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i spoke to the devil and he swear he's not to blame, and i understood 'cause i feel the same - vincent
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i spoke to the devil and he swear he's not to blame,
and i understood 'cause i feel the same
ft. Vincent
Il n'y a rien. Il n'y avait jamais eu quelque chose. Ou peut-être que si. Peut-être. Il y a longtemps, peut-être que quelque chose qui avait eu du sens avait effleuré ta vie, mais c'était flou, incertain. Tu ne te souvenais plus. Mémoire encombrée par les débris d'une existence mouvementée qui n'avait plus le moindre sens alors même que ton corps meurtri se tassait sur lui-même pour tenter de trouver la plus petite source de chaleur. Il s'heurtait à la violence glaciale du vent et de la température basse fouettant ton corps marqué. De longues blessures qui ne cessaient de te rappeler ton passé, tes actions, le monstre qu'on avait fait de toi. Le monstre que tu serais. Le monstre que tout le monde devait être. Et tu allais t'en assurer. Tu allais imposer dans leur coeur trop pure la haine profonde qui vibrait en toi, qui hurlait, qui ne demandait qu'à sortir. Ils devaient. Ils devaient comprendre, ressentir, savoir ce que ça faisait que d'être ainsi. Délaissée ainsi, détruite, anéantie, en milles miettes, dans un condensé de haine à l'état la plus pure possible. Tu allais faire d'eux ce qu'ils avaient fait de toi. 

Mais pour l'instant, tu n'étais rien de moins qu'une carcasse qui tentait de continuer de respirer, à même les trottoirs glacés de cette ville dont tu ne connaissais même pas le nom, dont tu ne connaissais même pas la région. Comme si ça t'importait. Qu'est-ce que ça aurait changé de connaître la région, hein ? Ça aurait strictement rien changé. Tu aurais été dans la même situation, tu aurais été la même personne, encore et toujours une bombe à retardement qui, en explosant, laisserait des dommages collatéraux bien immenses. 

Et là, là, tu te retrouvais entre deux maisons ou appartements, dans une température si dure à supporter, le corps meurtri par un accident si proche dans la ligne du temps, un accident que tu avais provoqué. Tu avais été la main de Dieu pour renvoyer son ange Raziel là où il aurait toujours dû être. Tu avais été la main divine pour retirer la vie d'un corps qui était angélique et aurait toujours dû demeurer au paradis, sans jamais approcher le démon que tu étais, le démon qui t'avait possédé. Mais Raziel avait pris ta main, l'avait doucement serré, il avait aimé la personne qu'il avait cru voir en toi et s'était condamné à voler trop près des flammes. Il avait été plongé dans le feu de l'enfer qui brûlait en toi, cet incendie qui avait tout consumé autour de toi. Et aujourd'hui, plus personne n'existait.. enfin, Raziel n'existait plus. Il était six pieds sous terre, son âme volant quelque part, si seulement tu croyais au concept d'âme. Tu ne savais plus vraiment ce à quoi tu venais à croire. Tout se perdait. Et plus rien n'avait de sens. Par leur faute. C'était toujours la faute des autres, toujours la faute de ceux qui avaient fait en sorte que tu ne sois plus quelqu'un, seulement un objet. 

Corps tremblant, corps qui se mettait à tousser, et la douleur qui s'infusait. Les côtes, la cheville, tout était douleur en toi et la maladie avait visiblement décidé de se frayer un chemin dans ton être pour assourdir encore plus le monde autour de toi, pour te rendre encore plus fragile. Et toujours plus forte, toujours plus en mesure de lacérer ceux t'approchant, te protégeant jusqu'au bout. Avec Asriel qui s'était hissé encore une fois sur ton épaule, refusant de partir, refusant de faire autre chose que d'être sur toi, parce qu'il restait avec toi et ne t'abandonnait pas. C'était le seul en qui tu avais une confiance absolue, le seul qui ne devait pas souffrir sur cette terre. Enfin, les pokémons ne devaient pas souffrir. Les pokémons n'avaient rien demandé et ils se retrouvaient trop souvent comme toi, des objets manipulés jusqu'au bout sans pouvoir se révolter.

