Cette forêt est magnifique ! Au moins aussi grande que la forêt de Jade, qui se trouvait à proximité de Jadielle, ma ville natale. L’ambiance y est pourtant différente, la forêt de Jade est connue pour la nombreuse présence de pokémon insecte, alors qu’ici, il y en a beaucoup que je ne connais pas. L’air est plus mystérieux. Oh, bien sur, j’ai reconnus un chenipan par ici, un roucool par là, mais la plupart des pokémons que je croisais m’étaient inconnus. La région de Lumiris est tellement fascinante. J’ai eu raison de partir la découvrir.

Tout est si paisible. Partout où je pose mes yeux je vois des pokémons en harmonie, voletant de-ci de-là, se promenant tranquillement. La flore est tout aussi luxurieuse, tellement d’arbre, de plante, de fleur que je ne connais pas, c’est sublime. Mon Aiko qui se promène à côté de moi n’en mène pas large non plus. Ses yeux virevoltes de droite à gauche, comme s’il essayait de tout voir et tout mémoriser. Lui qui aime se promener et découvrir de nouveaux lieux, il est vernis. Sa joie me rend heureuse. Je l’aime tellement, notre lien est indestructible depuis que je l’ai adopté. C’est réciproque, dés le début le caninos m’a voué un amour et une loyauté sans faille. Il s’est mis en tête d’être mon protecteur et, à cause de cela il s’est déjà mis dans des situations drôles et cocasse. Qu’il est adorable mon Aiko !

Nous remontons le cours d’une rivière qui s’écoule paisiblement. En quelques minutes, nous débouchons sur une splendide clairière parsemée de fleur nous laissant pantois. Mon pokémon s’avance pour sentir une fleur aux pétales d’un bleu si intense que je m’y perd également.

- Quand dis-tu Aiko ? On reste ici moment ?

Son « Waf » enthousiaste ne laisse aucun doute quand à sa réponse. Je m’installe au centre de la clairière tandis que mon compagnon en fait le tour pour dire bonjour à tous ses habitants. Je pose mon sac à côté et m’allonge pour observer le ciel d’un bleu limpide, coupé de quelques nuages. La brise est fraîche, il fait beau. C’est si relaxant. Je ferais bien une sieste ici même.

Soudain, je sens quelque chose me chatouiller la jambe. Je me redresse tout doucement pour découvrir un petit pokémon me renifler, c’est sa truffe qui m’a chatouillé.

- Bonjour toi, dis-je doucement.

La créature se redresse, me fixe un instant avant de venir se frotter contre la main que je tends. Les pokémons sont des êtres tellement adorable. Aiko vint également le rencontrer et ils jouèrent ensemble un moment.

Il est finalement temps de reprendre la route. Nous saluons nos nouveaux amis et nous remettons en marche. Je profite d’être au bord de la rivière pour remplir ma gourde et boire un peu. Mon malicieux compagnon en profite également pour se désaltérer allègrement, et m’éclabousser au passage ! Je fais mine de le gronder avant d’éclater de rire devant sa moue. Je lui grattouille la tête et me dirige vers le sentier. Quelle direction prendre maintenant ? J’interroge Aiko d’un regard. Cela lui est égal. Bon,  en route pour l’amont de la rivière alors ! Je suis curieuse de ce que nous allons y trouver.

Il ne nous faut guère longtemps pour entendre un étrange vrombissement et déboucher sur une nouvelle clairière. À la différence de la précédente, celle-ci est majoritairement composé d’un immense lac d’où débouche une cascade au loin. Les rayons du soleil se reflètent dans l’eau, donnant au lieu un air magique. Tous les paysages semblent magnifique dans cette région. Je reste immobile un instant le temps de graver cette image dans ma mémoire.

Tiens, il y a une tache orange plus loin. Avec Aiko nous nous approchons. Je remarque alors qu’il s’agit d’un pokémon. Nous continuons notre progressions. Il dort on dirait. Il est en fait orange avec des rayures noires et une crinière couleur crème, comme mon Aiko. Mais ce pokémon est beaucoup plus… grand. Nous ne sommes plus qu’à deux mètres de lui. Ses oreilles pivotent et il se redresse d’un coup, nous faisant face. Il se met aussitôt à grogner, Aiko l’imite en réponse. Je me baisse vers mon pokémon, le rassure en le caressant et lui murmurant des paroles douce.

- Tout va bien Aiko, reste calme mon grand.

À ma demande il s’arrête et s’assoit sans pour autant cesser de fixer l’autre pokémon. Je me redresse et le fixe dans les yeux, ce qui n’est pas aisé car il me dépasse d’une bonne tête. J’avance tout doucement, il grogne de plus belle.

- Tout doux, je ne te ferais aucun mal. Tu n’as pas à avoir peur.

