Rejoins la famille !
Accueil
Dernières images
Rechercher
S'enregistrer
Connexion
Stanislas Rolsen
Kadoc Zemlupus – Fate/Grand Order
21 ans
Compositeur / Musicien / Interprète
21.12.20
Aucune Faction
Sinnoh
Fort-des-Songes
Il
Eclipse
Prodige
Tenace
Faible
Vulgaire
Hésitant
La neige tombait paisiblement dans cette nuit à la palette incroyablement bleue. Il n’existait plus de frontières entre le ciel et la terre, tout n’était que confusion dans une atmosphère brumeuse et colorée d’engelures. Il n’y avait plus que des bruits lointains et méconnaissables et tout portait à croire qu’ils allaient s’éteindre eux aussi. Le sol était gelé, recouvert d’une épaisse couche de glace aux étranges ornements. Je crois qu’ils m’avaient curieusement rappelaient des feuilles lorsque je les avais entrevus… Ce n’était pas un sol lisse comme une simple couche de verglas installé sur le bitume. La glace avait fait des monuments et des sculptures, libérée toute sa créativité dans un carnage de givre, dessinant des rochers gelés, levant des collines glaciales, façonnant des cristaux ci-et-là, les faisant éclore comme des fleurs d’hiver aux pétales pointues et dures. Règne d’une saison intruse et cruelle, il faisait si froid que je ne sentais plus mes mains comme mes bras. Ils auraient pu être arrachés que cela m’aurait provoqué le même effet d’absence. Je sentais encore mes jambes, l’une d’elle était si désagréable et piquante que je ne pouvais pas l’oublier. La douleur, lorsqu’elle était survenue, m’avait arraché un effroyable cri. Depuis, elle n’était plus que secondaire, quelque chose comme un insecte qui rampe et s’acharne sur un corps abandonné à l’inexpressif.
Mes yeux, et leur éternel marron clair qui parfois venait à être confondu avec un doré, fixaient ce qui aurait dû être le ciel. J’ignorais même s’il faisait nuit ou jour… Combien de temps s’était écoulé depuis l’attaque ? Peut-être étions-nous déjà le matin ou, la nuit avait-elle avalé toute la raison pour s’étirer ? Je ne pouvais pas bouger. Je ne pouvais que pitoyablement regarder droit devant, en l’air. Mon cerveau refusait de fonctionner vers la moindre tentative de mouvement, de peur de me condamner à quelque chose comparable à un suicide. Je crois que mes doigts bougeaient encore, mais je ne pouvais pas les voir. Dans un égarement, j’avais comme entendu le silence dans le vide… Les bruits lointains ne s’étaient pas dirigés dans ma direction. J’étais infiniment seul. Les flocons de neige semblaient étrangement heureux dans ce tableau impassible et sibérien qui ne ressemblait plus à la ville paisible qui était encore là hier. Ils dansaient, virevoltaient, chutaient avec une simplicité qui… Ah, j’avais l’impression qu’ils se moquaient de moi. Ces apôtres du froid n’avaient pour pitié que le mépris.
Le haut de mon corps s’était soudainement mis à trembler. J’ignorais où cet idiot avait pioché la force de le faire, mais c’était un gaspillage dangereux d’énergie… Mon corps a toujours été atrocement maigre et peu endurant malgré sa carrure plus que correcte. Dans un moment d’effondrement comme celui-ci, ce foutu tas de chairs et de muscles aurait dû se contenter de se laisser bercer par les bras glacials tout en luttant contre le sommeil éternel qui le guettait. L'évidence qu'on évite de regarder en face... J’étais allongé ici, prisonnier oublié de l’agonie, depuis si longtemps, qu’il était normal que j’atteigne mes limites. Je vivais mes derniers instants. Je n’ai aucun regret. J’ai lutté de toutes mes forces. J’ai souffert à chaque respiration. J’ai résisté plus qu’il m’était permis d’endurer. Je me suis battu pour vivre. Ce n’est pas de ma faute si personne ne m’a trouvé. Ce n’est pas de ma faute si les secours n’arrivent pas…
Mon corps perdait rapidement de sa chaleur, s’abandonnant à léthargie. L'abominable supplice à mon ventre, lui aussi, semblait faiblir. Je savais que si je perdais connaissance, si j’osais m’endormir, j’allais tout simplement mourir. Un corps et ses fonctions vitales ne fonctionnent qu’à plein régime que s’il est actif, conscient… Depuis combien d’heures suis-je ainsi, allongé dans ce qui était autrefois une simple ruelle malfamée où personne n’allait ? C’est ici qu’on laissait des sacs de déchets, c’est ici qu’on abandonnait ce dont on ne voulait plus. La vérité est que j'étais probablement à ma place. Je ne suis indispensable pour personne. Quelque chose de pâteux et d'horrible avait grimpé dans ma gorge. J’avais manqué de m’étouffer, ouvrant simplement la bouche pour laisser l’écarlate s’échapper, toussant de détresse dans l’horreur d’une torture qui semblait foudroyer mes voies respiratoires. Je ne pouvais pas bouger, alors je ne pouvais pas voir mon ventre… Mais la douce chaleur qui s’en échappait paisiblement, ce glissement lent, cette coulée rouge… Autant le penser clairement pour l’affirmer et enfin l’accepter. Une lance de glace avait transpercé le bas de mon corps. Je me vidais insensiblement de mon sang.
