Le grand jour était arrivé! J’allais enfin remonter sur scène après 7 mois d’absence! J’étais nerveux, surtout que cette fois j’allais jouer en solo. Je connaissais mes capacités et je savais que j’allais bien me débrouiller sur cette scène. Par contre, je n’allais pas recevoir l’énergie de mes anciens coéquipiers pour me booster sur scène, j’allais devoir compter sur moi seulement. Heureusement, j’avais pu m’arranger avec l’organisateur de la soirée pour ne pas jouer dans les premiers ni les derniers. Je savais que j’allais être le troisième sur les cinq groupes/chanteurs présents, mais ça, les spectateurs ne le savaient pas. L’organisateur savait que j’étais un chanteur connu dans les autres régions, c’est pour ça qu’il a accepté que je joue ce soir, ça allait augmenter ses ventes.

- Je me demande s’il va venir… Je suis sûr que oui, il a dit qu’il sera là. Veux-tu aller à sa rencontre Gaia?

-Miiiine? Miiiiiii!

- Ne t’inquiète, les autres spectateurs ne feront pas attention à toi. Aller s’il te plait, je te donne pour mission de retrouver Ethan à l’entrée et de l’accompagner à une table proche de la scène. Tu es la meilleure Gaia, je sais que tu peux y arriver!

- Gamine!

Je la remerciais de sourire et la petite stalgamine quitta l’arrière scène pour se diriger vers l’entrée du bar pour rejoindre Ethan. De mon côté, je devais rester à l’arrière et me préparer mentalement. J’avais une heure pour jouer quelques chansons et heureusement j’avais un gros répertoire. Il restait une heure avant que le spectacle ne commence. Je pris le temps de me changer. Au départ, j’avais l’intention de porter des vêtements bien simples, mais je me souviens des paroles d’Ethan lors de notre premier rendez-vous. Il avait hâte de me voir dans mes vêtements de spectacle qui me « mettait en valeur ». Je rougis à cette pensée et un sourire se dessinait sur mon visage.

- Tu sembles particulièrement joyeux Loyd! Qu’est-ce qui te fais sourire? Ta copine à l’intention de venir te féliciter plus tard. Me dit Glen, un autre chanteur, en me faisant un clin d’œil.

- Tu es jaloux que je puisse avoir quelqu’un dans ma vie Glen? Tu devrais être chanceux, tu auras toutes les filles à tes pieds ce soir. Dis-je en souriant.

- Haha! Pas faux! Merde pour ce soir Loyd. On se croisera sûrement plus tard.

- Sûr!

Je connaissais Glen depuis seulement quelques jours. Il était un violoniste plutôt doué et il faisait partie des groupes de ce soir. Il ne chantait pas, mais sa performance au violon était remarquable et ça valait le détour. Il jouait tout juste avant moi. C’était une petite compétition entre nous deux à savoir lequel de nous allait parvenir à faire crier la foule.

Je décidais donc de finir de me préparer. J’avais gardé quelques vêtements de mes anciens spectacles, ça fera au moins plaisir à Ethan de me voir dedans. Un pantalon de cuir, des bottes noires, un chandail moulant blanc ainsi qu’une veste de cuir par-dessus. Heureusement que je n’étais pas danseur, car ces vêtements ne m’auraient pas permis de faire des mouvements amples. Est-ce qu’Ethan était déjà dans la salle? J’étais un peu nerveux. J’avais surtout « peur » de me planter devant le beau blond. En effet, il attendait beaucoup de moi ce soir et je ne voulais pas le décevoir. Je jetais un coup d’œil rapide dans la salle. Il y avait déjà beaucoup de monde présent, mais aucun blond gêné dans les parages. Je devais me concentrer sur le spectacle à venir. Ce n’était pas la première fois, je n’avais qu’à faire comme d’habitude, être moi-même. La foule se mis à crier et l’organisateur commençait son speech de début de soirée. Le spectacle allait commencer!

Le premier spectacle venait tout juste de se terminer et le deuxième allait commencer d’ici peu. Je n’allais pas encore monté sur scène. Je décidais d’accorder ma guitare pour me préparer mentalement. Je savais déjà les chansons que j’allais jouer, mais je commençais à être nerveux. Ça faisait longtemps que je n’avais pas joué devant un public. J’étais à l’aise habituellement, je devais me faire confiance. Je me mettais trop de pression vu que j’allais jouer devant Ethan. Bon sang, c’est ridicule!

Je jetais un bref coup d’œil dans la salle où je vis Ethan assit à une table près de la scène. Je ne peux m’empêcher de sourire à le voir boire de l’eau… dans un bar! Par contre, il ne semblait pas vraiment s’amuser. Était-ce une bonne idée de l’invité? Les spectateurs se mirent à applaudir. Glen venait de terminer sa prestation au violon. Ça voulait dire que s’était maintenant mon tour. Je m’avançais vers l’entrée de la scène et Glen passa à côté de moi et me tapant l’épaule. Je lui souris.

- Comme vous l’attendiez tous, voici son grand retour sur scène après 7 mois d’absence. Il démarre une carrière solo, accueillez le chaleureusement, Loyd!

Les cris fusèrent dans la salle. Les lumières s’éteignirent et je m’approchais du micro. Je savais exactement où aller vu les nombreuses répétitions. Les lumières s’ouvrirent m’aveuglant quelques secondes. Je ne pouvais pas voir le public devant moi ni même Ethan à cause de la luminosité.

Je commençais à sentir la nervosité monter en moi alors que d’habitude elle se dissipait dès que je mettais les pieds sur scène. Quelque chose n’allait pas. Pendant quelques secondes, j’avais l’impression de revivre l’accident qui avait coûté la vie à mon pokémon précédent, Crikzik. Les phares qui m’aveuglent, le choc violent d’un camion contre l’autobus, les larmes, les cris, la douleur. Je serre les doigts sur le manche de ma guitare. Je déglutis, mais je ne laisse rien paraître de cette soudaine peur qui m’envahi. Sourire, toujours sourire pour cacher ce sentiment désagréable qui grimpe en moi. Je pensais avoir passé au travers de ce traumatisme, mais mon cœur me disait le contraire en battant fort dans ma poitrine. Quelques secondes ne s’écoulent entre mon arrivé sur scène et le moment où je commence à jouer. Je ne dois pas laisser ma peur m’empêcher de jouer!