Bouffée de chaleur. La fièvre était présente. Mais elle ne s'en souciait pas. Elle ne s'en était jamais véritablement soucié, de l'état de ce corps, tant qu'il suivait, tant qu'il ne l'abandonnait pas lui aussi, tant qu'elle pouvait toujours avancer. C'était là toujours le plus important. Il ne lui venait pas en tête qu'un jour, il viendrait à tomber, à ne plus avoir la force de lui offrir le soutient qu'il lui décernait actuellement. Une autre quinte de toux vint la faire grimacer et faire accélérer le coeur. Coeur tentant de survivre dans cette vie. Mais il n'avait pas beaucoup d'aide de ta part, fallait le dire. Négligente, tu l'étais vraiment. Et maintenant, tu te retrouvais à te tasser sur toi-même pour tenter de trouver un peu de chaleur. En vain. 
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ft. Okumura Rin
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Je commençais à prendre l’habitude de venir à la capitale pour des enquêtes. Les offres d’emplois sur internet m’aidait et le bouche à bouche fonctionnait. Je n’étais pas à plaindre. J’avais de quoi subvenir à mes besoins et à payer mon loyer. Seulement, je commençais à me dire que je ne pouvais pas continuer comme ça éternellement. Pour être franc, mon métier de barman me faisait chier. Je m’épanouissais plus en enquêtant qu’en servant de la bière. Et je me sentais plus utile, aussi. Cependant, il me fallait encore plus d’argent pour pouvoir démissionner du bar, à Artiesta. Cumuler deux emplois en même temps n’était pas la vie que je rêvais. Bien que je n’avais pas vraiment rêvé d’une vie particulière.

Je marchais dans les rues froides de Nemerya, en compagnie de mes Pokémons. Si Riolu et Salamèche marchaient à mes côtés, Motisma volait au-dessus de mon épaule. En même temps, c’était le seul moyen de déplacement qu’il avait. Je me dirigeais vers ma moto quand, soudain, Motisma prit une direction différente.

- Motisma ? Où tu vas ?

Je le suivais, accompagné de Riolu et de Salamèche et vit qu’il y avait une SDF avec un Statitik sur son épaule. Elle n’avait pas l’air froid. C’était une triste réalité. Ceux qui n’avaient pas un toit étaient condamnés à rester dehors et à tomber malade. Il n’y avait pas si longtemps que ça, j’étais à sa place. Si je n’avais pas trouvé ce boulot au bar, j’aurais été aussi mort de froid. Je m’accroupis devant elle et lui demandais :

- Besoin d’aide ?

Je n’allais pas lui demander si elle allait bien, c’était pourtant clair. Et évidemment qu’elle avait besoin d’aide, la question étant de savoir si elle accepterait l’aide de quelqu’un. Sauf que son problème avait l’air plus grave qu’un simple coup de froid. Je mis ma main sur son front et je constatais avec stupeur :

- Hey, mais tu as de la fièvre !

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Le vent froid te tuait, vidait ton corps malmené par une vie qui avait imposé dans ton être la haine, une ferveur à blesser, à détruire. Le vent froid glaçait ton corps en le faisant ainsi ressembler à ton cœur. Cœur qui n’en avait rien à faire de la souffrance des gens, tu pouvais même la créer sans t’émouvoir. Bien au contraire, tu viendrais à jubiler devoir la douleur briller dans les billes colorées des visages bien trop parfaits pour être réels. Ces visages que tu pourrais détruire uniquement à l’aide de tes ongles pour être satisfaite de finalement tâcher le beau tableau de leur vie bien tracée. Et même ceux au visage marqué. Tu voulais seulement les enfoncer encore plus. Parce que tu étais un monstre. Le monstre du placard des enfants. Le monstre sous leur lit qui attrape leurs pieds pour les effrayer jusqu’à ce que leur pauvre petit cœur cesse de battre.

Mais pour le moment, la faiblesse physique te prévenait de tout geste haineux envers qui que ce soit. Tu restais repliée contre toi-même en tentant de t’enfoncer dans un sommeil qui ne venait point malgré la fatigue qui te clouait au sol. Tu ne parvenais pas à t’endormir. Statitik était collé tout contre toi, caché par tes longs cheveux blancs, tentant de t’apporter le plus de chaleur qu’il le pouvait sans pour autant que ça ne mène à quelque chose. Tu étais glacée. Tu ne pouvais pas ressentir autre chose que la froideur qui prenait toute la place, partout, jusqu’au plus profond de tes os. Comme un incendie violent qui ne cessait pas.

