Voilà déjà trois semaines que je suis arrivée sur Lumiris. Un grand bateau de croisière m’a transporté depuis Carmin-sur-Mer jusqu’à Port Corail. Et de là, un bateau plus petit m’a emmené de l’île au continent principal. Depuis lors j’ai exploré les environs, il y a tant de chose à voir entre les villes, les routes, les forêts. De plus, il y avait tellement de pokémon que je ne connais pas, qui ne vivent pas à Kanto. Je veux devenir amie avec chacun d’entre eux ! Mon petit Aiko est bien d’accord avec moi.

Nous sommes actuellement sur la route 6 à nous promener, midi arrive bientôt, il va être l’heure de manger. Aiko me le faisait bien comprendre au vu de son énervement. Il sautait partout autour de moi, remuant la queue et aboyant. Il a décidé que la pause c’était maintenant.

- Oui oui, d’accord Aiko, on va manger mon grand.

Son « waf » enjoué me fait fondre à chaque fois comme d’habitude. Nous nous écartons un peu du bord de la route et nous asseyons à même le sol. Je verse dans la gamelle de mon caninos sa part de nourriture pokémon et lui pose à terre. Sans plus de cérémonie il commence à dévorer sa nourriture. Quel gourmand ! Quand à moi je déballe un sandwich tomate emmental salade qui me fait envie depuis que je l’ai préparé ce matin au centre pokémon avec mes dernières provisions. Je m’apprête à mordre dedans quand un bruissement dans les hautes herbes me stoppe. Je tend l’oreille et essais d’apercevoir l’origine de ce bruit quand un petit pokémon bleu clair sortit des plantes. Il n’a pas de bras mais des sortes d’antenne lui sort de chaque coté de la tête. Son regard est trop mignon.

- Axo ! Axoloto ! Chantonne-t-il.

- Ooooowh, ne puis-je m’empêcher de m’exclamer, t’es trop chou toi. Tu t’appelles Axoloto c’est ça ?

- Axoloto !

Il sautille autour de moi, il semble plein d’énergie. Puis il aperçoit mon repas et son regard change du tout au tout. On dirait qu’il rêve de mon déjeuné, je peux même apercevoir un petit filet de bave au coin de sa bouche. Je suis trop gentille, jamais je ne pourrais refuser de faire plaisir à un pokémon. Je casse un bout de mon sandwich et le pose près de lui. Le petit pokémon le regarde, puis moi, les yeux brillants.

- Tiens, c’est pour toi, tu peux le manger.

- Loto ! Axo axoloto !

Il sautille encore une fois puis se jette sur la nourriture. Aiko nous observe un peu méfiant, rapprochant sa gamelle de lui.

- Mais ne t’inquiète pas Aiko, il ne va pas voler ton repas, regarde comme il est …

Je n’ai pas le temps de finir que la petite boule bleue, qui a déjà finit ce que je lui ai donné, me saute dessus, attrape mon sandwich dans sa gueule et s’enfuit dans les hautes herbes. Je n’ai même pas eu le temps de réagir. Quand je réalise enfin je m’exclame :

-Hey ! Reviens ici petit voleur !

J’essaie de lui courir après, je fouille un peu partout mais il est déjà loin… avec mon repas ! C’était tout ce que j’avais ! Me lamentai-je. Je n’ai plus un sous en poche, j’ai dépensé les derniers pour la nourriture d’Aiko… Je reviens à mes affaires penaudes. Aiko, lui, a finis de manger. Son regard va de sa gamelle à moi avec ses yeux implorants.

- Ah non ne quémande pas ! Toi au moins tu as eu à manger.

Désespérée, le ventre vide, je range nos affaires et on se remet en route. Le malicieux Aiko a eu assez à manger finalement vus comme il court partout. De mon côté j’avance avec de plus en plus de lassitude. La faim commence à vraiment se faire sentir. Je commençais à complètement perdre espoir quand Aiko s’arrête soudainement pour renifler un buisson. En m’approchant je vois qu’il est plein de baie, et que mon Caninos a déjà commencé à les manger. Tu es fantastique Aiko ! Je cueille une baie et la goûte. Elle est délicieuse ! Sucrée et juteuse pile comme il faut. J’en mange une autre, puis une troisième. Encore, et encore, voilà déjà une dizaine d’avalées. Je ne peux plus m’arrêter tant elles sont succulente. Tout à coup, un gargouillis se fait entendre dans mon ventre, suivis d’une crampe abominable me coupant les jambes. Étalée au sol, je ne peux même plus bouger tant la douleur est fulgurante. Qu’est ce que ça fait mal ! Recroquevillée sur moi-même, je n’ai plus conscience du monde qui m’entoure. Je sens à peine la truffe humide d’Aiko pressée contre mon front. Aïe Aïe Aïe.

- Tu es idiote ou quoi ! Fait soudain une voix, tout le monde sait que ces baies ne sont pas commestible pour les humains.

Qui donc venait de parler ?