Je tend très lentement mon bras dans sa direction tout en continuant à murmurer tout aussi lentement :

- Je ne te veux pas de mal, je suis gentille.

Il reste immobile, j’avance encore en maintenant mon regard dans le sien. Il cesse finalement de grogner, ma main n’est qu’ à quelques centimètres de son museau. C’est lui qui comble le dernier écart et je peux lui toucher le museau.

- Que tu es magnifique et majestueux, ne puis-je m’empêcher de dire.

Au son de ma voix il recule d'un bond et recommence à grogner. Je n'ose plus bouger.

Le temps était figé. Le grand pokémon me fixe sans ciller, tout crocs dehors. Pourquoi a-il subitement changé de comportement juste après que j’ai pus le toucher. Derrière moi Aiko est toujours assis mais je peux sentir qu’il est tendu, et qu’au moindre faut mouvement il attaquera. Et ce malgré la différence flagrante de gabarit.

La situation semble inextricable. Allons nous rester ainsi jusqu’à tomber d’inanition ? Un homme apparaît soudain de nul part, comme tombé du ciel, entre le pokémon et moi. Son atterrissage parfait, alors qu’il me toise les bras croisés m’impressionne. D’autant que sa présence me crispe immédiatement. Je n’ai jamais été à l’aise avec les humains. Faire la conversation, avoir des relations, tout ça a toujours été trop compliqué pour moi, je préfère de loin la compagnie des pokémon. Leurs sentiments sont simple, ils ne vous trahiront pas pour des futilités. De plus, cet homme est vêtu d’une étrange façon, portant un kimono avec une seule manche qui semble avoir vécut bien des aventures. Ses cheveux sont noir de jais, et son regard, bien qu’aux pupilles rouge, est bien plus ténébreux. Il pose une main sur le flanc du pokémon. Ce doit être son dresseur.

- Relax Fenrir … Je ne ressens aucune intention meurtrière.

Le pokémon s’appelle donc Fenrir… Wait, what ? Des intentions meurtrières ? Mais je n’ai jamais fait de mal à qui que ce soit moi ! Encore moins à un pokémon ! Qu’est ce qui lui prend à ce rustre ?

Je sursaute alors qu’il sort une dague d’un fourreau accroché à son bras et qu’il se met en position de combat. Il est très effrayant ainsi. Un rayon de soleil filtrant à travers les arbres n’améliore pas cette impression, car je peux voir maintenant l’énorme cicatrice qui barre son visage. Mais c’est qui ce type ? Sa posture est tellement non-naturelle, il ressemble plus à un félin qu’un humain.

- Tu nous veux quoi ? demande t-il, j’hésiterais pas à faire usage de la force.

Mais pourquoi il veut m’attaquer ?! Je n’ai rien fait de mal ! Voilà maintenant que je panique. Et dire que la journée avait si bien commencé, j’aimerais bien ne pas finir en rondelle.

Le ton employé par l’inconnu et la vue de son arme ont raison de la patience d’Aiko. D’un bond il se place face à lui, prêt à mordre. Il faut vraiment désamorcer la situation avant qu’il n’y ait un blessé. Je ferme les yeux pour reprendre contenance. J’inspire profondément. Une fois. Deux fois. La panique s’est un peu apaisée, suffisamment pour que je prenne la parole.

- Aiko arrête, dis-je assez fermement. Il n’y aura pas de combat aujourd’hui.

Je m’adresse ensuite à l’inconnu.

- Je ne vous veux rien du tout. Rien de mal en tout cas. J’étais simplement curieuse car ton pokémon ressemble à mon caninos, mais je n’en n’ai jamais vus. Nous nous sommes simplement approché pour l’observer. Je n’allais pas l’attaquer ou le voler. Jamais je ne ferais du mal à un pokémon, plutôt mourir.

J’espère que ça suffira à le rassurer car je ne me sens pas de recommencer un tel monologue de sitôt.

Il m’observe un moment, puis finit par ranger son couteau et prendre une posture normale. Je le sens néanmoins toujours un peu méfiant vis à vis de moi. Je n’ai pourtant aucune mauvaise intention à son égard. Je suppose que c’est dans sa nature de rester sur le qui vive ainsi.

- C'est parce que c'est un caninos, enfin, son évolution pour être plus précis, un arcanin. Il n'est donc pas surprenant que la ressemblance soit si frappante, me dit-il.

Aiko a une évolution ? Je ne le savais pas du tout ! Je l’observe puis le Arcanin de l’inconnu. Il va devenir immense quand il évoluera ! Mais, pourquoi je n’en ai jamais vu avant ?

L’inconnu montre, son visage, plus précisément sa cicatrice avant d’ajouter.

