Il en faut beaucoup pour te faire déprimer, tu es normalement assez joyeuse et relativement résistante au stress et à la morosité. Mais quand ça arrive, c’est assez violent, ça dure, et ça touche énormément tes pokemons. Surtout Macha qui est extrêmement attachée à toi et plus perceptive qu’elle en a l’air.

Quelle est la cause de tout ceci ? Ama est partie. Et pas partie, elle va revenir rapidement. Non. Partie, genre parti de la région, et ce pendant un petit temps. Sinon, pourquoi Xion - qui a toujours été un peu présente - est de plus en plus proche ? À ce rythme-là, on peut presque dire qu’elle t’appartient. Ce qui est un problème.

Problème qui te fait déprimer. Parce que tu te sens terriblement coupable. C'est de ta faute. C'est sur. La boucle est bouclée.

En fait, non, il reste un autre problème.

Parce qu’il faut bien une raison pour son départ. Enfin, autre que ton erreur.

Et quelle meilleure coupable que ta petite amie trop violente et possessive ? Qui a déjà eu quelques différends avec Ama ? Non, ça n’est pas son genre. Plus sérieusement, tu espères vraiment, vraiment, VRAIMENT qu’elle n’a rien fait. Ça te rendrait encore plus triste. Déjà que tu es en déprime alors que tu es chez elle.

"J’ai une question ?"

Tu ne devrais pas la poser. Tu ne devrais paaaaaaasssssssss.

"Je crois qu’Ama est partie de la région, tu as une idée de pourquoi ?"

Tu as la gorge nouée juste en prononçant son nom. C’est un peu ridicule, mais tu es vraiment triste.

Je chantonnai en regardant sécher mon vernis à ongles soigneusement mis. J'avais invité Maya pour que nous profitions toutes les deux. Ces derniers temps, avec nos tâches professionnelles et nos passe-temps, nous n'avions pas pris le temps de se voir SANS se disputer.

Sauf que...

« Mh ? »

Souvent, cette question annonçait une suite désagréable.

Oh, dans le mille.

« Sérieusement ? »

Je ris légèrement en remuant légèrement mes doigts, et j'avais déposé mes deux bagues-griffes bien sûr.

« Je ne sais pas mais ce n'est pas plus mal. Tu connais mon avis sur elle, je ne vais pas être hypocrite. Malheureusement, je sais que cela te touche plus donc je ne vais pas remuer le couteau dans la plaie. »

Je haussai les épaules, je pourrais la réconforter... mais le vernis n'était pas encore tout à fait sec. Peut-être après.

Mes pokémons n'étaient pas à côté, ils devaient faire leur vie. C'était magnifique et mieux à la fois.

Sauf Joka. Elle était là et partout à la fois celle-là.

Tu fais la grimace en réponse à sa première remarque. Quand tu es dans cet état, il faut être compréhensif et t’accompagner. Te répondre sur un tel ton et d’une telle manière ça risque de vite te faire partir en sucette.

"Bien sûr que je suis sérieuse !"

Tu sonnes un peu désespérée alors qu’elle rit comme une méchante de film qui vient d’apprendre que sa rivale s’est fait éliminer.

"Meme ! Ça n’est pas "pas plus mal" du tout et ça m’inquiète !"

Mais est-ce qu’elle peut vraiment comprendre ça. Ou faire l’effort de faire semblant, au minimum ? Pas sur.

"Dis-moi que tu ne lui as rien fait. Je ne t’accuse pas, mais je sais que tu peux être… possessive."

Très possessive. Trop possessive. Mais là, tu cherches simplement à être rassurée alors que tu te rapproches d’elle, cherchant un peu de contact physique. Tu vas finir par croire que ses putains d’ongles passent avant toi…

Je grimaçai, elle avait haussé le ton.

J'avais apparemment fait quelque chose qui l'avait irritée, ou justement, je n'avais pas fait quelque chose.

Je remuai encore mes ongles en la regardant, l'enlaçant de mes bras en faisant attention à mes ongles qui allaient finir par sécher.

