Des cauchemars, c’est ce qu’elle fit toute la nuit. Était-ce les effets pervers de l’alcool? Toute la nuit, elle rêva d’être attachée alors qu’une ombre à l’allure humanoïde la torturait de toutes les manières possibles. Même si elle tentait en vint de se réveiller, elle n’y parvenait pas et elle endurait les tortures de plus en plus perverses de son agresseur au visage inconnu. Puis, la nuit laissa sa place au jour et l’ombre se dissipa et le cauchemar pris fin.

La déesse était parcourue de frissons. Elle avait froid. Elle essaya de reprendre la couverture, mais celle-ci était inatteignable. Elle entrouvrit légèrement les yeux, mais les rayons du soleil traversant sa fenêtre lui donna un violent choc douloureux au crâne l’obligeant à s’enfoncer la tête dans l’oreiller. Elle avait froid tandis qu’elle avait l’impression de recevoir des coups de massue dans le crâne. Où pouvait bien être cette foutue couverture?! C’est d’ailleurs à ce moment qu’elle remarqua être nu dans son lit. Étrange… Elle n’avait pas l’habitude de dormir sans vêtement. Elle eut légèrement le vertige, n’arrivant pas à réfléchir convenablement. Est-ce là les effets pervers de l’alcool lorsqu’on en abusait?

La sonnerie des notifications de son téléphone la fit sursauter! Ne l’avait-elle pas mis sur silencieux avant de se coucher hier soir? Elle ne se souvenait même pas s’être couchée! La fin de sa soirée était floue dans son esprit. Avec toute la difficulté du monde, elle se leva pour récupérer son téléphone. C’était Charles qui lui avait écrit pour savoir comment elle allait ce matin. Mal? Tout son corps lui était douloureux et plus particulièrement le bas de son corps. Il y avait aussi un message d’Éric ainsi que de Laurent. Sans savoir pourquoi, elle s’attendait à voir un message de son amie qu’elle se souvint brièvement avoir vu hier soir au bar, mais il n’y avait rien de sa part. Elle sentit un pincement au cœur.

Elle se pencha pour récupérer la couverture qui trainait au sol pour se réchauffer. Elle répondit à ses collègues pour les rassurer qu’elle allait bien mis à part une migraine. Par contre, elle avait un mauvais pressentiment. Une douleur au bas ventre, le fait qu’elle soit nue, qu’elle n’ait aucun souvenir de ce qui s’est passé suite à son arrivé aux résidences étudiantes. De plus, elle n’avait aucune nouvelle de son amie, se souvenant qu’elle avait passé la soirée avec une « autre » jeune femme beaucoup plus belle et sexy qu’elle. Pourquoi pensait-elle à ça de bon matin?! Peut-être avait-elle peur de perdre son amitié avec son amie… C’était la première fois qu’elle la voyait ainsi et sans savoir pourquoi, elle ressentait une forme de jalousie envers cette Lydia. Beaucoup plus belle… Sans doute beaucoup plus intelligente aussi. Tsukiyomi disparue sous la couverture, elle se sentait mal d’avoir ce genre de pensée surtout que ce n’était pas dans ces habitudes.

Elle se répéta que son amie pouvait bien sortir avec qui elle voulait et que cela n’allait pas briser leur amitié. Elle se répéta que Dalia pouvait bien avoir d’autres amies et pas seulement elle. Ses pensées parvinrent à atténuer cette douleur à la poitrine.

Par contre, son corps lui faisait toujours mal et plus particulièrement son bassin. Elle n’avait pas porté attention jusqu’à maintenant, mais elle s’aperçue une tâche de sang sur son drap. Pourtant, elle n’était pas du tout dans son cycle… Elle n’avait pas non plus de blessure visible sur son corps et elle ne se souvint pas s’être blessée dernièrement ou à la soirée. Ce sentiment d’oppression la submergea de nouveau. Elle avait encore un mauvais pressentiment que quelque chose s’était produit dans la nuit d’hier à aujourd’hui.