Je commence à jouer avec énergie et élégance. Les spectateurs se mettent à crier de joie, mais mes oreilles se mettent à bourdonner et je me renferme sur moi-même. Je suis sur le pilote automatique. Je prends une première inspiration et je commence à chanter. Les émotions m’envahissent, me submergent, mais je ne les contrôles pas. J’ai l’impression que des mains viennent me serrer la gorge. J’ai mal, mais ce mal ne parait pas lorsque je chante. J’ai l’intention de sortir mes tripes plus le temps s’écoule. Je repense à Crikzik, mon pokémon qui n’est plus là pour me soutenir et m’accompagner. Je repense à l’accident, mais amis que j’ai abandonné. La douleur est trop grande. Je fausse une note. Merde! Ce n’est pas dans mes habitudes!

La chanson achève! La sueur coule sur mon visage, j’ai chaud, mon cœur me fait mal, j’ai envi de crier, mais je continus, je ne peux pas les décevoir, je ne veux pas le décevoir! Je ne veux pas qu’il me voit faible, je ne veux pas qu’il voit ma douleur, alors je souris, je joue, je chante… Et la chanson prend fin dans un murmure. Les spectateurs crient de joie, mais je ne les vois pas. Je tremble, j’ai chaud, je ne me sens pas bien. Je dois continuer!

- Je suis heureux d’être ici aujourd’hui!

Je ne suis plus sur d’être heureux. Je ne suis pas habituer de jouer seul. Crikzik était avec moi sur scène habituellement ou tout près et je le sentais me soutenir peu importe ce qui arrivait, mais cette fois, je me sens étrangement seul, comme les autres fois où j’avais essayé de jouer sur scène sans succès. Je continue de jouer, des chansons de mon répertoire que je jouais autrefois avec mon ancien groupe.

Après 30 minutes, tout dérape. J’ai joué quatre chansons, mais je ne suis pas à mon meilleur. Je pensais que persévérer ferait disparaître ce mal qui me ronge, mais elle est toujours présente et me dévore lentement. Alors que j’entreprends une autre chanson, je fausse, mais sans arrêt! Je n’arrive pas à reprendre les bons accords et je sens la peur grimper en flèche. J’ai la gorge sèche, je n’arrive plus à suivre la cadence. Je m’arrête au milieu de la chanson, haletant, tremblant. Je me retourne prestement et quitte la scène sous le regard sans doute surpris des spectateurs. L’organisateur ne comprenant pas ce qui se passe entre sur la scène.

- Il avait sûrement une envie pressante!

J’entends les rires des spectateurs, puis plus rien. Mes oreilles bourdonnent à nouveau et je n’entends plus rien. Qu’est-ce qui m’a pris!? Qu’est-que va penser Ethan? Je lance « presque » ma guitare dans un coin et je vais m’asseoir plus loin à même le sol. Je ramène mes jambes contre moi bien que la position ne soit pas très confortable. L’organisateur arrive furieux.

- Je peux savoir ce qui te prend de partir comme ça? Tu es supposé être professionnel! Si tu ne retourne pas sur scène, tu ne seras pas payer!

Je ne dis rien, je ne trouve pas les mots. Glen arrive à ma rescousse et amène l’organisateur un peu plus loin pour me laisser décompresser. Je ferme les yeux un moment, j’ai juste envie de disparaître, comme il y a 7 mois…

J’avais vraiment pensé pouvoir remonter sur scène, mais il me manquait le soutien. J’étais encore affecté par la mort de mon pokémon alors que je pensais avoir surmonté ma perte. Mes oreilles bourdonnaient et je me renfermais lentement sur moi-même. Je me sentais étrangement seul. J’avais honte. Les gens attendaient tant de moi et je les décevais encore. Je serrais les poings et baissa la tête. Je retenais mes larmes. J’étais trop sensible! À quoi pensait le blond après une prestation aussi médiocre! Je lui avais dit que j’étais un musicien connu et voilà que je n’arrive même pas à jouer devant une cinquantaine de personne alors qu’avant j’arrivais à jouer devant une salle pleine!

Je sens un coup contre ma jambe, mais je ne réagis pas. Puis, des bras m’entourent une chaleur m’envahi. Je tourne les yeux et je vois des cheveux blonds. La voix calme d’Ethan traverse le bourdonnement qui me met en sourdine. Comment il a fait pour venir à l’arrière. Je ne veux pas qu’il me voit comme ça! Mes yeux s’agrandissent de peur, mais je ne bouge pas, ne le repousse pas alors que j’ai pourtant envie de m’éloigner. Je suis plus fort que ça, je ne veux pas qu’il me voit dans cet état de faiblesse! Ces paroles viennent me toucher droit au cœur et je sens les larmes montés à mes yeux, mais elles ne coulent pas… pas encore. Si seulement il savait à quel point j’avais honte en ce moment. J’étais pris entre deux émotions … Je voulais juste disparaître et m’éloigner de la scène, mais je ne voulais pas décevoir les spectateurs qui m’attendaient. Je voulais parler, mais ma gorge était serrée et aucun son ne voulait sortir.

Le bourdonnement dans mes oreilles a cessé. Par contre, je commence à entendre le mécontentement des spectateurs. Je ne peux pas rester assit là à pleurnicher, j’ai un travail à terminer. Je me détache lentement d’Ethan et me relève lentement. Mon regard croise le regard de mon pokémon, mais mon cerveau me joue des tours et pendant quelques secondes j’ai l’impression de voir mon Crikzik me sourire. Je me jette sur Gaia et la prend dans mes bras. Je la serre fort et lui transmet tout mon amour.

- Mine?

Mes yeux s’agrandissent que je constate que c’est Gaia que je tiens dans mes bras et pas mon Crikzik. Je ne peux plus contrôler mes larmes qui coulent maintenant à flot sur mes joues.

- Pourquoi il a fallu que tu meures!

- Mine?

Tout à coup, une boule de lumière jaillie entre moi et Gaia. Surpris, je baisse les yeux et je vois ma stalgamine s’entourer de lumière et elle-même semble surprise de phénomène. Et puis, je me souviens avoir attaché la pierre aube autour de mon cou comme un pendentif. Je ne peux pas détacher mon regard de la boule de lumière qui a prit la place de Gaia. Les larmes continuent de couler, mais je reste surpris devant la transformation de mon pokémon.

- Tiiiiiik!

La lumière se dissipe lentement et je vois Gaia, ma Gaia qui a grandit et changer pour devenir Momartik. Celle-ci me sourit et tourne sur elle-même, heureuse de sa transformation. Je sèche mes yeux et machinalement j’attrape la main d’Ethan non loin de moi. Je me tourne et nos regards se croisent, nos visages sont près, mais je ne bouge pas. Je souris faiblement, un sourire gêné.

