histoire

Euphemia. Ton prénom vient du mot euphémisme, la fameuse figure de style que les écrivains et poètes aiment tellement pour arrondir leur discours. Toi, on ne t'a pas donné ce prénom par hasard. En effet, Tu étais la lueur d'espoir, la lumière méridienne où tout semblait sombrer dans un couple de jeunes fougueux. Deux scientifiques à qui on prédisait une carrière époustouflante, un avenir riche en découvertes et en succès. L'une de Neuvartault, Madeleine, l'autre de Fort-Vanitas, Oscar. Les deux avaient entamé à leurs seize ans un voyage, parcourant ce vaste territoire qu'est Kalos. Ils étaient des adolescents curieux et sérieux dans les tâches qu'ils entreprenaient, que ce soit les combats Pokémon, le bien-être de leurs compagnons ou la quête du Pokédex. Ils étaient de grands compétiteurs et c'est ce trait de caractère qui permettrait leur rencontre. Quand bien même ils aient eu diverses occupations durant leur exploration, Madeleine et Oscar entreprenaient tous les deux la collection de badges d'arène. Et c'est exactement à Romant-sous-Bois qu'ils se virent pour la première fois, au pied de l'arbre dans lequel se trouvait l'arène de la ville. Les deux avaient un tempérament très indécis et facilement impulsif – ce que tu reçus par génétique –, ne pouvant choisir entre eux la personne qui allait affronter le champion en premier. Car l'arène n'accueillait qu'une seule personne à la fois, et les deux attendaient d'être appelés. Lui employé l'argument de la galanterie et de la locution "les femmes d'abord", alors que son interlocutrice insistait sur l'ancienneté de cette expression et sur le fait qu'il serait parfait en guise d'échauffement pour la championne. Les dresseurs tenaient à ce que leur adversaire du jour soit à son plus haut potentiel, pour déterminer réellement leur niveau respectif. Puis, les tergiversations devinrent petit à petit escarmouches, le ton montant rapidement. Les bruits qui s'échappaient de leur querelle avaient perturbé l'hôte de l'arbre, plus agacé à l'idée de perturber le champion que par la dispute à laquelle il assistait. Voulant apaiser les tensions, il proposa de les départager à travers la chose que les dresseurs font le mieux : le combat Pokémon. Sans plus se concerter, ils acceptaient le challenge et finirent par se calmer, pour se focaliser pleinement sur leur tactique. L'hôte se porta candidat pour arbitrer la confrontation, à la suite de laquelle Oscar finit par être vainqueur. Les termes du combat étant bien clairs, c'est le dresseur qui combattrait en premier le champion. A la fin de la journée, les deux eurent leur badge, Madeleine promettant que la prochaine fois, c'est elle qui fêterait sa victoire. Ils s'étaient revus depuis et pas qu'une seule fois. Progressivement, leur rivalité devenait de l'amitié, de la complicité puis des sentiments. Ils se fréquentèrent, voyagèrent ensemble et décidèrent de se confronter à la ligue de Kalos main dans la main, prêts à faire face à leurs difficultés. Toutefois, les deux connurent la défaite lors de leur affrontement contre le conseil des Quatre. Ils se voyaient tout de même gagnants, leur aventure fructueuse que ce soit sur le plan des Pokémon ou personnel. Durant leurs explorations, ils se sont découverts un goût pour la recherche scientifique, notamment les fossiles et la Méga-Évolution. Si bien qu'ils furent repérés dès leur retour dans leur ville d'origine. Un laboratoire spécialisé qui siégeait dans la capitale de lumière : Illumis. D'abord assistants, ils purent rapidement gravir les échelons pour avoir leur titre de scientifique. Ils commencèrent à s'épanouir dans leur vie, quand bien même elle soit éloignée de la fougue de l'aventure. Ils exploraient les choses d'une toute autre manière et cela satisfaisait davantage leur curiosité. Car même si des disputes s'abattaient sur le duo, ils restaient tout de même similaires dans leur manière de se comporter. On pouvait clairement les définir comme des âmes-sœurs, à eux deux, ils formaient ce qu'il ne pouvait être seul. Un esprit de génie capable de découvrir et démontrer beaucoup de choses qui demeurent obscures au jour d'aujourd'hui. Ils gagnaient de plus en plus d'estime auprès de leurs collègues et se voyaient travailler sur des projets importants. En parallèle, ils se posèrent dans la ville de leur travail, dans un appartement tout ce qu'il y avait de plus banal. Tout leur souriait, rien ne semblait tâcher la vie paisible qu'ils construisaient. Jusqu'au jour où cela arriva.

