Le voyage entre Voltapolis et Ferranium c'était passé dans une étrange ambiance, où oncle et neveux avaient put continuer d'échanger, sur divers sujet. Bien entendu, le gris n'avait pas loupé l'occasion d'observer le petit héricendre, bien qu'il eut tenté de ne pas le mettre mal à l'aise. Enfin. La route avait été assez longue, jusqu'à arriver dans la ville de Ferranium. Dans un paysage que l'argenté connaissait par cœur. Ce retrouver ici lui redonnait une sensation de sécurité d'ailleurs. Ici au moins, il savait qu'il connaissait assez bien les lieux pour pouvoir s'y mouvoir en toute tranquillité, en plus de savoir bien comment réagir en cas de pépin. Le Nord de la région était bien son domaine, l'air de rien. Ainsi donc il avait été simple pour Mikh', de guider l'inspecteur jusqu'à chez lui. A peine arrivé en vue des deux bâtissent qui formaient la propriété des Tsekov, une bourrinos c'était tourné dans leur direction, avant de partir au galop pour venir à leur rencontre. Bien entendu, ses lourds sabots venant percuter le sol, donnait l'impression de faire trembler la terre à chacun de ses pas.
- Oh wow ! Zhech' ! C'est toi ?! T'en a pris des kilo haha !
Bien heureusement, la créature avait ralenti avant de venir poser sa tête contre l'argenté, visiblement ravie de le revoir. Elle ne fit même pas attention aux mots qu'il venait de lâcher, profitant simplement de gratouille, profitant simplement de leur retrouvaille. En tout cas, ça faisait bizarre au jeune Tsekov de constater l'évolution de l'équidé, sur ce court laps de temps. Heureusement, il n'était pas bien difficile de la reconnaitre, de pars cette couleur si particulière qu'elle arborait.
Le mouvement de la bête avait fait sortir Esteban de sa caverne d'ailleurs, curieux de savoir qui avait attiré l'attention de la bourrinos, alors qu'habituellement elle se fichait pas mal des gens. Et sa curiosité se changea en joie lorsqu'il se rendit compte de la visite qu'ils avaient. Il disparu de nouveau dans son atelier, sans doute pour y déposer l'outil qu'il tenait en main, avant de sortir pour venir à leur rencontre. Non sans appeler sa femme d'ailleurs, sans préciser le pourquoi. Il avait ensuite filé, un large sourire sur les lèvres, ce sourire qui avait toujours illuminé son visage.
- Bon sang ! Mais quel visite ! C'est Ab' qui va être contente haha ! - En tout cas, on pouvait facilement deviner de où venait la bonne humeur habituel de Mikhail... Le père de famille c'était approché dans un premier temps d'Angelo pour lui tendre la main, afin de le saluer comme il se doit - Ça fait un baille Angelo !
Par contre oui. Il avait bien vue le bras en écharpe de son beau-frère, mais prit le parti de ne rien dire pour le moment. Sa femme s'en chargerait sans doute suffisamment. En tout cas, après avoir saluer l'inspecteur comme il se doit, il c'était rapidement tourné vers Mikh', avant d'attraper son fils dans ses bras, pour le serrer le plus fort possible, tout en faisant savoir à quel point il c'était inquiété, et à quel point il l'avait manqué et... Bref. Je vais vous épargner les détails. En tout cas, le gris lui, semblait presque étouffer là, non ?
C'est donc entre temps, qu'Abby fit son apparition, une serviette de cuisine entre les mains, et l'air passablement agacé. Son air habituel en vérité...
- Qu'est-ce que tu m'veux... !! - Elle c'était soudainement immobilisé, le regard dans leur direction, semblant un instant se demander si elle rêvait. Sauf que, son regard ce posa sur la blessure de son petit frère, et elle se renfrogna aussi sec... Avant de venir vers son frère, qu'elle attrapa par les pans de son manteau, avec une force étonnante pour sa petite taille... - J'espère qu'tu t'es pas fait ça dans tout ce bordel ! .... Bon sang ! ..... T'imagines pas à quel poing j'me suis inquiétée...
Oh bien sûr, elle avait plongé son regard droit dans le sien, le soutenant au départ, avant de perdre son encrage lorsqu'elle finit par le lâcher. Lâcher son manteau, afin de mieux pouvoir l'attraper et le serrer contre elle. Ces derniers jours avaient été particulièrement éreintant pour elle, tant par tout ce qu'il c'était passé à la central, que par l'incapacité qu'elle avait eut de joindre Mikhail durant les deux uniques jours de croisière. Alors les revoir tout les deux ici, devant elle, lui faisait le plus grand bien. Pour Mikhail ? Bien sûr qu'elle l'avait vue. Mais pour le moment, elle le laissait étouffer dans les bras de son père, il avait déjà fort à faire avec Esteban pour qu'elle vienne en plus ramener son grain de sel.
When The Sun Goes DownDans un étrange mélange de soulagement et d'appréhension, Angelo coupa le moteur et demeura un instant assis sur le siège conducteur. L'héricendre, blottit avec inquiétude contre son ventre, n'avait même pas fait mine de s'endormir. Mikhail s'était précipité dehors si-tôt le véhicule s'était-il trouvé à l'arrêt, et tout en récupérant son propre pokémon, l'inspecteur avait pris son temps alors qu'il en offrait un plus intime au futur champion et à ses parents. Quand il quitta finalement les entrailles du monstre de fer pour rejoindre les siens, Angelo était bon dernier. Déposant le pokemon enflammé à terre et se dirigeant vers le jardin de la maisonnée, l'homme observa rapidement les lieux tandis qu'il s'avançait ; figés dans le temps par sa mémoire, la brave demeure de sa sœur et de son époux lui paraissait tel qu'on lui avait autrefois indiqué. C'était cozy, chaleureux, et terriblement vivant.