Un nombre interminable d'heures dans une pénombre frigorifique et bleue. Je l'acceptais plus que je le redoutais désormais. Mon agonie n'allait jamais cesser. J’imagine que j'ai eu une vie normale. Je n’ai jamais fait d’excès ou commis le moindre crime. Un loup solitaire dont la vie s'était résumée à aller en cours puis, à retrouver ses instruments de musique lorsqu’il ne paraissait pas sur Internet ou sur un banc dehors, avec des connaissances... Une victime de plus dans la liste de celles ayant perdu la vie dans cet incident. Un vulgaire prénom et un nom sonnant comme étranger sur la simple ligne d'une liste. Seul l'âge allait arracher un sentiment de regret à ceux qui chercheront à lire les détails. Quelqu’un qui ne manquera à personne... Pourquoi personne n’est venu… ? Tout le monde ne pouvait pas être morts ! Impossible que les secours ne soient pas déjà là ! J'endure ce cauchemar depuis bien trop longtemps ! Oui, c’est un cauchemar… Oui, c’est un simple mauvais rêve. Si je m’endors ici, dans cet enfer azur, peut-être que je me réveillerais dans ma chambre demain… ?
Tout était de ma faute… Je n’ai jamais cherché à me lier aux autres. Je n’ai jamais cherché à avoir de vrais amis ou à être proches de ma famille. Quelqu'un qui a tourné le dos au monde entier, ne mérite pas qu'on lui tende la main.
Je ne veux pas mourir… Je ne veux pas mourir ! C’est injuste ! Je n’ai pas eu le temps d'accomplir quoi que ce soit ! Je n’ai fait que me préparer à démarrer ma vie ! Putain de merde… Laissez-moi rire ? Tout ceci n’a aucune raison d’être ! Ça ne peut pas être réel ! C’était trop soudain, trop rapide, c’est arrivé d’un coup, comme ça… ! Pourquoi moi et pas quelqu'un d'autre ? J'avais toute la vie devant moi ! C'est injuste ! Injuste, injuste... ! Cette montée soudaine de détresse, ce cri muet dans l’obscurité bleue, je l’avais tant crains. Je venais définitivement de détruire mes chances de survie en m’abandonnant à la terreur. Qui aurait mieux fait ? Qui n’aurait pas perdu patience ? Un rire étrange avait grimpé dans ma gorge. Un son dément dans l’hiver. C’était terminé. Ceci avait finalement une fin... Mes yeux s’étaient chargés d’humidité, ma vue s’était noyée jusqu’à ce que la palette bleue soit avalée par un noir unanime. Une brise fraîche avait caressé ma chevelure argentée, comme une mère souhaitant bonne nuit à son enfant. Je ne sentais plus la douleur. Je n'avais plus mal. Je n'avais plus peur. J’étais déjà parti. Quelques pensées couraient encore dans ma tête. Une alarme retentissait. Quelque chose de grave allait arriver. Il fallait agir au plus vite... Vite... J'avais sombré.
Nous étions le 4 septembre 2017 à Windoria.
... En bref.
+ Sa mine est toujours malade, il a toujours de sales cernes, étant un véritable insomniaque. Il gratte plus des siestes que des nuits.
+ Il est très mince, même si ses vêtements sont trompeurs car souvent chauds. D’ailleurs, Stanislas est particulièrement frileux. Il est rare qu’il ne soit pas déjà en vêtements d’hiver lorsqu’on fête les toutes premières brises fraiches de l’automne.
+ Son corps est particulièrement faible. Le jeune homme fait souvent de l’anémie et n’est pas capable de rester longtemps debout ou de faire de longs trajets à pieds. Il arrive à tenir ses journées à grands coups de pauses, même s’il est commun qu’il fasse des malaises.
+ Il a un très petit appétit. Il ne mange en général que le midi, esquivant tous les petits-déjeuners et les repas du soir. Il aime les plats légers et variés, les seuls que son estomac accepte de ne pas rendre.
+ Stanislas est vulgaire et agressif avec les autres. Ceci s’explique par le fait qu’il ne sait pas engager ou tenir une conversation. Il a éternellement peur d’être jugé pour sa faiblesse et sa hantise est d’être pris en pitié. On ne peut pas avoir pitié de quelqu’un s’il est détestable… Comme il a du mal à fuir les autres, il fait en sorte qu’ils partent d’eux-mêmes. Il est néanmoins moins terrible avec ceux qui ont la force de rester malgré son caractère exaspérant.
+ TDAH - Hyperactivité et impulsivité. Il arrive à relativement bien se concentrer lorsque quelque chose l’intéresse, n’arrive à rien quand ça ne l’intéresse pas. Émotionnellement parlant, il est instable. Le jeune homme ressent des émotions subites et bien trop importantes par rapport à la réalité de la situation. Bien qu’il finisse par se rendre compte de lui-même du problème, il est souvent trop tard et les excuses ne suffissent pas toujours. Il a du mal à obéir, à suivre des consignes, il a tendance à en faire qu’à sa tête.
+ Tendances masochistes qui se traduisent par le fait qu’il cherche souvent la merde alors qu’il est incapable de se défendre. Stanislas a aussi tendance à être attiré par le danger, à provoquer le danger. Il déteste le froid et l’obscurité, cela lui rappelant l'incident, mais désire se spécialiser dans le type Glace et celui Ténèbres… Il traîne aussi avec des gens l’ayant auparavant violentés. Ce garçon est plein de contradiction.
+ Énorme sentiment d’infériorité qui le ronge constamment. La musique est une véritable échappatoire pour lui, un domaine où il est moins banal et insignifiant, où il n’est pas un faiblard. Ce sentiment d’être insuffisant s’est terriblement accentué suite à son « accident » qui a marqué son corps à vie et réduit considérablement sa longévité. Il est devenu ce qu’il déteste le plus, un faible.
+ Il regarde ceux qui réussissent avec un immense sentiment de jalousie et de frustration, se sentant capable d’accomplir la même chose, mais en mieux
+ Il cherche à devenir dresseur et souhaite combattre dans le seul but de soulager son sentiment d’infériorité, de « vaincre », de se « battre », de « frapper », bien que celui-ci s’accentue en haine quand il perd.
