\\TW//: Mentions sexe et abus.

Quand Alex a tapé dans ses mains, ça a bien fait sursauter Tsuki. L’idée de jouer à un jeu par contre ne semble pas l’unanime. Mon amie a simplement envi de regarder. Je la sens un peu absente et pensive. Au moins, elle ne va pas s’enfermer dans la chambre comme tout à l’heure.

-Bon puisqu’on ne joue que tous les deux. On poursuit notre série de partie d’échecs? J’en étais à 217 victoires sur 58 pour toi! Dit fièrement Alex.

-T’es bête c’est l’inverse! Mais si t’es prêt à essuyer une autre défaite ça me va! Je laissais échapper un rire. Il a fait exprès d’inverser le compte pour continuer à faire descendre l’atmosphère tendu.

Alex monte le plateau et je lui laisse les blancs puisque c’est le moins doué d’entre nous deux. J’admets jouer distraitement, laissant Alex me voler mes pièces d’échecs, alors que j’aurais pu l’éviter. Je jette souvent des regards à Tsuki qui n’a pas l’air de suivre la partie. Elle repense à ce que je lui aie avouée tout à l’heure? Je crois qu’elle l’a bien pris, mais qu’elle est simplement sous le choc. Du moins j’espère qu’elle ne se réveillera pas demain matin en décidant de me détester!

Une heure passe. Sur la fin de la deuxième partie, mon amie nous avise qu’elle va dormir. Elle a raison demain sera une grosse journée, autant pour elle que pour moi. Je fini ma partie avec Alex, puis on va se coucher tous les deux.

Enfin, dormir c’est un grand mot. Alex n’a pas oublié ce que je lui ai dit au souper et je n’avais pas oublié non plus. Je me prenais donc au jeu. Les préliminaires allèrent super bien, il savait s’y prendre, sans grande surprise, il me connaît par cœur. Il me désirait et je le désirais. J’ai parfaitement confiance en Alex, mais au moment d’enfiler le condom, la nausée me prit au ventre.

-Attend! Arrête!

Alex s’arrête, alors que je me recule.

-Ça ne va pas?

-Je ne le sens pas, je… Je n’y arriverais pas désoler.

-T’excuse pas tu m’avais prévenu. Je vais aller prendre une douche froide pour calmer… tu sais!

J’hoche de la tête en signe positif. Il va sous la douche alors que je me rhabille. Quelques minutes plus tard, il revient et s’installe sous la couette avec moi.

-Tu vas mieux? Les nausées sont passées?

-Oui, désolé, je ne peux plus t’offrir ce que tu voulais.

-Arrête de t’excuser! Tu m’avais prévenu que tu n’arrivais plus à prendre plaisir avec les hommes. J’y étais préparé.

-Je sais, mais c’était bien partie pourtant.

-Si je peux toujours te serrer contre moi, c’est bien parce que tu me fais confiance et je peux me contenter de ça. Dit-il en m’attirant vers lui.

Je me laisse faire, je me colle contre lui. Je me sens en sécurité avec lui. Je suis bien contente d’au moins arrivé à accepter son contact. Depuis quand il arrive à simplement se contenter de ça? Il aurait pris en maturité? Je n’arrive pas à lui poser la question. La fatigue, le stresse cumulée et le fait que je me sente bien, mes yeux fermes tout seuls. Ma nuit est agitée, mais à chaque fois que je commence à trop me débattre, je sens une pression contre moi. C’est Alex qui resserre son étreinte pour que je me sente en sécurité. Même dans son sommeil, il arrive à me calmer. Grâce à ça, je pensais faire une nuit complète malgré que je sois à Kanto…

Malheureusement, fidèle à mes habitudes et malgré que je dormais avec quelqu’un, la pression d’être de retour sur l’île a eu raison de mon sentiment de sécurité. À 5 heures du matin, c’est un gros « non » hurlé qui réveille toute la maisonnée. Toujours plongée dans mon cauchemar, je me débats furieusement alors qu’Alex essai de me calmer.

-Lia! Lia! Réveille-toi! C’est un cauchemar! Lia!

-NON, NON, NON! NE ME TOUCHE PAS! JE NE VEUX PAS, PERE! NON!

Je me débats farouchement, tandis que le blond essaie simplement de m’immobiliser pour éviter que je ne me blesse moi-même. Je suis prise dans mon cauchemar, ne réalisant pas les gestes que je pose. Notre « bagarre » nous entraîne jusque dans le salon. C’est en donnant une gifle à Alex, que j’en sors. La douleur de la claque sur ma main m’a réveillée.

-Alex! Je… je suis désolée, je suis désolée! Je pars en sanglot. Résultat de mon cauchemar et de la culpabilité que j’aie d’avoir giflé mon meilleur ami.

-Ça va Lia! Tout va bien, il ne te touchera plus! Il porte simplement une main affectueuse en m’ébouriffant les cheveux, de l’autre, il frotte sa joue endolorie.

Je fini par arrêter de pleurer après quelques minutes, ne restant que quelques sanglots. Alex a simplement attendu que je me calme avant de chercher quelques explications.

-C’est la première fois que j’assiste à un des tes cauchemars aussi violent. Il faut croire que je ne suis plus autant une source de réconfort qu’avant. Ça arrive souvent?

-Arrête, ne dit pas ça, c’est juste que les choses on changer depuis que j’ai commencé à me souvenir de certains trucs. Mais non, ça arrive simplement lorsque je m’en souviens une première fois. Normalement après c’est moins pire.

-C’était un nouveau souvenir?

-Non, je le savais déjà, c’est probablement parce que je suis revenu ici. Il faut croire que ma plus grande crainte c’est mon paternel.

-Je vois…

Je sens Alex un peu plus distant, mais je ne lui en veux pas. Après la déception d’hier soir et la gifle de tantôt, alors qu’il n’a pas réussi à me rassurer, ça a quelque chose de normal. Je me doute que la nature de notre relation vient de changer. Ça me fait peur en vérité, j’aurais préféré que ça ne change pas.

-Je vais partir du café, je me doute que tu ne te rendormiras pas.

J’hoche de la tête, ça ne change pas qu’il me connaît bien. Je me lève du sol où nous étions et viens prendre place sur le sofa.

-Je vais me recoucher après et… je vais squatter chez un ami pour la nuit pour les deux prochaine semaines… Dit-il alors qu’il m’apporte ma tasse de café.

-Mais Alex!

-Ya pas de mais! Je crois que ça sera mieux comme ça! Je vais seulement dormir ailleurs, le reste du temps je serai quand même ici, ce n’est pas comme si on n'allait pas se voir. J’ai besoins d’un peu de temps Lia…

-De temps pourquoi?

Je ne comprends pas ce qu’il veut dire.

-Hum… ne te met pas en colère…

-Me mettre en colère pourquoi?

-J’ai comment dire, un peu briser les règles de notre accord, tu sais… pas de sentiments… Je t’aime Lia!

-Tu… tu dis n’importe quoi! Je me renfrogne un peu, je ne veux pas croire ce qu’il me dit.