- Ah, Esteban !
Angelo gratifia son hôte d'un sourire chaleureux, que les cernes et la fatigue de son regard ne parvenaient à atténuer.
- Ça pour faire longtemps !
Et sans ajouter mot, l'homme tendit une main mécanisée à son beau-frère pour la lui serrer à son tour. Il n'ajouta toujours rien quand les effusions d'affection et d'inquiétude commencèrent entre le père et son fils, se tenant dans un retrait poli alors qu'il conservait un semblant de sourire. Immobile derrière sa jambe, incertain de la démarche à suivre, le héricendre jetait des regards fuyants aux alentours ; perdu, méfiant... Et notamment envers la silhouette qui venait d’apparaître sur le porche de la demeure.
Tiré de son sommeil ou de quelque autre terrible tâche, le dragon s'était éveillé. D'un regard qui en disait long et d'une voix qui le disait encore plus fort, Abby venait de rejoindre l'assemblée. Elle paraissait surprise, entre son mécontentement et son énervement, et à peine Angelo l'eut-il aperçue que son visage s'éclaira une nouvelle fois d'une étincelle que certains lui connaissaient bien.
Tout ceux qui avaient côtoyé un jour le tyran domestique s'accordaient sur un point ; il ne fallait mettre en rogne la mère de famille. Aussi, Angelo était parfaitement au courant des risques quand il déclara, accompagné d'un haussement de sourcils et d'épaules qui trahissaient on-ne-peut plus la véritable réponse :
- Oh ça c't'une mauvaise chute dans l'escalier.
En quelques instants, la bête fut sur lui : et quand Abby le saisit par son imperméable, Angelo cru un instant que la petite terreur allait une nouvelle fois sévir ; mais les bras de sa sœur se refermèrent finalement sur lui, et c'est avec le même empressement que l'inspecteur glissa sa prothèse dans le dos de la femme pour la serrer à son tour, laissant sa tête reposer contre la sienne, profitant de la première étreinte qu'on lui offrait depuis l'incident. Il pouvait sentir l'inquiétude dans l'étau qui l'enserrait, la peur qu'Abby avait ressentie ; alors, autant qu'il le pu, Angelo tâcha de se montrer rassurant avec ce sang qu'il semblait condamner à ne retrouver que dans de bien sombres événements. C'était là les affres de son métier, et elle le savait ; peut-être trop bien, d'ailleurs...
Oh elle l'aurait bien frappé. Sans doute en avait-elle eut ne serais-ce qu'une étincelle d'idée dans le fond de sa caboche. Mais pas aujourd'hui. Pas avec tout ce qui venait de se passer. Pas avec les souvenirs d'une période de violence qu'elle avait elle-même connu, avec l'une des attaques Mistral. Elle savait sa famille chanceuse d'ailleurs. Aucun d'eux n'avaient été blessé ce jour là. Aucun dégâts n'avaient été recensé sur leurs deux bâtiments aussi. Pourtant... Même sans avoir été directement touché, la détresse, la peur et la douleur de leurs voisins l'avait profondément touchée. Qu'elle le veuille ou non, voir cette région qu'elle avait choisi pour eux, sombrer de là sorte, l'avait fragilisée. Alors elle l'avait enlacé en un câlin fraternel, le serrant le plus possible, et profitant de sa présence le temps que cela dura.
- On t'as vue passer à la télé. Rapid'ment. - Elle finit par le lâcher et se recula de quelques pas, pour plonger de nouveau son regard dans le sien, fronçant un peu les sourcils... - Pourquoi t'es venue ici Angelo ? A Lumiris, je veux dire... ? Pourquoi est-ce que t'es venue te plonger dans toute cette merde ?
Est-ce qu'elle attendait réellement une réponse ? Pas vraiment non. En faites, à peine avait-elle posé ça, qu'elle avait finit par lâcher un soupire. Elle pensait bien la connaitre la réponse, en vérité. Alors elle avait finit par se détourner, pour venir voir son fils. Mikhail à présent libéré de l'étreinte de son paternel, et qui tâchait de reprendre son souffle.
- Misha... Tu n'as rien de cassé ? - De la croisière ? Non non. Rien de rien. Je ne me suis même pas battu m'man, t'en fais pas. Par contre je peux pas te garantir l'état de mes côtes après le passage de papa... - Rofl... Tout de suite !
Le père de famille croisa les bras, faussement véxé, alors qu'il laissa Abby vérifier elle-même que son fils était en un seul morceau. Pour ainsi dire, non, elle ne lui faisait pas confiance à ce niveau là. C'est donc seulement après avoir elle-même constaté qu'il n'avait pas même la trace d'un pansement, qu'elle finit par poser sa serviette sur son épaule, avant de se mettre en route vers l'intérieur de la maisonnée...
- Restez pas dehors... On sera mieux dans le salon.
Esteban regarda sa femme partir, puis jeta un regard joyeux en direction de son fils et de son beau-frère. Il les invita tout les deux à suivre d'un signe de tête, et emboita la pas d'Abby.
Mikhail lui, les laissa prendre de l'avance un instant, alors que sa bourrinos faisait le tour en tentant d'être le plus discrète possible pour aller voir l'héricendre caché derrière l'inspecteur...
- Elle va me pulvériser je crois...
