Dusk Lumiris

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❝ des aubes plus belles que nos tragédies. (solo)
Damien Delaunay
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Damien Delaunay
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❝ des aubes plus belles que nos tragédies.
Je réprime à grand peine la grimace qui s'imprime sur mes traits lorsque je soulève le carton pour le tirer hors du coffre – je sens tous les fils tirailler le long de mon dos et jusqu'à mon épaule ; toutes les sutures protester comme si elles menaçaient de céder. J'en ai bientôt fini avec elles – mais elles n'en ont pas fini avec moi. Imprimées à même ma peau, à tout jamais – comme au fer rouge dans ma chair, les mémoires de cette nuit-là ne quitteront ni mon corps ni mes pensées.
Le regard dans le vague et je trébuche – sauvé par les mains de mon père qui retiennent le carton qui m'a échappé et la mienne se referme sur la rambarde des escaliers. Je lève les yeux, et les siens sont empreints d'une inquiétude qui ne les a plus quittés depuis qu'ils m'ont (re)vu dans un lit d'hôpital.
Trois fois en trois ans, c'est peut-être un peu trop pour des parents.
Je murmure un « merci », sans le regarder – puis je redescends, m'emparer d'un autre chargement.

Les allers-retours se succèdent depuis l'aurore – miss météo a promis des températures brûlantes, cet après-midi ; il est neuf heures et de la sueur perle déjà sur mon front, que j'essuie d'un revers de main entre deux escalades de paliers. Les gestes en automates et les idées en sourdine – à treize heures on déjeune en silence dans la cuisine (pas encore équipée), à quinze ils s'en vont, à la demie je m'assoupis sur le sofa (usé), et à dix-huit heures les rumeurs de la rue qui reprend vie s'infiltrent par les fenêtres ouvertes et me tirent d'un sommeil agité (pas réparateur).
C'est comme ça depuis… depuis.
Depuis presque trois semaines, je me réveille toujours le cœur battant, la respiration lourde et l'angoisse vive – paralysé, tétanisé. Il n'y a pas d'images quand j'ouvre les yeux – je ne me souviens jamais des violences que la nuit m'a montrées. Ne restent que leurs ravages qui étendent leur empire à mesure.

Les mains sur le visage, j'attends que passe l'écho des vagues et qu'elles refluent pour me redresser – mes pas sur le parquet résonnent dans la pièce encore presque vide. J'avise les cartons amoncelés, et je songe, un soupir au bord des lèvres, comme la nuit sera longue.

(première nuit)
(le sommeil s'est enfui)
(je tremble de tous les bruits)
Coucou, tu vas bien ? On a reçu un colis à ton nom

Quoi ?
J'ai manqué lâcher mon téléphone portable, qui aurait pu s'en aller éclater contre la céramique du lavabo. Comme un pressentiment idiot – une terreur stupide.
De la part de qui ?
Pas de nom. Même pas de timbre, quelqu'un l'a posté lui-même on dirait

Je tremble.
Je tremble.
Est-ce que c'est idiot d'avoir peur ? De craindre un piège, d'appréhender les horreurs ? Respire, Damien... C'est pas un putain de film, arrête de flipper, pourquoi j'ai la trouille ?
Y'a que moi que ça inquiète, cette histoire ?
Pourquoi j'ai peur, putain ?
On passe vers 11h, c'est ok pour toi ?
Ok

Le jour décline – la vaisselle s'égoutte au bord de l'évier dans la cuisine, les cartons sont aplatis et empilés dans un coin de la pièce en attendant d'être oubliés dans un placard et, moi, installé au bord du sofa, les coudes sur les genoux et les mains liées, j'observe cette petite boîte qui me nargue et se moque de mes hésitations.
Je relis, en boucle, mon nom soigneusement écrit.
Le colis aurait pu exploser cent fois – rien n'est arrivé. Il a trôné là, toute la journée, sans que j'aie le courage d'y toucher. Sans que j'aie le courage de l'ouvrir.
Mes doigts glissent à la surface du carton et suivent les arabesques de mon prénom. L'instant d'après, je me lève, et reviens muni d'un cutter, qui tranche soigneusement les ouvertures.

Le contenu me coupe le souffle, et je me rassois lentement – sonné.
Avec l'impression d'avoir déjà compris.
Rhapsodie, allongé sur le sofa près de moi, relève la tête à la vue de la Pokéball au creux de ma main. Il renifle et ses oreilles se redressent – peut-être qu'il reconnaît l'odeur du dresseur qui s'attarde encore à la surface de la sphère parfaite.
Scotchée sur le rebord du carton, une gemme qui joue bientôt de ses reflets entre mes doigts – il me faut quelques secondes pour l'identifier.
Pour que mon cœur cesse de battre.

