Tu cours.
Tu cours à perdre haleine, à perdre ton souffle, tu as déjà perdu ton souffle. Tu cours à t'en brûler la poitrine, assécher tes poumons. Tu cours à t'en casser le corps, à t'en briser les jambes, à ne plus te sentir. Ou trop te sentir.
Tu cours à vive allure sans même savoir où tu vas. La destination n'a pas d'importance, seul le chemin parcouru compte pour toi. Si encore tu t'en rends compte.
Le paysage n'est qu'un flou à ton regard, mais tes oreilles n'entendent que trop bien le bruit de tes pas sur le sol. Et peut-être, pas seulement tes pas.
Il y a quelque chose derrière toi. Tu ne sais pas ce que c'est, tu ne l'as pas vu, tu ne le vois pas. Tu ne l'as pas entendu, tu crois l'entendre. Mais il est là, quel que soit ce il. Tu le sens dans ton dos, tu peux sentir qu'il te suit, tu peux sentir le mal qui émane de cette chose.
Rien de bon ne t'arrivera s'il met la main sur toi. Si tu ralentis. Ca t'oppresse. Il y a une terreur en toi qui rampe en même temps que tu cours. Ca te prend à la gorge et te donne l'impression que tu pourrais suffoquer à tout moment.
Tu n'arrives plus à penser à autre chose qu'à courir, vite, et le plus loin possible. Tu ne vois que le chemin sous tes pieds, mais est-ce encore un chemin. De temps à autre, tu trouves le courage de jeter un coup d'oeil derrière toi, mais il n'y a rien. La menace est invisible, elle échappe à ton regard. Elle se dissimule.
La seule chose que ton esprit paniqué à enregistré est qu'il ne s'agit pas d'ombre. ombre ne de dissimule pas, au contraire. Elle est toujours bien visible pour te rappeller qu'elle est là.
Ton pieds glisse sur des feuilles mortes, manque de te faire tomber mais tu te rattrapes. Tu n'as pas le choix si tu veux être en sécurité. Un cri s'échappe tout de même de tes lèvres, alors même que tes propres poumons hurlent pour de l'air que tu n'arrives pas à leur donner. Tu reprends ta course effrénée, et dans ton esprit tu supplies.
laisse-moi
va-t-en
disparais
ne me fait pas de mal
s'il te plait s'il te plait s'il te plait
laisse-moi
je ne veux pas je ne veux pas
disparais je t'en prie
quelqu'un
quelqu'un
aidez-moi
Soudain un éclat de lumière t'aveugle, tu ne vois plus, rien de rien, mais tu continues de courir et percute quelque chose.
❝ Aaah !
Le choc est rude. Tu cries, tombes au sol. Non, tu ne peux pas. Tu dois te relever et courir, ne pas le laisser te rattraper, ne pas lui donner une occasion de te faire du mal. Mais le peux-tu encore ?
Tes jambes tremblottent sous l'effort que tu leur demande alors que tu te remets debout. Et dans un moment de clairvoyance rare, tu te rends compte que ce que tu as percuté n'était pas un objet. C'est une personne. La panique grimpe d'un autre cran.
Oh non.
Tu ne réfléchis plus. Réfléchir demande du calme et tu n'es que panique et terreur. Tu saisis son poignet alors que tu essayes de reprendre ta course effrénée et de l'entrainer avec toi.
❝ Cours ! Il arrive ! Il va nous attraper !
Tu halètes. Ton souffle est court, trop court. Ce que tu dis n'a peut-être de sens que pour toi. Les mots hachés n'ont que la netteté que tu t'imagines alors que tu tires encore sur son bras et t'enfuis. Mais as-tu encore le temps ?

Tu n'as aucune idée de qui tu as percuté, mais ça n'a pas d'importance. Ce qui a de l'importance, c'est courir, c'est fuir, c'est tenté de se mettre à l'abri, lui et toi. Tu sais que tu ne peux pas lutter. Tu as mis tes pokémons à l'abri dans le pokéball. Là, il ne leur arrivera rien.
Mais toi tu ne peux pas entrer dans une pokéball, qu'importe que tu puisses en avoir envie. Il n'y a rien qui puisse te protéger. La seule personne qui a jamais réussi n'est pas là, elle est loin, restée sur une île que tu as quitté.
