Sirius Zacharias
Feat Kaname Sengoku de Ballroom e YoukosoDescription de votre personnage
Une bombe à retardement. C'est l'expression que le Bureau a utilisée dans la lettre de recommandation de Sirius à l'adresse du Doyen Cirrus, du Professeur Baobab et du Commissaire d'Artiesta.
C'est un bon vivant qui peut aimer sans compter et détester jusqu'à la mort, un type représentant toujours les pôles extrêmes de tout ce qui le constitue. Bourru et envahissant, avec un soupçon de propension à utiliser ses poings au lieu de faire appel à son Pokémon quand il se bat. Il n'aime pas la demi-mesure, mais n'a pas vraiment de mal à s'y adapter selon la situation.
Vous ne manquerez pas Sirius dans la rue: c'est un grand, très grand type bien bâti culminant au mètre quatre-vingt-onze. Les cheveux blonds, les sourcils anguleux et fins, les yeux bruns profonds et le teint hâlé de ceux qui vivent avec le soleil ; par rapport aux standards de beauté, il est largement regardable. Pourtant, il est pas du genre coquet. Il s'habille à l'arrache avec ce qui lui tombe sous la main - la plupart du temps, il préfère l'agréable au joli - et se coiffe rarement. Quand il fait un effort sur ce point-là, c'est qu'il a une idée derrière la tête ou qu'il est juste obligé.
Quand il vous aime, vous le savez ; si vous vous demandez, c'est qu'il vous aime pas. Rien qu'à sa tronche, vous pouvez le deviner. En général, quand il est pas à l'aise et qu'il en a rien à faire, eh bien il ne parle pas et tire un peu la gueule. Par contre, quand vous l'avez intéressé et qu'il vous aime bien... j'espère que vous aimez la parlotte et l'humour. C'est le premier type vers lequel vous pourrez vous tourner si vous avez un problème ou un truc à dire, dans ces cas -là. Il écoute toujours sérieusement et fait de son mieux pour conseiller.
Son principal talent, et parfois défaut, c'est qu'il n'a pas son égal pour juger les gens. C'est d'ailleurs ce qui lui a valu son poste d'agent des FPI. Il analyse le comportement des gens et peut les cerner en quelques minutes, voire quelques jours dans le cas des personnes plus complexes - et donc intéressantes, à ses yeux. Ce qu'il apprend comme ça, il le garde pour lui. S'il vous aime bien, il peut passer outre vos défauts ; s'il vous aime moins, il risque très fortement de s'en servir à l'avenir. Il n'a pas de scrupule sur ce point-là.
On en vient à son principal défaut. Sirius, même s'il est gentil et marrant, il est foncièrement cruel et sans états d'âmes. Et ce n'est pas méchant pour autant, il est juste comme ça. Il est imperméable à la misère des gens qu'il ne considère pas ou peu. Un meurtre de masse au supermarché ? Il zappe, sans même avoir de petits pincements au coeur. C'est aussi ce qui l'aide à supporter ce qu'il voit parfois au travail, cette capacité à s'éloigner de la misère humaine. Les seules créatures qui échappent à sa « muraille », ce sont les animaux et les Pokémon. Il pleure à chaque fois qu'il regarde Hatchi, mais Titanic ça le fait marrer.
...
Tant qu'on y est, vous voulez un dossier ? Je doute que vous crachiez dessus. Eh bien, figurez vous que Sirius ne dort jamais sans son Polichombr - son doudou, quoi - depuis qu'il est tout petit. Vous savez pourquoi ?
Il a peur du noir.
Ils se sont côtoyés jour après jour après ça, durant 15 années. La plupart du temps, elle l'a passée en dehors de sa Pokéball ; d'une part parce qu'il n'en avait pas encore quand il était petit, d'autre part parce qu'il n'aime pas l'enfermer dedans.
