Toujours fourrée à Nemerya à cause de son travail de lutteuse professionnelle, The Queen profitait de sa journée de repos pour non pas se reposer dans son lit à faire la grasse matinée ou bien de glander devant la télévision mais plutôt de s’entraîner dans une salle de sport, de musculation. L’albinos travaillait depuis un moment ses abdos en étant les pieds accrochés en hauteur sur une barre métallique. La tête en bas, elle tordait son corps pour brûler, détruire les protéines qu’elle venait d’avaler dans sa boisson énergisante. Voilà bien plusieurs minutes que Becky poursuivait son exercice en étant bien entendu surveiller par le gérant de l’établissement. Sûrement par inquiétude ou alors par désir d’observer une femme détenant des courbes tout à fait remarquables. Y’a pas de secret, pour avoir un corps comme elle a, il faut l’entretenir par de l’entraînement. Heureusement, elle ne ressemble pas à un bodybuilder qu’on peut apercevoir lors des concours de culturisme. C’est moche, c’est laid, et Panabaker ne trouve aucun charme. C’est vrai quoi, y’a même pas de couche de graisse à tripoter. Pour l’albinos, avoir un corps parfait c’est faire le juste milieu entre des muscles et des petites couches de graisse. Mais passons cette parenthèse car Caledonia pourrait en parler durant des heures et des heures.
Terminant son exercice, reprenant pied sur la terre ferme, elle essuie la sueur perlant le long de sa nuque et boit ensuite de l’eau pour se désaltérer un peu. Ça fait du bien à son corps mais la catcheuse préfèrerait avoir du whisky. C’est plus fort et plus appétissant. Essuyant ses lèvres humides à cause de quelques gouttes qui ont osé mouiller les babines de la louve, son regard carmin s’attarde sur deux hommes qui la regardent un peu trop depuis un certain temps. Impassible, The Queen préfère les ignorer et quitter les machines de sport pour prendre une bonne douche froide et se rhabiller pour sortir de la salle de muscu. Bien entendu, la lutteuse reste un certain temps sous la douche, profitant de cette eau gratuite qui ne sera pas comptée dans ses factures. Il faut toujours savoir profiter des petits plaisirs comme ça. Une fois prête, elle salue poliment le gérant, pousse la porte de l’établissement pour déguerpir tout en ouvrant son ombrelle gothique pour se protéger des rayons du soleil. De ce mois de juin, la chaleur est bien trop agressive pour sa peau délicate. Tout ça à cause de son albinisme. Sans tarder, ses cristaux de rubis seront protégés par sa paire de lunettes. Attention, ce n’est pas n’importe quelle monture. Il s’agit là de la marque la plus coûteuse du marché. Elle peut se le permettre vu que son compte en banque ferait jalouser plusieurs riches. L’avantage d’être du sang de la noblesse et d’être la fille d’un catcheur légendaire.
S’aventurant dans les ruelles, la duchesse Danvers, mariée à une femme porteuse du nom de Panabaker, ne tarde aucunement à prendre son téléphone pour parcourir ses contacts. Son ongle verni en noir de son index touche le nom d’une personne en particulière. Celui de Megumi Kurotsuki. Une mannequin, une amie rencontrée il y a peu. Très charmante, porteuse d’un style gothique magnifique. Une petite beauté quoi. Combien de temps ne l’a-t-elle pas vu ? Beaucoup trop longtemps visiblement. Il faut donc remédier à la chose. Un simple message est envoyé, annonçant juste que Becky est à Nemerya et dispo pour papoter, boire un verre ou faire du shopping. Bref, son après-midi est libre voilà tout. Si cette dernière est intéressée, Becky Caledonia Panabaker lui donne rendez-vous au centre-ville, plus précisément dans une galerie marchande très luxueuse et célèbre.
Rangeant son téléphone, The Queen ne tarde pas à aller à cette fameuse galerie tout en profitant du trajet pour se griller une bonne cigarette comme elle les aime. Le trajet sera court, une fois au lieu de rendez-vous, Becky décide de patienter sur un banc, jambe gauche sur la droite
Je fis des tournis devant mon miroir de ma maquilleuse personnalisée.
« Comment rendre beauté et donner jalousie à tout le monde, ma très chère Shokushu ? »
Ma Sepiatroce me regarda avec son air naturellement blasé en haussant les épaules. Je souris malicieusement.
« Le naturel. Je suis magnifique et cela suffit amplement ! Avec mon style qui sort quasiment du lot, car d'autres personnes le portent, mais pas aussi bien que moi. Je sui- »
Je baissai le regard vers ma maquilleuse, mon portable m'indiquait une notification, je haussai un sourcil en espérant que mon agence me laissât un peu tranquille et... Becky ! Je souris bêtement et répondis immédiatement.
[Coucou ma belle ! Bien sûr que je t'accompagne, je serai à l'heure ! Bisous.]
Je sautillai sur place avant de m'armer de mes deux bagues-griffes, un à chaque index, avant de sortir dans une démarche distinguée. Joka, mon Ectoplasma me suivit, comme ma Sepiatroce. J'avais énormément de choses à lui raconter. Rencontrées par nos agences, nous nous étions immédiatement rapprochées pour critiquer la plèbe et certaines idées et idéologies stupides.
J'arrivai vivement, les mains dans le dos avec un large sourire amusé quand je vis mon amie. Mon Ectoplasma sortit d'à côté d'elle, par sous le banc pour ricaner et espérer l'effrayer. Je soupirai légèrement en m'approchant plus rapidement.
« Joka ! C'est elle, Becky, une amie précieuse. »
Elle lui sourit, Sepiatroce blasa ; je ricanai de joie.
« Quel plaisir de te revoir, toujours autant en forme, robuste. Je me sens protégée à tes côtés, comme d'habitude. Point négatif, ta nicotine mais tant que tu ne me souffles pas au visage ta fumée noirâtre, je saurai montrer de la patience quant à cette addiction cancéreuse. »
Aucun détour avec moi, jamais, elle le savait.
« J'ai énormément de choses à te dire ! Tu m'en diras des nouvelles. »
Je remis mes mains devant pour les mettre sur mes hanches.
Coucou ma belle ! Bien sûr que je t’accompagne, je serais à l’heure ! Bisous.
Ce fut la phrase dite, écrite par son amie Megumi via son téléphone portable. Bien, l’albinos n’avait qu’à attendre sagement sur son banc. Faisant tourner son ombrelle par l’intermédiaire de la poignée de son instrument, Becky est pensive, silencieuse tout en regardant sans vraiment d’importance les gens qui franchissent sa zone de surveillance. Beaucoup sont des personnes qui sortent du travail à cause de leur costar cravate ou d’une tenue qui peut en dire pas mal sur leurs métiers. Comme par exemple le postier qui conserve encore son polo à manches courtes de sa boîte, de son taff. Ou même encore de cette jeune femme qui ressemble énormément à un individu travaillant dans les bureaux. Lentement, les cristaux de sang du vampire s’attardent sur un jeune couple qui doit avoir l’âge de l’albinos. Ils rigolent ensemble, se font les yeux doux et la demoiselle pousse une poussette. Une petite main toute mignonne ressort de ce landau à roulette pour montrer une tétine. Aussitôt, la mère reprend l’objet pour sans aucun doute le remettre dans le bec de l’enfant…
Un soupir s’échappe doucement des lèvres hypnotisantes de la duchesse. Ça lui donne envie d’être maman à cause de cette scène. Seulement, pour en concevoir, la nature a décidé que ce serait uniquement par l’union d’un homme et d’une femme. Le cœur de Panabaker n’a jamais chaviré pour les hommes de son âge et encore moins les plus jeunes ainsi que les plus vieux. Non. L’albinos a toujours été attirée par les femmes et ça ne changera jamais. Ce qui du coup, entraîne une fâcheuse conclusion. Être mère ce n’est pas possible. Elle peut toujours adopter, mais ce n’est pas pareil. Ça semble la gêner sur cette démarche… Cette envie d’être maman, Becky n’en a jamais parlé à son épouse, ne se sentant pas prête de lui avouer ce rêve de gamine. C’est mieux d’éviter ce sujet, et puis la lutteuse doit s’occuper avant tout de ses Pokémons, car oui maintenant elle a un deuxième, un petit cochon de feu qui plus tard détiendra l’attribut Combat. Actuellement, Caledonia préfère ne pas les faire sortir de leur Pokéball. Ils ont mérité du repos pour le restant de la journée.