-Non, c’est la vérité! J’étais jaloux de Maxim et je suis jaloux de Tsukiyomi, tu as accepté de revenir ici et te mettre en danger pour elle! Sauf que j’ai pris sur moi parce que d’une certaine façon, il m’était toujours possible d’être proche de toi, mais avec hier et ce qui vient de se passer… je réalise que c’est impossible! Il faut que je tourne la page et j’ai besoins d’un peu de temps. Si je reste dormir toutes les nuits avec toi je vais simplement me blesser encore plus. A moins que tu ressentes la même chose que moi, ce que je sais faux puisque je connais tes sentiments pour quelqu’un d’autre. Je vais me recoucher! Dit-il alors qu’il vient me voler un dernier baiser.

Un baiser d’adieu si on ne peut dire. C’est ce que j’ai ressenti. Je ne retrouve rien à redire. Alex à raison. Pourtant, je ne me sens pas en colère qu’il ne m’est rien dit avant. Je me sens choyée, mais avec un petit poids sur le cœur. Je vais aussi devoir faire le deuil de notre relation.

Alex disparaît dans sa chambre à coucher fermant la porte derrière lui. Je tourne mon regard vers la porte de chambre de mon amie. Mes cris on surement du la réveiller… Est-ce qu’elle a tout entendu? On parlait assez fort tout de même.

-Tsuki, je suis désolé que l’on t’ait réveillé.

Reste à savoir si elle va aller se recoucher ou venir me rejoindre. Même si elle a épié la conversation, je ne lui en voudrais pas.

 

\\TW// mentions sexe, abus sexuels, viol.

Tsuki sort de la chambre lorsque je m’excuse de l’avoir réveillé. Comme d’habitude, elle ne m’en veut pas. À force, elle a dû s’y habituer à mes cauchemars. Elle me demande si ça va aller, je sens de l’hésitation dans sa voix, mais elle m’avoue tout de même avoir entendue une partie de la conversation. Je lui envoie un faible sourire.

-J’ai connus mieux, mais ça va aller. Désolée que tu aies assisté à ça. T’inquiète pas, ça aurait fini par arriver un jour. C’est plutôt rare que des relations bénéficiaires durent aussi longtemps. Il y en a toujours un qui s’attache trop à l’autre. Tu veux du café?

Sans attendre sa réponse, je me lève et vais en préparer un lorsqu’elle me dit qu’elle est là pour m’écouter, si jamais j’ai envie d’en parler. Je ne crois pas que c’est la première fois qu’elle me dit ça et j’avais toujours refusé de parler de comment je me sentais ou raconter diverses choses. Je lui amène sa tasse de café avec du lait et du sucre comme elle l’aime. Puis, je me rassois sur le canapé en l’invitant à me rejoindre en tapant sur la place libre à côté de moi.

Comment commencer? Je prends une gorgée de mon café, question de me donner quelques secondes de plus de réflexion.

-Je crois que s’il m’a avouer m’aimer… même si je ne comprends pas comment… c’est surtout qu’avec l’échec d’hier soir, notre relation était vouée à changer de toute façon. Il n’avait plus rien à perdre. Je prends quelque gorgée de café. Je ne comprends pas comment on peut venir à m’aimer avec tout ce que j’ai fait. Surtout que j’ai été assez égoïste avec lui.

Tu te souviens quand je t’avais dit que je ne supportais plus le contact des hommes. C’est toujours le cas, mais avec lui ça avait l’air d’aller alors on a essayé, mais au final, j’ai eu un blocage. On n'a pas passé les préliminaires. Ça du piler sur son orgueil. Ajoute à ça, le fait que normalement dormir avec quelqu’un en qui j’ai si confiance, normalement ça m’évite de faire des terreurs nocturnes. Et j’en ai fait une assez grosse. Je l’ai giflé en pensant frapper mon père. Je me sens mal pour ça, il ne la méritait clairement cette gifle… Elle était destinée à mon paternel que je tentais de repousser dans mes souvenirs. La réalité et mon cauchemar s’est superposé, j’ai cru qu’Alex essayait de m’agresser. La douleur sur ma main m’a réveillée. Je pose ma tasse de café à moitié vide sur la table basse et me recroqueville sur moi-même, entourant mes jambes de mes bras et posant mon menton sur les genoux.

Mes cauchemars viennent tous d’évènements qui m’ont traumatisée à différent niveau. Mon cerveau les a enfouis bien profond au fond de ma mémoire. Au départ, je ne me souvenais pas de mes rêves. Je suis comment dire… Amnésique ?!?? J’ai commencé à m’en rappeler au moment où j’ai commencé à vivre a Lumiris. Je crois que c’était un mécanisme de protection pour me protéger. Et comme je m’étais éloignée d’ici, mon cerveau à du décider que j’en avais plus besoins. Je me suis souvenu la première fois où j’ai vue des gens de faire brûler vif ou même écraser vivant. Même chose concernant les pokémons.  La fois aussi où j’ai tué de mes mains un autre être humain… Du coup, aussi que cette même personne m’avait agressé. C’était de la légitime défense, mais quand même… C’était un des membres de l’organisation. Le souvenir aussi de la première fois où… où… où mon père m’a aussi agressé… je laisse échapper un sanglot et une larme glisse lentement sur ma joue.

C’est à partir de là que je n’arrive plus à supporter le contact des hommes, je crois… ça coïncide. Et encore… il y a tellement de chose… Ma mère qui a toujours été violente, les profs et tous mes tuteurs que j’ai eus aussi… la moindre erreur, le moindre échec… Je ne compte plus les bleus ou le nombre de fois que j’ai dû aller à l’hôpital, le nombre de fois où j’y ai presque laissé ma vie… Je détestais cette vie, c’est pour ça que j’ai fini par partir… Je… heum… te dois des excuses, il y a des choses pour lesquelles je t’ai sans doute menti. Comme la provenance de mon argent ou encore la marque de brulure sur mon bras, le pourquoi j’étais si en colère quand tu m’as dit que tu avais perdu Légions. Tous les trucs sur lesquelles j’étais plutôt évasive ou sévère en combat. J’espère que tu ne m’en veux pas trop…

Cette fois les larmes coulent à flot sur mes joues et je garde la tête basse. Je ne pensais pas en dire autant, je voulais m’en tenir à l’explication de ce qui s’était passé entre moi et Alex entre hier soir et ce matin, mais le reste est sortie tout seul. Il faut croire que j’avais besoins de vider mon sac et que je faisais suffit confiance à Tsuki pour ça. Après tout, elle ne ce n’était pas mis à me détester quand je lui avais dit que j’avais travaillé pour une organisation criminelle.

 

Je ne vois pas les réactions de mon amie lorsque je raconte mon récit. Je n’arrive jamais à regarder dans les yeux mon interlocuteur quand je parle de ma vie au sein de la Team Rocket. J’ai trop honte de moi et trop peur de leur réaction. Je suis faible… comme me le disait si souvent Trisha. Selon eux, je devrais être fière d’appartenir à l’organisation et n’avoir aucune honte à le dire.