Elle sortit sa tête en dehors des couvertures et elle prit son courage à deux mains pour se lever et se mettre des vêtements chauds. Glissant les pieds hors de son lit, quelque chose entremêlée dans les couvertures tomba au sol. La jeune femme baissa les yeux et son cœur cessa de battre une demie seconde lorsqu’elle aperçue le condom. Tout à coup, des flashs de son retour aux résidences lui revinrent en mémoire, mais tout était encore flou dans son esprit. Elle revoyait cette ombre oppressante au-dessus d’elle, mais ce n’était pas un cauchemar… Cette ombre était bien réelle et elle avait abusé d’elle! Elle eut le vertige et se rattrapa au dossier de sa chaise. Son cœur battait de plus en plus fort dans sa poitrine, elle eut des sueurs froides ainsi que la nausée.

Cette douleur dans tout son corps… le condom clairement utilisé… cette ombre oppressante. Elle n’eut d’autre choix que d’en venir à l’horrible conclusion : Tsukiyomi fut violée. Elle se sentait soudainement sale, elle voulait à tout prit nettoyer les traces de cet inconnu qui semblait s’étendre sur elle chaque fois qu’elle repensait à cette nuit d’horreur.

Que devait-elle faire? Appeler la police? Pour leur dire quoi? Elle n’arrivait pas à se souvenir de son agresseur et tout restait flou dans son esprit, on ne la prendrait pas au sérieux. Elle ne pouvait pas non plus en parler à ses collègues : ils ne comprendraient pas étant des hommes. Écrire à Dalia? Elle ne voulait pas la déranger … Se sentant très seule face à cette situation, Tsukiyomi prit le dessus pour enfiler une robe de chambre et sortir de sa chambre pour aller prendre une douche. Elle resta longuement sous l’eau chaude à se savonner tout le corps et plus particulièrement le bas du corps jusqu’à ce qu’il ne reste presque plus d’eau chaude sur son étage justement.

Lorsqu’elle revint dans sa chambre, Tsukiyomi cru sentir une odeur de sexe qui empestait sa chambre. Elle ouvrit la fenêtre pour aérer. Elle ne pouvait pas s’empêcher de repenser à sa fin de soirée, cette ombre qui l’écrase, son corps se faisant souiller par cet inconnu qui a cru bon d’abuser d’elle alors qu’elle était vulnérable. Des larmes se mirent à ruisseler sur ces joues. Elle ne pouvait pas rester seule avec ce terrible « secret ». Elle pianota sur son clavier de téléphone portable pour envoyer un message à son amie en espérant que celle-ci ne lui en veuille pas de la déranger malgré l’heure tardive.

« Excuse-moi de te déranger ce matin… Il m’est arrivé quelque chose d’horrible hier soir… Je pense avoir été agressé sexuellement. » Finit-elle par écrire.

Une boule se forme dans sa gorge. Ses larmes deviennent des sanglots. Honteuse, Tsukiyomi se mit en boule dans un coin s’entourant de sa couverture. Elle n’osa même pas remonter sur son lit souillé où elle revoyait encore cette trace de sang… Si seulement cela pouvait être qu’un cauchemar!

Recroqueviller dans un coin de sa chambre, la jeune femme sanglotait en tenant fermement la couverture qui la tenait au chaud. Elle ne comprenait pas pourquoi cela lui était arrivé à elle alors qu’elle n’avait jamais cherché à être provocante ou quoi que ce soit de ce genre. De plus, sa mémoire lui faisait défaut et elle avait du mal à se souvenir de la fin de sa soirée. Saleté d’alcool! Elle s’en voulait d’en avoir abusé alors qu’elle n’était pas du genre à consommer habituellement. Elle ne réagit pas lorsqu’elle entendit la sonnerie des notifications de son téléphone.

