Apparence Amaterasu:

Avec l’arrivé de l’automne, les journées raccourcissaient et le soleil était déjà caché à l’horizon à 19h00. Dans un cartier connu pour la prostitution, une jeune femme aux longs cheveux noirs observait la circulation de ses yeux de lynx. Portant des vêtements aguicheurs, la jeune femme cherchait une possible proie à qui elle viderait son portefeuille et bien plus. Son regard de tigresse de posa sur un homme qui s’arrêta devant elle, le sourire pervers. Si seulement il savait que ce n’était pas d’elle qu’il profiterait ce soir, il ferait disparaître ce sourire.

La jeune femme se pencha vis-à-vis la fenêtre passager du conducteur qui l’ouvrit pour lui permettre d’entendre ce qu’il avait à lui dire, même si elle connaissait déjà le message par cœur. L’homme lui témoignait l’envi de passer la nuit avec elle. Un sourire charmeur s’afficha sur son visage et elle lui fit signe de le suivre tout en lui expliquant le prix et les suppléments en cas d’extra. Une fois à l’intérieur du bâtiment, des lumières tamisés illuminaient les couloirs, l’homme fut accueilli par une autre femme légèrement vêtue qui l’accueilli dans une chambre. Autour, on pouvait entendre les bruits et sons qui ne faisaient plus aucun effet à la brune qui retourna à son poste.

Elle continuait sa chasse du regard jusqu’à ce que son regard se pose sur une jeune femme qui la fixait du regard. Voyant que ses yeux ne décelaient aucune envie, la jeune femme fronça les sourcils et lui dit d’une voix sèche :

- C’est 50 $ pour se rincer l’œil ma belle... Si tu veux plus, il va falloir passer à l’intérieur. Dit-elle en s’avançant vers elle comme un fauve près à attaquer.


Le temps des examens était arrivé et Tsukiyomi avait tout laissé ses passe-temps (même passé ses journées avec Dalia) pour se concentrer sur ses examens à venir. Le nez plongé dans ses livres, elle assimilait l'information en lien avec les logiciels qu'elle devait connaître par coeur. Elle était nerveuse à mesure que les dates fatidiques approchaient. Tout à coup, elle eut un drôle de ressentiment. Elle leva la tête de son cahier pour observer à travers la fenêtre où la lune brillait au travers des nuages.

La brune aux yeux d’argents observait de haut en bas celle qui l’observait depuis un moment. Elle aurait été une bonne « candidate » physiquement, mais sans doute qu’elle n’est pas le genre de fille à entrer dans ce domaine qu’elle pratiquait depuis maintenant 3 ans, la prostitution. Le plus vieux métier du monde comme on l’appelait parfois.

Une lueur brilla dans son regard lorsqu’elle entendit les mots « tu ressemble beaucoup à une personne que je connais »… Il n’y avait pas beaucoup de personne aux yeux blancs comme elle, sauf une seule personne qu’elle connaissait que trop bien, mais dont elle n’avait plus de nouvelle depuis 3 ans, tout simplement parce qu’elle ne cherchait pas à la revoir. Un petit tic nerveux apparu au coin de ses yeux, mais disparu presque aussitôt.

- MoonLight! Il t’attend! Cria un bodygard qui venait de sortir de la maison de luxure.

Un sourire charmeur apparu sur ses lèvres pourpres. La léopardus entre temps s’était approché du Malosse, la queue bien haute à faire du charme au pokémon canin avant de revenir près de sa dresseuse. MoonLight lança sa « carte » en direction de Dalia avant de se retourner.

- Appelle-moi si tu as besoin de quelque chose chérie. Dit-elle en lui faisant un clin d’œil charmeur avant de retourner vers la maison de luxure d’un déhanchement « sexy ». Devant le bodygard, elle lui caressa le torse de son ongle avant d’entrer dans le bâtiment faire ce qu’elle avait à « faire ».


