vie luxueuse, cuillère d’argent dans la bouche, des parents absents.

Unys. Volucité. Grande ville, belle ville, pleine de monde, pleine de personnes qui va et vient encore et encore. Des personnes toutes plus différentes les unes que les autres. Et dans cette grande ville, il y a la famille Porter. Mais cette petite famille, ce n’est pas n’importe quelle famille et au passage, ce n’est pas non plus une petite famille bien au contraire. Né dans le luxe, dans l’or et l’argent, une belle vie, du moins, pour une majorité des personnes ! Pour le petit garçon qu’est Thylan, il a simplement toujours détesté cette façon de vivre. Il n’aime pas l’argent, l’hypocrisie du beau monde, il n’aime pas la bourgeoisie. Mais pourquoi est-il donc si différent du reste de sa famille ? Pourquoi faut-il que celui-ci ne soit pas comme sa soeur ?

Le blondinet vient d'une grande famille qui a toujours vécu à Volucité. Père homme d’affaire, père scientifique, père à la tête d’une grande entreprise de cosmétique. Une chaîne connue dans le monde entier. Allant du petit village du Bourg-Palette jusqu’aux îles exotiques d’Alola ! Une mère mannequin, connu et reconnue. Aidant son père dans la création de cosmétique, utilisant ses contacts, son image pour en faire sa publicité. Une grande sœur, où l’espoir de ses parents repose sur ses épaules. Une jeune fille que l’on pourrait même qualifiée de superficielle, mais d’une femme également forte. Une femme à en devenir puissante, comme ses parents. Et lui. Thylan. Le petit dernier, le petit mouton noir. Lui, l’argent ne l’a jamais attiré et ça ne l'attira jamais. Il aime les aventures, déjà haut comme trois pommes, il passait plus son temps à sortir par la fenêtre de sa chambre pour aller s'amuser avec les autres enfants de son quartier. Mais même les enfants de son quartier n’étaient pas intéressants… Tous beaucoup trop superficiels, trop de jugement. De regard hautain, de murmure dans la cour de récréation ! Très vite, le garçon s’est retrouvé seul : chez lui ou bien même dans sa propre maison. Il en prit l’habitude et ce n’était pas plus mal, il préférait ne pas avoir d’amis que des hypocrites intéressés pour ses biens et non pour sa personne.

Seulement, la solitude, ce n’est pas que des aspects positifs. Non, ça n’en a presque pas, on le peut dire. Si en plus d’être dans son propre monde, de se créer sa propre petite bulle, il développa un comportement violent envers ceux qui ne le comprenne pas, envers ceux qui l’insulte ou le prenne de haut. Combien de fois ses parents ont étaient convoquées dans le bureau du proviseur de son école pour avoir frappé un de ses petits camarades. Combien de fois a t il exclu de sa classe pour avoir insulté, ou frapper ? Combien de fois le refera t-il dans l’avenir ? Ses parents ne placent aucun espoir en lui, ils le regardent d’un mauvais œil, allant même jusqu'à regretter sa venue au monde. Pourquoi donc est-il si différent d’eux ? Ils le délaissent, le laissant seuls. De la solitude, encore et encore. Alors le blondinet trouve son réconfort ailleurs : en les pokémons. Appréciant tout simplement leurs présences, leurs gentillesses et leurs honnêtetés. Un pokémon, ça ne peut pas te mentir.

Mais ses parents n’ont jamais apprécié les pokémons et son père se vantait même d’effectuer des expériences scientifiques sur eux pour tester les produits cosmétiques et leurs effets secondaires. Ils les traitent comme de la vermine, comme une chose sans intérêt. Des simples objets qui sont là pour assouvir leurs désirs. Thylan ne disait rien, il supportait difficilement, mais il n'appréciait pas la façon de faire. Puis en grandissant, le jeune homme adolescent était simplement un fantôme dans sa propre maison, passant la majorité de son temps dehors, dans les rues à traîner. Toujours seul. Enfin, non pas totalement. Il y a cette petite boule de piques qu’il a rencontrée un soir, un soir où il a défendu le petit pokémon frappé par des gosses. Une petite bulbizarre femelle. Une petite créature fragile et si douce. Il n’avait pas pu la laisser comme ça fasse à ses assaillants. Alors il a réglé le souci à sa façon : les poings. Laissant juste une mare de sang derrière lui avant de disparaître. Puis, un jour, tout dérapa. Le père, cet homme d’une grande cruauté mit la main sur son amie à quatre pattes. La petite Bulbizarre. Méprisant la vie de cette créature, il commença à la frapper, sous les yeux du blondinet. Son sang se mit à bouillir, ses yeux prenant une teinte foncée, il n’a pas réfléchi. Attrapant le col de son père, le poussant avec violence sur le sol, il se jeta sur lui, comme un enragé et le frappa. Encore et encore. De ses poings, coup de genoux et bien d’autres choses. Laissant le sang couler, même les mots ne l'atteignent pas. C’est sa mère qui réussit à séparer le jeune homme de son emprise, qui aurait pu devenir mortel.