Référence au nouveau rang qu'il n'allait pas tarder à endosser... Il jeta un oeil vers Angelo, un sourire amusé sur le coin des lèvres, puis ce mit en route à son tour, glissant ses mains dans ses poches...
When The Sun Goes DownAlors, Angelo attendit ; longuement, terriblement, le coup qui finalement ne vint pas. Abby ne l'avait pas frappé, et c'était là un signe qui ne trompait pas le petit frère : là où il ne fumait pas dans les moments les plus grave, sa sœur, elle, adoptait également un comportement différent en fonction du niveau de l'incident. Redoutant le moment où l'étreinte se terminerait et le laisserait seul avec ses pensées, l'inspecteur en profita jusqu'à la dernière goutte. La pression sur son bras brisé lui faisait mal, mais la chaleur de l'affection était trop précieuse pour qu'il la laissa se perdre ainsi.
- Je sais, je sais... Le regard de sa sœur lui arracha un sourire de petit garçon à l'air coupable. Ben j'allais pas vous laisser seuls là d'dans...
Et sur ses paroles, Angelo s'écarta pour laisser à sa sœur le loisir de se déplacer. Immobile dans un coin, surveillant la scène familiale sans y participer tandis que le héricendre se terrait contre sa jambe, l'inspecteur tendit sa main valide vers le bourrinos pour lui gratter doucement le chanfrein. Il resta là, présent mais discret, contemplant sa famille qui se retrouvait sous de meilleurs augures que la dernière fois qu'il les avaient alas croisés.
Ce fut la cheffe de famille qui donna l'ordre à la troupe de se regrouper à l'intérieur, espérant que celle-ci suivrait avec la rigueur militaire d'un bataillon d'hexadron. Estaban fut le premier à s'engager sur la piste de la colonel, leur faisant un signe auquel Angelo réagit d'un signe de tête. Il avait délaissé le bourrinos et observait désormais son neveu, le rejoignant doucement, s'étonnant que ce dernier n'ai pas encore emboîté le pas à ses géniteurs.
- Hm ?
Son air interrogateur lui obtint rapidement une réponse.
- Clair'ment. Attend un peu avant d'lui causer d'ça. J'essay'rai d'plaider en ta faveur.
Et empêcher la mère de tuer son p'tit, voilà qui allait être sacrément compliqué... Suivant les traces de Mikhail alors que celui-ci remontait les marches qui menaient à sa maison, Angelo jeta un rapide regard au petit pokemon feu, lui faisant gentiment signe de le suivre alors qu'il entrait dans la maison...
La bourrinos à la robe sombre, laissa l'inspecteur lui gratouiller le chanfrein, semblant plutôt ravis, puis c'était dirigé vers Mikhail, pour se glisser à ses côtés, réclamant son attention. Son désir fut entendu d'ailleurs, puisque le gris avait finit par glisser une main sur sa tête pour la gratouiller à son tour, alors qu'il lâchait ses quelques mots. Oui. Il commençait à la sentir, cette peur, cette anngoisse grandissante, au file des minutes. Maintenant qu'il c'était rendu compte qu'il ne pouvait plus faire demi-tour à présent. Il écouta les paroles de son oncle avant de lâcher un soupire léger, alors qu'il c'était mit en mouvement...
- Je sais pas si ça changerait quelque chose. 'Fin... Je comprend un peu, à quoi elle peut penser, ce qui l'inquiète, tout ça... - Silence. Bien sûr qu'il savait ce qu'elle pouvait vivre. Ce qu'ils pouvaient vivre. Il savait ça, que s'il était enfant unique, ce n'était pas simplement parce qu'ils en voulaient qu'un. Mais bien parce qu'elle n'avait pas la capacité d'en avoir d'autre. Il savait aussi qu'il avait été un miracle. Qu'il avait été cette petite étincelle qui avait défié tout les pronostiques des médecins... Qu'il était ce "petit miracle que personne n'attendait" comme elle le disait souvent... - Je me demande parfois, si je suis pas un peu égoïste à vouloir absolument prendre cette voie. Mais d'un autre côté... C'est la seule chose qui me botte vraiment. Et puis, c'est pas avec un corps de chetiflor que je pourrais prendre la suite de papa à l'atelier haha !
Oh il avait déjà aidé son père, plus d'une fois. Mais à la mesure du possible. Et avec l'aide de ses pokemons aussi. Enfin, sur cette dernière année du moins.
Le gris entra dans la bâtisse, ne prêtant guère attention à la décoration rustique du lieu. Pour sûr, les Tsekov c'étaient plutôt bien intégré à l'ambiance de Feranium. En presque vingt de présence par ici, ils avaient eut toute l'occasion pour ça d'ailleurs. Pour autant, un œil aguerrit pouvait bien remarquer ces petites choses qui remontaient les origines de chacun. Quelques petites choses typique d'un certain village de Sinnoh, d'autre souvenir venant de Kantô. De petits détails qui pourtant parvenaient à bien s'intégrer au tout, sans faire tâche, sans briser l'harmonie établi. Mikhail c'était rapidement débarassé de sa veste qu'il accrocha au porte manteau, faisant de même avec ses gants et son foulard. Une fois débarrassé sur superflu, il se dirigeât rapidement dans le salon, où se trouvait ses parents... Ou plutôt où se trouvait Esteban, Abby ayant plutôt rejoint la cuisine.
- Abby prépares du café. Et une carafe de Sbiten. - Ah ! Super !
Le Sbiten. Boisson chaude venue du village natal de son paternel. Boisson dont raffolait Mikhail soit dit en passant, lui qui devait éviter café, thé et tout ce qui était à base de lait... En soit, le gris préférait lorsque c'était son père qui le faisait, il le trouvait bien meilleur, mais sa mère s'en sortait plutôt pas mal, depuis le temps...