« Je suis possessive car je t'aime et je refuse que quelqu'un t'ait. Tu le sais, et c'est aussi simple que ça. Enfin, tu as déjà vu et eu la preuve. »

Ma voix avait été un peu plus froide sur ma dernière élocution.

« Je jure solennellement que je ne lui ai rien fait. Je l'ai rencontrée, mais pas de dégât physique, je te le promets ma petite princesse gothique. »

Je lui souris, sincère. Je ne voyais pas le mal, et je disais la vérité.

Le message a fini par passer. Avec difficulté, mais le social et les sentiments ne sont pas vraiment les points forts de ton aimée. Loin de là. Et être prise dans ses bras avec attention, ça te fait du bien et ça te calme un peu. Tu en as bien besoin, d’amour.

"Oui enfin je n’appartiens à personne, tu connais moins point de vue à ce sujet."

Tu es une rebelle libre comme l’air, c’est bien connu. C’est plus que tu n’aimes pas du tout cette idée d’appartenance, peu importe son sens. Megumi ne t’appartient pas, c’est plus une blague qu’autre chose.

"Mais je comprends. Mais je n’aime n’aime tout de même pas quand tu es trop possessive. Tu deviens colérique et agressive."

Et tu n’aimes pas voir ça. Ça te blesse un peu, indirectement, et c’est pire contre les personnes qui ont déclenché sans le vouloir une véritable haine parce qu’ils ont “osé te parler”.

"Tu l’as rencontré, mais tu ne lui as rien fait ?"

Elle ment. Tu n’y crois pas qu’une seule seconde.

"Tu l’as menacé ? Tu l’as attaqué ? Tu l’as tué ?"

Tu espères que tu exagères. Tu as tellement peur d’entendre la réponse que tu en trembles.

"Je veux la vérité Megumi. Je veux que tu me racontes tout. Pourquoi tu l’as revu, et qu’est ce que tu lui as fait."

Oui, c’est un interrogatoire.

"Et ne dis pas que j’exagère, car tu poses les mêmes questions quand je vais voir une amie."

Tu es toujours dans ses bras, toujours en pleurs, mais tu es tout de même en colère. Pour une fois, c’est toi la plus dangereuse du duo.

Bien sûr qu'elle ne pouvait pas juste acquiescer et dire « Oui je suis à toi, Megumi ». Mais elle l'était. Je ne la tenais pas en laisse, ou je ne l'enfermais pas dans une cage, mais je refusais une autre histoire de trouple.

Oh, j'avais déjà assez subi et hors de question. Avec ce précédent incident, elle avait dû comprendre.

« Je ne lui ai rien fait, je te l'ai dit. »

Et là, les questions que je ne voulais pas entendre, j'avais juré de ne pas mentir, car un couple avec des mensonges embellis, ça ne servait à rien.

« Tu es perspicace, et tu as déjà sorti tous les contre-arguments que je pouvais dire. Tu es bien ma petite gothique chérie. »

Je souris sadiquement, entre la fierté, l'amusement, et la colère. Dure expression, vraiment.

« Tu veux la vérité totale ? Aucun souci, mais ne m'en veux pas sur mes paroles et mots. Je l'ai traquée, enfin, Joka l'a traquée. Quand elle l'a enfin trouvée, nous l'avons suivie jusqu'au volcan où je l'ai attaquée. Enfin, mes pokémons ont attaqué. Je n'ai personnellement rien fait. Mais elle a du répondant et n'a subi aucune blessure ; RIEN. Comme je l'ai promis. Mais je l'ai menacée, oui, de ne rien tenter. Je l'ai attaquée avec mes pokémons, oui. J'avais même eu l'ascendant mais elle a abandonné pour me répéter que j'étais la grande gagnante et que je n'avais pas à faire cela. Je crois qu'elle a sous-entendu que de toute façon, elle n'avait pas sa place ici, sur Lumiris. Et tu m'apprends qu'elle est partie donc elle tient ses paroles. »

Je soupirai. J'allais me préparer à des affres inimaginables, désormais.