Tsukiyomi avait du mal à se concentrer. Entre ses études sur le fonctionnement de divers logiciels informatiques, elle recevait sans cesse des messages de son collègue charles qui lui demandait divers conseils ou autre chose concernant le boulot. En effet, il semblerait qu’il soit seul à gérer la boutique ce soir et qu’il y avait beaucoup de clients. Malheureusement pour lui, Tsukiyomi ne pouvait pas rentrer travailler pour l’aider, car elle avait des examens le lendemain et elle avait déjà averti son patron à ce sujet. Elle lui envoya un dernier message lui spécifiant de faire son possible et qu’elle verrait à son retour ce qu’il y a faire comme tâches supplémentaires. Elle enleva ensuite la sonnerie sur son téléphone pour se concentrer.

Elle était nerveuse de passer ce premier examen. Elle était toujours nerveuse lorsque cela concernait un examen de toute façon. Sa sœur lui disait toujours qu’elle étudiait trop et qu’elle n’avait pas à être stressé, qu’elle passerait son examen sans problème : elle avait souvent raison sur ce point, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être anxieuse à l’idée d’échouer et de décevoir ses parents. Cela mettait souvent de la tension entre sa sœur et elle qui n’était pas du tout au même niveau côté académique.

La jeune femme se leva un instant pour s’étirer, puis elle alla chercher une bouteille de thé glacé dans son mini-réfrigérateur avant de retourner à son bureau qui n’était qu’à quelques pas. Elle remarqua qu’elle avait reçu un nouveau message. Elle jeta rapidement un œil en pensant que c’était encore Charle qui lui écrivait, mais elle se trompait…

Son téléphone vibra sur son bureau. Tsukiyomi pensa pendant un instant que c’était Charle qui lui envoyait encore des messages textes même si elle l’a averti un peu plus tôt qu’elle devait étudier. Par contre, lorsqu’elle y jeta un coup d’œil, elle constata que ce n’était pas son collègue de travail, mais son amie Dalia qui lui écrivait. C’était rare qu’elle lui envoie des messages, ce devait être important.

Elle lu rapidement le message, puis se figea. Son cœur se serra dans sa poitrine lorsque les mots « sosie » et « comportement différent » furent correctement interprétés par son cerveau. Il n’y avait pas beaucoup de personne qui lui ressemblait physiquement, enfin personne mis à part sa sœur jumelle. La brune due s’asseoir pour ne pas s’effondrer devant cette nouvelle. C’est vrai qu’elle n’avait jamais parlé de sa jumelle à Dalia, donc elle ne pouvait pas savoir.

Tsukiyomi ne pouvait pas contrôler ses tremblements. Elle n’arrivait même pas à répondre à son amie. Des larmes lui montèrent aux yeux et elles ruisselèrent sur ses joues pâles. Elle n’avait jamais réussi à retracer sa sœur après trois ans même si elle avait demandé à Légion de l’aider et voilà que son amie la rencontrait pas hasard dans la rue! La déesse était soulagée d’apprendre qu’elle était en vie. Ses pokémons s’étaient approchés d’elle pour s’assurer qu’elle allait bien. Elle serra dans ses bras le premier pokémon près d’elle, soit Ptiravi, qui fut ravi de cette attention soudaine. La brune éclata en sanglot. Elle n’arrivait pas à savoir si elle était heureuse ou triste.

Durant toutes ces années, elle s’en voulait du départ de sa sœur, pensant que c’était sa faute si elle avait décidé de quitter la demeure familiale. De longues minutes s’écoulèrent et Tsukiyomi pu enfin reprendre ses esprits. Ses pokémons étaient restés près d’elle jusqu’à ce que sa peine disparaisse. Ses yeux étaient bouffis et rouges. Elle essuya ses joues mouillées et récupéra son téléphone. Elle tapa quelques mots sur le clavier avant d’envoyer le message.

« Je vois que tu as rencontré ma jumelle… Nous devons parler. Rejoint moi au parc près des résidences étudiantes. »

Elle se leva, pris son sac et une veste, ramena ses pokémons dans leur pokéball et sortit de sa chambre pour rejoindre son amie au point de rendez-vous. Elle n’avait plus la tête à étudier, son esprit étant trop préoccupé par cette possibilité de revoir enfin sa sœur après toutes ces années.

