Cartons, service à thé et rencontre fortuite
Cher Luke,
Je te remercie de ta dernière lettre qui m'a, tu t'en doutes, réchauffé le cœur. Je souhaite également t'adresser de chaleureux remerciements quant à ces précieux conseils que tu as su me donner. Sache, que j'essaye de les appliquer, non sans mal puisque Moustillon bien que calme et patient ne se laisse pas faire. Pour être honnête, je pense bien que ce Pokémon n'aime pas le sport puisqu'en l’occurrence, il n'a pas daigné sortir de mon appartement pour faire une simple balade. Quoi qu'il en soit, nous nous apprivoisons mutuellement.
Je suis également touché de voir que mes modestes anecdotes sur ma vie t'ont plu (je n'oserai utiliser le terme passionner comme tu as pu le faire). Dans cette lignée, j'ai ainsi une petite histoire bien cocasse à te raconter - si cela ne te dérange point, bien évidemment - qui s'est déroulé il y a de ça quelques jours lors de mon déménagement à Nemerya (j'y possède un appartement secondaire que père daigne me louer par pure bonté ou image sociale, tu choisiras l'explication qui te sied). Je tiens à m'excuser par avance pour la longueur de cette lettre, cet anecdote regorge de quelques rebondissements et détails qu'il ne faut en rien omettre. Entrons, si tu le veux bien, dans le vif du sujet sans plus tarder.
Nous étions un jeudi en plein centre de Nemerya. Les rues grouillaient de personnes, les voitures roulaient rapidement sur leur voie dédiée, le soleil brillait intensément dans le ciel. Toutes les horloges indiquaient seize heures quarante-cinq. En cette chaude après-midi d'été, je ne me trouvais, à mon grand dam, dans un cinéma ou un salon de thé. En effet, j'amoncelais, avec la précieuse aide de Moustillon, les derniers cartons en vue de mon déménagement. Ce dernier n'était pas très conséquent puisque je me contentais de me déplacer de quelques rues. En réalité, père avait remarqué un domicile qui me siérait mieux du fait de son salon plus spacieux contenant des éléments de décoration provenant de Jotho. Je n'eus guère le choix de refuser et si d'aventure je m'y essayais, père déciderait tout simplement de ne plus payer le loyer de mon domicile secondaire. En réalité, ce déménagement ne me perturbait point et je n'avais qu'une hâte : emménager dans cette somptueuse demeure (je t'en enverrai quelques photos si j'en ai l'occasion). En effet, j'allais me retrouver non loin de la rue dite gastronomique, autrement dit, un rêve pour le critique culinaire que je suis. Les derniers cartons furent posés et j'attendais non sans impatience - je peine à cultiver ma patience à mon grand regret - les déménageurs. Tu imagines bien, cher cousin, que je ne pouvais déménager tout seul dans une telle ville. Par ailleurs, je ne peux déménager seul, ma seule personne en serait épuisée et je pourrais bien abîmer mes accoutrements. Le nombre de cartons (tu pardonneras l'usage d'un mot si vulgaire depuis le début de cette lettre) s'élevait modestement à quinze, réparti dans le hall et le salon de l’appartement, à présent vide. Il ne me restait qu'à attendre l'arrivée de la main d'oeuvre.
Pensif, Théodore leva la tête de sa lettre et remonta les petites lunettes rondes posées sur son nez. Peu à peu, les souvenirs lui revenaient.
Néanmoins, je ne pouvais me résoudre à simplement patienter, debout aux côtés de mon Moustillon. Ainsi, dans un élan brusque d'inspiration - il semble que cela puisse m'arriver de temps en temps - je me dirigeai vers quelques cartons que j'entrepris d'ouvrir afin de me saisir de mon service à thé. En effet, j'étais, en cet instant, bien décidé à produire une douce boisson à la fois rafraîchissante et fruitée pour les hommes qui viendraient en mon aide. Sous le regard attentif et fasciné de mon Moustillon, je mis tous mes efforts à la préparation d'une telle boisson qui requiert une précision importante dans les dosages. J'eus à peine mis l'eau à bouillir que retentit un doux bruit dans mon domicile. J'en déduis donc facilement, et tu auras faire la même déduction j'en suis sûr mon cher Luke, que la main d'oeuvre venait d'arriver. Je me dépêchai ainsi de finir le début de ma modeste recette puis, je me penchai vers Moustillon pour lui demander simplement de surveiller l'eau tout en lui interdisant de toucher le précieux service à thé qui était, tu t'en doutes, un présent de Léonard, mon frère jumeau. Alors, tout fébrile que j'étais, je me précipitai vers la porte pour accueillir comme il se doit la main d'oeuvre qui aura besoin de courage afin de transporter ces cartons tout au long de quatre étages et des quelques rues qui me séparaient alors de ma prochaine demeure. Je remis en place ma cravate bordeaux et d'un geste délicat ouvris la porte en chêne massif ornée de décorations dorées.
- Bonjour à vous et bienvenue. Permettez moi de me présenter, Théodore Wessex Blois, résident de cet appartement. Je vous prie d'entrer sans oublier d'essuyer vos pieds, il ne faudrait en rien salir cet endroit. J'ose espérer que vous êtes prêt à réaliser un tel déménagement.
