Mirawen, c’était loin. Loin de Fort-des-Songes, tout de même. Moi qui souhaitais sortir de chez moi plus souvent pour rencontrer du monde… quel voyage ! J’étais venue la veille et avais pris une chambre d’hôtel pour la nuit, afin d’être en pleine forme pour mon rendez-vous d’aujourd’hui. Oui, même moi, j’avais parfois des rendez-vous. Même si ce rendez-vous n’avait rien de… vous voyez ! C’était simplement professionnel ! En fait… Je me renseignais parfois sur certains sujets captivants, comme l’astrologie. Et il se trouvait qu’en menant quelques recherches, j’était tombée sur le nom de Ludwig E. Winter, qui était astrologue à temps partiel. Je ne savais pas vraiment dans quoi je m’engageais, mais j’avais à la fois très hâte de le rencontrer, et en même temps, j’étais assez anxieuse. Je n’avais pas l’habitude de donner rendez-vous à une personne que je n’avais jamais rencontrée au préalable. En règle générale… c’était moi qui étais invitée. Mais d’un certain côté, cette tentative de sortir de Fort-des-Songes est une grande réussite puisque… j’y étais ! Oui ! Après avoir traversé la région du Nord au Sud sur mon vélo, j’étais finalement arrivée ! C’était revigorant, je conseille à tout le monde de sortir de sa grotte de temps en temps, et c’est une femme particulièrement casanière qui vous le dit !

La ville de Mirawen était très jolie. J’avais très envie de faire les boutiques, et de m’acheter de nouveaux pulls d’hiver confortables… Mais ça n’était pas le moment, non ! J'étais accompagnée d’Héliotrope qui était blottie contre mon cou, dans mon écharpe. La petite Tritox ne supportait pas cette saison, la pauvre. Mais en même temps… elle refusait que je me balade sans elle. Peut-être craignait-elle que je me fasse agresser ? Il faut dire qu’elle me défendait toujours, lorsqu’on me prenait la tête, mais je pouvais très bien le faire moi-même. J’avais quelques bases en sports de combat et… je maîtrisais à la perfection le Regard Noir ! Ma fierté ! Je l’avais travaillé pour avoir la paix en cas de rencontre d’individus lourds et louches, en fin de soirée. Croyez-moi, c’est très pratique, pour une jeune femme aussi peu assurée que moi.

En arrivant au Velvet Café, je saluais les serveurs au comptoir en précisant que j’avais rendez-vous avec un certain Ludwig E. Winter et… c’est tout ! Non, enfin, ils me prévinrent qu’il n’était pas encore arrivé. Ils le connaissaient, puisqu’il était visiblement un habitué des lieux. Alors… je partis m’asseoir confortablement à une table et attendis sa venue, sans rien commander pour le moment.

Plusieurs pensées me vinrent en tête alors que je patientais tranquillement. Des souvenirs positifs concernant ma famille qui m’avait toujours soutenue et… des moins amusants. Mon ex-petit-ami. Je devais l’oublier. Il n’était pas bien pour moi. Il n’aimait pas la véritable moi. Si la séparation avait été douloureuse, je pansais mes blessures. J’avais un certain pincement au cœur, puisque… nous avions partagé plusieurs années ensemble, tout de même. J’avais extrait le poison, maintenant, je devais penser à moi, comme je le faisais depuis quelques années maintenant.

« Mademoiselle Murasaki ? »

Je sursautai et relevai le regard vers des iris bleutés. C’était… lui. Je me relevai par politesse et lui serrai la main avec douceur. La mienne était chaude, puisque je portais des gants en extérieur et que j’avais eu le temps de me réchauffer.