En soi, tu as raison de douter d’elle et de ne pas te laisser faire (pas forcément dans cet ordre).

"Il va falloir plus que ça pour prouver ta bonne parole."

Il n’est même pas la peine de parler d’innocence, tout le monde sait qu’elle est coupable sans l’ombre d’un doute.

D’ailleurs, elle l’admet elle-même.

"Ne tente pas de me distraire avec de belles paroles car ça ne va pas marcher. Je ne suis pas stupide Megumi."

Du moins, pas aussi stupide.

Et finalement, tu aurais préféré ne pas entendre la suite. Digérer tout ceci n’est pas facile. En fait, tu ne le digères pas. Tu la lâches, entre le choc, la surprise et le dégout, tu ne sais pas quel est le pire. Au fond, tu te doutais qu’elle pouvait faire de telles choses, mais tu te voilais la face. Tu ne voulais pas admettre qu’elle le réaliserait.

"Je... je vois..."

Ta voix tremblante n’est que le calme avant la tempête.

"Je ne sais même pas quoi penser de tout ça Megumi."

Tu sembles un peu perdu. Il faut que tu finisses de tout analyser.

"Ma petite amie à simplement voulu tuer mon ex. Non, franchement, tout le monde fait ça."

Au moins Ama s’en est tirée plus ou moins indemne, - et surtout, vivante - ce qui est une bonne nouvelle. Là, tu souhaites presque que Megumi ait fini à l’hôpital. Ça lui aurait appris la leçon.

"Et elle aurait sa place sur Lumiris si tu ne t’amusais pas à la traquer pour la virer de la."

Tu bougonnes. Tu es vraiment en colère.

"Tu gagnes quoi avec ça ? Tu espères quoi comme réaction de ma part ? Parce que si c’est une preuve d’amour, ça n’en est pas une."

Ça te semble pourtant tellement logique.

"Ou alors je fais pareil ? Je vais voir Becky et je demande à Macha de la faire disparaitre sous simple prétexte qu’elle t’a parlé ? Et je recommence avec toutes tes amies ? Tu peux réfléchir à ça trente secondes ?"

Pas sur.

"Mais non, madame est trop égoïste pour réaliser ça ! Il n’y a qu’elle qui compte et tant pis pour les autres, même ses amis !"

Ça te donne vraiment cette impression. Mais pour que tu sois aussi blessante, il faut que tu sois vraiment énervée.

"Tu me déçois Megu. Vraiment. J’ai presque honte d’être avec une sorte de gamine qui pense qu’on peut régler tous les problèmes en frappant assez fort. Ou alors c’est ce que tu recherches ?"

Mais tu n’as pas envie de rentrer dans son jeu. Tu en as presque marre, avec une vilaine envie de partir et de ne pas la revoir pendant un petit temps.

Mon regard la suivit, je me tus, le temps que... qu'elle encaissa tout cela ? Ce devait être ça.

Je penchai légèrement la tête sur le côté en la regardant attentivement.

« Elle voulait déjà partir. Et je n'ai pas fait ça pour toi, sinon j'aurais dit "Je t'ai vengée" avec un vaste sourire. Tu penses ce que tu veux de moi et de cet acte. »

Je ricanai légèrement.

« Ta menace avec Becky n'est pas valable et à la fois mignonne. J'ai moi-même peur d'elle, donc si j'apprenais que tu l'avais mise à terre, le monde courrait à sa perte. J'ai peu d'amies, tu risques d'essayer vite pour aussi vite te stopper. »

Je me relevai pour m'étirer légèrement.

« Si j'étais une gamine, si j'étais autant dans une vendetta, je l'aurais tuée ou mise à mes pieds au moment où elle a sonné la reddition car c'était le moment opportun pour cela. Je sais m'arrêter. J'ai juste voulu faire passer la chose clairement. Tu sais éperdument que je suis rancunière, elle a essayé avec moi, elle a regretté. Après ce qu'elle fait de sa vie, je m'en moque. Tu tenais tant à elle malgré tout ? »

Je claquai de la langue, je ne devais pas m'énerver et tomber dans le puits de la colère avec elle. Même si l'eau en débordait assurément.