- Excuse-moi, je ne voulais pas que tu me vois en état de crise, mais je vais mieux. Je trouve ça dure jouer sur scène depuis…

- Qu’est-ce qui se passe ici? Et qu’est-ce qu’il fait là celui-là? Mentionna l’organisateur alors qu’il pointe d’un doigt accusateur Ethan. Toi! Retourne sur scène immédiatement!

Je me lève lentement et m’éloigne d’Ethan à contre cœur. Je fais face à l’organisateur qui me jette des éclairs. Je ressens une vague d’énergie monté en moi. Je ne tolère pas que l’on parle à Ethan de cette façon! Gaia me regarde et se met à mes côtés créant ainsi un « mur » devant Ethan.

- Je ne tolère pas que l’on parle de mon « ami » comme ça! C’est grâce à sa présence que je peux retourner sur scène maintenant et je vais faire trembler les murs et vous allez regretter de m’avoir trainé comme ça! Dis-je avec confiance.

Je repris ma guitare et m’avançait vers la scène d’un pas déterminé. Je m’arrêtais à la dernière minute et me tournait vers Ethan à qui je fis un large sourire. Il n’avait plus à s’inquiéter, je me sentais revigorer et j’allais jouer comme jamais je n’avais joué au part avant. Mon regard se tournait ensuite vers Gaia.

- Tu viens?

- Tiiiiik!

- Tu es sûr que ça va? Demanda Glen qui s’était rapproché de moi.

- Oui, j’ai le soutien qu’il me manquait … Au fait, j’ai remarqué que les spectateurs n’avaient pas apprécié comme il se doit ta performance.

- Je suis habitué ne t’inquiète pas.

- Non, on va leur montrer comment un violoniste se défend. Un music battle avec nos pokémons, ça te va?

- Évidemment!



Je souris une dernière fois à Ethan avant de monter sur scène. Les lumières s’éteignent et nous, nous installons. Le violon se fait entendre, puis des éclairs illuminent la scène. Le luxray de Glen a utilisé étincelle pour illuminer la scène. Il joue comme un déchainé, mais je n’ai pas l’intention de le laisser gagner. Je commence aussitôt à jouer avec dynamisme et élégance. Gaia quant à elle utilise éclat glace et le terrain se retrouve illuminer par des éclats qui restent en suspension dans l’air grâce à l’attaque poudreuse lancée presque aussitôt illuminant la scène complètement grâce à la lumière créer par étincelle qui faisait briller de mille feux les éclats. Les spectateurs étaient bouche bée face à ce spectacle. Je jouais comme je n’avais jamais jouer. La sueur coulait sur mes tempes, mais je souriais toujours. Gaia utilisait poudreuse autour de nous pour nous faire ressortir du lot alors qu’elle interprétait une danse majestueuse accompagnée de Luxray.

La chanson prit fin avec force et la magie autour de nous se dissipa. Les lumières s’ouvrirent et les spectateurs ne réagirent pas. Un silence s’installa un court instant, puis ce fut la cacophonie. Les cris de joie, les applaudissements, le « stand ovation ». J’étais essoufflé d’avoir joué aussi intensément. Mon regard chercha un moment les yeux verts d’Ethan jusqu’à le croiser. Je souris, j’étais heureux, je me sentais enfin libéré.

Je quitte la scène gonflé de bonheur. Je range ma guitare et va me changer. Je n’allais pas passer la soirée dans ces vêtements trop serrés qui m’empêchent de bouger comme je le veux. J’enfile un jeans, un t-shirt orange ainsi qu’une veste en jeans. Je suis beaucoup plus confortable ainsi, j’espère seulement qu’Ethan ne sera pas déçu. Momartik se rapproche de moi et tourne sur elle-même pour montrer sa satisfaction. Je souris à mon tour. Est-ce que je peux dire que j’ai passé au travers de mon traumatisme? Je ne sais pas, mais je me sens beaucoup mieux. Je m’apprête à sortir de l’arrière scène lorsque je vois Ethan, les yeux rayonnant. Je sens mes joues devenir rouge et la chaleur monter à l’intérieur de moi. Sa présence m’a fait du bien et je suis heureux qu’il ait été présent, je me dois de le remercier.

- Hey! Tu as été génial sur scène! Tu veux venir prendre un verre avec les autres? Me demande Glen.

- Peut-être une autre fois, quelqu’un m’attend.

- C’est le blond qui était avec toi un peu plus tôt? On se reprendra alors, passe une bonne soirée.

Je le salue d’un signe de main avant de rejoindre Ethan. Toujours souriant, je dois avoir les yeux qui pétillent et les cheveux en bataille, mais ça ne me dérange pas. Je dépose ma main sur son épaule, mais je garde une certaine distance. Je me souviens de ce qu’il m’a dit et je respecte sa décision bien que j’aurais envie de le prendre dans mes bras pour le remercier.

- Je ne te poserais pas la question, à te voir je sens que tu as aimé le spectacle! Est-ce que tu veux rester ici prendre un verre avec moi. Tu peux prendre ce que tu veux, je te le paie! Nous pourrions prendre le temps de parler… Je… Je vais t’expliquer pourquoi j’ai réagi comme ça… mais éloignons nous de la scène pour que nous puissions nous entendre.

Ma main glisse sur son bras et mes doigts enlacent les siens. Je lui souris chaleureusement et je le guide vers une table dans le fond du bar où nous pourrions discuter tout en profitant de l’alcool et du spectacle suivant sans être assourdi par la musique. Alors que nous prenons place, un serveur vient prendre notre commande. Je lui demande une bière et des baies pour mon Momartik. Je laisse Ethan choisir ce qu’il veut.

Je ne sais pas par où commencer. Je pourrais commencer par le début, mais je sens qu’il y a tant à dire. Je joue un peu dans mes cheveux et je prends une grande respiration. Je m’apprête à lui raconter cette nuit où j’ai perdu mon pokémon, mais au même moment, je sens une main se déposer sur mon épaule. Je me retourne et je vois une femme.

- Maxim Loyd! J’ai été époustouflé par votre performance ainsi que de votre pokémon! Je m’appelle Aveline DeLongue, je suis agente et j’aimerais vraiment faire affaire avec vous pour vos futurs spectacles.

- Hum… Oui… Laisser moi votre carte et je vous rappellerais …

- Ce n’est pas une occasion à manquer, je pourrais vous rendre encore plus célèbre que vous ne l’êtes déjà M. Loyd. Tenez ma carte!

- Oui, je vais y réfléchir. Dis-je un peu froidement.