Revenant peu à peu à la réalité en se forçant de ne plus fixer le magnifique couple, elle s’accoude au banc, dévie son visage blanchâtre dans une autre direction puis écarquille son regard enflammé à cause d’un Pokémon qui vient d’apparaître comme par magie à côté d’elle. L’albinos se retient d’émettre un son par le biais de ses cordes vocales à cause de cette surprise d’Ectoplasma. Il a tenté de l’effrayer, il a presque réussi. Digérant mal le faux bond de son palpitant qui revient peu à peu de la panique au calme, l’albinos se jure de se venger au centuple sur cette mauvaise plaisanterie. Sa vengeance sera terrible quand le moment opportun sera devant ses pieds ou plutôt devrais-je dire devant ses bottes à talon. « Joka, hm ? » dit-elle froidement en se levant du banc pour s’étirer en montant ses bras, très haut dans le ciel tout en fermant ses paupières. « Mon mignon, tu vas devoir faire attention à tes arrières. » préviens lentement et de manière très impassible la catcheuse. Souriant malicieusement au démon, la femme atteinte de la maladie de l’albinisme se rapproche de Megumi. « Le plaisir est partagé ma jolie. Toujours aussi séduisante avec tes magnifiques robes. » lance The Queen en parlant sincèrement. Elle ne manque pas de gêne pour reluquer la mannequin, son ami, puis sifflote à la manière d’un homme intéressé. « Je pense que tu es mieux protégée avec ton farceur d’Ectoplasma plutôt que d’une simple duchesse que je suis. »
Becky échappe un rire au sujet de la nicotine puis se calme après quelques secondes, bougeant son visage de gauche à droite comme signe de négation. La cigarette sera toujours une addiction pour The Queen. Elle a réussi à arrêter les cigares et la clope électronique c’est tout simplement une arnaque, une invention merdique. « Je suis née avec une cigarette à la bouche à la place d’une tétine. Lorsque je serais morte, mon paquet de clopes finira lui aussi six pieds sous terre avec moi. » annonce la noble qui au lieu de faire la bise sur les joues, effectue un baisemain très noble et très professionnel. Une leçon bien apprise par son père. Puis, une fois son action réalisée, Becky n’est absolument pas surprise que Megumi lui avoue avoir plein de choses à lui dire. Sûrement des moqueries contre des gens qui le méritent. Si c’est le cas, Panabaker n’a pas pris de mouchoir pour essuyer ses larmes de rire. « Mais je t’en prie, j’ai hâte de t’écouter. Mais avant, souhaites-tu boire un café avant de commencer le shopping ? »
« Ma mignonne* Tous mes pokémons sont féminins, je n'ai pas besoin de te dire encore pourquoi. »
Les hommes étaient inutiles, hormis peut-être donner la petite graine pour que nous fussions enceinte mais cette idée me débectait d'avance. Enfin bref. Je soupirai en entendant ses propos sur la cigarette.
« Sache que je te brûlerai avec pour te faire passer un message dans l'au-delà ou je ne serai pas présente à ton enterrement pour voir cela. »
Je roulai des yeux avant de me diriger vers un café, prenant sa main. J'étais assez tactile avec les femmes, et surtout mes amies. Je commandai un petit café cappuccino pour moi, elle prenait ce qu'elle voulait.
« Aloooors, j'ai fait des collaborations, tout bonnement géniales ! Et une chose surprenante... même si je suis tentée d'hésiter maintenant que les événements passent vite. »
Je jouai avec une boucle avec un doigt.
« Je... je suis normalement amoureuse d'une femme, une avec qui j'ai fait une collaboration. Le problème est qu'elle était déjà en couple. Et elle accepte que nous soyons ensemble, mais je peux ne pas aimer l'autre. Et je t'avoue que j'ai accepté mais plus je vais de l'avant plus j'hésite à me dire que c'est une mauvaise idée. Je suis assez possessive, jalouse. »
Je regardai ailleurs en soupirant.
« Je me dis que sous l'enthousiasme, je me suis précipitée et je ne sais que penser maintenant. Si je vois l'autre, je sais que je vais très mal réagir. »
Je ne prononcerai pas son prénom, je serrai un poing avant d'aller m'installer à une table.
Tous les Pokémons de la princesse gothique sont des femelles et comme le dit si bien cette dernière, inutile pour Becky d’être mise au courant. Disons que la duchesse connaît déjà la réponse et se permet donc d’y émettre un petit rire moqueur à cette déclaration. Les hommes, ils sont encore moins utiles aux yeux de Megumi qu’aux yeux de Becky. La lutteuse peut tolérer les hommes mais jamais ô grand jamais elle s’offrira à ces derniers. Les explications sont pour pourtant claires et cohérentes pour la noble. Autant garder de la politesse pour ces messiers, de rester courtois en expliquant simplement que leur physique n’a rien d’élégant. Si la plupart travaillent leurs muscles pour séduire la gent féminine, Panabaker les trouve encore plus répugnants avec des tablettes de chocolat ou bien des pectoraux qui ont des formes de seins. Franchement, ces mâles n’ont rien d’impressionnant et sont souvent similaires à leur manière de penser ce qui entraîne un terrible ennui pour l’albinos. Bien entendu, elle ne fermera pas ses frontières en question d’amitié, de camaraderie. Il est toujours plaisant de papoter avec eux, de rigoler avec ces derniers et surtout de se saouler la tronche en leur compagnie. Il est vrai que parfois, certains arrivent à avoir un certain charme mais ils sont extrêmement rares voire plutôt en voie de disparition.
C’est donc en silence que Panabaker rassemble ses affaires et manque également de se brûler la peau à cause de ce maudit soleil. Elle peste discrètement puis émet un sourire taquin à la déclaration de Megumi à propos de son enterrement. « Tu es bien méchante Megumi. Moi qui te voyais comme une amie, je devrais peut-être me repencher sur la question. » dit-elle en faisant semblant d’être déçue du comportement de sa charmante amie. Elle se laisse par la suite faire lorsque Megumi prend sa main. Sa peau est assez douce, agréable à toucher. Seulement, Megumi ne surpasse pas son épouse qui se trouve en haut de l’échelle de la beauté, du charme et de tout ce qui va avec. Sa présence lui manque beaucoup. Quel drame, désespoir que leurs professions les séparent à chaque fois. Pas un seul moment de répit pour être seule à seule. Non. Il faut toujours que la vie professionnelle passe avant tout. Le désavantage d’être une célébrité.
La rêverie sur sa femme cesse, éclate à la manière d’une bulle de savon qui disparaît aussitôt après être monté suffisamment haut dans le ciel. La faute à Megumi qui parle de ses aventures. D’une simple oreille attentive, la duchesse écoute les dires de son amie, de sa camarade à propos de ses soi-disant collaborations. Sûrement en lien avec son métier de mannequin. Il faut dire que l’albinos a reçu également des demandes à ce sujet. Pas au niveau de la profession de mannequin mais plutôt sur des propositions de jouer des rôles dans des films. Être acteur fait partie du contrat de Becky. Quand on doit plaire à son public, quand on doit jouer parfaitement le rôle de gentil ou méchant, il faut savoir être bon acteur. Puis, les iris de sang du vampire s’orientent de manière intriguée sur Kurotsuki lorsqu’elle mentionne un sujet plutôt croustillant pour Panabaker. Une chose surprenante ? Vraiment ? Becky veut tout savoir. Décidément sa femme Opale Panabaker déteint trop sur Becky. « Je pensais que peu de choses pouvaient te surprendre. Aurais-tu trouver une rareté en ce monde ? Comme une nouvelle robe qui dévoilerait encore plus de ton charme ? » questionne la lutteuse en cédant un peu trop à son caractère de charmeuse.
La voyant jouer avec une boucle de ses cheveux à l’aide d’une de ses phalanges, Becky pourrait penser apercevoir de la nervosité ou bien de la gêne chez cette jeune femme. Oh ? C’est bien la première fois que The Queen est témoin d’un tel comportement. Ainsi, Kurotsuki ne tarde guère à répondre aux interrogations de Caledonia Danvers. L’histoire qu’elle lui raconte est assez…bizarre en fait. Pas du fait que Megumi semble être amoureuse d’une femme. Non, loin de là et Becky est très heureuse pour elle. C’est plutôt le fait que la femme que la gothique aime soit déjà en couple et accepte les sentiments de cette dernière. Un genre de triangle amoureux, ou presque. Mais ça se résume aussi à de la tromperie en fait.
Prenant une table, celle qui est la plus à l’ombre de ce foutu soleil. Becky commande un thé, plus précisément un Ceylan qui détient un goût prononcé, mais également une saveur authentique. Un véritable délice pour les papilles de la reine du ring. Lorsque Megumi cesse de dévoiler cette nouvelle plutôt intrigante, Panabaker reste dans le silence, préférant réfléchir, retourner la révélation dans tous les sens pour éviter de dire des conneries à sa charmante gothique. Malheureusement, celle atteinte de la maladie de l’albinisme est toujours direct dans ses propos, préférant ne pas tourner autour du pot car le mensonge ne fait pas partie du vocabulaire de la cowgirl.