En chemin vers le parc tout près de résidences étudiantes, Tsukiyomi s’arrêta à un petit dépanneur pour s’acheter un paquet de cigarette. Elle fumait très rarement, mais cette nouvelle sur sa sœur l’avait chamboulé et elle avait besoin de faire descendre la pression. De retour dans la froideur du soir, la jeune femme s’en alluma une après plusieurs tentatives à cause du vent qui ne faisait que l’éteindre à chaque fois. Elle souffla un nuage de fumée vers le ciel étoilé.

Elle s’arrêta devant le parc. Il y avait un groupe d’adolescent qui discutait joyeusement dans les jeux pour enfant. La brune jeta un coup d’œil à son téléphone, aucune nouvelle de Dalia. Peut-être était-elle occupée ou elle n’avait pas vu son message? Peu importe, elle se dirigea vers les balançoires et s’assit sur une. Elle prit ses pokéballs et fit sortir ses pokémons. Légion, Tali, Ève, Thane et même Vetra étaient présents. Elle leur fit signe d’aller jouer, ce qui fit aussitôt Ève qui tenta d’amener Thane et Tali avec elle. Vétra resta près d’eux pour les surveiller. Disons que personne ne voudrait tenter quoique ce soit vis-à-vis de la guêpe géante. Légion restait près de sa dresseuse comme toujours.

Tsukiyomi fumait sa cigarette en silence en se balançant doucement. Ses pensées se bousculaient dans sa tête jusqu’à ce qu’un souvenir, celui du départ d’Amaterasu, refasse surface dans son esprit.


C’était une soirée comme une autre. Le père des jumelles était sorti dilapider sa paye de la semaine dans les jeux de hasard. Tsukiyomi avait eut une journée difficile entre examen et travail le soir, elle était épuisée, mais il fallait bien que quelqu’un puisse payer la maison! La seule chose de différente aujourd’hui, était que sa sœur, Amaterasu, était restée à la maison plutôt que sortir avec son petit ami. C’était le bon moment pour aller la voir et essayer de passer un peu de temps avec elle, surtout que depuis la mort de leur mère et la présence inexistante de leur père, les deux sœurs s’étaient éloignées.

- Ama? Je peux entrer? Demanda-t-elle en cognant à la porte de sa chambre.

Elle pouvait entendre qu’il y avait du mouvement dans sa chambre. Après avoir cogné une deuxième fois, la jeune femme surpris sa sœur en train de remplir une valise.

- Qu’est-ce que tu fais Ama? Demanda-t-elle inquiète.

- Tu ne le vois pas, je fais mes valises! Je dégage de cette ambiance pourrie!

- Quoi! Pour aller où?!

- Ça te regarde pas où je vais! Vous n’en avez rien à faire de moi de toute façon. Je dégage d’ici, one ne remarquera pas mon absence!

- Tu ne peux pas partir! P’pa à besoin de nous! J’ai besoin de toi….

- Pour que je te protège encore?! C’est fini Tsuki… J’en ai marre de tout ça. Tu devrais faire pareille si tu ne veux pas finir comme le vieux!

La discussion s’était vite enflammée. Entre Tsukiyomi qui tentait de convaincre sa sœur de ne pas l’abandonner, celle-ci ne démordait pas de sa décision. Elle termina de remplir sa valide. Voyant que les paroles ne donnaient rien, la brune en vint aux mains avec sa sœur. Elle tentait de faire comprendre à sa sœur qu’elle ne pouvait pas partir, qu’elle était mineure… mais en vint. Sa sœur la repoussa au sol avec violence et lui jeta un regard noir.

- Lâche-moi! Ma décision est prise et ce n’est pas tes larmes qui me feront changer d’idée…. Adieu Tsuki!

