Just Married:

Issei Gara:

Avez-vous déjà vécu des situations où vous avez l’impression que tout vous échappe ? Que vous ne maîtrisez plus le cours des événements ? Et bien croyez-le ou pas… Mais c’est un peu ce qui m’arrive…

Entre les cours et mon travail à temps partiel au café de Jasminee-san, je peine à trouver du temps pour moi. Alors, quand il faut trouver un cadeau pour l’anniversaire de Catarina-san… J’ai beau avoir trop de sœurs, c’est toujours stressant de chercher un machin qui puisse plaire à une fille. C’est encore pire quant à la veille du jour J, on n'a absolument rien trouvé. Et, quand je me fais l’effet d’un archéologue sur un mauvais site de fouille, je me retrouve avec un porte-document oublié par son propriétaire !

-Mais pourquoi je l’ai gardé ?!

Et parce qu’un type à l'œil un peu trop brillant, m’a demandé de lui tenir son sac pendant qu’il allait pisser, je me retrouve à errer dans un quartier louche ! N’importe qui d’autre aurait remis la valise et les documents qu’elle contient à la police, je suis apparemment trop bon, et surtout trop con, pour ça.

-Oh ..! C’est surement là…

J’ouvre la valisette pour vérifier l’adresse sur l’étiquette à l’intérieur, tâchant d’éviter de regarder ce qui semble être les plans d’une machine extraordinaire. Le mec avait l’air de croire qu’il changerait la face du monde… Il avait peut-être un peu trop bu. Oui c’est sûrement ça, sinon il ne m’aurait pas laissé ses affaires. C’est bien là. Un antiquaire et pas âme qui vit à l’intérieur malgré la porte ouverte. En voilà un qui ne craint pas de se faire voler… Pas aussi intéressant qu’une boutique de lingerie féminine, mais tout de même intriguant et …

-… Mais qu’est-ce que c’est que ce truc… ? Ça ressemble à...

La curiosité est un vilain défaut, je sais, mais je me demande pourquoi l’autre pensait qu’une horloge bizarre pourrait changer le monde. Petit, maman me disait, on touche avec les yeux… J’aurais dû m'en rappeler avant de déplacer les aiguilles et d'entendre un drôle de vrombissement…

-Oups… ?

ILUKAAN:

Nagito Komaeda:

Les aiguilles tournent et tournent encore, comme si le temps devenait fou, et pourtant tout reste inchangé. Oui, c’est bien ça, impossible de confondre. Ces aiguilles, se sont les mêmes que sur les plans trouvés dans la mallette. Cette machine semble en être un premier prototype. Grande horloge futuriste qui vibre et tremble, jusqu’à ce qu’un vrombissement sourd prenne le dessus sur tous les autres “tic tac” effrénés. Une porte s’ouvre dans la machine, et un homme en tombe, une grande perche qui grimace de surprise en s’écrasant sur le sol.

- Ow !...

La porte se referme doucement, cachant petit à petit l’autre côté de l’ouverture qui semble ne pas être un des murs de l’antiquaire, mais plutôt une grande salle décorée aux fenêtres fermées desquelles on peut voir la lune. Comme c’est étrange…! Car en regardant hors de l’antiquaire, il est facile de remarquer qu’il fait jour.

Voilà que l’homme se relève avec difficulté, avant d’observer les alentours de l’échoppe. Il ne semble pas spécialement paniqué malgré son voyage dans un autre endroit, dans un autre temps. C’est une fois entièrement debout qu’il constate que le sol est couvert de diverses feuilles aux croquis rigoureux. Les plans se sont éparpillés partout ! Il fouille dans la poche de son long manteau silencieusement, et en sort un long bout de bois noir, décoré d’un crâne blanc au niveau du manche. Concentré sur la mallette encore ouverte au sol, il agite son bout de bois de façon élégante tout en prononçant un sortilège.

- Failamal.

Le silence prend place dans l’antiquaire, alors que les papiers décident soudainement de ne rien faire du tout, reposant au sol sans le moindre mouvement. L’homme se met à rire doucement, rangeant son outil visiblement inutile d’où il l’avait sorti. Il s’adresse en anglais malgré son visage aux traits japonais, inconscient de se trouver à Tokyo désormais.

