Je plissai un peu le regard avant de demander timidement :

« Ils t'appellent en vidéo, c'est ça ? »

Question bête, elle était muette, mais je ne savais pas, une réflexion m'avait brièvement titillée l'esprit.

Je déchiffrai tous les signes en ayant du mal, certains, je ne compris pas mais avec le sens de la phrase qui suivait, j'arrivais à avoir un fil conducteur. Je secouai ensuite les mains avec un sourire gêné.

« Arrête de ressasser le fait que je n'ai pas appelé la police pour intrusion. Si j'avais voulu le faire, je l'aurais assurément fait. Ne te méprends pas, je t'ai réellement appréciée. Sans cela, nous n'en serions pas là aujourd'hui. »

Je ris légèrement en finissant mon verre.

A la question d’Iris, Camille hocha vigoureusement la tête. Pour elle c’était évident, que ses parents communiquaient avec elle par écrit ou par visio, mais les gens normaux n’avaient pas ce genre de penser puisqu’un coup de fils suffisait.

Désolée.

Malgré ses efforts, Camille n’arrivait pas à chasser ce souvenir de son esprit. Plus elle y repensait, plus il se mélangeait avec une autre mésaventure. Dans cette mésaventure, la magicienne avait crocheté une serrure pour récupérer des fossiles volés, avait affronté les voleurs après une course poursuite dans la ville. Si bien que maintenant, son intrusion chez Iris lui laissait un goût aventureux et l’envie de recommencer. Mais ce n’était pas bien. Toutefois, une petite voix dans sa tête lui répétait que ce n’était pas bien, si elle faisait quelque chose de mal. Or, pénétrer par effraction chez quelqu’un est mal si elle vole quelque chose.

Je sais. Je trouve juste que notre amitié est aussi unique que notre rencontre. Tu veux bien me faire visiter ta pension ?

« Oui alors soyons heureuses. »

Je fis un clin d'oeil avant de reculer mon fauteuil et de me mettre en route. Il y avait littéralement un petit tunnel -avec deux portes, une du côté de ma main et une autre pour rentrer dans la pension, par l'accueil-, je roulai alors vers le premier dôme ; tout était parsemé de chemins de type tunnel, mais au lieu d'avoir des murs pour assombrir, il y avait du verre résistant de plusieurs centimètres afin de résister aux intempéries.

« Nous commencerons par le dôme Feu. L'endroit est naturellement chaud, par endroits des flammes sont crachées afin de permettre à certains pokémons de se "laver". »

Je ris légèrement avant de m'arrêter devant la porte. Ma Goupelin jouait à l'intérieur en faisant danser des flammes avec son bâton.

« Souhaites-tu rentrer ou alors nous continuons ? »

La visite commença et Camille suivit Iris, ne sachant pas vraiment si son amie avait besoin d'aide pour ouvrir ou fermer les portes mais après réflexion, Iris avait certainement tout prévu pour se faciliter la vie et pouvoir se balader aisément dans sa pension seule. Alors Camille se contenta de la suivre.

Elle regarda à l'intérieur du dôme et pencha la tête, perplexe. Elle ne comprenait pas vraiment l'utilité des flammes. Car elle avait déjà vue des Pokémon Feu se blesser entre eux à grand coup de Lance-Flamme quand elle habitait encore chez ses parents. Son petit frère adorait regarder les matchs de la ligue, et parfois, il y avait des combats que Camille estimait très violent où des torrents de flammes venaient mettre à mal un Dracaufeu. Et d'un autre côté, elle avait vu des documentaires qui montraient des Pokémons feu, comme des Pyroli, se baignaient joyeusement.

Je ne comprends pas. Pourquoi ne pas leur mettre aussi de l'eau ? Ils ne meurent pas quand il pleut ? Et ils boivent de l'eau aussi.

Après les explications d'Iris, Camille fit signe qu'elle voulait continuer.

