Listen, listen I would take a whisper If that's all you had to give But it isn't, is it?
avec Aube Épine
le 8 mars 2022
Le soleil était peut-être couché, mais la ville de Nemerya n’en était pas moins animée, ni même moins éclairée, les néons se succédant. S’aurait pu être une nuit tranquille, et pourtant Kyo était là à chercher la bagarre et les ennuis. Son sac à dos était plein de canettes de peintures qui faisaient clik clik au moindre mouvement du bus dans lequel il s’était fourré, et il avait malgré la neige encore un peu présente son fidèle skateboard dans les mains. Du regard, il défiait tous les adultes fatigués qui ne devaient qu’espérer pouvoir rentrer et s’affaler dans leur lit le plus tôt possible, comme si l’un d’eux aurait l’audace de répondre à ses provocations silencieuses.
Allez savoir, ça le faisait se sentir en contrôle, ce chaos.
Après quelques petits minutes et le bus qui se vidait au coin d’une plus grosse artère, Kyo pu enfin poser ses miches sur un banc de bus. À côté de lui, y’avait un gamin (lire : quelqu’un de son âge) qui remplissait les pages d’un cahier. Et si Kyo avait ses écouteurs bien enfoncés dans ses oreilles, et s’il avait amplement de quoi s’occuper dans ce bout de chemin qui le menait nulle part de précis, en tout cas Kyo ne se fit pas prier pour poser ses yeux et son nez dans le cahier de croquis du jeune homme à ses côtés.
Et fût émerveillé.
Comme le salle gosse qu’il était (parfois), Kyo finit par manquer de patience; il voulait en voir plus. Alors il décrocha ses écouteurs de ses oreilles, ferma la musique de son téléphone, et sans crier gare attrapa le carnet de croquis au détour d’un coup de crayon bien posé.
« Wah, mais tu dessines trop bien! » s’exclame le jeune homme turbulent, commençant à feuilleter le calpin; « J’adore ton style. Tu es étudiant en arts? Ah, pardon » s’interrompit-il dans une élipse des plus appropriées, se penchant légèrement vers lui. « Moi c’est Kyo. C’est quoi ton petit nom? »
C’était, après tout, la moindre des politesses après avoir volé les biens de quelqu’un, pas vrai? En tout cas, cette politesse ne dura pas. « Vient, il faut grave qu’on fasse une œuvre ensemble! » dit Kyo en continuant de feuilleter le carnet. «Tiens, je te montre mes croquis aussi »finit-il par dire distraitement, sortant un carnet tout neuf mais déjà pas mal griphoné pour le tendre à l’inconnu. Dedans, on pouvait voir beaucoup d’aquarelle et de travaux d’encre, et surtout le style très particulier de l’ukiyo-e (un exemple ici.
C’était rare que je sois dans une grande ville, comme celle-ci ! En espérant qu’il ne m’arrive rien … ! Il y avait tellement de gens, ça me faisait peur ! Surtout qu’il … faisait quasiment nuit. J’allais dormir sur les lieux, et ça ne me plaisait pas du tout ! Pourquoi ? Eh bien … C’était un peu long à raconter. Ou pas ?
La patronne de ma petite boutique connaissais beaucoup de monde et … elle aimait bien m’envoyer livrer des plantes, ou assister à des ateliers dans d’autre ville. Comme ce jour-là ! Heureusement que j’avais de quoi me payer une petite chambre pour la nuit, merci Papa et Maman, grâce à vous je n’allais pas me faire enlever et disparaitre des radars ! J’étais presque en sécurité, il me manquais plus qu’à … Affronter le bus. Tout ce monde et … C’était terrifiant !
Voulant me faire le plus petit possible, je m’étais installé sur le banc pour attendre mon moyen de transport. Malgré la nuit qui arrivait et le soleil qui avait déjà bien déclinais … c’était encore très lumineux ! Comme si cette ville ne connaissais que le jour, de façon éternelle, inarrêtable. Ca m’angoissais un peu … ! Surtout qu’à cette heure-ci, il ne devais y avoir que des employés rentrant de leurs travails et des gens peu fréquentable dans les rues ! Je devais … me calmer. Oui !
