histoire passée

"Merci beaucoup, Professeur !" Avais-tu joyeusement dis au Professeur Chen, serrant dans tes bras le Pokémon qui t'as été offert. Ton tout premier ! Il s'agissait d'un Salamèche à la personnalité renfermée. Tu te souviens encore de cette boule de flamme qui fuyait tes bras pour se réfugier derrière les jambes du Professeur, tout en t'observant avec curiosité néanmoins. C'était à tes 10 ans, et comme n'importe quel adolescent de ton âge, tu étais la tête remplie de désir d'aventure, mais aussi de rêve de devenir le meilleur des Dresseurs.

Mais parlons un peu de toi avant de se lancer dans le récit de ton périple. Tu es Hilde Ahmenzal, originaire de Jadielle. Tu as toujours été admiratif des Dresseurs. Déjà très jeune, tu passais tes journées dans les alentours de l'Arène de la ville pour accoster les Dresseurs qui y venaient pour. Tu étais avide des histoires de leur aventure, tu étais émerveillé par leur puissance, mais surtout par leur profonde relation avec leur Pokémon. Tu voulais devenir comme eux, voir même, plus encore ! Le années ont passées, tu as étudié à l'École des Dresseurs, tu as continué à déranger les Combattants pour apprendre à leur connaître, pour avoir des histoires qui font rêver. Les années passent, jusqu'au moment où nous nous retrouvons à l'instant où ton premier Pokémon t'es offert.

Comment pourrait-on conter ton aventure de plusieurs années ? Peut-être par tes victoires dans les Arènes ? Comme par exemple ta toute première victoire à Argenta : "Onix n'est plus en état de combattre. La victoire revient au Challenger !" Ou encore, en parlant de comment tu as rencontré tout tes Pokémons ? Tu n'as jamais été du genre Collectionneur. Tu n'as eu que 6 Pokémons et tu n'as en rien regretter. Pouvant ainsi voyager pleinement avec chacun. Mais d'ailleurs, pourquoi ne pas parler de celui de ton tout premier Pokémon capturé, par exemple ? " Oh un Mystherbe... Hein mais pourquoi tes feuilles sont rongées ..!? "

Tant de moments ont été marquants pour tous les raconter. Ton parcours de Dresseur n'a pas été de tout repos, mais cela fut certainement les meilleures années de ton existence. Tu as vécu des hauts et des bas, des bons comme des mauvais moments. Tu as rencontré tant de gens que tu espères un jour revoir. Tu as appris tant de choses que tu te sens ignorant à te rappeler de tes jeunes années.

Cela serait évidemment une histoire des plus optimistes si c'était sur ça qu'il fallait s'appuyer en particulier. Mais... Ce n'est pas ça le plus important. Le plus important dans ton histoire... C'est ta chute. Ce qui a fait que tout ceci n'est plus que du passé. " Le Dracaufeu du Challenger n'est plus en état de combattre. La victoire revient au Maître de la Ligue !" Cette phrase... Restera forgée dans ton esprit. Jamais tu ne l'oublieras. Pourquoi ? Car elle est la raison pour laquelle tu n'es plus le même homme. Tu avais tant parcouru avec tes Pokémons. Vous aviez fait les 8 Arènes avec cette aisance qui était vôtre. Vous aviez battu le Conseil des 4, avec certes plus de difficulté, mais... Pas au point de perdre à la toute fin. Pour la première fois. Tu l'as appris à la dure, tu l'as enfin connu.

Ce concept de défaite.

Tu te souviens de la honte qui te rongeait, avec un semblant d'embarras. Tu ne savais pas comment prendre cette première fois, cette première fois sur un parcours de base sans faute. On t'avait dit : "Bravo d'avoir réussi à être arrivé jusque là" ou encore... "Ne t'en fait pas, la prochaine fois tu réussiras !" Mais à tes yeux, il n'y avait pas de prochaine fois. Pourquoi ? Tout simplement parce que tu as compris. Tu n'étais pas fait pour devenir Maître de la Ligue. Tu n'étais pas fait pour devenir le meilleur des Dresseurs. Pourquoi ? Car cette défaite est de ton fait, tu en as la certitude. Tu le sens, en te remémorant le combat que tes Pokémons n'étaient pas en faute.

En te remémorant, tu ne pouvais t'empêcher de lister les erreurs que tu avais faites. Toutes ces erreurs qui auraient vous mener à la victoire si tu les avais évitées. Cette défaite n'a eu lieu qu'à cause de toi. Tu ne cesses de te répéter ça des jours durant après le Combat. 5 Jours. Tu as pris 5 jours pour finalement arrêter de te torturer, pour tout simplement tout abandonner. Et avec l'abandon de ton rêve, vint aussi la séparation avec tes 6 Partenaires. Tu les as relâché, car tu ne pouvais tout simplement plus leur donner ce que tu leur avais promis en les prenant avec toi. Tu leur avais dis que vous deviendrez les meilleurs, mais au final... Cela n'arrivera jamais.

"Je suis désolé, notre aventure s'arrête là..." Disais-tu à chaque fois avant de te séparer d'un de tes Pokémons. C'est ainsi que tu as dis adieu à l'Équipe que tu as formé depuis quasiment tout jeune et avec qui tu as grandi et combattu. Adieu Rafflesia. Adieu Tartard. Adieu Grolem. Adieu Lippoutou. Adieu Voltali. Et surtout... Adieu Dracaufeu. Adieu à ce Starter qui était au début si timide en ta présence. Adieu à ce premier ami que tu as eu.

