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Tout à l'air de bien se mettre en place. Du moins, du côté administratif. On m'a dit qu'ils ne voyaient aucun problème à ce que je change d'arène, à condition bien sûr que je vienne à bout de la championne actuelle. Et que je justifie le déplacement de l'arène. Et que je justifie l'investissement pour son annexe.

Et ces deux détails ont été extrêmement facile en réalité.

Il a suffit de leur pointer du doigt que Voltapolis était laissée pour compte depuis la fermeture de la Centrale. Que les rues n'étaient plus sûres, que les gens fuyaient et que ceux qui ne pouvaient pas fuir vivaient dans la peur. Et simplement leur dire que la construction d'une arène montrerait que la Ligue n'avait pas abandonné le ligue. Et qu'avec l'école de combat, on était prêt à se battre pour que Voltapolis redevienne une ville resplendissante où il fait bon vivre.

J'ai gardé sous silence le moment où je pars la nuit pour chasser les malfrats et faire le travail de la police. Mais c'est bien ce que je compte faire. Mais pas seule. En entrainant des dresseurs, je compte bien me faire une équipe de combattants car seule, je risque plus de mourir que de détruire les grosses mafias.

Et le projet a été validé, les fonds sont en train d'être alloué pour une supposée victoire. Supposée. Comme si cette gourde d'Arsen avait une chance. C'est une dramaqueen, toujours à se plaindre et à jouer la comédie. Bah, elle ira la jouer au théâtre et on en parlera plus. De toute façon, elle a eu son poste parce que personne n'était là pour le réclamer.

Avant d'aller plus loin, j'ai d'autres Chacripan à fouetter. Je ne peux pas gérer une école, une arène, une vie de famille et le maintient de l'ordre seule. J'ai appris de mes erreurs dans la réserve. L'isolation, c'est bien, mais quand les Pokémons sont blessés, marcher pendant trente minutes devient très vite critique. Il me faut quelqu'un pour soigner les Pokémons, s'occuper de leur bien-être ou simplement vérifier à la fin d'un combat que les Pokémons ne sont pas trop mal.

J'ai donc fait une annonce. Dans le journal. Enfin... j'ai fait un annonce. La mère de Leonard l'a fait pour moi. Elle a demandé... euh... un infirmier ? Un médecin ? Je ne sais plus. En tout cas, j'ai eu une réponse et je vais rencontrer le type aujourd'hui. Comme je ne veux pas qu'il sache où j'habite, je lui ai donné un café devant le futur emplacement de l'arène. C'est un restaurant miteux en face d'un grand entrepôt en sale état.

Assise à une table je l'attends, Vulca, ma Goupix sur les genoux.

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Un type arrive avec un Absol. Il a l’air de chercher quelque chose. Pourvu que ce ne soit pas lui que j’attends. Je sais très bien pourquoi je ne veux pas que ce soit lui. Parce que je ne veux personne. Je n’aime pas les gens. Rencontrer de nouvelles personnes alors que je n’y suis pas obligée, ça me gonfle, me dégoute, me révulse. Rien qu’à l’arène, le défilé des nouvelles têtes m’énerve. Souvent avec les mêmes revendications, la même assurance et ils finissent avec les mêmes désillusions.

D’un autre côté, c’est moi qui ai posté l’annonce et organisé le rendez-vous. Et je vais certainement avoir besoin d’une aide pour soigner les Pokémons de l’arène et de l’école. Je ne peux pas tout faire seule et surtout, je ne sais pas faire. Ce serait peut-être plus simple de faire un Centre Pokémon à côté ou directement dans l’arène. Mais est-ce qu’on n’aurait pas un problème de monde ? Genre trop de gens qui viennent pour se soigner, avec ceux de l’école et autre. Non, c’est mieux d’avoir notre truc à nous et avoir un extra si besoin.

L’homme s’approche. Son Pokémon fixe Vulca avec insistance. Il a un problème ou quoi ? C’est presque malsain. L’homme me parle. Je ramène mon attention sur lui.

La personne de l’école ? Ouai. On peut dire ça. En tout cas, c’est moi qui a fait une annonce la concernant. J’imagine que c’est toi qui m’a envoyé un message c’est ça ?