Caché sous la capuche de mon sweat jaune, je posais les yeux sur le carnet contre mes genoux, à lequel je m’accrochait comme une bouée de sauvetage. J’allais … M’occuper un peu. J’ouvris ses pages, passant une main sur la texture un peu rugueuse du papier avant de sortir un crayon de mes affaires. Je pris une grande inspiration avant d’enfin laisser mon outil glisser sur la surface. Ca avais le mérite de me détendre un minimum !
Et … Et… On m’arracha le carnet des mains. Un petit gémissement surpris s’échappa de mes lèvres, alors que je tournais la tête à côté de moi et… C’était…. C’était sûr, une racaille … ! Je reconnaissais ce genre de gens, il avait l’expression parfaite de l’élève volant le gouter de ses camarades de classe ! Je n’avais pas de gouter sur moi, mais en l’occurrence c’était calepin, le goûter ! Mes lèvres tremblaient déjà… Non, je ne voulais pas me faire voler ! Ugh … ! Est-ce qu’il allait me dépouiller de mes possessions ? De mon portefeuille ? J’en avais besoin pour prendre une chambre ! Je ne voulais pas dormir dehors, je tenais à ma vie ! Mes yeux brillaient déjà un peu d’humidité, alors qu’il repris la parole.
Je … J’allais devoir lui répondre, si-sinon … il allait être en colère et … je voulais pas qu’on me frappe !
- E-E-Euh—
Ma lèvre tremblait, mon visage se teintait d’une couleur fleur de cerisier et …je répondit d’un non de la tête. Je n’étais pas étudiant en art, loin de là ! Mais … Peut-être que lui, si ? Quoique, non, il avait l’air jeune ! Puis, ça semblait être un vaurien, il devait être déscolarisé ! Par pitié … je ne voulais pas être sa victime du jour ! Ensuite, il se présenta, et … Il… Il voulait savoir comment je m’appelais ! Peut-être même qu’il m’avait donné un faux nom, que la police ne retrouve pas sa trace quand il m’aurais voler mes possessions ! Je devais sûrement faire pareil, non ?! Mais … je savais pas mentir, moi !!
- A-Aube.
Inspirer, expirer- Je devais … paraître normal, sinon, il allait voir que j’avais compris ce qu’il voulait me faire ! Il me proposais d’ailleurs… qu’on fasse une œuvre ensemble ? Est-ce que c’était un prétexte ? ! Puis, me glissa entre les mains un carnet et— … Oh. C’était beau. Les traits étaient intéressants, avec du caractère et …
Non non non ! Je tombais dans le piège ! Peut-être que c’était pas vraiment lui qui les avaient dessinés !! Mais … c’était quand même super ! En tout cas, j’aimais beaucoup !
- C’est … beau.
Je soufflais juste ces deux mots, avec une grande douceur, reste que … Il cherchais peut-être juste à me rouler dans la farine ! Je ne devais pas oublier ça !
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avec Aube Épine
le 8 mars 2022
« Aube? » dit-il, le dardant de ses émeraudes; « C’est doux, comme nom. Ta famille vient-elle de Kalos, par hasard? » Kyo l’observe un moment, et il tombe presque dans le piège de vouloir comprendre chaque petit pli; c’était pas très dur de voir qu’aube n’en menait pas large, et pourtant il fit comme s’il ne s’en rendait pas compte. Pourquoi? Voilà, c’était aussi simple que ça, Kyo aimait passer son temps en tant qu’homme pour lui. Sans se soucier des autres, sans se soucier de froisser, de déranger, d’être poli et agréable. Toutefois même s’il prétendait se foutre de comment le petit à côté de lui se sentait, son ton de voix se fit tout de même plus doux, pas comme un murmure, mais certainement pas agressif. À voir si cela faisait une quelconque différence -n’avançons pas trop vite. Le skateboarder posa un instant le calepin sur ses genoux, ajoutant.
