Le trajet n’a pas semblé long, et pourtant elle a eu le temps de s’endormir quatre fois, se réveiller six et sortir deux fois pour aller aux toilettes et se dégourdir les jambes… Et c’était très intéressant. C’était la première fois qu'elle prenait le bus. La plupart des enfants qui ne l’ont jamais pris en dehors de l’école ont au moins la chance de participer à une excursion scolaire à la plage, en forêt ou quelque part ailleurs en Lumiris pour observer des pokémons pour de vrai, mais son école n’avait sans aucun doute pas les moyens pour ça. Heureusement qu’ils les avaient pour de merveilleux manuels a pages plastifiées et difficilement déchirables, parce qu’ils auraient sans doute dû augmenter le prix de la cantine pour pouvoir payer les dégâts si ça n’avait pas été le cas…
Enfin cette époque est révolue depuis longtemps, et aujourd’hui, elle marchera. Dans le désert, oui oui, peut-être en direction des ruines, sûrement dans le but de passer aussi quelques jours là-bas, son itinéraire n’est absolument pas tracé, et elle n’a aucune carte pour se repérer. De toute manière, essayez de vous orienter avec une carte alors qu’à droite et jusqu’à l’horizon, vous voyez du sable, et à gauche, la même chose, ainsi que devant et derrière. Lilith sait ce qui l’attend. Son sac à dos est rempli de bouteilles d’eau et de quelques barres de céréales, mais elle sait qu’elle finira par croiser le village nomade sur lequel elle s’est renseignée en préparant son départ. Pour l’instant, aux abords de cette étendue jaune, il fait encore nuit, il fait encore frais, mais la lumière pointe à l’horizon et l’air de l’été s’est sans doute déjà réchauffé depuis l’heure profonde de la nuit.
A peine a-t-elle fait sortir Abaddon de sa pokéball qu’il se gratte déjà à ses mollets qu’elle a, avec l’habitude, protégés d’épaisses chaussettes hautes. De toute façon, il ne fait ça que lorsqu’il n’a pas vu sa dresseuse depuis longtemps, et cela n’arrivera plus avant qu’elle remonte dans ce bus nocturne, ce qui pourrait n’être que dans une ou deux semaines, tout dépend de sa chance, à vrai dire. Elle se met en route après avoir salué comme il se doit son petit démon brun, et pose un premier pied dans le sable. Sa veste de cuir sur le dos, lui-même protégé par un sweat rouge vieux comme Arceus, elle sourit, l’air sans brise du Sud de la région lui caressant doucement les joues. La journée risque d’être longue, elle le sait, mais elle n’a pas grand chose à perdre, et elle découvre de cette manière le paysage, la région. Elle n’a pas souvent l’occasion de visiter d’autres endroits que Voltapolis, et cette escapade lui fait le plus grand bien. Changer d’atmosphère, sortir des travaux des Cercles qui avancent bien, mais sont épuisants. Elle ne dormira sans doute pas mieux accompagnée par tous les petits pokémons des sables, mais au moins, la pression s’est dissipée. S’il se passe quoi que ce soit là-bas, elle devra s’en occuper à son retour, mais elle n’a aucun moyen d’être mise au courant avant cela, alors aucun problème en vue.