- Quelle malchance ! Je ne pensais pas que traverser cette armoire magique m'amènerait dans un monde entièrement moldu. Je suis Nagito Komaeda. J’étais à Ilukaan il n’y a pas quelques secondes. Sais-tu où nous sommes ?

Petit lexique du sorcier :

Failamal : Sortilège de rangement
Moldu : Non-sorcier

Ma sœur m’a souvent dit que quand je suis surpris, je crie comme une fille. Je peine et j’ai honte de l’admettre, mais là, c’est un peu vrai. Sérieusement, qui aurait l’idée de se cacher, de se percher dans une horloge pour surprendre les clients ? Y a des gens bizarres… Lui doit être un cosplayeur qui prend son rôle bien trop à cœur. Ou un fou. Fort possible… Feulamaleu ? Il pensait vraiment qu’un tour de magie marcherait sur les pap…

-Oh merde …

J’ai laissé échapper la valise ! J’espère que rien n’a été abîmé ! Et pourquoi il n'y a pas de numéro sur les pages ?! Ce serait plus pratique pour reclasser les documents. Il parle anglais. Je ne peux m’empêcher de lever un sourcil en l’entendant. Magique. Moldu ? Ilukan… Wai pas de doute, il est à fond dans son perso. Je lui réponds en anglais quand même pour être certain qu’il me comprenne.

-Je suis Issei Gara. Euh…Tokyo, Japon… 5 Mai 2113. Il… C’est quoi Ilukan ?

Un jeu un peu trop immersif peut-être. Peu désireux de laisser une page traînée, je fais le tour de la pièce en attendant ses explications et m’arrête devant l’horloge. Un détail me perturbe. C’était pas comme ça tout à l’heure. Le cadran est de travers et il penche vers l’avant et…

-Oh non ! C’est cassé ! Les aiguilles ont disparu !

Je commence à m’affoler. Et s'il y avait des caméras ? Et si on me demandait de rembourser cette chose ? Mon maigre salaire de serveur ne suffirait pas à payer ça… Et je ne pourrais, en prime, rien offrir à Catarina-san ! Quoi que… ça pourrait lui plaire. Peut-être. Un peu. Mais on n'aura jamais la place pour le caser dans le salon de notre studio. Oh ça non ! Fixant, tour à tour les plans, la machine et le type étrange, je finis par m’adresser à ce dernier qui est au moins aussi responsable que moi dans cette histoire.

-Faut qu’on le répare…

Le jeune homme ne répond pas à la question, puisque l’état de la machine l’inquiète bien plus, pas que l’inquiétude soit très lisible sur son visage. Il observe la machine et ses morceaux manquants, repense à ce que le garçon lui a dit. Tokyo, 2113. C’est définitif : son armoire l’a amené au mauvais endroit, au mauvais moment, et voilà que la porte par laquelle il est entré n’est plus là pour lui permettre de sortir. Une histoire d’aiguille, visiblement.

C’était à prévoir. Avec son type de magie, partout où il passe, la chance comme la malchance trépassent. C’est toujours malheur sur bonheur sur malheur sur bonheur avec lui. Quelle chance d’avoir trouvé ce meuble magique ! Quelle malchance qu’il ait mal fonctionné. Mais quelle chance d’avoir rencontré quelqu’un de nouveau !... Mais quelle malchance que son seul moyen de partir soit maintenant détruit… Malgré la catastrophe et la panique ambiante, il ne peut pas s’empêcher de sourire. Après tout, c'est à la chance de prendre place désormais. Reprenant sa langue natale, il discute tout en s’amusant à explorer l’antiquaire.

- Il y a juste à trouver quelques aiguilles, n’est-ce pas ? Alors je suppose que, totalement par hasard, elles sont tombées…

Il s’accroupit soudainement devant une armoire choisie sans la moindre réflexion et admire alors le reflet brillant de son visage sur le métal de deux aiguilles.

- … Juste ici, en dessous de ce meuble. Lucky guess. Elles ont l’air plutôt lourdes, mais je pense pouvoir les tirer de là.

Penché en dessous du meuble, le sorcier sans pouvoir rapporte à la force de ses pauvres bras maigres l’une des fameuses aiguilles nécessaire à la réparation de la machine. Mais malheur. La chance, qui lui avait souri juste avant, lui fait maintenant une grimace. Alors qu’il place l’aiguille debout et constate qu’elle fait presque sa taille, elle se met soudainement à pencher, et d’un seul grand coup, la voici passée par la fenêtre. BRAM ! C’est le bruit d’un lourd objet s’écrasant dans la rue en bas.