Après quelques faux sourires de sa part, elle me laissa enfin seul avec Ethan. C’était mon quotidien d’être déranger ainsi et j’étais même chanceux de ne pas avoir été harcelé par des fans. Nos boissons sont arrivées entre temps. Je pris une gorgé de bière, un peu longue pour étancher ma soif, et après un soupir, je me décidais enfin à lui raconter une partie de mon passé.

- J’ai eu mon premier pokémon à 12 ans, c’était un Crikzik que j’avais appelé Gemini. Il était présent à mes côtés lorsque j’ai commencé ma carrière musicale et c’est avec lui qui j’ai appris à chanter et à devenir ce que je suis aujourd’hui. Il me suivait partout, chantait avec moi durant les spectacles et je pouvais toujours compter sur lui dans les moments difficiles. Par contre, il y a eu un accident … Un camion a frappé notre autobus qui nous amenait à Kanto pour notre prochain spectacle… Le chauffeur du camion s’était endormi au volant. Le choc a été violent. Mon Crikzik n’a pas supporté le choc et il est décédé dans mes bras. Après ça, je n’ai jamais réussi à remonter sur scène. C’était la première fois depuis l’accident que j’étais devant un public… Je pensais avoir passé au travers de ce traumatisme, mais j’ai paniqué…

Je pris une autre gorgé de bière et baissa les yeux sur mon Momartik qui jouait gentiment avec Lougaroc. Elle ne semblait plus avoir peur du loup maintenant qu’elle avait sa nouvelle forme. Ils étaient beau à voir ensemble … Est-ce qu’Ethan et moi étions beau à voir? Je rougis à le penser et je jouais avec une mèche de cheveux en signe de gêne.

- J’aurais préféré que tu ne me voies pas comme ça. Je ne veux pas décevoir personne. En tant que star, je ne peux pas me permettre le moindre faux pas. Ils comptent tous sur moi et sans eux, mes fans, je ne suis rien. C’est grâce à eux que je gagne ma vie, je ne peux pas les décevoir alors qu’ils ont payé pour me voir.

Je repense encore à ses bras autour de moi. Je ressens encore sa chaleur, son odeur, son visage tout près du mien. Il m’est difficile de ne pas me rapprocher, mais je laisse une distance entre nous deux. J’espère qu’il ne le prend pas mal. Je voudrais tellement dissiper se brouillard entre nous deux. Notre relation est si récente. On se connait à peine, mais je ressens une vague de chaleur dès que je pose les yeux sur lui. Est-ce qu’il ressent la même chose? Son comportement semble vouloir dire oui, mais je ressens une ambigüité, la peur peut-être? C’est si difficile de comprendre ces émotions qui nous habitent. Aucun d’entre nous deux ne veux être blessé et pourtant l’amour fait mal. Serions-nous un jour capable de traverser cette ligne qui nous mènera autant vers le bonheur que la douleur? Je devrais arrêter de me poser des questions et le remercier. Seul le temps me le dira si nous sommes faites pour tenter l’aventure de l’amour ou non.

- Je voulais te dire merci pour ton intervention. Ta présente m’a réchauffé le cœur et ça m’a ouvert les yeux. J’ai l’impression de parler comme un poète! Haha, je crois que je commence à être fatiguer à cause de tous ces événements.

Je ne trouve pas les mots lorsqu’il me dit qu’il n’y avait pas de mal à être faible. Je joue encore avec mes cheveux, une manie que j’ai lorsque je suis gêné, il doit l’avoir remarqué. Je suis son regard vers la scène où l’organisateur de la soirée présente le prochain groupe. Je porte ma bière à mes lèvres et j’en prends une longue gorgée. Mes yeux reviennent croisés ceux d’Ethan. Je ne m’attendais pas à ce genre de commentaire de sa part. Craquer … Non, je ne pouvais pas me le permettre devant mon public. Je m’étais rapprocher d’Ethan et je touchais ses cheveux du bout des doigts, mais je gardais une certaine distance, bien que je savais que je jouais avec le feu.

- Je ne peux pas montrer à mes fans mes défauts et ma douleur, mais avec toi c’est différent et je ne refuserais jamais tes câlins. Dis-je en souriant.

Son regard timide me fait monter le rouge aux joues. Il me demande timidement comment je trouve ses cheveux. C’est vrai, la dernière fois il les portait en tresse et maintenant il les avait laissés lousse. Je caressais ses mèches des doigts doucement. Il voulait mon avis et je n’allais pas lui mentir. Sans m’éloigner, je lui dis toujours le sourire aux lèvres :

- Je vais être franc avec toi, je préfère quand tu as ta tresse, mais si tu aime comme tu es présentement c’est l’important. Que tu portes ta tresse ou non, ça ne m’empêchera pas de trouver séduisant. Tu es beau et charmant Ethan, ne l’oublie pas. Lui chuchotais-je à l’oreille alors que mes mains lui caressaient toujours les cheveux.

Tout à coup, je sentis quelques choses de froid dans mon cou. Je me reculais un peu et remarquait qu’il neigeait autour de nous. Pourtant, nous étions à l’intérieur! Je me retournais vers Gaia qui se mit à rire et à tournoyer sur elle-même de joie. Il ne manquait plus que la branche de gui! Je suivis mon pokémon des yeux qui allaient se placer à côté du Lougaroc. C’est deux là faisait bien la paire!

- Je vois que vous êtes de mèches tous les deux!

- Tiiiiiiik!

Je me mis à rire et m’éloignait d’Ethan pour me remettre confortable sur ma chaise. Je bus une gorgée de bière. Je me sentais bien et j’aimais être en compagnie d’Ethan. Si Gaia n’était pas intervenue avec la neige, je crois que je n’aurais pas réussi à m’empêcher d’embrasser Ethan sur la joue, mais je me suis abstenu. C’est fou comment il me fait de l’effet! Mon cœur bat la chamade dès que je pose mes yeux sur lui, sa timidité fait grimper ma température corporelle. Je pense qu’il ressent la même chose, je peux le voir par ses joues rouges lorsque je suis trop près ou ses yeux qui pétillent, mais quelques choses le retient. Sa timidité peut-être?



Le dernier groupe a fini de jouer et un DJ monte sur scène et les hommes de l’arrière scène viennent installer son matériel. La salle plonge dans l’obscurité et des lumières multicolores illuminent la salle par alternance. Certaines personnes s’éloignent tandis que d’autres se mettent à danser sous le rythme de la musique. J’ai envie de danser, d’aller sur la piste et me laisser aller, mais je ne sais pas si Ethan accepterait. Je ne veux pas qu’il reste assit là à me regarder, je veux aussi qu’il s’amuse. Allez! Je tente le tout pour le tout! Je prends une longue gorgée de bière pour me donner la force, puis je me lève. Je m’approche d’Ethan et je tends la main vers lui, est-ce qu’il va comprendre mes intentions?