« Bonjour ! Je suis bien Sakuya Murasaki, et… vous pouvez m’appeler par mon prénom, si vous le souhaitez. Asseyez-vous, oui. »

Je fis de mon mieux pour que ma voix soit féminine et douce. Celle-ci était androgyne de base, disons. J’avais eu cette chance. Je conservais tout de même une certaine crainte à l’idée que l’on devine ma nature biologique. Mais je devais me détendre. Stresser ne servirait à rien. D’autant plus que ce jeune homme semblait d’une grande ouverture d’esprit. En plus d’être tout de même très mignon… Non, ce n’était pas le moment de penser à cela. C’était un rendez-vous pro-fes-sion-nel !

Un serveur vint prendre nos commandes, d’ailleurs. Je lui commandai un capuccino viennois, car il faut bien savoir se faire plaisir parfois. Je me reconcentrai ensuite très rapidement sur l’astrologue, puisqu’il avait quelques questions pour moi.

« Mh… »

Si j’avais une question ? Je me creusai un instant les méninges, mais je n’avais rien de précis en tête.

« Pas de question concernant l’astrologie, pour l’instant. Peut-être une fois que vous aurez procédé à la lecture, sans doute, mais rien qui ne me vienne en tête, pour le moment. », lui fis-je d’une voix et d’un sourire serein. « Je vous fais confiance. »

Il devait savoir ce qu’il faisait, n’est-ce pas ? Je m’intéressais de loin à toutes ces sciences parallèles, bien que je n’aie aucune connaissance. Ce que je savais, en revanche, c’était que je me sentais en sécurité avec l’astrologue. Je ne le lâchai pas un instant du regard, tant j’étais captivé par toutes les bonnes énergies qu’il semblait dégager.

Sa présence m’apaisait, sans savoir pourquoi. Peut-être que cela faisait partie du métier d’astrologue, d’être aussi paisible ? En tout cas, même si cela venait de sa personnalité, à la base, j’appréciais beaucoup l’aura qu’il dégageait. C’était comme si elle influençait l’atmosphère.

Je pouvais également l’appeler par son prénom. C’était plus familier et ça me mettait bien plus à l’aise, je dois dire. Parfait ! Nous ne devions pas être très éloignés en âge, par ailleurs. Même à vingt-cinq ans, j’avais du mal à m’habituer aux vouvoiements, d’ailleurs. Je le laissai tout de même faire ainsi, puisque trop de familiarités tuerait peut-être le côté professionnel de cette entrevue.

Plus profond de ma personne, hein ? Je ne devais pas rire, non. Même si c’était bien tentant, je l’admets ! Mais je devais rester sérieuse et concentrée. L’heure n’était pas à la plaisanterie et je n’avais pas envie que l’astrologue me prenne pour une femme déjantée avec un humour grivois. …Ce que j’étais, parfois.

« Je vois… L’astrologie permet d’en apprendre un peu plus sur son inconscient, c’est bien cela ? »

C’était une question, ça. Voilà, comme je le disais, ça me venait naturellement, juste après avoir affirmé ne pas avoir d’interrogations concernant le sujet. Quel boulet, je faisais ! Enfin, il était là pour m’éclairer, de toute manière. Comme un professeur très élégant et charmant devant apporter des informations complémentaires à son élève quelque peu dissipée par l’excitation et l’angoisse. Parce qu’oui, je me devais de me répéter, mais je le trouvais très attirant, et ça avait le don de me mettre très en confiance rapidement. Mes traits étaient beaucoup plus détendus qu’à l’accoutumée. Si j’étais… disons froide, physiquement, les sourcils froncés, et des yeux glaciaux, pour me protéger de potentiels dangers, actuellement, je devais ressembler à une adolescente curieuse et pleine d’énergie.

Je haussais les épaules lorsqu’il me remercia. Je… n’avais rien fait, je crois… ? Bon, il y avait des gens qui pensaient que l’astrologie n’était qu’un « ramassis de connerie » et que les astrologues étaient donc des « escrocs avares ». Peut-être que Ludwig avait souffert de ce genre de jugements ? Dans tous les cas, cette science parallèle devait bien reposer sur quelque chose de concret, non ? En tout cas, j’attendais de voir, et je me ferai ma propre opinion !