Je me referme sur moi-même lorsque Tsuki me demande si j’avais pensé à les dénoncer. « Impossible ». C’est le seul mot qui sort de ma bouche à sa réponse. Je n’y avais jamais pensé, mais ça me semble impossible. La raison est pourtant simple. Avec la corruption qu’il y a sur toute la région, ils ne s’en sortiraient avec rien contre eux. En revanche, ils ont tous les rapports de mission que j’ai faite. Il y aurait de quoi me condamner pour une peine de prison à vie ou même de mort. Et juste à y penser, ça me terrifie.

Renfermé sur moi-même, je ne vois pas mon amie se rapprocher. Je sens seulement le sofa s’écraser sous le poids de quelqu’un, puis finalement ressentir une étreinte contre mon corps. Je sursaute un peu, ne m’y attendant pas. Surtout de la part de Tsuki. J’ai tellement de mal à la cerner, savoir quand je peux l’approcher ou pas. Encore plus quand c’est elle qui se rapproche. Je n’arrive jamais à savoir comment je dois prendre ça de sa part. Les femmes sont tellement plus complexes que les hommes. N’empêche que j’ai quand même des sentiments pour elle.

Son contact, il me fait du bien. J’ai quand même du mal à concevoir qu’elle ne me déteste pas ou qu’elle ne me considère pas comme un monstre. Cette étreinte, je veux en profiter plus longtemps. Je me redresse légèrement pour aller me blottir dans ses bras tout en entourant sa taille des miens tout en allant cacher mon visage dans son cou.

-Désolé, laisse-moi rester comme ça un petit moment…

J’arrêtais de trembler. Je pouvais sentir sa respiration par le mouvement subtile de sa cage thoracique et entendre son cœur qui battait fort. Probablement du fait qu’elle n’a jamais été très à l’aise avec ce genre d’étreinte. Sauf que j’en avais besoins, puis où est le mal? C’est elle qui a m’a pris dans ses bras avant, j’ai simplement répondu à son étreinte. Mon cœur aussi s’affolait, je voulais en profiter un peu en même temps. L’occasion de pouvoir être aussi proche ne se reproduirait sans doute jamais.

Après un petit moment, trop court à mon goût, j’avais fini par me calmer. J’aurais voulu rester comme ça encore toute la matinée. J’avais aussi eu une forte envi de la poussée contre le sofa pour qu’elle se retrouve couché sur le dos et que je puisse encore plus profiter d’être contre elle, et même me rendormir contre elle. Je ne voulais pas abuser, ni lui faire peur. Alors à contre cœur, je me décollais.

-Désoler pour ça et merci… Je vais aller m’habiller et tu devrais faire de même, il faut bientôt partir pour aller voir Crisis.

Il est encore tôt, mais c’est un scientifique. Adepte des nuits blanches tant qu’il n’a pas fini ce qu’il a à faire. Il est ce genre de scientifique. Surtout que sa charge de travail doit être énorme à essayer de récupérer les données des Porygon qui ont été perdu. Enfin, je rentre dans la chambre à Alex en silence pour ne pas le déranger et je m’habille. Je ne m’attendais pas à me faire tirer par en arrière pour atterrir sur les cuisses d’Alex. Il a entouré ses bras autour de moi et a enfouie son visage dans le creux de mon cou.

-Alex? Qu’est-ce que tu fais ?! Que je murmure incertaine.

Il y a un petit silence avant qu’il ne se décide à me répondre.

-Fait attention à toi là-bas! Dit-il en me relâchant.

-Évidemment, tu devrais me connaître assez pour savoir que je n’avais pas l’intention d’y aller sans un plan en tête! J’ai continué de murmurer sans trop savoir pourquoi.

Je ne comprends pas ce qui lui est passé par la tête. C’est lui qui disait vouloir du temps pour passer à autre chose. Cependant, ce n’est pas en m’attirant de force contre lui que ça va l’aider ou faire vaciller mes sentiments pour lui. Enfin, je ressors finalement de sa chambre et j’ai réussi à garder mes vêtements!  Quoique vue comment a évolué notre relation, ça n’a plus rien d’étonnant.

J’attends que Tsuki soit prêt (ou elle l’est déjà), puis nous partons.

-Je t’explique mon plan pendant qu’on se rend là-bas, mais avant il faut qu’on passe chercher du café et des beignes. Il en est totalement accro.

Deux litres de café noir et une douzaine de beignes. L’idée est que je lui annonce mon retour sur l’île parce que j’ai eu vent de leurs ennuis au labo. Déjà, la nourriture, c’est une sorte de corruption ou le flatter dans le sens du poil sinon veut, qu’elle prenne la version qu’elle préfère, en échange de son silence, parce que ce n’est pas encore officiel, s’il me le demande. Je lui emporterais café et beiges pendant les deux prochaines semaines. C’est la clef pour qu’il m’écoute avant d’appeler en urgence Trisha ou mes parents.

Je lui expliquerais ensuite que je sais comment régler le « bug » des Porygon de la région. Pour ça, il faut justement un Porygon venue d’ailleurs. C’est là que Tsuki intervient, elle en a un, mais! Il y a toujours un mais! Il va falloir le reconstituer à partir des données de son téléphone, qu’elle pourra lui remettre, afin de le faire revenir. A partir de celui-ci, il pourra utiliser son système de base pour reprogrammer les autres qui se sont retrouvés corrompu. C’est deux pierres d’un coup, Tsuki va pouvoir récupérer Légions et je règle le problème de la Team Rocket, à contrecœur, mais ça ne pourra pas se faire s’il dénonce mon retour. C’est un bien contre un mal.
Les explications sur mon plan finissaient au moment où l’on sortait du café local de l’ile.

-C’est l’idée générale. Si tu as des questions avant qu’on arrive c’est le moment. On en a encore pour un moment avant d’arriver chez lui. Et… ne reste pas surprise sur la façon dont je vais m’adresser à lui ou à toi lorsqu’on sera devant lui. Il faudra vraiment que tu joues le jeu et que tu embarque dans mon improvisation. Laisse-moi gérer et fait moi confiance…. S’il-te-plaît!

Je connais ce genre de personne, je connais le milieu et je le connais lui! C’est un avantage comme un désavantage dans ma situation actuelle.

 

Toute bonne chose à une fin, je fini par me décoller, alors qu’elle avait resserré son étreinte. J’avais l’impression d’avoir été récompensé de m’être confié. Peut-être qu’elle ne comprend pas tout l’ampleur de ce que j’ai raconté non plus. J’en ai la confirmation lorsque je lui demande si elle a des questions alors que l’on a commencé à se diriger vers la maison de Crisis Marchal. Elle me répond simplement de ne pas être trop sévère avec lui. Pour ce qui est des problèmes, il y a plus de chance que ça soit moi qui en cause. Je la trouve… naïve! C’est un tout autre moi qu’elle va voir et ça me fait un peu peur. Surtout qu’elle ne m’a pas dit clairement qu’elle me ferait confiance, ça aussi, ça m’effraie un peu.

-Pas trop sévère? Hum… tu comprendras en temps et lieux j’imagine.