- Ah… J’aurais dû m’en douter, dit-il avec un soupir. Je suis un faux chanceux.

Non mais c’est quoi cette malchance ! Penché par la fenêtre ouverte, je vois l’éclat brillant de l’aiguille sur la chaussée. Les voitures passent à côté sans la toucher. J’espère qu’elle n’est pas abîmée. Si le propriétaire revient maintenant, je pense qu’on est bon pour un sale quart d’heure. Un faux chanceux… Mon cul oui ! Il l’aurait pas fait exprès de jeter la pointe dehors ? Je préfère penser que non… Me retrouver avec un fou ça passe, mais un psychopathe qui pourrait consciemment blesser des gens, non. Prenant ce que j’ai de courage, soit, pas grand-chose, je m’élance hors de la boutique pour récupérer la pièce. Gardant à l’esprit que je le fais pour le bien de mon compte en banque, je cours ! Je saute ! Je vole presque ! Le corps noyé par l’adrénaline et la sensation d’être un super-héros. Catarina-san serait fière de moi ! Ou peut-être pas… À bien y regarder, j’ai eu beaucoup de chance de ne pas me faire écraser. De retour chez l’Antiquaire, essoufflé, le cœur sur le point d’exploser, je pose précautionneusement l'aiguille au sol. Faudrait pas qu’elle ait de nouvelles tendances suicidaires.

-Vive l’athlétisme…

Étalant les plans devant nous, je me demande bien comment on pourra réparer ça. Après une intense réflexion pour remettre de l’ordre dans les plans et savoir comment ré-assembler les pièces qui sont tombées, ce n'est pas si compliqué de travailler sur la machine.

-Plus que l’aiguille à placer !

Elle est lourde. Je ne me souvenais pas qu’elle l’était autant quand je l’ai ramassée dans la rue. Mais nos efforts ne sont pas vains et on parvient à la réparer ! C’est comme monter un meuble IKEA ! Mais c’est bizarre, j’ai l’impression que l’un des pics est légèrement de travers. A cause de la chute ? J'espère pas. Mais c’est quand je vois des étincelles sauter que je me dis que je n’aurais peut-être pas dû appuyer sur le cadran…

Nagito regarde les aiguilles tourner avec une seule pensée en tête. Il avait regardé l’esquive de toutes les voitures depuis la fenêtre et c’était chanceux, très chanceux même, de n’avoir été touché par aucun des véhicules et ce sans le moindre effort. La roue de la fortune tourne encore, inlassable, et la suite logique des choses veut que la malchance soit la nouvelle maîtresse des événements. Les étincelles ne disent rien de bon, et voilà l’explosion, puissante, qui plaque tout le monde au mur et brûle les plans de la machine. Les aiguilles s’accrochent à la machine alors que parmi les cendres certains boulons se promènent sur le sol noirci par les flammes. Dans la fumée, un morceau de métal vole, et s’écrase contre une autre machine à l’allure étrange.

Elle reposait là depuis le départ, discrète malgré son excentricité, sûrement à cause de ses couleurs sombres. Semblable à un lance-rocket, c’est pourtant une vague de liquide savonneux qui en sort. Un parfait coup de chance pour Nagito qui n’apprécie pas du tout la saleté – et il est sûrement préférable de rendre l’antiquaire en parfait état à son gérant. C’est en revanche un bien affreux destin pour les pauvres plans en cendre qui disparaissent définitivement dans la marée senteur lavande. Les voilà avec un sol propre et un futur tâché d’incertitude : presque impossible de rentrer à Ilukaan maintenant.

D’un pas impatient, il s’avance vers le morceau qui a lâché sans prendre en compte les quelques flaques restantes. La glissade arrive vite, et SHLAK, nez contre le métal, il réalise que sa baguette vient de s’encastrer dans l’horloge. Il se redresse et tire, tire, tire plus fort, mais rien à faire : elle fait partie de cette machine désormais. Si leur venait l’idée de la redémarrer, qui sait ce qui arriverait. Rien de bon, de son humble avis.

- Les plans, la baguette… ! Gara, nous sommes dans une situation plutôt cocasse !