When The Sun Goes DownQue pouvait-il bien répondre à cela ? Angelo savait exactement pourquoi sa sœur s'acharnait corps et âme pour que son fils ne s'aventura pas sur un terrain qui pourrait lui être dangereux ; il savait parfaitement ce qui l'avait poussée à placer cet enfant comme seul trésor qu'en tant que dragonne elle couverait. De la fratrie, c'était Abby qui avait gagné à la loterie... Mais pour quel résultat ? Une vie de bonheur autant qu'une vie d'inquiétude... S'accrochant à cette idée dans l'espoir d'effacer ses bien sombres pensées, l'inspecteur prit la suite de son neveu, montant les marches qui menaient jusqu'à la porte et encourageant l'héricendre à le suivre. Il était une autre raison, en plus des liens familiaux qui les liaient, qui poussait Angelo à venir en aide à Mikhail et le soutenir dans le choix qu'il avait entreprit. Des deux, Abby avait peut-être gagné la loterie de la vie... Mais c'était dans ses propres poches que se trouvait le badge lourd de conséquences et de possibilités, ce badge qui lui avait tant apporté et parfois tant coûté... Coupable de l'inquiétude de sa sœur au même titre que la génétique, l'homme de Kanto n'était pas bien fier.
Une fois dans la maison, le pokemon feu sur ses talons, Angelo fit quelques pas à l'intérieur pour se rapprocher de la pièce où Esteban patientait déjà. A l'inverse de son neveu, lui ne s'était pas découvert d'un fil, ni de son imperméable ni même du chapeau qui ne le quittait que rarement. Les habitudes avaient la dure et la ténacité des cicatrices ; jamais à l'abri qu'on vient l'appeler ou lui demander de repartir sur le champ, Angelo se tenait prêt, encore, toujours, malheureusement.
- Faut croire qu'ma mémoire flanche pas encore trop ; c'est presque comme dans mes souv'nirs.
Se laissant presque tomber sur le canapé, l'inspecteur resta là un instant, assis, se tenant droit tandis qu'il observait son beau-frère et hochait la tête à propos des boissons.
- Ah c'est gentil, merci bien.
Mais déjà son esprit un peu ailleurs réfléchissait à ce qu'il allait pouvoir leur annoncer pour les convaincre, à d'autres problèmes qu'il avait rencontré et comment il allait pouvoir le leur annoncer... A ses côtés, jetant à la salle un regard où brillait une timide curiosité, le héricendre semblait se faire lentement mais sûrement à la situation alors qu'il paraissait peser le pour et le contre d'un pas un peu plus sur le côté... Quant à Angelo, il n'attendait que le retour de la fury et le début de la discussion...
- Pourquoi veux-tu que ça changes ? C'est bien la maison parfaite non ?
Le père de famille affichait un sourire chaleureux, alors qu'il repensait au jour où ils avaient acheté la bâtisse. Ancienne maison laissé à l'abandon durant quelques années, qu'ils avaient put avoir pour pas trop chère. Ils avaient ainsi mit un point d'honneur à rénover d'abord le salon, pièce dans laquelle ils avaient vécu quelques années d'ailleurs, le temps de finir les travaux... Puisqu'ensuite, ils avaient mit un point d'honneur à retaper ce qui était anciennement une grange, afin d'installer le matériel pour l'entreprise qu'Esteban avait souhaité ouvrir. Dans le fond, ils avaient eut de la chance, qu'Esteban ait ce savoir faire. Le cout des travaux ne leur avait couté au final, que les matériaux et du temps. Des choses qu'ils avaient put facilement s'offrir en somme. Ensuite, c'était Abby qui c'était occupé de la décoration. Esteban apportant quelques touches de temps à autre. Mikhail ayant aussi contribué, avec quelques fabrication d'enfant, qu'il avait eut la "joie" de produire durant l'enfance, durant sa scolarité. Aujourd'hui, il s'agissait de bibelot à ces yeux, auxquels il ne faisait même plus attention.
- D'ailleurs, on a fait sécher les fleurs qu'Amélia nous a envoyé il y a quelques mois. - Il montra un bouquet de fleur parfaitement séché, qui trônaient au dessus de la cheminé - Abby en était ravie ! Mais je crois que tu dois déjà être au courant haha ! Et sinon, elle va bien ?
Il parlait bien évidement de Madame Callaghan. Esteban n'aimait pas vraiment le silence en règle général, lorsqu'il était en présence d'autre personne. Lui demander de se taire était chose particulièrement difficile d'ailleurs. Et il savait très bien sur quel sujet aller pour lancer l'animation. Et les conversations. En fonction des gens qu'il avait devant lui.
En tout cas, c'est entre temps, qu'Abby finit par revenir. Avec un plateau qu'elle déposa sur la table. Si elle prit la peine de servir une tasse de café pour son frère, puis pour elle, elle laissa les deux autres se démerder. Esteban lui, ne bougea pas de sa place pour le moment. Mikhail par contre, n'avait pas attendu pour aller se servir une bonne rasade de cette boisson qu'il aimait tant, avant de revenir d'assoir à sa place, tâchant de ne pas trébucher sur le démolosse qui c'était affalé de tout son long contre le fauteuil en question... C'est qu'il prenait de la place, l'air de rien....