« Mes pronoms sont il / lui » fit-il sans sommation, « et toi? »
Une entrée à la matière peut-être un peu abrupte, mais Kyo devait savoir; c’est que visuellement il trouvait qu’il faisait garçon, mais Kyo savait qu’il valait mieux ne pas se fier aux us et coutumes en regard à l’expression du genre -qui plus est, il se disait qu’Aube, ça faisait un peu féminin comme nom, et bref, plutôt que d’être confus, le voilà qui demandait directement. Le temps que l’autre se pose avec sa réponse -il était pas rapide de la parole, cet Aube-, Kyo en profita pour regarder plus en détail les traits de ses dessins. Il aimait follement découvrir le coup de crayon de d’autres artistes, et finit par dire : « T’es sur les réseaux sociaux? Je t’ajoutes si tu veux- »
Grossière erreur; c’est que ses dessins, ceux dans son calepin, c’était ses croquis d’Ukiyo-e, et bien que ça se transposait dans ses graffitis, fallait avouer que son style différait quand même pas mal. Pas très subtil, ce Kyo, avec cette espèce de double identité qu’il s’était monté. Tant pis; tant qu’il lui donnait le bon @, tout devrait bien se passer, pas vrai? Kabuki, intrigué, posa ses pattes avant sur le rebord du banc de bus, reniflant avec intérêt le calepin de l’inconnu, puis lui coulait un regard insistant, sans rien dire et sans bouger. Il resta juste là, comme ça, à le fixer. Ce qu’il pouvait être bizarre, des fois…
« Hein? » fit Kyo en relevant la tête, « ah, merci, c’est gentil. Tu dessines beaucoup de fleurs, j’adore! Tu vas beaucoup à la campagne? » des petites questions un peu importunes, mais peut-être qu’à force de le noyer sous les questions, il allait répondre à quelque chose, se détendre, enfin, on pouvait espérer… ou alors tout ça n’allait que faire empirer tout fois mille. Eh; tant pis. Tant qu’il ne se mettait pas à brailler, hein…
« T’es libre? Là, je veux dire, t’allais quelque part de particulier, on t’attends »
Oh, les questions louches de racaille, ça allait pas le faire, ça. Pourtant ça partait d’une vraiment bonne intention, et Kyo ne se fit pas prier pour répéter; « Vraiment, faut qu’on dessine un truc ensemble! Une petite collaboration de rien, ça te dirait? » le ton de Kyo était plus à la spéculation qu’au questionnement, comme s’il n’attendait pas vraiment de réponse -autre que positive, en tout cas.
Il me questionnait sur mon prénom et… c’était vraiment si rare que ça ? Mince, ça restait un peu gênant, tout de même … ! Pitié, qu’il ne m’embête pas sur ce sujet, je me sentait déjà suffisamment mal à l’aise ! Néanmoins, ce n’était qu’une question … sur ma région ? Ah ! Peut-être que … peut-être que c’était vraiment un stalker, et qu’il voulait des informations privées, comme mon adresse ! Non, je ne voulais pas qu’on m’enlève, ou ce genre de chose, ça me faisait peur ! Cependant … je devais quand même lui répondre. Mes joues étaient devenues d’autant plus rouge … ça devait être un…piège, je ne devais pas tomber dedans !
- Je … Non, je viens d’Unys, en fait.
Il … ne semblait pas remarquer mon état et… est-ce qu’il le faisait exprès ? Je comprenais pas bien ses attentions, ça me faisais peur, c’était pas clair ! Moi … j’avais toujours du mal avec les relations sociales, surtout avec les personnes de mon âge. Ca m’angoissais, me stressait bien trop vite … je n’aimais vraiment pas ça ! Oui, une partie en moi avait encore envie de m’enfermer dans ma chambre et de ne plus sortir de chez moi pendant des jours. J’avais surmonté ça, mais … c’était encore un peu en moi ! Ensuite vint … une question sur les pronoms. Ce n’était pas …quelque chose de très fréquent ! Je clignais des yeux quelque instant, surpris. Avant de lui répondre doucement.
- C’est… pareil pour moi.
Oui, ce genre de chose…je n’étais jamais questionné sur ça. Peut-être que c’était son cas ? Dans tous les cas, ça ne me regardais vraiment pas ! Reste qu’il voulais … mon profil pour m’ajouter sur les réseaux. M-Mince ! Il arrivait vraiment… à obtenir beaucoup d’informations ! Est-ce qu’il … allait me faire du mal si je lui donnais pas ? M-Mince ! Sous la contrainte, je n’eu d’autre choix que lui montrer mon nom d’utilisateur, en sortant mon portable.