« Je vais être honnête. » commence-t-elle après avoir reçu son délicieux thé Ceylan. Elle tourne sa cuillère dans le sens d’une aiguille d’une montre puis reprend la parole au bout du quatrième tour de sa tasse. « Si tu aimes souffrir, si tu n’as aucun respect pour ton cœur, continue la relation que tu as avec celle dont tu me parles. » Becky se stop, tapote sa cuillère à trois répétitions sur sa tasse, la dépose sur la petite assiette puis attrape sa tasse par la queue. « Je suis heureuse que tu sois tombée amoureuse, mais je trouve cela très dommage que la femme dont tu aimes accepte une relation avec toi alors que cette dernière est encore en couple. L’amour c’est entre deux personnes pas avec trois, sinon ça s’appelle un désir, un jeu. »
Lentement, ses lèvres douces se noient dans le breuvage chauffant et aspirent ce dernier pour donner du plaisir à ses papilles gustatives. « Tu devrais attendre que ta princesse soit pleinement à toi au lieu d’être partagé en deux. » Elle se met à glousser tout en déposant sa tasse contre l’assiette. « A moins bien entendu que tu désires une relation à trois. »
Je savais qu'elle aurait fait sa mauvaise tête, mais cela me plaisait et prouvait que je la connaissais bien.
Quand elle assimila, je la regardai et attendis légèrement sa réaction, je clignai des yeux et entrouvris les lèvres. Non, je... Elle pensait mal, non, c'était moi, je m'étais mal exprimée.
« A-Attends ! Je me suis très mal exprimée ! »
Je frottai mes yeux en soupirant.
« Tu as compris cela comme si elle faisait de l'adultère, ce n'est pas ça. Elle aimait une autre fille, et cet amour est réciproque, et je suis tombée amoureuse d'elle et cet amour aussi était réciproque. En fait, nous formons un couple à trois sans que l'autre et moi ne nous soyons vues. Je ne sais pas si je réussis à bien m'exprimer... Attends ! »
Je pris une grande inspiration.
« A et C aiment B. Mais A et C ne se sont jamais vus mais B sort avec les deux en ayant prévenu qu'elle sortait avec l'une et l'autre. »
Je me frottai le front en réfléchissant. Je paraissais déjà déprimer.
« Je ne sais pas quoi penser. Je ne me rendais pas réellement compte au moment où elle me l'a dit, comme si ce n'était pas réel, mais plus le temps passe, les quelques jours du moins, plus le jour où je vais devoir rencontrer l'autre arrive et je sais d'avance que ça va m'irriter. Je suis jalouse, Becky. Je pourrais même montrer de la jalousie pour toi car je t'apprécie réellement. »
Je vins lui sourire tendrement en buvant à mon tour mon café chaud qui avait de la chantilly, j'avais besoin de parler, de me lâcher, d'avoir un avis extérieur.
« Ce n'est pas que j'ai mal au cœur, mais je ne me voyais pas en couple, donc j'hésite à me dire que j'ai fait ça par une prise de tête. Et je ne pensais pas qu'un tel triangle se créerait. Je suis désolée Becky, j'aurais aimé parler de choses plus gaies ou joyeuses, au lieu de cela, on dirait presque que je ne fais que me plaindre. Tss, navrée. Tu as des bonnes nouvelles ou des choses à me dire ? »
Le sujet de l'autre Khoren se fera plus tard, je passerais d'un doute actuel sur un énervement certain.
Megumi se serait mal exprimée ? C’est-à-dire ? L’albinos ne comprend pas un traître mot de ce que vient de dire sa princesse gothique. D’un haussement de sourcils -comme le fait souvent une légende du catch- car elle est intriguée, la demoiselle ne dit pas un mot, se contentant de croiser ses bras, tout ouï aux explications de son amie. Pour The Queen, c’était de l’adultère mais en fait ce n’était absolument pas ça. En fait, en comprenant difficilement et doucement le charabia de Megumi, la relation sonnait d’une fille qui se partage entre deux autres demoiselles consentantes. Le genre de trucs qui ne botte absolument pas la lutteuse. C’est vrai quoi. Il est strictement hors de question de partager son épouse avec une autre. Elle est à elle et à elle seule. C’est sa femme, son épouse, et peut-être même la mère de leur enfant si jamais Becky arrive à avouer à Opale qu’elle désire adopter un enfant pour fonder une famille plus complète. Une fille de préférence. Pas un garçon. « Je vois, je ne m’attendais pas du tout à cela Megumi. » finit par dire Becky Caledonia Panabaker en se grattant la joue gauche avec son index.
Savourant son thé Ceylan tout en y découvrant la déprime de sa chère gothique, de la peine se fabrique en la catcheuse. Elle peut la comprendre sur sa jalousie de vouloir garder son amour et ne pas la partager. Si du moins il s’agit réellement de ce point de vue. Tendrement, sa main droite attrape celle de gauche de Megumi. Ses doigts entrelacent les siens. Quant à son regard carmin, il n’ose aucunement quitter celui qui est similaire au sien. « Ma chérie, je n’aimerais aucunement être à ta place. Cela dit, tu peux très bien dire à celle que tu aimes que tu ne désires aucunement rencontrer l’autre. » Elle retire doucement l’étreinte et un sourire désolé ride son visage pâle à en faire jalouser celui d’un mort. « Il est inutile de montrer de la jalousie à mon sujet. Je suis destinée à mon épouse et j’ai bien peur qu’aucune demoiselle n’arrivera à surpasser Opale Panabaker. » Baissant un peu son regard, soupirant légèrement, la duchesse décide de terminer son thé en prenant bien entendu plus de temps que nécessaire pour apprécier le goût exquis de son breuvage. « Cela dit, je t’aime également beaucoup et te voir dans un état comme tu l’es… » Sa main libre se referme, ses phalanges torturent les articulations de ses os. « …m’énerve énormément. Je déteste te voir déprimer. »
Au moment où un serveur termine de s’occuper d’une table, Panabaker l’interpelle pour commander un autre thé. Le même bien entendu. Il faut savoir profiter de ce petit plaisir de temps en temps et le prix n’est pas exorbitant pour une noble comme elle. « Ma chérie, la chose qu’on comprend le moins dans ce monde c’est soi-même. » dit-elle d’une manière assez franche tout en croisant ses bras sous sa poitrine généreuse. « Ne t’en fait pas, tu ne m’embêtes pas avec tes plaintes. Cependant, je ne sais trop quoi te dire sur ce triangle amoureux. J’ai toujours préféré les relations simple. Là, j’ai l’impression que ta reine n’est juste pas satisfaite d’un seul cœur. Il lui en faut deux et je me demande si cette dernière ne tenterait pas d’avoir une troisième conquête en même temps. » Peut-être que Becky n’aurait pas dû dire cela. Surtout de cette façon mais comment l’expliquer autrement pour elle. Panabaker ne tourne pas autour du pot.
Hypnotisée soudainement par une mère s’occupant de son enfant qui doit avoir quelques mois, Becky entend la question de sa princesse gothique mais tarde à répondre car elle semble rêveuse, déconnectée de la réalité. Lorsque The Queen tombe de sa bulle, elle sursaute presque de sa chaise. Surtout au moment où son téléphone lance une notification de messages. Il s’agit de sa mère qui lui montre le jardin du manoir Danvers à Unys. Des roses à pertes de vu…que c’est magnifique. Une véritable œuvre d’art. « Des bonnes nouvelles ou des choses à te dire ? » repose la question Becky qui farfouille ses aventures à Lumiris. « J’ai sauvé une gamine qui doit avoir ton âge d’une bande de pervers à Nemerya. J’ai aussi capturé un Gruikui. J’économise doucement pour mon futur ranch à Kishika. J’ai acheté le terrain, mais les constructions ne sont pas encore faites. Ça me fait drôle de m’installer dans cette terre inconnue alors que ma famille git toujours à Unys. Au moins, je suis loin du maudit manoir que je déteste tant… »
Le thé Ceylan, la deuxième tasse commandée, arrive à destination et son odeur enivre déjà la duchesse. Que c’est agréable de boire ce trésor…c’est autant plus savoureux que la nicotine de ses clopes.
Je haussai un sourcil. Ce sujet était sensible, peu, très peu de femmes étaient plus belles que moi. Alors....
« Je t'estime beaucoup maiiiis je serais bien curieuse de voir cette Opale Panabaker, observer si elle est aussi belle que tu le dis. »
Avec un regard plissé avec un sous-entendu clair : Plus belle que moi ?!
Je comprenais son point de vue et le gardais en tête. Je fis changer de sujet et heureusement, elle suivit. Je finis mon cappuccino mais j'étais déjà rassasiée, je stoppai à cela.
