en regardant les couleurs bigarres qu'offrait ce lieu de passage, je cherchai un stand avec plusieurs possibilités de sucreries et friandises et... trouvé !
Je m'avançai vers le stand qui était à peine trop haut pour moi ; je faisais la taille d'une enfant ainsi. Je montrai toutes les sucreries et friandises possibles.
« Il semble y avoir de tout ici ! Gaufres, crêpes, des brochettes de bonbons, churros et j'en passe. Dites-moi ce que vous voulez. Ne regardez pas les prix, je ne serai pas regardante. »
Après ce que Reika me dit, et ce que Camille me montrera ou signera, je commanderai avec elle. Pour ma part, une gaufre au chocolat ! Ah oui, j'imaginais déjà la chaleur enrouler ma main valide. Cela fera assurément du bien.
« Et choisis aussi pour Héricendre, Reika. Je prendrai des churros pour Gardevoir. »
Précieuse cilla mais eut un mince sourire en ne quittant pas le petite Héricendre de ses bras. Le feu contre son dos pour le maintenir au chaud.
« Excusez-moi, mais vous ne pourriez pas ranger Héricendre et dire à la Gardevoir de ranger son poing enflammé ? J'aimerais pas voir un truc flamber ici. »
Interpella gentiment -malgré un sous-entendu mauvais- un jeune homme accompagné d'une femme du même âge ; tous deux dans la vingtaine.
Seule et célibataireMême si Passerouge avait l’habitude de faire le repérage pour ensuite me servir de guide, il était accommodé aux forêts libres et aux champs dégagés, là où aucun obstacle ne pouvait freiner ma progression vers l’oiseau au plumage aux couleurs des cendres et des flammes. En pleine ville, avec l’obscurité du soir, c’était assez compliqué de localiser l’oiseau et de le suivre. Heureusement, malgré les bruits ambiants, les petits cris d’appel de Koma m’avaient aidé à localiser le Pokémon volant dans le ciel obscur, faiblement éclairé par les lumières décoratives et les lampadaires. C’est suivi de mes deux nouvelles amies du soir que je m’étais frayé un chemin à travers les rues bondées de monde, les magasins encore lumineux et les animations de rues.
Évidemment, loin de pouvoir totalement comprendre ma demande, l’oiseau s’était posé tout fier prêt d’une grande place où une scène musicale et une piste de danse avaient été montées, le tout encadré d’une multitude de petites cabines proposant des stands de nourritures et de souvenirs en tout genre. C’était charmant, mais absolument pas un endroit où se régaler d’une glace… J’allais forcément un peu décevoir… Heureusement pour moi, Camille semblait pouvoir se contenter de la vue festive qui s’offrait à elle.
- « Ce ne sera malheureusement pas ta glace, ni une glace quelconque ceci dit-en passant. Mais avec grand plaisir, j'offre toujours ma première tournée. Suivez-moi et allons nous régaler ! » Avait proposé la douce Iris.
C’était… Rassurant. Après avoir remercié et récompensé mon Pokémon volant de quelques caresses, je l’avais rappelé dans sa Pokéball pour le protéger du froid. Baku quant à lui, semblait tout confort avec ses flammes et la Gardevoir au poing enflammé. Même si cela me mettait mal à l’aise de laisser quelqu’un, que je venais à peine de rencontrer qui plus est, payer pour moi, l’idée de rejeter une éventuelle proposition d’amitié en refusant une simple sucrerie m’embêtait davantage. J’avais alors remercié chaleureusement la jeune femme et demandé une gaufre chaude au chocolat.
- « Et choisis aussi pour Héricendre, Reika. Je prendrai des churros pour Gardevoir. »
La popularité grandissante de Baku était assez inquiétante… J’étais venue jusqu’à Lumiris pour espérer avoir un peu de lumière, juste assez pour qu’on remarque que j’existe, mais jusqu’ici, la vraie vedette, c’était le petit Pokémon enflammé ! Cela me convenait. Baku serait donc un meilleur rival que valentin ?!
- « Vu la complicité entre les deux… Je pense que Baku prendra aussi des churros ! » Lançais-je toute souriante.
- « Excusez-moi, mais vous ne pourriez pas ranger Héricendre et dire à la Gardevoir de ranger son poing enflammé ? J'aimerais pas voir un truc flamber ici. » Avait demandé un couple à notre intention.
J’avais balancé un regard ardent à l’homme qui avait pris la parole. Ranger mon Héricendre ? Depuis quand Baku était refourgué au simple rang d’objet qu’on range lorsqu’on n’en a plus besoin ? J’avais serré les poings, mais je n’étais pas venue dans cette région pour causer du grabuge. Soit ! Inutile d’exploser contre les premiers paysans venus…
- « Rentre tes flammes, Baku... » Soufflais-je.