Au final, tu avais fini par t’asseoir, te poser contre le mur, trembler de ce froid qui te dévorait. De cette glace qui prenait la place partout. Tu avais tant de difficulté à réfléchir, il te semblait que ton corps s’était transformé en un bloc de glace et pourtant, tu irradiais d’une chaleur qui pourrait faire fondre les flocons de neige s’ils tombaient sur toi. Tu ne pouvais pas faire autrement que de tenter de te réchauffer, de te replier le plus possible sur toi-même. Il te semblait ne pas être en mesure de réfléchir, de mettre une pensée après l’autre, de formuler quelque chose de logique. Et une quinte de toux t’ébranla si violemment que tu manquas de cesser de respirer, la douleur prenant dans tout ton corps. Tes côtes fêlées te donnaient envie de ne plus vivre suite à cette toux qui réveillait cette violente souffrance physique.

Mais la souffrance était tout ce que tu connaissais et voulais connaître. Parce que c’était une valeur sûre que tu savais ne pas perdre. La souffrance, tu la connaissais si bien. Tu t’y accrochais, elle était tout. Stable. Contrairement au bonheur qui s’affichait comme éphémère. Que tu pouvais perdre en tout temps. Alors tu faisais un choix rapide, tu te complaisais dans la misère, tu affichais la douleur comme un trophée. Elle était sûre et tu ne pouvais pas l’abandonner dans le risque de retomber encore plus profondément lorsque le bonheur s’en irait en décidant que tu ne valais pas la peine. Tu ne voulais pas. Tu ne pouvais pas. De toute façon, la douleur. C’était tout ce que tu connaissais depuis bien trop longtemps, une douce ennemie que tu gardais tout près de ton cœur, au chaud, dans la crainte de la perdre, parce qu’elle était un repère bien trop important dans cette vie qui avait tant changé.

Et il y avait quelqu’un. Et il s’approcha. Et tu n’eus même pas le temps de lui répondre qu’il touchait ton front et te donnait envie de le mordre violemment pour qu’il dégage, te foute la paix. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire, à lui, que tu faisais de la fière ? Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire, à lui, que tu sois en train de crever dans cette rue ? C’était la vie. C’était ta vie. Tu pourrais bien crever que personne ne viendrait pleurer sur ta putain de tombe. Et ça te convenait. C’était mieux ainsi que de tenir à quelqu’un qui allait crever par ta faute, parce que t’étais rien de plus qu’un monstre. Tu haussas légèrement les épaules tandis qu’Asriel semblait s’apprêter à attaquer pour te défendre.

Et dans ta fièvre, dans ta douleur, ta sœur qui revenait. Hantait ta mémoire. Revenait cruellement alors même que tu avais passé tout ton temps à l’effacer. Et la douleur qui serrait ton cœur.
S e u l e
Tu étais seule et le serais toujours. Tu ne méritais rien de plus que la pauvre solitude qui prenait ta main, la serrait fort, et l’enchaînait. Tu ne pouvais pas t’en sortir, tu ne pouvais pas la fuir, partout où tu allais, tu avais été abandonné. Tu avais été délaissée. Tu le serais toujours parce que tu ne méritais que l’absence d’attaches. Et personne ne pouvait aider. Personne ne pouvait y faire quoi que ce soit. Ça ne servait à rien.

« Et alors ? » Presque comme un feulement. Tu étais un chaton effrayé qui se défendait en attaque. Mais tu étais violente et il fallait faire attention. Tu étais une malédiction. « Pourquoi tu t’en soucies, hein ? J’en ai rien à foutre d’faire d’la fièvre. Ça t’regarde pas que j’sache ? » Éloigner les autres. Tu avais toujours été douée pour ça. Tu n’avais toujours fait que ça.

two became one
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Je pense être tombé sur une idiote remplie tellement fierté pour demander de l’aide à qui que ce soit, même si elle devait en mourir. Elle prétendait en avoir rien à foutre d’avoir de la fièvre, mais était-ce réellement le cas ? Enfin, je n’allais pas aider quelqu’un qui refusait mon aide. Je me relevais en poussant un grand soupire.