- Je … suis pas très … très actif, par contre-… J’aime pas vraiment… Enfin … j’ai du mal à … à partager ce que je fais …
C’était même très rare que je le fasse ! Je ne voulais pas … qu’on se moque de moi. C’était rare, les garçons qui aimaient autant dessiner des fleurs, représenter la nature… Reste que ce Kyo, il avait l’air … de ne pas vouloir se moquer de moi. Ça me rassurait un peu, même si une petite voix me soufflait sans cesse qu’il ne me voulait que du mal. Encore, mes joues étaient plus rouges… si c’était possible, en tout cas ! Gêné, je reportait mon regard sur mes genoux.
- Non, enfin … si … Je vis à … Kishika, mais … c’est lié à…mon travail…
Mince ! Est-ce que…j’en avait trop dit !? Zut, surtout que sa question suivante …
- Qu-Quoi …?!
Quelques gouttes de sueur coulaient sur mon front. Est-ce que … J’avais signé mon arrêt de mort ? Non, j’étais trop jeune pour mourr— … Oh, il semblerait que…je me soit mépris ? A moins que ce soit juste une excuse, je … savais pas vraiment ! Une …collaboration, mais … je ne pouvais pas m’empêcher d’être honnête.
- N-Non, j’ai …. Rien…rien de prévu…
Il voulait …qu’on fasse quelque chose ensemble ? Mince ! J’étais pas sûr …que Graingrain puisse me défendre en cas de problème !
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avec Aube Épine
le 8 mars 2022
« Unys? » répéta-t-il, se dressant sur son siège de manière attentive. « J’y suis jamais allé, c’est bien? Moi je viens originairement de Johto, mais j’ai habité à Kanto aussi avant de déménager à Lumiris. » explique-t-il, sourire à l’appuis. « Mais j’aime bien mieux la vie ici, je crois. Enfin avec les années on s’y fait! » C’était vrai, Kyo aimait Lumiris, et surtout l’espèce de confidentialité que Nemerya offrait par rapport à son village natal. Ici, il pouvait être lui-même, suffisait de se glisser dans les bons habits… ah; mais ce n’était pas pour dire qu’il ne s’ennuyait pas terriblement de sa famille qui était restée à Johto, hein. Sur les réseaux sociaux, ils restaient actifs dans la vie les uns des autres, après tout. Est-ce que c’était pour ça qu’il avait demandé le handle d’Aube? C’est peut-être creuser trop loin pour rien, mais Kyo savait dans son cœur qu’Aube était quelqu’un, comment dire, qu’il ne pouvait laisser glisser dans l’oublie qui guette les inconnus croisés dans l’autobus. Pourquoi? Ça, c’était plus difficile à répondre… c’était un sentiment comme ça, c’est tout.
« Je comprend » dit Kyo, sa voix se faisait un peu plus douce. « Ce n’est pas facile, soumettre nos créations à des inconnus. Enfin, même à des gens connus. Même quand je suis certain d’aimer une de mes œuvres, j’ai toujours cette genre de voix qui me dit qu’il y a tellement mieux, et un commentaire négatif ça peut ruiner une journée… mais ces temps-ci j’ai plus de commentaires positifs que de négatifs, et ça m’aide vraiment à avancer. » Enfin; pas que ça devait être la même chose que pour Kyo, mais il essayait de comprendre un peu la position d’aube. L’art ça vient trop souvent du cœur, et c’est difficile de montrer son cœur à nu à des gens. N’allez pas vous méprendre, Kyo avait de l’assurance pour dix… et pourtant ce qu’il disait était vrai. Comme quoi, le syndrome de l’imposteur ça peut toucher tout le monde. « En tout cas, ça me ferait plaisir de te montrer mes projets! » fit-il finalement en changeant de sujet; c’était pour le mieux, il ne voulait pas mettre Aube dans plus d’embarras qu’il ne le mettait déjà.
