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Selon elle, c'est donc la simple curiosité qui l'anime, ou le plaisir de l'exploration. Ce n'est pas que ce sentiment t'est inconnu, mais... tu l'as tué très tôt dans l'œuf. Dès ton arrivée dans les ruelles bouffée par la violence et la méfiance de ton enfance, en fait. Il y a des choses qu'il ne vaut mieux pas découvrir, des endroits où il ne fait pas bon fouiner : tant que ça ne concerne pas ton boulot, tu préfères laisser tranquilles les sales petits secrets des autres... D'ailleurs, même lors de tes enquêtes, tu cherchais les informations comme un rat gratte pour sa nourriture : sans plaisir, juste pour la simple satisfaction d'être nourri. Tu n'as ni le temps de te perdre où ton profit n'est pas, ni l'envie de découvrir davantage de ce monde écœurant : après tout, quelles que soient les nuances de feu avec lequel il aveugle ses habitants, il n'offrira au final que ses cendres froides et ternes. À quoi bon se brûler ?

Oui, ta mentalité contraste durement avec elle de ta compagne de chasse. Est-ce le fruit d'un passé plus sombre ? Ou d'une profession au cœur de ce qui se fait de pire ? Voire, plus probable encore, d'un caractère te condamnant à l'apathie amère ? Mais surtout, Elijah, mon cher petit Corbeau... est-ce irréversible ?

De son côté, Lindley s'extasie de l'angoisse "adorable" du Snubull et le libère de son martyr, surprise qu'il connaisse la crainte ; mais comment peut-on survivre sans peur ? C'est ce que tu te demandes en fixant le Dedenne qui te nargue et t'inspire une certaine appréhension. Est-il venu venger l'autre chouineur ? A-t-il un plan ? Mais ces bestioles sont-elles seulement capables d'en imaginer un ? Peut-être pèches-tu par excès de prudence face à cette créature minime, mais tu préfères vivre sur tes gardes que mourir confortablement. Enfin... tu le supposes. Diffusément.

Et elle ? Est-elle assez prudente, a-t-elle consciente que le danger peut surgir à chaque instant ? Ou se croit-elle invincible grâce à son gardien omnipotent ? Peut-être as-tu finalement un soupçon de curiosité car à sa réflexion sur le Snubull, tu réponds :
Mais est-ce vraiment de l'authentique curiosité ? Celle qui a soif de connaissances aussi futiles soient-elles, soif de mieux comprendre ce monde ? Ou cherches-tu simplement à prévoir sa réaction face au danger, imprudence ou panique ? A moins que tu ne veuilles évaluer l'utilité de te fournir ton propre gardien... et les limites du sien ? Oui, Elijah, tu es si pragmatique, si doué pour survivre...

Et tellement inapte à vivre.

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Tu espérais une réaction simple mais qui, malgré elle, t'en dirait plus sur sa confiance en son gardien ; et au final, c'est une explication que tu reçois. Réfléchie et nuancée, par ailleurs, et pour laquelle tu approuves simplement :
 "Au summum de l'expérience des Gardevoir", hein... D'une part, tu te demandes si elle signifie par là qu'ils sont nés pour être gardes du corps. De l'autre, cela confirme que tu as raison de craindre la créature : d'après sa propriétaire, elle n'est pas seulement une dernière évolution, elle est aussi particulièrement expérimentée. A-t-elle la pierre qui permet de la transformer encore un cran plus haut... ?

Tu es interrompu dans ton analyse par un nidoran qui, encore une fois, te fonce dans les jambes. Bon sang, est-ce le même ? T'a-t-il traqué jusqu'ici pour une vengeance aussi absurde ? Une manœuvre doublement stupide : si tu es particulièrement familier avec l'importance de faire payer aux autres leurs agressions sur les proches, comment ce machin protégera-t-il son fameux compagnon s'il s'en éloigne ou, pire, s'il y passe face à cet adversaire manifestement plus puissant ? Mais ce ne sont que des bêtes et, à vrai dire, tu es bien plus surpris par cette association étrange que par le manque de logique dont il fait preuve.