Sans attendre un mot de leurs parts, il a attrapé le Bulbizarre femelle avec l’aide d’une pokéball, prit quelques affaires avec lui et passa la porte, pour la dernière fois de sa vie. Du moins, pour la dernière fois avant un très long moment, c’était certains ça. Il n’avait que dix-sept ans à ce moment-là et il venait de tout perdre, enfin tout était un grand mot. Plus de maisons, pas un seul sous en poche, pas de quoi se payer un logement, même temporaire. Rien, il n’avait plus rien. Si ce n’est de profiter de la présence de sa seule amie. Midori. Pas le choix, il vivrait donc à la rue, mais ça ne le dérangeait pas. Il préférait ça que de devoir compter sur une personne et puis, de toute façon, Thylan n’a pas d’amis. Vers qui aurait-il pu se tourner ? Personne.

Une ou deux années se sont doucement écoulées depuis cet incident au sein de sa famille. S’il était parvenu à ne plus vivre dans la rue, à survivre au jour le jour, ce n’était pas la joie pour autant. Enchaînant quelques petits boulots, il trouva une voie faite de facilité, lui permettant de vivre plus correctement : le vol. Oui, Thylan s’est mis à voler, un peu tout et n’importe quoi. D’abord les magasins et des simples gâteaux, des fruits, de quoi boire, jamais rien de très important. Mais l’adrénaline trop forte, il voulait un défi plus impactant que des simples épiceries. Il a donc visé les gens. Pickpocket dans la rue, il s’est manipulé et détourné l’attention d’une personne, même pendant quelques secondes, le temps de le dépouiller du porte-monnaie, du sac, du téléphone, de tout ce qui peut être intéressant. Il avait même trouvé un refuge dans un centre accueillant les personnes défavorisées. Mais sa violence envers les personnes maltraitant les pokémons ne le quittant pas, il en fut vite exclu. C’est à cet instant qu’il fut remarqué. Remarque par un organisme qui changerait sa vie définitivement.

Qui aurait cru que la Team rocket sévissait dans une ville comme Volucité ? Personne sans doute. Après, ils ne sont pas bien nombreux et n’ont pas une grande importance, mais ils sont bien là dans l’ombre. Remarqué pour ses agissements de voleurs et de violences, c’est un soir, dans un bar qu’il fut abordé. Au début, Thylan sur la défensive avait bien cru à une agression de la part d’un gars qu’il avait probablement déjà volé. Mais il n’en était rien. Ils étaient intéressés par ses capacités, sa force, son agilité, sa façon d’agir si aisément dans l’ombre. Ils ne voulaient de lui rien de plus que ses compétences. Il n’eut pas à réfléchir très longtemps à cette proposition. Oui, c’est le mal. Oui, il sait qu’ils ne traitent pas les pokémons des plus correctement, oui, il le sait, mais ce qu’il sait, c’est que Rocket ça paye bien. Et il ne pouvait laisser une occasion lui filer ainsi, surtout en vue de sa situation. Thylan n’a jamais aimé l’argent, c’est une réalité, mais étant dans la rue, il ne pouvait pas continuer de vivre ainsi. Il avait besoin d’avoir de l’argent. Donc malgré ses principes, le voilà, sbire aux ordres d’un mafieux se prenant pour le roi du monde, aux ordres d’un homme. Logé, bien payé, et même couverts pour ses actions, même si l’organisation allait à l’encontre de sa vision, il savait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne leur tourne le dos. Jamais Thylan ne serait un véritable sbire, n’acceptant pas leur vision du monde.