« S-Si bien sûr ! Un pokémon Feu peut en blesser un autre, comme un Eau peut en blesser un autre, etc... Ses environnements servent essentiellement à ce qu'ils se sentent le mieux possible. Il y a de l'eau dans un coin, une bonne dose, pas juste une gamelle hein. Mais je comprends tes inquiétudes. »

Je souris bêtement avant d'avancer avec elle. Plus loin, un dôme rempli d'eau avec un côté en demi-lune fait de rochers.

« Il y a une étendue d'eau pour les types Eau. Pouvant accueillir quelques Wailords, heureusement, je n'en ai toujours pas eus, sinon une petite place de rochers pour si nous devons intervenir ou si des pokémons veulent se reposer. »

Je souris en montrant cela fièrement. Il y avait un Hyporoi visible qui flottait au-dessus de l'eau et semblait surveiller.

« Ça, c'est ma Hyporeine qui... prend son rôle trop à cœur. Elle n'est pas méchante mais sermonne s'il y a des erreurs... »

Je ris un peu plus.

Camille hocha la tête, satisfaite de ne pas s’être trompée et d’avoir eu une bonne intuition. Elle n’avait pas vu l’espace eau de la zone Feu et cela la rassura. C’était une bonne chose que tous les Pokémons puisent avoir accès à leur besoin et Iris avait manifestement pensé à tout. Ce que Camille n’aurait pas réussi à faire.

Elle suivit Iris dans le couloir jusqu’à l’espace eau. Camille se colla à la vitre. C’était immense. Une immense piscine avec un espace rocailleux pour que les Pokémons Eau puisse se reposer à la surface. C’était surréaliste. Ce dôme plus celui de feu recouvert une surface irréelle, juste pour installer des Pokémons dans leur milieu naturel, tout en détruisant le milieu naturel d’autres Pokemons. Que dire s’il y avait encore d’autres espaces de ce type. Oui, l’auteur de ce post est engagé. Non à la bétonisation à outrance. Revenons au jeu.

Pendant un bref moment, Camille chercha du regard les Wailord avant de comprendre qu’Iris n’en avait pas encore. Elle chercha les Pokémons présents dans les environs. Tout ceci devant demander beaucoup de main d’œuvre, rien que pour l’entretien des lieux. Il fallait que beaucoup de gens veulent déposer leurs Pokémons en pension.

Il doit y avoir beaucoup d monde qui travaille ici.

Signa Camille avec admiration.

J'eus un rire adorable en la voyant se coller à la vitre. Puis je souris à es signes.

« Oui, j'ai employé du monde. En plus de mes pokémons qui sont volontaires pour garder un œil sur les dômes. J'ai mon gardien polyvalent qui... arrive. »

Un léger tremblement à chaque pas alors qu'un Métalosse fonçât sur nous pour s'arrêter net. Je tendis la main, il se baissa et je vins caresser sa tête en souriant.

« Il vérifie qu'il n'y a pas de débordement. Sinon ils les arrêtent par sa présence, normalement. Ne t'en fais pas, il n'y a pas de maltraitance ou je ne sais quoi hein ! »

Je souris légèrement, je ne voulais pas qu'elle se méprît sur les agissement ici.

Camille se tourna vers l’origine du bruit en entendant parler d’un gardien polyvalent. Elle pensa à plein de choses : un robot géant, un super sumo, un homme avec un chariot. Impossible de savoir si elle était dessus ou satisfaite de cette rencontre avec un Métalosse.

La jeune femme se demandait qu’est-ce qu’Iris entendait par gardien polyvalent, mais l’explication ne tarda pas à venir. Le Pokémon Acier s’occupait de la sécurité. Il éviter que les Pokémons ne se battent entre ou n’endommage les bâtiments ce qui étaient assez logique. Cependant, même avec la précision d’Iris, Camille ne put s’empêcher de penser qu’il faisait très gardien de prison.

Elle hésita à en parler à son amie, se dandinant d’un pied sur l’autre. Ce n’était pas très gentil de penser comme ça mais d’un autre côté, elle ne pouvait regarder le Métalosse sans avoir cette image.