« Branettite… »

J'observe la lettre, soigneusement pliée sur le bord de la table basse.
J'ai peur.
J'ai peur de l'ouvrir – j'ai peur de la lire.
J'ai peur de déchiffrer la signature.
J'ai peur de quels adieux elle signifie.
On n'écrit plus de lettres, de nos jours, pas quand les choses sont simples, pas quand les choses n'ont rien de grave. Pas quand le quotidien est facile et banal.
On n'écrit que quand la voix ne supporte plus de verbaliser les tragédies, on ne laisse le stylo glisser que quand les pixels n'ont plus assez d'impact pour dire tout ce qui nous renverse.
On n'écrit pas quand tout va bien.

Mes doigts tremblent mais ma main s'avance et, doucement, les pliures dévoilent les alinéas. En bas, à droite, mes prunelles cherchent le détail qu'elles accrochent aussitôt.
Izaiah – et ça me revient comme au travers d'un voile épais, cette voix qui hurlait son nom entre la foule et les ambulances, mais mes yeux ne l'ont jamais vu.
Mais j'ai pas eu la force – j'ai pas eu la force de chercher les autres, j'ai pas eu la force de courir après les réponses. Un silence, un grand vide, une absence. Une inquiétude grandissante quand j'ai appris par les murmures qu'il était là-bas, lui aussi.
Dans les entrailles de la centrale.

« Putain… »

La voix enrouée, les yeux embués – je sais déjà.
Je sais déjà ce que mon cœur n'entend pas.

On n'écrit pas pour dire que tout ira bien.

Je ne sais pas ce que tu es devenu. Je sais que tu étais à la centrale toi aussi… Je sais que tu as connu des horreurs. Je n’ai pas eu de tes nouvelles depuis, mais j’espère que tu vas bien… Pour ma part, j’ai décidé de quitter la région.

Je pars avec Hazel pour Hoenn… et, malgré moi, j'esquisse un sourire alors que ma vue se trouble déjà – mon cœur s'emballe comme je réalise
(ce sont deux amis qu'on m'arrache aujourd'hui)
Mais je n’envisageais pas la possibilité de prendre le large sans t’écrire cette lettre.
J'inspire et c'est tremblant, c'est fébrile – Rhapsodie s'approche et je pose une main sur lui en relisant les deux lignes à l'infini.
(deux amis qui s'en vont ; c'est un peu de moi qu'ils emportent mais
c'est un peu de lui qu'il laisse aussi).

Ne serait-ce que pour te remercier d’avoir été mon ami.

Pourquoi l'écrire comme si c'était au passé – pourquoi l'écrire comme si nos parenthèses tu les condamnais ? Tu pars, tu pars mais c'est pas si grave, pas vrai ?
Ce n'est qu'Hoenn, ce n'est que là d'où je viens, les terres qui m'ont vues naître et sur lesquelles je reviendrai, alors…
Alors on se reverra, je crois, tu sais ?

Et, finalement, tu sais quoi ? Je compte sur toi pour amener quelqu’un de spécial à Artiesta.

Je cède – je ne sais plus déchiffrer les mots qui s'additionnent à la suite.
Pourquoi ça fait si mal, de lire au revoir dans tous tes interlignes ?

C'était une chouette vue – c'était une chouette vue, tu dis, pour moi c'était la plus belle du monde. C'était grisant, tu sais, ces instants éphémères à tes côtés, le premier soir si haut perchés. J'étais comme ivre – ivre de ces beautés que tu m'as montrées dans un monde que je détestais.
Est-ce que ça suffira, tu crois – je tremble et c'est difficile, tu sais, contenir tout ce qui voudrait brusquement déborder, le flot des émotions que je ne sais même plus déchiffrer – est-ce que ça suffira, tu crois, à aimer encore les rues de Lumiris après tout ce qu'elles nous ont volé ?

Je vais regretter de ne plus pouvoir y aller, de ne plus pouvoir t’y croiser…

Rien qu'en pensées.
Rien qu'en pensées – mais un jour, peut-être que les kilomètres, on oubliera de les compter.

Je t’évite les clichés habituels, je ne te dirai pas que je te souhaite de trouver un sens à ta vie

Sourire volatile – ce serait drôle, tiens ; et je t'en aurais voulu, tu sais. Je t'en aurais voulu de parler d'existence quand les nôtres ne riment qu'au vide.
(Parce que c'est bien pour ça que tu t'en vas, pas vrai ?)

Tu as sans doute remarqué la pokéball rattachée à cette lettre.

Et mes prunelles effleurent la surface vermeil, s'en retournent immédiatement sur tes lignes.
Au prix de quelle douleur as-tu trouvé le courage de t'en séparer ?

Et tes mots me rappellent ceux d'un autre – tes aveux sont les mêmes que Noah, quand il m'a confié Rhapsodie.
Cette vie-là ne sera jamais la sienne ;
je l'aime trop pour tolérer l'idée qu'il soit malheureux à mes côtés.

Je ferme les yeux, et j'inspire.
Peut-être que c'est ainsi qu'elles commencent, les jolies histoires...

Sur des au revoir qui nous déchirent,
sur des adieux qui nous fracassent.

Je sais que tu en seras digne.
Je sais que je peux te faire confiance.