+ Stanislas est talentueux dans le domaine de la musique, bien qu’il soit aussi connu pour être particulièrement solitaire et difficile à vivre. Il est principalement compositeur et instrumentaliste, bien qu’il lui arrive d’être interprète. Sa voix n’est pas de celles qu’on destine à la chanson, mais il se contente d’enchaîner des propos agressifs et ça fait son petit effet. Il travailles beaucoup avec le cinéma et les maisons d’édition, en « arrière-plan », mais il jouit d’une popularité grandissante bien que très peu le reconnaîtront dans la rue, on connaît plus son travail dans les crédits que sa mine fatiguée.
+ Le jeune homme fait de rares apparitions sur scène lors de collaboration avec d’autres artistes. Il accompagne alors en tant que DJ, plus rarement à la guitare ou en voix secondaire.
Mes yeux, et leur éternel marron clair qui parfois venait à être confondu avec un doré, fixaient ce qui aurait dû être le ciel. J’ignorais même s’il faisait nuit ou jour… Combien de temps s’était écoulé depuis l’attaque ? Peut-être étions-nous déjà le matin ou, la nuit avait-elle avalé toute la raison pour s’étirer ? Je ne pouvais pas bouger. Je ne pouvais que pitoyablement regarder droit devant, en l’air. Mon cerveau refusait de fonctionner vers la moindre tentative de mouvement, de peur de me condamner à quelque chose comparable à un suicide. Je crois que mes doigts bougeaient encore, mais je ne pouvais pas les voir. Dans un égarement, j’avais comme entendu le silence dans le vide… Les bruits lointains ne s’étaient pas dirigés dans ma direction. J’étais infiniment seul. Les flocons de neige semblaient étrangement heureux dans ce tableau impassible et sibérien qui ne ressemblait plus à la ville paisible qui était encore là hier. Ils dansaient, virevoltaient, chutaient avec une simplicité qui… Ah, j’avais l’impression qu’ils se moquaient de moi. Ces apôtres du froid n’avaient pour pitié que le mépris.
Le haut de mon corps s’était soudainement mis à trembler. J’ignorais où cet idiot avait pioché la force de le faire, mais c’était un gaspillage dangereux d’énergie… Mon corps a toujours été atrocement maigre et peu endurant malgré sa carrure plus que correcte. Dans un moment d’effondrement comme celui-ci, ce foutu tas de chairs et de muscles aurait dû se contenter de se laisser bercer par les bras glacials tout en luttant contre le sommeil éternel qui le guettait. L'évidence qu'on évite de regarder en face... J’étais allongé ici, prisonnier oublié de l’agonie, depuis si longtemps, qu’il était normal que j’atteigne mes limites. Je vivais mes derniers instants. Je n’ai aucun regret. J’ai lutté de toutes mes forces. J’ai souffert à chaque respiration. J’ai résisté plus qu’il m’était permis d’endurer. Je me suis battu pour vivre. Ce n’est pas de ma faute si personne ne m’a trouvé. Ce n’est pas de ma faute si les secours n’arrivent pas…
Mon corps perdait rapidement de sa chaleur, s’abandonnant à léthargie. L'abominable supplice à mon ventre, lui aussi, semblait faiblir. Je savais que si je perdais connaissance, si j’osais m’endormir, j’allais tout simplement mourir. Un corps et ses fonctions vitales ne fonctionnent qu’à plein régime que s’il est actif, conscient… Depuis combien d’heures suis-je ainsi, allongé dans ce qui était autrefois une simple ruelle malfamée où personne n’allait ? C’est ici qu’on laissait des sacs de déchets, c’est ici qu’on abandonnait ce dont on ne voulait plus. La vérité est que j'étais probablement à ma place. Je ne suis indispensable pour personne. Quelque chose de pâteux et d'horrible avait grimpé dans ma gorge. J’avais manqué de m’étouffer, ouvrant simplement la bouche pour laisser l’écarlate s’échapper, toussant de détresse dans l’horreur d’une torture qui semblait foudroyer mes voies respiratoires. Je ne pouvais pas bouger, alors je ne pouvais pas voir mon ventre… Mais la douce chaleur qui s’en échappait paisiblement, ce glissement lent, cette coulée rouge… Autant le penser clairement pour l’affirmer et enfin l’accepter. Une lance de glace avait transpercé le bas de mon corps. Je me vidais insensiblement de mon sang.
Un nombre interminable d'heures dans une pénombre frigorifique et bleue. Je l'acceptais plus que je le redoutais désormais. Mon agonie n'allait jamais cesser. J’imagine que j'ai eu une vie normale. Je n’ai jamais fait d’excès ou commis le moindre crime. Un loup solitaire dont la vie s'était résumée à aller en cours puis, à retrouver ses instruments de musique lorsqu’il ne paraissait pas sur Internet ou sur un banc dehors, avec des connaissances... Une victime de plus dans la liste de celles ayant perdu la vie dans cet incident. Un vulgaire prénom et un nom sonnant comme étranger sur la simple ligne d'une liste. Seul l'âge allait arracher un sentiment de regret à ceux qui chercheront à lire les détails. Quelqu’un qui ne manquera à personne... Pourquoi personne n’est venu… ? Tout le monde ne pouvait pas être morts ! Impossible que les secours ne soient pas déjà là ! J'endure ce cauchemar depuis bien trop longtemps ! Oui, c’est un cauchemar… Oui, c’est un simple mauvais rêve. Si je m’endors ici, dans cet enfer azur, peut-être que je me réveillerais dans ma chambre demain… ?