Il est assez intimidant. Il fait très gardien de prison.

Si on lui proposait de mettre ses Pokémons dans une pension gardée par un pareil monstre, elle se sentirait sereine concernant la sécurité de ses Pokémons, mais inquiète pour leur bien-être.

J’imagine que oui, il arrête facilement les bagarre et les intrusions, mais avec ton Hyporoi, ça fait très… prison. Comme si les Pokémons étaient très surveillés, même dans leur zone de liberté.

Et finalement, cette pension ressemblait à un zoo. On emprisonnait des Pokémons sauvage pour les mettre loin de chez eux, dans un faux décor et on les surveillait. Camille ne pouvait pas décemment parler de cette image, car elle blesserait Iris. Et puis ce n’était certainement pas le cas. Ici se trouvait des Pokémons blessés et recueillis ou des Pokémons de dresseurs qui… n’ont pas le temps ou l’espace de s’en occuper. C’était ce qu’elle pensait en tout cas.

« Je... »

Son intervention me fit regarder Métalosse qui ne comprenait pas. Je soupirai.

« C'est vrai que j'aurais pu choisir mieux... Un Métalosse est rarement gentil mais il reste correct. Ô grand jamais, depuis un an maintenant, il n'a fait le méchant ou utilisé ses capacités pour faire du mal ou calmer un mauvais jeu. »

Et sa seconde réflexion me fit pâlir.

« … Non, tu te méprends Camille ! Hyporoi est très fier, trop fier, alors il fait le gardien mais en rien il fera quelque chose... C'est juste sa mauvaise fierté qui le rend ainsi. Mes pokémons ont davantage un rôle de bienveillance que de malveillance. Je ne sais pas quoi dire... plus nous avançons, plus tu détruis mon rêve que je pensais beau. Je sais que ce n'est pas une réelle nature, que j'ai reproduit au maximum leur environnement naturel, mais en aucun cas ils sont emprisonnés ou non-libres de leurs droits et gestes. Certains se promènent, des fois je joue avec certains pokémons, je n'ai jamais eu ton ressenti mais peut-être est-ce parce-que je m'enferme dans ma bulle trop utopique... »

Je serrai doucement le poing sur mon accoudoir de fauteuil en grinçant des dents, Métalosse s'en alla doucement.

Camille paniqua légèrement devant l’alarment d’Iris suite à sa remarque. Elle se doutait bien que ça ne plairait pas à son amie, de voir sa pension comparée à une prison. La magicienne regretta ses signes malheureux.

Je suis vraiment désolée. Je ne voulais pas dire ça. Je sais parfaitement que tes Pokémons sont gentils et que tu veux du bien à tes Pokémons. Ce que tu as construit et incroyable et tu as vraiment pensé à tous, pour ceux qui ne peuvent pas garder leur Pokémon à la maison pendant l’hiver. Je suis vraiment désolé. C’était juste surprenant de les voir tous les deux en même temps, si fier et fort. Je suis vraiment, vraiment désolé. Tu as fait un travail fabuleux. Je ne suis jamais allée dans une pension comme celle-ci, aussi grande. D’habitude, on dirait une garderie et les Pokémons, qu’ils soient Feu ou Eau sont obligés de se côtoyer, même s’ils ne peuvent pas s’apprécier. Et toi tu offres la possibilité aux Pokémons d’être à leur aise et d’avoir de la place.

Elle avait signé très vite, paniqué à l’idée d’avoir blessé Iris par accident. Elle n’avait pas l’habitude que les gens la comprennent alors d’habitude, elle tait ses avis. Elle avait profité de la compréhension d’Iris pour dire ce qu’elle pensait, sans vraiment faire attention du poids de ses signes.

Je clignai des yeux en essayant de suivre.

« A-A- »

Je continuais de suivre avec difficulté avant de signer d'arrêter.