- Est-ce qu’il faut une raison pour aider une personne sur le point de clamser ? Bon, si tu veux mourir de froid, qui suis-je pour t’en empêcher ? Riolu, Salamèche, Motisma ! On y va.

Je continuais ma route. D’un côté, je pouvais comprendre qu’elle ne pouvait pas faire confiance à un inconnu. La prudence n’avait rien d’anormal. Par contre, j’avais déjà été dans sa situation, auparavant. Et j’aurais donné n’importe quoi à l’époque pour que quelqu’un m’aidait. Un moment donné, il fallait mettre sa fierté de côté pour survivre. Soudain, Motisma se montra devant moi, m’empêchant d’avancer.

- Motisma, qu’est-ce que t’as ?

Je remarquais ensuite que Riolu et Salamèche étaient restés sur place, près de la demoiselle, l’air inquiet. Pas besoin d’être leur dresseur pour comprendre qu’ils désiraient l’aider, même si elle ne le voulait pas. Riolu s’approchait de la fille et de son Pokémon et posa ses petites pattes sur ses bras. Il voulait la rassurer qu’on ne voulait pas lui faire de mal. Franchement, si ce n’était pas le froid, ça serait mes Pokémons qui me tueront. Je soupirai encore une fois et m’approchai de la fille.

- Salamèche, réchauffe-la.

Mon pokémon de type feu tendit la flamme de sa queue près de la SDF et du Statitik pour les maintenir au chaud. Quant à moi, j’enlevais mon manteau et le mit sur le corps de la fille pour la couvrir. Le froid s’abattait sur moi, mais cela ne devait pas être pire que ce que ressentait la jeune fille. Je m’assis à côté d’elle, les bras et les jambes croisés, sans la regarder.

- Tu as le choix entre aller à l’hôpital ou autre endroit chaud où ta fièvre pourrait retomber, soit j’attends que tu t’évanouisses pour t’y emmener de force. Dans tous les cas, fais vite, je ne veux pas que mes Pokémons et moi tombions malades.

Puis je tournai ma tête vers elle :

- Et si toi tu te fiche de ton état, ais au moins la décence de penser à ton Pokémon. Si tu meurs de froid, il se retrouvera seul. Si c’est lui qui meurt, c’est toi qui seras seule. Dans tous les cas, mes Pokémons veulent t’aider et sont trop têtus pour écouter qui que ce soit.

C’était vrai. Elle, au moins, elle n’était pas seule dans sa galère. Alors que moi, à l’époque, je ne voulais pas devenir dresseur de Pokémon donc en avoir un en compagnie n’était tout simplement pas une option pour moi, même quand je n’étais qu’un sans-abri. Mais, je n’étais pas là pour comparer nos situations.


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Ce n’était pas de la fierté. Mais de la haine à l’état pure. Tu ne savais pas ce qu’il pensait de toi, pas plus qu’il n’avait une once d’idée de ce que tu pensais de lui, de lui et du monde entier, de cette planète que tu ferais exploser, que tu enflammerais, que tu tuerais en même temps que toi. La fin du monde serait tout ce que l’espèce humaine mériterait. Et tu n’attendais que ce moment pour leur rire à la gueule et leur cracher que leur dû était arrivé.

Tu ne daignas même pas lui répondre. Tu ne daignas pas prendre une seule once de ton énergie pour lui offrir quelques paroles venimeuses, il n’en valait pas la peine, personne n’en valait la peine, pas même toi. Pas même toi, non. Il s’était détourné. Tu n’avais rien dit. Tu ne voulais pas de sa présence, tu ne voulais pas de son aide. Tu ne voulais de rien, ni de personne, et tu acceptais le froid qui tuait ton corps. Tu acceptais le froid qui prenait place dans tes os, qui prenait ton énergie. Tu acceptais ta déchéance. Ceux qui t’aidaient, mourraient. Raziel en était le parfait exemple.