Prend soin de toi,
Izaiah

Je relis, cent fois.
Jusqu'à ce que mes rétines s'épuisent, jusqu'à ce que les mots s'emmêlent.
Jusqu'à ce que les liées et déliées perdent leur sens.

Quand je relève la tête il fait déjà nuit depuis longtemps – et celle-ci sera longue également.

(deuxième nuit)
(je la passe à errer dans les rues)
(sous la pluie et les orages de juillet)

Je pianote sur le clavier de mon téléphone – sourire aux lèvres et le cœur qui se voudrait paisible. Les gestes pressés qui trébuchent, j'achève de m'habiller en prétextant être déjà dans le bus qui ne passe que dans trois minutes. Les bulles m'interrogent et je rassure en dévalant les escaliers, sac sur l'épaule (la valide) et lacets mal noués, clefs à la main que je n'ai pas eu le temps de ranger.
Ce matin est paisible, tiède et rassurant – le monde tourne encore, dehors. La vie n'a pas brusquement cessé – les gens continuent d'aller travailler, de flâner dans les rues, ils se pressent ou prennent le temps, toujours insensibles et insouciants.
Trois semaines.
Trois semaines.
C'est vraiment le temps qu'il leur a fallu pour oublier ?

Trois semaines et c'est la force du désespoir que j'emploie à façonner des sourires qui n'inquiètent pas. C'est pour que la voix qui m'aime ne tremble pas, c'est pour que les yeux qui m'observent ne s'assombrissent pas, c'est pour que la bouche qui m'embrasse continue de sourire, c'est pour que les mains qui me frôlent demeurent tendres et paisibles – la même comédie divinement ficelée et j'ai l'impression d'être le seul à ne pas y croire.
Comment font-ils,
comment fait-elle ;
comment font-ils pour ne rien voir,
comment fait-elle pour m'aimer sans rien savoir ?
Comment fait-elle pour ne pas deviner mes hésitations, mes absences, mes tremblements, comment fait-elle pour ne pas saisir que quand je l'embrasse, que quand je lui murmure, que quand je l'effleure, que quand je lui fais l'amour, que quand je l'aime c'est différent,
que ce n'est plus tout à fait d'elle que je m'éprends mais
de la force qu'elle me donne à faire semblant ?

Et je m'essouffle à mesure que nos chamades se délient – doucement, tout doucement, j'oublie que son sourire me faisait trembler, et que pour son rire j'aurais bousculé le monde et puis les gens, doucement, tout doucement, j'oublie ce que c'était quand elle me manquait, quand son nom qui s'affichait sur mon écran me donnait une raison d'affronter le jour et les tourments,
doucement, tout doucement, je nous sens dévier, nous perdre et nous égarer,
doucement, tout doucement, je nous sens près, si près, tout près de nous rater.

(Mais je me suis habitué – habitué à son prénom sur le bord de mes lèvres, à son parfum qui s'attarde sur mes vêtements, à nos doigts entremêlés, je me suis habitué à l'idée qu'entre toutes, elle savait m'aimer alors je reste,
alors je reste.)

Alors je reste…

(troisième nuit)
(à faire défiler toutes les photographies)
(les clichés d'une époque moins ravagée)

Et quand le jour se lève je n'ai toujours pas dormi – des demi-heures volées, des heures dispersées, des cigarettes enfilées sur le balcon et j'en ai jamais grillées autant, avant (jamais assez pour que l'odeur âcre et mentholée s'attarde toute la nuit sur mes vêtements).
La ville s'éveille à peine, et moi, les bras nu, les bandages à peine changés sur mes plaies suturées, j'observe les sommets, à l'horizon, se parer de nuances incandescentes.

C'est aujourd'hui, il paraît.
Aujourd'hui que la solitude cesse – aujourd'hui que le quotidien se voit de nouveau bousculé. Aujourd'hui qu'on réapprend, de travers, à composer.
Aujourd'hui qu'elle arrive – c'est tout ce que je sais.

Je tire une énième bouffée et, cigarette entre les lèvres, ce sont mes doigts qui pressent les touches de l'écran, dans un message que je n'enverrai jamais.
Les crépuscules étaient magnifiques, mais as-tu jamais vu les aurores depuis tout là-haut ? Un jour j'irai. Je t'enverrai une photo, si tu veux, pour te montrer comme les matins sont encore beaux, à Lumiris, même après les horreurs qui nous ont frappés. Jamais si beaux qu'à Hoenn, cela dit. J'espère que tu sauras les admirer. J'espère que tu vas bien. J'espère qu'Hazel aussi. J'espère qu'un jour, tes blessures se refermeront. J'ignore leur étendue. J'espère qu'on guérit. J'espère qu'on s'en sort. Merci d'être mon ami – moi, je l'écris au présent, tu permets ? Merci pour ta confiance. J'emmènerai quelqu'un là-bas, à Artiesta, un jour, peut-être. En attendant, je continuerai d'espérer t'y croiser. J'irai admirer des aubes, plus belles que nos tragédies.
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