Tout était de ma faute… Je n’ai jamais cherché à me lier aux autres. Je n’ai jamais cherché à avoir de vrais amis ou à être proches de ma famille. Quelqu'un qui a tourné le dos au monde entier, ne mérite pas qu'on lui tende la main.
Je ne veux pas mourir… Je ne veux pas mourir ! C’est injuste ! Je n’ai pas eu le temps d'accomplir quoi que ce soit ! Je n’ai fait que me préparer à démarrer ma vie ! Putain de merde… Laissez-moi rire ? Tout ceci n’a aucune raison d’être ! Ça ne peut pas être réel ! C’était trop soudain, trop rapide, c’est arrivé d’un coup, comme ça… ! Pourquoi moi et pas quelqu'un d'autre ? J'avais toute la vie devant moi ! C'est injuste ! Injuste, injuste... ! Cette montée soudaine de détresse, ce cri muet dans l’obscurité bleue, je l’avais tant crains. Je venais définitivement de détruire mes chances de survie en m’abandonnant à la terreur. Qui aurait mieux fait ? Qui n’aurait pas perdu patience ? Un rire étrange avait grimpé dans ma gorge. Un son dément dans l’hiver. C’était terminé. Ceci avait finalement une fin... Mes yeux s’étaient chargés d’humidité, ma vue s’était noyée jusqu’à ce que la palette bleue soit avalée par un noir unanime. Une brise fraîche avait caressé ma chevelure argentée, comme une mère souhaitant bonne nuit à son enfant. Je ne sentais plus la douleur. Je n'avais plus mal. Je n'avais plus peur. J’étais déjà parti. Quelques pensées couraient encore dans ma tête. Une alarme retentissait. Quelque chose de grave allait arriver. Il fallait agir au plus vite... Vite... J'avais sombré.
Nous étions le 4 septembre 2017 à Windoria.
... En bref.
+ Sa mine est toujours malade, il a toujours de sales cernes, étant un véritable insomniaque. Il gratte plus des siestes que des nuits.
+ Il est très mince, même si ses vêtements sont trompeurs car souvent chauds. D’ailleurs, Stanislas est particulièrement frileux. Il est rare qu’il ne soit pas déjà en vêtements d’hiver lorsqu’on fête les toutes premières brises fraiches de l’automne.
+ Son corps est particulièrement faible. Le jeune homme fait souvent de l’anémie et n’est pas capable de rester longtemps debout ou de faire de longs trajets à pieds. Il arrive à tenir ses journées à grands coups de pauses, même s’il est commun qu’il fasse des malaises.
+ Il a un très petit appétit. Il ne mange en général que le midi, esquivant tous les petits-déjeuners et les repas du soir. Il aime les plats légers et variés, les seuls que son estomac accepte de ne pas rendre.
+ Stanislas est vulgaire et agressif avec les autres. Ceci s’explique par le fait qu’il ne sait pas engager ou tenir une conversation. Il a éternellement peur d’être jugé pour sa faiblesse et sa hantise est d’être pris en pitié. On ne peut pas avoir pitié de quelqu’un s’il est détestable… Comme il a du mal à fuir les autres, il fait en sorte qu’ils partent d’eux-mêmes. Il est néanmoins moins terrible avec ceux qui ont la force de rester malgré son caractère exaspérant.
+ TDAH - Hyperactivité et impulsivité. Il arrive à relativement bien se concentrer lorsque quelque chose l’intéresse, n’arrive à rien quand ça ne l’intéresse pas. Émotionnellement parlant, il est instable. Le jeune homme ressent des émotions subites et bien trop importantes par rapport à la réalité de la situation. Bien qu’il finisse par se rendre compte de lui-même du problème, il est souvent trop tard et les excuses ne suffissent pas toujours. Il a du mal à obéir, à suivre des consignes, il a tendance à en faire qu’à sa tête.
+ Tendances masochistes qui se traduisent par le fait qu’il cherche souvent la merde alors qu’il est incapable de se défendre. Stanislas a aussi tendance à être attiré par le danger, à provoquer le danger. Il déteste le froid et l’obscurité, cela lui rappelant l'incident, mais désire se spécialiser dans le type Glace et celui Ténèbres… Il traîne aussi avec des gens l’ayant auparavant violentés. Ce garçon est plein de contradiction.
+ Énorme sentiment d’infériorité qui le ronge constamment. La musique est une véritable échappatoire pour lui, un domaine où il est moins banal et insignifiant, où il n’est pas un faiblard. Ce sentiment d’être insuffisant s’est terriblement accentué suite à son « accident » qui a marqué son corps à vie et réduit considérablement sa longévité. Il est devenu ce qu’il déteste le plus, un faible.
+ Il regarde ceux qui réussissent avec un immense sentiment de jalousie et de frustration, se sentant capable d’accomplir la même chose, mais en mieux
+ Il cherche à devenir dresseur et souhaite combattre dans le seul but de soulager son sentiment d’infériorité, de « vaincre », de se « battre », de « frapper », bien que celui-ci s’accentue en haine quand il perd.
+ Stanislas est talentueux dans le domaine de la musique, bien qu’il soit aussi connu pour être particulièrement solitaire et difficile à vivre. Il est principalement compositeur et instrumentaliste, bien qu’il lui arrive d’être interprète. Sa voix n’est pas de celles qu’on destine à la chanson, mais il se contente d’enchaîner des propos agressifs et ça fait son petit effet. Il travailles beaucoup avec le cinéma et les maisons d’édition, en « arrière-plan », mais il jouit d’une popularité grandissante bien que très peu le reconnaîtront dans la rue, on connaît plus son travail dans les crédits que sa mine fatiguée.