D'ailleurs, je remarquai son sérieux lorsqu’il me sortit tout un tas de documents dont une carte du ciel très complexe (selon moi), avant d’exprimer son étonnement quant à ma propre carte céleste. Je rougis légèrement et baissai les yeux. Qu’est-ce que ma carte avait de spécial ? J’étais trois fois Scorpion, mais… c’était pas si rare ? Je pense ? Il fallait que je lui pose une question plus tard, concernant ces clichés concernant certains signes. Notamment sur le mien. Ces stéréotypes étaient parfois lourds, notamment lorsqu’on s’inscrivait sur des sites de rencontres et qu’on recevait des « Ah, non, je ne me mettrais pas avec une femme Scorpion, car en plus d’être rancunière, manipulatrice et hypersexuelle, elle est in-vi-vable au quotidien ! » Bonjour l’étiquette de nympho perverse-narcissique qu’on devait me coller, parfois.

Bref, ça n’était pas le moment de se prendre la tête. Je sortis un carnet notai quelques mots dedans, notamment lorsqu’il me donna les significations des astres. Je crois… Avoir réussi à tout noter. Mes notes étaient fouillies, mais je m’y retrouvais, globalement.

Si la majorité des clients se concentraient sur les trois astres principaux… ça n’était pas mon cas. Lorsqu’il avait évoqué Vénus, Neptune, Uranus et surtout Pluton et ses transformations profondes… Tout cela m’intriguait bien plus que ce que l’on connaissait le mieux en astrologie. Je hochais régulièrement la tête pour lui signifier que j’avais bien compris. Cela faisait beaucoup d’informations, mais avec mes notes, ça allait, on va dire. De tête, ç’aurait sans doute été plus compromis. Heureusement que j’étais assidue.

Il en venait maintenant… à un peu d’analyse. Il avait juste… jusqu’au bout. J’étais dotée d’une grande émotivité, c’était vrai. Peut-être trop pour mon propre bien.  Et cela me rendait naturellement méfiante. Réservée. Silencieuse. Secrète. A cause de cela… j’avais toujours une sorte de contrôle sur la moindre de mes actions. Pour que mes attitudes soient féminines et ne trahissent pas mon genre assigné à la naissance, notamment. Je contrôlais presque constamment ma voix. Même si celle-ci était naturellement androgyne. Je me sentais mise à nue, en face de l’astrologue. C’était à la fois agréable, d’être à ce point comprise, mais effrayant. J’étais tout de même contente qu’il ait pu discerner un peu d’audace en moi. J’en avais, lorsque je m’y mettais, c’était vrai. Si j’étais quelque peu intimidée, je tentais de ne rien laisser paraître. Comme je le faisais durant mes séances de psychothérapie lorsque ma thérapeute lisait en moi comme dans un livre ouvert. Un point me resta plus en tête que les autres, d’ailleurs… La violence. La destruction. Ce qui pourrait être néfaste pour moi.

« Je… »

Ma voix était presque étouffée. Ma Tritox me mordillait la main pour me ramener à moi, sentant un léger malaise en moi.

« Comment puis-je éviter… toutes ces choses négatives ? », réussis-je à laisser échapper, malgré une voix tremblante.

J’avais été très malheureuse par le passé. Je m’étais autodétruite car je m’étais reniée par amour. Depuis, j’étais devenue plus froide, méfiante, bien que plus ferme, forte et affirmée. Pourtant, comme tout un chacun, j’avais besoin de m’ouvrir et… de me comprendre mieux. Pour cela, il fallait que je fasse confiance au jeune homme. Il était un professionnel, après tout.

