À l’occasion de l’anniversaire d’Illumis, j’ai eu le droit à un ticket gratuit au Safari. C’est pas beau ça ? J’aime de plus en plus Sunrya qui m’offre ces opportunités. Je respire à plein poumons l’air pur du parc. Munie d’une sacoche-banane, 5 safari-balls et une bouteille d’eau, je vais exploiter ces lieux comme il se doit. Le soleil du midi tape sur mes épaules dénudées. Heureusement qu’une brise vient me rafraîchir la nuque.

J’ai l’estomac qui grogne. J’ai toujours pas mangé, j’ai voulu profiter du parc et rencontrer des pokémons inédits. J’attache mon gilet bleu nuit à la taille, remonte ma queue de cheval et ajuste ma casquette. Je m’en vais chercher un coin paisible à l’ombre.

Il y a toute sorte de paysage. Un lac, une petite forêt, des champs, une zone rocheuse et des plaines décorent les environs. J’observe la faune avec des étoiles dans les yeux. Je prends beaucoup de plaisir à me promener dans le coin. Enfin, je trouve l’endroit parfait pour déjeuner : Un arbre près de la zone montagneuse avec un petit point d’eau. On a à la fois de quoi rester au frais et profiter du soleil. Je pose ma carpette traditionnelle et je jette mes pokéballs en m’enthousiasmant :

« Sortez prendre l’air mes bébés ! »

Ils savent que c’est l’heure du repas. PP est tout fou quand il voit la gamelle et Ophélia me fait son charme habituelle en frottant sa frimousse contre mon bras. Très vite ils m’ignorent pour dévorer leur repas. Je glousse joyeusement en les voyant si excités et je croque dans ma pomme. J’entame mon dessert avant le plat mais pour une fois que j’ai envie de grailler un fruit.

Modération:

À peine j'entame mon sandwich qu'un Moumouton vient me lécher les pieds. Je le fixe un moment, dubitative. Il s'arrête pas, il continu sans relâche. Je mange en ne le perdant pas de vue. Je le vois en train de pousser mes chaussures puis le tapis pour accéder à l'herbe. Le pokémon est très mignon mais il a l'air très tétu. Hors de question que je parte d'ici !

Les fesses bien implantées dans le sol, je poursuis mon repas. Mes compagnons ont déjà terminé et s'amuse à embêter le moumouton : PP renifle son postérieur et Ophélia lui balance des gifles pour qu'il se barre. Pas moyen : la bestiole broute tranquillement le paturage et plus ça plus, plus il envahit notre espace. Un quart de ma carpette est inutilisable à cause de sa grosse tête qui pousse le tissu. Au bout d'un moment, je me retrouve prostrée dans un coin, tel une victime qui finit son goûter. Malgré nos efforts, le mouton ne change pas de route, il est déterminé à bouffer ce coin. Je pousse un long soupire.

« Venez, t'façon on a fini de manger, on a plus rien à faire ici. »

On se tire. Pour la peine, je m'en vais escalader les roches dans la zone ensablée. Notre début d'après-midi est amorcé : je vais entraîner mes pokémons et à manier parfaitement leurs attaques. Ils grandissent vite et apprennent beaucoup de choses, je dois également connaître de quoi ils sont capables si je veux être à l'aise durant mon Tour des Arènes.

Mes bestioles se frittent tandis que j'observe les environs. C'est assez calme, il y a banc de sable où trône des rocs. J'ai la curieuse impression de me faire observer.

Modération:

Mon attention se porte sur un drôle de petit singe. Il n'est pas comme ceux que je connais qui sont justes moches et détestables : celui-ci a un côté craquant et innocent.

Je l'observe avec des yeux curieux. Je hoche la tête en essayant de comprendre le but de son œuvre. Le ouistiti construit sagement des châteaux de sable. Je vois en lui mon neveu qui joue sur la plage. Une fois son œuvre terminé, il s'assit devant en le contemplant un instant. Je le trouve vraiment trop chou avec ses prunelles brillantes.

Je m'approche doucement de lui, oubliant mes compagnons.

« Hey mon pet-... »

Sans crier gare, le singe hurle et fracasse sa sculpture d'une violence sans nom. Bouche-bée, jamais j'ai vu un macaque aussi nerveux. Il n'a pas l'air agressif non : on dirait que c'est une compulsion. Le pauvre bébé a l'air tout paumé et malheureux. Je me dirige vers lui, en me présentant. Il me regarde presque apeuré alors qu'il y a deux minutes il a détruit à coup de bâton son tas de sable. Avec une batte de base-ball et quelques mètres de plus, il ferait un carnage.

« Tiens mon p'tit, c'est pour toi. »

Je lui tends une baie. Un peu méfiant, il s'avance pour la choper et l'avaler. Il est tout content. J'en profite alors pour lui jeter une pokéball. Je sais pas pourquoi, j'ai un bon feeling avec ce pokémon, je le trouve plein de potentiel.

Modération:

La balle bouge une fois, deux fois, trois fois ... Et c'est dans la poche ! Je pose mes lunettes de soleil sur le nez avant d'exécuter un Moonwalk digne d'une popstar. Je m'amuse à faire deux trois freestyles telle une danseuse de hip-hop expérimentée. Je vous l'ai caché mais jadis j'ai gagné la coupe régionale de Hip-Hop ; j'ai dû arrêter parce que mon poignet c'est cassé.

Après une pirouette sur moi-même, je sors mon nouveau compagnon. Il regarde curieusement les alentours, un peu perdu. Lorsque je m'accroupis devant lui, le petit singe sait immédiatement que je suis sa maman. Mon cœur fond.

« Voyons voir, comment je vais t'appeler ...  »

Je caresse doucement sa joue. Le ouistiti semble apprécier même énormément : il s'agit de plus en plus jusqu'à avoir le visage rouge et se mettre à taper le sol avec son bâton. Je retire in extremis ma main manquant de se faire broyer. Le pokémon s'apaise rapidement le regard coupable et désolé.

« Quel affreux jojo tu es ... »

Il a honte mais je le rassure. Je le prends dans mes bras pour montrer que je l'accepte comme il est. Ce singe me rappelle à la fois mon neveu mais aussi moi-même dans mes pétages de plomb. Je trouve ça assez marrant, l'aventure risque d'être mouvementée avec lui. Soudain, un éclair de génie me traverse l'esprit.

« Oh bordel, je sais. »

Je repose mon nouvel ami et je le pointe du doigt.

« Tu vas t'appeler Joseph, comme ça je pourrais te surnommer JOJO et ça sera tout bonnement parfait. »

C'est décidé, je ne reviendrai pas sur le nom. Je présente alors Jojo aux autres membres de la famille. Immédiatement, PP et Ophélia le fusille le regard. On dirait deux lascars prêts à racketter Célestin du 16e. Je soulève mon macaque pour éviter un massacre. Il va falloir qu'ils s'habituent et pour cela, il faudra que je m'impose. Bienvenue dans la mifa', JOJO.