La première cible qu’on lui demande de viser était des plus… étonnantes. Ce n’était autre que son ancienne famille. La famille Porter. Riches et puissants, les Rockets voulaient s’emparer des formules de conceptions des cosmétiques, voler les recherches de son père. Une fois encore, le gamin blond n’a pas hésité une seule seconde pour accepter. S’il pouvait faire payer à ses parents, alors il le ferait. Même gratuitement. Mais cette nuit-là, tout ne se passa pas correctement ! Rien ne se passa correctement à vrai dire. Entrant par la fenêtre dans le bureau de son père, il mit les documents dans son sac, discret au possible, la lumière s’est soudainement allumé et la voix de son père s’est étranglé en voyant son fils faire. Mais lui, il n’avait rien à lui dire. Il releva la tête, le regardant droit dans les yeux, d’un air sombre. Midori à ses côtés, prêt à défendre son dresseur. Son père se jeta sur lui, pour le pourfendre d’une arme improvisée et le faire lâcher ses documents. Mais l’entraînement au sein des rockets et de ses années dans la rue avait été bénéfique pour la blonde. Esquive facile et renvoie de coup. Sauf qu’il ne s’attendait pas à ce que le coup soit mortel. L’envoyant trop fort contre le bureau, la tête frappant contre le coin, il tomba. Se vidant de son sang. Thylan n’eut que faire de ce détail. Lançant un dernier regard en arrière, il murmura du bout des lèvres un adieu et disparu dans la nuit, ne voulant pas se retourner vers son passé. Mais n’oublions pas que Thylan reste humain, à son grand dépit. Si la disparition et la mort de son père ne l’ébranle pas vraiment, il met plusieurs jours à réaliser ses propres actions.

Il détestait son père et sa famille, mais il est vrai qu’il n’imaginait pas pouvoir devenir un tueur. Le jeune homme se posait beaucoup de question à ce sujet, allait-il être hanté par sa toute la vie ? Où est-ce que ça finirait par lui passer ? Qu’importe, il devait apprendre à vivre avec, faire comme si de rien était.

Mais faire un meurtre est-ce réellement sans conséquence ? Malgré toute la protection de la Team Rocket pour masquer l’identité de ses membres et protéger leurs sbires de la justice, la découverte du corps de son père provoca le choc dans la population et une enquête fut ouverte. Très rapidement, Thylan est soupçonné. Appelé plusieurs fois par des enquêteurs, plusieurs questions, essayant de lui mettre la pression, mais leurs soucis ? Ils n’ont rien. Pas une empreinte digitale, pas un cheveux, rien. Bien évidemment, Thylan prenait des protections lors de ses missions : gants, masques,... De sorte à ne laisser aucune trace de son passage. Ils n’ont aucunes preuves contre le jeune homme. Et puis, le seul motif était la haine ? Cela semblait beaucoup trop mince comme raison. Malheureusement pour eux, les enquêteurs ont bien été obligé de le relâcher. Tout en s’assurant de le garder à l’oeil. SI Thylan avait conscience qu’il ne pourrait pas se faire arrêter, il avait également conscience qu’il devait quitter Unys dès que possible, n’aimant pas cette sensation d’être surveillé. N’aimant pas le risque de se faire jeter en prison d’un jour à l’autre.

Cinq ans. Il est resté pendant cinq ans aux ordres de la Team Rocket. Thylan, un élément à la fois excellent, mais à la fois perturbateur. Doué dans ses missions, mais incontrôlable dans ses crises de colère et de violences. Il aurait pu grimper les échelons et devenir plus important, mais il refusait. Il n’acceptait pas leurs façons de faire et ne supportait pas leurs visions sur les pokémons. La même histoire se répétait une fois de plus. Des hommes de son “équipe”, maltraitant, parfois jusqu’à la mort des pokémons, les utilisant comme des vulgaires objets. Combien de fois a t-il frappé des sbires ? Combien de fois a t-il dû régler ses histoires avec la violence ? Combien de fois les a t-il défier ses hommes en combat pokémon pour leur faire mordre la poussière ? Non, ça ne pouvait plus durer comme ça, Thylan ne l'acceptent pas. Sans un mot, sans une explication, du jour au lendemain, il a disparu de l’organisation. Ne voulant plus répondre aux ordres de ses hommes, il comptait faire justice lui-même. Appliquer sa propre vision des choses, plus important encore : faire payer aux hommes le traitement qu’ils infligent aux pokémons. Thylan voue une véritable haine, un mépris pour ses dresseurs indigne. Non, il ne critique pas les combats pokémons, il sait que c’est nécessaire, mais il n’approuve pas la méthode de certains.