La fatigue et la douleur brûlent tes jambes, mais bien moins que la terreur qui t'habite. Ce n'est pas ton corps qu'elle brûle, c'est ton esprit. Il flambe au milieu d'un brasier éclatant incontrolable. Les muscles trop sollicités, les écorchures sur les mains et les genoux, les larmes et la sueur qui t'aveuglent un peu plus, qui collent à ta peau ; tout ça est secondaire.
Et puis soudain. L'arrêt.
Brutalement, tu ne peux plus avancer. Ton épaule te fait mal, on te tient, on te retient. Tu es arrêtée dans ta fuite en avant, net et violemment. Il y a une main refermée sur ton poignet et qui te maintient à l'arrêt.
coincée
tu es coincée
Ton coeur fait une embardée, explose dans ta poitrine, ton souffle se coupe, la bouche ouverte en un cri muet, les yeux écarquillés. Tu veux hurler. Tu es coincée. Tu te débas comme tu peux, avec les maigres forces qui demeurent dans ton corps affaibli qui hurle au repos. Tu as déjà presque trop puisé dans le désespoir.
non !
lâche-moi lâche-moi
laisse-moi partir
ne me fais pas de mal
je t'en prie
lâche-moi
je t'en prie
Ton corps se débat, se bat, l'univers tourne, ou bien c'est toi. Des tâches sombres devant tes yeux, mais impossible de savoir s'il s'agit de la panique, des arbres ou de cheveux. Des cheveux... Tu le vois, à travers les larmes et tout ce qui te noie. Il y a quelqu'un, là. Devant toi. Il y a quelqu'un qui te retient, mais ce n'est pas lui.
je t'en supplie...
Tu n'as pas lucide, oh non, loin de là. Mais quelque part, tu te rends compte que ce qui te retient n'est pas ce que tu fuis. Pas que cela calme la terreur. S'il n'est pas encore là pour toi, tu dois fuir, pas rester ainsi sur place. Tu secoues ton bras, même si ça blesse, il doit te lâcher, tu dois fuir, te remettre à courir, loin, le plus loin possible, vite.
❝ ...il ne t'approchera pas...
Un morceau de phrase arraché au reste, mais le seul à s'être frayé un chemin jusqu'à la partie de toi en contrôle (quel contrôle ?). Un fragment que tu ne peux rattacher à rien, une voix déformée que tu ne reconnais pas. Pourtant tu te figes.
je t'en supplie...
Immobilité à nouveau, cette fois volontaire ou du moins tu pourrais le croire. Seul ton corps hurlant s'est arrêté (déjà trop), la tempête se poursuit à l'intérieur. Il n'y a pas d'oeil du cyclone, il n'y a que ton esprit lacéré, le brasier blanc et le manque d'air.
❝ Il.
Comme à une marionnette dont on vient de couper les fils, tu t'effondres physiquement. Tes jambes ne peuvent plus tenir, elles ont trop brûlées, chute sans fin sur un sol dur.
❝ Il.
Il est toujours là, tu le sais, tu le sais au plus profondemment de toi, c'est ancré, certitude douloureuse. Il est toujours là, à guetter, à attendre son moment pour t'emporter et te faire du mal. Mais tu ne peux plus. Tu as réussi à te relever une fois, tu ne parviendras pas à te relever une seconde fois. C'est trop. Et cette main qui te tient, tu ne peux pas t'échapper. C'est trop. Trop tard.
❝ Il. Est là. Il arrive.
je t'en supplie...
Est-ce que tu murmures, est-ce que tu cries. Tu n'en es pas consciente, tu ne te contrôle pas, tu ne contrôles rien. Et l'air, l'air. Tu as besoin d'air, vite. Pourquoi tes poumons restent vides ?!
❝ Peux pas. Fuir.
Plus maintenant. Tu ne bougeras plus. C'est trop tard.

Tout brûle. Ton corps ton esprit ta raison ta folie. Tout brûle et tu ne sais pas comment le feu peut brûler alors qu'il n'y a pas d'air. Pas d'oxygène, poumons vides. La seule chose que tu sais depuis ta naissance pourtant tu l'as oubliée. Respirer.
Ta vision s'est presque effacée de noir ou de blanc ou de larmes, et les sirènes hurlent encore dans ton esprit, à peine étouffée par l'asphyxie naissante. Tu t'étouffes. Une part de toi songe
suis-je en train de mourir ?