L’Héricendre avait penché la tête sur un côté, trouvant probablement cela illogique de rentrer son radiateur dorsal en plein froid, mais avait obtempéré. Hors de question que Baku retourne dans sa Pokéball, tout comme moi, il était en pleine soirée Saint-Valentin ! En date avec une Gardevoir... Décidément, il grandit trop vite !:copyright: 2981 12289 0
Camille Gutenberg
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La générosité d’Iris avait cessé de surprendre Camille. La magicienne n’était toujours pas habituée à cela, mais elle n’était plus gênée par les offres incessantes en tout genre de son amie. Elles pouvaient se trouver n’importe où, Iris essayera d’aider ou de rendre heureux les autres. Aujourd’hui c’était en offrant le grignotage, demain ce sera en préparant un repas, proposer un hébergement. L’imagination d’Iris semblait intarissable lorsqu’il s’agissait d’aider autrui.
Ce n’était pas le cas de Camille. La jeune femme était prête à aider les autres, mais tant que ça n’était pas dangereux, pas trop gênant, pas difficile, pas trop cher. Elle n’avait pas le cœur sur la main, mais ne s’en rendait pas compte. Pour elle, Iris était une exception de bonté, et les autres étaient généralement bon par intérêt. Mais elle n’avait pas beaucoup d’expérience de vie avec les autres, puisqu’elle était une marginale.
Devant le stade, Camille resta immobile en regardant les listes des choux, et les dessins ou les machines de fabrication. Elle ne savait pas quoi choisir. Elle savait ce qu’était une gaufre ou une crêpe. Mais elle n’avait jamais goûté à ce qui était vendu, ou alors une fois, exceptionnellement. Camille se satisfaisait très bien de sa glace et même adorait ce dessert, c'était suffisant. Elle ne perdait alors pas de temps à devoir choisir, hésiter entre des choses bonnes, ou qu'elle ne connaissait pas. C'était toujours la même chose était c'était parfait.
Mais pas aujourd'hui. Ce soir, à la soirée des amoureux, qu'elle allait passait seule à faire un spectacle pour des couples, elle ne pouvait pas savourer son dessert préféré avec sa meilleure amie et sa nouvelle amie. C'était injuste.
Elle regarda les noms, les parfums, les présentoirs, mais ne savait pas quoi choisir. Et si elle n'aimait pas ? Iris lui offrait quelque chose, mal choisir serait peut-être la vexer. Camille ne pouvait pas prendre quelque chose et détester tellement le goût qu'elle devra jeter le cadeau. Cela blessera Iris et Camille ne voulait pas blesser son amie. Alors elle devait choisir correctement, mais comment faire. Tout avait l'air excellent, mais si tout était excellent, pourquoi les gens ne mangeaient pas que ce qui était vendu là. Il fallait faire par élimination.
Mais Camille ne savait pas quoi éliminer. Pendant que les deux autres filles prenaient leur commande, la magicienne restait immobile en fixant les choix. Puis sentant que c'était son tour, elle se mit à passer d'un pied sur l'autre, jetant de discret regard vers les deux filles et les autres clients. Elle devait choisir vite, mais elle ne voulait rien de ce qui était disponible. Les gens allaient certainement s'impatienter, s'énerver, râler. Et cela allait la mettre mal à l'aise, la faire hésiter encore plus. Elle commença à rougir.
Non, je vais rien prendre. Ça ira. Signa-t-elle précipitamment, pour laisser la place, rangeant ses mains dans ses poches et enfonçant sa tête dans son anorak.
Iris Lindley
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Je n'appréciais pas, on essayait de trouver du bonheur, d'atteindre les petites zones de confort malgré les grandes lignes noires mais encore et toujours, il y avait quelque chose pour nous le faire regretter.
Le froid, pour commencer. Puis quand on se dit qu'on va se réchauffer dans un bâtiment, ils sont tous remplis, et avec mon fauteuil, ce serait difficile de naviguer dans des lieux remplis. Et alors que nos pokémons passassent un bon moment, il fallait que quelqu'un détruisît cet instant de paix.
Je hochai la tête vers Précieuse qui éteignit son poing.
« Je saurais être responsable mais je n'irai pas contre votre avis. »
Il sourit, fier de lui. Et toute cette pression humaine continua car Camille me signa qu'elle ne prenait rien.
« Elle prendra une crêpe au chocolat ! Et moi un pancake au chocolat. »
M'exprimai-je alors avec un sourire, ne lui laissant pas le choix. Je tendis l'argent alors, je souris à Camille en frottant son bras doucement.
« Je suis là, Reika est là, ne t'en fais pas. Nous devons profiter. Si nous devons faire attention ou nous plier à autrui, nous ne nous en sortirons pas... »
Je soupirai légèrement, mon sous-entendu était clair ; tout et n'importe quoi étaient contre nous aujourd'hui. Et je ne voulais pas partir d'ici déprimée, ni voir mon amie triste, ni cette jeune femme qui semblait avoir un cœur chaleureux.
Gardevoir maintint Héricendre contre elle dans un espoir de le réchauffer. Je souris à leur complicité si adorable et mignonne.
Une fois notre commande faite, j'attrapai tout -difficilement- et m'éloigner du stand car beaucoup de personnes attendaient. J'allai à peine plus loin, dans un petit endroit moins rempli.
« Goûte, Camille ! Et si tu n'apprécies pas, je mangerai. Je peux faire une exception. »