Mais ses pokémons n’étaient pas partis. Son Riolu et son Salamèche étaient restés près de toi. Le Riolu avait même pris l’initiative de poser ses pattes sur ton bras et tu avais tendu ta main pour le caresser légèrement. Ta hargne envers les êtres humains n’était aucunement dirigé envers les pokémons. Tu ne savais pas que c’était Riolu, pas plus que tu ne savais que c’était un Salamèche. Mais ça ne t’empêchait pas de les trouver adorables de la même façon que tu adorais ton propre pokémon qui avait toujours été ton pilier, ton soutient, celui qui avait toujours été là pour toi, qui t’avait toujours retrouvé, qui avait toujours trouvé le moyen de te suivre, d’être près de toi. Et qui l’était encore. Tremblant dans le froid, n’ayant aucune attaque qui pouvait aider.

Mais ses pokémons l’avaient ramené lui en refusant de partir et si tu acceptais de faire affaire avec des pokémons, tu ne voulais rien savoir des êtres humains. Tu les détestais. Tu les haïssais. Ils étaient la raison de tes souffrances, la raison de ton passé, de ta déchéance, la raison de ton état, de cette colère violente, virulente, circulant en permanence dans tes veines, poison furieux dévastant tout sur son passage. Et l’énergie tombait. Et la rage tombait. Et plus rien ne prenait de sens. Tu aurais aimé. Tu aurais aimé laisser la haine retomber, mais elle était tout ce qui t’animait, tout ce qui te faisait survivre.

La chaleur du pokémon feu envahissait l’espace. Tu avais envie de fermer les yeux, de te laisser aller à cette douceur, mais ton regard demeurait posé obstinément sur l’autre. Ce n’était pas facile de vivre avec ta propre personne tous les jours. « Tu pourrais les rappeler dans leur pokéball et foutre ton camp. T’es leur dresseur. Ils doivent t’obéir, pas le contraire. » Tu aimerais. Tu aimerais baisser ta garde, tu aimerais prendre une pause, tu aimerais te mettre à pleurer et demander la présence, le réconfort, de quelqu’un, d’un autre. Mais tu ne pouvais pas. Les larmes ne coulaient plus. Le désert était présent. Et cette haine résonnait, se répercutait, dans les parois de ton esprit jusqu’à te rendre folle.

Dans ta confusion, tu pris même quelques instants avant de réaliser qu’il avait mis son manteau sur tes épaules, que la chaleur ne venait pas que du pokémon. Confusion mentale et physique. Rien n’allait. Rien n’allait depuis tellement longtemps. Et il te semblait que tu pouvais l’entendre, l’entendre hurler à ta mère qu’elle n’est qu’une bonne à rien, l’entendre te dire que ta mère aurait mieux fait d’avorter que de t’avoir. L’entendre. « Pas l’hôpital. » Pas l’hôpital. Tu pourrais hurler si on tentait de t’y amener. Trop de souvenirs. Trop de souvenirs. E
Tu le revoyais.
Pleurant.
Se battant pour v i v r e.
Et tu te revoyais. La main posée sur la vitre. Tes pas qui s’éloignaient de la vie. Tes pas qui s’éloignaient de l’hôpital. Tes pas. Et te voilà, maintenant. Et lui ? Était-ce un gars ? Tu n’étais plus trop sûre. Et lui ? Il était rendu où ? Avait-il survécu ? Si oui. Il était sans doute toujours mieux là où il était plutôt qu’avec toi. Tu n’étais pas une mère, tu ne l’avais jamais été. Mais tu ne pouvais pas supporter l’hôpital. Tu le reverrais. En permanence, derrière chaque mur, dans cette odeur particulière et caractéristique de ce lieu, tu l’entendrais pleurer. Chigner. Tu ne pourrais pas le supporter. Et tu ferais ce que tu étais bonne à faire : fuir.
Alors non, pas l’hôpital.

« Tu connais un endroit ? » Ta voix était faible. Tu avais cessé de te battre avec lui. Pour l’instant. Qu’il ne pense pas qu’il pouvait devenir ton ami, ton allié. Il ne demeurait qu’un vulgaire être humain à exterminer, qu’une vermine sans valeurs qui se devait de disparaître de la surface de la terre. Comme vous tous. Mais pour l’heure, tu n’avais pas la force de poursuivre. Tu n’avais pas la force de le montrer. Tu demeurais hargneuse, tout de même. Qu’il n’espère pas de respect de ta part. C’était bien trop te demander.