La question d'Esteban aurait dû faire mouche, comme elle l'avait fait les centaines d'autres fois, comme elle était bien connue pour pouvoir dévoiler en un instant la passion profonde qu'Angelo éprouvait pour sa douce et tendre épouse... Et pourtant cette fois-ci elle n'eut pas l'effet escompté ; à peine parvient-elle à faire sourire en coin le brave lieutenant qui demeurait d'un air fatigué sur le canapé. Là, il paraissait lutter intérieurement, que ce fut contre sa fatigue ou bien l'inquiétude qui commençait petit à petit à se frayer un chemin à travers le sang froid de l'inspecteur .
- Oh oui j'ai vu, magnifique oui …
Angelo releva la tête, souriant doucement à son beau-frère et sa sœur qui revenait de la cuisine, acceptant avec une certaine docilité la tasse de café que celle-ci lui tendait, la remerciant d'un regard alors qu'il répondait à Esteban.
- Oh elle va bien, elle va bien... Il but une gorgée de café et se brûla la langue. Les affaires fonctionnent, la santé va. Le moral fait aller... Elle m'a demandée d'vous passer l'bonjour ; d'vous dire qu'elle vous embrasse égal'ment.
Et une nouvelle fois, Angelo s'autorisa quelques gouttes de café, prenant cette fois garde alors qu'il ingurgitait les quelques gouttes de sommeil liquide. Il avait trop retardé une discussion peu sympathique, le genre de problème de famille qui prenait aux tripes et causaient des ennuis en cherchant désespérément à les régler... Mais la situation était trop grave, trop risquée, trop importante pour qu'il eu pu se permettre de passer outre. Il avait vécu la centrale, Mikhail avait vécu e la croisière ; et il était des informations bien plus anciennes qui ressurgissaient sans crier garde avec des mauvais airs de plaie qu'on aurait mal guérie.
- J'me doute que vous avez tous vu les images de la Centrale et de c'qu'il en était... Il marqua une pause. On avait éloigné les journalistes des pires zones ; c'était... Fallait mieux pas voir ça.
Et c'était avec une voix bien lasse que l'inspecteur s'exprimait, entendant malgré lui les hurlements et les pleurs, le cri des sirènes et le chant des gyrophares tournoyant autour de lui alors qu'il errait dans les décombres dans un vain désir d'aider. Il avait été prêt à mourir, à se sacrifier sans hésiter pour protéger ceux qui se trouvaient à ses côtés à cet instant – souvenir bien désagréable qu'il se garderait bien d'annoncer à sa famille et notamment sa soeur. Il s'était confié à Mikhail sur ce sujet, avait dit à ce neveu qu'il connaissait sans connaître le fin mot de son cœur et les raisons qui l'avaient poussé à agir ainsi, à faire ce métier et à venir à Lumiris. Plus que quiconque dans cette pièce, le jeune dresseur savait ce qu'il en était.
- J'suis sacrément content d'voir que z'êtes toujours en un seul morceau vous savez...
Il jeta un regard à son neveu, lui offrant un sourire chaleureux alors que lui-même commençait à doucement sortir de sa torpeur mélancolique.
- Tous.
Vautré sur le carrelage, s'approchant doucement du démolosse allongé comme il ne semblait pas réellement savoir que faire, le petit héricendre observait les alentours en regagnant peu à peu de la confiance et du poil de la bête. Discret et précis, le petit pokemon feu parvenait presque à paraître invisible...
Oh, il y avait bien un truc qui n'allait pas. Et si le père de famille semblait toujours à côté de la plaque, bien naïf sur des points, il l'avait bel et bien senti. Alors son regard c'était posé sur son beau-frère, alors qu'il répondait à sa question. Mikhail aussi avait senti que quelque chose n'allait pas. Néanmoins il n'en était pas surprit, surtout pas après tout ce qu'il c'était passé jusque là. Alors après s'être servit sa tasse, il était revenu s'affaler dans son fauteuil, observant les autres dans un silence absolu.
- Je suis content de l'entendre. Tu lui passeras le bonjour de notre part en tout cas !
Oh, Abby n'eut pas besoin de plus de ce fait, pour savoir de quoi ils parlaient. Elle se servit une tasse de café, posa sa serviette de cuisine sur la table, et s'adossa à celle-ci. S'assoir ? Elle n'aimait pas vraiment ça, en règle général.
Enfin, l'inspecteur reprit la parole ensuite, parlant de la centrale donc. Esteban acquiesça, compréhensif lorsqu'il fit savoir que les journalistes n'avaient pas tout filmé, que des choses bien pire avait été fait sur les lieux. Des choses que le gris pouvaient facilement imaginer d'ailleurs. Et toujours aussi silencieux, il souffla sur la surface de sa boissons, avant d'en boire une gorgée, le regard perdu dans ses pensés, fixant un point invisible. Il y avait cette impression que la conversation n'allait pas être de tout repos, et que beaucoup de chose allait se jouer aujourd'hui. Et... En vérité il ne savait pas vraiment sur quel pied danser. Abby était sans doute la personne que l'argenté craignait le plus, ironiquement. Il revint à la réalité lorsque Angelo fit savoir qu'il était content que tout le monde soit en un seul morceau. Et qu'il c'était tourné vers lui. Alors le gris laissa glisser un sourire chaleureux en toute réponse, pas vraiment sûr que s'il ouvrait la bouche, ça contribuerait à la paix sociale...