Elle laissa couler toutes les larmes de son corps. Ses joues et ses yeux étaient rougis par les larmes salées. On frappa à sa porte et elle entendit une voix familière, mais elle ne répondit pas. Autant qu’elle était contente que son amie ce soit déplacée pour elle malgré sa soirée avec une conquête, autant que la jeune femme se sentait coupable de devoir la mêler à ses problèmes.

Son amie s’agenouilla devant elle et commença à lui parler : que ce n’était pas sa faute, qu’elle était courageuse de le lui avoir dit et ce qu’elle pouvait faire pour l’aider. Sans savoir pourquoi, la jeune femme avait besoin de réconfort, elle se jeta dans les bras de son amie malgré la couverture et pleura à chaud de larme sur l’épaule de Dalia. Si elle pouvait hurler sa douleur, elle le ferait, mais elle ne voulait pas que tout le monde l’entende. Combien de temps resta-t-elle collée à son amie à pleurer encore plus? Elle ne le sait pas, mais lorsqu’elle sentit que les sanglots commençaient à diminuer, la jeune femme s’éloigna et essuya ses yeux rougis.

- Excuse-moi… Je ne savais pas quoi faire…. Et tu es ma seule amie à qui je peux faire confiance.

Comme une gamine, la jeune femme s’entoura de la couverture pour rester au chaud malgré la robe de chambre qu’elle portait en dessous. Elle tourna brièvement la tête vers son lit qui la dégoutait maintenant. Elle ne pense pas y redormir un jour!

- Je ne me souviens de rien… J’ai trop bu… J’ai été négligente…

La jeune femme referme la couverture autour d’elle comme un cocon protecteur. Même si son amie tente de la rassurer en lui disant que la faute revient à celui qui a fait le geste, Tsukiyomi s’en veut de ne pas s’être défendu plus que cela. Elle se sent pitoyable et dégoutante… Jamais elle n’aurait imaginé perdre son « innocence » de cette façon. Ne disait-on pas que l’on devait faire « l’amour » avec une personne que l’on aime? Sans doute que la brune se faisait trop d’illusion, car la voilà maintenant vulnérable alors que son corps à servi d’objet pour assouvir les désirs d’un homme.

Dalia lui demande si elle se souvient de quelque chose et comment elle a su ce qui lui était arrivé. Tsukiyomi tourne la tête vers le condom usé qui traine encore toujours sur le sol qu’elle n’a pas osé touché après l’avoir vu tombé des couvertures. Son visage blêmi.

- Tout est flou dans ma tête. J’ai rêvé qu’une ombre m’écrasait au point de me faire suffoquer, mais sinon tout est flou. Les gars m’ont ramené à la résidence étudiante, mais je me souviens être montée seule jusqu’à ma chambre. Ensuite…

Elle tente de se souvenir. Elle a l’impression que quelque chose lui échappe, mais ça ne lui revient pas, comme si son cerveau avait effacé cette information.

- Je ne sais plus. Je ne me souviens même pas m’être couchée!

Comment a-t-elle su? Le condom usé n’était-il pas la preuve que quelque chose de ce genre s’était déroulé?! Tsukiyomi ne pu parler du sujet, cela la bouleversait trop. D’ailleurs, la trace de sang sur ses draps étaient très visibles au premier regard. La jeune femme serra les cuisses alors qu’une vive douleur semblait la traverser au bassin. Dalia lui proposa d’aller se faire tester et de prendre la pilule du lendemain. La brune leva un regard apeuré vers son amie! Elle ne s’était pas imaginé que cet acte pouvait aller aussi loin au point de pouvoir gâcher sa vie par une ITS ou encore une grossesse non voulue. Elle eut la nausée. Son amie lui demanda ensuite ce qu’elle voulait faire, comme porter plainte par exemple.

- Ils ne m’écouteront pas… Je n’ai aucun souvenir… Et même si je leur raconterais… Je n’ai aucune preuve et… Je ne me sens pas prête…

La peur l’envahi et sans arrivé la contenir, la jeune femme commençait à paniquer. Sa respiration devint saccadé, son cœur battait trop vite dans sa poitrine, elle commençait à avoir des étourdissements et elle avait l’impression qu’elle allait s’évanouir ou pire mourir!

