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Nous étions samedi matin et ce jour-là le soleil brillait sans se faire concurrencer par un quelconque nuage.Et Arthur Bishop en profitait pour prendre l’air dans le jardin de la résidence dans laquelle se trouvait l’appartement loué par sa mère.
Assis sur les escaliers, le jeune homme caressait distraitement Rox, son Evoli roulé en boule sur ses genoux.
Il n’y avait pas cours aujourd’hui et il était encore trop tôt pour que le blondinet n’ose déranger ses amis.
D’ailleurs, sa mère devait encore dormir puisqu’il ne l’avait pas vue en se levant et qu’il n’entendait toujours aucun bruit en provenance de l’appartement qui indiquerait qu’elle s’activait dans sa chambre, la cuisine ou ailleurs.
Le soleil lui avait donné envie de sortir malgré le vent frais qu’il sentait à peine grâce à la chaleur des rayons sur ses bras, mais aussi grâce à ses pensées qui s’éparpillaient.
Cela faisait déjà plusieurs semaines qu’ils étaient arrivés à Lumiris – peut-être un mois ou un peu moins ? Il n’avait jamais vraiment été doué pour se repérer dans le temps – et s’il commençait à bien s’acclimater la mélancolie revenait souvent le frapper.
Unys lui manquait.
C’était normal, après tout.
Il y avait passé presque toute sa jeune vie et son père était resté là-bas avec les souvenirs et leur histoire.
Alors comment pourrait-il ne pas y être attaché ?
Mais cela ne devait pas l’empêcher de poursuivre sa route, de grandir et de réaliser ses rêves dans sa nouvelle région.
Ses rêves...
Cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas pensé.
Avec le divorce de ses parents, le déménagement, une nouvelle région à apprivoiser, son inscription dans une nouvelle école, les cours, l’aide qu’il apportait spontanément à sa mère et le reste de la routine du quotidien, il n’avait pas vraiment eu le temps d’y songer ces dernières semaines.
Les yeux dorés du fils Bishop se posèrent sur Rox qui dormait profondément et il esquissa un sourire tendre.
Dire que cela faisait déjà sept ans qu’il avait sauvé le jeune Evoli et qu’il était devenu son meilleur ami.
Rox était unique et l’avoir à ses côtés était infiniment précieux pour Arthur.
Avoir d’autres pokémon ne l’avait jamais vraiment intéressé malgré les encouragements de ses proches au fur et à mesure qu’il grandissait.
Rox lui avait toujours suffi.
Mais c’était un peu ironique maintenant qu’il prenait la peine d’y réfléchir.
Ne voulait-il pas devenir dresseur plus que tout au monde ?
Oh certes, il ne savait pas encore exactement quel type de dresseur il voulait être, mais il était certain de vouloir en devenir un.
Après tout, vivre dans un monde où les pokémon se trouvaient tout autour de nous et ne pas en profiter serait du pur gâchis, non ?
Une lueur traversa ses yeux dorés et il joua pensivement avec une mèche de la fourrure brune devant lui.
Est-ce que Rox lui suffisait encore ?
Oui, absolument.
Mais est-ce que ça voulait dire qu’il ne pouvait pas se faire de nouveaux amis ?
Probablement pas.
Rox lui-même semblait parfois vouloir parfois le pousser à capturer les pokémon qu’ils croisaient ou à l’encourager en voyant des dresseurs avec plusieurs pokémon à l’Académie, dans la capitale ou sur les routes autour.
Il était rare de se contenter d’un seul pokémon et même certains enfants en avaient plusieurs dès leur plus jeune âge.
Arthur n’était peut-être pas encore majeur, mais il n’était plus vraiment un enfant non plus.
Ah...
Il se prenait vraiment la tête pour rien, hein ?
- Li...
Les pensées du jeune Bishop furent interrompues par le réveil de son starter qui bailla à s’en décrocher la mâchoire avant de s’étirer de tout son long comme le chaton qu’il était.
- Coucou, toi.
- Li.
Arthur sourit doucement avant de serrer l’Evoli dans ses bras qui grommela pour la forme, toujours un peu grognon au réveil.
- Rox, je crois que je suis prêt maintenant.
- Li ?
- Tu vas bientôt avoir de nouveaux amis. J’ai envie de capturer plein de pokémon et de partager plein de choses avec toi et avec eux. Je ne sais pas encore si je vais partir à la conquête des arènes, participer aux concours ou faire encore tout autre chose, mais je sais que je suis enfin prêt à me lancer comme dresseur. Et on va aussi s’entraîner dur maintenant. Parce qu’on forme une équipe, d’accord, Rox ?
- Liiii !
Parfaitement réveillé maintenant et heureux d’entendre de telles paroles qu’il avait attendu pendant toutes ces années, l’Evoli se frotta contre son dresseur tout en battant de la queue pour lui communiquer son enthousiasme.
- Je me demande ce qui nous attend, mon vieux. Mais au moins on sera ensemble. Tous ensemble.
Et la voix d’Arthur se fit légèrement rêveuse alors qu’il se mettait à songer à toutes les possibilités qui s’offrait à lui que ce soit pour son choix de carrière ou du nombre espèces qu’il pourrait capturer dès aujourd’hui s’il le voulait.
- Il est temps de sortir les pokéball de leur tiroir. Attends, Rox, tu ne sais pas les ouvrir ! Et tu vas réveiller, maman !
Et le nouveau dresseur si on pouvait dire se mit à courir après son impatient et joyeux Evoli en admettant qu’il l’était désormais tout autant.