« J-Je comprends pas tout ! Je comprends... Enfin j'ai compris que tu étais désolée, que mes pokémons sont gentils... Que j'ai un truc incroyable et... »

J'eus un long soupir avant de rire légèrement.

« Vas-y lentement. J'ai vraiment du mal alors... »

Je me sentais un peu mal car je la forçais mais je ne pouvais pas simplement hocher la tête et dire que je comprenais en mentant.

L’incompréhension d’Iris était visible et logique. Camille signait vite tant elle avait peur qu’Iris se fâche vraiment et lui en veuille. Elle ne voulait pas que son amie lui demande de partir ou alors refuse de la voir, simplement pour des maladresses. Certes, la magicienne n’avait pas été très gentille dans ses signes, mais elle ne voulait pas se montrer méchante, elle voulait juste partager un peu ce qui se passer dans sa tête, ce qu’elle ressentait, avec quelqu’un qui pouvait comprendre un peu plus vite que si elle devait tout écrire.

Elle recommença à signer, lentement, ce qu’elle avait déjà dit, les mains légèrement tremblante.

Je lâchai un long soupir de soulagement.

« Il y a des signes que je n'ai pas compris car je ne les connais pas mais je pense avoir le gros de ce que tu voulais me dire. »

Je ris ensuite légèrement et regardai mon amie sincèrement.

« J'ai l'impression que tu essaies de rattraper tes premiers dires. Mais je te remercie de tous ces compliments. »

Je souris doucement et tendrement en m'approchant légèrement.

« Ne t'en fais pas. Tu m'as donnée un autre point de vue qui n'est pas faux... je vais y réfléchir. Même si des changements seraient difficiles actuellement. »

Dis-je en regardant tout autour, des changements de dômes... Non, impossible.

Ayant fini de signer, Camille se tordait les mains, preuve de son malaise. Son visage montrait une vive inquiétude. Elle ne voulait vraiment pas perdre son amie.

Son sang se gela et elle eut un léger tournis lorsqu’Iris soupira et lui dit qu’elle n’avait pas tout compris. Camille n’avait pas saisi la vraie signification de ce soupir, le comprenant comme un soupir de résignation. Elle eut l’impression que le sol tanguer vivement sous ses jambes. Elle crut défaillir mais se ressaisit tout de même.

C’et la vérité. Je suis vraiment désolée. Je pense tout ce que j’ai signé. C’est un endroit fabuleux que tu as créé. [/b]

Ses mains tremblaient un peu alors qu’elle signait.

Je suis vraiment désolée. Est-ce que tu me pardonnes ? Qu’est-ce que je peux faire pour me rattraper ?

Camille voulait vraiment faire amende honorable. Elle ne voulait pas blesser Iris.

Tu n’as rien à changer. C’est très bien ici.

La magicienne a juste envie de s’enfuir, de courir très loin, pour ne plus embarrasser Iris. Elle regrette ses dires et est convaincue qu’elle vient de détruire la seule amitié qu’elle avait et qu’Iris était trop polie et gentille pour lui dire de partir.

Je vais te laisser. Je ne t’embêterai plus. Désolée.

C’est la seule solution que Camille voit et ait jamais connu. S’effacer.

Sauf que mon sourire disparut à chacun de ses signes suivants, les mains tremblantes, les doigts incertains, le visage fermé et inquiet. J'attrapai vivement un de ses poignets.

« Camille ! Calme-toi ! »

Je lâchai doucement son poignet.

« Donner son avis n'est pas un mal. Comme je l'ai dit, tu m'as donnée un point de vue que je n'avais pas forcément. Mais je te crois quant aux compliments, ne t'en fais pas. Et tu ne me déranges pas ! »

Je ris légèrement.

« Tu veux continuer la visite, sincèrement ? Dis-moi honnêtement, ne cherche pas à me faire plaisir. Je te demande à TOI. »

Je croisai les bras avec un petit sourire en coin.