Une autre répond, ce serait préférable. Mourir là, et il ne pourra pas t'atteindre et te faire du mal. Plus rien ne fera du mal. Plus de douleur, plus de souvenir, plus de ce il terrifiant. Plus rien, juste la mort.
Et la partie la plus primaire de ton être se révolte avec violence, raidit ton corps douloureux gonfle tes alvéoles pulmonaires de vide déchire le blanc déchire le noir et hurle au-dessus de ton esprit
je ne veux pas mourir
Un poids sur ta poitrine et tu es soudainement hyperconsciente de ton corps, toujours brûlant et comme trop étroit pour toi. Un poids posé juste sur l'étouffement et baissant les yeux à travers les rideaux faussement lumineux de ta vision ce n'est pas lui que tu vois mais une boule de poil. Un pokémon, vient l'information. Posé mais pas appuyant.
Et assis en face de toi un jeune homme respirant. Quelque chose clique. Il respire. Il respire alors que tu te bats encore, douleur injustice. Instinctivement, ta respiration impuissante va se calquer sur la sienne après quelques essais. Et enfin, enfin l'oxygène se glisse dans tes veines, dans ton sang, calme un peu le feu et éloigne la mort.
Inspiration libératrice et avant que tu ne t'en rendes compte les larmes dégringolent sur tes joues sans interruption et des sanglots tombent de tes lèvres. Le monde autour de toi est trop. Trop net, trop là. Tout ce qui était précédemment effacé est soudain omniprésent, derrière les larmes.
Tu ne le supportes pas et enfonces ton visage dans tes mains pour y pleurer. Combien de temps cela dure-t-il ? Tu ne sais pas, ça n'a pas d'importance. Respirer est un luxe, une extase libératrice et les rivières de sel purgent la peur oppressante qui fluctuent.
Ton visage se relève, tâché d'eau, yeux aux vaissaux rouges accentué, peau pâle transpirante. Une voix petite et étouffée.
Où-
Tremblement et cassure. Ton regard erre, s'ancre au jeune homme, fouille dans les arbres puis revient s'ancrer. Recherche.
Où est-il ?
La vraie question est
est-il encore là ?

La peur au ventre, mais assourdie, plus aussi dévastatrice qu'elle l'était plus tôt, tu recherches une assurance. Tu en as besoin, autant que de l'air neuf dans ta poitrine. C'est ce qu'il te faut pour sortir définitivement du cauchemar dans lequel tu t'es enfoncée (du moins pour cette fois).
Tout se suspend alors que tu le regardes entre peur et espoir, incertitude et besoin. Tu peux le voir ouvrir la bouche silencieusement, la refermer et ton esprit s'emballe un instant. La tourmente menace de se déchainer à nouveau. La paranoïa rampe à l'arrière de ton esprit. Est-ce qu'il va mentir ? Est-ce qu'il va faire semblante de te rassurer pour te plonger dans un piège ensuite ?
est-il son complice ?
Il dit finalement qu'il n'est pas là. Qu'il est loin. Qu'ici, il n'y a qu'eux. Tu doutes. Tu doutes à en être malade, ne peux pas faire confiance, encore moins aux hommes. Tu regardes le pokémon, et il te le rend, si calme. Comme s'il n'y avait aucun Mal.
Ca te calme un peu. Les pokémons ne mentent pas comme le font les humains. Ils sont plus sincères. Pas moins dangereux mais plus honnêtes. La paranoïa reflue un peu.
Peut-être... Peut-être qu'il n'est pas complice. Peut-être qu'il dit la vérité et qu'il est loin d'ici. Loin de toi. Tu souffles lentement.
❝ D'accord... D'accord.
Tu es prête à l'accepter. Tu le penses. Tu veux l'accepter, pour ton propre bien. Est-ce que ça va aller alors ? Tu es incapable de le dire, mais tu le veux. Tu iras bien, ça prendra juste un peu de temps.
❝ Je n'ai personne à... A proximité immédiate. Je crois ? Où sommes-nous ?
Tu n'es pas certaine de reconnaitre le paysage autour de toi, et tu ne gardes aucun souvenir de ta course infernale si ce n'est la terreur. Tu frissonnes. Tu ne veux pas y penser. Il a dit qu'il n'était pas là. Tu veux le croire. Tu vas le croire.