C’est en se retournant qu’il remarque le robot ménager fou, qu’il n’a visiblement pas terminé d’essayer de tout nettoyer… Eux inclus.

Une catastrophe n’arrive jamais seule. J’aurais préféré que ce soit un bonheur qui n'arrive jamais seul, mais il semblerait que le destin ne soit pas d’accord avec ça. Je peine à bouger, les membres pétrifiés quand l’horloge joue au dragonnet enrhumé et qui dans un prodigieux éternuement nous envoie valser. Pourquoi ça m’arrive à moi ?! Le temps de me remettre debout et vérifier mon entièreté, je vois filer, droit sur moi, un robot ménager. Sa mine sombre, sa fente incurvée à l’avant… Pareil à un sourire démoniaque. Un cauchemar de vieux modèle connu pour ses pannes et ses bugs intempestifs.

-Oh non…

Je me rappelle qu’on avait le même à la maison à une époque. Maman s’en est très vite débarrassée. En plus de ses problèmes de circuits, l’intelligence artificielle a un caractère déplorable. Bondissant, je tente de l’attraper. Elle me fuit sans cesser de noyer le plancher et les pages des plans. Là, c’est clair, ça va me coûter super cher. Pardon Catarina… Quand enfin je l’attrape, j’ai l’impression de faire du rodéo avec une bête sauvage. Impossible d’atteindre le bouton d’arrêt ! Le Terminator file comme un bolide vers le mec bizarre qui se tourne vers moi. Non non non ! A ce stade, c’est bien plus que cocasse à mon avis...

-Komaeda-san !!!! Poussez-vous !!!!! J’peux pas l’arrêteeeerrr !!

Trop tard… Dans un méli-mélo de bras, de jambe et de câble de robot cassé, je tente de me redresser, vaguement soulagé qu’à part le dévoreur de poussière, rien ne soit cassé. Enfin… Je crois ?

-Komaeda-san..? Vous êtes vivant ?

- Apparemment.

Bien vivant, oui, mais aussi bien confus. Un regard vers le robot lui indique que celui-ci ne causera plus de soucis. Un deuxième regard, vers sa baguette cette fois, lui communique une mauvaise nouvelle. La baguette s’est enfoncée encore plus dans la machine, et en fait désormais partie intégrante. Aucun bout ne dépasse, impossible de la récupérer même avec toute la force du monde.

- Nous devons à tout prix éviter d’allumer la machine. Elle ne fonctionne pas correctement, un morceau est parti, et ma baguette magique s’est retrouvée coincée dedans…

Mais comment faire pour rentrer, dans ce cas-là ? Il rit. Un de ces rires nerveux et légèrement effrayés. Il est coincé ici. Né sans pouvoirs de sorciers, l’idée de vivre dans ce Tokyo sans magie ne le terrifie aucunement. Vivre sans son école et sans ses repères, en revanche, ne lui plaît que moyennement. Pas qu’il n’est pas habitué, bien sûr : avec une chance et une malchance pareille, il sait que sa vie peut changer d’un instant à l’autre pour le meilleur comme pour le pire.

Aujourd’hui semble être le pire.

Que faire désormais ? Doit il accepter sa nouvelle vie, directement commencer à s’habituer à ce nouveau monde ? Mais où donc va-t-il dormir ? Avec sa chance, peut-être qu’on l’accueillera dans une charmante maisonnée. Peut-être que le lieu prendra feu à cause de sa malchance dans l’heure qui suit. Alors il ne prend aucune décision, ne reprend pas espoir. A quoi bon quand la vie peut lui donner autant que lui prendre ? Dans quelques heures, peut-être qu’un immense effet papillon fera de lui la plus grande richesse de ce nouveau monde, ou peut-être qu’il dormira sous un pont et qu’on lui volera ses vêtements. L’un comme l’autre serait possible.

C’est seulement le deuxième soupire qu’il pousse aujourd’hui, et pourtant c’est celui de trop. Le souffle sort de ses narines et d’entre ses lèvres, et vient titiller l’un des câbles du pauvre robot ménager. Pris d’un spasme post-mortem, l’engin accomplit un grand mouvement nerveux et presse l’immense bouton rouge gravé “ON / OFF”.