Trois jours. Trois jours qu’elle est dans ce désert, et aucun pokémon digne de ce nom de croisé. Comme si dès qu’elle approchait ne serait-ce qu’un peu, comme si dès qu’Abaddon trébuchait trop fort sur une butte de sable mal évaluée, tous les êtres vivants du coin se faisaient la malle. Mais ce n’est pas tout à fait le cas, puisqu’elle a croisé quelques cactus. Ce matin, en voyant une silhouette allongée par terre, elle à d’abord cru que c’était une illusion, comme ceux qui désespèrent de croiser une oasis dans le désert, elle, elle désespère de croiser un pokémon. Alors elle n’a pas voulu s’approcher. Vous comprenez, elle est plus forte que ça, Lilith, elle ne peut pas se faire avoir par une illusion due au soleil. Elle l’a contourné, cet endroit, jusqu’à ce que de tous les points de vue, l’ombre sombre autour de laquelle elle tournait reste et ne vacille pas. Alors elle s’est approchée, en faisant sortir Abaddon de son pokéball pour le laisser profiter de quelques instants de liberté, même s’il réclamera de rentrer dans sa poche dans quelques minutes sous la chaleur écrasante. La chercheuse ne porte en ce moment que sa brassière qui cache sa poitrine et quelques centimètres de son ventre, en plus d’un short coupé dans un vieux jeans. La chaleur est alors lourde pour elle, mais bien moins que pour son compagnon poilu. Doucement et précautionneusement, elle arrive à proximité de la créature. Créature qui se révèle finalement être un homme, endormi, ou en tout cas allongé à l’ombre d’un… caillou ? Rocher ? Sable dur ? Peu importe en réalité, cet homme est allongé à l’ombre, ce qui est incroyable en soi. À l'ombre !! Dans un désert ? Mais c’est pourtant vrai. Alors elle s’approche encore et se racle la gorge, histoire de se faire remarquer, mais surtout de ne pas avoir une voix de fumeuse de soixante ans quand elle prononcera ses premiers mots depuis la veille au soir.
“Hum… Bonjour, vous… Allez bien ?” Elle fait une pause, lui laisse l’occasion de répondre, et ajoute finalement, parce que c’est potentiellement une information qui pourrait intéresser un homme allongé à l’ombre dans un désert “J’ai de l’eau si vous voulez ?” Un peu perplexe, elle jette un coup d'œil à Abaddon qui a subtileme- disparu...
I'VE GOT FIRE IN MY SOULUn océan sans eau. Une mer infâme et insuffisante battit sur les résidus d'un Ancien Monde. Cet endroit avait tout d'un cimetière et mes bottes piétinaient maladroitement ses innombrables tombes. Ma silhouette progressait dans le vide situé entre le ciel bleu et le sable doré. Aussi loin que mes yeux brûlants pouvaient voir, à travers les tremblements qui secouaient la mer menteuse, il n'y avait rien. Le paysage était un triste copier-coller, comme si l'environnement était toujours en construction, en attente de la vie. J'étais seul. Qu'importait si on venait me conter que des êtres vivaient sous les vagues de sable, que l'humain était malgré toute son évolution un ignorant, je n'en avais rien à faire.
La seule chose qui me préoccupait, c'était cette agonie silencieuse, cette chaleur meurtrière insoutenable. Il ne me suffisait que d'y penser, que mes idées soulignent un peu plus sa présence, pour qu'elle en devienne encore plus écrasante. C'était comme si la gravité s'était intensifiée. Comme si je portais mon propre poids et que de pas en pas, ma charge augmentait. Non... C'étaient mes forces qui fondaient. Cet endroit refusait la présence même de l'être humain. Le désert ne tolérait pas qu'un tel animal, aussi avare et dangereux, vienne profaner ses vestiges somnolants.
Je n'avais plus aucune nourriture. Parce que c'était le retour et non l'aller, parce que ma boussole m'avait menti ou mon esprit, enfermé dans une boite devenue un four, l'avait mal comprise, j'avais marché et erré dans cet océan infernal plus qu'il ne me l'était permis. Je n'avais plus de passe m'autorisant à traverser le désert et ce dernier, l'avait bien compris. J'allais payer l'erreur de m'être égaré... Néanmoins, il me restait de l'eau. Sauf que, lorsque j'ai porté ma gourde à mes lèvres et l'ai levé vers l'étoile sulfureuse, aucune goutte n'a glissé de la bouteille à mon gosier. Quand l'avais-je bue... ? J'étais perdu dans une étendue bouillante, entre un ciel sans nuage, tirant seulement une palette bleu à l'infini et des dunes dorées tremblantes à perte de vue... Non, elles ne pouvaient pas bouger. C'était moi qui tremblais.
