Quelques semaine c’était écoulé depuis cet incident à Mirawen. J’avais laissé Natanoé sur son bateau sans demander comment il allait après tout ça. Je devais moi-même digérer toute ces émotions que j’avais vécu cette journée là. Je me demandais comment il allait. Ce genre d’événement ca laisse des séquelles. De mon côté je m’en suis remis rapidement, j’avais l’habitude des missions suicide, dangereuse et difficile vue mon passer, mais lui? On avait jamais vraiment échangé nos numéros et je n’avais aucune idée où il vivait ou même travaillait!

Peut-être que je le trouverais sur PokeBook? J’allais sur le site et commençais pas m’y inscrire. J’étais lui de suivre les tendances et je ne pense pas vraiment m’en servir régulièrement. Ca me servira toujours pour garder contact avec d’autre et par la même occasion prendre des nouvelle du brun.

Mon inscription fait, je naviguais un peu sur le net afin de mieux comprendre comment fonctionne la plateforme. Puis, je fini par trouver la personne que je recherchais. J’hésitais un moment avant de lui écrire, me souvenant au moment que l’on s’était retrouvé par hasard, il était sur la défensive, surtout de ce qu’il avait entendu. J’imagine que des mots simples suffiront pour l’instant.

« Salut, je voulais savoir comment tu allais depuis Mirawen? Il s’est passé beaucoup de chose… Je ne sais pas si tu voudrais en parler? »

J’espère qu’il acceptera qu’on se voie s’il veut en parler. Je ne veux pas faire ca par écrit. Sur le net, c’est dangereux. « Les écrits reste et les paroles s’envolent. » Surtout vue les informations que l’on dispose, vaut mieux pas que ca se sache.

 
Je ne m’attendais pas à une réponse aussi rapide. On se rejoint rapidement dans un bar de la ville. Je n’ai eu aucun mal à trouver, je commence à bien connaître la ville depuis mon arrivée. C’est plutôt tranquille comme endroit, surtout à cette heure ci de la journée. On dirait que je suis arrivée avant lui. Je vais donc prendre place a une table au fond, pour rester loin des oreilles indiscrètes.

Il n’arrive vraiment pas longtemps après moi, lui aussi est en avance. Il ne tarde pas non plus a entré dans le vif du sujet alors qu’il s’assoit en face de moi. J’aurais préféré commencer par des banalités, sauf que d’un côté, j’aurais fait pareil. Je n’aime pas vraiment tourner autour du pot.

-Tu sais ce qu’on dit, on ne choisit pas vraiment sa famille…

J’ai beau avoir les meilleures intentions du monde. Je me renferme sur moi-même. Un mécanisme d’auto protection. Je devrais peut-être commander un verre ou deux. Ça a tendance à me délier la langue. Sauf, jusqu’à quel point je veux vraiment raconter ce qui s’est passer pour que je me retrouve à vouloir autant les emmerder, mes parents et ces sbires de la team rocket? Pas en détail!

Raconter les grandes lignes répondra vraiment à ses interrogations? Déjà pourra-t-il garder ce secret. Je n’ai pas vraiment envi que ca s’ébruite. Il est le seule au courant à Lumiris, enfin, pour ce qu’il en sait maintenant!

-Je voudrais savoir comment tu vas. Je n’aime pas tant impliqué les autres dans mes problèmes « de famille ».

Il a été d’une grande aide à l’intérieur et efficace. Plus que je l’aurais pensé au départ. Il m’a aussi sauvé, deux fois… c’est la moindre des choses de prendre des nouvelles. Ma question n’est pas désintéressée, je veux vraiment savoir comment il va.

 

Il n’insiste pas plus que ça lorsque je dévie ma réponse. Ça m’arrange, ca va me prendre un peu de temps avant de réussir à répondre quelque chose qui apporte vraiment des réponses. J’ai encore un peu de mal à lui faire confiance et je remarque que lui aussi est sur la défensive. C’est si malaisant comme situation!

Il semble vide de vie quand je lui demande comment il va. Pas vraiment bien on dirait, mais il ne sait pas. C’est toujours difficile de mettre des mots. Dans ma tête ca va quand je pense à ce que je veux dire, mais pour le sortir c’est difficile. Ne pas y penser, c’est un peu aussi mon mot d’ordre. Je ne sais pas trop quoi lui répondre quand il continue. Je suis étonnée qu’il arrive à partager ce qu’il ressent.

-Les nuits courte, les terreurs nocturnes et essayer de ne pas y penser, je connais. J’ai le même problème… J’ai fini par m’y habituer, apprendre à vivre avec.

Pour ce qui est de la culpabilité, celle que je ressens est complètement différente que la sienne. Et si j’ai l’air si distante face à tout ça, ca veut dire que j’applique bien ce que l’on m’a enseigné d’une certaine façon.

-Ce n’est pas que je suis distante face à ça, on m’a souvent dit que les sentiments et les émotions étaient pour les faibles. J’ai appris très vite à tout enfermer à l’intérieur. Ne laisser paraitre aucune faiblesse.

C’est sans doute pour ca que j’ai encore du mal à mettre des mots sur ce que j’ai fait. Tout mon ressenti est profondément enfouie. J’arrive à comprendre ce que je ressens et à l’expliquer, mais pas à complètement le ressentir. Du coup, les gens peuvent avoir du mal à me croire lorsque je dis culpabiliser. Je n’ai pas l’air sincère ou alors c’est l’inverse, tout les émotions sorte d’un coup et on pourrait croire que j’exagère. En ce moment, je suis plutôt dans la première optique. J’ai l’air d’être indifférente!