- Qu'est-ce qui vas pas, Angelo ? - La mère de famille, ne lâchait plus son frère du regard, comme cherchant à sonder ce qu'il pouvait avoir derrière la tête - Par rapport à il y a deux ans, Feranium à été plutôt épargné. A pars quelques incendies dût au surtension, on a rien à déclarer ici. Et ce n'était pas dans le quartier. Fort-des-songes à subit bien plus, de ce que j'ai pu entendre... - Ouai... J'ai été donner un coup de main avec ta bourrinos, Misha d'ailleurs. Elle c'est plutôt bien débrouillée. - Heu... Zhech ? T'as réussi à lui faire lancer des attaques sol ? - Elle l'a fait elle-même. C'est d'ailleurs devant l'un de ces incendies qu'elle a évolué. Elle a déchiré ses faux crins du coup. Ta mère à essayer de réparer ça, mais c'était bien trop abimé. - Je vois... - Son sourire se fit un peu plus grand, alors qu'il se sentait plutôt fière de l'équidé - C'est rien pour les faux crins, elle à l'air de ne plus y prêter attention. Mais ça vas du coup, pas trop de dégât ? - Les pompiers ont été assez réactif, même s'il y a eut plusieurs foyers. J'imagine que ça mènera sur de nouveau contrat pour l'atelier. - Sans doute... Même si bon... C'est un peu triste de se faire son beurre sur des catastrophes du genre.
Et le père de famille se passa une main sur sa nuque, un peu gêné.
Du côté du demolosse, celui-ci avait ouvert un oeil, qu'il avait posé sur le héricendre. Affalé sur le sol, les babines étalé de chaque côté de son museau, il observait la petite créature avec une certaine curiosité, n'osant pas bouger pour ne pas l'effrayer. Néanmoins il était plutôt content de le voir s'aventurer de la sorte, même s'il tâchait de rester discret... C'était d'ailleurs pour cette raison, que le chien des ténèbres avait choisi de ne pas bouger pour le moment...
When The Sun Goes DownEt dans cette bonne humeur des siens qu'il ne parvenait pas à complètement partager, Angelo continuait de réfléchir. Il fallait trouver les mots, le moyen d'aborder les choses, de se jeter à l'eau et d'annoncer les faits et sa proposition d'une manière qui empêcherait sa sœur de se braquer dès qu'elle entendrait les premières syllabes... Bon sang. Relevant la tête en direction de sa sœur et de sa famille, sortant de ses pensées comme il glissait lentement mais sûrement un pied dans le plat, l'inspecteur au chapeau reprit la parole.
- Et c'est ça l'problème, Abby. Il devrait pas y avoir de "cette fois-ci" ou de « plutôt épargné »; l'est pas sensé vous arriver quoi qu'ce soit tout court.
Peut-être que cela était dû à la fatigue qui le poursuivait depuis la centrale, peut-être que ses nerfs étaient mis à rude épreuve par la situation et les enjeux de celle-ci ; mais ceux qui avaient l'habitude de côtoyer l'inspecteur avaient pu entendre avec une certaine surprise le léger tremblement qui hantait la voix fatiguée d'Angelo. Acculés de tous les côtés par les menaces qui apparaissaient jour après jour, pour lui certes mais principalement, pour les siens, Angelo commençait à avoir peur.
- Ça ira pas en s'arrangeant. Vous l'saviez déjà, au fond : j'vous l'confirme. On sait pas d'quoi ils sont capables mais c'est pas c'qu'on a pu leur faire durant les attentats qui vont les sécher définitivement. Y s'pourrait même qu'ils se la jouent électrons libres pendant quelques temps... Et ça m'tue de savoir que vous êtes pas en sécurité. J'aim'rai qu'vous soyez pas là quand ça pêt'ra à nouveau comprenez...
Cané, serrant son bras blessé contre son torse, Angelo s'autorisa finalement à appuyer son dos sur le canapé où il s'était installé, ignorant les pokemons autour de lui comme il semblait hésiter sur quelque chose. Il n'était pas sûr que leur parler de cela maintenant fut une bonne idée, pas sûr d'aborder ce sujet qui l'inquiétait au même titre que les Mistrals sans que cela fasse capoter ce qu'il tentait de mettre en place... Peut-être en parlerait-il à Abby, plus tard ; peut-être garderait-il tout cela pour lui. Toujours est-il qu'avec ces premières phrases Angelo testait le terrain glissant qu'allait rapidement devenir la discussion, malheureusement loin des anecdotes plus légères qui s'échangeaient quelques minutes auparavant...
Bon sang. Comme jamais autrefois sa famille se retrouvait réunie, et quand son cœur ne se figeait pas d'inquiétude l'inspecteur pouvait le sentir battre allégrement de bonheur de les avoir retrouvés. Il allait trouver un moyen de se rassurer et de les protéger – même si cela signifiait affronter une nouvelle fois la dangerosité grandissante d'Abby...
Lorsque l'inspecteur reprit la parole, le gris lui, se mura dans le silence en s'enfonçant dans son fauteuil, alors qu'il revenait souffler doucement sur la surface de son breuvage. Esteban lui, se contenta de hausser un sourcil, alors qu'Abby venait à croiser les bras, posant les yeux sur son frère. Et si Mikhail ne comprenait pas vraiment ce qui se jouait à cet instant précis, Abby elle, l'avait rapidement deviné. Non pas par les mots, mais plutôt parce qu'elle avait décelé chez lui. Pour autant elle resta de marbre pour le moment, se contentant de le regarder, et de le laisser continuer sur sa lancé. La mère de famille s'en retrouvait agacé. Tant par le fait qu'elle se trouvait être la raison de cette peur qu'elle pensait avoir décelé dans la voix d'Angelo, mais aussi par toute la situation qui les entouraient. Elle s'en retrouvait d'autant plus agacé, qu'elle avait l'impression d'entendre ses propres pensés, vis à vis du travail que lui-même faisait.