Nous y voilà et sans gêne j’ouvre la porte qu’il a laissé débarrer. Il est négligeant là-dessus, comme d’habitude. Il est trop absorbé par son travail pour faire attention à ça, mais cela m’arrange.

-Crisis, vieux Rattata, sort de ton trou! Que je cris sur le seuille de la porte avec les beignes et café en main. Ma voix est plus grave, plus autoritaire et à la limite hautaine.

-Non! Mais qui vient me déranger à une heure pareille! J’ai du travail! Vous êtes mieux d’avoir une bonne raison!

Le scientifique a répondu du tac au tac, on l’entend bruyamment monter les marches du sous-sol. Clairement contrarié d’être déranger.  Il change complètement de ton en me voyant par contre! Il se raidit même, sur la défensive.

-Ma-ma-mademoiselle Lenart! Je croyais que vous aviez quitté… Vos parents vont être content! Il faut que je les prévienne! Il allait se jeter sur le téléphone, mais j’haussais le ton avant.

-ATTENDEZ !! Je suis revenu, mais ce n’est pas officiel! Si vous pouviez garder ça pour vous quelques jours…

Je montre la boîte de beignes ainsi que le 2 litres de café bien chaud. Je me déplace vers la cuisine et les déposes sur le comptoir.

-La même quantité a tous les jours, pendant 1 semaines pour votre silence.

-1 mois!

-5 jours!

-D’accord, d’accord! 3 semaines!

-4 jours…

-Deux semaines?

-Va pour deux semaines! Je poussais un soupir, pour me donner un air exaspéré.

La négociation a tournée comme prévu, il ne voyait que la quantité de café et de beigne baisser et non le fait que je ne voulais pas que mon retour se sache.

-Alors eum… que me vaut l’honneur de votre visite? Il est certain que ce n’est pas simplement pour m’apporter de quoi de me nourrir! Que fait cette charmante jeune fille avec vous? Si vous pouviez être brève, j’ai beaucoup de travail qui m’attend. Il a pris un ton condescendant.

-Changer de ton avec moi Marchal! Je suis au courant pour le problème de Porygon. Je suis venue avec une solution et cette solution c’est cette jeune fille justement. Miss Snow! Donner votre téléphone à notre bon cher Professeur Marchal!

J’espère qu’elle ne m’en voudra pas d’être aussi détachée et froide avec elle. Le scientifique nous regarde d’un œil intéresser. Il s’approche même assez près de Tsuki, assez pour la rendre mal à l’aise. Son attention était désormais portée sur elle.

-Et je peux savoir en quoi ton téléphone va m’aider? Je dois rassembler toutes les données non corrompues des Porygon, mais ils sont tous fragmentés en des milliers de particules. C’est comme un immense casse-tête 3D avec des pièces presque infini. À moins d’avoir un Porygon complet qui ne vient pas du réseau de Kanto, je ne vois pas en quoi tu pourrais m’être utile. Alors jeune fille?

Crisis attendait sa réponse. Son attention était complètement porter vers elle. Il fallait donc qu’elle lui donne une réponse. Je restais vigilante quant à ses faits et gestes, il n’est pas du genre pervers, mais j’avais toujours un peu peur pour mon amie qui de retrouvait en territoire inconnue et hostile. Surtout que d’apparence, l’hostilité n’était pas nécessairement présente en ce moment, il était facile de baisser sa garde. Je l’encourageais du regard à lui répondre.

 

Je me sens mal pour Tsuki, mais je ne peux pas intervenir plus pour la rassurer. Je vois bien qu’elle se fait petite car elle est terrifiée. Marchal lui s’en fou complètement, il ne s’intéresse qu’au Porygon. D’ailleurs celui-ci, ses yeux s’agrandissent d’intérêt lorsqu’elle mentionne avoir un Porygon, mais incomplet.

-Intéressant! J’ai de quoi donner forme à un Porygon, mais rien pour les datas! Une coquille vide en somme! Et tu sembles avoir l’inverse! Excellant! Dit-il en prenant le téléphone des mains de Tsuki sans aucune délicatesse. Petit Légion tu vas m’être très utile, hihihihi!

Il s’empresse de redescendre dans le sous-sol avec son téléphone, avec un rire digne d’un scientifique fou, pressé d’en ouvrir le contenue. Je le regarde s’éloigner en silence, puis, une fois hors de notre champ de vision, je m’avance vers mon amie qui est figé par la peur. Je dépose une main amicale sur son épaule, je ne chuchote pas trop fort et d’un ton plus doux.

-Ne t’inquiète pas je suis de ton côté. Je dois agir comme avant… pour éviter les soupçons. Allez viens, on descend.

Je prends alors les escaliers qui nous mènent dans l’antre de Crisis Marchal. Il a déjà branché le téléphone à son super ordinateur et tapote intensément sur les touches de son clavier.

-Alors? J’ai repris mon ton grave et autoritaire.

-C’est excellent! Il a toutes les infos qui me manquaient! Je viens de gagner des heures et heures de travail!

-Combien de temps?

-Heu.. Alors… ça avec ça et comme ça, ensuite ceci avec cela et encore… ça va avec, ici!

Il est tellement concentré qu’il n’a pas entendu ma question. Je m’avance vers lui et place une main ferme sur mon épaule tout en serrant un peu.

-Mar-chal! Je vous ai posé une question! Vous osez m’ignorer!

-Hein? Ah! Non, non, pas du tout, jamais je n’oserais Mademoiselle! Quelques jours! Quelques jours! Le temps de tout replacer les données et les transférer! Dit-il en tremblant légèrement.

-C’est mieux. Combien exactement? Risque d’échec?

-Heu alors… environ 15 jours. Et le taux d’échec, environ 10%. Il continue de taper en même temps sur son clavier.

-Le taux dépend de quoi? Je vous laisse 5 jours pour finir.

-5 jours! Impossible, le taux dépend de ma concentration, de mon sommeil et du temps que vous me donnez. Je veux au moins 10 jours! Pour 15% d’erreur! À 5 jours on monte directement a 50% d’échec !!

-Je vous amène du café et des beignes pour ça. Je peux monter à 12 jours pour le temps, mais pas plus!

-Vous êtes plus raisonnable! Tout d’un coup.

-Vous savez ce qui risque de se passer si vous échouez. Ne vous attendez à ce que soit clémente si cela arrive.

-Oui. Oui! Je sais! Si vous voulez bien maintenant me laisser travailler! Il continuait toujours à taper sur ton clavier sans le moindre regard. Il osa même faire le signe « du balais » de la main pour que nous partions.

Je poussais un soupir irrité par son comportement. Au moins, je sais qu’il parviendra à ramener Légion physiquement. Le connaissant, c’est mieux placer et le plus capable.

-Je reviendrais demain avec ce que je vous ai promis, en échange, je veux de l’avancement! Est-ce que je suis bien clair ?!

-Par-parfaitement! La jeune fille aussi peut passer comme elle le veut! Une fois qu’il sera reconstitué, elle pourra lui dire au revoir une dernière fois. Après tout, il deviendra la propriété de la Team Rocket! D’ailleurs, vous lui réserver une récompense? Et la mienne?