+ Le jeune homme fait de rares apparitions sur scène lors de collaboration avec d’autres artistes. Il accompagne alors en tant que DJ, plus rarement à la guitare ou en voix secondaire.
Petite chose froide et insignifiante. Elle est apparue avec la tragédie de Windoria. J’imagine qu’elle s’éclatait à glisser sur le verglas pendant que la moitié des gens mourraient gelés ou écrasés sous des décombres… Seulement, même si les fragiles racontent que c’est toujours l’hiver à Windoria et dans le nord de Lumiris, nous avons bien des étés… Lors d’une putain de belle journée, comme on en a strictement jamais, cette bestiole a failli clamser de chaud en essayant de traverser l’autoroute à l’heure du midi… La sélection naturelle, ou quelque chose comme ça… Spoiler, elle est pas morte...
Stella
Grelaçon
Femelle
Corps Gel
Un blanc si aveuglant que je m'en étais instinctivement retourné au néant, dans ce refuge de vide, dans cette plaisante absence d'émotion. Le temps qui s'écoule n'avait plus aucune attraction sur moi. L'heure est quelque chose qui n'intéresse que ceux qui vivent. Personne ne savait exactement si j'allais revivre un jour... J'avais été abandonné ici ou là, quelque part entre les vivants et les oubliés. Mais je crois que c'était terminé. Ce qui ressemblait à un rêve était en réalité la vie. Je ne pouvais plus dormir, parce que la conscience me revenait et que tout en moi réalisait peu à peu à quel point j'étais proche de mourir. C'était comme tombé en chute libre. J'attendais l'impact.
Il y avait un bruit quelque part autour de moi. Quelque chose comme une machine au son régulier. Je l'entendais et j'aurais aimé qu'elle se taise. Seulement, je ne pouvais rien y faire... Mon corps ne réagissait plus. Ma conscience s'était égarée dans des profondeurs d'où on ne revient normalement pas. C'était un son aussi anodin que le bruit d'une horloge. Je le détestais sans même savoir pourquoi. Parfois, j'avais des épisodes où ma conscience se reconnectait à la réalité et à son défilement logique, mais je retombais toujours dans les profondeurs. J'éprouvais une difficulté agonisante à s'accrocher.
Plus tard... Je crois que j'avais entendu des voix. Pour elles, j'étais probablement comme mort alors, elles devaient parler entre elles. J'étais incapable de réfléchir à la signification des mots qu'elles employaient, d'identifier leur sexe ou leur accent malgré les tons uniques de leurs intonations. Ce n'était que des voix perdues dans le noir. Plus tard... Les épisodes où je reprenais contact avec la réalité s'étaient faits plus fréquents et plus longs. Ils ressemblaient à une sangle de sécurité qui retenait mon corps inerte au-dessus du vide. Plus tard... Sans que rien ne change, j'avais réouvert les yeux. J'aurai juré avoir aperçu les lignes noires qui venaient encadrer le blanc aveuglant du plafond. C'était rassurant... Que tout ne soit pas que vide. Plus tard... Je me suis aperçu qu'il y avait une fenêtre. Ce jour-là, elle était ouverte. Je me souviens de la brise fraîche qui venait courir jusqu'à moi. Je crois que j'ai aimé. Des bruits lointains, venant de l’extérieur, avaient adouci ceux agaçants de la machine. Tout en moi avait hurlé de drame et de douleur lorsque j'avais voulu voir la fenêtre. Je me souviens du rideau qui se balançait paresseusement et du bleu incroyable du ciel... J'ai de nouveau chuté. Plus tard... Il y avait des dalles au plafond. Elles étaient blanches et encadrées d'un noir brillant. L'une d'elles, juste avant le mur, était fissurée sur un côté. Je l'ai tellement regardé, je l'ai tellement fixé, que je serais capable de la redessiner à l’exactitude sur une feuille blanche. Dessiner... J'avais essayé de bouger mes doigts sans comprendre ce que je cherchais à prouver... Qu'ils fonctionnaient toujours, que tout ceci était réel ou tout simplement, que je n'étais pas réellement mort dans ce froid ?
Un cri. Un cri soudain avait résonné plusieurs fois en écho dans ma tête. J'avais été à deux doigts de tomber à nouveau. C'était douloureux... Je n'ai pas vu l'infirmière qui avait hurlé, car je n'ai pas pensé à bouger. Cependant, elle était partie si vite que même si j'avais réussi à tourner la tête, je ne l'aurai probablement pas vu et l'effort aurait été du gaspillage d'énergie... Peu de temps après... J'ai fermé les yeux. J'écoutais les voix autour de moi. Il y avait deux hommes en plus de la femme à la voix fracassante. Ils ne m'intéressaient pas alors, fatigué, je suis resté immobile. C'était comme un enfant essayant de se faire passer pour mort face à des adultes loin d'être nés de la dernière pluie... Je ne pouvais le dissimuler à personne. J'ai entendu et j'ai compris lorsque l'un des hommes m'a demandé de lui serrer la main... Ouais, je crois que c'est à partir de ce moment-là, que Stanislas Rolsen s'est officiellement réveillé du coma.