Je te remercie de ta dernière lettre qui m'a, tu t'en doutes, réchauffé le cœur. Je souhaite également t'adresser de chaleureux remerciements quant à ces précieux conseils que tu as su me donner. Sache, que j'essaye de les appliquer, non sans mal puisque Moustillon bien que calme et patient ne se laisse pas faire. Pour être honnête, je pense bien que ce Pokémon n'aime pas le sport puisqu'en l’occurrence, il n'a pas daigné sortir de mon appartement pour faire une simple balade. Quoi qu'il en soit, nous nous apprivoisons mutuellement.
Je suis également touché de voir que mes modestes anecdotes sur ma vie t'ont plu (je n'oserai utiliser le terme passionner comme tu as pu le faire). Dans cette lignée, j'ai ainsi une petite histoire bien cocasse à te raconter - si cela ne te dérange point, bien évidemment - qui s'est déroulé il y a de ça quelques jours lors de mon déménagement à Nemerya (j'y possède un appartement secondaire que père daigne me louer par pure bonté ou image sociale, tu choisiras l'explication qui te sied). Je tiens à m'excuser par avance pour la longueur de cette lettre, cet anecdote regorge de quelques rebondissements et détails qu'il ne faut en rien omettre. Entrons, si tu le veux bien, dans le vif du sujet sans plus tarder.
Nous étions un jeudi en plein centre de Nemerya. Les rues grouillaient de personnes, les voitures roulaient rapidement sur leur voie dédiée, le soleil brillait intensément dans le ciel. Toutes les horloges indiquaient seize heures quarante-cinq. En cette chaude après-midi d'été, je ne me trouvais, à mon grand dam, dans un cinéma ou un salon de thé. En effet, j'amoncelais, avec la précieuse aide de Moustillon, les derniers cartons en vue de mon déménagement. Ce dernier n'était pas très conséquent puisque je me contentais de me déplacer de quelques rues. En réalité, père avait remarqué un domicile qui me siérait mieux du fait de son salon plus spacieux contenant des éléments de décoration provenant de Jotho. Je n'eus guère le choix de refuser et si d'aventure je m'y essayais, père déciderait tout simplement de ne plus payer le loyer de mon domicile secondaire. En réalité, ce déménagement ne me perturbait point et je n'avais qu'une hâte : emménager dans cette somptueuse demeure (je t'en enverrai quelques photos si j'en ai l'occasion). En effet, j'allais me retrouver non loin de la rue dite gastronomique, autrement dit, un rêve pour le critique culinaire que je suis. Les derniers cartons furent posés et j'attendais non sans impatience - je peine à cultiver ma patience à mon grand regret - les déménageurs. Tu imagines bien, cher cousin, que je ne pouvais déménager tout seul dans une telle ville. Par ailleurs, je ne peux déménager seul, ma seule personne en serait épuisée et je pourrais bien abîmer mes accoutrements. Le nombre de cartons (tu pardonneras l'usage d'un mot si vulgaire depuis le début de cette lettre) s'élevait modestement à quinze, réparti dans le hall et le salon de l’appartement, à présent vide. Il ne me restait qu'à attendre l'arrivée de la main d'oeuvre.
Pensif, Théodore leva la tête de sa lettre et remonta les petites lunettes rondes posées sur son nez. Peu à peu, les souvenirs lui revenaient.
Néanmoins, je ne pouvais me résoudre à simplement patienter, debout aux côtés de mon Moustillon. Ainsi, dans un élan brusque d'inspiration - il semble que cela puisse m'arriver de temps en temps - je me dirigeai vers quelques cartons que j'entrepris d'ouvrir afin de me saisir de mon service à thé. En effet, j'étais, en cet instant, bien décidé à produire une douce boisson à la fois rafraîchissante et fruitée pour les hommes qui viendraient en mon aide. Sous le regard attentif et fasciné de mon Moustillon, je mis tous mes efforts à la préparation d'une telle boisson qui requiert une précision importante dans les dosages. J'eus à peine mis l'eau à bouillir que retentit un doux bruit dans mon domicile. J'en déduis donc facilement, et tu auras faire la même déduction j'en suis sûr mon cher Luke, que la main d'oeuvre venait d'arriver. Je me dépêchai ainsi de finir le début de ma modeste recette puis, je me penchai vers Moustillon pour lui demander simplement de surveiller l'eau tout en lui interdisant de toucher le précieux service à thé qui était, tu t'en doutes, un présent de Léonard, mon frère jumeau. Alors, tout fébrile que j'étais, je me précipitai vers la porte pour accueillir comme il se doit la main d'oeuvre qui aura besoin de courage afin de transporter ces cartons tout au long de quatre étages et des quelques rues qui me séparaient alors de ma prochaine demeure. Je remis en place ma cravate bordeaux et d'un geste délicat ouvris la porte en chêne massif ornée de décorations dorées.
- Bonjour à vous et bienvenue. Permettez moi de me présenter, Théodore Wessex Blois, résident de cet appartement. Je vous prie d'entrer sans oublier d'essuyer vos pieds, il ne faudrait en rien salir cet endroit. J'ose espérer que vous êtes prêt à réaliser un tel déménagement.