« Je cherche… à avancer, je dirais. J’ai eu… une déception… très grande. Par le passé. », peinais-je à dire avant de relever les regard vers ses iris d’azur. « J’aimerais m’ouvrir. Mais je crains qu’en le faisant à nouveau, on voit mes faiblesses et en profite pour me blesser à nouveau. Je suis bien plus affirmée qu’à l’époque, mais comme vous l’avez vu… je reste méfiante. Vous savez… les personnes qu’on apprécie le plus sont capables de la plus grande destruction. J’ai peur de m’attacher. Surtout… Amoureusement. Amicalement, je dirais que ça peut aller, même si ça reste difficile, de rencontrer de nouvelles personnes. »

Ma voix s’était stabilisée. Elle ne tremblait presque plus. Grâce à l’apaisement que m’apportait ma Pokémon et au regard compatissant de l’astrologue blond.

« J’aimerais… connaître mes autres signes, si cela ne vous dérange pas. Je payerai en conséquence, bien sûr ! Je suis juste… intriguée. Peut-être qu’en en apprenant plus que des aspects plus inconscients de ma personnalité, je pourrais travailler de sorte à me perfectionner. »

Je lui lançai un regard plein de reconnaissance d’avance. Ce que je n’osai pas lui demander, c’était de se concentrer principalement sur les astres qui ont attrait à l’amour, la sensualité et… tout ce qui a attrait au désir.

Il restait doux et patient, cet astrologue. Je l’admirais beaucoup pour toute sa sérénité. De mon côté, je ne l’étais que rarement. Je paraissais souvent froide et en colère, lorsqu’on ne me connaissait pas vraiment. C’était cette impression-là que je donnais aux gens, sans le vouloir. Il fallait que je m’adoucisse davantage et que je prenne exemple sur Lutwig ! Un bon modèle d’inspiration, à mon sens… Mais ce serait bien trop gênant à avouer. Peut-être qu’avec un peu d’alcool dans le sang, je le ferais volontiers. Mais était-ce légal de proposer à un astrologue de boire un verre ? Avec un psy, c’était impossible, je le savais. Mais il n’était pas médecin. Mh… On verra si j’ai l’audace de lui demander après la séance.

Je hochais la tête lorsqu’il m’affirma que travailler sur ses parts les plus sombres pour apprendre à bien les connaître et les combattre était nécessaire. J’étais bien d’accord. Sans travail… pas de résultat. Rien ne venait à nous tout cuit dans le bec. Tôt ou tard, il fallait se battre. Même en étant né avec les bons outils en main.

Je continuai à noter scrupuleusement mes signes. Il allait un peu vite, mais je réussis tout de même à abréger tout cela de sorte que mes inscriptions soient au moins compréhensibles par moi-même. …Ce qui devrait le faire, à priori.

« Hum… »

J’étais sur le point de lui demander ce que signifiait tout cela, mais je n’eus même pas à le faire puisqu’il reprit la parole. Et comme précédemment, je buvais ses mots avec intérêt. Bien sûr que je recherchais l’harmonie et la sensibilité, dans une relation. Comme tout le monde, n’est-ce pas ? Je ne voulais pas d’une relation sans alchimie où les deux être ne se comprendraient pas. Ce serait… d’une tristesse.

Il m’expliqua plus en détail ce que « Balance en Vénus » signifiait. J’avais un peu de mal à saisir… j’étais trop indécise ? Pas assez déterminée ? Cachotière et… si peu affirmée que je pouvais changer d’avis telle une girouette face aux vents.

Je baissai les yeux. Il avait visé juste, en quelques sortes. C’était sur ces défauts, qu’il fallait que je travaille, même s’il était compliqué de… se l’avouer. J’avalai tout de même ma salive difficilement et relevai le regard, un peu embarrassée.

« O-oui. C’est… plutôt juste, ahah… », fis-je, nerveusement en caressant Héliotrope pour à nouveau reprendre un semblant de sérénité.