En quittant la Team Rocket, il le savait, il s’exposait à des risques, des gros risques d’être poursuivi toute sa vie, peut-être d’être abattu un jour. Oui peut-être, mais il avait ses propres convictions, c’est ainsi qu’est né de son esprit, cette envie de faire payer aux autres, sa propre Team. La Team Delta.

Mais sa propre team ne lui permettait pas d’avoir de l’argent et d’avoir une vie stable. Il prit donc la décision de rejoindre une petite équipe de sauvetage, se rapprochant un peu des Rangers de la ville, du moins, de la nouvelle ville où il était. En quittant la Team Rocket, il avait également quitté la ville de Volucité, bien décidé à tourner le dos à son passé une bonne fois pour toute. S’engageant dans cette petite équipe bien agréable, la première fois qu’il ressentait autre chose que de la haine pour le genre humain, cela restait une couverture pour ses actions la nuit. Bon citoyen de jour, violent criminel la nuit. Cette double identité, cette double personnalité pourraient être perturbées pour une majorité de personnes, mais pas Thylan et il prenait garde à ce que personne ne le sache. C’était sa vie, mais c’était son secret avant tout. Sauf que voilà, seul, il ne pouvait définitivement pas faire payer à toutes ses personnes, elles sont nombreuses. Et s’il ne voulait recruter personne par manque de confiance, il n’avait plus le choix s’il voulait faire entendre sa voix dans son monde répugnant.

Il avait remarqué ce garçon un jour. De son âge environ. Un jeune homme qui semblait partager la même vision que lui. Agressant un dresseur maltraitant un petit Passerouge sans défense, il n’avait pas hésité à lui faire peur, le menaçant et prêt à mettre ses menaces à exécution. Le faisan fuir et abandonner le pokémon. C’est un sourire ce jour-là qui s’est dessiné sur le visage du blond. Ouais, il serait parfait pour le rejoindre. Alors il y est allé, et sans passer par quatre-chemins. Il lui expliqua tout, ou presque. Il lui expliqua qu’il l’avait vu, qu’il avait apprécié ce spectacle. Il expliqua sa cause, ce qu’il défend, son organisation. Ses objectifs, son idée de l’avenir et les mots du jeune homme avait convaincu celui-ci. Ainsi, Thylan n’était plus seul. Ils étaient deux. Deux prêts à faire mordre la poussière à ceux le nécessitant, même si cela signifie avoir du sang sur les mains. Thylan avait été clair, il ne lui avait pas caché : sur les risques, sur les dangers entourant cette idée. Mais ça ne l’a pas effrayé.

Ils sont restés un moment dans la même région, mais Thylan avait des projets d’extensions. Ils avaient besoin de trouver un nouvel endroit, afin d’établir une vraie base, avoir un véritable Espace et non pas vivre comme des criminels traqués à Unys. Oui, Thylan était toujours traqués par la TR et il ne l’a jamais caché à Seth. Si c’est son coéquipier, il juge nécessaire de le mettre au courant. Et puis on peut le dire, Thylan et Seth s’entendent bien. Il s’est même surpris à éprouver une vraie sympathie pour ce dernier ! Une grande première pour le blondinet. Discussions sur discussions, ils s’étaient convenus à un arrangement : Seth partirait en repérage dans la région de Lumiris.

Et les semaines ayant suivi son envoi dans cette nouvelle région, Thylan le rejoint enfin. Il y avait visiblement des choses à faire dans ce coin du monde, alors il n’allait pas laisser une occasion pareille filer. En arrivant dans cet endroit, ils ont commencé par avoir un simple appartement minuscule à Nemerya comme base, mais les grandes villes, Thylan ne supportent plus ça du tout ! Alors très rapidement et aussi pour le besoin de sa Team et de son métier couverture, il déménagea dans la campagne, à l’écart de tout dans une maison assez grande et surtout un terrain immense. De quoi respirer ! Il avait aménagé le sous-sol de la maison comme base pour la Team et l’extérieur pour son métier. Oui, en arrivant dans cette région, Thylan avait décidé qu’il était temps de se lancer dans une activité légale pour faire rentrer l’argent, et avec son expérience de Ranger, puis pour rester dans sa ligne de conduite à aider les pokémons, il décida de faire de son endroit un centre de rééducation. Mais bien évidemment, Thylan ne lâche pas son objectif premier de vue…