Bordel ! Mais où est-ce que j'avais fini ?! Qui aurait pu m'imaginer, moi qui suit pourtant toujours à l'extérieur, être ainsi enfermée. Et par n'importe où en plus : dans un bibliothèque ! Ca sentait le vieux et la poussière. L'endroit ultime ! Celui que je répugnais le plus ! Non, ça n'a jamais été mon fort les livres. Pourtant, j'en ai lu un bon petit paquet. Mais je vous avoue, pour moi, un bouquin, ça m'aide à m'endormir le soir. Un problème d'insomnie ? Pas de soucis, il me suffit de lire quelques lignes et hop, dodo ! Si ça ce n'est pas magique. Alors bon dieu, mais qu'est-ce que je foutais là ?! A votre avis ... Je travaillais !
Après avoir bien galérer à me trouver un petit boulot, il m'avait fallut monter jusqu'à cette immense ville pour trouver enfin quelque chose. Et vu comment j'étais désespérée, j'avais pris le premier boulot qui avait accepté le fait que je n'ai aucune expérience. Je crois surtout qu'il m'avait pris grâce à ma faculté de ne pas pouvoir parler fort. Comme si cela pouvait m'empêcher de faire du bruit autrement. Bah, on n'allait pas s'en plaindre.

Mon travail était simple : ranger les livres que les étudiants et tout autre personne laissés sur les tables, les fauteuils. Et remettre à leur place ceux qui étaient mal ranger. Et ça, toute la journée. De plus, j'étais chargée du ménage : ce qui voulait dire laver les tables des crasseux qui venaient avec de la nourriture. Bien sûr qu'elle était interdite. Mais vous savez, toutes choses interdites et faites pour qu'on la contourne. Donc au final, ça me faisait mal de chose à faire. Et bien entendu, il me fallait resté après les heures d'ouvertures pour nettoyer le sol et remettre aussi tous les fauteuils et chaises à leur place. En soit, il n'y avait rien de bien compliqué dans ce travail. C'était juste physique, rien de plus. Et être observateur ... Mais qu'est-ce que c'était épuisant !

La matinée était sur le point de se terminer que j'étais déjà épuisée. Je n'aurais jamais pensée que cela serait si difficile. Je courais à droite et à gauche, ou plutôt je marchais vite car il était interdit de courir, bien évidemment. Je sentais mes mollets palpiter et mes jambes devenir lourdes de plus en plus. Quant à mes bras, eux aussi commençaient à se raidir à force de porter des livres. Comment cela se faisait qu'il n'avait pas de chariot dans une si grande bibliothèque ! C'était tout bonne inconcevable. A moins qu'on me les avait cachés pour me mettre à l'épreuve. Très bien ! Je surmonterai ce défis ! Ainsi je prouverais ma bonne fois et surtout j'aurais mériter de pouvoir m'en servir.

Allez courage, il ne restait plus beaucoup de temps avant la pause déjeuner. Enfin ! Mais qu'est-ce que j'allais manger ? Je n'avais rien prévu et mon porte feuille était presque vide. Rien que d'y penser, je sentais mon estomac se contracter. Il fallait vite faire quelque chose pour oublier la faim. Travaillons, oui c'était la solution pour oublier. J'astiquai, je nettoyai et bon dieu que le gens n'avaient aucun respect ! Entre les livres mis à l'arrache sur un coin de table, limite avec des pages cornés et celle qui ressemblait à champs de batailles de miettes en tout genre : en une matinée je pensais avoir tout vu ! Mais que ne fut pas ma surprise en voyant sur une table des pierres. Non mais carrément ! Sérieusement on pouvait être si impoli que ça en se permettant de mettre de gros cailloux poussiéreux dans une bibliothèque. Intérieurement je rageais ! Car qui c'est qui allait devoir nettoyer ? Moi ?!
J'étais sur le point de les prendre pour aller les jeter quand j'entendis une voix derrière moi qui me fit sursauter. Instinctivement je me retournai pour voir la personne : une jeune femme, certainement une étudiante. Elle avait l'air un peu froide avec ses longs cheveux noirs et son regard bleu. Elle m'intimidait.