Malheureusement, il ne te laisse pas le choix : s'il est prêt à te traquer aussi loin, tu n'as plus qu'à le mettre définitivement K. O. Alors, tu ordonnes :
Rien ne vient ; et la bestiole t'érafle salement la jambe, faisant couler légèrement ton sang. Un juron t'échappe alors que tu cherches ton pokémon des yeux... pour le trouver face à un autre machin mauve. Depuis quand il est là, celui-là ? Bon sang, si tu attaques le nidoran, qui sait s'il ne s'échauffera pas non plus ? Et ton magneti est particulièrement faible contre lui, tant par ses attaques foudres que celles d'acier. Dans tous les cas, tu jures de faire payer à Magnet son inattention – tu n'as pas été assez sévère la dernière fois, manifestement.

En attendant, une fois de plus, tu vas devoir te débrouiller seul. Profitant de l'inaction du nouveau (?) venu, tu lui lances une pokéball, espérant le mettre hors-jeu pour ensuite t'occuper du Nidoran. Bien sûr, tu pourrais compter sur Lindley, sur son fameux pokémon... Mais face au danger, aussi minime soit-il, il n'y a qu'une personne qui a mérité ta confiance.

Bien que l'inverse se soit révélé faux.

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À  retard, le magneti se tourne vers toi... et s'il n'était d'acier, la scène l'aurait fait blêmir : son maître a été blessé parce qu'il était distrait par ce toxizap, parce qu'il n'a pas obéi à temps. Un copain foudre ! Avait-t-il pensé en remarquant (enfin) la présence du pokémon. Mais maintenant, il songe avec angoisse à la punition qui l'attend...

Dans une tentative de se faire pardonner, il oublie son aversion pour le combat et décharge son plus bel éclair sur la cible qui, frappée de plein fouet, effectue un repli stratégique censé - bref, s'enfuit. Malheureusement, l'ennemi t'a blessé à la jambe : la blessure n'est pas grave, mais qui sait si tu n'es pas déjà empoisonné... ?

Tu devrais rester immobile le temps de le vérifier pour limiter la propagation du venin, mais voilà ta cible qui échappe à sa prison. Va-t-elle contre-attaquer ? Tu ne comptes pas lui en laisser le temps.
Non, tu ne vois pas : il faudrait être un parfait crétin pour vouloir finir dans ces foutues sphères à la merci d'un type comme toi. Quant à cette histoire de bouderie, ce truc est un pokémon : ses émotions se résument à la colère, la peur, l'envie et la satisfaction. Et puis, de tout façon...
Ta deuxième pokéball file vers le Toxizap. En réalité, tu ne veux pas simplement le mettre hors d'état de nuire : il te semble que cette rockeuse avec qui tu avais cherché un Medhyena avait parlé de ce pokémon et de son désir d'en avoir un. Tu pourras probablement le lui vendre...

Et au moins, si vous ne trouvez pas ce maudit minisange, tu ne reviendras pas les mains totalement vides.

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Encore un échec. Devrais-tu l'affaiblir avant ? Ou trouver un fabriquant de pokéball plus compétent ? Le pire, c'est que le pokémon ne semble pas s'en formaliser, comme si tes tentatives ratées ne lui procuraient ni colère ni satisfaction.
Décidément, ce Gardevoir est réellement omnipotent... contrairement à toi, qui commence légèrement à friser le ridicule. Mais inutile de malmener ton sang-froid, Elijah : le poison d'un pokémon aussi faible ne peut pas être si dangereux, et ton Magneti n'a été que distrait. Chasse ton agacement, apaise-toi et retente. Ce machin vaut de l'argent, trop pour que tu abandonnes pour épargner ta crédibilité. Mais avant, tu dois bien remercier ta soigneuse...

En observant la prudence de Lindley, plus attentif à présent, tu comprends que l'aura du chevalier a fini de se dissiper. Elle commence à te voir pour ce que tu es vraiment : un pauvre type qui, non content d'être foncièrement égoïste, semble se complaire à être de mauvaise compagnie. Et même si cette révélation était ce que tu souhaitais, tu n'arrives pas à t'en réjouir...

