Dismas parlait beaucoup. Il râlait beaucoup, également. En quasi-permanence. Comme disait un de ses camarades, s’il ne râle pas, c’est qu’il est mort. Ou KO. Ou en train de boire. Ou de jouer. Ça faisait beaucoup d’exception, mais c’était tout de même l’idée. Mais parfois, il était assez malin et respectueux pour savoir quand se taire. Et quand il voyait la jeune femme, il savait que c’était ce genre de moment. Parfois, c’était pour mieux écouter. D’autre moment, pour mieux observer. Inutile de préciser pourquoi il ne disait plus rien.

L’inspiration, c’était important. Et il n’allait pas l’interrompre. Mais il était curieux, et se glisser derrière elle pour l’espionner quand elle est aussi concentrée est facile. Surtout quand on est entrainé pour se déplacer discrètement.



C’était intéressant. Il ne pensait pas que la jeune avait des talents de dessinatrice. Ou tu moins, de la pratique. Lui ne savait pas tenir un crayon pour dessiner. Tenter, ça serait ouvrir une faille spatio-temporelle. Ça serait dangereux pour le monde entier ! Bref, il n’avait pas envie de tenter.

Il attendait que ça se termine, tranquillement.

"Écriture, dessin, il y a il un sujet que vous ne maitrisez pas ?"

Il disait ceci en rigolant, comme d’habitude. Car c’était bien connu, il était un gars qui avait vu toutes les régions du monde, qui avait fait beaucoup de choses dans sa vie et qui connaissait tous les sujets... ou pas du tout. Il connaissait ses limites, mais il savait faire semblant.

"La cuisine ? Voilà qui est handicapant."

Lui, il était au stade "sait suivre des instructions". Pas extraordinaire, mais pas totalement incompétent non plus. Il connaissait un sergent qui faisait des miracles avec des rations militaires. Et miracle était le bon mot. Les rendre agréables à manger était de la magie noire. Tout le monde voulait un "knight" dans son équipe au sujet de la bouffe. Inutile de dire que Rook n’avait pas un tel talent. Peut-être qu’il devrait appeler le concerné un jour, pour parler du bon vieux temps et se faire une bonne bouffe.

"Ça vous donne un domaine sur lequel travailler et vous améliorer. Vous qui adorez la perfection, c’est le moment d’en profiter."

La petite pique était gratuite, pas la peine de le remercier.

"Et tant que vous ne vous faites pas bannir de certaines cuisines comme moi, tout est bon."

Histoire vraie. Il faut bien dire qu’il avait bien foutu le feu à la pièce, et il aurait été capable de faire exploser le tout. Ça avait été très drôle. En tout cas pour lui. Moins pour les autres, mais on ne pouvait pas tout avoir.

"Ou alors les combats pokémons, c’est un loisir qui semble apprécié par le plus grand nombre."

Et le militaire détestait ça.