J'ai marché. J'ai marché jusqu'à croiser un miracle. Quelque chose. Quelque chose de réconfortant. Quelque chose qui n'était ni le ciel, ni le sable. Une ombre. Un rocher. De la fraîcheur. Une chance. Mon corps s'était effondré là. Je voulais simplement reprendre quelques forces dans l'espoir de continuer. Seulement, mon corps obéissait à ma tête. Cette même tête qui semblait être en proie à un incendie. J'ignore combien de temps, je suis resté là, faisant presque le mort, les yeux ouverts fixant vers cette séparation entre le bleu et le doré, attendant quelques minutes, lesquelles s'étaient transformées en heures, attendant de pouvoir... Hum ? Quelque chose qui n'était ni le sable, ni le ciel, ni même ce rocher. Non... Il y avait quelqu'un. J'avais entraperçu sa silhouette s'avancer jusqu'à moi. Elle avait parlé, mais toutes mes folies allaient vers la seule chose qui me permettrait de ne pas ajouter ma tombe à celles composant ce paysage vide.
- « Eau... » Marmonnais-je, tendant inutilement l'une de mes mains couvertes de pansements et de bandages, trop à gauche pour être réellement tendue vers la silhouette qui m'avait rejoint sous l'ombre miraculeuse d'un rocher solitaire.:copyright:️ 2981 12289 0
Lilith Fair
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Très bien. Lilith est perdue, maintenant. Elle n'a pas vraiment eu l'habitude, ou même l'occasion de faire preuve de charité durant sa vie. Et cet homme qui ne demande plus, mais réclame maintenant a boire... C'est a dire qu'en général, c'est elle qui commande. Mais maintenant qu'elle a proposé ce serait complètement ba- impoli de sa part de tourner les talons. D'autant plus qu'il en mourrait. Et elle est prête à tout, la jeune femme. Mais le meurtre est le pire des crimes. Elle ne peut et ne pourra sans doute jamais tuer un homme, ni même en laisser un mourir. Alors elle roule des yeux et s'accroupit dans le sable sans se soucier d'Abandon qui reviendra, il a du se cacher a l'ombre quelque part. « Par contre mon vieux... » elle se penche vers lui et l'attrape presque au niveau de l'épaule pour le redresser dans une position assise, l'y maintenant en passant un bras dans son dos, assise à côté de lui. Puis de sa main libre, elle sort sa dernière bouteille isotherme. « Reste debout, si tu t'endors je te laisse tomber. » Ce n'est pas une blague. Elle n'est pas maman, ce n'est pas pour s'occuper des jeunes gens dans le désert. Elle fait pas dans l'humanitaire, non plus. Enfin... Elle ouvre la bouteille et l'apporte près de la bouche de l'homme, l'aide a boire quelque gorgées et finalement le laisse se débrouiller tout seul. La bouteille n'était pas pleine, elle peut se permettre de lui faire don de la fin.
En attendant qu'il reprenne ses esprits, la dresseuse se relève et regarde autour d'elle, cherchant son Rocabot du regard. Pourquoi fallait-il que cet abruti d'humain n'apporte pas assez d'eau ? Ou tout simplement s'aventure dans le désert ? Hein ? « Abaddon reviens la... » c'est murmuré, craché entre ses dents, une inquiétude qu'à demi assumée. Son pokémon n'est plus en vue. Dans un désert bien trop chaud pour ses coussinets. Son meilleur ami a disparu, sans qu'elle ne sache même de quel côté. Quand finalement son regard retombe sur le garçon a peine plus vieux qu'elle d'après son estimation personnelle, celui-ci a l'air déjà en meilleure forme. De quoi la rassurer un peu sur son état, et beaucoup moins sur sa bouteille. Mais il faut bien faire des sacrifices pour sauver de vies. Et au final... On n'aide jamais sans attendre quelque chose en retour, pas vrai ?
« Ça va mieux. » ce n'est même pas une question ; c'est un fait : il va mieux. Donc s'il ne l'aide pas à retrouver son chiot et qu'il n'a rien à lui offrir en retour, elle lui donnera son nom et s'en ira sans plus de cérémonie, même si ce ne serait que retarder l'heure de sa mort, puisqu'à priori, pas un canard en vue, et encore moins un lac ou un village, même ambulant. Elle ouvre la bouche, prête à disparaitre a l'horizon mais... Il connaît peut-être la région, lui, et n'est peut-être tombé à court d'eau qu'à cause d'une mauvaise estimation de sa part, peut-être qu'il habite dans le coin mais n'est qu'un abruti profond qui s'en est allé un peu trop loin sans même une quantité d'eau suffisante pour le chemin du retour...