Enfin. C'est bien pour cela que tu tiens à la politesse : c'est à peu près tout ce que tu peux offrir d'agréable dans tes relations sociales.
Cependant, es-tu à l'abri du poison ? Tu hésites à poser la question, craignant de te montrer ingrat... avant de préférer ta sécurité. Mais l'instant de doute était un bel effort, mon cher Elijah ; peut-être n'es-tu pas un cas désespéré ?
 Arceus ! Mais tu y mets de la bonne volonté, en plus ! Serais-tu finalement humain, avec cette envie indicible de plaire à autrui, de tromper la solitude ? À moins que tu ne sois simplement inquiet à l'idée de trop contrarier la jeune femme, ou plutôt son garde du corps ? Un mélange des deux, probablement, ne t'en déplaise...

Cela dit, ça ne t'empêche pas de retenter le coup sur le toxizap.

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Toujours en croisant les bras, le pokémon se libère. Devrais-tu laisser tomber ? À croire que la fortune et son sens acide de l'ironie ne t'ont permis d'entrer en ces lieux en si puissante compagnie que pour te faire échouer tes captures... Mais tu ne crois qu'au hasard, Elijah, et voilà ta 4e sphère qui file.
De toute façon, mon cher Elijah, depuis quand rechignes-tu à laisser du poison couler dans tes veines ou tes poumons ? Si tu ne cèdes que rarement à l'alcool, détestant perdre ton contrôle et ta tête, la fumée a probablement déjà terni l'ensemble de tes organes plus que n'importe quel venin de pokémon mineur... Alors, bien que gardant de la distance vis-à-vis de ses théories hésitantes sur la dangerosité du Nidoran, tu décides qu'il n'y a pas d'urgence tant que tu ne ressens pas de douleur. Tu es venue pour une raison précise et tu ne laisseras pas tomber au premier risque...
Même sans son Gardevoir, ses connaissances ont un certain intérêt pour toi : tu ne t'es jamais vraiment intéressés aux pokémons sauvages, plus habitués à chasser l'humain et ses armes vivantes. Tu es un rat de ville, après tout, un corbeau parmi les célèbres pigeons Illumiriens...

Et pas le plus bavard. Le silence ne te dérange pas, ne te met pas mal à l'aise : tu le préfères aux discussions stériles. Dommage que ça ne soit pas le cas de la plupart des gens, ce qui ne fait que renforcer ton aura antipathique...

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Et enfin, comme si lui-même s'était lassé de cette comédie, le Toxizap reste dans sa sphère. Tu peines à comprendre quel instinct raté pousse un pokémon à se laisser passivement enfermer dans une sphère dont il ne connaît rien aux mains d'un humain dont il ne connait rien, mais tu ne t'en plaindras pas ; et puis, chance pour lui, il est destiné à une dresseuse plus empathique que toi... même si tu ne peux réfréner le sentiment de lui vendre un produit défectueux. Cela dit, rien n'est encore joué, puisque tu as un engagement à tenir.
Bien sûr, l'idée d'avoir sacrifié quatre pokéballs pour voir ton marché se dissiper devant toi n'est pas pour te plaire, mais un accord est un accord : autrement, ta fiabilité disparaîtra aux yeux de tous, et il ne te restera qu'à creuser ta tombe économique.

Et puis, aggravant encore tes frais, tu sors de ton sac un encens vol.

Oui, tu l'as depuis le début et tu as préféré utiliser votre temps à tous deux, mais ces gadgets sont coûteux et sans certitude de succès, tu en as déjà fait l'expérience. Cependant, tu crains désormais que ton aide du jour se lasse de cette recherche qui s'éternise et décide donc d'accélérer les choses : il ne te reste qu'à actionnes l'encens et, si tu avais la moindre once de superstition, prier ou toucher du bois.
Après tout, qui sait si ce machin n'attirera pas des bestioles autrement plus dangereuses...

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Alors que tu poses l'outil, la fille te répond :
"Heureuse pour toi"... elle ne croit pas si bien dire. À quand remonte ton dernier sourire ? Enfin, tu ne peux nier une certaine satisfaction, probablement l'équivalent d'une joie intense chez quelqu'un d'autre. Et la suite de sa phrase n'assombrit pas ton humeur, te poussant même à enchaîner plus de deux mots :
Après tout, tu n'as pas atteint ton objectif et si vous n'avez encore croisé que des pokémons faibles ou pacifiques, tu crains d'en rencontrer certains qui ne répondraient à aucun des deux adjectifs. Et puis, le poison pourrait se révéler plus dangereux que prévu ; et à cette pensée, il te semble presque que ta jambe picote et s'engourdit. Bref, tu risques d'avoir encore besoin d'aide...