Tu étais seul maintenant. Tout seul. Tu n'avais plus besoin de te retenir, tu n'avais plus besoin de faire semblant que tout allait bien. Tu n'as maintenant plus à t'inquiéter du regard de tes Pokémons. Ici et maintenant, tu peux enfin craquer et laisser sortir tout ce que tu as ressenti depuis ton combat contre le Maître de la Ligue. Tu peux ainsi expulser leur larme de honte de ta première défaite. Tu peux ainsi laisser aller toute la pression que tu avais accumulé depuis, que ce soit elle avant et celle après ledit combat.

Tu peux enfin te morfondre sur ton rêve qui n'est plus.
Tu peux finalement crier ta peine, ta déception.

"Je suis désolé... Je suis vraiment désolé..." Gémis-tu faiblement.

Tu peux finalement montrer ton chagrin face à la solitude que tu t'es toi-même imposé. Tu les as tous forcé à partir, à se séparer de toi. Tu es maintenant seul et pour le coup il est difficile de dire que cela n'est pas de ta faute. Mais pourtant, tu es rassuré. Car ainsi... Aucun de tes Pokémons n'aura à subir la vision de ton état actuel. Une boule recroquevillée sur elle-même et ne laissant échapper que des sanglots et des murmures où tu ne fais que te haïr, t'insulter de tous les noms. Cela a pris quelques années pour que tu ailles mieux.

histoire présente

Tu as 22 ans maintenant, et pour parler franchement... Tu vas mieux. Autant l'avouer, tu avais très mal gérer ton mal, te faisant avoir par l'alcool et le tabac, y voyant dedans comme une grande aide pour calmer ton esprit et ta peine. Mais une petite pique de rappel de ta rivale t'as rouvert les yeux, t'as fait comprendre dans quelle pente glissante tu te dirigeais. Tu ne la remercierais jamais assez. Evidemment, elle n'osera jamais l'avouer qu'elle s'inquiétait pour toi, mais ta reconnaissance pour ce qu'elle a fait est clairement démontré - pour son plus grand 'malheur' et embarras. Tu ne comprendras jamais cette façade rude et violence sous laquelle elle se cache.

"Nina, dis-moi. Tu avais une raison particulière à me proposer la peinture en particulier ?" Lui as-tu demandé pendant que tu finissais de peindre son portrait en guise d'exercice - et aussi parce qu'elle l'avait 'gentiment' demandé. Cette dernière se contente de se prendre bière dans le frigo, avant de te dire d'un fin rictus : "Oh, juste l'instinct." Tu ne l'as pas plus questionné que ça, tu avais l'habitude à force. Une fois la peinture terminé, vous avez terminé la soirée à boire, échanger et regarder des films. Beaucoup vous prennent pour un couple, et à chaque fois, vous ne pouvez pas vous empêcher de pouffer, de rigoler. Cela vous semble si absurde.

Nina est comme une sœur pour toi, en plus d'être une précieuse amie. Tu ne sais pas si tu dois toujours la voir comme une rivale, puisque tu n'as plus rien à prouver. Mais... Si elle t'entendait penser ça, elle risque bien te refaire le portait. Les femmes sont parfois effrayantes... Passons. "Je sais que j'tai dis de prendre ton temps, mais... Bon. Tu sais déjà si tu viendras aussi ou pas ?" T'a-t-elle demandé avec une moue embarrassée. Tu te contentes de lui sourire en retour, en caressant la masse venue s'effondrer sur tes genoux pour s'y endormir.

Qui est-ce ? C'est Onirique, une Capumain qui t'es littéralement tombée dessus il y a de cela 1 an ou moins. Ce jour-là, tu étais en train de te reposer dehors, après une rude journée d'emménagement. Tu avais néanmoins eu la brillance d'esprit de préparer un hamac avant l'avalanche de travail. Hamac sur lequel tu t'étais endormi. Hamac sur lequel la créature s'est brusquement endormi sur toi. Déjà à cet instant, vous formiez une belle paire de dormeurs... "Cela déjà 1 an hein ? Moi qui croyait que t'allais éviter les Pokémons comme la peste jusqu'à la fin de tes jours." Sort brusquement Nina, te remettant dans l'instant présent. Elle commence à être pompette, son sourire ne se fait que plus narquois, plus moqueur.

"... Il faut bien que j'avance, non ?" Réponds-tu simplement en lui prenant la canette des mains. Tu sais à quel point elle est intenable une fois saoule, autant éviter tout risque. Elle boude, avant de sortir un simple 'mouais' et s'endormir quelques minutes sur ton épaule. Observant la scène, passant de Nina posée contre toi et Onirique sur toi, tu ne peux t'empêcher de pouffer. Il semblerait que tu sois aussi bon pour dormir avec eux.

C'est dans cette scène paisible, tous les trois sur le canapé et endormis devant un film quelconque, que votre soirée se finit. Et ce n'est que le lendemain que tu lui donnes finalement ta réponse : "Nina. Si tu veux vraiment savoir, oui. Bien sûr que je viendrai aussi, la région de Lumiris c'est bien ça ?" Tu vas mieux, mais cela ne veut pas forcément dire que tu vas bien. Et pour aller bien, il faut que tu ailles de l'avant, que tu changes d'environnement. Donc... Aller dans cette nouvelle région ne te ferait pas de mal. Et surtout... Personne ne te reconnaîtra. Personne ne t'assimilera au Combat Pokémon. Tu n'auras plus à dire inlassablement que ce n'est plus pour toi le Combat. Tu pourras juste... vivre différemment.