- Tu viens danser? Je me souviens que tu avais écrit sur son profil que tu cherchais quelqu’un qui pourrait te sortir de ta zone de confort, je suis l’homme idéal pour ça. Alors que je prends sa main délicatement pour ne pas le brusquer, je m’approche de lui et murmure : Tu peux toujours retrouver du réconfort dans mes bras. Dis-je en souriant.

Je recule vers la piste de danse et nos mains se séparent. Je me mets à danser sous le rythme de la musique. Gaia semble avoir gagné en assurance. Elle tire Ethan par le bras pour lui montrer son enthousiasme et elle me rejoint sur la piste en tournant sur elle-même et en voletant autour de moi. Je ne peux m’empêcher de rire. Je tourne les yeux vers Ethan et lui fait signe de me rejoindre…

Je me laisse entrainer par la musique, j’ai chaud, mon corps vibre, je m’amuse, mais je sens que quelques choses ne va pas. Les paroles d’Ethan viennent me piquer en plein cœur, mais je n’arrête pas de danser pour autant, mais mon regard pétillant c’est un peu éteint. Je ralentis la cadence lorsque je vois qu’Ethan ne danse plus. Mon cœur se serre. Il se rapproche de moi et les paroles qu’il me dit à l’oreille me figent. Ces mots sont comme des lames qui me transpercent la peau, même si je sais qu’elles ne sont pas dites contre moi, mais je n’arrive pas à tolérer le fait qu’Ethan s’insulte ainsi. Mon visage s’assombrie un peu. J’agrippe la main d’Ethan peut être un peu trop brusquement et le tire vers la sortie suivi par nos pokémons. Je ne prends pas la peine de vérifier. J’espère qu’il ne m’en veut pas pour mon geste brusque et j’espère encore plus qu’il n’ait pas encore en train de s’écraser. J’avais remarqué depuis nos discussions sur Loviris et nos rencontres qu’il n’avait aucune confiance en lui et qu’il avait tendance à se rabaisser, mais j’avais mal à l’idée qu’il puisse se comparer à moi et qu’il se rabaisse « à cause » de moi.

Nous quittons le bar sans un mot. Il fait nuit et un peu froid. Le vent s’est levé et quelques flocons tombent du ciel. Il n’y a personne dans les rues, tant mieux, j’allais pouvoir parler à Ethan dans le blanc des yeux sans avoir peur qu’on nous regarde. Je ne le regarde pas pendant que nous avançons, disons plutôt que je le tire jusqu’à ce que nous arrivons suffisamment loin du bar à mon goût. Je me retourne vers Ethan. Je reprends ma respiration, j’y avais mit trop d’énergie pour l’amener loin. Je l’attirais vers moi et le serrais dans mes bras. Je me sens trembler de froid. Je ne le lâche pas pour autant même s’il voudrait se dégager.

- Ethan… Murmurai-je à son oreille. Ma voix est tremblante.

Finalement, je le laisse enfin respirer après ce long câlin. Par contre, je me sens toujours mal. Je dois lui parler sincèrement, lui dire ce que je ressens à son égard. Je ne m’attends pas à ce que sa règle son problème d’estime pour autant et je m’attendais même à ce qu’il m’évite et disparaisse dans la nuit, mais je devais le faire! Je me devais de lui dire sincèrement l’effet qu’il me faisait sans quoi j’avais l’impression qu’il allait me glisser entre les doigts.

- Tu … Tu es super Ethan, même si je vois que tu ne te vois pas comme je te vois. J’adore tes cheveux, ton odeur, ta douceur, ta timidité. Tu me réchauffe dès que je croise ton regard. J’ai mal quand je t’entends dire des choses horribles contre toi-même.

Tu n’es pas nul Ethan, tu es unique tout simplement… Ne te compare pas à moi, tu ne pourras jamais être moi comme je ne pourrais jamais être toi. Je ne veux pas que tu sois un bon danseur, je veux que tu sois toi seulement et je ne veux pas que tu te sentes mal parce que tu fais les choses différemment des autres.

Je veux apprendre à te connaître, à te voir comme tu es, mais ta carapace est si grosse que j’ai du mal à te percer à jour. Sa ne fait peut-être pas si longtemps qu’on se connait, mais tu me fais vibrer. Je me sens bien avec toi. J’aime passer du temps avec toi, que nous discutons de tout et de rien. Je sais que tu ne tolères pas le regard des autres, que tu ne veux pas te sentir jugé, mais tu t’empêches de vivre.

Je prends une courte pause. Je veux lui laisser le temps de digérer ce que je viens de lui dire. J’entoure son visage de mes deux mains, je ne quitte pas son regard du mien. Chaque phrase, chaque mot que je lui dis, j’ai l’impression de planter des couteaux, que je creuse un fossé entre nous deux. Je ne veux pas le lâcher de peur de le perdre. Je voudrais dire c’est trois mots qui pourraient tout détruire, mais le son ne sort pas. Je n’arrive plus à lui dire à quel point il compte pour moi. Je sais que peu importe les mots, sa carapace est trop grosse pour que je puisse le toucher. J’ai tellement peur qu’il se referme encore plus alors que je veux le contraire.

J’approche mon visage du sien, mais je m’arrête à quelques centimètres. Je ne passe pas à l’acte du baiser.

- Je ne veux pas te perdre…

J’attends, je ne bouge plus. Je peux sentir son souffle contre mes lèvres, son odeur vint me chatouiller les narines, mais je le laisse prendre la décision. J’ai l’impression que tout va se décider ce soir. Est-ce que je suis près à un refus de sa part? Je me sens trembler, non pas de froid, mais de peur. Je pourrais tout simplement tourner la page s’il advenait que notre « histoire » se termine maintenant, mais je ressentais une forte alchimie. Nous étions complètement deux opposés, mais c’est ce qui m’attirait chez Ethan.

- Je … Je ne réussis pas à terminer ma phrase.