Son cerveau refusait de lui donner les réponses à ses questions peut-être pour la protéger? En ce moment, ça ne faisait que la mettre dans une position compliquée, car sans ses souvenirs, elle ne pouvait pas savoir qui était le coupable! Tsukiyomi s’en voulait d’avoir été aussi bête! Lorsque son amie lui proposa d’aller faire un test de dépistage et aller porter plainte, la jeune femme se mis à paniquer alors qu’elle savait que c’était la meilleure solution, mais elle avait peur! Peur d’être jugée! Son amie revint aussitôt sur ses paroles en s’excusant. La brune voulait disparaitre dans les couvertures. Dalia voulait seulement l’aider et la brune comme d’habitude ne faisait que causer des ennuis.

Elle restait muette et fixa le plancher pendant que son amie récupérait le drap souillé ainsi que le condom jetant le tout dans un sac poubelle qu’elle lui montra : les preuves étaient toujours là-dedans si jamais. Drastique, mais si elle le pouvait, Tsukiyomi jetterai le tout dans les flammes pour oublier ce cauchemar.

Sans doute dépassé par les événements, Dalia lui proposa sur un coup de tête de venir habiter avec elle. Tsukiyomi leva les yeux vers elle, surprise par la demande de son amie. Elle avait raison, elle n’était pas en sécurité depuis son agression, mais ce n’était pas aussi évident. Elle avait signé un accord avec la résidence étudiante et elle ne pouvait tout simplement pas partir comme ça sans les aviser. Si elle les avisait, elle n’aurait pas d’autre choix que d’avouer l’agression et cela entrainera un tollé d’événement que la brune voulait éviter à tout pris!

- J’aimerai bien… mais ce n’est pas évident… Je ne peux pas partir comme ça, je dois les aviser avant de partir… Je dois vider ma chambre et…

Tout ça semblait si énorme à gérer. Elle perdit le regard de Dalia et alors qu’elle s’apprêtait encore à disparaître dans son monde, son amie l’obligea à la regarder. Pour une fois Tsuki, ne laisse pas la peur te submerger et fait une femme de toi! Une larme roula sur sa joue qu’elle essuya aussitôt.

- D’accord… Tu vas m’aider? Je vais d’abord me changer… Tu voudras m’aider à remplir mes valises? Ensuite… Ensuite j’irai discuter avec le personnel des résidences pour trouver une entente avec eux…

La jeune femme se redressa et laissa la couverture au sol. Une robe de chambre recouvrait son corps.

- Merci… Dit-elle en lui souriant.

La jeune femme se figea lorsque son amie l’obligea à la regarder dans les yeux tout en la sermonnant. Dalia avait raison. La brune prit son courage à deux mains et accepta la proposition de son amie, mais elle avait avoir besoin de son aide, elle ne pouvait pas tout faire seule. Son amie sortie de sa chambre pendant que Tsukiyomi enfila des vêtements. Une fois seule, elle regardait tout ce qui lui appartenait, elle commençait à sentir des palpations. Elle interpella son amie lorsque celle-ci pu revenir dans la chambre. Tsukiyomi avait sortit de valise et elle commençait à mettre ses vêtements à l’intérieur.

Dalia vint l’aider. Un silence s’installa entre elles pendant qu’elles rangeaient les objets personnels de la déesse. Par contre, le silence ne dura pas longtemps, Dalia le brisa en revenant sur le fait que Tsukiyomi devrait prendre la pilule du lendemain ainsi qu’aller se faire tester.