Toute à sa panique, la magicienne avait de nouveau signé en vitesse, raccourcissant ses gestes gagnant en fluidité ce qu’elle perdait en lenteur et précision. Si ses gestes avaient été des mots, elle aurait parlé très vite sans articuler.

Elle sursauta en sentant Iris lui saisir son poignet. Iris essayait de la rassurer, de mettre les choses de nouveau à leur place, de leur rendre leur lustre d’avant, de corriger les erreurs de Camille.

La magicienne bondit sur elle, l’enlaçant. Elle n’en revenait pas qu’Iris puisse être aussi gentille, et qu’elle la pardonne aussi facilement, mais Camille était contente que ce soit le cas. Elle se jura de faire des efforts pour rendre la pareille à son amie, et pouvoir se montrer aussi gentille et généreuse.

Elle serra Iris contre elle un bref moment avant de s’écarter.

Merci. Je suis vraiment désolée.

Encore une fois, elle s’excusait. Et elle n’avait pas fini de le faire. Comme elle s’était excusée pendant longtemps lors de leur première rencontre.

Timidement, elle regarda le couloir, et hocha la tête. Evidemment qu’elle voulait finir la visite. Elle voulait tout voir de l’étrange construction qu’était la pension d’Iris.

J’aimerai vraiment voir ce que tu as fait pour les autres Pokémons. Si ça ne te dérange pas. Signa-t-elle penaude.

Je cillai légèrement avant de serrer mon amie en souriant, caressant brièvement son dos avant qu'elle ne reculât.

« Aucun souci, arrête de t'excuser. »

Dis-je en gonflant les joues, mais je ris vivement.

« Bref, allons-y, le dôme qui accueille les types Insecte et Plante ! »

Je roulai vivement de nouveau pour me diriger vers un dôme, dont l'extérieur montrait une forêt épaisse, remplie d'arbres, végétation et buissons.

« J'ai décidé de rassembler les deux types puisqu'ils se ressemblent beaucoup dans leur mode de vie. Tu as le droit de donner ton avis. »

Dis-je en me tournant vers elle.

« Et pour ceux ayant un double type, Poison et Plante, imaginons, j'essaie de le placer là où il se sentira le mieux. C'est assez compliqué... »

Tout dépendait de sur le moment, de la logique pokémon, et de la volonté du pokémon en question -voire du/des dresseur(s).

Camille rougit à la remontrance d’Iris. Oui elle s’excusait beaucoup et elle failli signer une excuse encore une fois, pour s’excuser de s’excuser. C’était plus fort qu’elle. A cause de sa différence, elle pensait être un fardeau ou une gêne pour les gens. Cette différence qu’elle s’était créée de toute pièce, inconsciemment au départ mais qu’elle avait maintenu par lâcheté et fainéantise. Parler était fatiguant, désagréable, alors autant s’en priver.

La magicienne suivit sagement son amie jusqu’au dôme insecte et retint un frisson devant la vitre. Elle n’aimait pas les Pokémons insecte. Elle se demandait ce qu’on pouvait leur trouver. Certains étaient jolis, mais tous étaient dégoutants à ses yeux.

Elle fronça les sourcils.

Mais les Pokémons Insectes mangent les Pokémons Plantes non ?

Elle avait déjà vu des documentaires où des Chenipan mangeaient les feuilles d’un arbre puis d’un Naodkoko. Parfois, il y avait des ravages quand des nuanges de Pokémons instectes passaient dans certaines régions et beaucoup de Pokémon plante trouvaient la mort, dévorés.

C’est compliqué de mettre tous les Pokémons au bon endroit. Et si un Pokémon préfère vivre avec d’autres types ?

Je pâlis légèrement à sa réflexion.

« … Oui, c'est un fait. Après je pars du principe que les pokémons ici sont assez sociabilisés. Et je vois aussi selon la volonté du pokémon en question. Et au pire j'ai... »

Je regrettais d'avance mes paroles en baissant le regard.

« … J'ai Florges qui garde un œil pour éviter ce genre de débordement. »

Je regardai mes mains avant de relever la tête.