« Kishika ? J'avais une mauvaise vision de cet endroit mais j'ai récemment visité avec une amie et j'ai changé. J'espère que je serai une des premières à visiter ces lieux, très chère. »
Encore une idée de jugement mais je souris à cette idée.
« Un Gruikui ? Tes goûts m'étonneront toujours. Pour ma part, j'ai ma Sepiatroce, tu as vu ma Ectoplasma, j'ai aussi Osselait, Vorastérie, Smogo et Tritox. »
Je souris tendrement.
« J'espère que tu as donné une bonne leçon à ces pervers, je les aurai émasculés personnellement. Tss. Après on ose me dire que les hommes ont changé, MON OEIL. »
Que je détestais les hommes, qu'ils crevassent tous.
« En parlant de ça, un jeune homme me rend folle, mais absolument pas dans le bon sens. Je le déteste, son sourire de mes deux, sa face, ses phrases clichées de merde... »
Je serrai le poing. Je n'étais vulgaire que quand j'étais très énervée -et étrangement quand ça mentionnait des hommes-.
Elle l'estime beaucoup ? Mais que c'est adorable, chou, de la part de sa princesse gothique. Megumi a beau être irritante envers les gens, pour Becky la demoiselle dégage une mignottitude hors du commun. Si la cowgirl aurait eu son âge, Becky n'aurait pas hésité une seconde pour dérober son cœur. Mais Panabaker appartient à une autre et comment dire que sa relation avec Opale la rend de plus en plus amoureuse de cet ange. Vivement que le ranch soit construit pour savourer des jours tranquilles et heureux en prenant dans ses bras sa femme.
Nez proche de son thé pour être hypnotisée par l'odeur, Becky sourit grandement au moment où Megumi est curieuse de voir Opale. Sûrement pour tenter de se rassurer d'être plus jolie qu'elle. À la manière d'une reine demandant à son miroir qui est la plus belle de ce monde. La réponse devra toujours être en la demandeuse. Mais il n'y a pas que sa femme que Megumi souhaite rencontrer. Son ranch devra accueillir dans le futur sa première invitée qui sera la gothique. Elle risque d'être bien déçu car l'air du bâtiment ne dégagera aucunement de la noblesse. Becky a toujours eu horreur de vivre dans le Domaine des Danvers. Encore moins dans le manoir familial. Son rêve à Panabaker, c'est de vivre à la campagne, dans un ranch assez grand, assez spacieux pour y couler des jours heureux.
« Je prends note pour que tu sois la première invitée de mon futur ranch. » répond avec malice la Reine du Ring. « En revanche je crains fort que la beauté de mon épouse t'aveugle. » Finissant son thé, déposant la tasse sur la petite assiette d'une manière très délicate, la duchesse appelle un serveur pour obtenir l'addition.
Au même moment, l'étonnement de Megumi survient à propos de la capture de Bambino. Il n'y a rien d'étonnant à tout cela voyons. Ne souhaitant pas couper Kurotsuki qui dévoile sa fière équipe de Pokémon, l'albinos reprend la parole juste après. « Tout comme Braun, mon Pandespiègle, Bambino aura l'attribut Combat après son évolution. Il sera un atout majeur pour la chasse au badge par exemple. » Elle sort son petit cochon de sa ball afin de montrer sa petite bouille à Megumi. « Il a du potentiel et en aura encore plus quand il grandira. »
Soudainement, le serveur qui donne l'addition à Becky fait tomber par mégarde le parasol qui fait office d'ombre autour de la table. À ce moment, l'albinos serre ses dents et se retient de gémir de douleur à cause des rayons du soleil. Becky est une vraie petite vampire car aussitôt, la duchesse ouvre son ombrelle pour éviter de faire souffrir trop longtemps sa peau. Le serveur s'excuse avec maladresse, il doit être nouveau. « Faites attention, votre maladresse a été douloureuse. »
Aussitôt, le propriétaire se pointe, alerté par le petit drame. Sans attendre, Panabaker décide de jouer la radine. « Vous m'offrirez bien mon deuxième thé n'est ce pas monsieur Lambert ? Hm ? » demande d'une voix douce, charmeuse, la noble qui fait de beaux yeux au gérant de l'établissement. D'une fourberie calculée, le deuxième thé de Panabaker est offert par la maison. Elle pourrait se payer le deuxième thé sans aucun problème, mais voyez-vous, quand le soleil attaque sa peau, ça la met dans un caractère bien déplaisant, surtout quand il s’agit de la faute d’un pauvre serveur qui regardait un peu trop soit Becky ou soit Megumi au lieu de faire correctement son travail.
Prenant dans ses bras son nouveau Pokémon, elle s’assoit à nouveau sur sa chaise et caresse le museau du petit cochon de feu. Becky semble assez attentionnée, dans les cajoleries de Bambino. Lui au moins se laisse moins marcher dessus comparé à Braun, son Pandespiègle. En fait, disons plutôt que Gruikui fonce sur les gens à la manière d’un bélier, d’un tauros sans avoir peur aux yeux. Il promet déjà et la duchesse est plutôt très satisfaite de l’avoir capturé. « Un jeune homme te rend folle ? » questionne l’albinos en reprenant les mots de la phrase de sa chère et tendre amie sous forme de question. « Qu’a-t-il fait pour te mettre autant en rogne ? Laisse-moi deviner. Il a tenté de voler celle que tu aimes ? Ou alors il s’agit d’une ancienne aventure de ta petite amie ? Ou pire encore, il a osé critiquer ta robe ou l’a déchiré ? Je pense à cela car il y a quelque temps, j’ai sauvé une demoiselle très mignonne détenant un Mimiqui. Elle s’appelait...Maya. »
Bien droite sur sa chaise, donnant des gratouilles à son Gruikui qui se trouve sur ses genoux, l'albinos se permet d'émettre de la tendresse à son Pokémon. Car oui, la lutteuse est un peu trop froide avec ses élèves, ses petits combattants. Si Becky prend le rôle de professeur de combat à la lettre, elle est néanmoins une sorte de parent pour ces derniers. Comme une mère bien que la tendresse ne soit pas vraiment son truc. En fait, Becky ne sait pas vraiment comment s'y prendre et ce n’est pas spécialement son style en fait. Donner des coups de poing c'est par exemple du gâteau pour elle. Câliner ? C'est assez bizarre. Elle le fait oui mais juste à sa femme car c'est son épouse donc c'est normal. S'imaginant donc être qu'amour pour Braun et Bambino la gêne grandement. Elle finit donc par se stopper, détournant son regard de sang de son Pokémon qui gigote son fouet tout heureux de cette tendresse gratuite.
Heureusement, Megumi fait revenir Becky sur ses lauriers. Le sujet de Maya fait sourire doucement la noble qui pose à terre son Gruikui qui est désireux de faire la connaissance de la ravissante Ectoplasma. « Bien sûr, je connais la chipie. » répond avec douceur la duchesse qui range soigneusement la cuillère dans la tasse vide où se trouvait son thé Ceylan. « Des garçons ont tenté, de profiter d'elle dans une ruelle en plein milieu de la nuit. » chuchote à voix basse la catcheuse pour éviter que d'autres oreilles entendent la conversation. « Braun et moi-même sommes intervenu pour calmer les ardeurs des agresseurs. » Autant de ne pas préciser à sa charmante amie comment Becky s'est débarrassée des gêneurs. Sa carrière professionnelle de lutteuse est un simple indice.
Posant l'un de ses coudes sur la table pour caler son menton contre sa propre main, Becky Caledonia Panabaker se noie légèrement dans le rouge sang des yeux de la gothique. Elle repense par la suite aux déclarations de Maya, que cette dernière était amoureuse de Megumi. A-t-elle donc réussi à déclarer sa flamme ? Mais oui ! Quelle cruche qu'est Becky d'avoir presque oublié que Megumi semblait être en couple avec une femme aimant à la fois la gothique et une autre. Dans tous les cas, l'albinos ne va pas interférer entre les deux. « Oh ? Tu es amoureuse de cette princesse de conte de fées ? C'est plutôt bizarre pour une princesse ténébreuse que tu es. » glousse d'amusement Panabaker en recroisant ses bras sous sa poitrine généreuse. « Donc Maya entretient une relation amoureuse avec deux femmes ? C'est plutôt...étonnant...surprenant même. » avoue Becky en se massant le menton tout en revoyant une Maya toute timide qui avait trop peur de déclarer sa flamme à Megumi…
La fumeuse soupire par un geste de déception. Elle ne digère toujours pas cette fameuse relation. Pour Becky, une relation à trois n'est pas de l'amour mais juste une sorte de jeu. Si Maya se contente de deux femmes c'est peut-être qu'elle n'est pas satisfaite. The Queen remue négativement la tête, chassant sa vision d'une relation sous forme de triangle. C'est incompréhensible pour Becky de trouver une source d'amour là-dedans. Devoir par exemple partager sa femme avec une autre ce n’est pas possible, c'est hors de question. Becky ne serait pas consentante. « Megumi, je ne te comprends pas vraiment. Comment peux-tu accepter une relation de ce genre ? Je peux bien entendu comprendre ta jalousie et je serais pareil que toi... »
Elle retire son gant en mordant le bout du tissu blanc puis libère sa main de cette protection contre le soleil. Doucement sa main se pose sur celle de son amie. « Ça m'inquiète tout ça. Tu en as parlé à Maya ? »
Ah les hasards... Je détestais cela. Le fait que je fusse magnifique naturellement n'était pas le fruit du hasard, j'étais la beauté de ma mère amplifiée, tout avait une logique. Vous n'aviez pas par hasard de l'argent, vous n'étiez pas par hasard laid, vous n'étiez pas par hasard en prison, et je passais divers exemples tous convaincants les uns comme les autres.