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Feat. Eleanore A. iDRYS

Je sentais le regard de la SDF poser sur moi, mais je regardais toujours dans le vide. C’était vrai, j’aurai pu juste mettre mes Pokémons dans leur Pokeball et tailler ma route. J’aurai été dans un endroit plus chaud, à boire une boisson chaude, être dans un lit bien chaud et… bon, vous voyez le tableau. Il était vrai qu’à une époque, je l’aurai ignoré. Non. J’aurai vu mes potes délinquants se moquer d’elle sans rien dire, sans la défendre, juste en restant silencieux, en savant qu’au fond de moi, c’était une connerie. Je lui répondis donc :

- Car je serais un mauvais dresseur si j’ignorais leur désir. Et si je leur enfermai dans leur Pokeball pour un oui ou pour un non, ils finiront par me désobéir un jour.

Ne portant plus ma veste, je sentis le froid envahir mes os. Je ne pouvais m’empêcher de trembler et essayer de faire comme si la basse température ne m’atteignait pas s’avérer être une tâche impossible. En même temps, ce n’était pas comme si j’essayais de jouer les héros qui ne craignait ni rien ni personne. Heureusement que Salamèche nous réchauffait avec sa queue. Phrase à ne pas ressortir en dehors de son contexte. Je précise pour les plus obsédés d’entre vous.
Puis, soudain, la SDF affirma faiblement son souhait de ne pas aller à l’hôpital. Elle devait vraiment les détester pour être assez stupide pour ne pas y aller alors qu’elle pouvait se faire soigner. Et je n’étais pas médecin. Et je ne connaissais aucun médecin. En fait, je me rendis compte que j’étais complétement inutile. Et con. Lorsqu’elle me demanda si je connaissais un endroit, je pris un petit moment pour réfléchir. Pour être honnête, j’espérais qu’elle accepterait d’aller à l’hôpital, mais bon. Ne jamais rien espérer des autres. Combien même je n’avais rien espérer d’elle, j’aurai quand même été déçue.

- Je connais un endroit, oui. Si tu peux te lever, lève-toi. Si tu peux me suivre, suis-moi.

Je me levai, lui laissant mon manteau. Mes Pokémons à mes pattes, je pris le chemin de mon hôtel à trois étoiles. Bon, ce n’était pas luxueux, mais au moins, il y aurait de quoi manger et il y avait du chauffage. Je vous épargne mon petit voyage, il n’y avait rien d’intéressant et c’était trop banal pour raconter. Et quand c’est trop banal, c’est trop chiant. Donc oui, on arriva à destination, laissant la SDF entrer la première. Inutile de demander son nom, ce n’était pas comme si j’allais m’y attacher et qu’on allait se revoir après ce soir.

- Si tu veux manger au resto, profites, c’est moi qui paie. Mais n’abuse pas non plus, je ne suis pas crésus.

Oui, cet hôtel possédait sa propre petite cafétéria où on pouvait prendre notre collation. Bon, ce n’était pas comparable à un vrai restaurant, mais c’était mieux que sortir dans ce froid. En plus, comme on était en période de fête, le menu était très thématique et des décorations de Noel inondaient les murs. C’était vrai que de notre côté, on respirait la joie de vivre.



Par Ame De Dragon
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Pas l’hôpital. Pas l’hôpital. Pas l’hôpital.
La phrase se répercutait en boucle dans ton esprit.
Pas l’hôpital.
C’était là où Eden avait été laissé, là où ton cœur s’était définitivement brisé.
(Pas l’hôpital)
Tu refuserais d’y remettre les pieds.
Tu n’aurais pas la force mentale d’affronter ce démon, cette branche de ton passé, d’affronter ta faiblesse, ta honte, d’affronter l’abandon qui avait creusé un trou dans un cœur déjà en miettes. Affronter ton enfant que tu ne pourras jamais prendre dans tes bras, que tu ne pourras jamais rendre heureux (ne mentons pas, tu n’aurais jamais pu le rendre heureux). C’était hors de question que tu te plonges dans cet océan si sombre d’un passé qui aujourd’hui encore te détruisait, t’empoisonnait, te brûlait de l’intérieur, te dévorait. Non. Et il n’avait pas insisté. Tant mieux. C’était mieux de ne pas insister quand tu ne voulais pas quelque chose, tu pouvais vite perdre contrôle, vite devenir violente, surtout quand ce quelque chose faisait autant écho en toi. Tu n’arrivais déjà pas à observer un hôpital sans perdre tes moyens, alors y aller, dedans, y foutre les pieds ? Hors de question, tout simplement.