- Tu ne feras jamais de mal à un pokémon hein ? Pourtant eux en se gênent pas, la cicatrice que j'ai sur le visage e est une preuve, ainsi que la mort de mes parents. J'ai eût la chance de survivre à cette attaque grâce à Fenrir, ou en tout cas grâce à sa meute. Sans eux je serait très certainement mort aussi à l'heure où on parle.

C’est horrible ce qu’il lui est arrivé. Je comprend mieux maintenant sa méfiance envers tout le monde… Mais je ne pense pas qu’il veuille qu’on ait pitié de lui. Je reste donc impassible. Il finit par se présenter :

- Enfin bref... Tu connais déjà Fenrir du coup, moi c'est Velkias, du Kanto.

Il n’a pas l’air de vouloir épiloguer sur son point de vue à propos des pokémons. Ça m’arrange. Même si je pense que les pokémons sont bons par nature, discuter, parler est compliqué avec les humains. Je ne veux pas entamer une discussion qui peut durer un moment, surtout si chacun reste sur ses positions.

- Enchanté, je m’appelle Kanaliou, je viens de Kanto aussi. Et voici Aiko. Je suis étonnée d’apprendre qu’il a une évolution, sa maman était aussi un caninos, c’est la première fois que je vois un Arcanin de ma vie.

Je détourne un peu la conversation sur nos pokémons, mais c’est plus simple pour moi, et j’espère aussi détendre un peu la situation si on parle de nos amis.

Il semble déjà plus calme. Fenrir également, il s’est assit, comme attendant un ordre. Ça me soulage, je suis déjà bien assez stressée comme cela sans ajouter une situation tendue à l’équation. Aiko aussi est tout calme maintenant. Il est parti jouer avec d’autres pokémons près de l’eau. Cette forêt l’a vraiment adoucis, c’est impressionnant. Je sens qu’il garde toujours un œil sur moi, mais en temps normal dans une telle situation il ne se serait même pas éloigné.

- Je vois. Pour évoluer, un Caninos à besoin d'être exposer à une pierre feu, d'où la rareté de sa forme évoluée, ce n'est pas non plus à la portée du premier venu d'en faire l'acquisition, et certains préfèrent gardé la forme.. Disons l'aspect peluche de Caninos. Pour ma part, ce n'est pas mon cas, d'où l'évolution de Fenrir. Je suis un guerrier après tout, je n'ai aucun intérêt à me trimbaler avec une peluche vivante.n que je n'aurais pas non plus forcé Fenrir à évoluer s'il n'en avait pas envie.

L’aspect peluche ? C’est vrai que mon Aiko est adorable et mignon, mais ce n’est pas pour cela que nous sommes ensemble. Velkias est un guerrier ? Je comprend mieux sa réaction. Au moins, il n’a plus l’air de vouloir me découper sur place.

- Je comprend mieux. C’est pour ça que sa maman était un Caninos. Il ne doit pas être courant de tomber sur une pierre feu dans la nature. Je n’ai pas choisis Aiko pour son aspect peluche. Notre rencontre s’est fait par la force des choses. Je ne suis pas quelqu’un de très sociable. Avant, je passais mon temps soit à lire, soit à me promener dans la forêt. Je connais pratiquement chaque recoins de la forêt de Jade. J’ai rencontré Aiko et sa famille alors qu’un jour je m’étais particulièrement enfoncée. Mais il était tout chétif et fragile, personne ne s’en occupait. Alors je l’ai pris avec moi et je l’ai nourris, éduqué, soigné. Bien m’en a pris il est maintenant grand et solide. Aussi solide que l’amitié qui nous lie.

Cette forêt me change aussi dis donc. En temps normal, jamais je ne parlerais autant. Mais en même temps, c’est de mon Aiko que je parle. Je l’aime, et je n’ai pas de mal à parler de lui on dirait.

Velkias hausse un sourcil, comme venant de réaliser quelque chose d’important.

- Je m’entraînais dans le coin.. Mais toi, qu'es-ce que tu fiche dans un endroit aussi reculé ? Moi je suis ici justement parce que c'est reculer... Mais toi ?

Ah ben oui, qu’est-ce que je fais là moi ? Ce n’est pas l’endroit le plus propice à une rencontre. Mais c’est peut-être également pour cela que j’arrive à communiquer sans être complètement paniquée.

- J’ai quitté Kanto pour découvrir le monde, faire des rencontres, enfin essayer surtout. Ce n’est pas évident quand on ne sait pas comment être et parler avec les autres. Avec Aiko on saturait un peu, beaucoup en fait, de la foule, de la ville, des gens, donc nous avons décidé de nous isolé un moment dans cet endroit magnifique.

C’est vrai, rien qu’en regardant autour de moi, je ne peux qu’être ébahie devant tant de beauté et de quiétude.

- Et donc, tu es un guerrier ?