D'ailleurs, répondant à l'appel de l'encens, deux pokémons apparaissent entre les feuilles. Dont... un minisange.

Enfin, Elijah ; enfin ! À croire qu'il suffisait d'y mettre un peu du tiens ! Le voilà face à toi, posé sur une branche, presque immobile, te suivant du regard. Est-il intrigué par l'odeur que tu dégages via l'encens ? Te voit-il comme une menace ? Un adversaire ? Va savoir ce qu'il se passe dans cette cervelle minuscule... Ce n'est pas elle qui t'intéresse, de toute façon : tu cherches des ailes puissantes, des serres tranchantes et un bec mortel. La réflexion, c'est toi qui t'en occupes. Bien sûr, le pokémon qui te fait face est encore loin de te satisfaire, mais tu sauras le faire évoluer ; non pas que tu aies la moindre expérience avec ton éternel Magneti, cela dit...

En tout cas, tu ne comptes pas le laisser t'échapper. Ignorant le brocélôme – encore ce foutu spectre –, tu ordonnes à Magnet :
Il te regarde d'un air perdu et, après un temps de doute, tu devines avoir atteint les limites de son vocabulaire miséreux. Bon sang, pourquoi as-tu hérité du plus stupide des pokémons de ce maudit scientifique ?
La menace n'est même plus dissimulée : s'il échoue à cette simple tâche et que la cible s'enfuit, à quoi te sert-il encore ? L'ironie étant que tu te trouveras alors officiellement privé de deux pokémons en même temps... Mais tu n'as pas d'autres choix. Et, sans tarder, tu lances ta première pokéball – priant pour un succès plus prompt que la fois d'avant.

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Et ainsi, d'un seul geste, une unique petite sphère à 15 pokédollars réduit un être vivant complexe et sensible à simple machine de combat. Briser sa liberté pour le prix d'une simple baie... impressionnant, n'est-ce pas ? Et pourtant geste quotidien pour les esclavagistes bienheureux qui peuplent l'île, hypocritement rassurés par l'absence de protestations verbales de leurs outils. Il n'y a pas besoin de mots pour comprendre la douleur d'autrui, osent affirmer certains ; quelle délicieuse illusion !

Ta candide complice, non contente d'observer l'enfant tomber entre les griffes d'un humain aussi peu recommandable, va jusqu'à t'aider en endormant l'ami – ou ancien ami, pour ce que cela change à présent – de l'oiseau condamné. Et par la force d'une ignorance entretenue au fil des siècles et d'une ingéniosité toujours plus cruelle...

Voilà ta mission réussie ! Toutes mes félicitations, Elijah !

En saisissant la sphère remplie, un étrange sentiment s'ajoute à la satisfaction : un sentiment de puissance, de contrôle. Jusqu'ici et malgré un magneti dont l'utilité se révèle d'ailleurs discutable, tu n'as pu dépendre que de l'ordre établi pour ta protection ; ce qui ne t'a pas épargné, d'ailleurs, l'un ou l'autre pugilat dans les bars malfamés que tu hantes parfois. Mais avec cette arme potentielle, ce futur Corvaillus... les choses peuvent changer. Tu n'as plus d'arme à feu, certes, mais as-tu vraiment perdu au change ? En passant outre ton dégoût des pokémons, tu pourras t'accorder des outils moins stables – Magnet s'occupe de te le rappeler régulièrement – mais bien plus polyvalents et puissants. Un oiseau plus grand que toi-même doté d'une armure d'acier, par exemple...

Pourtant, tu décides de reporter cette planification : il est temps de rentrer, de quitter cette zone hostile. Tu as ce que tu voulais, tu n'as aucune raison de t'attarder davantage sur les lieux du crime. Alors, tu lances à Lindley :
Grâce à un sens de l'orientation inné et travaillé, tu sais vers où te diriger pour retrouver votre entrée. Tu ajoutes cependant, te méfiant depuis toujours des créances impayées :
De quoi pourrait avoir besoin la détentrice d'une Gardevoir ? Simple : d'un boulot plus sale, plus subtile, plus propre à l'humain... ou d'une réparation plus technique, puisque tel est ton nouvel emploi sur cette île.

Et que tu ignores que même dans le domaine des Météores, elle te surpasse largement.

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