« Je pense que faire cette visite est... une mauvaise idée. »

Je ris légèrement en regardant le sol, je frottai ma nuque de gêne.

Camille écouta les explications d’Iris. Il était vrai qu’elle n’avait vu qu’un seul documentaire et ne s’intéressait finalement que très peu aux habitats et manières vivre des Pokémons. Elle savait juste que certains Pokémons insectes mangeaient des Pokémons plantes mas que tous étaient répugnants.

Alors lorsqu’Iris lui dit que les Pokémons sont sociabilisés, c’est qu’elle sous-entend qu’il n’y a pas de risque pour personne et cela suffit à la magicienne. Elle était convaincue qu’Iris ferait de même, à croire sur parole Camille, si le sujet avait été la magie. Chacun sa spécialité, et il n’y aura pas de blesser.

De plus, Florge était là pour surveiller. Camille avait eu des doutes concernant la nécessité de mettre des Pokémons gardien dans les deux dômes précédents puisque les Pokémons étaient du même type, mais ici, elle trouvait ça rassurant de savoir qu’un Pokémon bien dressé état là pour veiller à ce qu’un Pokémon n’en mange pas un autre.

Elle était ravie d’apprendre un peu plus sur l’univers d’Iris qu’elle fut surprise de l’entendre dire que c’était une mauvaise idée.

Pourquoi ? Tu es fatiguée. Tu veux que je te laisse ? On pourra continuer plus tard non ? Je suis contente d’apprendre des choses. Tu as fait tellement de choses et tellement d’étude que ça me donne le tournis.

Camille signait avec sincérité, prête à partir, bien qu’elle serait déçue de ne pas connaitre le reste des dômes. Mais elle souhaitait le bien être de son amie. Si la visite fatiguait Iris, elle ne voulait pas insister pour continuer. Pour elle, ce n’était que partie remise.

Je la vis signer et souris légèrement. Je secouai la tête.

« Non, je n'ai pas fait d'étude dedans. C'est plutôt... un coup de poker. J'ai ouvert une pension sur Unys, elle a fonctionné malgré un dur démarrage. Et maintenant j'ai cette pension qui est un accomplissement pour moi. Continuons. »

Je souris alors, je pouvais pas la décevoir et avançai alors pour montrer un dôme rempli de sable pour une bonne partie, avec des rochers et un côté terreux et quelques petites tertres.

« Ici, le dôme Sol et Roche. Partageant des mêmes objectifs malgré eux, j'ai pensé judicieux de les mettre ensemble... »

Pourquoi m'attendais-je à une réponse en retour ?

Aucune étude. Rien. Tout à l’instinct. Camille regarda fixement Iris, la bouche légèrement entrouverte. Pour une personne comme elle qui ne bougeait pratiquement jamais les lèvres, ce léger écartement équivalait à une grande bouche bée.

Car Camille, bien qu’ayant un talent certain pour la scène, avait travaillé d’arrache-pied pour réussir ses tours. Aujourd’hui, elle en réalisait certains aussi facilement qu’elle respirait, mais avant, elle avait dû s’entraîner, regarder des exemples, trouver des moyens de cacher ses tours, de les améliorer. Cela n’avait jamais été simple. Elle avait appris la physique, les jeux de lumière, la chimie et d’autres choses que personne n’aurait cru nécessaire pour faire ses tours.

Et là, assise dans son fauteuil, Iris lui annonçait qu’elle avait déjà fait une pension à Unys, chose que Camille ignorait et qu’elle avait fait sa pension, presque au petit bonheur, à la chance. Dans l’esprit de Camille, Iris était non seulement intelligente, mais dotée d’un instinct incroyable. Elle imagina Iris championne Psy, mais elle n’y parvint pas. Déjà parce qu’elle ne savait pas vraiment à quoi devait ressembler un champion Psy, ou même un champion en général. Mais aussi parce qu’Iris ne ferait certainement pas comme les autres.