- Oui. Mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasses hein ? Cet endroit c'est not'vie, c'est ici que l'on a mit tout s'qu'on avait. Tout s'qu'on a. Et sans doute tout s'qu'on aura. C'est ici aussi qu'on a not' gagne pain.... - Et puis, ils ont déjà tout rasé par ici. Même le volcan à été congelé, alors... Ils auraient peut-être plus d'intérêt à se tourner vers le centre et le sud maintenant. Je dirais qu'on a surement déjà passé la tempête ? - Esteban haussa les épaules avant de se faire tout petit, lorsqu'il se retrouva face au regard de la mère de famille...
En tout cas, elle ne rajouta rien de plus, se contentant de rester à sa place, bras croisés.
Et Mikhail restait silencieux. Un peu trop sans doute alors que son regard c'était perdu dans le vague. Une multitude de chose avait fait son apparition dans son esprit. Un nom revenant sans cesse, comme un fantôme du passé, décidé à revenir hanter ses pensés. Kyoko. Le simple fait de reparler du volcan, de son état actuel avait fait ressurgir les souvenirs. Et cette fille qui n'en était jamais ressorti. Voila un souvenir qui faisait remonter d'autre chose, comme le fait qu'il était possible, que sa propre famille tombent sous la stupidité de ces individus. Une crainte que l'argenté avait depuis les premiers incidents d'ailleurs, mais qu'il n'avait jusque là, jamais réellement fait sortir. Il ne souhaitait juste... Pas y songer.
When The Sun Goes DownEt comme Angelo le pensait, les choses ne prirent pas bien longtemps avant de s'envenimer. A quoi bon continuer ? Il n'était pas bon à tourner autour du pot ; à vrai dire, il n'aimait même pas cela, au contraire... Et dans un cas comme dans l'autre Angelo était bien conscient d'un fait : il ne parviendrait à éviter la colère de sa sœur. Trop bornée, têtue comme un tiboudet et mauvaise comme un mal ferré. Alors que dire que faire... La réponse vint comme sa parole : seule, imprévue et avec une terrible évidence.
- Partir.
Angelo demeura silencieux un instant, se grattant pensivement la nuque d'une main de métal alors qu'il réfléchissait à tout ceci.
- On peut vous accueillir à la maison. J'en ai déjà parlé à Amélia. Il mentait comme cela lui arrivait peu et plutôt bien d'ailleurs, mais connaissait trop bien sa femme et la réaction qu'elle aurait. En plus ça fait des années qu'elle veut vous r'voir tiens. L'occasion qui fait l'larron...
Au fil des années, Angelo était parvenu à faire changer lentement mais sûrement les idées de sa femme concernant la maison ; les deux chambres s'étaient changées en une et un bureau, puis une chambre d'amis et un bureau contenant les affaires de leurs pokémons. Son amour s'était reportée sur d'autres créatures qu'elle chérissait comme elle aimait autrefois les fantômes de ces deux pièces ; accueillir sa famille dans la maisonnée ne pourrait que lui faire plaisir... Et la soulager du poids de la solitude qu'Angelo craignait de ne bien trop appuyer sur les épaules de sa bien-aimée.
- Et puis ça fait trop longtemps qu'elle est seule. Je... J'm'inquiète pour elle. J'voudrais bientôt retourner la voir, j'en ai b'soin et elle aussi mais... Ça m'saoulagerait de savoir qu'vous êtes tous là-bas, en sécurité. Avec elle.
Et l'air qu'avait le brave inspecteur tandis qu'il relevait le regard vers sa famille en disait long sur la sincérité de ses sentiments. Fatigué, exténué, le regard brillant d'une flamme qui semblait malmenée par les vents, Angelo tâchait de faire au mieux pour assurer la sécurité des siens – quitte à perdre des plumes dans la partie...
Et Min, transit par le sérieux soudain de la situation, s'était immobilisé auprès du chien apparemment endormi pour surveiller l'échange entre les humains, attentif aux émotions qui s'y échangeaient...
La voix de la mère de famille avait claqué dans la pièce, juste après la prise de parole de son frère. Partir. Il l'avait lâché, et ça n'avait pas du tout plut à la presque cinquantenaire. Elle resta cependant bien silencieuse lorsqu'il reprit la parole, son regard restant bien sombre. Et Angelo expliqua que sa femme était au courant, que ça lui ferait plaisir de les revoir... Qu'il craignait que le poids de la solitude ne soit finalement trop lourd pour elle, et qu'il craignait pour eux. Encore cet aspect mit sur le tapis. Un aspect qui mit la femme plus en rogne encore d'ailleurs.
- Oh ba oui. Bien sûr bien sûr. Donc toi tu flippes, on doit tout lâcher not'vie, comme ça, par contre l'fait que moi je flippe depuis des années, ça.... Tout le monde s'en cogne visiblement hein. A ce que je sache, jamais je n't'ai d'mandé de rendre ta plaque ! - Allons Abby... - Quoi ?! T'es prêt à tout larguer toi peut-être ?! - Je n'ai pas dis ça. Mais... - Mais quoi ?! Tu te met donc de son côté ?!
Lancé dans sa furie, Abby s'emballa, s'attaquant à la fois à Esteban comme à Angelo, sans qu'il y ait réellement à retenir... Le tout devant un Mikhail qui ne laissait sortir aucun mot, observant tout ça en se faisant tout petit, et en profitant simplement de sa boisson. Jusqu'à ce que finalement, la brune ne finisse par tout simplement quitter les lieux, continuant de pester, sans doute pour aller tenter de se calmer.