Enfin ça fait quand même beaucoup de peut-être pour un seul problème dans une même situation. Alors elle referme la bouche, attrape la bouteille sans se soucier de si elle se trouve encore entre les mains de l'homme, et monte sur l'excroissance de roche qui abritait l'autochtone, sa peau bronzée par les longues heures de marche brillante d'une sueur légère et permanente. Il ne peut pas être loin, elle le trouvera forcément.
Dusk
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I'VE GOT FIRE IN MY SOULC'est en proie à la détresse que les solitaires payent leur refus de se lier aux autres. J'avais seulement de la chance, ou peut-être, avais je inconsciemment une incroyable capacité de survie, laquelle, devait aller jusqu'à convoquer quelques miracles, tant la vie que je menais ressemblait à celle d'un équilibriste marchand sur une corde. Et aucun matelas de secours ne l'attendait en bas s'il venait à chuter. Dans mon gosier parfaitement sec, l'eau m'avait donné l'impression d'être une cascade, hydratante mais brutale. Quelques irritations grattant étaient peu cher payé pour une gorgée d'eau, juste assez suffisante pour retrouver l'esprit et reprendre vie. Je comptais garder le fond de la bouteille généreusement abandonnée comme une ultime chance...
Il n'y aura peut-être pas de miracle la prochaine fois que je viendrais à manquer d'eau, peut-être pas même une douce illusion pour me bercer dans la mort... Je devais tout mettre en œuvre pour quitter ce paysage aride sans gaspiller bêtement mon énergie et le peu de ressources qu'il me restait... Peut-être que le Pokémon Spectre, capturé dans les profondeurs des ruines, pouvait m'aider ? Cette petite chose flottante ne semblait pas forte, mais suffisamment docile pour que je puisse en tirer une ou deux prouesses... Puis, il y avait cette fille... J'avais relevé mes yeux bleus vers celle qui m'avait littéralement sauvé la vie.
Une fille... Ou plutôt une femme ? Non, en affrontant du regard l'immensité de l'écran de lumière qui encadrait sa silhouette, je pouvais sans peine deviner qu'elle devait avoir un peu près mon âge. Des vêtements adaptés, de l'équipement prévoyant, une peau bronzée et un regard qui ne faisait pas que balayer les environs avec la simple fonction de les voir, mais de les analyser. M'aider semblait avoir été sa corvée imprévue du jour, mais j'étais à l'aise avec ce fait. C'était préférable à une personne qui aurait exploité ma faiblesse pour jouer moult comédies héroïques destinées à transformer un cruel manque de confiance en soi en une fierté étouffante et malade. Cette jeune femme semblait, certes, aussi amicale que le rocher solitaire qui m'avait abrité du soleil, mais... Elle n'était pas au milieu du désert ardent par hasard. Quant à ce qui me semblait être de l'agacement sur ses traits...
