Elle avait apporté sa petite radio portative, ses CDs classiques, ses vieilles chaussures de ballet et son justaucorps moulant. Le tutu était du jeu, bien sûr. Pas d’appareil photo, pas de toiles, pas de notes. Aujourd’hui, c’était la danse et que la danse. Cet exercice si demandant qu’elle pouvait s’en blesser les pieds, ce travail de grâce quasi inatteignable, ce besoin de devenir un oiseau pendant un bref moment et de mouvoir ses bras comme sil elle en possédait des plumes. Depuis ses quatre ans, Tanya fut subjuguée par le ballet. Grande et mince, elle avait eu de la chance d’avoir le corps parfait pour l’acte. Ses cheveux en bonnet et ses pieds crispés de douleurs, elle se pratiquait jour et soir, à l’intérieur et à l’extérieur de son gymnase, à l’école et à la maison. Tanya n’était pas vu un seul moment sans être sur la pointe des pieds, au point où elle en avait presque développé un problème sévère de colonne et dû arrêter de danser sur des classiques comme Tchaïkovski et Sergei Prokofiev. Son dos ses pieds furent épargnés, toutefois, bien que cela avait été au prix de sa propre maison. Depuis, le ballet avait quitté sa vie, sans disparaitre complément…
Tanya actionna le bouton « play »de sa radio, laissant la musique du premier acte du Lac des cygnes remplir l’atmosphère de la vallée, pendant qu’elle s’étirait les jambes et les bras. Encouragée par la musique, Prada fit de même, perfectionnant ses révérences et les pas de danse que Tanya avait réussi à lui apprendre et modifier pour ses quatre sabots. Plus souple et légère que jamais, la danseuse se remit sur la pointe des pieds, profitant de sa pose pour changer de bande sonore. L’acte deux, l’acte que tout le monde connaissait. L’acte dont la musique pouvait faire remémorer à n’importe quel inconnu ce qu’était le ballet, l’acte où le prince rencontre Odette, l’acte que Tanya pratiquait pour plus de cinq ans maintenant. Le thème résonna à travers la nature, le lac lui semblait un fond peint sur contreplaqué de bois, le soleil comme un spotlight qui ne brillait que sur elle. Emportée par la musique, Tanya ne voyait plus, ne souffrait plus, elle ne faisait que danser.
- Note à la Modération:
Apparition d'un pokémon sauvage please