Un doux mirage

Feat : Kisara

Le bègue avait quitté Voltapolis, décidé à poursuivre sa propre aventure et récolter un peu d'argent pour un jour pouvoir retourner à Hoenn. Mais il le savait ce voyage il ne devait le faire seul, il ne voulait le faire seul, il ne pouvait le faire seul. Le réseau Dusk était telle la toile d'un migalos, étendu et solide, fait de liens quasi indéfectible. Pourtant il ne partirait pas avant d'avoir détruit ce qui l'a aveuglé et a ravagé sa famille. Il ne partirait pas tant que justice ne sera pas faite !

Ce jour là, le soleil soleil était haut dans le ciel et ses rayons ardents s'abattaient sur le monde avec une ferveur irréelle. Il faisait chaud, si chaud que pour une fois il était bien content que Chapo se soit installé sur sa tête, protégeant son dresseur du soleil grâce à son large nénuphar dorsal. Le sol aride fumait presque, et l'herbe sur le bas côté avait brunit sous l'effet du soleil. Les étés au centre de Lumiris sont de plus en plus chaud à mesure que les étés passent, ou alors c'était le garçon qui supportait de moins en moins cette contrée qu'il n'ait pas pas choisit.

Assoiffé il dévissa le bouchon de sa bouteille d'eau qu'il tenait en main et en but une gorgée avec un air d'agacement avant de balancer le reste sur le nénupiot qui émit un son entre surprise,et réconfort. Au moins elle était hydratée maintenant. Revitalisée par cette douche elle ouvrit un œil pour fixer l'horizon flou, tandis que son maitre bougonnait déjà :

-Tttttttt... Tiède déjà ! J'espppppppère qu'on arrive bienttttttôt dans une ville où un vill... Lllll...lage... J'en ai un peu ma... Ma... Ma...marre de camper et vvvvvivre dans la nature comme un po... Po... pokemon... Moi tout ce... Ce... Ce...que je veux c'est un viviviillage peinard comme à Hoenn... Pas une mé...mé...mégalopole !

Mais pour savoir une telle chose il aurait fallu préparer un itinéraire or le brun était parti à l'aventure à l'aveuglette, avançant au hasard, ne sachant même pas où il veut se rendre. Il voulait juste un avenir meilleur, faire des rencontres et rétablir le vrai contact humain avec les gens, des gens respectueux et droits, les autres ils leurs casseraient les dents pour leur pêché d'arrogance !

Un doux mirage

Feat : Kisara

La carte déployée devant lui, Alaric se sentait seul devant la grandiloquence de cette route et son manque flagrant de sens d’orientation. Oui, il avait acheté une carte papier, espérant pouvoir à terme se passer de la technologie qui lie virtuellement les âmes pour désunir les corps. Néanmoins le bègue a bien du mal à s’en sortir. Il est d’ailleurs si prit par sa recherche sur la carte qu’il n’entendit pas les pas sveltes et gracieux de la mannequin, vedette de son cœur.

Inévitablement le choc eut lieu, une rencontre que le bègue avait rêvé, idéalisé, fantasmé. Un rêve inaccessible que sa vie cadenassée l’empêchait d’atteindre car il n’était personne et celle qui l’avait charmé était idolâtrée de tous. Une rencontre qui était pourtant bien réelle. À l’impact Chapo se réveilla mettant par inadvertance ses petites pattes devant les yeux et les oreilles du brun qui se vit soudainement plongée dans un monde vide, démuni de lumière et de son. Un monde obscur où seul sa propre voix résonnait.

Lâchant sa carte sous l’effet de la surprise, Alaric ne remarqua pas qu’il lâcha son bout de papier sur la princesse qu’il convoitait et il continua de se ridiculiser à ses yeux en bégayant et en se battant contre son propre pokemon, logé sur sa tête.

-Cha-Cha-Chapo ! Lâche-moi !