- « Tu as perdu quelque chose... » Murmurais-je, assez fort pour qu'elle m'entende. Comme elle me l'avait si gentiment demandé, je m'étais redressé. Ma déduction quant à son aigreur s'était rapidement confirmée lorsque la jeune inconnue avait escaladé le rocher dormant derrière moi afin d'avoir une vue d'ensemble sur les alentours plat de la mer de sable. - « Si c'est important... Je peux peut-être aider. » Soufflais-je. Je ne faisais pas dans la charité, même à cette époque. Néanmoins, dans un endroit aussi hostile à l'Homme que ce vide doré glorifiant le passé et reniant l'avenir, mieux vaut se faire un ami. Dans un geste économique, j'avais jeté la Pokéball de Yukan au sol, libérant un Rocabot ronchon peu heureux d'être ainsi balancé dans un monde chaud et aveuglant. Le chiot avait soupiré, les yeux encore mis-clos, jetant un regard de mal réveillé dans ma direction.:copyright:️ 2981 12289 0
Lilith Fair
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Ce petit con d'Abaddon, si elle le retrouve dans les cinq prochaines minutes, elle le bute. Parce qu’il lui a fait peur pour rien. S’il ne revient pas, c’est qu’il s’est passé quelque chose, alors elle le bute pas, elle sera contente de le voir. Ah, il est donc capable de parler ? Elle tourne à peine la tête vers lui, lève un sourcil devant son état et termine l'ascension de son rocher sans lui répondre. C’est pas vraiment ses problèmes, ce qu’elle cherche. Parce que oui, elle cherche. Ça fait des jours, qu’elle cherche, et qu’elle trouve rien. Rien d’autre que… Un objet non identifié passe à ce moment devant elle, de couleur pâle. Ce pourrait-être…. Non, ça court au milieu du sable bouillant et ça a une grande queue, c’est pas son rocabot. Soupir contenu, elle fait rouler ses mâchoires de stress et d’agacement. Et voilà que l’assisté propose de l’aide. De quoi faire redoubler son agacement. Un hoquet ironique sort de sa bouche. “L’aide d’un abruti incapable de prévoir assez d’eau pour survivre à un voyage dans un désert ? Ou d’un ignorant stupide au point de se jeter dedans en sachant pertinamment qu’il avait pas ce qu’il faut ? Que ce soit l’un ou l’autre, je suis pas sûre d’en vouloir.” C’est sec, froid, dédaigneux. Elle tourne légèrement la tête pour voir où il en est, peut-être aussi sa réaction, parce qu’il y en aura une. Son oeil est cependant attiré par une boule de poil à l’ombre du rocher, alors elle se tourne, regarde mieux, et saute de son perchoir en râlant dans sa barbe. C’est bien son pokémon qui est là, qui fait mine d’être fatigué, comme si de rien n’était… “Abaddon l’Imbécile est de retour ! Et tu faisais quoi exactement ??” Mais il ne réagit pas exactement comme elle l’avait supposé. Au lieu de se coller à ses pieds pour lui défoncer les chevilles avec ses cailloux autour du cou, il recule et baisse les oreilles, n’a pas l’air content de la voir du tout et… Et elle remarque. Ses yeux. Ce n’est pas Abaddon. Ce rocabot est tout à fait normal, alors que le sien a les yeux vérons. Lilith se tourne donc vers le seul autre être humain et donc seul dresseur potentiel dans les parages. “C’est à toi ça ?” Elle aurait pu, faire un effort, mais qu’est ce que ça lui aurait apporté exactement ? Elle est dégoûtée, et l’anxiété revient au galop. Jamais elle aurait dû le laisser sortir, cet animal des enfers. En même temps, quelle idée de l’appeler comme ça, hein ? C’est parce que c’était cool, de l’appeler comme un démon, comme elle etc etc, oui bah les noms ont un pouvoir, elle le sait pourtant, et voilà ce que ça donne. Elle jure entre ses dents. “Je cherche mon Rocabot à moi, alors si jamais ton animal le retrouve, on sera quitte.” Et s’il le retrouve pas, il lui doit quelque chose. Quelque chose comme la vie, puisque sans elle, il serait sans doute mort de soif. Ou de chaud. Ou les deux. Alors s’il croit pouvoir s’en sortir comme ça… Il a potentiellement raison, parce que des fois, il vaut mieux pas d’aide du tout qu’une aide qui… enfin d’une aideeee… bref. Une aide de merd- “Il a pas dû aller loin de toute façon, il est pas taré.” enfin de ce qu’elle sait. C’est pas non plus comme si ça faisait 10 ans qu’ils se côtoient, hein. Enfin bref. “Bon tu te lèves, ou tu te déplaces sur le cul, aussi ?” Non elle est pas de bonne humeur, oui elle est à peine adulte, qu’est ce qu’elle y peut, de son immaturité, surtout quand son pokémon a disparu ? Elle commence à s’en aller, Lilith, parce que si elle reste trop près de ce mou du genou, elle va lui en coller une, et c’est pas vraiment l’objectif.