"Donc tu as fait ca pour toi, ca d’accord, mais pourquoi ? Pour te venger ? Te sentir supérieure ? Ca n’est pas vraiment comme si tu as besoin de ca et tu le sais."

C’est simplement impensable pour toi. Et sa manière de traiter ses amis, ou du moins l’impression qu’elle en donne, te désespère.

"Donc tu es en train de me dire que tu t’en fiche si j’attaque tes amis et qu’ils disparaissent de ta vie. Tu te rend compte de ce que tu dis ?"

Pas sur.

"Comment veut tu que je pense que je suis importante pour toi quand tu donne l’impression que rien ne compte à part toi et peut être tes pokemons. Et encore, ca n’est pas gagné pour eux."

Tu as l’impression de parler à un mur. Quoique le mur te renvois un semblant d’écho, ce qui est presque mieux. PReqsue.

"Faux. Si tu savais t’arrêter, nous n’aurions même pas cette conversation. Tu l’aurai laisser faire sa vie, comme une personne normale, mature et censée."

Ce qu’elle n’est pas.

"Et ne me parle pas de rancune, elle n’a rien fait qui mérite ca. Rien. Point final je ne veux pas d’argumentation à ce niveau la."

Amarelys c’était plié en quatre pour Megumi, tout ca pour rien.

"Je tiens toujours à elle, parce que c’est une amie. Que tu le veuille ou non. Mais visiblement tu ne peux pas comprendre ca. Tout comme maintenant je me demande même si tu es vraiment une amie, car j’ai l’impression que tu t’amuse à menacer tous ceux que j’aime. J’avais des doutes quand je parlais de Kat' et de Camille, maintenant je n’en ai plus."

Si elle l’a fait avec Ama, elle le fera avec les autres. Tu en es certaine.

"Alors je dois penser quoi Megu ? Que c’est normal, que ca va passer, rien de grave ? Que je dois continuer de te considérer comme une reine, te laisser faire n’importe quoi et détruire ma vie ? Ca ne marche pas comme ca Megu."

Tu soupires. Tu pleures à nouveau.

"Ca ne marche pas comme ca..."

Tu es désespérée, tu ne sais plus quoi faire. Le bon sens voudrait que tu partes et que tu ne le revoies plus jamais. Ton amour pour elle l’empêche de faire ca, même s’il est épuisé pour quelque temps. Tu as envie de t’allonger, pleurer et dormir. Pas forcément dans cet ordre.

Je serrai les poings en grognant intérieurement -pas extérieurement car ce serait un argument pour elle de me rabaisser certainement-. Je la regardai en plissant le regard.

« Je n'ai pas d'amis. À part peut-être Dalia et encore. Tu es littéralement la seule personne qui compte à mes yeux. Si je dois piétiner le quelconque obstacle pour que nous soyons tranquilles, je le ferai. »

Je grognai d'énervement, je n'avais pas réussi à me retenir.

« JE FAIS ÇA CAR JE T'AIME ! Si je me moquais de toi, je ne ferais pas tout cela ! Mais apparemment c'est le côté négatif qui est retenu, et ça... ça m'embête au plus haut point ! »

Je grimaçai fortement avant de venir la serrer fortement dans mes bras -de toute façon le vernis avait séché-.

« Je ne veux pas te blesser. Certainement pas physiquement, mais pas mentalement. Je n'ai pas voulu tout ça. Je suis... »

Je me mordis la lèvre inférieure.

« … navrée. Je suis profondément navrée. J'ai peut-être agi par impulsion... »

Je fermai les yeux en la serrant, espérant qu'elle ne me repoussât pas.

"Il faut dire que tu as un sacré caractère. Et que parfois tu n’es pas facile à vivre."

Tu ne le dis pas comme une critique, plus comme un constat. De toute manière elle doit certainement en être consciente, non ?

"Mais je suis la première à dire que la qualité compte plus que la quantité."

Et heureusement.