Ses traits changent, s’assombrissent. Ses yeux deviennent tristes. Est-ce que j’ai dit quelques choses qui ne fallait pas? Est-ce parce que je lui dis dit qu’il semblait renfermer? Est-ce que je l’ai insulté sans m’en rendre compte? Je m’approche de lui, mais je ne m’attends plus à rien. Mon cœur bat fort, j’ai peur d’avoir tout fait s’écrouler, je n’arrivais pas à terminer ma phrase et Ethan ne me laissa pas la finir qu’il m’embrassa. Un baiser délicat, timide, mais doux qui m’amène à le serrer contre moi, puis vint le moment de se séparer. Est-ce qu’il s’est senti obliger de passer à l’acte? Ses paroles ne viennent pas apaiser ma crainte, elles viennent me transpercer le cœur. Il doit sûrement pouvoir lire la surprise et la peur dans mes yeux.

- Je… Je ne voulais pas…

Je l’ai insulté. Alors qu’il fait des efforts pour me montrer sa vraie personnalité, moi je suis trop aveugle pour le voir! J’ai honte et je ne sais plus quoi penser ni quoi dire. Je pensais le connaître au fond, je pensais déceler sa personnalité, mais au fond, il était franc avec moi depuis le début. À quoi je m’attendais au fond? Qu’il cache une personnalité plus fonceuse comme moi? Je me sens stupide, je voudrais tout effacer et recommencer à zéro avec un nouveau regard, mais le mal est fait. Mes pensées se chamboulent dans ma tête et je ne sais plus à quoi penser.

Je réalise que depuis le début, je ne pensais qu’à moi et jamais je n’ai demandé à Ethan ce qu’il voulait, ce qu’il aimait! Je constatais qu’en réalité, je ne le connaissais pas du tout mis à part la courte description qu’il avait mise sur Loviris. Je commençais à être étourdi. Je me retrouvais dans le néant total.

- Je suis stupide. Je t’ai imposé mon mode de vie, les activités, mais je n’ai jamais pensé à ce que tu voulais réellement toi. Je ne te connais pas tant que ça en réalité. J’en ai la preuve, tu as dû me dire que tu étais toi-même en ma présence. C’est pourquoi…

Je prends une courte pause pour être sûr de ce que je vais dire. Je dépose mes deux mains sur les épaules d’Ethan et je croise son regard triste. Mes yeux sont tristes aussi. Je voudrais juste que cette journée se termine pour que nous passions à autre chose, mais la vie ne fonctionnait pas comme ça.

- Je veux te voir dans ton quotidien. Je veux vraiment apprendre à te connaître Ethan. Et tu sais, j’adore les défis, plus il est difficile et plus j’aime ça. Dis-je en souriant. J’espère que tu seras à la hauteur. Dis-je à la blague en lui caressant la joue.

Une bourrasque de vent me fit frissonner de froid. Ça faisait quelques minutes que nous étions dehors, mais j’avais l’impression que des heures venaient de s’écouler.

- Si tu as encore le cœur à vouloir te tenir avec un idiot comme moi, je te laisse décider notre prochaine destination. Je vais t’avouer que je suis plutôt fatigué et que je veux juste me reposer un peu en ta compagnie, si tu le veux évidemment!

Je ne pus m’empêcher de sourire en voyant le visage rayonnant d’Ethan. Je crois qu’il ne s’attendait pas à ce que je reste. Il en fallait bien plus pour me faire fuir! Devant sa stupéfaction, je ne pus m’empêcher de déposer ma main sur sa tête et le lui ébouriffer un peu les cheveux.

- Évidemment que je veux rester! Il en faut bien plus que ça pour me faire fuir. Dis-je toujours le sourire aux lèvres.

Suite à ma demande de me reposer et de passer du temps pour le connaître, Ethan me demandait de le suivre. J’attrapais sa main au passage que je serrais dans la mienne. Nous marchâmes un moment dans les rues sombres et tranquilles de la ville, mais j’avais bien hâte de pouvoir me réchauffer. Nous arrivâmes dans un café ouvert 24h/24. Je ne connaissais pas cet endroit. Je n’étais pas du genre à aller dans les cafés. Les bars étaient mes lieux quotidiens, cet endroit chaleureux faisait changement. Ethan alla s’asseoir un peu plus loin dans le café presque vide. Je le rejoins. Il se tournait vers moi les joues pourpres. Bon sang qu’il était beau! Je fus surpris de sa phrase.

- Tu auras tout le temps pour te reprendre. Dis-je en souriant.

Je m’assois devant Ethan. Devant nous, il y a le menu. Je le prends et observe les différents breuvages offerts. Je m’arrête sur un choix tout simple. La serveuse arrive peu de temps après. Je remarque le regard qu’elle a envers Ethan. Je ne peux m’empêcher de sourire.

- Qu’est-ce que peux vous servir?

- Un chocolat chaud avec un extra de guimauve s’il te plait.

- C’est noté! Toujours la même chose pour toi Ethan. Demanda-t-elle.

Je ne pus m’empêcher d’avoir ce sourire charmeur. Lorsque la serveuse retourna à son poste pour préparer nos commandes, je ne pus m’empêcher de dire au blond :

- Je crois qu’elle a le béguin pour toi, je vais avoir de la compétition. Dis-je en riant doucement. Je rigole, ne le prends pas mal. Dis-je en lui faisant un clin d’œil.

La serveuse revint avec nos commandes et alla voir les autres clients. Je portais la tasse à mes lèvres, soufflait dessus et pris une petite gorgée. Malgré la chaleur du breuvage, j’en pus savourer la saveur et je suis surpris.

- Wow! Première fois que je bois un aussi bon chocolat chaud! Je pense que je vais revenir c’est sûr! C’est calme aussi, complètement différent des bars. Ça me fait changer d’air et j’aime ça!

Mon regard se promenait des étagères remplies de livre à celles remplies de jeux de société. Je pris une gorgée de chocolat chaud avant de me lever et de parcourir les étagères de jeux pour voir ce qu’ils avaient en stock. Je n’étais pas un fan de jeux de table, mais j’aimais parfois jouer quelques parties de carte de temps en temps pour m’occuper. Je continuais de parcourir les étagères et regardaient les différents livres, mais je ne m’éloignais pas trop de notre table.

- Alors, qu’est-ce que tu fais quand tu viens ici?  

Je ris à sa remarque et lui aussi. Je le trouve beau quand il arrive à surmonter sa gêne. Je ne dis rien lorsqu’il baisse les yeux. Ça ne doit pas être facile pour lui de se sentir comme ça tout le temps. Je ne peux même pas m’imaginer la pression qu’il peut ressentir sur ses épaules, mais je ne peux rien faire ça fait partie de lui. J’espère qu’il ne remarque pas en ce moment que je l’admire en silence. Je l’écoute parler alors que je porte ma tasse à mes lèvres pour cacher le rouge qui me monte aux joues.

