Camille était descendu du bateau après une longue croisière. Durant son voyage elle était passée par différent stade. D’abord de l’excitation face à l’aventure et à son rêve qui allait se réaliser. Puis de l’appréhension, à l’idée de voyager seule avec Milo, son Evoli, d’être entourée d’inconnus et de ne pas vraiment savoir comment cela allait se passer. Pour revenir vers de l’excitation en découvrant que tout se passait bien. Elle avait profité du temps à bord pour parfaire ses petits spectacles, ses tours de magie, ses galipettes avec Milo et même donné quelques spectacles sur le pont. Un drame s’y était même produit.

Rien de grave bien sûr, mais alors qu’elle donnait une représentation durant un temps à un trop venteux, une bourrasque l’emporta avec son ombrelle et elle faillit passer par-dessus bord. Elle avait lâcher son ombrelle au dernier moment et avait vu son accessoire rose pâle s’envoler dans l’océan. Elle l’avait regardé disparaitre au loin dans un cri silencieux. Elle était retournée peu après dans sa cabine triste d’avoir perdu un objet auquel elle tenait particulièrement. Et se lava pour retirer la teinture de ses cheveux, abandonnant le rose et le marron pour reprendre sa tête corbeau et retirant ses lentilles colorées, faisant rejaillir son regard émeraude. Elle ne redonna plus de représentation sur la fin de son trajet, prépara juste de nouveau tour. La fin du voyage se fit dans un certain ennui et une grande monotonie.

Finalement, elle arriva au port et à Lumiris. Elle fut parmi les premiers à revenir sur la terre ferme. Elle tremblait d’excitation et respiration un grand coup avec de partir en courant, son sac sur le dos à travers les rues. Elle fit le tour de la ville jusqu’à la fin de la journée, ne s’arrêtant même pas pour manger.

Quand la nuit tomba, elle se rendit au centre Pokémon pour y passer la nuit. C’est là qu’elle vit l’affiche. Concours d’Halloween de coordination. Tout de suite, elle fut intéressée. La jeune femme voyait dans ce concours le moyen le plus sûr et efficace de commencer son rêve. Si c’était comme le concours qui lui avait permis de remporter la somme nécessaire pour venir ici, elle était certaine de gagner, avec ou sans ombrelle. Le duo Fraise et Chocolat pouvait certainement briller dans un concours de déguisement d’Halloween.

Dès le lendemain matin, ses longs cheveux noirs en queue de cheval, jean et T-shirt banal, elle se précipita pour aller s’inscrire. Le trajet fut entrecoupé de base jeu, sieste, et entrainement au spectacle.

Finalement, elle arrive au Fort-Songe mais ne prit pas le temps à contempler la ville pour aller directement aux inscriptionx. Comme à chaque fois qu’elle essayait de s’inscrire, d’acheter quelque chose ou d’obtenir des informations, c’était compliqué. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que Camille était têtue d’une part et qu’elle ne parlait pas beaucoup, même quand c’était nécessaire, ce qui rendait les conversations difficiles. Mais finalement, après avoir montré sa carte d’identité, elle fut inscrite et eut les informations nécessaires au bon déroulement de son concours.

On lui avait donné un thème. C’était un démon, ou un monstre, que Camille ne connaissait pas. Elle fixa le papier en essayant de deviner ce qui se cacher derrière ce mot. Oni. Oni qui mal y pense ? Camille aurait bien demandé des renseignements à la femme au guichet mais elle ne se sentait pas de retourner la voir et lui poser des questions sans parler. Et elle n’avait vraiment pas envie de parler. Pourquoi ? Même elle l’ignorait. Peut-être le son de sa voix, ou alors le fait de forcer sur sa gorge, les vibrations. Mais elle ne parlait pas et donc resta dans son ignorance en repartant vers le centre Pokémon.

Penchée sur son papier, perdue dans ses pensées, elle évolua dans les rues de la ville sans faire attention où elle marchait. Au début, elle slaloma instinctivement dans la foule, sans heurter trop de monde puis la rue se dégager et elle s’enfonça un peu plus dans ses réflexions. Un puissant choc lui fit voir des étoiles et elle tomba lourdement sur à la renverse. L’atterrissage fut aussi douloureux que l’impact. Camille n’avait pas vu le lampadaire et l’avait donc percuté avec énergie, tête la première. Elle resta assise hébétée un moment sans vraiment comprendre ce qui venait d’arriver.