Elle se nourrit, comme tous ceux de son espèce, des émotions négatives autour d'elle. Elle aide donc Sirius à rester positif, mais a un autre talent qu'ils ont vite su mettre en application: elle est largement plus efficace que les autres Pokémon lors des enquêtes. Avec sa corne, elle détecte les mauvaises ondes et permet de retrouver rapidement les suspects que son compagnon lui désigne. Autre petit plus, elle aide aussi à mettre à l'aise les témoins et les victimes en se nourrissant de leurs maux.
Avec les autres humains, elle est plus mauvaise. Farceuse serait plus correct, même si ses tours sont souvent de mauvais goût. Elle traverse les murs de la salle de bain du voisin pour lui faire peur sous la douche, par exemple. Les invités de Sirius n'échappent pas à la règle, d'ailleurs ; elle a agi comme filtre dans ses conquêtes féminines jusqu'à aujourd'hui. Quand la fille détalle en voyant la petite tête de poupée d'Agartha sortir du coussin, c'est que ce n'était pas la bonne.
Voilà pourquoi Sirius est un grand célibataire.
histoire
Ondes-sur-Mer, une belle ville portuaire d'Unys. Peu de vacanciers s'y baladent en général, puisque la seule attraction c'est la zone industrielle du sud. On est d'accord, c'est pas Papeloa.
C'est là que Sirius est né.
« Vous savez, je me suis souvent fait la réflexion. Est-ce que moi aussi, je suis né a la pension, comme les Pokémon ? Enfin, à l'orphelinat. J'ai jamais connu mes parents ; ça m'a jamais vraiment manqué, mais je me demande quand même. Je suis pas sorti d'un oeuf, rassurez-moi ? »
De 0 à 17, il a vécu là. L'orphelinat d'Ondes-sur-Mer, au nord-ouest de la ville. Il a eu une enfance plutôt heureuse, n'a manqué de rien et n'a jamais mal tourné. À part quelques bagarres - qu'il gagnait très rarement à l'époque - et les conneries habituelles des jeunes garçons de son âge, il n'a jamais fait de vagues. Pas de cigarette, pas de séchage de cours.
C'était vraiment le petit garçon classique.
Jusqu'au jour où les spectres se sont alignés sous sa fenêtre. Il avait 7 ans à l'époque. Au milieu de la nuit, il lui arrivait de se réveiller, surtout quand de nouveaux enfants arrivaient parmi eux ; les pleurs n'aidaient pas à se reposer. Du coup, il se levait pour aller regarder la ville par la fenêtre du dortoir. Il ne les avait jamais remarquées avant, ces petites poupées de chiffon qui pendaient dans le vide sous la corniche. En se penchant un peu plus, il a vu qu'elles avaient des yeux. Lumineux, concentriques, colorés. Presque hypnotiques. Au milieu, il y en avait une plus petite que les autres ; c'était d'ailleurs celle dont il avait croisé le regard.
« Vous êtes là depuis longtemps ? »
Pas de réponse. Il se demandait si elles étaient vivantes. Avec sa main, il a essayé d'en toucher une ; il l'a tout simplement faite disparaître. Après avoir réessayé avec chacune, il s'est rendu à l'évidence qu'il s'agissait d'un rêve. Sans chercher à comprendre, le jeune garçon est retourné se lover dans son lit. Curieusement, depuis le passage des petites poupées, les pleurs du nouveau avaient cessé.
Pendant qu'il sombrait dans le sommeil, il n'a pas vu les deux petits yeux lumineux qui le regardaient depuis la fenêtre.
Le lendemain, il s'est réveillé avec une de ces poupées dans les bras. Inanimée la journée, vivante la nuit, la petite créature s'est intégrée peu à peu dans sa vie en se faisant passer pour un simple doudou aux yeux des autres. Mais lui, Sirius, savait que ce qu'il tenait contre son coeur n'était pas un ami imaginaire.