Le brun bataillait fort, tirant son pokemon, attaché a lui par la peur et la surprise. Mais la délivrance vint, et le soleil irradia son visage, brisant les ténèbres qui l’avait un temps paralysé. Le jeune dresseur plissa le yeux, ébloui, non pas par Kisa sur ce coup, et laissa son regard caresser ses silhouettes obscure dansant devant lui. Tout était encore flou et son équilibre encore en berne quand il sentit quelque chose frôler sa jambe et son nenupiot s’agiter pour descendre. Posant calmement son pokemon à terre tout s’éclaircit soudainement. Chapo semblait jouer avec un nympali et levant le regard il s’interloqua en voyant la beauté en personne se dépêtrer de sa carte.

-Ki-ki-Ki... Kisara ?

Un doux mirage

Feat : Kisara

J'étais ébloui, non pas par les facétieux rayons de l'astre divin, mais par la princesse à la chevelure d'argent qui me rendais ma carte avec délicatesse et amabilité. De mes lèvres c'étaient échappé un souffle de joie et de surprise par la seul énonciation de son prénom. Cependant j'avais été trop excessif et mon empressement semblait l'avoir effrayé puisque son visage se déforma pour laisser s'exprimer son interrogation et un étrange sentiment d'anxiété propre aux célébrités qui ne savent comment réagir face à ces inconnus qui semblent tout savoir d'eux. Et tandis que la jeune femme levait les yeux aux ciel cherchant réponses et solutions, je baissais les yeux vers son pokemon, qui c'était assise devant moi, m'observant avec curiosité. Chapo avait finit par arrêter de la poursuivre, et la voilà assise à quelques centimètres de moi, me lançant un regard amusé.

Je ne pus résister au charme de Navi, qui était presque aussi captivante que sa maîtresse, alors pour un instant le temps s'effondra, le monde s'effrita, et je m'accroupi pour me mettre à la hauteur du nymphali, et lui caresser le dos. Ma main vogua dans son doux pelage, virevolta autour de ses rubans, avant de finir par lui ébouriffer ses petites oreilles. Durant cet instant où seules n'existaient plus que Navi et moi, mes yeux étaient rivé dans l'azur de son regard. Ils pétillaient de vie, d'humanité, d'amour et de bonheur... Son regard rayonnait ! C'est pour ça que j'aimais tant les pokemon... Ils sont si franc ! Finalement l'illusion de ce moment en suspens fut brisé par un son que je connaissais bien :

-Nénu... Nénu... PIOOOOOOOOOT !

Chapo sautillait devant Kisara, semblant l'engeuler en de mignonne et ridicule tentative d'attaque. J'adressais une dernière caresse à Navi avant de me redresser :

-Ah ! Dé-dé-désolé... Chapo est une ja-ja-ja-jalouse excessive ! D-d-dès qu'elle v-v-v-voit une j-j-j-j-jolie fille devant m-m-m-moi elle de-de-de-deviens folle et attttaque-que ! Je vais t'en dé-dé-débarrasser !

Mon explication fut brève et j'avais un peu honte du comportement de Chapo qui me forçais à parler devant cette femme que je n'aurais pus impressionner qu'en restant muet. Foutu handicap ! Foutu bégaiement ! Quand est ce que tout redeviendrai normal ? Quand est ce que tout redeviendrai comme avant ? Détruire Dusk et retourner à Hoenn était ce vraiment la voie de la guérison ? Une tonne de questions fusaient dans mon crâne, alors que d'un pas lent et résigné je m'avançais vers mon pokemon, laissant mon regard osciller entre le visage de Kisara et ce nénuphar sautillant avec énergie.

