Allez savoir pourquoi, mais il semblerait qu’aller faire un projet scolaire à Voltapolis était une bonne idée. Leur professeur comportementaliste pokémon avait envoyé Dalia et Tsukiyomi à Voltapolis pour observer les pokémons dans leur milieu naturel et voir comment ils avaient évolué suite à l’attaque sur la Centrale électrique. Heureusement, ce n’était pas dans un lieu trop dangereux, même si la ville était en proie au braconnage depuis qu’elle fut désertée de ses habitants.

Sans doute que Tsukiyomi aurait refusé si elle devait y aller seule, mais heureusement qu’elle faisait équipe avec Dalia. Sa jambe était encore dans une « botte » pour éviter que la fracture ne se déplace, mais elle avait des béquilles pour se déplacer et avec un peu de chance, cette recherche allait se dérouler sans encombre. Malheureusement, c’était peu probable que cela n’arrive à Lumiris où il y avait toujours des imprévus!

- Je me doutais un peu que le professeur ne nous donnerait pas un endroit calme comme le parc du Saule. Il est trop « sadique » comme tu disais.

Elle avait amené Porygon avec elle pour qu’il puisse scanner les environs et localiser des pokémons au comportement inhabituel. Tsukiyomi n’était pas très rassuré. Les rues étaient vides, des débris jonchaient le sol et des silhouettes lugubres les observaient dans l’ombre. Elles s’arrêtèrent devant la centrale électrique abandonnée qui ressemblait à un lieu hanté. Tout à coup, son Porygon sembla être attiré vers le bâtiment dépéri. Une lumière étrange semblait briller via une fenêtre brisée, pourtant il n’y avait plus rien qui fonctionnait dans la centrale! Peut-être était-ce des pokémons spectres qui tentaient d’apeurer les passants? Peu importe, Légion était attiré par cette lumière et décida de pénétrer dans la centrale en oubliant sa dresseuse.

- Légion! Reviens ici!

Même si elles tentèrent de le suivre, le pokémon informatique était trop rapide qu’elles le perdirent de vue. Elle tourna un regard inquiet vers Dalia, car elle se doutait déjà qu’elles allaient devoir s’aventurer dans le bâtiment abandonné. En plus, le soleil commençait déjà à se coucher à l’horizon ce qui rendrait encore plus dangereux!

- Pourquoi ça ne peut jamais être une journée tranquille! J’aurai préféré rester dans ma chambre et étudier plutôt que risquer ma vie dans cette ville pourrie. Murmurai-t-elle pour elle-même.

Elle haussa les épaules suite au commentaire de son amie. Il y en avait plusieurs lieux non dangereux pour observer les pokémons, alors pourquoi avoir décidé la centrale électrique? Était-ce seulement parce que Dalia avait de l’expérience en combat pokémon ou était-ce pour faire sortir Tsukiyomi de sa zone de confort? Elle n’avait pas le choix malheureusement d’y aller surtout qu’elle n’avait pas le courage de demander au professeur un nouvel endroit de recherche.

Comme d’habitude, rien ne se déroula comme prévu. Légion avait été attirée par quelque chose dans la centrale et il avait décidé de suivre cette chose inconnue sans attendre sa dresseuse. À cause de sa jambe plâtrée, elle ne pouvait pas courir et il était difficile pour elle de suivre son pokémon qu’elle perdit de vu. Dalia tenta de lui remonter le moral et qu’il n’y aurait sans doute rien de bien dangereux, mais Tsukiyomi n’avait pas confiance. La dernière fois qu’on avait tenté de lui remonter le moral, elle avait chuté dans des catacombes et s’était brisé la cheville.

Son amie avait raison, plus vite elles iraient chercher Légion, plus vite elles seraient sortie de cet endroit. Elle suivi à contre cœur son amie dans les restes de la centrale électrique qui avait été vidée de ses appareils. La jeune femme se souvint de l’événement qui avait passé à la télévision et elle les avait suivis comme la plupart du monde. Elle n’était pas très confortable à l’idée de marcher dans cet endroit lugubre et sombre. De plus, le soleil décida à ce moment même de disparaître à l’horizon, plongeant le duo dans la noirceur totale. Heureusement, elle avait son téléphone qu’elle pouvait utiliser comme lampe torche pour s’éclairer dans l’obscurité.

Elle se savait pas vraiment à quoi s’attendre en arpentant les pièces, mais la plupart était poussiéreuse et vide de tout matériel. Malgré tout, le sifflement du vent venant des fenêtres brisées la faisait frissonner autant de peur que de froid. Au loin, elle pouvait apercevoir une lueur rougeâtre dans les rues de la ville, sans doute des sans-abris essayant de se réchauffer.

- Légion! Reviens! Cria-t-elle, mais sa voix n’était qu’un écho dans le vide.

Leurs pas les menèrent dans une immense salle complètement vide, mais où d’anciennes turbines maintenant inactives étaient encore en place. La brune aux yeux d’argent illumina la pièce de son téléphone de gauche à droite, mais aucune trace à première vue de son pokémon. Tout à coup, des grognements se firent entendre, puis des ombres se dessinèrent sur les murs. Quelques choses approchaient, mais elle n’arrivait pas à voir clairement ce que c’était. Des pokémons farceurs qu’avaient dits Dalia?! Ceux-ci ne semblaient pas du tout farceur à les entendre grogner.

- Dalia… Je crois qu’on ne devrait pas rester là… Dit-elle en agrippant le bras de la jeune femme.