I'VE GOT FIRE IN MY SOULUne vague de paroles froides. Des mots frappant comme une averse. Comment aurais-je pu m'en plaindre, au beau milieu d'un désert ? La vraie cruauté aurait été de m'ignorer, pas de me donner de l'eau pour ensuite me grogner et m'aboyer dessus plus efficacement qu'un Caninos gardant sa somptueuse maison. Je n'avais pas pris la peine de lui répondre, de chercher des excuses maladroites ou des justifications avérées, conscient qu'elle utiliserait le moindre semblant de mes paroles comme un nouveau point d'appui au défouloir de son anxiété. Parce qu'elle était inquiète, cela me crevait presque autant les yeux que la lumière claire qui condamnait ce royaume à la sécheresse et à l'infertilité. Ce qu'elle avait perdu, était...
- « Abaddon l’Imbécile est de retour ! Et tu faisais quoi exactement ?? »
La queue blanche et touffue du canidé s'était réfugiée entre ses pattes arrière, oreilles anxieuses plaquées sur son crâne, il reculait d'un pas incertain, ses grands yeux bleus osant uniquement se détacher de l'inconnue pour aller me quémander de l'aide. Yukan n'était définitivement pas le Pokémon perdu qu'elle cherchait... Maintenant, je comprenais, un tant soit peu, son humeur exécrable. Yukan me suivait depuis la nuit de notre rencontre dans les bois interdits, marchant toujours dans mon ombre, s'adaptant autant qu'il le pouvait à mon rythme de vie aussi inconfortable qu'instable, considérant chacun de mes ennemis comme les siens, surmontant chaque obstacle sur le chemin tout en s'assurant que moi aussi, je continuais à avancer... Si demain, il venait à disparaître, j'y laisserais volontiers ma raison et toutes les politesses du monde dans l'espoir de le retrouver sain et sauve.
- « Bon tu te lèves, ou tu te déplaces sur le cul, aussi ? » Par contre, avec toute la bienveillance que je devais à ma sauveuse, elle commençait légèrement à me casser les bijoux de famille... « Je suis déjà debout, c'est toi qui es trop inquiètes pour me regarder et t'en rendre compte. » Soufflais-je, plus lassé qu'agacé. - « Pour le moment, il semblerait que tu es besoin de l'aide de l'idiot et de son cabot pour retrouver le tien... Et vu que tu parles de brillante idée, que dis-tu de celle de laisser un Rocabot en liberté dans un milieu aride... ? Si je suis un abruti, alors nous formons une paire ! » J'avais levé la voix, juste assez pour lui déballer que moi aussi je savais montrer les crocs, mais pas assez pour me montrer réellement agressif. - « Quoi qu'il en soit... Si tu possèdes un objet quelconque portant l'odeur de ton Pokémon, je pense que Yukan pourrait trouver une piste... Un Pokémon Roche n'est que peu impressionné par un environnement comme celui-ci alors, Abaddon comme Yukan s'en sortiront sans problème. »
Je n'essayais pas de la rassurer, j'étais seulement logique. Les meutes de ces Pokémons vivent à l'état sauvage dans les hauteurs des montagnes rocailleuses et n'hésitent pas à s'aventurer dans des endroits bien plus arides afin de débusquer de nouvelles proies. Mes yeux bleus s'étaient subitement jetés sur un mouvement lent et curieux dans la mer de sable. Quelque chose se cachait, nous observait, semblait visiblement maladivement intéressé par notre présence... J'avais soupiré, déjà fatigué à l'idée de livrer une nouvelle bataille contre les habitants du désert, à l'image de leur horrible demeure, ils étaient atrocement hostiles envers l'Homme. - « On va devoir redoubler de prudence... La faune est du genre à considérer la moindre ressource comme précieuse, y compris la viande de deux humains égarés... » Je n'avais pas survécu à la soif pour mourir comme un crétin, gober et avaler par le premier serpent de sable venu...:copyright:️ 2981 12289 0
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Elle veut bien être sympa mais il faut pas pousser non plus. Elle le laisse boire dans sa gourde et lui le seul signe de reconnaissance qu’il lui donne c’est l’agresser sans qu’elle ait rien dit de mal ? Franchement quelle ingratitude. Ca lui apprendra à vouloir être aimable, bordel. Elle grogne dans sa barbe, parce qu’il a raison après tout. Elle a besoin de lui. Elle a fait la première démarche, et maintenant il pourrait très bien décider de s’en aller comme il est arrivé, en la laissant là, seule et… Dépendante. Elle est dépendante de lui. Quoiqu’il ne peut pas espérer sortir du désert sans elle, puisqu’elle est la seule d’entre eux à avoir toujours de l’eau, hm ? Elle ne fait cependant aucune remarque étant donné que tout ce qu’elle dit est très mal interprété, n’est-ce pas ? Argh c’est fou comme les gens de l’extérieur sont pareils et différents à la fois des voltapolisseux, ou peu importe comment ils s’appellent.