La dernière fois, tu étais à Nemerya. Et tu te sens immensément fatiguée. Physiquement et mentalement, ton corps en tremble encore. Tu as mal au moindre mouvement.
❝ Pouvez-vous... Rester ? Jusqu'à ce que je puisse de nouveau marcher.
Tu ne te sens pas bien à l'idée de rester seule, bien que tu sois plus à la recherche de la présence du pokémon que de son dresseur. Avoir les tiens te ferait du bien aussi. Dès que cette pensée te traverse l'esprit, tu te mets à chercher tes pokeballs. Tes mouvements sont lourds. Tu cherches à ta ceinture, mais rien. Tu cherches dans tes poches, mais rien. Tu essayes de déterminer où se trouve le sac contenant l'intégralité de tes affaires, mais il n'est nulle part en vue.
Ton visage perd ses couleurs brutalement alors que tu réalises que tes pokémons sont quelque part... Et tu ignores totalement où.
❝ Oh non... Non, non, non, non, non, non, non, non.
Tu ne veux pas y croire, tu espères te tromper. Tu entres dans une frénésie épuisée qui ne te mène nulle part, et tu peux chercher autant que tu veux tu ne trouveras rien.

La panique monte à nouveau en vagues déferlantes, mais différente. Un autre type de panique, bien que tu n'en sois pas consciente. Une panique née d'une peur réelle. Agni, Manasa et Tara ont été laissés quelque part et tu ignores totalement où. Tu les as laissé derrière toi à un moment donné et tu t'en veux pour ça. Les larmes te montent à nouveau aux yeux.
La seule chose qui t'empêche de partir à nouveau est la voix de l'adolescent. Dans le silence ambiant elle attire irrévocablement ton attention, bouée de rationnalité dans ton esprit nébuleux.
Les retrouver. Oui, il faut les retrouver. Aller les chercher. Qu'ils sachent que tu ne les as pas abandonnés, qu'ils soient à nouveau en sécurité avec toi. Il faut que tu te relèves et fasses le même chemin en arrière. Te relever, tu le feras. Même si ça fait mal, même si tous tes muscules sont raides à se briser. La douleur, tu peux l'endurer. Refaire le trajet dans le sens inverse te semble en comparaison impossible. Tu ne te souviens de rien, après tout. Comment savoir quel a été ton chemin ?
❝ O-oui, ils sont à moi. Ils n'iront avec personne d'autre.
Ta voix n'est pas assurée. Ta machoire tremble à travers tes mots. Tu es à l'exact opposé de la confiance, avec tes yeux mouillés et ton petit corps affaissé. Mais tu dois y croire.
❝ Non. Non, j'étais à Nemerya. Je, je me souviens où j'étais là-bas mais... C'est tout.
Peut-être, peut-être que tu as tout laissé là-bas, avant de t'engager dans ta course effrennée. Tu vas t'accrocher à cette idée. C'est ton meilleur espoir.
Tu secoues énergiquement la tête lorsqu'il te propose de l'aide pour te relever. Tu ne veux pas. Tu ne supporteras pas d'être touchée dans ton état. Tu n'aimes pas être touchée. Encore moins par des inconnus. Encore moins par des hommes.
❝ Je vais me débrouiller...
Paradoxalement, ta voix est bien plus ferme à ce sujet qu'à propos de tout le reste jusque là. Déplier tes jambes est douloureux, mais rien en comparaison de te mettre debout. La manoeuvre te prend une petite minute et tu manques de retomber une fois. Le feu s'est éteint dans ton esprit et dans ta poitrine, mais il brûle encore vivement dans tes membres inférieurs. Tu te mords la lèvre et essuie tes yeux avec ta manche.
Tu es debout. Maintenant tu dois marcher. Aucune idée de combien de temps tu pourras tenir cependant. Ca va aller, dit-il. Tu ne sais pas si ça va aller. Rien n'allait jamais dans ta vie, avant Exilar. Mais tu as quitté Exilar. Tu te frottes les bras, cherchant un maigre réconfort. L'absence de tes pokémons, d'Agni en particulier, crée un vide oppressant que tu ne pensais pas ressentir.
❝ Est-ce que. Est-ce que tu sais d'où je venais ? Dans quelle direction est Nemerya ?
Est-ce que c'est loin ?