Blessée ? Non, je ne l’étais pas du tout. Il ne faisait que lire ma carte du ciel, en émettant des critiques positives qui seraient aidantes dans ma vie future. C’était pour cela que j’avais relevé la tête. Être adulte, c’était savoir reconnaître ses erreurs et avancer.

Ses lectures suivantes me parurent… tout aussi justes. Le contrôle des mes émotions. Pour souffrir le moins possible. Je ne saisissais pas tout ce qu’il me disait, mais cela ferait son chemin dans un coin de mon esprit à tête reposée.

« Je pense… être remise de cette rupture. J’ai fait le deuil de ma relation. Ce qui reste, ce sont… les mécanismes de défense, en fait. »

C’était ce que me disait ma thérapeute, en tout cas.

« J’y travaille, quoi qu’il en soit. Et ces lectures m’éclaircissent beaucoup, vraiment ! »

Organisation et investissement. Si j’étais organisée ? Pas du tout… Je vivais plus ou moins au jour le jour, puisque j’étais auto-entrepreneuse, en quelques sortes. Quoi qu’il en soit, je comprenais qu’il fallait que je me secoue et ne craigne pas de vivre de nouvelles expériences.

« Merci d’avoir pris tout ce temps pour moi. J’y vois désormais plus clair et… »

Comment lui dire que j’appréciais être en sa présence car il était quelqu’un de paisible et de charmant ? Mmmmh…

« Tu es vraiment doué dans ce que tu fais ! »

Ahah. Gênant, de déballer ça sans contexte. En espérant que ça passe. Au pire… je passerai pour la fille louche du coin, et tant pis.

Vénus… difficile d’y travailler car cela correspond à nos côtés les plus vulnérables. Être vulnérable était humain, finalement. Si on pouvait progresser sans non plus être parfait, je ferais de mon mieux. Je me battrai au maximum pour être la meilleure version de moi-même. J’étais probablement trop enthousiaste et… je me mettais la barre trop haute. C’était là, un de mes défauts les plus problématiques. Mais j’étais forte ! Je devais garder la tête haute et ne surtout pas fléchir !

Héliotrope remarqua non sans peine que l’Axoloto tentait de sociabiliser avec. Un peu étrange, ce Pokémon, non ? Il agissait comme un Caninos ou un Rocabot. Mais je ne dis rien et lui adressai un sourire, tandis que ma petite reptile restait méfiante en le jauger du regard. Elle n’aimait pas trop se mêler aux autres. Un peu… comme moi. Ahah…

Rien n’arrive pour rien. Il avait raison.

« Pour ma part, je suis convaincue que cette rupture était pour le mieux. Nous n’étions pas compatibles. Il n’aimait pas la vraie moi. C’est mieux ainsi, et… je me sens plus heureuse. Plus libre. »

J’avais envie de reconstruire une relation. Mais en serais-je capable ? Il allait falloir que je travaille encore sur moi, avant d’espérer construire un couple qui fonctionnerait. Il ne fallait plus que je me mette en retrait, c’était déjà la première chose à faire.

Lui aussi me remerciait. Je ne pouvais m’empêcher de rougir. Il avait un joli sourire… Discret mais bien présent. Je ne devais pas laisser mes joues s’empourprer. J’avais passé l’âge, aaaaah… !

« Oui, ça se sent que… tu es très dévoué dans ton travail ! C’est admirable, vraiment. Je devrais prendre exemple sur toi ! »

J’étais aussi appliquée, quand je le voulais, mais ça, je ne pouvais pas le juger moi-même.

Oh ? Autre chose ? Mh… Rien qui ne me vienne en tête ! Je crois ?

« Non, je pense que ça ira. Tu m’as déjà bien éclairée, je ne vais pas t’en demander plus. Le reste du travail me revient. »

J’hésitais à l’inviter à boire un verre, ce soir, tant que j’étais sur place, dans cette ville… Mais rien n’y faisais, je n’osais pas, et je regardais le contenu de mon verre qui avait bien diminué, qu’on soit honnête.