Un doux mirage

Feat : Kisara

Le regard de Chapo suivit celui de Kisara, lorsqu'elle dirigea son regard vers moi. Pour une fois j'étais le centre des regards de toutes ses demoiselles. Navi me regardait d'un regard curieux et joueur, Kisara d'un regard compatissant, et Chapo... Était la personnification même de la jalousie et de la colère. Une mignonne petite boule bleue comme ça c'était si contradictoire. Malgré ses airs de peluche, la nenupiot inspirait presque la crainte... Sa vivacité et ses grognements jouant beaucoup. Pourtant la top mannequin n'en avait pas eu peur. Après tout ça restait un pokemon faible et presque inoffensif, pour l'instant. La main de la jeune femme aux cheveux d'argent caressa alors la grande feuille dorsal du pokemon plante, ce qui fit sursauté la petite bête, qui recula en plusieurs petit bonds, grimpant à une vitesse folle sur mon dos puis ma tête. Facile, je n'étais déjà plus qu'à deux mètre de Kisara, me tenant droit comme un "i" visiblement gêné.

Je restais ainsi, immobile, les joues rougies par la honte de mes sentiments, et la dichotomie m'opposant et me liant au réseau Dusk. Proche, trop proche. J'étais trop proche de ce fantasme qui m'irritait jusqu'ici jour et nuit. Visiblement stressé je déglutissais en me grattant frénétiquement la nuque. Je ne savais plus quoi dire, plus quoi faire. Mon cœur battait la chamade à mon rompre la poitrine. Si je faisait un pas de plus mon corps me lâcherait et ce rêve prendrait fin. Ah ! Mais c'est évident ! Ce n'est qu'un rêve... Je dors en fait ! Mais oui je suis bête, pourquoi donc je rencontrerais Kisara au détour d'un chemin sinon. Évidement que j'étais perdu dans un monde onirique ça coulait de source. Mon cœur reprit alors son rythme normal, alors que la vérité me paraissait comme irréelle. Un sourire s'affiche sur mon visage, sincère et nostalgique, alors que je passe à côté de la mannequin, posant ma main sur son épaule pour lui poser une question fatidique avec ma toute nouvelle résolution :

-Je suis désolé ce qui doit être mon rêve est surement ton cauchemar... Et toi dis-moi... Que vois tu dans ton rêve ?

C'est au tour de Chapo de déraper. Le pokemon ne supporta pas ce contact trop osé, et pour le première fois elle attaqua son maitre. Petite mais féroce et vivace ! Son bec vint se ficher dans mon bras en "une morsure" inattendu et pour le moins douloureuse et très réelle. Un instant de flottement s'instaura alors que mon bras toujours tendu, tressailli devant l'agression du nenupiot, avant que je ne mâche complètement l'épaule de la demoiselle et ne me mette à m'agite partout pour me débarrasser de la douloureuse étreinte du pokemon en jurant. Ah des larmes, il y en avait au coin de mes yeux, réprimés, cloisonnés, mais pressantes et alarmante. Est ce que j'allais vraiment fondre en larme devant celle que j'aime ?

Un doux mirage

Feat : Kisara

Un rêve ? Bien sûr que non ! La douleur déchirait mon être, traversant mon bras pour faire frissonner tout mon corps. Ça ce n'était pas un concept onirique. Si j'avais tue mes cris, mes yeux ne purent empêcher quelques larme de perler alors qu'un bruit tonitruant satura mes tympans, tandis que ma vision fut foudroyé par cette sphère électrique qui me délivra de l'emprise de Chapo. Maintenant le bras engourdi, parcouru de mille et un picotement, inutilisable, je fixais ma partenaire d'aventure gisant au sol immobile. Enfin, après que me vision s'éclaircit et me permette de discerner les silhouette. Sans parler je me penchais vers ce que j'identifiais comme mon pokemon tapotant dessus de mon doigt en déclarant :

-Va fa-fa-falloir qu'on pa-parle tout les deux !

J'étais loin de me douter que je m'adressais d'un ton inquisiteur à la chaussure de la princesse, tapotant dessus comme un sans gêne avant de me relever brusquement et percuter du haut de mon crâne Kisara. Me massant le crâne suite au choc, je préférais rester assis pour ne plus causer de soucis. Je laissais tomber mon sac de mon dos, le désignant alors que je m'adressais à la mannequin :

-Je... Je me sens pa-pas très bien... La foudre à ri-ri-rien arrangé. Je-je suis tout engourdit et ma-maladroit... Dé-désolé ! C'est toi que j'ai co-cogné ? Fouille d-dans mon sac il y a t-t-tout ce qu'il faut pour se soigner...T-t-tu permets je vais m'allonger je suis vraiment pas bien... Je vois trouble !