Sa jumelle lui avait tourné le dos et sans se retourner, elle quitta la demeure familiale malgré les cris de Tsukiyomi. Celle-ci était tombée à genou devant la porte d’entrée et elle ne pouvait que regarder sa sœur embarquer dans le véhicule de son petit ami et disparaître dans la nuit. Elle avait tenté en vint de la rejoindre sur son téléphone portable, mais le numéro n’était plus en service. Elle avait donc véritablement coupé les ponts avec sa famille. Lorsqu’elle avait annoncé la nouvelle à son père, celui-ci était resté indifférent. Pour ne pas sombrer dans la dépression, la jeune femme se plongea dans les études et le travail pour combler sa solitude…


Elle entendit une voix au loin. Lorsqu’elle leva la tête, elle aperçu Dalia qui se dépêcha de la rejoindre en s’excusant de son retard. Entre temps, Tsuki remarqua que sa cigarette était complètement brulée. Elle jeta le mégot à ses pieds.

- Je viens tout juste d’arrivé, je devais finir quelques petites choses avant de descendre. Ment-elle.

Son regard se détourne un moment vers le groupe d’adolescent riant au loin. Puis son attention se tourne vers ses pokémons jouant toujours ensembles. Un bref silence s’installe, mais Tsukiyomi se dépêche de le briser. Elle avait invité Dalia pour parler.

- Oui, je devais étudier, mais la nouvelle sur ma sœur m’empêche de me concentrer. Court silence. Comment était-elle? Enfin… Pas physiquement, mais… Semblait-elle aller bien? Demandait-elle inquiète.

Tant mieux si elle allait bien se disait la brune, mais ce qui la choqua fut le reste de la phrase de son amie. Rameuter des hommes?! Elle n’était pas certaine de comprendre ou elle ne voulait pas comprendre le sens de sa phrase.

- Qu…Quoi?! Lui demanda-t-elle pour s’assurer qu’elle avait bien compris.

Elle ne voulait pas croire que sa sœur pouvait faire ce genre de travail si rabaissant. Elle savait que sa sœur pouvait être dragueuse, mais elle avait tout un caractère et ne se laissait pas marcher sur les pieds, alors pourquoi pratiquer ce genre de chose. Dalia devait sans doute se tromper!

D’ailleurs, celle-ci s’excusa. Le cliché des jumeaux / jumelles qui ont un lien est peut-être véridique pour certain, mais pas pour Tsukiyomi qui avait appris à vivre sans sa sœur jumelle. Il était vrai qu’elle avait été très proche d’elle, mais leur relation n’était pas « fusionnel » comme le pensait Dalia… L’intéressée voulait en apprendre plus sur sa sœur jumelle, dont son prénom pour commencer. C’était bien pour cette raison qu’elle l’avait invité au parc, alors autant se lancer :

- Nos parents ont décidé de nous appeler selon la déesse du soleil et de la lune. Ma sœur a été nommée Amaterasu pour la déesse du Soleil et moi en tant que déesse de la lune. Il semblerait que nos prénoms soient aussi rattachés à notre personnalité. Amaterasu n’a jamais eut froid aux yeux. Elle a toujours été têtue et elle ne se laissait jamais marcher sur les pieds. Si on la mettait en colère, elle pouvait tout détruire sur son passage. Quant à moi c’est plutôt le contraire.

Nous avons été proche enfant, nous étions même inséparables, mais je ne dirais pas que notre relation était fusionnelle.

Lorsque sa sœur eut quitté la demeure familiale, Tsuki avait dû se reprendre en main et se débrouiller seule. C’est à ce moment qu’elle a compris que sa relation avec Ama avait quelque chose de malsain. Elle avait trop longtemps compté sur elle pour avancer dans la vie. Tsuki avait trop longtemps été considérée comme faible, ne pouvant rien faire sans sa sœur et elle-même se considérait comme un poids mort, jusqu’à ce qu’elle commence à exceller à l’école et que le regard de ses parents se tournent vers elle. À ce moment, la relation entre les jumelles ne fut plus la même et alla en se détériorant.

- Je suis heureuse d’apprendre qu’elle est en vie et qu’elle va bien. Dit-elle en fixant ses doigts. Une larme ruissela sur sa joue qu’elle n’eut le temps d’essuyer.