« Oh Kishika! » s’exclama Kyo avec entrain, « Je ne t’y ai pas croisé, mais j’y vais souvent pour- »
Il s’arrêta. Brusquement, même, ses joues s’empourprant alors qu’il brisait son regard soutenu vers Aube pour se mettre à regarder droit devant lui, le regard creux. Merde -il s’était laissé emporté, avait oublié que c’était la Kyo en kimono, la parfaite fille à sa maman, qui allait à Kishika pour acheter les feuilles de thé qu’on buvait durant les cérémonies. Il laisse de précieuses secondes s’écouler, son sourire se faisant subitement moins brave. Puis il glissa, doucement, dans presque un murmure, la même excuse qu’Aube; « pour mon travail »
Ah; voilà qui permettrait à Aube de se calmer un peu, peut-être! Il finit par se lever d’un bond, non sans avoir évidemment redonné son calpin de dessin à Aube et avoir rangé le sien dans son sac. Il tendit une main à Aube, l’invitant à la prendre pour qu’il le suive. Un large sourire sur le visage, il avait prit sa décision : c’était maintenant ou jamais! Alors il lui tendait sa petite main avec espoir, lui disant un : « Vient, je connais le meilleur endroit en ville pour une collab! » qui, il l’espérait, finirait de le convaincre.
Il …semblait intéressé par ma région ? Je ne savais pas si j’avais vraiment envie d’en parler … surtout que je laissais échapper beaucoup d’informations ! Mais de son côté aussi… il s’ouvrais un peu.
- Je … Je ne connais pas bien ces … ces régions. Unys c’est … c’est bien … et moderne… ! Ca me m-manque un peu parfois, mais … c’est bien aussi Lu-Lumiris !
J’étais toujours terriblement gêné, je ne savais même pas pourquoi je lui racontait ça ! Cependant … peut-être qu’il … qu’il était juste curieux ! Et qu’il ne me voulait pas de mal. Il restait quand même plutôt suspect … je n’avais pas vraiment envie de me faire racketter par une jeune racaille ! Je n’avais pas énormément de chose de valeur sur moi, de toute façon ! Puis … Lumiris, c’était différent. Des choses assez sombres avaient tâché mes années de vie dans ma région natale, alors que maintenant … ça m’avait permis un nouveau départ. J’avais un peu évolué, même si je me trouvais toujours atrocement peureux. Reste que … oui, j’avais réussi à reprendre une vie normale, alors, ce n’était pas si mal. Ensuite … il pris une voix plus douce. Comme sur un ton de confidence. Je le regardais, intrigué et … Je ne pouvais qu’être d’accord avec ce qu’il disait. L’avis des autres … était parfois dur à gérer. Surtout quand c’étaient des inconnus. J’avais toujours peur de ce qu’on pourrais penser de moi, encore vis-à-vis des choses que je représentais. On m’avait déjà jugé sur ça, alors … c’était plus fort que moi.
- Je … comprend.
Pour finir, je lui lançais un petit sourire timide, lorsqu’il avoua être content de me montrer tout ça. Je me sentait déjà … un peu plus en confiance, même si ça ne suffisait pas pour faire disparaitre ma timidité et ma prudence naturelle. Et finalement, sans que je ne comprenne vraiment pourquoi … le voilà qui se mit à rougir. Comme si … on avait inversés les rôles ! Je ne comprenais pas bien, est-ce que j’avais dit quelque chose d’incorrecte ? Je … devais m’excuser si c’était le cas, c’était plus fort que moi !
- J-Je … Euh ... D-Désolé ! N’en … n’en parle pas…Si tu n’en as pas envie … !
Surtout que c’était pour … le travail ? Il travaillait ? Il avait l’air plus jeune que moi, pourtant … En plus de ça, je connaissais, au moins de vue, la plupart des habitants de la petite ville et …
- A-Ah …Je … ne crois pas t’avoir vu avant, pourtant …
Cependant … je ne pouvais pas non plus avoir la mémoire infaillible ! Ça me semblait juste … bizarre … Une petite voix me disait que c’était très, très suspect mais … je n’osais pas poser davantage de questions. Le brun me redonna ensuite mon carnet de dessin et je ne pu m’empêcher de serrer l’objet contre moi, me relevant doucement et … Il me tendit sa main, m’invitant une fois de plus à une collaboration. L’hésitation devait se lire dans mes yeux. J’avais peur, mais en même temps… je savais que je devais sortir de ma zone de confort. Je devais évoluer et…avoir moins peur. Timidement, je saisit sa main, gêné, avant de prendre doucement la parole.