Elle suivit Iris jusqu’à la salle suivant. La magicienne fouilla dans la zone à la recherche d’un Pokémon. Mais il n’y en avait pas de visible.

Il n’y a pas de Pokémon j’ai l’impression.

Difficile d’avoir toujours tous les dômes de remplis, se dit Camille. Ou alors ils s’étaient peut-être enfuis. Et ça, ce serait plus grave.

Je ris à sa réflexion. Je regardai vers la vitre avant d'attraper la main de mon amie pour rentrer dans le dôme via les deux sas qui s'ouvrirent ; mon fauteuil se dirigeait seul grâce à un système sophistiqué. Je regardai et pointai du doigt une petite dune.

« Un Bacabouh qui s'amuse à imiter du sable. »

Et en entendant le nom, ce dernier se tourna et son visage -si l'on pouvait dire ainsi- se montra. Je souris avant de réfléchir.

« J'ai le souvenir d'avoir aussi un Limonde mais ce pokémon se cache trop facilement et se montre rarement. Celui-ci serait compliqué à retrouver. J'ai aussi- »

« Taupiqueur ! »

Une nouvelle tête sortit du sol devant nous pour nous regarder. Un Dunaja s'approchant en sifflant et susurrant certains sifflements signant son espèce. Un Hippopotas sortit sa tête des sables aussi pour ouvrir en grand sa gueule et certainement bâiller.

« Et voilà, il fallait venir pour qu'ils se montrent tous. »

Je ris légèrement en les regardant.

« Si tu veux t'amuser un peu, nous pouvons, ou nous avançons. »

Gardevoir restait derrière nous en observant les environs.

Agrippée par Iris, Camille se laissa entraîner à l’intérieur. Elle fut brusquement inquiète. Et si les Pokémons les attaquaient. Peut-être pas Iris, mais ils ne connaissaient pas Camille. Mais non, il n’y avait pas de Pokémon donc aucun risque, les deux jeunes femmes ne risquaient rien. Jusqu’à ce qu’un tas de sable se tourne vers elles et leur montre un visage terrifiant. Camille se tendit de stress.

Un Taupiqueur surgit du sol à leur pied. Ce genre de Pokémon était bien plus du goût de Camille. Petit, mignon, gentil, le Taupiqueur était vraiment le genre de Pokémons auquel voulait être confontée Camille.

Hélas, il y en avait d’autre, beaucoup d’autres finalement dans ce dôme. Et très peu plaisait à Camille.

Est-ce qu’on peut continuer ? Supplia la muette.

Elle n’était vraiment sereine ici. Iris pouvait dire ce qu’elle voulait, mais Camille n’était pas à l’aise avec les Pokémons sauvages ou ceux des autres.

Elle agrippa Iris pour lui faire comprendre qu’elle voulait sortir.

Désolé. Je ne suis pas à l’aise avec les Pokémons des autres. Que je ne connais pas. J’ai toujours peur qu’ils attaquent sans raison.

Je vis les réactions de mon amie et hochai vivement la tête.

« Oui bien sûr. Navrée. »

Je sortis alors avec elle et Gardevoir.

« J'aurais pu effectivement te promettre qu'ils n'allaient pas t'attaquer mais... tous les pokémons sont différents, tous ne réagissent pas de la même manière. Mais nous n'allons pas jouer avec le feu ! Continuons. La zone spécialisée pour les types Fée et Psy. »

Je m'avançai alors pour montrer le dôme. Un dôme qui avait une légère brume rosâtre, un terrain assez neutre dans des couleurs principalement claires, un air féerique sautait aux yeux.

« L'endroit, qui je pense, est le plus calme de la pension. Tu veux avancer ou... ? »

Demandai-je calmement.

Il y avait un M. Mime qui s'amusait à mimer devant un Florges qui se caressait la collerette. Un Sucroquin sautillait en suivant un Nucléos semblant ailleurs. Une Scrutella regardait par la vitre, le regard dans le vide.