Tu passes ta langue sur tes lèvres. Elles sont sèches. Tellement sèches, en comparaison le désert a l'air mouillé. Est-ce le résultat de ta course ? Du feu qu'il y avait éclaté dans ta poitrine ? Les flammes ont brûlé tes poumons, la fumée a irrité ta gorge, la chaleur a desséché ta bouche. Ou bien était-ce autre chose ? Ce n'est pas important. Une réflexion fugace qui disparait aussitôt qu'il t'indique la direction de Nemerya.
C'est là-bas que se trouvent Agni, Tara et Manasa (du moins tu le crois, tu l'espères, tu as besoin que ce soit le cas) (parce que sinon...), alors c'est là-bas que tu dois aller. C'est tout ce à quoi tu vas penser maintenant. N'est-ce pas ?
Il commence à partir et t'invite à le suivre. Mais tu n'as pas besoin de ça. Bien sûr tu le suis. Tant qu'il va dans la bonne direction, tu vas suivre parce que c'est nécessaire. Tu es comme hyperconsciente de ton corps, de tes jambes surtout. Tu as l'impression de ressentir le mouvement de chaque muscle, et la part de toi qui est pour toujours prisonnière dans les ténèbres se demande si tu réussiras à marcher jusqu'à la ville. Si tu auras cette force.
Est-ce que tu penses les avoir perdus sur le trajet ?
Un instant, tu es soulagée par la question. Y répondre implique penser à autre chose qu'à ton corps. Puis ce soulagement s'estompe face à ce à quoi tu dois penser. Respires. Tu dois revenir en arrière. Tu as cependant une certitude absolue : tu aurais peut-être pu te séparer de tes affaires quand tu étais poursuivis, mais tu ne te serais pas séparé de tes pokémons. Tu ne les aurais jamais laissé tomber entre ses mains, qui sait ce qu'il pourrait leur faire si c'était le cas.
La pensée seule te terrifie. Illumine ton imagination des images les plus macabres et les plus douloureuses.
Alors non. Tu ne pouvais pas avoir tes pokémons avec toi quand ta course effrénée a commencé, sinon ils seraient là. Maintenant, où étais-tu avant ? Nemerya, répète ta mémoire. Et oui, oui oui oui. Tu le sais. Mais où à Nemerya ? Tu te serres les mains. Tu as passé beaucoup de temps dans les différents Centres Pokemon et trop de temps dans la ville, tu commençais à te sentir mal dans cet environnement. Tu avais pris la décision de t'éloigner, malgré le fait que ton enquête n'avançait pas. Tu étais au Centre près de la route 5 quand tu avais commencé à sentir que quelqu'un te surveillait. C'est après que tout devient flou.
❝ C'est Nemerya. Je n'étais pas loin d'un Centre Pokémon quand il a commencé à me poursuivre. Je- Je les ai probablement laissé en sécurité là-bas...
C'est ce que tu as besoin de croire. Ils étaient dans leurs pokéballs, ils n'auraient pas essayé de te suivre quand tu t'es enfuis.
L''idée de rejoindre la ville en bus est attrayante. Ce sera certainement mieux pour toi. Cependant, il, Damien, devra te prendre en charge pour ce trajet là. Mais c'est bon, tu le remboursera plus tard.
❝ Je m'appelle Nephele. Le, mmh. Le bus c'est bien.
C'est mieux, surtout. Ca te permettra d'être à la capitale plus rapidement tout en te fatiguant moins.
Après ça, tu ne parles plus pendant un moment. Tu n'es pas spontanément bavarde quand tu es en présence d'inconnus. Tu n'es pas bavarde quand tu es à la fois épuisée et inquiète. Tu voudrais juste aller plus vite mais tu ne peux physiquement pas. Alors un silence s'étire entre vous deux, et tu n'es même pas assez consciente pour te rendre compte s'il est maladroit ou non. Ca n'a pas vraiment d'importance. Tu suis juste Damien du mieux que tu peux jusqu'à ce que l'arrêt de bus en question soit atteint, et tu t'effondres sans grâce sur le banc d'attente. La seule autre personne présente à l'arrêt est un jeune garçon, un scout, qui babille quelque chose à propos d'un combat.
Tu l'ignores.
Tes lèvres sont toujours aussi sèche quand tu demandes dans combien de temps passe le prochain bus ?