Séthi n’avait pas eu le coeur à faire Halloween, monsieur est trop obsédé à régler son problème d’inspiration ou plutôt de manque d’inspiration pour autre chose. Rien ne lui faisait envie et rien ne l’inspire autour de lui, Séthi n’est pas loin de perdre le fil et de ce fait, ses employées l’avaient obligé à sortir avec Suwa pour faire le tour des maisons en lui disant que peut-être, à voir la créativité des uns et des autres à fêter Halloween lui serait bénéfique. Voilà le pourquoi du comment, il s’était retrouvé dehors, sans un déguisement à couper le souffle parce qu’il est évidemment trop tard pour ça, alors avec quelques petites bricole, une trousse à maquillage, les demoiselles qui travaillent pour lui se sont fait plaisir non sans les rouspétances de leur patron. Du coup, le voila dans son costume pourpre luxueux, un maquillage léger avec un peu de rouge qui déborde de ses lèvres donnant un faux air de sang séché, ses bijoux habituels dorés et une cape de soie noir et vous avez un vampire fait avec trois fois rien mais d’excellent goût. C’est idiot, en tout cas c’est le sentiment qui avait traversé Séthi en sortant de sa boutique et sans Suwa dans ses bras, il aurait filé chez lui aussitôt.

Il marcha, presque comme une ombre au milieu des enfants et parents, un imbécile l’a même surpris en bondissant dans son dos en poussant un cri épouvantable. Froussard et surpris, Séthi avait manqué de se casser la figure et Suwa avait fini par s’envoler très mécontent lui aussi de cette surprise, l’autre s’excusa bien bas déplorant s’être trompé de personne et fila sans demander son reste. Quant à Suwa lui, il se posa sur l’épaule de son dresseur, tout en regardant autour de lui, l’ambiance environnante semble d’ailleurs lui plaire, il est si brave ce petit Tylton. Le dresseur repris son chemin davantage sur les gardes désormais, à l’affût de toute personne qui pourrait lui faire une peur bleue mais contre toute attente, c’est une petite main qui se glissa dans la sienne attirant donc par la même occasion son regard, la petite fille lui sourit et avant que Séthi puisse dire quoi que ce soit, c’est une autre main qui attrapa sa seconde main et il se laisse alors guider sans se battre lorsqu’un troisième enfant lui montre en levant bien haut son pot de bonbon à moitié rempli. Séthi compris donc sans mal que les enfants font la tournée des bonbons et qu’ils voulaient que le blondinet se joigne à eux, peut-être avaient-ils eu pitié de cet adulte tout seul et mort de trouille ? .. la honte.

Et après quelques pas, une ou deux maisons, sans qu’il comprenne pourquoi ni même comment. Séthi eut un trou de mémoire lorsqu’il se rendit compte qu’il n’était plus dehors mais dans une maison et que les trois enfants s’enfuient en riant, ces rires.. Donnèrent un horrible frisson à Séthi. Ou bien est-ce ce souffle glacial qu’il vient de ressentir sur sa nuque ? Instinctivement il fit plusieurs pas en arrière tout en ayant cette impression d’être épié de tout les endroits, sans tourner une seule fois le dos à cet immense escalier par lequel les enfants sont partis, à ses yeux c’est flippant et menaçant alors il vaut mieux ne pas leur tourner le dos n’est-ce pas ? Mais soudain son dos percuta quelque chose tandis qu’au même moment un grand claquement se fit entendre autour de lui et sursautant, Séthi fait volte face pour découvrir qu’un autre homme se trouve aussi ici. Nouvelle menace. Séthi fait marche arrière, sans quitter cet inconnu des yeux alors qu’il se souvient que les enfants sont toujours à l’étage, il est pris au piège. Suwa qui est là aussi se pose sur la tête de son dresseur et lance un regard intimidant à l’inconnu prêt à l’assaillir de coup de bec si il approche trop. Le pauvre coeur de Séthi bat comme jamais et la peur parcoure son être comme une flamme sur une traînée de poudre. « Vous êtes qui ? Et c’est quoi cet endroit ? J’étais encore dehors il y a quelques minutes.. Non ? » Il ne sait plus, ça fait combien de temps qu’il se trouve ici ? Tout est riche et beau ici, mais aussi très lugubre et oppressant, il n’aime pas ça.. Du tout. Un nouveau frisson remonte le long de sa colonne vertébrale lorsqu’il sentit un souffle glacé sur sa nuque. Le couturier n’est pas à l’aise, et il maudit ses employées de l’avoir fait sortir.