Tsukiyomi cessa pendant un moment de ranger ses objets personnels. Elle fixait le vide sans rien dire. Lorsque son amie lui révéla qu’elle avait elle aussi déjà été agressée par le passé, Tsukiyomi leva les yeux dans sa direction, mais elle ne savait pas quoi dire face à cette révélation choc mis à part :

- Désolé…

Pourquoi s’excusait-elle? Pour ce que son amie a dû endurer dans le passé ou bien était-ce parce que Tsukiyomi n’avait pas été assez vigilante? La jeune femme ramena son attention à sa valise qu’elle continuait de remplir. Elle aurait aussi des boites à remplir de toute sa vaisselle… L’aide de Dalia ne sera pas suffisante et il lui faudra aussi une voiture pour transporter tout ça.

- Ça te dérange si j’appelle mes amis en renfort?

Une fois qu’elle eut l’accord de Dalia, elle appela d’abord Charlie qui fit le message à Laurent. En moins de quelques minutes, les deux hommes étaient devant la résidence. La brune laissa un moment son amie seule dans la chambre pour aller accueillir ses amis et les faire monter à sa chambre.

- Tu ne m’avais pas dit que tu déménageais. Demanda Charlie.

- Disons que j’ai eu une opportunité de dernière minute. Je m’excuse de vous déranger pendant votre journée de congé.

- T’inquiète pas pour ça, tu n’auras qu’à faire plus d’heures pour te racheter.

Charlie et Tsukiyomi regardèrent Laurent qui se mit à rire. Lui et ses blagues ratées! Le trio arriva devant la chambre de Tsukiyomi.

- Je vois que tu as déjà de l’aide… Tu semble t’être bien remis de ta soirée d’hier. Mentionna Charlie à Dalia.

- Pendant que vous faites connaissance, je vais tenter de convaincre le personnel de me faire signer un document annoncer mon départ de la résidence.

- Si tu as besoin d’aide pour les convaincre, fait moi signe. Mentionna Laurent.

Tsukiyomi lui sourit chaleureusement avant de descendre au rez-de-chaussée.

Tsukiyomi était en train de discuter avec l’administration et comme elle s’y attendait, ceux-ci désiraient connaitre la raison de son soudain départ. N’ayant d’autre choix que de mentir, ne voulant pas révéler qu’elle avait été violée la veille, elle expliqua qu’elle allait déménager avec une amie ce qui n’était pas faux. Après les longues explications de l’administration pour indiquer dans quoi Tsukiyomi s’embarquait : elle ne pourrait pas avoir une seconde place dans la résidence, le loyer du mois de mars ne lui sera pas remboursé. Bref, une fois que tout ceci fut clair pour la jeune femme, elle signa les papiers qui mettaient fin à son « contrat » d’un an avec la résidence. Lorsqu’elle sortit du bureau, Laurent l’attendait avec des boites.

- Ça c’est bien passé à ce que je vois.

- Oui, mais je viens de perdre 300 p$ pour un loyer que je ne vais pas habiter…

- Tu feras plus d’heures à la boutique si jamais tu as besoin de plus d’argent.

- Tu aimes bien m’exploiter avoue!

- Tu es douée, je ne peux pas me plaindre.

La jeune femme rougit suite aux commentaires de son « boss » et ami. Elle l’aida ensuite à porter quelques boites dans sa voiture.


Du côté de Dalia et Charles, un silence gênant s’était installé entre eux. Curieux, Charles lui avait demandé un peu plus tôt les raisons qui avaient poussé Tsukiyomi à vouloir déménager si soudainement. Elle lui répondit franchement qu’elle allait habiter avec elle sans donner plus de détail sur les raisons de ce changement soudain.

Alors que le jeune homme terminait de remplir une boite d’objets banals, il s’arrêta un moment. Il s’était tut en présence de Laurent, car il ne voulait pas subir ses remontrances sachant qu’il allait parler de quelque chose qu’il n’était pas le seul à avoir remarqué concernant son amie.