Elle le regarde en coin, essaie de le jauger, de se faire une idée de qui il est… Sans grand succès. Il ne porte pas des habits distinguables de la plupart des gens de son âge, et puis dans le désert franchement, qu’est-ce qu’elle raconte ? Le soleil commence à taper sur son crâne aussi, et plus que sur ses nerfs. « J’ai sa pokéball. Et pour ta gouverne, je ne le laissais pas dans la nature dans un endroit aussi aride, je lui faisais prendre l’air pour ne pas qu’il perde la boule dans sa ball pendant des heures. C'est le tien il me semble qui était tout seul et sous une chaleur pareille pendant que t’agonisais à l’ombre. » Elle juge sans savoir, il y a peut-être une raison derrière le fait que “Yukan” ne soit pas en ball, tout comme pour Abaddon, mais il joue au con, elle joue au con aussi. Elle n’a jamais eu le temps de se faire marcher sur les pieds, et si du temps, dans ce désert, elle en a, elle n’a certainement pas l’intention de se museler pour faire plaisir à monsieur n’importe qui.
Elle s’agenouille près du Rocabot et pose la pokéball par terre puis s’écarte, au cas où il essaierait de l’attaquer ou n’oserait pas s’approcher d’elle. Et elle essaie de ne plus l’écouter, parce qu’elle sait qu’il va l’énerver. Il essaie déjà de la rassurer, mais ce qu’il ne sait pas, c’est que Abaddon a grandi et vécu toute sa vie à Voltapolis, dans un environnement humide, et n’est pas du tout habitué à ce genre de terrains. Cela dit, elle ne le dit pas, parce qu’elle ne sait pas si l’instinct de son pokémon ne peut vraiment pas revenir quand il se retrouve dans son état naturel, même après n’avoir connu que l’exact opposé… Si ce qu’elle prenait pour une réelle détresse face à la chaleur les jours plutôt n’était pas que des caprices de sa part ou un genre de mimétisme automatique de sa dresseuse… Elle ne s’y connait pas assez en Pokémon pour détecter ce genre de choses. Alors elle prend l’information, et peut-être que quand elle sera moins sous pression elle lui demandera des précisions, et ils pourront avoir une conversation cordiale. Peut-être.
« Tu m’étonnes. De toute façon il est parti loin, il est pas idiot, si ça se trouve il est juste parti chasser. » Bien sûr, Abaddon, chasser. Elle n’y croit pas elle-même, mais s’il a eu l’audace de s’en aller, alors tout est possible, non ? Elle soupire en voyant le pokémon toujours en train de renifler la boule rouge et blanche, et la récupère en râlant quand enfin il décolle son pif humide de sa propriété. « C’est parti ? » Elle jette un regard vers le dresseur dont elle… ne connaît toujours pas le nom. C’est un peu l’un de ses problèmes, à Lilith. Elle oublie de se présenter, quand elle ne peut pas faire ça de manière impressionnante. Comme le crier à toute une foule qui ne croyait pas en sa victoire, pour qu’elle retienne qui elle est. Par exemple. « Lilith. » Voilà. C’est ce genre de choses qu’elle espère éviter, parce que c’est bien trop basique, de se présenter comme ça, juste son nom. Il ne se souviendra jamais d’elle, si elle ne lui montre pas qu’elle n’est pas comme n’importe qui. Elle n’attend pas de réponse, se concentre sur la route que semble prendre l’animal. S’il lui dit son nom, elle l’entendra, de toute manière. Ce n’est pas avec les yeux qu’on entend, n’est-ce pas ?