Il y eut un instant de silence dans la pièce avant qu'Esteban ne finisse par laisser échapper un soupire tout en haussant les épaules. C'est qu'il avait l'habitude, et à force, ça ne lui faisait plus vraiment d'effet, bien qu'il tâchait en règle général d'éviter les conflits avec sa femme....
- Ouai... ouai. Elle se calmera. - Comme toujours en principe ?... En tout cas, il but une gorgée de sa tasse - Mais on ne peut pas se permettre de laisser l'entreprise sur pause... Et... Elle le sais mieux que quiconque. - Puisque la dame s'occupait de toute la paperasse pendant que lui mettait les mains à la pâte.... - Je... hm... Je doute que l'entreprise survive à ça... - Je peux aider. - ... Quoi ?
Le gris avait finit par lâcher ces quelques mots, dans un presque murmures, alors qu'il continuait d'observer la surface de son breuvage... Peut-être étais-ce le moment finalement ? En tout cas il finit par se redresser, faisant attention à ne pas renverser alors qu'il s'installait finalement en tailleurs....
- Je peux aider. Pour les factures de la maison. Et tout. - Je sais que tu as l'air de t'en sortir, vue que tu nous demande jamais rien mais.... ? - Nan je me débrouille bien pour me gérer, ça vas. Mais... - Il jeta un rapide coup d'oeil en direction d'Angelo puis reprit - Il est possible que... Je puisse obtenir un salaire bien plus conséquent que ce à quoi j'aspirais. A l'origine. Peut-être pas tout de suite mais....
Et il se disait qu'il allait devoir vraiment réussir son projet. Si son salaire de ranger devrait pouvoir être utile en somme, celui de champion quand à lui... Oui... Il fallait vraiment qu'il détrône Aedan. C'était à la fois une question de fierté à présent, mais aussi de besoin, visiblement...
When The Sun Goes DownLes mots de sa sœur le percutèrent comme un coup en plein visage et à ces derniers Angelo ne su que répondre. Blessé par le coup porté qui s'était profondément enfoncé dans ses entrailles en triturant ses remords, l'inspecteur faisait face à un adversaire qu'il n'avait jamais désiré retrouver devant lui et que chaque rugissement de colère menaçait d'ébranler. Face à Abby, face à sa propre sœur et sa famille, l'homme au chapeau tenait bon, gardant son silence et son calme, se raccrochant de toutes ses forces à l'idée qu'il conservait. C'était la meilleure chose à faire pour le moment, pour eux, pour lui, et quand bien même il eu parfaitement compris les enjeux et problèmes que posait cette solution, lui-même tâchait de trouver des moyens de limiter la casse et de sauver les meubles, la maison et la famille qui vivait dedans. Du début du conflit jusqu'à la fin l'homme au chapeau ne l'avait pas quitté du regard, et c'est accompagnée d'une paire d'yeux dorés cernés de fatigue que la femme finit par s'exiler de la pièce, furibonde et déchaînée, laissant dans son sillage une discussion soufflée et des témoins dévastés. Il déglutit avec difficulté, refusant de s'énerver face à Abby et de telles affirmations.
- …
L'homme se redressa dans le canapé, droit comme il continuait de camper sur ses positions, l'air malheureux d'un homme sous la pluie comme il n'appréciait ce genre terrible de discussion. Angelo savait parfaitement ce qui allait se passer, connaissait sa grande sœur trop bien pour qu'il ne se douta pas de ce qu'elle allait répondre à tout cela ; mais ce qu'elle lui avait déclaré plus tôt touchait une corde sensible qu'il ne pensait plus avoir depuis longtemps ; et demeurant silencieux quelques instants encore, Angelo finit par pousser un terrible soupir alors qu'il regardait le café qui n'attendait que lui.
- J'sais bien, Esteban, j'sais bien c'qu'il en est de vot' situation et de la panade dans laquelle cela vous fourr'rait...
Surpris autant que son beau-frère, Angelo détourna le regard vers Mikhail quand celui-ci pris la parole et position pour la première fois depuis le début du débat. Sa proposition, quoique miraculeuse, pouvait paraître surprenante pour quelqu'un qui n'avait pas toutes les cartes en main ; et malgré que l'inspecteur eu droit de regard sur les projets de Mikhail, il estimait et à raison que ce n'était pas à lui de dévoiler un jeu qui n'était pas le sien. Profitant de la discorde causée par son oncle et de l'étrange situation qui se mettait en place, le jeune homme semblait s'être décidé à annoncer quelque chose et ne trouvait en Angelo qu'un soutien indéfectible et déterminé. Croisant le regard de celui-ci alors qu'il lui paraissait déployer des ailes depuis trop longtemps refermée, Angelo demeura silencieux, offrant à son neveu un hochement de tête encouragement et une étincelle dans le regard qui ne trompait pas.
- J'sais bien qu'les années parlent pas vraiment pour moi mais petit, t'sais que tu peux compter sur moi si t'as b'soin de quoi que ce soit.
Et en disant cela Angelo offrait sa seule et unique parole au membre de sa famille et de son sang. Leurs retrouvailles étaient bien étranges, la situation peut-être pire encore; mais Mikhail pouvait être sûr que cet oncle qui était apparu comme par magie un beau matin était prêt à tout offrir pour que lui y parvienne, désireux de rattraper ses décennies de regret... Et probablement de souffrance à autrui, s'il L'écoutait...
- J'pourrais normalement filer un coup d'main aussi, si jamais...
Angelo se frotta la nuque, rendue douloureuse et tendue par la fatigue et la violence des derniers événements, et poussa un nouveau soupir comme il essayait de se détendre doucement...
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