Camille était assise, le postérieur douloureux et la tête aussi, ou était-ce l’inverse ? ll lui fallut un moment pour comprendre ce qui venait de se passer. Elle fixa le poteau surprise un instant puis porta la main à la tête, tâtant la zone ayant subi le choc. C’était pour le moins violent et la première pensée qui lui vint fut l’espoir de ne pas avoir de bosse. En tout cas, c’était agréablement douloureux au toucher, comme un bleu. L’idée d’avoir un bleu sur le front était encore pire que la bosse.

Une voix la fit sursauter. Quelqu’un lui parlait et elle tourna vivement la tête, ce qui lui donna un léger vertige et une petite douleur dans le coup. Elle se maudit intérieurement. Il ne lui manquait plus qu’un torticolis pour compléter le tableau et elle serait prête pour le concours, incapable de tourner sa tête qu’ornerait une belle bosse bleuie.

Un jeune lui tendait la main gentiment et lui demandant tout aussi gentiment si tout allait bien. Camille lui sourit timidement en prenant la main tendue, les joues rosissant lentement. Elle ne comprenait pas en quoi prendre la main de quelqu’un à terre aller l’aider à se relever, car elle trouvait, au contraire, que cela rendait la tâche plus difficile et moins élégante, mais l’intention était toujours louable.

Elle lui répondit d’un hochement de tête lent avec un large sourire. Elle porta sa main au menton et l’écarta de nouveau, pour lui dire merci en langue des signes. Qui avait dit que les mots étaient toujours nécessaires pour parler ?

Milo, pour sa part, commençait déjà à se frotter contre l’inconnu, grimpant sur sa jambe et grattant gentiment pour quémander des caresses. Comme si Camille ne lui en donnait pas assez.

Camille remarqua alors que ses feuilles étaient légèrement éparpillées au sol et s’empressant de les ramasser. Se faisant elle s’interrogea rapidement sur la nécessité de se présenter puis passant que c’était une bonne idée.

Deux secondes pour ramasser ses feuilles éparpillées, une seconde pour se relever et tirer de sa poche une des cartes qu’elle avait confectionnées. Un fond rose clair avec des arabesques marron foncé, et une image d’elle et de Milo au milieu. Au-dessus, en grand était marqué Fraise et Chocolat, magicienne et magicien. Sous le portait des deux magiciens, on pouvait lire Camille Gutenberg et Milo. Sur la photo de Camille, elle était en tenue de spectacle avec ses cheveux mi-rose, mi-marron et les lentilles assorties. Milo avait un haut de forme et un noeud papillon roses.

Elle tendit la carte au jeune homme en prenant Milo dans ses bras, puis mima un [i]Tadaaaaa[/], se mettant sur la pointe d’un pied, le reste du corps en étoile, un grand sourire sur les lèvres.

Un léger soulagement s’empara du cœur de Camille. Les présentations étaient faites et sans que la jeune femme n’ait eu à prononcer un seul mot. Beaucoup de personnes se décourageaient en remarquant que Camille ne parlait pas et se contenter d’un « salut, à plus tard » avant de s’éloigner. La silencieuse n’avait pas spécialement passé une vie solitaire, mais il fallait avouer que ses copines ne passaient pas des heures au téléphone avec elle. Elle faisait partie d’une bande de copines, mais elle n’était la meilleure amie de personne. Mais cela ne la gênait pas puisqu’elle ne l’avait jamais remarqué.

Elle fit une révérence en faisant sauter de ses bras Milo qui fit de même, à Even, après que celui -ci se soit présenté ainsi qu’à son Magirêve invisible, puisqu’il n’était plus là, où le garçon le montrait. Camille eut un peu rire muet qui se transforma en surprise silencieuse alors qu’elle se sentit s’envoler dans les airs. Une petite panique s’empara d’elle alors qu’elle se crispait complètement dans une position absurde.

Mais le vol fut assez court et peu élevé. Malgré tout, lorsque ses pieds retouchèrent le sol, Camille tremblait de tous ses membres, les bras tendus devant elle, comme si elle risquait de basculer en avant à tout moment. Puis elle comprit ce qui venait de se passer en voyait le Magirêve flottait à ses pieds et qui faisait léviter un papier.