- A-Allons-y …
Je lui lançais un sourire timide. Oui … je pouvais le faire !
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avec Aube Épine
le 8 mars 2022
« T’inquiètes, je comprends ce que tu veux dire, je crois » fait Kyo en s’étirant de tout son long comme il pouvait considérant qu’ils étaient dans le bus. « J’aime beaucoup Lumiris aussi, c’est ma maison maintenant, mais parfois je suis que trop conscient des différences entre ici et Johto. Mais je suppose qu’en un sens c’est vrai pour la plupart des gens dans le coin, pas vrai? Les natifs de Lumiris semblent si peu nombreux quand on y pense bien, la plupart des gens que j’y ai croisés semblent plutôt issus de l’émigration » Il s’arrête, pensif. « Moderne, tu dis? Moderne c’est pas tout à fait le terme que j’utiliserais pour parler de Johto, mais, pas loin de chez moi, enfin, dans la ville d’à côté, y’avait un gros centre commercial. Nemerya c’est un peu la même vibe. »
Kyo attrapa au vol le petit sourire, bien que timide, d’Aube, lui répondant d’un sourire confiant et étincelant comme jamais – Kyo était tout sauf timide, lui, c’était probablement ce qui l’avait poussé à s’insérer dans la vie d’un parfait inconnu. Mais après tout, les inconnus ce ne sont que des amis en devenir. Alors qu’Aube prenait sa main, ce sourire s’étira encore un peu plus, et Kyo serra la petite main dans la sienne. Ils devaient avoir l’air bien étranges, deux garçons inconnus à se serrer la main, mais Kyo n’était pas près de la laisser aller. Plutôt il signala la demande d’arrêt au chauffeur du bus, puis entraina Aube derrière lui, sans même se retourner pour vérifier qu’il avait toutes ses affaires! Une fois sur le quai de déchargement, il regarda à droite, à gauche, puis s’engouffra dans une ruelle, toujours en tenant la main dans la sienne, sans trop la serrer pour le pas lui faire mal ou lui faire peur. « Vient » lui souffle-t-il simplement avant de continuer son petit chemin dans le ventre de la ville, son Skateboard sous son bras libre et son Zorua qui trottinait derrière eux.
Il ne s’arrêta qu’une fois arrivé à destination : loin des yeux indiscrets, un mur de béton complètement repeinturé par un marchand probablement désabusé quant au fait qu’il le resterait bien longtemps. Il rendit sa main à Aube, posant son sac à dos sur le sol dans un bruit sourd alors qu’il s’accroupissait pour en sortir quelques canettes de peinture et un sac de boutons assorti. « T’as déjà essayé? » dit-il en secouant une canette de peinture dans sa main, la bille à l’intérieur faisant un petit parcours musical en se cognant aux abords de métal du contenant. Sans attendre la réponse, Kyo pose un embout à trait étroit et lui tend la canette de peinture noire, non sans avoir actionné quelque peu la peinture auparavant pour qu’elle ne sorte pas toute d’un coup sans prévenir. « Si tu veux je te montre comment l’utiliser, et puis après on se fait un sketch à deux! »
Il se redresse, faisant signe à son Zorua; « Kabuki tiendra la garde, t’inquiète pas trop » dit-il avait de secouer une canette couleur vert forêt. Il avait pas deux noirs, mais c’était pas plus grave. « Le truc c’est de pas être trop près du mur, et d’aller ni trop vite, ni trop lentement pour faire un trait » et comme pour lui montrer, il fait un arc large du bras; « si tu vas trop lentement, ça risque de faire des larmes… et si tu vas trop vite, eh bien, j’imagine que tu te doutes, ton trait aura des trous. Essais, voir! »
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