« Ils sont pas supposés obéir à leur dresseur même si celui-ci est pas le plus gentil ? » Parfois, tu voyais les pokémons comme des êtres obéissants. Très souvent, tu ne comprenais pas que les pokémons ne finissent pas dans la pokéball si jamais ils n’écoutaient pas, ne faisaient pas ce que le dresseur voulait. Alors ça te semblait étrange qu’on les laisse ouvertement désobéir et qu’on leur obéisse plutôt. C’était le monde à l’envers, à tes yeux.
It's crazy when the thing you love the most is the detriment
Tu avais appris à aimer la misère, à t’y complaire, à t’y sentir à ta place. Parce que même l’enfer pouvait sembler confortable une fois qu’on s’y installait, qu’on s’y mettait bien. Parce que même les flammes de l’enfer pouvaient être finalement qu’un feu de camp quand on acceptait son sort, et qu’on ne cherchait plus à améliorer sa situation. C’était sans doute la raison pour laquelle ta propre fièvre ne t’inquiétait pas plus, et que tu ne comprenais pas comment ça pouvait importer à un parfait inconnu que tu ne connaissais point et que tu allais repousser jusqu’à ce qu’il parte en retenant de toi qu’un visage, des cicatrices, qu’un corps en morceau et une haine vibrante. Parce que personne ne cherchait jamais à te revoir. (Tu faisais en sorte que personne ne cherche à te revoir).

« Je suis pas infirme. » Voix froide, vacillante par les frissons causés par cette fièvre que tu avais si longtemps ignoré, mais que tu ne pouvais plus. Tu étais piégée par la maladie physique qui se perd dans celle mentale. Piégée de tous les côtés. Prisonnière de tout ce qui te faisait toi, et tu ne pouvais cesser de te battre contre le monde autour de toi alors que tu te levais, posais tes pieds sur cette surface froide. Pieds nus, bien évidemment. Son manteau sur tes épaules, tes cicatrices masquées par le vêtement, la chaleur semblait un peu plus à portée de main présentement. Et pourtant, ton être demeurait froid. Tu avais appris à fonctionner avec un cœur dysfonctionnel, un cœur glacé tout simplement, barricadé pour ne laisser personne entrer. Et ça ne changerait pas.
Un pas devant l’autre. Un pas en avant. Un. Deux. Trois. Mentalement, tu te mets à compter les pas pour occuper ton esprit, pour détruire les pensées qui continuent de te tourmenter. Pas à pas. Un. Deux. Trois. De nouveau. Quatre. Cinq. Six. S’occuper. Effacer les envies de violence qui picotent tes mains. Ne pas tomber, ne pas perdre le contrôle. Ton regard était sombre, ton regard était violent, aussi détruit que toute ta personne (mais nul ne saurait ce qui avait provoqué cet état).

« Tu me prends pour qui ? Une michto ? » Réponse cinglante malgré la fièvre et la fatigue, malgré tout. Tu ne pouvais cesser d’être sur la défensive, n’est-ce pas ? Oh, Eleanore Anastasya Idrys, ce que tu es pathétique. Et le pire dans tout ça, c’est que ça ne va pas aller en s’améliorant. « J’vais pas faire exprès d’prendre les trucs les plus chers. » Surtout que… tu ne savais pas lire vraiment et que déchiffrer les menus prendraient bien trop de temps. Tu t’étais avancé vers la cafétéria en observant tout autour de toi et en demandant un verre d’eau, un café noir et la soupe du jour. Rien de plus simple. Une sécurité. Tous les emplacements avaient ce que tu possédais. Pas de bonjour. Pas de merci. Tu avais remarqué les lèvres pincées de celle qui te servait, son regard désapprobateur, mais tu t’en fichais. Tu te fichais de tout.
« Tu vois ? Pas d’exagération. » dis-tu en te posant sur la table pour entamer ton « repas » qui était davantage une entrée. Mais c’était chaud. C’était apaisant. « Tu vas manger, toi ? »


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