Et le voilà qui reprend avec son délire de magie. Je veux bien croire qu’un morceau de bois dans une machine ne soit pas très recommandé, mais... Enfin… Vu tout ce qui s’est passé, je ne peux qu’acquiescer. Rien ne semble pouvoir déranger l’horloge à présent. Et je pense…Que je peux me détendre un peu.

-Putain … Comment je vais faire pour rembourser les dégâts…

Un rire nerveux m’échappe sans que je ne puisse le retenir. Je suis juste épuisé.

-Si c’était possible, je crois bien que ma femme me quitterait après tout ça…

Enfin, je pense que si elle avait pu choisir, jamais elle ne m’aurait jamais épousé… J’y pense, on n'a pas encore fait nos devoirs aujourd’hui… Et si la milice venait nous chercher à cause de mes histoires ? Et alors que je sens ma gorge se nouer, le Terminator se relève, soldat blessé, mourant, mais qui n’a pas dit son dernier mot. Et merde ! Il se jette sur l’horloge et … Le bruit, la lumière… Tout semble se distordre comme si j’avais trop bu, comme si j’avais enfilé les lunettes de papa, comme si j’étais pris de fièvre. Ça siffle à mes oreilles comme une vieille locomotive à vapeur. J’ai l’impression d’être aspiré dans un vortex et en même temps repoussé, comme si on voulait me faire fusionner avec le sol derrière moi…

À la fin, l’expérience me laisse tremblant et nauséeux, mais au moins, rien n’a explosé et je suis entier. Du moins… Pour le moment… Dehors, par la fenêtre, il y a quelque chose qui… Ça ne devrait pas être là. Non, ils doivent juste tourner un film ou alors c’est un canular. C’est juste ça !

-Ah… Ahahah… !

Mais non, pas après ce qu’on a vécu. Je commence à croire que l’autre vient bien d’un autre monde et qu’il n’est pas aussi fou que je le pensais. Comment je vais faire pour sortir ?! Pour rentrer ?! Voir Catarina-san ?

Et dire que tout est parti d’une envie de pisser d’un vieil inconnu…

Eh oui. Une simple envie d’aller aux toilettes. Quelle étrange théorie, cet effet papillon. Un battement d’aile entraîne un cataclysme au bout du monde. Une vessie pleine, elle, entraîne ici même la fin de deux univers pour en créer un nouveau. Penché par la fenêtre, Nagito se met à sourire. Oh, les événements ont pris une tournure tout simplement fascinante, car dans ces rues japonaises où les voitures passent, parfois s’arrêtent avec confusion, quelques balais volants font leur apparitions en hauteur, portant des sorciers perdus dans une ère futuriste. Plus loin, c’est une cacophonie de klaxons et de hurlements. L’embouteillage, causé par l’arrivée soudaine d’un troll des montagnes géant, prend de plus en plus d’ampleur au fur et à mesure des secondes alors que certains tentent de faire demi-tour pour s’enfuir.

Ils ne pourront pas fuir, car c’est leur monde désormais. Partout dans ce vaste monde, sorcellerie et technologie fusionnent, sorciers et humains se rencontrent pour échanger leur surprise et leurs craintes. Les aurors tokyoïtes courent entre les bâtiments et brandissent leurs baguettes dans l’espoir de pouvoir rattraper une situation inévitable. Jamais il ne sera possible d’oublietter la population mondiale. Qu’adviendra-t-il de ce nouvel univers ? Comment tous ces gouvernements parallèles et leurs lois réussiront-ils à cohabiter et s’adapter ? La tâche semble impossible. Et pourtant, elle est nécessaire.

Nagito a hâte de découvrir ce nouveau futur, ignorant des nouveautés qu’il va subir. La présence de l’Incontestable et ce qu’elle entraîne lui est inconnu, tout comme l’existence de créature mythique n’est que légende pour Issei. Sans qu’ils le sachent, il s’agit pourtant de leur tout nouveau quotidien. Inconscient, le chanceux observe les rues avec euphorie.

Quel nouveau monde intéressant. Les cris des uns, les hurlements des autres, tout ceci a quelque chose d’incroyablement stimulant. Impossible de s’ennuyer dans ce nouveau chaos. Quelle malchance d’être tombée sur cette armoire magique défectueuse, oui… Mais quelle incroyable aubaine d’avoir provoqué la fin des temps !



Petit lexique du sorcier :

Auror : Force de l'ordre sorcière
Oubliette : Sort d'amnésie