-Sa vie épargnée, s’en ai déjà une belle. Pour la vôtre tout dépendra des résultats! En attendant travailler bien!

Sur ce, je tournais les talons, j’apposais ma main dans le dos de Tsuki pour la pousser à me suivre. Visuellement, ça avait l’air d’un geste brusque sans aucune empathie. En vrai, c’était un touché plutôt doux. Je sens que je vais avoir du mal à la rassuré une fois sortie.

 

Je mets la pression sur Marchal. Je ne veux pas devoir rester plus longtemps que les deux semaines prévues et si je peux partir plus tôt, c’est encore mieux. Tout ça met également la pression sur mon amie que je sens effrayé. Encore plus lorsque le scientifique clame sans gêne que son Porygon appartiendra à l’organisation par la suite. Je dois retenir Tsuki de dire quelque chose. Je l’incite à monter les escaliers pour laisser l’homme faire son travail.  Je la sens tendu, stressé et a la limite d’exploser. C’est une fois dehors qu’elle explose et crache son mécontentement. Ses yeux sont remplis de rage et de larmes.

Je dois la saisir par le poignet et la tirer vers moi pour éviter qu’elle ne retourne à l’intérieur. Je la force à me suivre un peu plus loin également. Il ne vaut mieux pas rester devant la porte de la demeure du scientifique. Une fois suffisamment éloigné, je pose mes mains sur ses joues l’obligeant à me regarder dans les yeux. J’aborde un air sévère.

-Que tu ne lui fasses pas confiance à lui, je m’en fou, mais fait confiance à mon jugement! Fait moi confiance! Et oui, j’ai pensé à tout ça! Je n’ai pas choisis Marchal par hasard. C’est un génie de l’informatique. Ce n’est pas pour rien qu’il est le chef de la branche informatique. Il sait ce qu’il fait et jamais il ne laisserait des données corrompu gâcher sa chance de rétablir le réseau. Il se fou éperdument du caractère des pokémons, ça ne serait qu’une perte de temps pour lui de le reformater. Il ne fera rien d’autre sans me le demander par peur que je lui retire ses friandises justement. Il est facilement manipulable par l’appât du gain. Il sait également que ca lui rapportera plus de faire ce que je lui demande au final, mais ça c’est tant qu’il continue à croire que je reviens définitivement ici. Je sais que tu as peur et que t’a envi de le récupérer tout de suite, mais ça n’aura servie a rien si tu y retourne maintenant! Je te le répète encore une fois! Fait-Moi-Con-Fi-An-Ce!!

Après cet énorme monologue où je ne la laissais pas placer une syllabe, je relâchais son visage. Mon air sévère s’estompa et laissa place à un visage plus doux. J’avais été assez ferme et bien que ça n’enlèvera pas la crainte qu’elle peut ressentir, j’espère que ça aura au moins permis qu’elle reprenne le contrôle de ses émotions.

-On va devoir revenir tout les jours, cela te permettra de constater qu’il va bien en même temps. Je t’assure qu’il ne lui fera rien qui le changerait. Il veut ses données pas l’assujettir. Qu’est-ce tu veux faire maintenant, je te fais visiter la ville et ses attractions touristiques?

On a beaucoup de temps à tuer et il faut que je lui change les idées un peu. Elle est quand même venue pour des vacances en même temps non? Je ne crois pas qu’elle est nécessairement envi de rester enfermée non plus.

 

Tsuki est en pleine crise de panique, ses larmes coulent sur mes mains qui tiennent fermement son visage. Mon aspect sévère doit lui faire peur un peu, mais au moins, je sens qu’elle ne tentera plus de retourner à l’intérieur. Je lui propose de faire autre chose, mais ses sanglots sont trop fort encore pour qu’elle puisse l’envisager. Il faut d’abord qu’elle se calme, par contre, je ne sais pas trop comment m’y prendre d’une autre façon que de la prendre dans mes bras. J’ai peur qu’elle me repousse encore.

Contre toute attente, c’est elle qui vient poser sa tête sur mon épaule et entourée ses bras autour de mes épaules. Son geste me surprend, mais je la laisse faire. Elle m’a bien laissé me coller contre elle aussi ce matin. J’entoure aussi mes bras autour d’elle tout en lui jouant dans les cheveux, comme pour tenter de l’apaiser, ses sanglots deviennent plus fort, elle relâche la pression. Je comprends qu’elle a peur de le perdre définitivement, mais elle n’a rien à craindre, je ne laisserais pas ça arriver. Quitte à retourner dans mes vieux travers et éliminer Marchal s’il le faut. J’espère tout de même ne pas en arriver là. Ses mains s’agrippent à mon chandail et je resserre encore un peu plus mon étreinte.

On passa un long moment dans cette position, mais je n’allais pas me plaindre. Ses sanglots diminuent tranquillement jusqu’à cesser, sa respiration est toujours aussi forte par contre. J’attends qu’elle se décolle d’elle-même, je ne veux pas la brusqué, elle semblait en avoir besoin et de mon côté, je profite de ce contact qu’elle ne m’offre que très rarement.

C’est lorsque sa respiration semble redevenir normale que je la sens se décoller, je desserre mon étreinte. Elle s’excuse aussi pour mon chandail et accepte d’aller se promener en ville.

-T’inquiètes pas, ça va vite sécher avec la chaleur qu’il fait ici. Que je réponds en sortant un mouchoir de mes poches pour entreprendre d’essuyer ses yeux, encore humide causé par ses larmes. J’en sors un deuxième pour qu’elle puisse se moucher également.

Lorsque l’on commence à marcher pour quitter la zone résidentielle pour aller à la zone marchande, je sens la main de Tsuki glisser dans la mienne. Je la regarde surprise quelques secondes pour finalement lui afficher un sourire chaleureux. Tout comme on avait mis du temps avant d’atteindre la maison de Crisis, il en faut autant pour rejoindre la partie touristique.

En arrivant sur place, on peut constater que la construction de plusieurs petits stands et que sur la zone centrale une scène a été mise en place. Un peu plus loin, une route mène jusqu’à la plage où d’immenses planches de bois ont été empilés, prévu prochainement pour un feu de joie.

-Ils ont déjà commencé la construction pour le festival de la semaine prochaine. Tu veux aller manger un bout avant? On n'a pas vraiment prit le temps de déjeuner avant de partir.

Toutes ces émotions ont creusé l’appétit. Peut-être coupé aussi? J’essaie aussi de paraître détendu. Je suis quand même sur le qui-vive, de possiblement croiser quelqu’un qui ne faudrait pas.

Si elle a faim, je l’amène dans le restaurant connue du coin. Sinon, je lui fais visiter les attractions touristiques.

La journée passe à une vitesse et j’espère qu’elle s’est bien amusé et que j’ai réussi à lui changer les idées rien qu’un peu.

-Tu as envi de manger quoi? On peut passer au supermarché acheter le nécessaire avant de rentrer préparer le souper.

 

Rendu en ville, il y a de la construction. J’explique à Tsuki qu’il s’agit de la préparation pour le plus gros festival de l’île qui aura lieu la semaine prochaine. Elle me demande si ce sera la première fois que je participe au festival.