"Et moi aussi, je suis prête à ça. Mais pas pour tout et pour rien."

Car il y a des limites. Vous n’avez pas du tout les mêmes.

"Et ça me touche, vraiment. Je sais bien que tu fais ça par amour. Mais admet tout de même qu’apprendre qu’une amie c’est faite tabasser par ta partenaire comme preuve d’amour,il y a mieux."

Un peu comme les chats qui déposent une souris sur le paillasson. C’est un "oui, mais non, en fait".

Et quand elle t’enlace, tu ne lui rends pas son étreinte (mais tu ne la repousses pas non plus).

"Tu l’as tout de même un peu fait, me blesser. Et c’est sans compter certaines menaces que tu m’avais faites."

Tu as parfois une bonne mémoire.

Et quand elle s’excuse, tu dois presque te retenir de lui faire une remarque. Elle progresse, faire ceci ruinerait ses efforts.

"Enlève-le 'peut-être'."

Tu lui souris.

"Je veux bien te pardonner, mais à une seule condition : que ce ne soit pas des paroles dans le vide."

Sinon vous avez la même conversation dans une semaine, avec une personne/victime différente.

"S’il y a un problème dans le même genre, c’est-à-dire que tu as envie d’agresser de quelque manière quelqu’un, tu m’en parles avant. Surtout si c’est quelqu’un que je connais."

Tu te demandes si tout les.couples ont ce même genre de "règle" pourtant logique.

"Je peux supporter ta jalousie, même si c’est pesant, mais avoir peur pour mes amis c’est juste insupportable."

Tu as vraiment eu des frayeurs avec kat. À croire que la Megu parano pense, tu sors avec elle (ce qui aurait pu être le cas a une époque, mais là n’est pas la question).

"Et fais-moi confiance. Je sais que c’est simple pour moi de dire que je ne suis pas jalouse quand tu vas voir Becky, mais ça devrait être pareil pour toi quand je vais voir Kat ou Camille."

Bon Camille aussi. Mais c’est encore une autre histoire. Tu es avec Megu et tu es fidèle, point à la ligne.

"Aussi tu devrais me faire plus de câlins, parce que j’aime bien ça."

Tu réponds (enfin) à son étreinte, l’attirant contre toi. Tu sais que s’excuser lui en coûte, tout comme le discours qui a suivi. Elle mérite bien un peu (beaucoup en fait) d’amour de ta part en retour.

J'avais une certaine appréhension qu'elle osât me dire quelque chose sur le fait que je m'excusasse. Car oui, c'était un IMMENSE effort de ma part. Et si elle avait osé, j'aurais démarré au quart de tour et aurais juré mille fois en l'envoyant balader sans avoir ni regret ni remord.

Mais finalement, alors que ses bras étaient restés le long de ses bras, je sentis leur chaleur me prendre et je serrai davantage mon étreinte.

« Je n'aime pas te voir pleurer. Tu m'es bien trop précieuse pour que des larmes s'écoulent de ton regard doré. »

Mes pouces vinrent retirer les larmes et mes lèvres vinrent rassurer les siennes pendant quelques longues secondes avant de reculer.

« Je ferai des efforts. Je te demande juste de ne pas en abuser ou de jouer avec ça, du genre "Je vais aller voir MA MEILLEURE AMIE PROCHE" ou un truc du même style. Et pour les câlins... si tu insistes, oui. »

Je montrai mes crocs dans un rictus amusé par la situation avant de la serrer de nouveau, mon visage dans son cou.

« Je suis heureuse d'être avec toi, Maya. Merci. »

Dis-je dans une sincérité et douceur rares.

Oui, tu vas finir par te dire qu’on a remplacé ton aimée par quelqu’un d’autre. Que c’est un test et il faut deviner que ça n’est pas la bonne personne. Mais c’est un peu trop évident, dans ce cas. Encore une fois, elle a son caractère, difficile de la confondre avec quelqu’un d’autre.

"Pareil de mon côté. Mais si tu ne veux pas me voir pleurer, il faut que tu m’écoutes et que tu fasses ce qu’il faut."