Non ce n'était pas une vulgaire comédie madame ! D'ailleurs je me serait bien passer de ça devant elle. Qu'est ce que la fille que j'aime allait penser de moi maintenant ? Que j'étais un camé en overdose ? Un faible qui s'évanouit au premier flash grésillant ? Mais je n'y était pour rien moi si l'électricité de ce cage-éclair avait déconnecté mes liaisons neuronales. Alors oui j'ai finis par me coucher à même le sol utilisant comme repose tête mon sac. J'étais tout blafard, j'avais froid et chaud en même temps. C'était étrange comme sentiment... Comme si j'avais chopé une fièvre en quelques instant. La fièvre de l'amour ?

Sur mon front, non tout mon corps en réalité, c'était un ras de marée. Les gouttes perlaient à une vitesse folle. On dit "tu es blanc comme un linge" mais pour le coup le linge était aussi blanc qu'il était détrempé. Puis tout à coups le monde cessa de vaciller tandis qu'un Klaxon m'extirpa de mon état de panique. J'aurais voulu me relever de un bond mes ma tête était lourde. Alors je restais quelques instant le buste relevé, fixant le car qui dut inévitablement s'arrêter pour ne pas nous écraser Kisa et moi. Kisa fait tourner les tête je vous l'assure par expérience !

Un doux mirage

Feat : Kisara

Je me suis fait soignée par un ange... C'est bien là le seul point positif de la dégénérescence soudaine de mes liaisons nerveuses. J'étais au sol, affaiblit, amoindrit, ma main endolorie tournant au violacé, et mon esprit plus vaporeux que jamais. J'étais triste sa douce voix ne me parvenait pas, je ne pouvait entendre les remontrances de mon ange gardien, penché au dessus de moi. Elle avait un petit aire inquiet pinçant ses lèvres. De la brume m'entourant il n'y avait que son visage qui en ressortait. Elle, uniquement elle... Toujours elle ! Mais soudain son visage s'évanouit et la brume me saura au visage m'emportant dans son monde inerte, sans vie. Ma vue était prise par le chaos de mon esprit. Pourtant je luttais toujours. Je lutais pour faire de ce rêve la réalité. Il le fallait, il fallait que ce rêve termine, que ce soit en bien ou en mal !

Les sirènes l'ambulance est le premier son qui me fit pencher vers la conscience, le premier son qui m'avait ramener à elle. Un film sans image, voilà se qu'étais ma réalité traumatique en cet étrange instant qui semblait suspendu. J'étais balloté dans tous les sens. Autour de moi des cris de pokemon, des voix humaines, dont la douce voix de Kisa. Je lançais instinctivement ma main vers l'endroit où mon ouïe me disait qu'était mon ange. J'avais attraper une main, la sienne, celle d'une autre, je n'en savais rien ! Tout ce qui comptait pour moi c'était l'espoir. L'espoir que ce soit elle, l'espoir que tout ceci soit vraie, l'espoir qu'elle soit à mes côté rien qu'un tout petit peu. L'espoir que j'ai partagé un peu de temps avec elle avant de succombé.

Je ne savais vraiment pas qui j'avais attiré à moi dans l'ambulance, mais j'étais simplement heureux rien qu'en laissant mon imagination faire. Mon esprit dessinait ses courbes dans ce néant. La brume aussi blanche et éclatante que ces cheveux dansait devant moi, me décrochant un sourire alors qu'autour de moi dans la réalité, n'était qu ustensile médicale et personnel soignant qui tentait de comprendre ce qui m'arrivait, avant de démarrer l'ambulance direction l'hôpital le plus proche !

-Gnagnagna je vais bien !

On put m'entendre prononcer les personne l'entourant avant que je ne tombe complètement dans l'incinérateur que les machines s'affolent.