-Hum… Je n’y ai jamais eu l’occasion. J’étais souvent déployer en mission. La seule fois où j’ai tenté d’y aller, je me suis faufiler hors de ma chambre en douce, mais on m’a vite repérer. Ça m’avait vraiment irrité ce jour là, normalement j’arrivais toujours à sortir sans que Trisha ne le sache. J’ai vraiment passé un sale quart d’heure aussi cette journée là. Je n’ai jamais vraiment eu le droit de sortir du manoir sans autorisation. Les autres fois où j’aurais pu, j’étais pris avec la peur au ventre des pokémons feu et des effets secondaires sur mon bras. Cette fois, je veux bien essayer d’y participer. J’ai moins peur d’eux qu’avant et dans le pire, je demanderais à un de mes pokémons de geler mon bras.

Le festival est en l’honneur de volcan et des pokémons feu. Une sorte de tradition ancestral pour ne pas qu’il rentre en éruption. Il y a donc énormément de dresseur de type feu et leurs pokémons qui sont présent. Aussi, ça me semblait presque irréel de pouvoir lui conté ça sans rien lui cacher, mais en même temps, cela me faisait un bien fou. Je suis contente de ne plus avoir à lui mentir.

Nous entrons ensuite dans un des restaurants local et mangeons un morceau, après quoi, je lui fais visiter les alentours. Je laissais mon amie profité des attractions, alors que moi j’étais sur le qui-vive. Je la voyais s’acharner à un jeu où il était possible de gagner une grosse peluche pokémon. Je n’avais jamais compris pourquoi autant d’intérêt pour un animal en peluche. Je n’en avais jamais eu et je ne voyais pas l’intérêt de m’en acheter une, juste pour réaliser un «rêve» de jeune fille. Il faut dire que mon enfance avait en quelque sorte été volé. Je fus surprise lorsqu’elle me l’offrit.

-Hein? T’es sur ?! Tu as eu beaucoup de mal à l’avoir!

Voyant qu’elle insistait, je ne pu refuser. Ça me gênait un peu, je n’avais pas l’habitude de me faire offrir de cadeau, mais ça me touchait. Je la pris dans mes bras et la serra contre moi, rougissant légèrement.

-Merci, ça me fait plaisir, j’en prendrais soin!

Je remis ma main dans la sienne et on continua à faire le tour des attractions. Le reste de la journée passa rapidement jusqu'à l’heure du souper. Je lui proposais soit un restaurant ou alors un repas maison. Sa réponse fut immédiate et cela me surpris même qu’elle disait préférer ma cuisine. Ça aussi, ça me faisait extrêmement plaisir. J’avais l’impression qu’on avait fini par ce rapproché durant cette journée malgré les événements d’hier soir et de ce matin.

Nous nous rendit donc au supermarché pour acheter ce qu’il fallait pour le souper. Je pris des cuisses de poulets désossées dans le rayon viande, des pates, Alex en avait déjà à la maison, il ne restait plus que les légumes. Pendant que je prenais des oignions, des poivrons, du persil, des épinards et des champignons frais, Tsuki regardait les tomates et sans les lâcher des yeux, elle me posa une question à propos d’Alex. Mon visage se crispa un peu. Bien sur que je voulais rester ami avec, sauf que ça n’allais dépendre que de lui.

-C’est vrai qu’il a toujours aimé ma cuisine. Je vais lui écrire pour être certaine, mais je crois qu’il va venir. Il m’avait dit que ça ne serai que pour les nuits qu’il va quitter. Puis, il est chez lui aussi. Je ne veux pas l’empêcher non plus.

Je sortie mon téléphone pour lui envoyer un court texto, lui indiquant que le souper de ce soir serait du poulet cacciatore. Il me répondit aussi rapidement.

-Déjà une réponse! Il va être là et… il a rajouté… qu’il avait réfléchi tout la journée et qu’il a pris une décision? «On doit se parler».

De quoi il veut parler? Il a réfléchi à quoi? Ça me rend nerveuse tout d’un coup. Je jette un regard inquiet à mon amie qui a fini par choisir les tomates. Il ne reste plus qu’a passer à la caisse. Tout le long du trajet jusqu'à la maison, je reste silencieuse. Je ne sais pas quoi penser de ce que m’a écrit Alex. J’espère qu’il n’a pas changé d’avis concernant le fait qu’il nous héberge.

Une fois arrivé, je me penche sur la préparation, ça m’évitera de trop y penser. Alex n’est pas encore arrivé, il doit surement être encore au travail. Je donne quelques tâches simple à Tsuki et c’est lorsque le repas est presque prêt que le blond fini par arrivé.

-Ça sent vachement bon! Si vous êtes là, c’est que tout s’est bien se passer ce matin? Vous n’êtes pas resté là toute la journée au moins?

-O-oui! Non, on s’est promener en ville, mais il faudra y retourné à chaque matin.

Je ne sais pas trop sur quel pied dansé, ce qu’il m’a écrit me trotte toujours dans la tête. Je n’ose pas non plus lui demander de quoi il voulait qu’on parle. Je me focus plutôt sur les événements de ce matin. S’il avait fallu y rester toute la journée, j’aurais virée folle et Tsuki aussi je crois. La tension était assez forte et surtout pour mon amie qui à failli craquer. Heureusement, ce n’est qu’une fois sortie qu’elle a laissé libre à ses émotions.

Je sers le repas, puis nous mangeons. Alex ne dit toujours rien sur son texto envoyé plus tôt. Peut-être qu’il veut attendre que Tsuki soit partie dormir? Ce n’est qu’une fois qu’on fini de manger qu’il se retourne vers moi et se met à parler.

-Ahhh, vraiment, je ne me tannerais jamais de manger ta cuisine tout les jours! Tu as de la chance Tsukiyomi de vivre avec elle, je suis jaloux! Pour ça, j’ai pris une décision!

-Tu…tu  m’explique?

Sur un premier temps, il me regarde sérieusement, tout d’un coup, il se lève de sa chaise pour venir me soulever et m’enlacer. Je lâche un petit cri de surprise, ne m’y attendant pas. Puis, il me redépose et saisi mon menton pour m’obliger à le regarder dans les yeux. Il a un air si sérieux et déterminer!

-Je ne peux pas renoncer à toi! Pour l’instant tu n’éprouve pas les mêmes sentiments que moi, mais ça peut encore changer. On doit simplement passer plus de temps ensemble. Dans trois jours, je suis en congé et je veux qu’on passe du temps rien que tout les deux!

Je le regarde avec des yeux ronds de surprise, je ne sais pas quoi répondre à ça. Suite à ça, il me libère de son emprise et se tourne vers Tsuki.

-Je vais te faire compétition! Je te l’enlève pour une journée dans deux jours! En attendant, on ne se reverra pas avant!