Les semaines qui ont suivi furent difficiles. Parce que j'avais repris conscience, parce que mon cerveau s'était remis en route, tout avait été épuisant et poussé dans les extrêmes. Tout me paraissait si insurmontable, si hors de portée... Même une chose simple que je faisais tous les jours avant, sans réfléchir, était devenue un supplice. Oui, il y avait définitivement un avant et un après l'incident... Le pire était passé ? C'était ce qu'on osait me servir en guise de sourire. La bonne blague... Ce n'était pas une succession d’événements distincts, mais la prolongation de l'incident. Sortir du coma, revenir à la vie, avait apporté son lot considérable de séquelles intellectuelles, physiques et psychologiques. La rééducation allait aider à en chasser, mais les dégâts causés par l'exposition prolongée au froid, les conséquences d'avoir eu le bas du corps transpercé... J'allais payer pour le restant de mes jours d'avoir perdu connaissance avant que les secours n'arrivent. C'était de leur faute. La victime d'un incident peut blâmer les responsables de celui-ci, mais également l’inefficacité de ceux ayant échoué à leur devoir, celui de porter secours aux victimes... Alors, quand j'avais mal, alors tout le temps, je les maudissais. Mes organes ont tant morflé... J'ignore comment les médecins ont réussi à raccommoder ce qui m'avait semblé être un trou béant dans le ventre... Impossible d'éprouver le moindre bonheur à mener une vie aussi exténuante. Ma longévité a été considérablement réduite. Mon corps, marqué à vie par la tragédie, était devenu affreusement fragile et pitoyable à en pleurer. L'incident n'était pas terminé. Il allait se poursuivre jusqu'à ce que je rende finalement l'âme à ce quelconque bouffon de Créateur.
Personne n'est venu me rendre visite. Un mois s'était pourtant écoulé depuis mon réveil. Une infirmière, ayant probablement pris mon cas trop à cœur, s'était renseignée sur mes proches. Cela faisait deux ans... Deux ans depuis l'incident à Windoria. Mes parents avaient fini par perdre espoir. Dans leur malheur, ils avaient divorcé et ma mère s'était même réservée le luxe de quitter Lumiris... Elle qui pourtant avait tout fait pour qu'on quitte Sinnoh et Frimapic pour ce semblant de paradis à la con en proie au terrorisme. Ils avaient réussi à refaire leur vie, à retrouver un tant soit peu de bonheur dans ce triste monde... Mais en échange, ils m'avaient abandonné derrière. J'avais décidé de ne pas leur pardonner et j'avais presque eu hâte qu'ils osent venir, la queue entre les jambes, dans cette chambre pour m'expliquer comment on peut abandonner son propre sang pour son propre petit confort. Seulement... Je l'ai dit, personne n'est venu. Enfin... Peut-être ce garçon, une fois ou deux. Celui qui m'avait aidé à me relever, lorsque j'étais tombé de ma chaise dans le jardin de l’hôpital... Je lui avais pourtant hurlé de dégager et de me laisser. Au début, j'avais même cru qu'il était sourd. Rien n'expliquait pourquoi il avait continué de m'aider lorsque, si j'en avais eu la moindre force, je l'aurai volontiers frappé pour qu'il me laisse à terre, seul dans mon humiliation.
Une nuit, je m'étais installé près de la fenêtre. J'aurais aimé regarder dehors, mais la vitre close n'offrait que mon misérable reflet à la peau blanche comme celle d'un cadavre et aux cernes si prononcées, que leur couleur approchait plus le noir plus que le violet... J'allais devoir envisager quoi faire une fois le bon de sortie obtenu, une fois dehors... Avant, je touchais à un tas d'instruments et je voulais devenir compositeur... Était-ce toujours ce qui m'intéressait, la musique ? Dans l'état, je n'étais plus capable de rester debout ou concentrer plus de vingt minutes à la suite... Devais-je retourner en cours malgré mon retard ? Non... Je perdais connaissance presque tous les jours. Je ne voulais pas devenir l'être pitoyable qui trouble le quotidien banal de ces enfoirées d'autres gens... Je subissais assez d'humiliation à simplement me lever chaque matin. Allais-je pouvoir réellement vivre avec un corps aussi faible ? Non... Ce n'était pas vivre, c'était enduré la vie. À chaque instant, à chaque respiration, mon corps me fait mal. Le simple fait d'être éveillé est douloureux... Dormir ne me garantit pas de me réveiller ensuite, alors j'évite de m'éterniser dans les bras de Morphée, de peur qu'il ne m'étrangle dans mon sommeil... C'était injuste... Injuste et tout le monde s'en foutait. Les gens comme le monde. C'était la tragédie arrivée à un autre... Et chacun, au fond de lui, était tout simplement heureux que ce soit arriver à moi, plutôt qu'à lui. Endurée la vie par peur de la mort... Je ne veux pas être pitoyable, oubliable et faible... Mais dans l'actuel, je ne sais même pas passer un jour sans que ma vision ne se trouble subitement, sans que le monde vacille et que tout s’assombrit progressivement alors que mon corps chute, incapable de porter son propre poids... Je crois que plus rien n'avait de saveurs ou de couleurs. Surtout les aliments... Je me souvenais des goûts si particuliers de la nourriture d'avant... Maintenant, tous les aliments étaient fades quand ils n'étaient pas tout simplement insupportables. Il y avait l'avant et l'après l'incident. Je détestais tout de cet après. Tout. Rien ni personne n'y échappait... Même ma propre existence me dégoûtait. J'avais passé le reste de la nuit recroquevillé devant la fenêtre, le visage contre les bras, le corps plus épuisé moralement que physiquement, pleurant simplement d'avoir juste été là, au mauvais endroit, au mauvais moment, il y a plus de deux ans...
J'avais quitté l’hôpital seul avec le peu de bagages que j'avais. Un sac à dos d'adolescent emo, des vêtements d'hiver, un vieux téléphone portable hors service, une montre à demi luxueuse, de l'argent de poche, ayant somnolé que trop longtemps dans un porte-monnaie en cuir abîmé, et la clé de l'ancien appartement de mon père, celui dont il comptait payer chaque mois le loyer en guise de pension... Ma mère, semblant avoir trouvé un travail plus que convenable, allait se charger du reste, du moins, le temps que j'obtienne mon indépendance financière... Mais j'étais désormais un être coûteux, une gêne financière pour mes géniteurs. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec ces deux-là... D'une manière noble ou indigne, qu'importe, l'argent n'a jamais eu d'odeur... La musique... Je crois que ça m'intéressait toujours un peu.