I'VE GOT FIRE IN MY SOULUn vent bouillant venait tromper ma vigilance, faisant mouver des nuages de sable là où aucun monstre sournois ne se cachait... Je n'écoutais que d'une oreille, ne voulant pas me montrer inutilement malpoli, mais la concentration que j'avais accordé aux paroles de la jeune femme avait suffit à me faire perdre le serpent de sable de vue... Merde ! - « J’ai sa Pokéball. Et pour ta gouverne, je ne le laissais pas dans la nature dans un endroit aussi aride, je lui faisais prendre l’air pour ne pas qu’il perde la boule dans sa ball pendant des heures. » J'avais fermé les yeux avant de les lever au ciel, ne voulant pas me griller les rétines. La lumière éclatante était tout aussi insoutenable et redoutable que la chaleur. Peut-être que son Rocabot n'aimait réellement pas rester enfermé trop longtemps, cela faisait de lui le contraire de Yukan qui préférait qu'on lui épargne un tel environnement...
Secouant doucement la tête, j'avais porté mes mains en casquette au-dessus de ma vision, continuant à chercher celui qui, sous les dunes, nous épiait en silence, quand... - « C'est le tien, il me semble qui était tout seul et sous une chaleur pareille pendant que t’agonisais à l’ombre. » Hein ? Quoi ? Je m'étais retourné vers elle, piqué, répondant presque malgré moi à la provocation. - « Je l'ai libéré de sa Pokéball il y a peu ! » M'étais-je défendu. C'était la stricte vérité ! - « Puis, de toute façon, il préfère être dans sa ball plutôt qu'au barbecue ! » Et j'imaginais sans peine qu'à sa place, ce serait la même chose pour moi. La jeune femme ne m'écoutait déjà plus... Sérieusement... Nous n'étions pas faits pour nous entendre, ou du moins, les conditions n'étaient pas propices à ce qu'on puisse briller socialement parlant. Dans un bar avec l'air climatisé et un verre d'eau armé de glaçons, peut-être... C'était une atroce erreur de penser à de telles choses au beau milieu du désert ardent...
Devant l'inconnue et l'objet de forme ovale qu'elle venait de déposer au sol, Yukan avait semblé perplexe, penchant la tête sur le côté avant de... Soudainement, le Rocabot avait adopté la posture du sphinx, l'avant du corps couché au sol, son postérieur soulevé et sa queue en mouvement. Ce que le chiot voyait face à lui - et il n'avait pas totalement tort -, c'était une balle... J'avais porté une main claquante à mon visage. Avec une telle température, comment pouvait-il songer à jouer ?! Il ne ferait pas même deux allers-retours de « va chercher ! » sans s'écrouler au sol ! - « Yukan ! C'est de ton odorat dont on a besoin... T'es quand même pas bête au point de ne pas sentir l'odeur de ton congénère sur la Ball ?! » Le demi-loup avait semblé hésitant quant à mes paroles, qu'il ne pouvait pas parfaitement comprendre puis, sa petite truffe avait remué, sauvant l'honneur. Qu'importait son caractère, cette fille m'avait aidé, je lui devais au moins la pareille...
- « Tu m’étonnes. De toute façon il est parti loin, il est pas idiot, si ça se trouve il est juste parti chasser. » Dans un tel endroit... ? Même si Rocabot est un Pokémon de type Roche, j'avais du mal à l'imaginer conquérir et chasser dans cette mer dorée percée de rochers s'élevant en pointe, comme si, eux aussi, voulaient participer à leur façon à l'hostilité du paysage... - « C’est parti ? » Avait demandé la fille sans nom. Je n'en avais pas non plus, après tout. - « Yukan ! Traque ! » Demandais-je d'une voix que j'espérais motivante. Certes, elle était encore un peu sèche et cassée, mais visiblement, un chiot n'a besoin que d'un maître à satisfaire pour s'élancer. Le museau collé au sol, le Rocabot avait quitté l'ombre du rocher pour nous exposer à la mer aride. Silencieux, j'avançais tout en observant autour de moi, toujours à la recherche du fameux monstre capable de nous avaler... - « Lilith. » Avait lâché, comme si de rien n'était, celle qui n'était plus vraiment une inconnue. Bon, pour cette fois... - « Akari. » Libérais-je comme un aveu.:copyright:️ 2981 12289 0