« Eh bien, surprenant. Mais c'est une surprise, je pense. Cela me surprend aussi d'aimer une femme aux mœurs si féeriques. Néanmoins, c'est réel et j'en suis sûre, Becky. »
Et voici un énième contact avec une amie proche, dont j'appréciais sans la moindre arrière-pensée. Mon regard ne quittait pas le sien, même si son corps pouvait attirer certaines convoitises, elle était mon amie sincère et je ne me rabaisserai jamais à cela. Je lui souris légèrement, même si le sujet n'était pas joyeux. Je haussai légèrement les épaules.
« Je pense avoir réagi à la hâte, et je regrette amèrement. Donc je pense lui parler, oui. J'aimerais discuter qu'avec ELLE mais l'autre sera là. De toute façon, et comme d'habitude, tu seras prévenue et nous ferons nos ragots habituels. »
Dis-je dans un petit rire.
« Bien, bien... comptons-nous faire notre shopping, Becky ? J'adore discuter avec toi mais j'apprécierais faire ce pour quoi nous sommes ici. »
Réagir à la hâte, c'est une réponse qui fait cense sur cette relation de triangle amoureux. Après tout, sa chère et tendre Megumi est avant tout une jeune femme très intelligente. Tomber dans des pièges grossiers ne doit pas être monnaie courante chez elle. Cela dit, l'amour est certes bienfaiteur mais peut rendre aveugles des individus de toutes sortes. Que ce soit des idiots ou des intelligents. Donc, il est fort possible que Kurotsuki ait décidé d'emprunter un chemin de convoitise, d'amour en découvrant ce trésor qu'est Maya Wayne. « Ah parce que Maya sortait déjà avec l'autre demoiselle avant de déclarer sa flamme pour toi ? » s'étonne subitement Becky qui cogite sur ce petit détail. « Quand je l'ai rencontré, la chipie ne me parlait que de toi et pas d'une autre. Cette Wayne change vite d'opinion. Moi qui la voyais être une demoiselle tout innocente. »
Elle glousse par la suite lorsque Megumi lui assure que la duchesse sera prévenue pour d'éventuels ragots à propos des nouvelles de sa relation amoureuse. Rire sous le nez des gens n'est pas spécialement le truc de Panabaker mais bizarrement avec Megumi ça passe. Elle a une sorte de pouvoir qui arrive à changer les principes de la noble. Sûrement à cause de son joli visage, de son regard de braise, de sa voix agréable à entendre. Franchement, si Becky était célibataire, elle aurait tenté sa chance de séduire cette demoiselle. La luxure, l’un des sept péchés capitaux qui épouse un peu trop la cowgirl depuis plusieurs années...
Se levant de sa chaise, elle paye l'addition pour son thé ainsi que pour la boisson de son amie. Puis, son Gruikui revient dans sa Luxe Ball pour l'inciter à prendre du repos au vu d'un prochain entraînement. Bien entendu, après avoir donné l'argent au serveur, ce dernier ne gaspille pas sa salive pour la somme manquante à propos du deuxième thé de Becky. La maladresse de ce dernier sera automatiquement retransmise sur sa paye du mois. D'ailleurs, mieux vaut pas que l'individu rajoute une couche sur le précédent désastre. Rien ne peut mettre en rogne la duchesse Panabaker lorsqu'on ose perturber la dégustation de son thé. « Mais avec joie, ma chère et tendre Megumi. Il paraît qu'une nouvelle marque de vêtements très coûteuse semble être enfin disponible à Lumiris. Dont des ravissantes robes qui en feraient jalouser les dames d'aujourd'hui qui n’ont pas les moyens. »
Nemerya doit sûrement avoir plusieurs magasins détenant ce genre d'habits. Après tout, il s'agit de la plus grande ville de cette île. On y trouve généralement de tout si on n’est pas difficile à ce sujet. Plaçant son ombrelle à un endroit parfait en hauteur pour se cacher du soleil, Becky fait sortir Braun, son Pandespiègle qui automatiquement place non pas une cigarette entre ses lèvres mais sa petite feuille. Il réajuste son chapeau de cowboy puis lance un sourire en coin à sa maîtresse Becky. « Inutile de te le faire présenter, il me semble que tu as déjà vu Braun à notre première rencontre. » dit-elle à la gothique tout en donnant une lettre à son Pokémon. Pas un seul mot est transmis au Pandespiègle car son adorable lutteur sait déjà où il doit se rendre. Rapidement, la petite boule de poils disparaît en saluant au passage Megumi et sa Ectoplasma.
Très vite, le radar de la noble repère une boutique de luxe. Elle y entre tout en saluant convenablement le vendeur du magasin qui doit être un stagiaire au vu de son jeune âge. Le propriétaire des lieux est peut-être absent pour une petite durée ce qui fait ricaner sournoisement l’albinos dans son esprit. La duchesse Panabaker se perd dans les rayons, caressant du bout de ses doigts osseux le tissu, la matière des robes accrochées à des cintres qui s’offrent à elle. Celle qui est en noir enfilé par un mannequin attire sa convoitise. Le tissu est doux, chaud, et également très léger. Serait-ce de la vigogne ? Un sourire en coin déforme les lèvres envoûtantes de la Reine du Ring. « Que penses-tu de cette robe, Megumi ? » demande l’albinos en montrant de son index le vêtement qui détient une somme exorbitante. « As-tu déjà trouvé ton bonheur dans ce magasin ? »
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Megumi Kurotsuki
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Une histoire bien compliquée qui pourrait finir en roman ou en film niais.
Un dont je ne prêterais pas mon nom ni ma personne car j'en vomirais.
Je remerciai mon amie chère pour avoir payé avant de regarder le Pandespiègle.
« Oui je vois et me rappelle, il n'a pas changé. Coucou à toi. »
Joka sortit juste le haut de sa tête du sol pour regarder le petit pokémon panda en ricanant, je secouai le doigt négativement.
« Joka. »
Elle repartit dans le sol et je suivis Becky. Regardant les magasins et la plèbe, je souris à la boutique de luxe, je saluai brièvement le stagiaire -pourquoi était-ce un homme ?-, je regardai quelques vêtements.
Mon regard finit sur la robe montrée par mon amie avant de foncer et regarder avec un petit sourire.
« Admirable, soyeux, magnifique... »
Je caressai délicatement le tissu en étant pensive avant de tourner la tête, avoir des étoiles plein les yeux. J'accélérai le bas pour sortir une robe à dos nu dans des tons bien évidemment noirs, deux roses rouges aux épaules avec des manches en froufrou qui étaient en dentelle.
« Regarde ça, elle est géniale ! »
Tout comme le prix mais ça, je ne regardais pas.
« Mais toi tu n'as rien trouvé ? Ou alors la robe que tu m'as montrée te plaisait ? »
La duchesse Panabaker demande à sa charmante amie ce qu’elle en pense de la robe qui vient d’attiser l’amour, la convoitise, la rêverie de la noble. Cette magnifique et somptueuse robe sombre, de couleur noire pourrait parfaitement convenir à la garde-robe de l’albinos. Seulement, pourra-t-elle la mettre un jour ? Elle qui préfère les pantalons moulants pour mieux se déplacer ? Les robes ont toujours été un calvaire pour le garçon manqué qu’est Becky Caledonia Panabaker. Disons que lorsqu’elle se battait à l’école, ses vêtements de demoiselle étaient constamment dégradés. Alors, ses parents dont surtout sa mère ont eu l’idée de lui faire essayer des pantalons. La meilleure solution pour une rebelle. C’est ainsi, que si les gens avaient de la difficulté à reconnaître les jumelles Danvers qui est Caledonia et Cornelia, le style vestimentaire leur permettait désormais de différencier les deux dernières de cette famille de bourgeois. Becky ressemblera toujours à un garçon manqué et son adorable jumelle se rapprochera d’une princesse. Donc, au moment où Megumi teste la texture de la robe, elle se dit intérieurement que ce vêtement correspondrait finalement plus à la gothique. « Normal, je reconnaîtrais de la vigogne par un simple regard ma chère amie. » répond avec fierté l’albinos qui décide de se tourner sur d’autres rayons du magasin.