Alors qu'ils procédaient à la recherche d'un nouvel antidote au poison, le secteur dans lequel le couple travaillait fut le siège d'une explosion, une déflagration qui balayait des mois entiers d'études et de connaissances. Une simple interaction entre deux substances visiblement mal compartimentées. Un mélange chimique qui a crée ce nuage d’inhalation. Heureusement, personne ne se trouvait dans les locaux à cette heure de la soirée. Mais, cela n'enlevait pas le drame lié à l'accident. Le couple fut dévasté d'apprendre que leurs travaux disparurent en quelques secondes, que tout ce qu'ils avaient entrepris professionnellement s'était effacé d'un claquement de doigt. Ils n'avaient plus de service, plus de projets, plus rien. Quand bien même on leur ait proposé un autre emploi dans le même le laboratoire, ils savaient pertinemment que rien n'allait être comme avant. Ils ne pensaient pas pouvoir accomplir ce qu'ils avaient fait et d'un côté, ils ne voulaient pas reprendre le risque de s'investir pour finalement tout reperdre. Conjointement, Madeleine tomba enceinte, grossesse à la suite de laquelle tu naquis. Tu fus la source d'espoir dans le tumulte du couple, la marque d'une nouvelle vie qui s'ouvrait à eux. Un nouveau statut – le statut de parents – et de nouvelles responsabilités. Depuis l'accident, ils se plaisaient moins à leur travail et préféraient davantage passer leur temps avec toi. Ils ont été des parents particulièrement aimants et ils ont pu t'offrir tout ce que tu désirais. Il fallait dire que tu n'étais pas une enfant difficile et tu te contentais de ce que tu avais. Tes parents te rappelaient souvent leur histoire durant ton enfance, préférant que tu saches pourquoi ils n'étaient pas vraiment épanouis lorsque venait le moment de se rendre à leur lieu de travail. D'un côté, cela a contribué à ne pas que tu décides de perdurer l'héritage scientifique de la famille. Tu ne voulais pas vivre ce qu'ils ont vécu, ce sentiment profond de déception qui restait amer même après plusieurs années. A la place et ce dès l'âge de dix ans, tu te trouvais une réelle passion pour la mode, qu’elle soit pour les humains ou pour les Pokémon. Dès que les parents avaient du temps libre, tu voulais à tout prix te promener avec eux dans les rues commerçantes d’Illumis, en particulier l’avenue Floral. En effet, ce lieu était important pour toi car il abritait ta boutique préférée : Au Chic-à-Porter, soit la boutique de vêtements et autres accessoires de luxe. Tu avais pour habitude de contempler la vitrine du commerce et tu ne te contentais que de cela. L’entrée dans la boutique était particulièrement règlementée et peu avaient eu le privilège d’y mettre les pieds. Cependant, ce que tu voyais te suffisait pour t’émerveiller. Le tissu majestueux, les scintillements qui ornaient les tenues, les accessoires sur-mesure, l’ensemble faisait qu’une étincelle apparut dans tes yeux noisettes. C’est à partir de ce moment que tu voulus te consacrer pleinement à la mode, au stylisme. A tes quatorze ans, tu reçus ta première machine à couture avec laquelle les débuts ont été particulièrement catastrophiques. En effet, dès tu l'as obtenue, tu as pris pour ambition de confectionner un vêtement pour un petit Pokémon : le Fluvetin de ta mère. Ambition démesurée pour une aspirante, dans le sens où plus le vêtement est petit, plus il est difficile à travailler. Tu ne cachais pas la médiocrité de tes premiers essais car tout le monde passait par là. Bien qu'un peu agacée, tu avais cette détermination débordante qui faisait qu'à chaque raté, tu voulais retenter. Obstination que tu reçus de tes parents. D'ailleurs, voyant à quel point tu étais impliquée dans ta passion, tes géniteurs ont décidé de replonger dans leur fougue d’antan. Ils voyagèrent de plus en plus, exploraient d'une autre manière les endroits qu'ils avaient parcourus durant leur jeunesse. Ton père a eu l'opportunité de pouvoir allier deux de ses passions : son travail et ses explorations. Convié à Sinnoh pour un entretien dans un laboratoire spécialisé des type plante, il a su séduire la direction et on lui a donné un poste – qu'il accepta avec l'accord de ta mère. Vous ne vous voyiez que virtuellement mais tu préférais ça à ne pas le voir du tout. Il vous racontait ses occupations, parlait des Pokémon qu'il rencontrait grâce au laboratoire. Il y resta plusieurs mois et te promit, quelques semaines avant son retour, qu'il t'offrirait un cadeau. Tu fus surprise lorsqu'il te tendit une Pokéball depuis laquelle surgit Rosie, ton Ceribou. Le Pokémon Cerise, qui rougissait au soleil, d'après le Pokédex de ta mère. Le Ceribou qu'il a vu éclore alors qu'il entamait des recherches sur les œufs de type plante. Tu la trouvais resplendissante et tu ne pus t'empêcher de la choyer. Vous vous entendiez très bien toutes les deux et formiez un duo inséparable et ce très rapidement. Tes parents ayant perçu ton besoin artistique, ton père déplia le fascicule d'une récente académie pour dresseurs – sur un archipel inconnu – qu'il reçut durant l'un de ses voyages. Alors âgée de dix-sept ans, tu montras ton envie d'intégrer l'école, ce à quoi tes parents répondirent par l'affirmative. C'est à ton tour de voyager et tes géniteurs t'ont facilement laissé faire. « Le ferry à destination de Port-Corail arrive au quai n°4. », avait prononcé la voix du port du débarcadère de Port Tempères. Rosie d'un côté, une valise de l'autre, tu entamais la première aventure de ta vie. Un mélange d'appréhension et d'excitation parcourait ton corps. D'une certaine manière, tu sentais que cette académie était une chance, et tu ne souhaites pas la gâcher.