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Marceau il n'a jamais eu une vie dingue, simplement rythmée par les hurlements de ses ainées, celui de ses cadets et lui, le benjamin a essayé de trouver sa place au milieu de ce chaos incessant.
Marceau c'était l'enfant sage, celui qui s'effaçait lorsque sa soeur prenait la parole, qu'elle s'esclaffait à pleins poumons tandis que son grand frère lui, il le bousculait jusqu'à qu'il ouvre enfin la bouche, qu'il demande d'arrêter.
Mais Marceau il reste muet dans ces moments là, et son enfance s'est passé principalement dans le mutisme volontaire -refusant de s'adresse à quiconque parce que c'était devenu trop dur, trop effrayant de devoir ouvrir la bouche pour dire ce que l'on veut, ce que l'on pense.

Cette histoire à duré des années, jusqu'à ses douze ans -Marceau c'est un garçon brillant, un garçon qui rendait ses devoirs à l'heure, qui était attentif aux cours, à ce qu'on lui disait même s'il ne répondait pas. Et puis un jour, un beau jour, sans qu'on ne sache pourquoi, Marceau s'est exprimé à sa mère d'un simple "j'ai frappé Timéo". Rien de plus.
Timéo, c'est son frère le plus âgé, le plus agaçant, le plus pénible, celui qui faisait couiner Marceau au fond de son lit, qui le faisait fondre en larmes parce qu'il devenait trop invasif, trop embêtant.
Marceau l'a frappé dans le bras jusqu'à que ce soit lui qui le supplie. Il s'en est sorti avec le bras cassé, rien de plus, rien de moins.

Après ça Marceau il est resté à l'écart, ses ainés l'ont laissés tranquilles, ses cadettes essayaient de discuter mais honnêtement, Marceau c'est un trop bon menteur qui se voile la face sans même qu'il sache qu'il se ment. Pour Marceau tout allait bien, tout allait mieux parce qu'on l'a enfin laissé tranquille. Rien de plus ni de moins.

Les années au collège se sont déroulés sans encombre, il est resté muet à l'école c'était plus facile pour passer entre les mailles du filet sans qu'on ne l'embête, sans qu'on ne lui demande comment il allait, ce qu'il allait faire aujourd'hui et ce qu'il ferait demain.
Au lycée néanmoins les choses se sont compliqués, les gens sont devenus plus bêtes, plus invasifs selon Marceau, et Marceau il n'arrivait plus à rester de marbre, à rester de glace.
Alors il s'est forgé une personnalité en fonction de ses fréquentations, de qui il voyait, de qui il ne voyait pas, de ceux qu'on aimé à admirer et ceux qu'on aimé détester.
Marceau il était au milieu, à ne pas savoir où se mettre, où se situer à comment sortir de ce marée nauséabond qui lui retourne l'estomac.
   Diplôme en poche, de l'argent de côté grâce à l'élevage que sa mère avait, Marceau il s'est décidé à partir, à partir loin et à fuir toutes ces mauvaises manies.
Mais sa mère, elle ne voyait pas Marceau être seul trop longtemps, loin d'ici. Alors elle lui a donné un œuf, un petit œuf, plus petit que les autres et Marceau l'a gardé dans son sac lors de son périple pour arriver dans cette nouvelle contrée.

Macbeth et lui, Marceau et Macbeth ils ont découvert ce nouvel endroit ensembles, en même temps. Comme deux âmes sœurs.
 Alors pour Marceau c'est un signe. Un signe qu'ici, c'est enfin chez lui.