Pour le moment, rien d’autre n’arrive à attiser la curiosité de la cowgirl. Même si parfois elle jette un rapide coup d’œil sur des pantalons voire même des jupes, rien du tout ne l’intéresse. Sûrement le mauvais rayon, peut-être que le deuxième sera plus enrichissant. Silencieuse, l’héritière de la famille Danvers parcourt la deuxième rangée de vêtements qui offre cette fois beaucoup plus de choix. Ses phalanges dont ses ongles sont imprégnés d’un verni noir attrapent un long manteau rose détenant une fourrure blanche. Le tissu est le même que pour la robe de tout à l’heure. Décidant d’essayer le vêtement et de se regarder dans un miroir, elle ajoute un chapeau non loin de sa position pour parfaire le tout. Son père serait ravi de la voir avec cet accoutrement la faisant ressembler vraiment à une duchesse. Honnêtement le rose n’est pas sa tasse de thé en matière de couleur mais ce manteau est littéralement un confort. Parfait pour empêcher les rayons du soleil d’assassiner sa pauvre peau fragile. Maudite maladie de l’albinisme…
Son attention est par la suite détournée par la radieuse et resplendissante voix de sa chère Megumi. Ses billes rubis tombent et remontent pour fixer en détail le vêtement tenu par la gothique. Une robe à dos nu dans des tons noirs, deux roses rouges aux épaules avec des manches en froufrou sous forme de dentelle. « Elle est magnifique. » s’estomaque la femme détenant des cheveux couleur neige. « Nom d’Arceus, tu seras une véritable déesse en portant cette robe ma chère. » Elle se rapproche pour toucher, palper le tissu. Encore et toujours de la vigogne, ce qui explique le prix ahurissant. « Si elle te plaît, laisse-moi te l’acheter. » dit-elle d’un sourire malicieux en portant légèrement son regard sur le pauvre vendeur. « Je suis passée maîtresse du scandale en vivant désormais une vie de couple avec ma femme. » chuchote à voix basse la duchesse qui compte bien entendu faire baisser le prix de l’article de Megumi en faisant chanter le stagiaire. Disons que le propriétaire des lieux n’est pas très apprécié par la noble. Si la stagiaire perd son lieu de stage, l’albinos s’arrangera en douce pour lui en trouver un mieux, par compensation bien évidemment.
« Oh ? Moi tu sais les robes, elles ne font pas long feu sur ma peau. » reprend Becky en s’avançant en direction du comptoir tout en dévoilant un sourire extrêmement charmeur au jeune stagiaire. « Je préfère les pantalons, c’est plus pratique. » Doucement, elle présente la robe de Megumi ainsi que le manteau et le chapeau de tout à l’heure. « Pouvez-vous me les garder de côté ? Je n’ai malheureusement pas fini de faire le tour du magasin ? » Elle lui fait un clin d’œil, faisant alors rougir les pommettes du stagiaire qui hoche positivement la tête à la question de la cantatrice. « Merci, vous êtes adorable. » ajoute Becky en revenant vers son amie. « Tu as trouvé d’autres trésors ? »
Becky attrape subitement un maillot de bain à deux pièces de couleur noire détenant des roses cousus par-dessus. Le design est très sympathique, original. « Oh ? Un article dont je ne pourrais jamais profiter. Peut-être que cet accoutrement t’irait comme un gant pour la plage ? Quand penses-tu ? »
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Megumi Kurotsuki
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J'aimerais savoir ce que pensait ce jeune stagiaire, surtout que nous comptions ne pas nous laisser faire. Que ceux qui osassent nous confronter, fussent tués par Arceus.
« Tu es sincère ? Non, je ne peux accepter, Becky. »
Non pas qu'elle n'eût pas l'argent -elle était même assurément plus riche que moi sans l'ombre d'un doute-, mais elle n'avait pas un bas-rang dans mon entourage, une connaissance, je m'en moquais, mais pas une amie chère. Je serais capable de le faire pour elle, oui...
Je secouai la tête pour lui dire non. Au pire, nous allions voir à la fin.
Hormis si elle me proposait de se battre, je perdrais lamentablement sans la moindre résistance. Je comptais sur mes arguments destructeurs et mes pokémons, pas mes muscles.
Nous avions un très mauvais caractère, elle et moi. Et c'était aussi perturbant de faire attention quelques fois à nos mots, car si l'une lançait des piques à l'autre, ça empirait, etc, etc...
Je hochai la tête, elle n'aimait pas les robes, je ne l'avais jamais vue en fait avec une robe mais ne savait-on jamais ? Quoi que, moi, vous ne me verriez jamais avec un pantalon, plutôt mourir dans un cauchemar éternel de Darkrai que porter une telle horreur.
« Je ne sais pas comment tu fais, ironiquement. Ce tissu collé à ta peau, grrr, inappréciable... »
Elle partit vers le stagiaire, je regardais les rayons. Je ne détournais pas mon regard en répondant :
« Pas grand chose. Il me faut des choses qui sautent aux yeux, des choses qui me font apprécier dès le premier regard. Pas juste un "coup de coeur", c'est bien plus... »
Je soupirai légèrement avant de regarder le maillot de bain, la bouche en o avant de le prendre et hocher la tête.
« Couleur noire, des roses magnifiques. Oui, tu peux m'avoir avec ça. »
Je ricanai en faisant signe à notre larbin de service pour lui donner.
« Gardez cela aussi. »
Sauf que comparé à elle, je ne serai pas aussi polie.
« Tu es tellement en cage pour me préciser que tu ne pourras jamais profiter d'un maillot de bain ? Ou alors c'est un monokini qui t'est autorisé ? Te voir aussi libre de tes paroles mais emprisonnée physiquement, ça me débecte. »
Dis-je sincèrement et froidement, une grimace d'irritation visible.
Bien entendu que Becky est sincère en voulant acheter les vêtements de la gothique. Les Danvers ont toujours eu le cœur généreux, offrant toujours plus de cadeaux à autrui plutôt que d'en recevoir. Par exemple, prenons le cas de Cornelia Danvers, la sœur jumelle de Becky. Cette dernière est littéralement la plus têtue sur ce genre de sujet. Elle arrive toujours à donner des cadeaux, que ce soit de payer un bien coûteux voire même rendre un très grand service. Corny, c'est ce bout de femme qui a un cœur gros comme sa main. Ce n'est pas pour rien qu'elle représente le trésor de la famille. Alors oui, Becky aime offrir de choses mais pas à n'importe qui. Megumi par exemple est une exception. La Duchesse serait même prête à lui offrir un bien plus coûteux que des fringues chics. « Tu n'as pas le choix, Princesse gothique. » répond avec fermeté l'albinos. « Tu perdras ce combat si tu décides de vouloir me tenir tête. » rétorque The Queen en croisant ses bras qui font ressortir légèrement les muscles de ses avant-bras.
Une fois revenue vers sa très chère amie après avoir déposé des vêtements au comptoir, la cowgirl glousse d'amusement sur la remarque de Kurotsuki à propos des pantalons. Alors, sans gêne, ses phalanges osseuses caressent l'une de ses cuisses pour s'arrêter sur une des deux rondeurs de son postérieur. « C'est pratique pour draguer. Mais l'idéal c'est que j'arrive mieux à courir avec un pantalon plutôt qu'une robe. » explique Becky qui venait par la suite de montrer le maillot de bain à deux pièces de couleur noire détenant des roses cousus par-dessus. L'albinos proposait cet article à Megumi, prenant limite la place de la vendeuse qui tentait de convaincre un client en l'occurrence Kurotsuki d'acheter.
Ses lèvres bien fournies en rouge à lèvres étirent son visage, créant ainsi des rides très légères. Megumi semble être conquise, si bien qu'elle dérobe des mains le maillot de bain afin de l'ajouter à la liste des achats pour ce magasin. Il va sans dire que la gothique sera extrêmement séduisante avec ses deux pièces de tissus, si bien que Panabaker pourrait tomber sous le charme de cette beauté. Maya a du goût pour trouver les perles rares.