« Ton nom, ce sera Agartha. »
Sans le savoir, il a ainsi apprivoisé son premier Pokémon.
« Oh, Zacharias, on va être en retard ! L'Inspecteur Beladonis nous appelle pour un briefing et t'es pas foutu d'accélérer ! »
« T'as pas le permis Dino, alors tu t'tais ! Beladonis a l'habitude de m'attendre un peu, c'est pas d'ma faute si toi il t'aime pas. »
Sirius, 22 ans, aux commandes de sa moto avec son collègue derrière lui. Sur le guidon, un Polichombr éclairait la route avec ses yeux brillants. Fendant la nuit avec le vrombissement du véhicule, le duo se rendait à Volucité, au bureau principal des FPI - Forces de Police Internationales. Sirius y travaillait depuis quatre ans, presque dès sa sortie de l'orphelinat. C'était une recrue prometteuse qui était placée directement sous la tutelle du célèbre inspecteur Beladonis. Une sorte de modèle pour lui.
En quelques dizaines de minutes, ils y étaient. Dans l'ascenseur, ils scannèrent leurs badges avant d'être conduits directement aux bureaux. Quand la porte s'ouvrit, ils firent directement face à celui qui les avait convoqués.
« Je ne peux pas vous en vouloir, c'est pas comme si je m'attendais à ce que vous soyez à l'heure. Suivez moi, j'ai des choses à vous dire. »
Regard échangé entre les deux jeunes agents. Ils souriaient, retenaient un éclat de rire. C'était toujours pareil, avec eux. Ils emboîtèrent le pas à Beladonis vers son bureau, isolé du reste des cases par une baie vitrée bien épaisse et une porte coulissante en plexi.
« Je ne tournerai pas autour du pot. Des signalements proviennent d'une région lointaine et pourtant réputée pour ne pas faire de vagues: Lumiris. Sirius, tu vas devoir y aller. Seul. »
« Et moi alors ? »
« Tu seras mon adjoint direct. On part pour Hoenn dans quelques temps, alors je compte sur toi pour être prêt d'ici là. »
« Lumi-quoi ? »
« Lumiris. Tu as un ferry dès demain. Pour ce qui est de ta mission... tu vas devoir épauler les forces de Police régionales. Un groupe - la Team Mistral - y a fait surface et ils rencontrent de petits problèmes. »
« Je reviens quand ? »
« Tu ne reviens pas. Nous avons très peu d'agents dispatchés à Lumiris, alors j'ai décidé de t'y muter pour une durée indéterminée. Tu seras leur Beladonis. Félicitations, agent Zacharias. Ne sois pas en retard demain, le ferry ne t'attendra pas. »
Le ferry ne l'a bien sûr pas attendu. Sirius a quand même réussi à embarquer après avoir agité son badge des FPI sous le nez de deux types, qui étaient d'ailleurs en train de détacher la passerelle d'embarquement quand il est arrivé en bombe. Sur le pont du navire, il y avait peu de gens. Au moins, la région était fidèle aux informations qu'on lui avait données ; peu médiatisée, donc très peu prisée dans les agences de Volucité. Perdu dans ses pensées, il n'avait pas entendu le bruit de son téléphone dans sa poche. C'est Agartha qui le lui amena en le tenant dans sa bouche, masquant à moitié la notification qui illuminait l'écran.
« De: Pr. Baobab
L'Inspecteur Beladonis m'a fourni votre numéro. Je vous communique en pièce jointe les coordonnées de mon laboratoire, où je vous prierai de passer pour remplir les formalités.
Ne soyez pas en retard. »
Un soupir.
« Ils sont déjà au courant, hein ? »
« Polichombr. »
« Comment ça je devrais être plus sérieux ?! Je suis indépendant maintenant, madame. C'est moi qui dit quand c'est l'heure. D'ailleurs, je décide que c'est l'heure d'aller manger, donc j'espère qu'on nous fournit le repas sur ce ferry. »