Parfois tu ne sais pas si elle t’écoute vraiment. Quand elle répond à tes questions, ça n’est jamais directement, et toujours à base de "je", "moi", et autres termes personnels. Tu t’y habitues, mais c’est fatigant.

"Parce que tu penses vraiment que je ferai ça ?"

Tu te renfrognes un peu après ce tendre baiser. Elle exagère, encore une fois. Pire, c’est elle qui ferait ceci. Mais tu ne vas pas le mentionner. Ça va l’énerver. Elle s’énerve souvent en fait.

Alors qu’elle n’est pas en train de s’offuscer pour un rien... c’est reposant. Extrêmement reposant.

"Moi aussi Megu. Et je préfère quand tu le dis comme ça."

Tu caresses tendrement sa tête. Tu profites de l’instant, une des rares fois ou elle t’aime "comme il faut", tu pourrais dire.

"Je t’aime Megu, je pense que plus personne n’a besoin de prouver quelque chose à ce niveau la. "

Tu es bien comme ça. Tu n’as pas envie de bouger.

Elle le savait. Et je m'en savais capable. Je serais capable de tuer, au sens bien littéral du terme, pour elle.

Mais ça ne sert à rien de penser à ma prochaine victime et de simplement la serrer tendrement.

« Je t'aime aussi ma princesse gothique. Nous n'avons effectivement pas à prouver cela depuis le temps. »

Un ricanement léger s'en alla de mes lèvres et je caressai ses cheveux avec douceur et amour.

« Je ne vois pas mon avenir sans toi. Je ne dis pas ça comme ça ou juste pour le plaisir. Je suis sincère, Maya. »

Les moments forts avaient l'air de me rendre totalement émotive, voire sensible.

« … Tu veux toujours dormir ici ce soir ou tu vas me quitter ? »

Dis-je dans un ton volontairement triste. Je voulais l'apitoyer et en même temps... je voulais qu'elle restât.

Ne lui dit pas qu’elle avait encore besoin de prouver quelque chose, ça va l’énerver, ça serait profondément stupide et une perte de temps. Elle prouve son amour différemment. Très différemment d’une personne "normale". D’un autre côté, vous n’êtes pas normales, vous êtes toutes les deux un peu excentriques. Vous vous êtes bien trouvée pour ça.

"Je dois admettre que je ne m’attendais pas à ce que tu dises ceci un jour."

L’avenir. Oui, tu vois le tien avec elle également. À moyen terme, au minimum. À long terme, surement.

"Donc si demain tu me demandes en mariage, c’est normal ?"

Tu ris doucement, l’idée t’amuse. Et si jamais elle le fait vraiment... ça attendra un peu. Non pas parce que tu ne l’aimes pas, mais comme tout est un peu... complexe avec elle, tu veux t’assurer que tout va bien avant de véritablement t’engager.

"Ne tente pas de m’apitoyer comme ça, ça ne se fait pas vraiment."

Ca ne veux pas dire que tu veux partie.

"Mais je veux bien dormir ici. Passer du temps au calme avec toi."

Car tu la connais, quand elle est comme ça, elle a souvent quelques envies. Et tu as envie d’être en contrôle, ce soir.

"On mérite bien de ce reposer un peu, tu ne trouves pas ?"

Ho que si, vous le méritez. Largement.

« Une demande... en mariage ? »

Je lâchai un léger rire jaune avant de la regarder sérieusement.

« Si je faisais la demande, c'est quand nous aurons peu de disputes. Et actuellement, je vais essayer d'en donner le moins possible. »

Je haussai les épaules, j'allais faire des efforts, oui, mais si tout était contre moi aussi...

« Je suis heureuse de te garder avec moi ma chérie. »

Mes lèvres rencontrèrent les siennes une nouvelle fois.

« Un repos bien mérité. Nous méritons un moment de calme et de douceur. »

Oui. Je la pris contre moi pour gagner la chambre.

Ainsi, soirée de papouilles et de moments amoureux tendres.

Rien de plus, promesse de mannequin.