Elle entendit un claquement de dents dans le vide, mais elle avait sentit le souffle chaud sur son visage. La jeune femme manqua un respire à cause de la peur et recula d’un pas sur sa jambe plâtrée et elle jura de douleur. Elle n’avait aucun pokémon qui pourrait la supporter et l’aider à s’enfuir. Avec un peu de chance, son amie aurait pensée à amener avec elle son pokémon lion qui parviendrait sans doute à la porter, mais pour le moment, elles devaient fuir d’une façon ou d’une autre.

Elle trouvait que son amie était beaucoup trop à l’aise dans cet environnement lugubre. Des pokémons blagueurs? La déesse n’était pas convaincue. Heureusement, suite au coup de mâchoire dans le vide et ce souffle chaud au visage, Dalia accepta enfin la proposition de Tsukiyomi de rebrousser chemin. Après tout, Légion n’était pas dans les parages. Un Luxray au pelage sombre apparu et son amie lui proposa de grimper sur son dos. En effet, Tsukiyomi était fort handicapée à cause de sa jambe et accepta la proposition de son amie.

Elles rebroussèrent chemin, leur lampe torche éclairant faiblement les couloirs vides de la centrale. Des ombres épeurant apparaissaient sur les murs, mais chaque fois qu’elles essayaient d’en déterminer la source, il n’y avait rien.

- Légion, tu vas voir lorsque je vais te retrouver, tu vas passé un savon… Murmurai-t-elle entre ses dents. Elle lui en voulait de s’être enfuie ainsi dans la centrale. Elle ne sentait pas du tout en sécurité, même si le Luxray et Dalia était présents pour la protéger.

Tout à coup, un murmure se fit entendre alertant les deux dresseuses. Elles tentaient de trouver la source de se murmure, signe qu’il devait y avoir quelqu’un dans la centrale! L’écho devint de plus en plus fort à mesure qu’elles s’avançaient dans les couloirs obscurs. Elles passaient devant des bureaux vides ou des bureaux remplis de déchets en tout genre. Un gémissement se fit entendre dans une pièce voisine non loin de leur position. Des coups raisonnèrent dans le couloir ainsi que des plaintes.

- Regarde, il y a une pièce éclairée là-bas. Chuchota-t-elle à Dalia.

Cette fois les plaintes et les coups s’entendaient clairement. Tsukiyomi sentit un frisson la parcourir et elle en voulait d’être trop curieuse à ce moment là. Luxray s’arrêta à quelques mètres de la porte et il se mit à grogner. On avait remarqué leur présence. Des pas lourds se firent entendre, puis une silhouette à forte carrure apparue dans l’embrasure de la porte, un coutelas dans la main. Tsukiyomi blêmit d’un coup. Elle pouvait entendre quelques choses gratter les murs et lorsqu’elle pointa sa lumière vers l’un d’eux, elle aperçu un des deux Dimoret au regard menaçant qui s’approchait dans sa direction. Elle se retint pour ne pas crier, son corps tremblait de peur et elle restait figée sur place. Heureusement qu’elle était sur le dos du Luxray, sans quoi elle n’aurait jamais pu bouger de là.

Le Luxray poussa un Hurlement qui ressemblait plus à un rugissement, ce qui ramena Tsukiyomi à la réalité. Elle s’agrippa au pelage du lion noir qui se retourna. Il intima sa dresseuse de s’enfuir devant à la poussant avec sa tête avant de partir à sa suite pour ne pas la devancer. Les Dimoret se mirent à les pourchasser pour les éliminer.

Elle ne se le ferait pas dire deux fois. La jeune femme s’agrippait solidement au pelage noir du lion qui ne courrait pas à pleine vitesse, car Dalia s’était elle aussi accrochée pour pouvoir suivre son pokémon. Tsukiyomi osa jeter un coup d’œil derrière elle et elle aperçu les Dimorets qui courraient à toute vitesse sur les murs. Elle pouvait entendre leurs griffes se planter dans les murs pour y rester agripper, lui donnant la chair de poule.

Le petit groupe arriva dans un croisement et c’est à ce moment que Dalia fit apparaître son Goupix d’Alola qui utilisa brume pour diminuer la visibilité des Dimorets. Heureusement, grâce au regard rayons-X du Luxray, il n’était pas affecté par cette attaque.

Le petit groupe avait ralenti la cadence pour permettre à Dalia de reprendre momentanément son souffle. Tsukiyomi par contre n’était pas très à l’aise. Elle pouvait entendit des bruits de pas tout autour d’elle comme si le petit groupe se faisait entouré par une horde de pokémon.

- Nous devrions nous cacher avant qu’ils…. AAAAAAH!

Une ombre avait traversé le brouillard et avait frappé de plein fouet Tsukiyomi, l’emportant avec lui dans sa chute. La jeune femme roula sur le sol. Elle avait été touchée par une attaque griffe qui heureusement ne fit pas trop de dégât. Par contre, elle était maintenant vulnérable. Rampant sur le sol, elle chercha une cachette le plus vite possible avant que les Dimorets ou pire encore, le meurtrier, la localise parmi le brouillard.

Elle parvint à se faufiler dans une salle où il y avait un bureau vide, ainsi qu’un placard. Pas grand-chose pour se cacher malheureusement. Elle parvint à ramper jusqu’au placard qu’elle ouvrit doucement avant d’entrer à l’intérieur. Elle referma la porte, mais laisse une petite embrasure pour voir de l’autre côté. À côté d’elle, elle sentit un cintre en métal brisé… Elle entendit les pas de l’homme raisonner dans le couloir voisin. Elle aperçue une ombre de l’autre côté de la porte. Elle entoura sa bouche de ses deux mains pour éviter de crier ou encore étouffé sa respiration rapide qui risquait de la trahir…