Captivée par un vêtement qui se trouvait être bien caché parmi des morceaux de tissus immondes à en vomir, Becky ressort un blouson en cuir noir. Nom d'Arceus, cet article est mal rangé mais ce bout de cuir en jette. Bien formé pour adoucir l'allure d'une femme, ajouté d'un style gothique fort appréciable, de plusieurs éléments décoratifs en argent qui sont sous forme de plusieurs petits carrés, Becky est conquise. Elle essaye donc l'article et se regarde dans le miroir, virant de gauche, à droite, puis de dos.
« Tu n'y es pas princesse. » répond Becky à propos du sujet qu'elle ne peut malheureusement pas se trimballer en maillot de bain. « Je suis atteinte de la maladie de l'albinisme. » dit-elle en soufflant sur une mèche de neige qui gênait son œil gauche. « Je ne supporte pas les rayons du soleil, la chaleur, l'été. Même avec de la crème solaire je crame. Sans oublier que je vois pas parfaitement, et mieux vaut que t'épargnes les autres soucis, ma chère. » fermant la fermeture éclair de sa nouvelle veste, elle s'oriente vers Megumi. « Tu en penses quoi ? Moi je l'aime bien. Pour une fois qu'un vêtement de ce genre me confond pas avec un homme. Ce sera ma nouvelle veste de moto. Plus qu'à coudre le logo du gang derrière le dos et se sera parfait. »
Retirant le bien qui ne lui appartient pas encore, la duchesse retourne en caisse pour y laisser l'article et sortir sa carte de crédit. Elle attend que sa chère amie est terminée tout en magouillant -à la manière d'une tricheuse professionnelle de poker- le prix des différents habits sur le buffet. « Allons beau gosse. Tu peux bien me faire une remise de 80%. Entre nous, ton patron t'exploite et te forme pas. Je connais un bon endroit pour un stagiaire comme toi. Alors ? Deal ? » marchande-t-elle en posant son coude contre le comptoir et effectuant les yeux doux à sa proie.
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Megumi Kurotsuki
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« Je serais du genre à te tenir tête, ma belle Blanche... »
Ce surnom n'était pas à but caricatural ou sarcastique, juste que je mettais en avant sa chevelure nacrée. Je l'appréciais, elle et sa chevelure. Je continuai alors :
« … néanmoins, en combat singulier et physique, et même si j'avais une arme et de l'avance, je ne ferais pas le poids et tu me maîtriserais en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. »
Je me laissais faire, notre facilité tactile n'était en rien gênante, sauf pour les plus prudes. Et sans grande surprise, elle le prit aussi et je roulai des yeux. Insupportable, et je n'avais pas mon mot à dire. Cela aussi, me débectait. Elle abusait de sa seule et unique puissance contre moi.
« Je me demande de quels soucis cela touche... certainement intimes si tu ne souhaites pas en parler aussi ouvertement. C'est tout à fait dans ton style, ma Jolie. Je ne peux qu'apprécier, surtout que comme tu dis, on voit ton côté féminin et non pas un côté malheureusement masculin. »
J'entrelaçai mes doigts entre eux en la regardant avec un sourire, la dévorant presque légèrement du regard. C'était une femme ravissante qui savait se mettre en avant et prendre soin d'elle. Quelle femme parfaite...
Je fis un dernier tour mais je n'achetais pas pour acheter, j'achetais des coups de cœur comme j'avais dit. L'argent n'était pas un souci, loin de là, je ne dépensais pas à tue-tête SAUF si les choses en question étaient trop bien !
Puis je me dis que je tergiversais seule, alors autant que je rejoignisse mon amie au plus vite, je vis le jeune homme, un peu désemparé, acceptait. Qu'avait accepté cet être inférieur ? Le sourire de ma Blanche voulait tout dire, elle devait avoir négocié pour avoir un article à prendre en moins ou une réduction. Je m'approchai alors.
« Si tu peux apporter le malheur à la race masculine, fais. »
Je dévisageai l'homme avant de prendre les sacs qui contenaient nos affaires et sortir de ces lieux. Je regardai autour.
« Tu m'as offert la boisson chaude, et si je t'offrais la boisson froide ? Accepte, et ne mets pas sur le tapis ta force naturelle, je te prie. »
Je plissai le regard vers elle avant de continuer ma route vers un petit stand de smoothies tenu merveilleusement par une femme -c'était peut-être pour ça que j'avais pris cette décision-.
« Bonjour à vous. Deux personnes et je payerai, vous refusez toute monnaie venant d'elle. »
Insistai-je en regardant les deux femmes avant de m'installer, la jeune femme nous montra les différents smoothies écrits à la craie sur une grande ardoise. Une écriture agréable à lire, fluide, légèrement courbée.
Embarrassé, c'est le mot qui figure sur le visage du jeune stagiaire se trouvant derrière la caisse. Des gouttes de sueurs froides perlaient le long de sa tempe pendant que ses pouces tournaient en rond à cause de l'atmosphère oppressante que dégageait la duchesse Panabaker. Elle lui tendait au sens figuré, sa main pour une promesse d'un job bien meilleur. C'était une vérité et non un mensonge. Au diable le fait que ce soit un jeune homme. Ce dernier semble inoffensif et ne figure pas sur la liste des salopards comme le père de sa fille Ruby. C'est donc d'un sourire encore plus charmeur que l'albinos tente d'hypnotiser voire même de charmer sa proie pour avoir son dû. Le fait que le regard du stagiaire s'abaisse furtivement en direction d'une zone bien précise signale à la noble que la partie est gagnée.
Les notes de la gothique s'ajoutent par la suite dans le petit jeu de la lutteuse. D'ailleurs, cela donne un sourire amusé à Becky. Pourquoi cela n'étonne guère la femme mariée sur la remarque de Megumi. Qu'elle encourage la cowgirl à apporter le malheur à la race masculine. Franchement, si Becky vivrait une autre vie, Megumi serait une candidate parfaite pour être sa promise. Il est évident que cette princesse ténébreuse regorge d'un charme effroyable. Ce serait mentir que de dire que Becky n'a jamais imaginé une vie en couple à ses côtés. Seulement, cette petite Terre a donné naissance à une femme dépassant les espérances de l'héritière des Danvers. Sa vie n'est désormais plus la même en tant qu'épouse de la ravissante Opale Panabaker. C'est elle et elle seule qui a réussi à sortir Becky du gouffre, à l'empêcher d'appuyer sur la détente, à lui ouvrir les yeux et surtout de lui accorder une seconde chance de connaître le véritable amour.
Le soupir du stagiaire sort Becky de ses esprits, de sa rêverie centrée sur sa femme. Elle émerge à la réalité et se demande déjà de quoi elle souhaitait marchander avec le vendeur. D'un ton gêné, le jeune homme décide de céder aux caprices de la duchesse en accordant une remise de quatre-vingts pourcents. Une affaire en or, des économies en plus. Tant pis si Becky sera chassée de ce magasin. Ce n'est pas comme-s’il y en a d'autres dans cette ville et dans cette île.
Prenant trois sacs et laissant les deux autres à sa diabolique et ravissante amie, Caledonia après avoir donné un numéro personnel sur un patron appréciable de vente de vêtements pour le stagiaire, sort du magasin en suivant Megumi. « J'accepte volontiers ton offre. » répond la duchesse en attardant son regard rubis sur une boutique de vêtements pour enfants. « Ne te dénigre pas Megumi. Tu es également une femme forte. Par exemple je n'avais jamais rencontré une princesse gothique détenant une haine indomptable à propos des mâles. Mais tu as aussi d'autres qualités te donnant une prestance à ne pas sous-estimer. » avoue de bon cœur l'albinos en esquivant un couple de jeunes qui sont littéralement atteints de la fièvre amoureuse.
Manquant de percuter sa chère amie qui venait de s'arrêter sur le petit stand de smoothies, Becky comprend tout de suite pourquoi Kurotsuki s'est stoppé en particulier dans ce comptoir. Difficile de ne pas remarquer cette séduisante vendeuse qui pourrait faire rougir les pommettes cadavériques du vampire. Haussant ses épaules sur l'insistance de Megumi à payer les boissons froides, Becky s'attarde sur le menu qui propose différents parfums. « Un smoothie à la fraise s'il vous plaît. » dit-elle après avoir longuement hésité avec la framboise. « Dis-moi. Tu ne voulais pas aborder le sujet d'un homme qui te rendait folle de rage ? » demande la curieuse qui repense aux récentes paroles de Megumi au café de tout à l'heure. « Qu'a-t-il fait pour te mettre dans un état pareil ? Oh, ça me fait penser que j'ai rencontré un serveur tout à fait appréciable. Caleb Firestorm. Il est très marrant et surtout un incroyable séducteur...envers les hommes. C'est peut-être pour cette raison que je l'apprécie. » dit-elle d'un ton joueur pour connaître la réaction de la gothique. Va-t-elle montrer ses crocs sur ce personnage car il est un homme ? Ou bien sera-t-elle pacifiste ? N'arrivant pas à garder patience, Becky glousse de moquerie sur ses questions. Il est évident que sa chère Kurotsuki aura un répondant qui plaira aux oreilles de la lutteuse.