Le ciel était étonnement bleu et sans nuage. Un vide. Un dégradé de bleu. L'air était frais. J'avais caché le bas de mon visage dans mon écharpe et je m'étais avancé, marchant sans me retourner vers le gigantesque institut médical que je ne voulais plus jamais revoir. Il n'était désormais plus que le passé. C'était étrange... De simplement marcher dans la rue, de passer devant les autres sans qu'ils ne prêtent attention à moi, de m'arrêter pour observer les vitrines des magasins inintéressants ou, de simplement écouter les conversations alentours. C'était comme si... Pour la première fois depuis l'incident, la vie avait finalement repris son cours... Je crois que... Vivre m'avait manqué. Comme un demeuré, j'en avais souri. J'étais en vie... Je ne pourrais plus jamais vivre comme ces gens-là, ceux qui marchaient hâtivement en se souciant du défilement du temps, mais je pouvais encore leur donner l'impression d'être bien plus fort qu'eux. J'ai survécu à un incident qui aurait dû me coûter la vie. Je n'ai rien à prouver... Eux à ma place, ils seraient peut-être morts. Alors... Peut-être avais-je encore une chance dans ce bas monde. Une chance... Non. Mais j'en avais eu assez de chialer sur mon sort. C'était ainsi... Je ne vivrais peut-être pas cent ans comme un mouton, mais j'allais pouvoir vivre quelques années comme un lion... Cet animal ne collait vraiment pas à mon profil... Il allait falloir trouver autre chose.
Le temps, qui avait lui aussi repris son cours, avait rapidement glissé entre mes doigts. J'avais vite été essoufflé de la longue marche. Je crois que j'étais si excité à l'idée d'être libre, d'aller là où je veux aller sans être accompagné, que j'avais fait un plus grand détour que prévu... L'appartement était désormais plus loin de ma position actuelle que de la maison de santé. Un détour... J'avais fini par atterrir dans une espèce de ruelle malfamée où il n'y avait visiblement personne... Personne sauf cette putain de fille. Celle qui m'a agressé, ciblant la montre à demi luxueuse nouée à mon poignet. Je venais à peine de sortir de l’hôpital, que je m'étais fait attaqué par une espèce de pickpocket à moitié cinglée... Putain de karma... Je ne me suis pas laissé racketter comme une sous-merde. Elle m'a frappé, plusieurs fois. Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai réalisé plusieurs choses. J'allais avoir besoin de Pokémons puissants pour m'éviter de me faire bolosser à chaque coin de rue... Cette région était plus que craignos. J'étais si habitué à la douleur, tellement constamment à moitié dans les vapes à cause de mon traitement médical, que même des coups aussi acharnés que les siens ressemblaient presque à quelque chose de plaisant. Et... Elle avait arrêté de me cogner lorsque j'avais mentionné à quel point elle n'avait aucune race de s'en prendre à un gars venant « à peine » de sortir du coma... J'avais profité de la diversion pour la frapper au ventre, avec toute la férocité de la force d'une fillette de dix ans, avant de m'en prendre une autre dans la gueule... Je n'étais définitivement pas un lion... J'imagine que c'est ainsi qu'on tisse des liens à notre époque... Sur un malentendu, cette louve enragée et moi, sommes devenus amis. Sur un autre, j'ai recommencé à vivre.
Il y avait un bruit quelque part autour de moi. Quelque chose comme une machine au son régulier. Je l'entendais et j'aurais aimé qu'elle se taise. Seulement, je ne pouvais rien y faire... Mon corps ne réagissait plus. Ma conscience s'était égarée dans des profondeurs d'où on ne revient normalement pas. C'était un son aussi anodin que le bruit d'une horloge. Je le détestais sans même savoir pourquoi. Parfois, j'avais des épisodes où ma conscience se reconnectait à la réalité et à son défilement logique, mais je retombais toujours dans les profondeurs. J'éprouvais une difficulté agonisante à s'accrocher.
Plus tard... Je crois que j'avais entendu des voix. Pour elles, j'étais probablement comme mort alors, elles devaient parler entre elles. J'étais incapable de réfléchir à la signification des mots qu'elles employaient, d'identifier leur sexe ou leur accent malgré les tons uniques de leurs intonations. Ce n'était que des voix perdues dans le noir. Plus tard... Les épisodes où je reprenais contact avec la réalité s'étaient faits plus fréquents et plus longs. Ils ressemblaient à une sangle de sécurité qui retenait mon corps inerte au-dessus du vide. Plus tard... Sans que rien ne change, j'avais réouvert les yeux. J'aurai juré avoir aperçu les lignes noires qui venaient encadrer le blanc aveuglant du plafond. C'était rassurant... Que tout ne soit pas que vide. Plus tard... Je me suis aperçu qu'il y avait une fenêtre. Ce jour-là, elle était ouverte. Je me souviens de la brise fraîche qui venait courir jusqu'à moi. Je crois que j'ai aimé. Des bruits lointains, venant de l’extérieur, avaient adouci ceux agaçants de la machine. Tout en moi avait hurlé de drame et de douleur lorsque j'avais voulu voir la fenêtre. Je me souviens du rideau qui se balançait paresseusement et du bleu incroyable du ciel... J'ai de nouveau chuté. Plus tard... Il y avait des dalles au plafond. Elles étaient blanches et encadrées d'un noir brillant. L'une d'elles, juste avant le mur, était fissurée sur un côté. Je l'ai tellement regardé, je l'ai tellement fixé, que je serais capable de la redessiner à l’exactitude sur une feuille blanche. Dessiner... J'avais essayé de bouger mes doigts sans comprendre ce que je cherchais à prouver... Qu'ils fonctionnaient toujours, que tout ceci était réel ou tout simplement, que je n'étais pas réellement mort dans ce froid ?