Je me lève ensuite et explore les jeux de société. Je me tourne vers lui lorsqu’il mentionne qu’il étudie souvent ici et qu’il n’a pas beaucoup d’ami. Je me souviens qu’il était étudiant comme infirmier pokémon. Je me demande comment ça se déroule dans ses cours, qui sont ses amis, ses collègues de travail, mais je ne lui pose pas la question. Est-ce que je devrais le faire? Je n’ai pas le temps qu’il me demande si je veux partir. Est-ce que j’ai l’air de m’ennuyer? Je ne pense pas avoir donné cette impression. Peut-être est-il tout simplement fatiguer. Peut-être que c’est lui qui s’ennui et il ne veut pas me le dire. Je tentais de le rassurer.

- Je ne m’ennuis pas du tout au cas où tu pense le contraire. Ce n’est pas comme les bars, mais j’aime faire de nouvelle chose. Par contre, si tu es trop fatiguer ou autre, je peux te raccompagner chez toi, bien que je n’ai pas envie que notre soirée se termine déjà.

J’étais revenu à notre table et je terminais mon chocolat chaud en quelques gorgés. C’était vrai, je ne voulais pas que notre journée se termine déjà. J’aimais sa compagnie même s’il était gêné. Avant qu’il ne me dise qu’il préfère rentrer chez lui, je me dépêchais pour lui dire :

- J’aimerais bien voir où tu étudies, rencontrer tes collègues de travail, amis, les autres étudiants, voir ce que tu étudies. J’aimerais bien que tu me montre et m’explique sur quoi que travails. Je te l’ai déjà dit, j’ai envie de te connaitre Ethan. Dis-je en souriant chaleureusement.

Je tourne les yeux vers Ethan et sourit. Je suis heureux de l’entendre dire qu’il ne veut pas partir tout de suite. Mon regard se tourne vers Momartik qui discute et s’amuse avec Lougaroc. Elle a prit beaucoup d’assurance depuis qu’elle est avec moi, mais depuis ma rencontre avec Ethan, elle a su faire face à ses peurs et se rapprocher du loup qui la terrorisait au début. Je baissais les yeux vers le Flamiaou couché confortablement en boule sur Ethan. J’avais aussi un pokémon chat, Scarlett, mais elle était plutôt maligne et elle pourrait créer des ennuis avec son Flamiaou si je la sortais de sa pokémon, je m’abstins donc de la lui présenter tout de suite.

Le regard émeraude d’Ethan croisa le mien et je sentis une vague de chaleur m’envahir. Il avait les yeux perçants et ça me mettait toujours à l’envers lorsqu’il plongeait son regard ainsi dans le mien. J’étais heureux de savoir qu’il me montrerait un jour où il étudie, mais je sentais qu’il y avait hésitation. En effet, il avait peur pour ma réputation si on me voyait en sa compagnie à l’école. Un rictus rieur apparu sur le coin de mes lèvres et je passais ma main dans mes cheveux. Lorsque j’ouvris les yeux, je plongeais mon regard « charmeur » dans le sien.

- Tu sais, peu importe dans quelle relation je m’engage, il y aura toujours quelqu’un pour ajouter un commentaire. Depuis mon départ d’Unys, j’ai décidé que je ne laisserais plus la célébrité prendre les décisions à ma place. J’aime être célèbre et que les gens me regardent avec admiration, mais je ne laisserais plus leur jugement guider ma vie. Si mes fans ne sont pas contents de mes relations, ils peuvent toujours aller voir ailleurs.

Je pris une courte pause, mon regard changeait. J’étais plus inquiet vis-à-vis Ethan. Est-ce qu’il supporterait ces commentaires désobligeant à mon égard? J’étais bien plus persuadé qu’il se sentirait mal d’être avec moi à cause de ce que les gens diront. Je voudrais le rassurer, mais je ne trouve pas les mots, sachant que les mots ne pourront jamais vraiment le rassurer complètement. J’avoue que s’était difficile de savoir sur quel pied danser avec Ethan à cause de son manque de confiance en lui, mais j’étais prêt à persévérer et lui montrer mon attachement jusqu’à ce qu’il accepte complètement notre relation. Nous avions le temps de toute façon, notre relation était encore jeune.

Entre temps, Ethan avait rapproché sa chaise et il avait déposé sa tête sur mon épaule. Il ne la trouverait sûrement pas confortable! Je ne dis rien et me rapprochait le plus possible et entourait son dos de mon bras. Il eut un court silence lorsqu’Ethan me parlait de ses parents. J’étais un peu déçu de savoir que je ne pourrais pas les rencontrer, mais j’étais encore plus déçu d’entendre que ses parents n’avaient pas accepté son orientation sexuelle. De plus, il devait « endurer » leur présence tous les jours! Je resserrais un peu mon étreinte. Si je ne me retenais pas, je me serais lever et je lui aurais dis que j’allais parler à ses parents, mais ça l’aurait fait paniqué alors je me suis abstenu.

- Tu ne mérites pas de devoir endurer ça tous les jours. Si notre relation n’était pas aussi jeune et si je n’habitais pas dans un hôtel, je t’aurais proposé une chambre, mais c’est impossible pour le moment. Ça me fâche d’entendre que des parents puissent être aussi fermés. Ce n’est qu’une orientation sexuelle! Il n’y a rien de mal à aimer une autre personne de même sexe! Il aura toujours des personnes stupides dans ce monde malheureusement. Dis-je sèchement.

Remarquant mon ton brusque surtout envers ses parents, je me sentis soudainement mal de mes propos. Je me détendis un peu, mon corps s’étend tendu suite aux paroles d’Ethan concernant ses parents.

- Excuse-moi … Je ne devrais pas parler de tes parents comme ça, je ne les connais pas. Je me suis laissé emporter par mes émotions.

Je ne peux pas rester insensible à ses paroles. Je n’arrive pas à comprendre comment il peut vivre comme ça. Je veux dire, j’ai toujours vécu avec une famille aimante, des amis, une carrière qui fonctionnait bien, alors je ne pouvais pas comprendre la solitude que pouvait vivre Ethan et sa me faisait mal de ne pas pouvoir l’aider convenablement. La seule chose que je pouvais faire, était de lui montrer à quel point je tenais à lui. J’avoue que j’aurais aimé qu’il se fasse un peu plus confiance et qu’il voit comment il est réellement, mais je ne pouvais pas non plus le changer. Je l’acceptais comme il était et pour le moment ça m’allait. Est-ce que ça allait finir par changer à un moment? Je ne sais pas, mais je vivais au jour le jour et profitait du moment présent.