-Pa ... Pardon ... Je ... Je ne voulais pas déranger ! C'est juste que ... Heu ...

Je ne savais absolument pas où me mettre. Et déjà que le son avait du mal à sortir de ma gorge, voilà que je ne trouvais plus mes mots. Dans mon fort intérieur, je voulais lui balancer ces pierres à la gueule en lui disant ne pas salir l'endroit. Et dans l'autre, je ne voulais pas perdre mon travail dès mon premier jour. Alors que faire ?
Allez, il fallait dire quelque chose. Car là je ressemblais beaucoup à mon nigosier qu'à moi-même. Je pris une longue inspiration, comme pour retrouver mes esprits avant de me reprendre :

- C'est juste que ... heu ... Ces pierres sur votre bureau. Si vous pouviez, comment dire ... heu ...

Echec critique ! Je n'arrivais pas à lui dire les choses, en tout cas temps que je le regardais. Peut-être qu'en détournant mon regard, cela serait plus simple.
C'est alors que je les remarquais enfin : ces fameux cailloux. Oui, c'était bien des cailloux : fait de roches, de calcaire et de je sais quoi d'autre. Mais ils étaient bizarres. Ils avaient une forme particulière, comme s'ils représentaient quelque chose.

- Ils sont pas un peu étranges ?

Mes mots étaient soudainement revenu, comme par magie. A croire que ne plus croiser le regard de l'inconnue m'avait redonner mes aptitudes à communiquer, ou bien était-ce autre chose ?

Plus glacial tu meurs ! Je ne sentais aucune sympathie émanant de cette fille. Il avait l'air hautaine, encore plus quand elle soupirait. Elle jugeait fort mon ignorance et j'avoue que cela avait don de me froisser. Et bien sorry princess, on n'a pas tous la science infuse dès la naissance. Mais essayons de ne pas prendre directement la mouche, et gardons le sourire, même s'il devient crispé.

- Des fossiles ?! Sérieusement, on peut trouver ce genre de chose ?

Oui bon d'accord, le brunette m'insupportait mais bordel, elle avait en sa possession des fossiles ! Je savais ce que c'était, pas besoin de m'en donner la définition. Certes, je n'étais une intellectuelle comme elle, mais je n'étais non plus stupide. C'était Karl m'oiseau débile dans notre couple, pas moi.
Le fait de pouvoir trouver ce genre de pierre, cela signifiait tellement de chose et surtout ça confirmer qu'il y avait bien de la vie il y a des milliers d'années. Mais aussi que les plantes et les pokemons étaient bien différents de ceux d'aujourd'hui. Cela peut vous sembler étonner, mais c'était quelque chose qui me fascinait, peut-être autant que la mer puisse me calmer ou de pouvoir découvrir ses secrets. Est-ce que cela faisait de moi une scientifique ? Non, plutôt une curieuse.

- Merci captain Obious, je sais ce que c'est un fossile. Juste que je n'en avais jamais vu en vrai. C'est toi qui les a trouvé ?

Oui, j'étais familière, est-ce que cela pausait problème ? Je ne l'espérais pas et même temps, je m'en fichais pas mal. Je me fichais pas mal de ce que pouvait penser de moi miss glaçon. Par contre, ses connaissances m'intéressaient beaucoup plus. En mode miss sans gène, je tirais une chaise et sans même demander quoi que ce soit, je m'installais et tirais le livre qu'elle avait ouvert pour m'y plonger dedans. Bon, il n'y avait pas grand chose de plus à apprendre que je savais déjà de base. Je tournai alors la page pour essayer de trouver des exemples d'autres fossiles. Cela m'ennuya bien vite et mon attention se reporta sur ceux bien réels se trouvant face à moi.

- Et tu sais ce que cela pourrait être ? A les regarder de plus prêt, ils ne semblent pas creux, au contraire, on dirait qu'ils sont volumineux. Donc ça peut pas être que de simple trace empreinte de pokemon ou de plante. Qu'est-ce que ça pourrait être ...

Mon dieu que cela fusait dans ma tête. On pourrait presque me prendre pour une intello tellement que mon visage était passé en mode sérieux.