Sans avoir le temps de rien dire d’autre, je suis toujours sous le choc de ce qui vient de se passer. Tout s’est passé trop vite. Je ne sais même pas comment je dois réagir à ça. Une chose est sur, c’est embarrassant, devant Tsuki surtout. Alex quitte l’appartement avec un sac sur le dos. On dirait qu’il l’avait préparé au préalable…

 

Je suis toujours sous le choc de ce qui vient de se passer. Je n’ai pas su comment réagir. Tout ce que je sais, c’est que je me sens embarrassé. Mon visage doit être complètement rougit. Du rentre dedans, ça me fait toujours autant d’effet.

Je devrais peut-être passer à autre chose. J’aurai aimé apercevoir ne serait-ce qu’une pointe de jalousie venant de mon amie, mais je me fais trop d’espoir. Au lieu de ça, elle va s’occuper de la vaisselle et me conseille de profiter de passer du temps avec. Même qu’elle se débrouillerait pour Légion.

-Il est hors de question que je te laisse y aller seule! Alex devrait au moins comprendre ça. Il n’en fait qu’à sa tête et ne pense pas à comment je me sens là-dedans! Je fulminais toujours à l’intérieur.

Je rejoins Tsuki pour essuyer la vaisselle propre avec un linge sec pour ensuite la ranger. Le temps de finir cette petite tâche ménagère, j’avais repris mon calme. Je n’allais pas me laisser distraire par un ancien copain qui avait décidé tout d’un coup de devenir sérieux.

-Tu veux faire quoi pour la soirée? Un film, un jeu de société ou même un jeu vidéo? Alex à une console et quelques jeux qui jouent à deux, même si je suis nul. Ou peut-être que tu préférerais prendre du temps pour toi.

Je sais qu’elle aime bien avoir son espace et être dans sa bulle. Puis, elle n’en a pas vraiment eu l’occasion depuis notre arrivée, à l’exception lorsque l’on s’était disputé la première journée.

 

Entre les activités proposes, Tsuki choisi de regarder un film. Son choix m’étonna un peu, j’aurais cru qu’elle aurait sauté sur l’occasion de jouer à un jeu vidéo puisque cela faisait plusieurs jours qu’elle n’avait pas touché une console. Au lieu de ça, elle me dit clairement de quel genre de film elle avait envi. Puis, c’est vrai qu’un film de comédie, avec le rire, permettrais de nous détendre.

Je mis un sac de popcorn dans le micro-onde, ensuite, on s’installa sur le canapé avec une douillette pour regarder un film de comédie. Rendu au milieu du film je sentie un poids sur mon épaule. Mon amie semblait s’être endormie. Elle avait l’air bien, alors je décidais de la laisser. Ça aurait été stupide aussi de ma part de ne pas en profiter. Une fois le film terminé, j’éteignis la télé. Je contemplais un moment le visage endormie de Tsuki en replaçant une mèche de cheveux qui lui tombait sur le visage derrière son oreille. C’est à regret que je la réveillais, malgré mon épaule légèrement engourdit.  

-Tsuuukii, Tsu-ki-yo-mi! Je l’appelais délicatement tout en lui « pokant » délicatement la joue du bout de mon index.

Elle finit par émerger de son sommeil en s’excusant. L’accumulation du stresse de la journée, surtout ce qui concernait Légion. Elle rajouta ensuite qu’elle allait se coucher pour être en forme le lendemain matin. Je lui souhaitais une bonne nuit et la regardais disparaître dans la chambre d’amie. En vérité, j’aurai bien aimé aller dormir avec elle. Je redoutais un peu de dormir seule aussi. Pour me changer les idées, je rangeais les douillettes et nettoya le bol de popcorn. J’allais ensuite sous la douche pour essayer de me détendre un peu sous l’eau chaude avant d’aller au lit à mon tour.

J’eu beaucoup de mal à trouver le sommeil, le plus difficile avait été fait, c'est-à-dire prendre contact avec Crisis Marchal et faire en sorte qu’il accepte de ranimer le pokémon à Tsuki. Après quoi, il ne restait qu’à attendre, ensuite viendrais une autre difficulté, reprendre Légion. Sauf qu’il me restait suffisamment de temps pour penser à un plan. En attendant, je devais… profité de mes vacances? Le fait qu’Alex insistait pour qu’on ait une ‘’date’’ aussi me rendait légèrement anxieuse. Sur plein d’incertitude et plusieurs heures à cogité, je fini par m’endormir.

La nuit avait été agitée, mais on dirait que l’un de mes pokémons avait été plus prévoyant que moi. Je me réveillais complètement en panique, mais un poids sur moi m’aida à me calmer. Rei, mon Luxray était sortie de la pokéball c’était couché sur moi pour m’immobilisé et ainsi  m’éviter que je ne me blesse moi-même.

-Merci Rei, je suis fière de pouvoir compter sur toi et encore pour les prochaines nuits aussi tu veux bien?

Mon pokémon émit un petit ronronnement rassurant. Je me levais ensuite pour rejoindre la cuisine. Je partie le café comme à mon habitude et fis à manger. On partie tôt comme la veille et on se rendit chez le scientifique avec du café et des beignes.

La visite fut brève et on pu ensuite passer la journée comme celle d’hier ensemble. En soirée, reprit le film là où s’était endormie Tsuki. La journée du lendemain se ressemblait énormément à l’exception des activités choisies.

Le troisième matin, je me réveillais anxieuse de passer une journée entière avec Alex. Bien sur, je lui fais confiance et je suis contente de passer du temps avec un ami, mais ce sont ses sentiments pour moi qui stressais légèrement. Surtout qu’il sait que j’ai des sentiments pour Tsukiyomi. Il serait masochiste? Dans ce cas, ça fait de moi aussi une masochiste de garder espoir pour la brune.

Avant ça, comme convenue, on allait à nouveau chez ce scientifique de génie qui frôle la folie. Je suis rassuré que tout ce passe bien et même que Tsuki est pu récupérer son téléphone. Ça m’agaçais de ne pas pouvoir la contacter ou inversement aujourd’hui alors que je serai avec Alex pour la journée. D’ailleurs celui-ci nous attendais déjà en avant de chez lui.

-Quel impatient!  Que je m’exclamais en le voyant. J’avais l’impression que Tsuki voulait me dire un truc, elle avait été plutôt silencieuse ce matin. La peur de ne plus avoir son Porygon dans son téléphone peut-être?  

Une fois arrivé devant Alex, mon amie me dit de ne pas m’inquiéter, qu’elle serait à la plage avec ses pokémons.

-D’accord, mais n’hésite pas à m’appeler si besoins, maintenant que tu a récupérer ton téléphone ça me rassure un peu plus.

Sans plus tarder, Alex inséra sa main dans la mienne et me tira délicatement vers lui pour que nous partions pour notre programme de la journée. Programme dont j’ignorais totalement tout. Je souhaitais une bonne journée à Tsuki, puis une fois éloigné, je demandais à Alex pourquoi tant d’empressement.

-Je sais que ça fait longtemps qu’on a pas passé de temps seul à seule, mais au point d’attendre devant la maison?

-Désolé, je suis simplement trop arrivé en avance. La nervosité peut-être?

-La nervosité? Tu as prévue quoi comme journée?