- Je suis content qu’elle aille habiter avec quelqu’un en qui elle a pleinement confiance. Le fait de t’avoir rencontré lui a redonné le sourire. Elle n’en a pas encore prit conscience je crois, elle est plutôt lente concernant ses propres sentiments, mais… Nous avons tous remarqué à la boutique qu’elle rayonnait lorsqu’elle parlait de toi. Elle t’admire beaucoup tu sais. Ne lui dit pas que je t’ai dit ça! Sinon je vais le regretter.

- De quoi parlez-vous? Demanda Tsukiyomi qui entra tout juste au moment où Charles terminait sa phrase.

- Rien d’important!

Tsukiyomi jeta un regard suspicieux envers son ami, mais préféra ne pas soulever davantage la question. En moins de deux, ils remplirent la voiture de Laurent des boites et la chambre fut vidée.

- Je vais au moins donner un coup de chiffon avant de partir. Vous pouvez m’attendre en bas les garçons? Je sais que le nettoyage ce n’est pas votre fort!

Les deux intéressés dévièrent le regard en sifflant avant d’éclater de rire. Ils laissèrent Dalia et Tsukiyomi seule dans la chambre. Tandis que la jeune femme trempa une débarbouillette dans l’eau savonneuse, elle demanda :

- Je sais que Charles me cache quelque chose. De quoi parliez-vous durant notre absence?

Lorsque Tsukiyomi demanda à son amie ce dont elle parlait avec Charles un peu plus tôt, se doutant que son ami lui cachait quelque chose, Dalia lui répondit tout simplement qu’il était content pour elle qu’elle ait trouvé un meilleur endroit que la résidence étudiante. Son amie ajouta que Charles avait encore des sentiments pour elle. Tsukiyomi baissa les yeux et resta silencieuse. Elle s’en doutait bien que Charles l’aimait encore, mais ils avaient été convenus de rester amis sachant que Tsukiyomi ne partageait pas ses sentiments. La brune se sentait mal de ne pas pouvoir donner ce que désirait son collègue de travail : elle se sentait coupable de sa « souffrance ».

En moins de deux, elles terminèrent de nettoyer la chambre. Avant de partir, Dalia remit une clé à Tsukiyomi en lui disant qu’elle devait aller à la pharmacie. Le cœur de la jeune femme se mit à battre la chamade, elle avait peur et c’était tout à fait normal. Si seulement son cerveau voulait lui montrer la vérité, mais il ne lui montrait que des ombres. Sans doute que l’inquiétude se lisait sur son visage, mais Dalia ne dit rien. Les deux jeunes femmes quittèrent la résidence étudiante, Tsuki faisant un bref détour pour remettre la clé de sa chambre avant de rejoindre ses amis qui attendaient dans la voiture. La jeune femme prit place sur le banc passager, puis ils prirent la route vers la demeure de Tsukiyomi.

- Wow! Elle est riche pour ton amie pour pouvoir se payer une maison de la sorte!

Tsukiyomi ne pu s’empêcher de rire devant la réaction de son ami. Elle aussi avait réagi avec surprise. La jeune femme fit signe à Laurent d’aller se garer non loin de l’entrée principale. Lorsqu’elle mit pied en dehors du véhicule, Luna était déjà sortie de l’ombre de la jeune femme pour aller ouvrir la porte et prévenir les pokémons de Dalia. Pendant ce temps, les trois dresseurs récupérèrent des boites qu’ils amenèrent dans la maison de Dalia. Tsukiyomi fut accueillie par les pokémons de son amie. Elle reconnaissait Malosse et Mysdibule, mais les autres, elle ne les avait encore jamais vus.

- Vous pouvez me suivre, je vais vous montrer où déposer les boites. Dit-elle en faisant signe aux garçons de la suivre.

En moins de deux, le véhicule de Laurent fut vidé des objets personnels de Tsukiyomi. D’ailleurs, celle-ci s’apprêtait à leur proposer quelque chose pour les remercier, mais ils furent dérangés par la sonnerie de cellulaire de Laurent.

- Désolé, ils ont besoin d’aide pour la boutique. On va te laisser vider tes boites.