Camille le regarda avec de grands plein de surprise et d’admiration avant d’applaudir joyeusement. C’était un Pokémon très joli et certainement une aide extraordinaire pour un magicien ou une magicienne. Elle ne fit pas attention aux excuses d’Even, détaillant plutôt son compagnon qui se retrouva sous le regard scrutateur du Duo, Fraise et Chocolat.

Finalement, elle reporta son attention sur le garçon qui lui tendait le papier. Elle s’en saisit tout de luite et vérifia que c’était bien le sien. De nouveau, elle remercia Even et son Pokémon. Son sourire s’élargit lorsqu’il lui annonça qu’il était aussi un participant du concours. Elle le crut sur parole, n’étant pas d’une nature méfiante et s’empressa donc de lui montrer son papier, et plus particulièrement, le nom du monstre puis elle leva les épaules, incrédule, pour montrer qu’elle ne savait pas de quoi il retournait. Elle montra le livre avec un air interrogateur, pour lui faire comprendre qu’elle ne connaissait pas ce monstre et qu’un peu d’aide serait la bienvenue.

Le jeune homme tout de suite compris la requête de Camille et celle-ci en fut ravie. Mieux encore, il acceptait de regarder dans son livre pour voir si son monstre y était, ce qui allait épargner à la silencieuse un peu de recherche mais pas trop. Si elle voulait vraiment coller au thème, elle allait devoir en connaitre beaucoup sur son monstre et surtout, un peu de culture ne nuit en rien.

Even lui montra son monstre et Camille grimaça. L’illustration n’était pas flatteuse, bien au contraire. Une Lamia, femme sorcière à l’aspect étrange. Camille avait lu un livre d’épouvante dans lequel la mer du héros s’avérait être, non pas une Lamia, mais la mère de toute les Lamia, dans un chaos de divinités anciennes et nouvelles, toutes plus ou moins mortes et cherchant à faire leur grand retour dans notre monde pour y imposer leur règne de terreur et de monstruosité. Camille aimait bien cette saga, même si elle avait un peu de mal avec le concept des méchants méchants parce qu’ils sont méchants. Elle préfère que l’antagoniste a une raison d’en vouloir au monde, et souvent, elle le prenait en pitié ou pire, aimerait le voir gagner parce que franchement, les gentils l’ont bien cherché. Hélas, ça n’arrivait jamais et même si le méchant a raison, il perd toujours.

Even arriva enfin à la page sur les Oni et Camille resta un moment bloqué dessus. Ça ne pouvait pas être possible. Le Japon ? Vraiment ? Mais elle n’en avait aucune connaissance dessus, à l’exception des clichés, comme les kimonos, les samouraïs, les sushis et les mangas, sauf qu’elle ne lit pas de manga. En plus c’était une créature maléfique ?

Elle prit le livre, relit en diagonale. Regarda l’illustration, puis Milo, puis l’illustration à nouveau pour finalement fixer Milo perplexe. Ce dernier lui rendit son regard, attendant une réaction de sa dresseuse. Finalement, Camille reporta son attention sur Even pour lui rendre son livre et s’agenouilla derrière Milo. Lui prenant les pattes de devant elle le dresse sur ses pattes arrière et imite l’expression facial qu’on a quand on imite un Hélionceau en train de gronder. Elle agite les pattes de Milo comme s’il griffait l’air.

Puis la jeune femme se relève avec son Evoli dans les bras et regarde de nouveau le jeune homme. Comment lui faire comprendre qu’elle le remerciait mais qu’elle n’était pas plus avancée que cela maintenant. Elle fixa le livre puis Even. Puis elle soupira ostensiblement et le regarda en haussa les épaules hochant négativement la tête. Ce faire de nouveaux amis semblait plus compliquer que prévu.

Ce n’était pas bien pratique, Camille le savait bien depuis le temps, mais malgré tout, elle se refusait toujours à parler. Mais Even paraissait assez intelligent pour la comprendre, et même pour avoir envie de l’aider et de rester avec elle. Le cœur de la jeune femme se gonfla de plaisir en entendant la proposition du garçon. Elle ne savait absolument pas quoi faire mais peut-être en le regardant s’entrainer et en écoutant ses idées, elle aurait une épiphanie.