Ethan se détachait de moi et me prit la main délicatement. Je levais les yeux vers lui et c’est qu’il me dit qu’il était habitué. Je lui caressais la joue en silence de ma main valide et je lui fis un sourire pour seule réponse. Je lui faisais confiance et j’étais persuadé qu’il passerait au travers et qu’il finirait un jour libre. Je m’étais rapproché de lui sans m’en rendre compte, tout mon corps était attiré vers lui, mais alors que j’approchais mon visage du sien, un bruit me fit me retourner et c’est là que je vis que Momartik faisait des siennes.

- Gaia… Ce n’est pas dans tes habitudes de t’énerver. Tu as sûrement mangé trop de baies sucrées. Dis-je en m’éloignant d’Ethan pour reprendre place sur ma chaise. Je crois qu’elle a besoin de dépenser son énergie sinon elle ne dormira pas de la nuit. Je sais qu’il se fait tard, mais que penses-tu d’un combat amical entre nos pokémons, pour qu’ils dépensent leur énergie. Pas ici, mais à l’extérieur loin des bâtiments. Je sais que c’est soudain comme demande, mais on dit aussi que les combats pokémons peuvent rapprochés les gens. Dis-je en souriant.

Est-ce qu’Ethan allait accepter ma proposition? Je n’allais pas me sentir vexé s’il refusait, je trouverais bien un autre moyen d’épuisé Gaia. De plus, il se faisait tard et je commençais le sommeil m’envahir tranquillement, mais je ne voulais pas quitter Ethan. C’est idiot non? À moins que c’est ça que l’on appelait « l’amour »?

Je reste un peu surpris de voir le flamiaou d’Ethan sauter dans sa pokéball lorsque je mentionne l’idée d’un entrainement. Je ne m’attendais pas à une telle réaction. Je lève les yeux vers Ethan qui acquise de la tête tout en replaçant sa tresse derrière lui. Je me lève en même temps que lui pour enfiler mon manteau et mon foulard. Je n’eus pas le temps de lui dire que j’allais payer ma consommation qu’il était déjà partit à la caisse. Je me retournais vers Gaia qui semblait très enjouée. Allait-elle acceptée de combattre le Lougaroc? Je m’approchais d’elle.

- Allez Gaia, on va s’entrainer. Tu es partante pour combattre le Lougaroc d’Ethan?

Elle tourna sur elle-même en jetant un peu de neige autour d’elle en signe d’acquisition. Je souris et nous rejoignîmes Ethan qui était près à partir. Je le rejoignis en quelques enjambés. Alors que nous marchions dans la rue, il me demandait où nous pourrions nous entrainer et qui allait combattre en premier.

- Nous pourrions nous diriger dans un parc tout près d’ici, ça évitera qu’on fasse des dégâts collatéraux. Pour le premier tour, je me disais que je commencerais en premier … Ton pokémon a l’avantage du type contre mon Momartik, alors je vais prendre l’avantage du premier tour. Dis-je en souriant.

Nous marchions côte à côte dans les rues éclairées par les lampadaires. Le vent s’était levé faisant virevolter quelques flocons au bonheur de Gaia qui tournait sur elle-même en riant de joie. Je ne la reconnaissais presque pas depuis qu’elle avait évoluée. Elle avait prit beaucoup d’assurance et son côté timide et insécure me manquait un peu. J’aperçu un petit parc non loin du café où nous, nous trouvions un peu plus tôt.

- Qu’est-ce que tu en dis? Nous ne dérangerons personne ici et les lampadaires vont éclairer le terrain. Je ne veux pas non plus combattre dans le noir. Tu es prête Gaia?

- Tiiiiiik!

- Que le meilleur gagne!

Je lui jetais un regard de défi et un sourire qui voulait dire « donne moi tout ce que tu as ». Momartik se positionna devant moi et tourna sur elle-même avant de prendre une posture sereine. J’allais donner le meilleur de moi-même! De toute façon, je n’aimais pas perdre et je n’allais laisser aucune chance à Ethan!

- Va-y Gaia! Utilise Groz’yeux, puis Vent mauvais!

La Momartik n’attendit pas une seconde de plus et elle s’exécuta. Elle utilisa d’abord Groz’yeux pour baisser la défense du Lougaroc pour ensuite utiliser Vent mauvais. Un vent obscur s’éleva et balaya la zone soulevant de la neige au passage.

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C’est la première fois que je le vois si sérieux. Il prend de l’assurance et j’aime ça. J’espérais surtout que ce combat me permettre de voir plus un peu plus qui il est. Par contre, je sais que je dois faire attention de mon côté. En effet, je déteste perdre et je n’ai aucunement l’intention de le laisser gagner quitte à l’amener dans ses derniers retranchements. Quand je veux quelques choses, je me bas jusqu’au bout pour l’obtenir. Une lueur de défis brille dans mon regard. Je sens la chaleur monter en moi comme une bouffer d’énergie.

Le grondement de Lougaroc fait trembler le sol et une aura semble se dégager de lui. Ethan prend ce combat au sérieux, tant mieux! Son Lougaroc frappe le sol et utilise jet pierre contre Gaia.

- Esquive Gaia!

Malgré sa tentative d’éviter le jet de pierre, celles-ci vinrent la percuter de plein fouet. Elle fait quelques pirouettes avant de se remettre en position. L’attaque a été forte bien qu’elle soit de puissance faible, contre un type glace, ça faisait ses effets. Je ferme les yeux un instant. Je dois me concentrer. Je ne dois pas laisser mes émotions me submerger. Je souris, puis j’ouvre les paupières pour croiser le regard d’Ethan un peu plus loin.

- Allez Gaia, on va refroidir l’atmosphère, il commence à faire trop chaud à mon goût. Utilise Vent glace.

Une aura bleutée entoure Momartik qui lève les bras avant de les rabaisser vers le Lougaroc. Une bourrasque de vent glacial se lève et vint frapper le Lougaroc. Je n’ai pas l’intention de lui laisser le temps de reprendre ses esprits.

- Ne lui laisse pas le temps de s’en remettre, utilise Morsure!

Traversant la bourrasque de vent comme un fantôme, Gaia apparait devant le Lougaroc pour utiliser Morsure. Une aura sombre obscur l’entoure et comme des mâchoires, elle se referme sur le loup qui, avec de la chance, l’apeurera. Le pokémon glace/spectre revient ensuite vers moi pour reprendre sa position initiale.

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