Ce n’était pas vraiment une question que lui posait Tsuki, mais son amie répéta ses derniers propos en s’excusant, qu’elle ne pouvait pas s’être trompée et que sa sœur était bien une prostituée! Des images horribles traversaient son esprit. Elle ne pouvait qu’imaginer sa sœur… Avec d’autres hommes… Elle secoua la tête de gauche à droite en essayant d’effacer ces images de son esprit. Comment était-elle tombée si bas?!

Dalia voulait en savoir un peu plus sur sa sœur jumelle. Tsukiyomi décida donc de parler un peu d’elle et en expliquant d’où provenait l’origine de leur prénom respectif. Elle n’osa pas parlé de la façon dont leur relation s’était arrêtée si abruptement. Lorsque Dalia le lui demanda, la jeune femme fit un signe négatif de la tête.

- La vie nous à amener sur des chemins différents voilà tout. Dit-elle sans entrer dans les détails.

Suite au départ d’Amaterasu, Tsukiyomi avait du relever ses manches pour survivre avec son père « gambling ». Avec les années, elle avait remarqué que sa relation avec Amaterasu n’avait rien de saine. Tsukiyomi ne comptait seulement que sur Amaterasu; elle était toujours protégée par celle-ci et ne se faisait pas confiance. Elle avait été durant toute sa jeunesse dans l’ombre de sa sœur sans parvenir à faire quoique ce soit. Même si se relation avec sa sœur s’était terminée abruptement, cela avait permis à Tsukiyomi de prendre confiance en elle et à ne plus dépendre de sa sœur.

Cela ne l’empêchait pas de verser une larme lorsqu’elle apprit que sa sœur était en vie. Alors qu’elle ne parvenait pas à la retrouver, elle pensait que celle-ci était décédée. Y avait-il encore un espoir pour rebâtir une relation plus saine avec sa sœur jumelle? Plongé dans ses pensées, Tsukiyomi n’avait pas vu Dalia se balancer vers elle pour agripper la chaine de sa balançoire. Elle sursauta lorsqu’elle sentie l’index de son amie toucher sa joue pour essuyer la larme qui ruisselait sur sa joue. Bien que ce geste fût anodin, Tsukiyomi repoussa par réflexe le bras de Dalia et se leva d’un bon pour s’éloigner d’elle.

- Qu’est… Qu’est-ce que tu fais?!

D’un coup, alors qu’elle regardait Dalia dans les yeux, des flashs rapides de sa relation avec Amaterasu venaient la harceler. Amaterasu qui séchait ses larmes, Amaterasu qui la prenait dans ses bras, Amaterasu qui tentait de la motiver et lui remonter le moral. Pendant un instant, elle transposait ses souvenirs avec les gestes récents de Dalia envers elle. Son cœur se mit à battre fort dans sa poitrine et les larmes lui monta aux yeux.

- Pourquoi tu fais ça?! Pourquoi tu agis comme ça avec moi?! Tu… Tu n’es pas ma sœur! Alors n’agit pas comme tel! Nous ne sommes qu’amie et rien de plus!

En terminant sa phrase, elle pencha la tête pour fixer ses pieds. Les larmes continuaient de rouler sur ses joues et venir éclabousser ses bottes. Ses pokémons avaient cessé de jouer pour se retouner vers les deux dresseuses. Seulement amie? Comment devait-on se comporter entre amie? Dalia devait bien être sa première et vraie amie. Elle espérait seulement que ses paroles ne la fasse pas fuir…

Les larmes ruisselaient sur ses joues rougies par le froid automnal. Elle ne releva pas la tête lorsque Dalia lui mentionnait qu’elle savait ne pas être sa sœur et qu’elle ne savait pas comment les sœurs se comportaient entre elles, qu’elle avait toujours été enfant unique. La déesse avait-elle exagéré ses propos… Elle était bien la seule qui comprenait le sens des gestes de Dalia… Ces marques d’affection à son égard la mettait mal à l’aise et lui rappelait comment sa relation avec Amaterasu était devenue toxique à la fin.

Un silence s’installe entre eux pendant un moment, un silence que Dalia brise à nouveau en rappelant son pokémon dans sa pokéball. Tsukiyomi lui doit bien des explications. Elle relève la tête, ses yeux sont remplis de larme qui roule toujours sur ses joues. Son « eye-liner » coule sur ses joues lui donnant un air médiocre.