-Bah oui, tu sais! Je veux que tu aime ta journée, que tu me fasses à nouveau confiance et… et … surtout, je n’ai pas envi de faire une gaffe qui fera que tu me détesteras parce que j’aimerais que tu puisses m’aimer comme je t’aime.

-Il n’y a pas moyen que je te déteste voyons! Et je te fais confiance, sinon je n’aurais pas accepté de passer la journée entière avec toi! Pour les sentiments… ne te fais pas de faux espoirs, d’accord? Ce n’est pas aussi simple… Et tu ne m’as toujours pas dit ce que tu as prévu?

Alex ne rajouta rien de plus. Ça ne donnerait rien de s’obstiné sur ses attentes versus la réalité. J’allais simplement profiter de la journée avec lui et rattraper un peu le temps perdu. Je voulais au moins garder cette amitié.

-On va ta magasiner un Kimono!

-Un kimono?

-Oui, tu en as pas je me trompe? C’est bientôt le festival annuel et je me suis dit que cette fois, tu allais tenter d’y participer.

-N…non, je n’en ai pas. Oui, c’est ce que je me suis dit aussi.

Toujours main dans la main, Alex m’entraina vers diverses boutiques. On en essaya plusieurs jusqu'à tomber sur un qu’on aimait tout les deux. Heureusement, on ne fit pas que ça. On s’arrêta également dans un petit restaurant pour le dîner et le souper. En bon gentleman, il avait payé pour tout. On a également fait une ‘’balade’’ romantique dans le jardin communautaire qui était en fleur en cette saison à parler de tout et de rien.

À vrai dire, toute la journée son attitude envers moi avait été parfaite. Il était gentil, attentionné, doux. À mon étonnement, il ne m’avait fait aucun rentre dedans ou dite des paroles qui m’aurait rendu mal à l’aise. J’avais passé une très bonne journée en sa compagnie. C’est comme s’il avait compris que je voulais d’une relation amical. Jusqu'à ce qu’il me pose cette question…

-Tu veux bien qu’on aille à l’hôtel? J’ai très envi de toi Lia… C’était alors qu’on se promenait main dans la main dans une section du jardin désert, il s’était retourné face à moi et me l’avais murmuré suavement à l’oreille. Sans manquer de venir m’embrasser dans le cou par la même occasion.

Sur le coup, je gémis de surprise au contact de ses lèvres chaude dans mon cou. Il sait que c’est une zone sensible. J’avais oublié à quel point il pouvait être enjôleur. Il m’attira ensuite contre lui par la taille et continua même les baisé jusqu'à monté à mon oreille pour la mordiller. Ce qui m’arracha un autre gémissement. Je sentais l’excitation monté, pourtant ce n’était pas ce que je voulais.

-A…Alex… n…non, non je ne peux pas! Que j’avais fini par réussir à articuler, puis le repousser en pressant légèrement mes mains contre son torse.

Il se recula, les yeux surpris que je refuse ses avances. Il avait le regard remplis d’incompréhension.

-Je... pourquoi? J’ai fait quelque chose de travers?

-Je croyais que tu avais compris que je voulais simplement que l’on reste ami quand je t’ai dis ce matin de ne pas te faire de faux espoir.

-Pourtant, j’ai suivi tout les conseils dans le magazine! Il garantissait la naissance de sentiment. Faire les boutiques, un truc que les femmes aime, lui offrir un truc qui lui plairait, payé la nourriture, faire une balade romantique et au moment du couché du soleil, lui dire que je l’aime. J’ai tout fait ça! Pourquoi ça n’a pas fonctionner?

Je regardais Alex surprise par ses propos avant de partir à rire. Non pas que je me moquais de lui, mais la situation était cocasse. Comment ne pas rire alors qu’il m’avouait ouvertement qu’il avait suivi les conseils d’un magasine populaire.

-Lia ce n’est pas drôle! Il boudait maintenant, mais je ne le sentais pas nécessairement en colère.

J’essuyais mes larmes de rire et reprenais mon souffle.

-Désolé, j’oubliais que tu étais aussi novice en question de rendez-vous. Je ne connaissais pas ton côté naïf.

Son visage s’adoucie aussi soudainement et il vient m’enlacer à nouveau. Je le laisse m’étreindre et le serre à mon tour dans mes bras.

-Alors pourquoi?

-J’aime quelqu’un d’autre Alex et tu sais qui. Il y a aussi ce blocage que j’ai avec les hommes. Ce n’est pas ta faute. Et je suis aussi désoler que tu souffre à cause des sentiments que tu as pour moi. J’aimerais néanmoins que l’on reste ami. Tu reste une personne importante pour moi.

-D’accord, j’ai compris, tu as gagné. Je me contenterais d’être ton ami, ton meilleur ami! Je te raccompagne jusqu'à la maison. Tsukiyomi doit se faire du souci, le soleil est déjà coucher.

Comme promis il me raccompagna jusqu'à la maison et y déposa les sacs de nos achats à l’intérieur. Tsuki était présente dans le salon lorsqu’on revint. Encore une fois, Alex me pris par surprise. Il me murmura un truc à l’oreille avant de me voler un baisé devant mon amie. Puis avant que je ne puisse dire quoique ce soit, il avait déjà quitté.

-Crétin!

Dragueur un jour, dragueur toujours. La phrase qu’il m’avait murmuré juste avant de m’embrassé. « Je vais attiser un peu la jalousie de ton amie. » Moi aussi aussi qui suis naïve pour ce qui est des sentiments, je ne compris pas où il voulait en venir.

 

Lorsque je rentre à la maison avec Alex, il me vole un baisé sous prétexte de vouloir attiser la jalousie. Je comprends le but, mais je ne vois pas en quoi ça devrait rendre jalouse mon amie. Pour ça, il faudrait déjà qu’elle éprouve quelque chose pour moi. Ce qui est un échec puisqu’elle me demande comment s’est passé ma journée.

-Je me suis bien amusée. Alex voulait absolument m’acheter un kimono pour le festival et tous les petits accessoires qui viennent avec.

Je prends les sacs et les amènes avec moi près du canapé où je prends place à côté de mon amie. Je commence par lui montrer les accessoires et ensuite le kimono.

-Alex voulait que je l’accompagne, mais j’ai réussi à finalement lui faire comprendre que c’était impossible que j’éprouve quelque chose pour lui autre que de l’amitié. Enfin, je croyais jusqu’à ce qu’il me vole encore un baisé tout à l’heure. Je soupirais tout en rangeant mes achats dans leur sac. C’est une vraie tête brûlée !! C’était la dernière fois que je me laissais surprendre, la prochaine fois je lui en colle une !! Que je fini par pester contre lui. C’est un bon ami, mais il est lourd parfois!

-Tu voudrais qu’on ait voir pour toi demain? Après être passé chez Crisis. On pourrait y aller ensemble au festival. Tu voulais y assister à la base, autant y aller comme le veut la tradition!

Je me sentais tout en joie tout d’un coup. La simple idée d’enfin pouvoir participer à ce festival en compagnie de Tsuki me faisait énormément plaisirs. Grâce à elle, j’en oubliais presque j’étais revenu à Kanto.

-Et toi ta journée?