Elle eut un léger froncement de sourcils en entendant la remarque sur son manque de loquacité, mais elle effaça aussitôt cette expression de son visage. Il avait raison, mais elle ne s’attendait pas à ce qu’il le souligne. Mais cela n’avait pas d’importance.

Elle hocha énergiquement la tête puis pris Even par la main pour l’entrainer à sa suite à travers les rues. Elle avait un vague idée de l’endroit où elle voulait se rendre pour s’entrainer. Hors des murs, en arrivant, elle avait vu un lieu qui ferait très bien l’affaire.

Courant presque dans les rues sans avoir lâché la main du jeune homme, elle s’arrêtant brusquement en passant devant une boutique. Il s’agissait d’un café et malgré la fraicheur approchante de l’automne, il vendait encore des glaces. Lâchant la main d’Even, elle se dirigea vers le comptoir, à l’entrée du café où étaient installées plusieurs glaces. Camille les admira avec gourmandise avant de faire signe à Even. Elle pointa les glaces du doigt puis la porte.

Elle entra à la recherche d’un serveur, mais elle eut du mal à se faire entendre. Les employés passaient devant elle, occupés à servir le monde qui était déjà présent. Elle leva la main plusieurs fois, ouvrant la bouche sans qu’aucun son n’en sorte puis finalement, elle fronça les sourcils et regarda Milo.

L’Evoli comprit immédiatement et poussa un rugissement au moment où un serveur passa les mains vides. Ce dernier sursauta en la voyant et Camille lui fit son plus beau sourire avant de lui montrer les glaces. Surpris, le garçon lui confirma avoir compris. Camille ressortit et lui indiqua un pot, puis fit trois de ces doigts et désigna trois parfums. Chocolat, Fraise, Vanille.

Le serveur la servit et mima le prix à payer. Camille avait l’habitude qu’on la considère aussi comme sourde et n’en tint pas rigueur et paya. Elle attendit pour voir si Even allait lui aussi prendre une glace, en attaquant sa Neopolitain à l’aide d’une cuillère en plastique.

Tout en se régalant de sa glace, Camille suit le garçon… en silence. Rien de surprenant venant d’elle, mais elle est encore plus silencieuse que d’habitude puisque là, elle savoure avec plaisir sa glace et donc se tait encore plus dans son mutisme. Camille aimait ces trois parfums de glace plus que tout. Son nom de scène venait d’ailleurs de cette association de parfum. Fraise et Chocolat. La jeune fille marchait en sautillant joyeusement sans vraiment faire attention au reste du monde. Elle était heureuse avec sa glace et Milo sur son épaule qui avait le droit à quelques bouchées de temps en temps.

Soudain, elle s’arrêta et porta une main à son front en fronçant les sourcils. Un violent mal de crâne l’avait frappée après une trop grosse bouchée. Un gel de cerveau n’est jamais agréable, mais une fois que se fut passé, elle fit un sourire à Even en reprenant sa route.

Le groupe sortit de la ville pour entrer dans une grande plaine verdoyante. Camille allait applaudir des deux mains devant cette vue. Elle était tout excitée à l’idée des grandes étendues herbeuse car on pouvait y faire plein de choses. Depuis toujours, elle aimait la gymnastique et rien ne valait une prairie pour faire n’importe quoi et s’écraser allègrement au milieu des senteurs florales. Mais deux choses l’en empêchèrent. La première était sa glace et la seconde était le claquement des mains d’Even qui la devança.

Le garçon libéra un autre de ses Pokémon, un de ceux que Camille ne connaissait pas. Camille commença à regarder le nouveau venu et Milo tourna autour du Amagara lorsqu’une étrange musique sortie d’une enceinte. Le garçon faisait manifestement écouter sa musique à ses Pokémons.

La jeune femme décida donc de prendre le livre du garçon et de le feuilleter à nouveau, peut-être que ça lui donnerait des idées, aissis près dans un arbre à proximité. Elle ne fit plus attention au garçon ni à ses répétitions. Elle réfléchissait. Comment faire un monstre gentil qui devient méchant ? Comment le faire avec une petite boule de poil aussi adorable que Milo ?