- Je ne veux pas dépendre de toi comme j’ai été dépendante de ma sœur pendant toute mon enfance. Je ne sais même pas pourquoi tu cherches tant à me protéger… Personne mis à part ma sœur se comportait comme ça avec moi….

Enfin si, il y avait eu un garçon qu’elle connaissait bien, mais son aide était toujours subtile avait toujours raison d’être, alors que le comportement de Dalia à son égard, ce côté protecteur et tactile lui rappelait sa sœur jumelle qui était toujours là pour la défendre ou la réconforter dans les moments difficiles.

- Mais.... Malgré cette relation toxique.... J'ai besoin de la revoir... Je ne peux m'empêcher de penser à elle....

La brune l’écoute en silence. Les larmes ruissèlent toujours doucement sur ses joues, faisant couler en même temps son maquillage subtil maintenant gâché. Elle voudrait bien croire Dalia, mais son esprit est embrouillé à cause de ses émotions qui chamboulent tout même sa capacité à raisonner normalement. Elle ne remarque même pas les changements que subis Dalia.

Tsukiyomi ne peut s’empêcher de détourner le regard lorsque Dalia lui dit qu’elle faisait ça, car c’est ce que faisaient les amis entre eux.

- Je ne sais même pas comment doive se comporter des amis entre eux. Murmure-t-elle faiblement.

Elle avait eu des relations amicales platoniques comme au boulot, mais jamais elle n’avait jamais eu d’ami en dehors du travail pour s’amuser. Est-ce que ces « amis » dans le monde virtuel comptaient réellement? Elle ne les avait jamais rencontrés et elle ne montrait pas vraiment sa véritable personnalité lorsqu’elle jouait à un jeu vidéo en ligne. Sa relation amicale avec Dalia était encore récente et elle ne savait pas comment agir avec elle. Être soi-même lui dirait sa sœur, mais Tsukiyomi était bien trop gênée.

Son regard fut attiré vers une carte que lui tendait Dalia. Celle-ci lui expliqua que sa sœur le lui avait remis et qu’elle pourrait l’appeler au besoin. La déesse de la lune jeta un œil au numéro de téléphone. Maintenant qu’elle avait une chance de pouvoir la revoir, la peur l’empoigna à la gorge.

Lorsqu’elle leva les yeux vers Dalia, ses yeux s’agrandirent de peur alors qu’elle voyait au ralenti son amie perdre connaissance. Elle tendit la main pour essayer de la rattraper, mais elle ne fut pas aussi rapide que la chouette blanche qui était apparue de nulle part pour rattraper sa dresseuse. Tsukiyomi s’avança vers son amie rapidement rejoint par ses propres pokémons qui se demandaient se qui se passaient.

- Dalia! Dalia répond moi! Dit-elle en touchant le bras de la jeune femme qui dégageait une forte chaleur. Tu es brûlante!

Comment pouvait-on faire de la fièvre si rapidement? Au beau milieu du parc tard le soir, la jeune femme ne savait pas quoi faire. Devait-elle appeler une ambulance?! La jeune femme commençait à paniquer. Peut-être que Dalia avait un pokémon qui pourrait l’aider à la soigner? Malheureusement, elle ne savait pas quel pokémon avait Dalia. Tant pis! Elle prit les quatre pokéballs de son amie et elle les fit sortir un à un. D’abord une petite Goupix d’Alola joueuse qui bondissait de joie. Ensuite, un Luxray au regard sévère apparu tout juste à côté. Suivi de près, un Solaroc qui tomba au sol, endormi. En dernier, un Léviator enragé poussa un hurlement qui fit peur à Tsukiyomi au point de la faire tomber sur le sol. Lorsque le Léviator rouge aperçu sa dresseuse évanouie, ses yeux devinrent rouges de colère et il s’apprêtait à se déchainer sur la pauvre Tsukiyomi, mais heureusement Vétra se mis devant même si elle ne faisait pas le poids face au pokémon gigantesque de Dalia.