- Je peux rester pour l’aider?

- Non, tu viens avec moi. Éric s’est échappé une boite sur le pied et il ne peut plus marcher et je ne pourrais pas gérer le tout seul. Dit-il en agrippa Charles par le bras et le tirant vers l’extérieur. Au même moment, Dalia revenait de son détour à la pharmacie. Charles et Laurent saluèrent Dalia avant de partir. Tsukiyomi s’était dirigée vers sa chambre où elle commençait à vider quelques boites.

La jeune femme se retourna vers son amie qui était apparue à l’entrée de sa chambre. Elle était surprise de voir que les amis de la déesse la laisse seule pour vider ses boites. Celle-ci lui expliqua la raison de leur départ. Tant mieux, car Dalia s’approcha pour lui remettre une pilule. Elle lui expliqua que cela se prenait comme une pilule normale. La prenait-elle pour quelqu’un d’inculte?! Elle savait très bien ce qu’était la pilule du lendemain! Elle préféra ne rien dire même si elle se sentait insultée. Dalia proposa de leur faire à manger supposant que son amie n’avait pas mangé ce à quoi elle répondit qu’elle n’avait rien avalé depuis la veille.

La jeune femme regardait la pilule dans le creux de sa main. Elle essayait de se remémorer ce qui s’était passé la nuit précédente, mais s’était le brouillard total et un sentiment d’oppression dans la poitrine. Son amie avait raison, elle devait prendre la pilule au cas où qu’il y ait eu un défaut avec le condom. Elle avala la pilule avec un peu d’eau.

Se dirigeant dans la cuisine, les petits pokémons curieux de Dalia la suivaient en l’analysant de leurs petits yeux curieux. La jeune femme décida de laisser sortir ses pokémons les moins encombrants soit Kecleon, Carapagos, Voltali, Minidraco et Brocélome. Elle laissa ses pokémons faire connaissance avec ceux de Dalia.

Son amie déposait les assiettes garnis des omelettes aux fromages. Cela allait être suffisant pour Tsukiyomi qui n’avait pas beaucoup d’appétit. Lorsque son amie mentionna qu’elle espérait que les deux jeunes femmes s’entendent bien à vivre ensemble, la brune sentit aussitôt l’anxiété grimpé. Elle ne prenait pas beaucoup de place habituellement et pendant longtemps elle s’était occupée de son père alors elle savait faire les tâches ménagères ainsi que la cuisine même si l’état de sa chambre semblait vouloir montrer le contraire.

- Je suis enfermée la plupart du temps dans ma chambre… mais je me suis occupée longtemps de mon père, alors je me débrouille en cuisine ainsi que les tâches ménagères. Ça peut paraître fou alors que tu as vu dans quel état était ma chambre, mais ma chambre c’est mon lieu privé, mais le reste je le maintiens propre sans problème. Dit-elle en espérant rassurer son amie.

D’ailleurs, celle-ci changea de sujet en lui demandant comment s’était déroulée la rencontre avec l’administration.

- Ça va… Ils ont accepté que je quitte la résidence, mais comme le mois de mars était déjà payé, il ne pouvait pas me le rembourser. D’ailleurs… Il faudrait que je sache combien je dois te payer par mois pour prévoir mon budget.

Un silence s’installa entre elles. Tsukiyomi mangeait en silence son omelette. Cela lui était étrange de manger avec son amie… Elle avait pendant longtemps mangé seule soit parce que son père n’était jamais présent à la maison ou elle mangeait dans sa chambre à la résidence étudiante. Comme elle l’avait déjà dit à Dalia, elle ne prenait pas beaucoup de place et il pourrait même arriver à Dalia de ne pas la voir, elle préférait être enfermée dans sa chambre la plupart du temps.

- Ta soirée d’hier s’est mieux terminé que la mienne? Demanda-t-elle innocemment alors qu’elle se rappelait cette Lydia avec qui Dalia avait semble-t-il passé la soirée et sans doute la nuit.