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Encore une fois, cela me débectait de la voir discuter et négocier avec cet esprit faible. Pourquoi s'embêtait-elle ? Malheureusement, elle avait été honnête et il aura autre chose à côté, Becky avait bien remarqué que cela m'embêtait au plus haut point. MAIS elle ne m'impliquait pas dedans donc ça allait.
Je demandais un smoothie de myrtilles, j'avais besoin de couleurs sombres pour me bercer.
Je vins m'installer avec mon amie et relevai le regard vers elle, je fronçai promptement les sourcils.
« AH OUI ! Ce Khoren... Et d'où tu apprécies un homme ?! Il a beau être gay, il n'en reste pas moins un homme ! Raaaah, Becky, je ne sais absolument pas comme tu fais. Tu as été déçue par un gen de cette espèce inférieure, je me demande ce qui te passe par la tête. »
Je claquai bruyamment de la langue une fois, attirant quelques têtes en notre direction.
« Khoren. Il dormait dans une forêt, j'avais voulu le surprendre, j'avais réussi, mais un de ses pokémons s'était promené et a contre-carré mes plans. Ensuite, un Leviator nous a attaqué. Je l'ai affronté près du volcan quelques semaines après. Il m'a encore battue. Je ne l'aime pas, je le déteste ; je-le-HAIS ! »
Je serrai fortement un poing en grimaçant.
« Si je le revois, je lui fais ravaler son sourire fier de « Ah ah, tu ne comprends pas, tu ne réussiras pas à me battre », blablabla, je vais lui faire regretter de s'être moqué de Megumi Kurotsuki, la future mannequin numéro un de ce monde ! »
L'atmosphère s'était alourdie, mais la serveuse posa timidement les deux smoothies magnifiquement dressés, s'inclina et partit. J'eus lâché un mince « Merci » tout de même avant d'enrouler ma main autour du verre.
« Bref, quelqu'un de détestable, sans grande surprise étant donné son rang dans le sexe opposé, et je t'enverrai un message quand je l'aurai battu. Saleté. »
Je claquai de la langue, moins bruyamment cette fois, avant de lever un peu mon smoothie.
« À notre sortie entre amies, et à bas ces espèces. »
Je bus une petite gorgée avant de regagner un sourire.
Bien évidemment que Megumi réagit au quart de tour lorsque le sujet de conversation se tourne envers les hommes. Rien que ce mot rend folle de rage celle qui déteste le sexe opposé. Becky ne lui a jamais demandé d’où provient sa haine contre les mâles qui ont pour rôle principal d’engrosser les femmes afin de faire perdurer l’espèce humaine. Ça a bien fonctionné pour l’albinos, qui, en pensant trouver le grand amour, a voulu faire plaisir à son ex en lui offrant un enfant. Au début de la grossesse, le salopard ne disait rien, restant neutre. Becky était idiote durant ses mois de gestation. Elle croyait au miracle en prétendant à elle-même que lorsque l’enfant pointera le bout de son petit nez, son compagnon lui donnerait un sourire bienveillant, heureux, de pouvoir être un père et Becky une mère. Foutaise. Grossière erreur. L’homme s’est barré en laissant seule Becky avec son nouveau-né. Lui donnant gratuitement le sort d’être une mère élevant son enfant sans l’aide du paternel. Si jamais elle revoir cet énergumène, la catcheuse se promet d’enfoncer la face de ce moins que rien dans le mur afin de le salir de son hémoglobine.
Le sujet de conversation se tournait donc sur deux hommes. Le premier se nommant Caleb. Un serveur de bar que la duchesse appréciait grandement. Il se comportait bien différemment des autres. Joie de vivre. Tête sur les épaules. Il est un King portant fièrement son titre de Roi de la Nuit. C’est l’un des rares garçons avec qui l’albinos s’entend bien. Quant à l’autre bleusaille porteuse de l’identité de Khoren, comme le dit si bien Megumi. La lutteuse ne l’a jamais connu. En tout cas, à entendre sa chère amie déballer sa colère contre le concerner, Becky n’a pas vraiment envie de faire sa connaissance. On dirait un véritable rival pour Kurotsuki. Celui qui arrive toujours à avoir le dernier mot dans une confrontation. Ça lui fait penser à ses nombreuses collègues qui tentent désespérément de lui dérober le titre de Reine du Ring. Cette obsession à vouloir toujours avoir le dernier mot, à avoir raison, à être le vainqueur. Les lèvres pulpeuses de Becky ne dévoilent aucun sourire, se contentant d’y former une ligne droite à cause de sa mâchoire refermée.
« Parfois ma chère et tendre Megumi, il y a des exceptions chez les mâles. » dit-elle en claquant ses doigts l’un après l’autre sur la table, impatiente d’avoir ce fameux smoothie à la fraise. « Et puis, je sais pas, j’aurai été célibataire, je n’aurai pas dit non à un match contre lui, juste pour une soirée. » Becky adresse un clin d’œil à la gothique, préférant ne rien rajouter sur sa phrase. « Tu ne sais pas comment je fais ? Normal ma chérie. Toi ton cœur flanche sur les femmes, moi le mien a aimé un homme puis est désormais gardé précieusement par une mannequin blonde aux yeux bleue. J’ai toujours penché sur les deux genres depuis l’enfance. En résumé, tu peux me considérer de folle voilà tout ou plutôt d’une femme qui profite des petits plaisirs de la vie. »
Rejoignant ses mains tout en reposant ses coudes contre la table, son front finit par se poser sur ses paluches jointes. Elle tente d’imaginer ce Khoren, ce dresseur qui a le don de rendre folle de rage sa précieuse princesse gothique. Intérieurement, cela la fait rire en repensant à un dicton : qui s’aime bien se châtie bien. « J’aurai bien voulu t’entraîner contre cet odieux personnage qui te met dans un état pareil mais je pense que tes Pokémons peuvent se passer de mes entraînements. Pourquoi ne tenterais-tu pas de partir à la conquête des arènes afin de pouvoir entraîner ton équipe contre ton…rival ? » Elle hausse ses épaules après avoir posé sa question puis sourit grandement en découvrant la serveuse avec les smoothies. Enfin ! Son estomac va pouvoir se délecter de cette prodigieuse merveille. « Tu veux être mannequin numéro un ? Tu vas devoir dépasser certaines personnes alors. Maya n’exerce-t-elle pas ce métier ? Oh ! Savais-tu que ma chère épouse est également une ravissante mannequin. Tu vas devoir la dépasser si tu souhaites accomplir ton objectif. » Elle glousse d’amusement pour par la suite aspirer sa boisson par le biais de sa paille rose et blanche. Le goût est littéralement une tuerie, faisant limite monter Becky au septième ciel. Nom d’Arceus, c’est donc cela un smoothie ? « Oups pardon ! » s’excuse la noble qui oublie les bonnes manières qui sont de trinquer avant de boire. Son verre s’entrechoque donc contre celui de la mannequin. « À notre sortie entre amies et à la future mannequin numéro un de ce monde. » Une autre gorgée, puis une deuxième plus tard une troisième et voilà que son corps chaud devient un glaçon par la froideur de ce Graal. Soudainement, le plaisir disparaît par la sonnerie de son téléphone. Une musique et pas n’importe laquelle qui retentit depuis son mobile. Stars in the Night, sa mélodie d’entrée en scène avant de débuter un match de catch.
Saisissant l’objet électronique sous réseau, elle décroche pour y entendre la voix de la nourrice de sa fille. Visiblement, Ruby fait encore des bêtises et un soupire très long est évacué des poumons de la fumeuse. Encore une fois, Becky va devoir changer de nourrice à cause du comportement dominant de sa furie qui se bagarre contre les autres gosses. Après de longues minutes, sans y émettre le moindre mot, Becky raccroche en y marmonnant diverses insultes pas jolies à entendre contre la nourrice. Déverrouillant sa Luxe Ball, elle libère Braun, son Pandespiègle qui avait été rappelé en chemin avant de faire le shopping. Sa maîtresse lui confie une enveloppe détenant une liasse de billets ainsi qu’un double de clés de son appartement. « Va donner ça à la nourrice et ramène Ruby à l’appartement. Je te charge de la surveiller jusqu’à mon retour, mon petit champion. » Effectuant un check avec son panda, le Pokémon disparaît au pas de course. « Je te prie de bien vouloir recevoir mes excuses ma chère princesse, ma fille fait encore des siennes. Je vais devoir changer de nourrice pour la troisième fois de cette année… Elle a encore frappé des gosses pour je ne sais quelle raison. Ruby ressemble un peu trop à moi… »
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