Dans tous les dessins animés, chaque personnage est unique et a son petit talent bien à lui. Parfois, ça prend du temps de le révéler, mais ça le rend toujours plus exceptionnel encore.

- Arya, c’est quoi mon talent à moi ?

Elle n’en avait aucune idée, mais elle souriait toujours à cette question, lui proposait chaque fois de nouvelles idées, des choses à tester. Vulki lui racontait toujours tout, ses petits bonheurs et ses déboires du quotidien. Leurs maisons étaient voisines, alors il n’était pas rare que l’une au l’autre vienne s’inviter à l’improviste.

- Hm... ça s’est passé comment, la course d’orientation avec les pokémons aujourd’hui ?
- Awawah !...

Ah non, ça c’était pas une bonne idée. Ce n’est pas qu’elle y mettait de la mauvaise volonté, c’était même tout le contraire, mais Vulki... elle n’était pas douée. La jeune fille avait une mauvaise étoile, un don pour provoquer des catastrophes. Et pour couronner le tout, elle n’avait rien pour elle. Pas de talent, pas de domaine où elle était meilleure que les autres, des notes plus que moyennes en cours...

Quand elle eut fini de raconter à son amie comment elle s’était ridiculisée en bien des manières ce jour-là, celle-ci lui donna un muffin chaud pour la réconforter et un câlin pour sécher ses larmes. Un peu d’affection et de moelleux sucré, c’était tout ce qu’il fallait pour la faire repartir. Vulki n’avait jamais été le genre de fille à se laisser aller à la déprime trop longtemps, même lorsque son père était parti en privilégiant son travail à ses devoirs de famille. Elle n’avait toujours eu que peu de personnes à qui se confier, c’était difficile de parler de choses aussi personnelles, surtout maintenant que le temps avait fait son œuvre.

- Au fait, tu as déjà fait tes choix d’orientation pour l’année prochaine ?

Un silence lourd retomba.

- ... Non. Je pensais mettre juste dresseuse, mais au vu de mes résultats, je devrais vraiment songer à un plan de secours au cas où ça ne le fasse pas...
- Je... m’attendais pas à une réponse aussi terre-à-terre de ta part.

Depuis que la question s’était posée à elle, Vulki s’était sentie comme arrachée à ses rêves, seule face à cette feuille blanche et la réalité. Elle s’est demandé si, être avec ses pokémons était vraiment amusant pour elle... si au final, elle ne s’était pas fourvoyée en espérant atteindre ce rêve, et que sa passion n’était qu’une illusion d’adolescente un peu trop rêveuse. Dans deux ans, elle aurait l’âge de partir en voyage... et cette idée ne lui plaisait pas trop en fait. Une incapable comme elle en pleine nature, il fallait être fou pour croire que ce serait une bonne idée. Mais tous les grands champions, ceux qu’elle adorait voir s’affronter à la télé dans les championnats... eux, ils avaient fait un voyage à leurs débuts ? Alors, elle n’avait pas le choix... si elle voulait devenir une vraie dresseuse un jour, il fallait qu’elle parte.

- Si jamais il m’arrive quelque chose en route, prend soin de mes affaires pour moi...
- Eh... qu’est-ce que tu racontes ?
- Le monde extérieur est effrayant...
- Ah...


Le temps continua de s’écouler lentement, et Vulki continuait à travailler assidument, pour le jour où elle devrait quitter le nid et déployer ses ailes. Ses efforts n’échappaient à personnes, mais les résultats eux... n’étaient pas aussi flagrants. Peut-être que son environnement n’était tout simplement pas adapté ? C’est alors que sa mère eu une idée ; sa sœur avait acquis récemment une résidence à Lumiris, une région insulaire qui avait fait parler d’elle en ouvrant une académie pour dresseurs... c’était peut-être l’occasion ? Après tout ce temps, la jeune fille s’était faite à l’idée de devoir partir, c’était juste... plus loin que prévu... et vraiment isolé. Personne ne serait au courant s’il lui arrivait quelque chose...

Mais c’était aussi une opportunité, une chance comme une seule se présente dans une vie. Avec des notes comme les siennes, elle avait de la chance d’être acceptée là-bas. Mais son choix, il n’avait pas changé. Elle serait une Pulsar, une topdresseuse qui marquerait son nom dans l’histoire eu aurait tout plein de fans, un jour ! Dans l’attente de rencontrer le professeur et recevoir son premier pokémon, elle en faisait des nuits blanches à se faire des films. On lui avait dit qu’elle pourrait vraiment choisir n’importe lequel, mais elle n’en connaissait encore que très peu... et quand elle se retrouva devant l’homme, elle était tétanisée par le stress et n’arrivait plus à articuler deux mots à la suite. Mais très vite, quand les pokémons destinés aux nouveaux dresseurs s’amassèrent à ses pieds, elle se senti plus à l’aise et surtout excitée de découvrir toutes ces créatures qu’elle ne connaissait pas encore. Elle pouvait les toucher, sentir la douceur de leur pelage, la chaleur de leurs flammes...

- Trop mignon~ Quel dommage de ne devoir en choisir qu’un, eheheh.

Il y en avait tellement, et tous attenaient d’être choisis par quelqu’un. Tous... C’est en suivant le professeur dans son labo, s’extasiant devant tous les pokémons qui s’offraient à elle, qu’elle trouva celle qui allait être sa partenaire. Cachée sous un meuble, une toute petite boule jaune tremblante qui l’observait de ses petits yeux saphir.

- Coucou toi... je suis sûre que les gens te trouvent trop petite et insignifiante, hein ? Je te comprends... tellement...

Le petit insecte grimpa sur la main tendue de la jeune fille, sifflant quelques sons semblables à des sanglots, alors que Vulki avait déjà les larmes aux yeux et la porta jusqu’à sa joue pour la câliner. Baobab lui, sembla se frotter la tête d’un air un peu étonné, attendant qu’elle lui confirme son choix. Etonnant, pour une Pulsar. D’habitude, les jeunes qui visent le sommet choisissent un pokémon plus puissant, un qui deviendra imposant en évoluant. Statitik... c’est pas vraiment ce genre-là.

A la fin de son entrevue, Vulki se vit remettre son matériel et ses premières pokéballs. Plus proche que jamais du début de son aventure, son cœur battait la chamade à l’idée de découvrir l’académie et la région. Son premier pokémon, rien qu’à elle... maintenant, plus question de faire demi-tour. Gloire et célébrité, nous voilà !