Ma Goupix regarde aussi fixement l’Absol et moi aussi.

C’est ton Pokémon ? Il a un problème avec Vulca ou alors il va arrêter rapidement avant que je m’en charge ?

Le ton est froid, et peu aimable. Comme d’habitude on peut dire.

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Sa réponse est brève, efficace. C’est assez surprenant, mais ce n’est pas pour me déplaire. Les gens on tendance à argumenter pendant des heures simplement pour répondre oui. Je n’en demande pas plus. On gagne du temps et on reste précis. Et surtout on ne m’embrouille pas avec des phrases trop longues qui ne veulent rien dire ou qui ne disent rien d’important. Pour l’instant ça commence bien avec lui.

Mais pas avec son Pokémon.

Bah elle va arrêter tout de suite sinon, elle va ressentir quelque chose aussi et ça ne va vraiment pas lui plaire.

Je n’aime pas qu’on me fixe comme ça. Je n’aime pas qu’on me fixe ou même qu’on me regarde. Les gens me regardent toujours avec un mélange de sévérité et de pitié. Je préfère encore quand on me regarde avec de la haine, comme quand je traine la nuit dans les rues pour faire ce qui doit être fait. Là, ce regard ne me plait pas.

Je prends son CV et le regarde. Je dis bien regarde, je ne le lis pas. Je ne sais même pas si je dois le lire, ni ce que c’est vraiment. Normalement, on doit en donner un à des entretiens. Sauf que moi, je n’en ai jamais fait. J’ai toujours réussi à éviter cette chose. Je ne sais même pas ce qu’on doit mettre dedans. Même pour être championne on m’en a demandé un, et j’ai réussi à leur faire comprendre que c’était absurde. Maintenant, je devrais pouvoir en écrire un, maintenant que je sais globalement écrire.

Tu sais qui je suis et ce que je vais faire ?

C’est une question qu’on me posait. Tu sais ce qu’on fait ici ? Bah, c’est un restaurant, vous préparez à manger et moi je le sers, ainsi que les boissons. Avec le sourire et la bonne humeur évidemment. Deux caractéristiques que je n’avais pas et qui m’ont coûté tous mes boulots ou presque. Il y avait bien ce pub où je servais moins de serveuse que de videuse. Mais il y avait eu des plaintes.

C’est peut-être une brave bête, mais je n’aime pas qu’on me fixe. Et elle me fixe sa bête. Elle veut me prévenir de quelque chose, mais j’aimerai bien savoir de quoi. Parce qu’à part me fixer bêtement et de façon insistante, elle me prévient de rien du tout. J’ai vu des Magicarpes avec la même intensité du regard, ce n’est pas pour autant qu’ils savaient quoi que ce soit sur la destiné du monde.

Et son dresseur est clairement un boulet. Ou quelqu’un qui vient juste pour faire un travail sans vraiment chercher qui ou quoi. C’est à la fois bien et dangereux. J’aurai pu être un dangereux criminel qui veut embaucher quelqu’un pour soigner les Pokémons après un combat illégal. Certes j’ai dit que j’avais une école de dresseur, mais ça reste quelque chose de très flou et libre d’interprétation.

Ouai. Je suis Capucine Alambra. Je suis l’actuelle championne d’arène de Windoria, mais plus pour longtemps. Maintenant, que tu me connais, est-ce que je peux avoir ton nom ?

Je sens qu’on va faire la paire. Il ne sait pas qui je suis et moi, j’ai pas pris la peine de vérifier qui il est. Et il y a une tension entre nous. Le premier qui vexe l’autre va faire exploser l’ensemble. Il ne me fait pas très peur, son Pokémon n’a pas l’air très dangereux. En revanche, lui, il me donnerait du fil à retordre. On va éviter de trop déraper.

Je n’ai pas encore exactement d’école de dresseur. Elle va bientôt être contruite, juste là. Je désigne les bâtiments en friche. Au sein d’une nouvelle arène Pokémon. Il y aura donc les soins à apporter aux jeunes dresseurs mais aussi aux personnes venues défier le champion, à savoir, moi. Est-ce que tu t’y connais en poison, et soin par brûlure chimique ? Il y aura aussi un besoin contre les hypothermies et les engelures. Tu t’en sens capable ?