-Pour avoir été un membre… avoir été victime aussi et maintenant avoir l’occasion de les écraser, je n’ai aucun remords… J’ai trop de traumatisme pour me sentir mal de leur faire du tord.

Selon moi, ils n’ont ce qu’ils méritent. Faire quelques morts dans l’explosion de l’édifice, ne me fait ni chaud ni froid. Ils savent pour qui ils travaillent, ils ne sont pas innocents.

 

La peur, le dégout, la rancune, la colère, la joie, la tristesse, l’indifférence, la honte, être surpris, la nervosité et encore, Il y en a tellement des émotions. Qu’est-ce que ca fera si tout remonte en même temps? Déjà, sa remonte et par le biais de mes cauchemars, mais il a raison, ca va peut-être finir par m’exploser à la figure et je deviendrais complètement folle… Que puis-je dire au sujet des remord et la vie d’autrui. Il a raison aussi, c’est juste plus fort que moi.

J’attends que le serveur prenne notre commande et qu’il reparte avant de prononcer un mot. J’ai commandé un simple café. Je n’ai pas vraiment faim pour l’instant.

-Ça ressort déjà, petit peu par petit peu. La nuit principalement. Je suis également plus expressive depuis que je suis à Lumiris. Je sais que je n’ai plus nécessairement besoins de cacher mes émotions. Les habitudes on quand même a vie dure. Pour… Le serveur à été rapide, alors je me tais et attend à nouveau qu’il reparte.

Je les cache encore beaucoup devant des inconnus et ne les montres qu’à ceux en qui j’ai confiance. Pas beaucoup donc. Je ne me confie pas beaucoup plus non plus, en dehors de mes pokémons, surtout Ryuki. C’est plutôt une exception en ce moment.

-… Pour les remords, je n’en éprouve pas pour eux, je n’y arrive juste pas, mais je ne m’attends pas à ce que tu comprennes. Peut-être si tu avais vécu ce que j’ai vécu, sauf que je ne souhaite pas ça à personne. Pour les personnes innocentes et victimes de leurs méfaits, et les miens,  ça m’a toujours fait de quoi, mais comme j’ai dis, je devais garder tout à l’intérieur, sous peine de subir plus.

Je suis adossé au dossier, le café entre mes mains. Je regarde les vapeurs qui se dégagent de la chaleur de mon breuvage. Je suis lâche, je le sais. Je ne regarde pas dans les yeux de mon interlocuteur. Je veux simplement vivre une vie normale ici, loin de tout ça.

Malheureusement, forcément, je devais tomber sur eux et quand ca arrive, je ne peux m’empêcher de vouloir les écraser, les faire souffrir. Sans la mort, ca serai trop doux. Et même eux, dans le fond, je n’ai pas envi de me salir les mains, ils n’en veulent même pas la peine. J’ai quand même contenue mes envies de meurtre à Mirawen, je les endormais simplement avec Hélios. Les morts de l’explosion, j’ai juste l’impression de ne rien ressentir tout simplement. Comme lorsque l’on parle d’accident mortel de la route. Je ne les connaissais pas et ça fini la. Après, s’il fallait pleurer chaque mort, on n’en finirait jamais.

-Tu as parlé de flamme et de mort bruler… Il s’est passé quoi? Ça fait longtemps?

J’ai besoins de détourné la conversation de sur moi un peu. Et je suis curieuse. Des missions incendiaires, il y en a eu plusieurs, difficile de savoir, avec juste ça, de laquelle il s’agissait. Le temps… je me demande si j’y étais. Ça fait plus de cinq ans maintenant que j’ai refusé toute mission et un an depuis mon arrivé ici. Donc 6 ans, ça me semble si loin…

 
Je ne suis pas très à l’aise. Oui, j’ai des remords, mais je n’ai pas tant l’impression d’en ressentir le poids. Je préfère changer de sujet. Son histoire aussi m’intrigue. Je relève mon regard de mon café.

Un an et demi, je n’y étais pas. Je ne suis pas responsable directement de son traumatisme. Je le laisse continuer. Un début typique, une soirée entre amis qui devait se dérouler normalement, mais qui a été gâché par la Team Rocket. C’est au cauchemar éveillé pour les victimes et un plaisant spectacle pour ces sadiques.

Je sirote une gorgée de mon café toujours chaud. J’ai déjà vue ça oui et ça m’a toujours dégoûté au plus profond de moi.

-Plusieurs fois et trop souvent.

La boisson me réchauffe, mais on dirait presque c’est l’inverse pour lui. Le traumatisme semble avoir des effets physiques sur lui. Peut-être que je n’aurais pas dû poser la question, mais il n’a pas refusé d’en parler non plus.

-Deux vies ce n’est pas rien. C’est déjà bien, mine de rien ce genre d’attaque sont bien organisés. Alors les contrer quand on ne connaît rien de l’objectif est déjà assez dur.

Je tente de le rassurer un peu. Pourquoi? Je ne sais pas. C’est probablement en vain également, venant d’un ancien membre.

-Je n’y étais pas, alors je ne peux pas te dire quel était l’objectif de ce massacre. Ça va bientôt faire 6 ans que je n’ai plus participé à aucune de leur mission.

Je me souviens que c’était passé à la télévision. Les flammes de Safrania. J’avais brièvement écouté alors que je me trouvais chez mon ex.

-Tes amis ont survécu?