Entre temps, comme s’il savait ce qu’il avait à faire, le Luxray s’était approchée de Dalia et ouvrit bien grand la gueule tandis que des crocs de glace apparus. Tsukiyomi, malgré l’intimidation du Léviator, se jeta entre le Luxray et Dalia.

- Non! Cria-t-elle au Luxray en mettant ses mains devant elle pour faire un « bouclier ».

La petite Goupix d’Alola s’était faufilée et avait utiliser délicatement l’attaque poudreuse sur le bras de la jeune femme. Croyant que sa dresseuse était blessée à cause de Tsukiyomi, le Léviator passa à l’attaque…

Cette soirée est en train de tourner au cauchemar! Alors que le Léviator s’apprête à attaquer la jeune dresseuse, le Luxray envoi un éclair pour tenter de calmer le dragon en furie. Bien vite, les pokémons de Dalia interviennent et une dispute entre pokémons éclate. La brune sursaute lorsqu’elle entend la voix de son amie qui ordonne à ses pokémons de baisser le ton. Elle se retourne pour croiser son regard fiévreux. Tsukiyomi ressent une vague de frustration lorsque Dalia lui demande si elle n’a rien à cause de son pokémon. Si ce n’était pas de l’état de son amie, sans doute qu’elle lui enverrait une gifle, mais elle ne fait rien, car elle n’est pas violente de nature.

- Tu devrais plutôt penser à toi en ce moment! Tu es brûlante de fièvre et tu t’es effondrée devant moi et tout ce que tu trouve à dire c’est t’assurer si je vais bien?! La prochaine fois, habille toi en conséquence pour ne pas attraper froid! Dit-elle à la fois frustrer et inquiète pour son amie.

Elle ne pose pas plus de question concernant son état qui s’est détérioré rapidement, parfois certaine personne était plus faible que d’autre et leur état de santé pour dépérir rapidement; c’était peut-être le cas pour Dalia, mais Tsukiyomi préférait ne pas la questionner sur le sujet. Les pokémons de Tsukiyomi, une fois après s’être assuré que la situation n’était plus dangereuse, s’étaient rapprochés du groupe. Thane portait sur son dos Vetra qui avait reçu un violent coup de queue qui l’avait mis KO d’un coup. Lorsque la jeune femme vit l’état dans lequel se trouvait son pokémon, elle se sentait coupable. Elle s’était approchée de son pokémon, s’était excusée en versant une larme, puis elle l’avait ramené dans sa pokéball.

Entre temps, Dalia lui demanda si elle comptait appeler sa sœur. Tsukiyomi resta muette sur cette question… Elle pourrait très bien l’appeler oui, mais après toutes ces années… Elle craignait que sa sœur ne lui raccroche au nez et qu’elle disparaisse à nouveau dans la nature. Elle se tourna vers Dalia.

- Crois-tu que demain… Lorsque tu iras mieux…. Nous pourrions aller à sa rencontre? Je ne voudrais pas qu’elle fuit à nouveau si je l’appelle…

Malgré tout, Dalia s’excusa pour Vétra qui était blessée après avoir tenté en vint de protéger sa dresseuse. Tsuki baissa le regard vers la pokéball où Vétra se reposait. Son amie proposa d’aller au centre pokémon une fois qu’elle aura suffisamment la force de marcher. Tsuki accepta d’un signe de tête.

Par la suite, le Léviator s’écrasa sur le sol à côté de Dalia après que celle-ci l’ait grondé pour son comportement. Tsukiyomi eut du mal à cacher son rire devant la situation. À le voir soumis de cette façon et fidèle à sa dresseuse, il paraissait presque inoffensif, mais il ne fallait pas trop s’émouvoir.

Après quelques minutes, elles prirent la route du centre pokémon après qu’elles eurent rappeler leurs pokémons respectifs dans leurs pokéballs. En chemin, Dalia accepta la proposition de Tsuki d’aller à la rencontre de sa sœur, mais elle suggéra d’appeler sa sœur en premier pour l’avertir de sa venue. La déesse baissa le regard un moment.