Les ténèbres ? Les ombres ? Pourquoi pas. Jouer avec des ombres, faire grandir Milo par un effet d’optique. Ça pouvait se faire. La jeune fille releva la tête pour voir un spectacle original. Déjà, Even faisait une danse pour le moins original avec Bateleur, mais plus drôle encore était le Papillusion qui s’était accroché dans son dos, si léger que le garçon ne l’avait pas remarqué, ce qui n’était pas le cas de son Pokémon qui avait une expression hilare. Even était comme une petite fée et c’était assez drôle de le regarder ainsi, concentré et féérique.

Une main devant la bouche, gloussant siencieusement, Camille ne sentit pas non plus la Mimigale se posait doucement sur sa tête. Elle se rendit compte de sa présence que lorsqu’une patte du Pokémon Insecte entra dans son champ de vision. La jeune fille sauta sur ses pieds en passant sa main sur sa tête pour repousser l’invité surprise. Elle se précipita vers Even ce qui chassa le Papillusion qui partit en provoquant une tornade, jetant en arrière Camille qui surprise retombant sur les fesse.

Camille regarda l’entraînement reprendre avec curiosité. Puis le portail s’ouvrit et son cœur se serra. Even se tenait devant et semblait hésiter. La jeune fille bondit sur ses pieds et alors que le jeune homme faisait un pas en avant, elle se jeta sur lui et le plaqua au sol. Dans ce mouvement, elle reçut le coude du jeune homme sur la tête et se fit mal en lui tombant dessus.

Alors qu’ils s’immobilisaient tous les deux, Camille se redressa tant bien que mal. Le choc avait dû être plus violent pour elle que pour le garçon car Camille était un petit gabarit. Toutefois, elle se plaça au-dessus d’Even, s’asseyant sur son torse et lui lança un regard noir.

Sa main partit d’elle-même et vint gifler le garçon. Son expression sévère exprimait un franc mécontentement, et son doigt fit un signe négatif. Elle montra le portail puis Even et fit comprendre d’un signe qu’il ne fallait pas, au grand jamais, qu’il y aille, sinon elle allait l’égorger. Du moins, c’est ce qu’elle mimait. Elle secoua un petit coup le garçon en le saisissant par le col pour être sûr que le message était bien passé. Puis elle se releva et remit en place sa tenue. Milo se précipita et elle se pencha sur le côté en tendant le bras pour que l’Evoli puisse bondir sur son épaule.

Elle regarda encore une fois le jeune homme au sol et se frappa la tempe avec l’index.

Le jeune homme tenta de se justifier sous Camille mais elle le regarda avec une grande sévérité. Si ses yeux pouvaient lancer des éclairs, alors il ne resterait plus grand-chose d’Even, ce qui aurait été dommage puisque Camille était convaincue de lui avoir sauvé la vie.

Elle baissa son doigt menaçant et se frotta discrètement la main. Elle n’était pas violente et la gifle qu’elle venait de donner lui brulait la pomme comme si elle était tombée en roller. Son expression sévère vacilla un peu mais elle se contint et continua de fixer l’élève indiscipliné.

Camille hocha énergiquement la tête quand Even proposa de faire une autre idée. Toujours à califourchon sur lui, elle se pencha un peu et tendit son poing avec le petit doigt levé. Pour être sûr que le jeune homme comprenne, elle prit sa main droite, le força à fermer le poing et redressa le petit doigt. L’auriculaire de la jeune femme saisit celui du jeune homme et elle le regarda fixement. Allait-il comprendre qu’elle voulait qu’il lui promette de ne pas réessayer ?

Une fois le sujet clos, Camille se releva, libéra le jeune de son poids plume et s’étira. Le choc avait été trop rude. Elle regarda l’heure puis le soleil, en train de décliner. Elle allait chercher son sac et revint vers le garçon, Milo sur la tête, le sac sur les épaules. Elle montra sa montre et fit tourner ses index l’un avec l’autre en les éloignant d’elle, comme s’ils roulaient. Elle voulait rentrer et voir si le jeune restait ou non. Si non, elle lui ferait signe en s’éloignant avec le sourire, sans avoir oublié de lui glisser son numéro de téléphone derrière l’oreille sans qu’il ne s’en rende compte.