- Elle reconnaitra ma voix au téléphone et j’ai bien peur qu’elle ne s’enfuit de nouveau. Penses-tu qu’il serait possible d’organiser une rencontre dans un lieu neutre? Je serais bien trop gênée de la rencontrer à son … « travail ». Dit-elle en mimant des guillemets avec ses doigts.

Elles arrivèrent au centre pokémon. Tsukiyomi laissa Vétra au bon soin de l’infirmière Joëlle. Après quelques minutes, son pokémon était maintenant en pleine forme et dormait paisiblement dans sa pokéball. Il se faisait tard et elle savait que Dalia n’habitait pas dans la même ville. La jeune femme devint rouge pivoine lorsqu’elle lui fit cette proposition :

- Tu en as encore pour un moment avant de rentrer chez toi. Je sais que ma chambre est petite, mais est-ce que tu accepterais de rester dormir?

Elle comprendrait si elle refusait sa proposition. La chambre n’était pas très grande et le lit était tout juste assez grand pour accueillir une personne voir deux si elles se collaient en cuillère. Habituellement, les filles n’avaient pas trop de problème pour dormir ensemble… mais ce serait une première pour Tsuki, sans compter le nombre de fois où elle a dormi avec sa sœur.

Lorsqu’elle eut demandé à Dalia si elle pouvait appeler sa sœur pour aller dans un lieu neutre, car Tsukiyomi n’avait pas le courage de le faire, la jeune femme lui proposa d’organiser un « rendez-vous » dans un hôtel. La déesse de la lune n’était pas stupide, elle savait que c’était uniquement pour donner une raison à cette rencontre, mais Dalia voulu quand même le spécifier. Cela faisait bien l’affaire de Tsukiyomi, car elle était bien trop gênée d’appeler sa sœur surtout après 3 ans sans nouvelle d’elle!

- Je sais que ce n’est pas très équitable et que je pourrais simplement l’appeler moi-même … Mais elle m’avait clairement dit qu’elle ne voulait plus être dans ma vie ou celle de notre famille il y a 3 ans et je ne veux pas perdre la chance de la revoir. Elle se remettra de cette petite mascarade… Ma sœur est bien plus forte que moi là-dessus. Dit-elle vaguement, les yeux perdus dans le vide.

Une fois au centre pokémon, Vétra fut rapidement remise sur pied. Avant que les deux jeunes femmes ne se séparent, Tsukiyomi proposa, non sans gêne, à Dalia de rester dormir. Elle pensait que son amie habitait hors de la ville et pour lui éviter un retour long en autobus, elle lui proposa de rester malgré la petitesse de sa chambre. Malgré la surprise sur son visage, son amie accepta sa proposition. Alors qu’elles se dirigeaient vers la résidence étudiante, Tsukiyomi sursauta lorsqu’elle sentit la main de Dalia enlacer la sienne. N’étant pas à l’aise avec se contacte, elle fit glisser sa main hors de celle de Dalia et alla la cacher dans la poche de son manteau. Ses joues étaient rougis par la gêne.

Les deux jeunes femmes entrèrent dans la résidence et se dirigèrent vers la chambre de la jeune femme. Habituellement, elle ne pouvait pas inviter personne de l’extérieur pour dormir, mais comme il n’y avait pas eu d’agent de sécurité au moment où elles sont entrées dans le bâtiment, personne ne le saurait dans l’immédiat.

Comme d’habitude, la chambre de Tsukiyomi était bordélique. Elle poussa ses vêtements qui jonchaient le sol dans un coin et enleva les livres éparpillés sur son lit qu’elle déposa sur son bureau. D’ailleurs, elle n’y avait pas vraiment réfléchie, mais son lit était très petit et les deux jeunes femmes seraient coincées. Dalia en fit le commentaire.

- Je dormais en cuillère avec ma sœur lorsque nous étions jeunes, mais comme tu n’es pas ma sœur, je propose que nous dormions chacun notre tête à l’autre extrémité du lit. Je ne bouge pas beaucoup la nuit, alors je ne devrais pas te déranger. Je vais me changer, ça ne sera pas long. Dit-elle en fouillant dans ses vêtements pour en sortir une chemise de nuit. Elle alla dans la salle de bain commune pour se changer.