Un cri. Un cri soudain avait résonné plusieurs fois en écho dans ma tête. J'avais été à deux doigts de tomber à nouveau. C'était douloureux... Je n'ai pas vu l'infirmière qui avait hurlé, car je n'ai pas pensé à bouger. Cependant, elle était partie si vite que même si j'avais réussi à tourner la tête, je ne l'aurai probablement pas vu et l'effort aurait été du gaspillage d'énergie... Peu de temps après... J'ai fermé les yeux. J'écoutais les voix autour de moi. Il y avait deux hommes en plus de la femme à la voix fracassante. Ils ne m'intéressaient pas alors, fatigué, je suis resté immobile. C'était comme un enfant essayant de se faire passer pour mort face à des adultes loin d'être nés de la dernière pluie... Je ne pouvais le dissimuler à personne. J'ai entendu et j'ai compris lorsque l'un des hommes m'a demandé de lui serrer la main... Ouais, je crois que c'est à partir de ce moment-là, que Stanislas Rolsen s'est officiellement réveillé du coma.
*****
Les semaines qui ont suivi furent difficiles. Parce que j'avais repris conscience, parce que mon cerveau s'était remis en route, tout avait été épuisant et poussé dans les extrêmes. Tout me paraissait si insurmontable, si hors de portée... Même une chose simple que je faisais tous les jours avant, sans réfléchir, était devenue un supplice. Oui, il y avait définitivement un avant et un après l'incident... Le pire était passé ? C'était ce qu'on osait me servir en guise de sourire. La bonne blague... Ce n'était pas une succession d’événements distincts, mais la prolongation de l'incident. Sortir du coma, revenir à la vie, avait apporté son lot considérable de séquelles intellectuelles, physiques et psychologiques. La rééducation allait aider à en chasser, mais les dégâts causés par l'exposition prolongée au froid, les conséquences d'avoir eu le bas du corps transpercé... J'allais payer pour le restant de mes jours d'avoir perdu connaissance avant que les secours n'arrivent. C'était de leur faute. La victime d'un incident peut blâmer les responsables de celui-ci, mais également l’inefficacité de ceux ayant échoué à leur devoir, celui de porter secours aux victimes... Alors, quand j'avais mal, alors tout le temps, je les maudissais. Mes organes ont tant morflé... J'ignore comment les médecins ont réussi à raccommoder ce qui m'avait semblé être un trou béant dans le ventre... Impossible d'éprouver le moindre bonheur à mener une vie aussi exténuante. Ma longévité a été considérablement réduite. Mon corps, marqué à vie par la tragédie, était devenu affreusement fragile et pitoyable à en pleurer. L'incident n'était pas terminé. Il allait se poursuivre jusqu'à ce que je rende finalement l'âme à ce quelconque bouffon de Créateur.
Personne n'est venu me rendre visite. Un mois s'était pourtant écoulé depuis mon réveil. Une infirmière, ayant probablement pris mon cas trop à cœur, s'était renseignée sur mes proches. Cela faisait deux ans... Deux ans depuis l'incident à Windoria. Mes parents avaient fini par perdre espoir. Dans leur malheur, ils avaient divorcé et ma mère s'était même réservée le luxe de quitter Lumiris... Elle qui pourtant avait tout fait pour qu'on quitte Sinnoh et Frimapic pour ce semblant de paradis à la con en proie au terrorisme. Ils avaient réussi à refaire leur vie, à retrouver un tant soit peu de bonheur dans ce triste monde... Mais en échange, ils m'avaient abandonné derrière. J'avais décidé de ne pas leur pardonner et j'avais presque eu hâte qu'ils osent venir, la queue entre les jambes, dans cette chambre pour m'expliquer comment on peut abandonner son propre sang pour son propre petit confort. Seulement... Je l'ai dit, personne n'est venu. Enfin... Peut-être ce garçon, une fois ou deux. Celui qui m'avait aidé à me relever, lorsque j'étais tombé de ma chaise dans le jardin de l’hôpital... Je lui avais pourtant hurlé de dégager et de me laisser. Au début, j'avais même cru qu'il était sourd. Rien n'expliquait pourquoi il avait continué de m'aider lorsque, si j'en avais eu la moindre force, je l'aurai volontiers frappé pour qu'il me laisse à terre, seul dans mon humiliation.
Une nuit, je m'étais installé près de la fenêtre. J'aurais aimé regarder dehors, mais la vitre close n'offrait que mon misérable reflet à la peau blanche comme celle d'un cadavre et aux cernes si prononcées, que leur couleur approchait plus le noir plus que le violet... J'allais devoir envisager quoi faire une fois le bon de sortie obtenu, une fois dehors... Avant, je touchais à un tas d'instruments et je voulais devenir compositeur... Était-ce toujours ce qui m'intéressait, la musique ? Dans l'état, je n'étais plus capable de rester debout ou concentrer plus de vingt minutes à la suite... Devais-je retourner en cours malgré mon retard ? Non... Je perdais connaissance presque tous les jours. Je ne voulais pas devenir l'être pitoyable qui trouble le quotidien banal de ces enfoirées d'autres gens... Je subissais assez d'humiliation à simplement me lever chaque matin. Allais-je pouvoir réellement vivre avec un corps aussi faible ? Non... Ce n'était pas vivre, c'était enduré la vie. À chaque instant, à chaque respiration, mon corps me fait mal. Le simple fait d'être éveillé est douloureux... Dormir ne me garantit pas de me réveiller ensuite, alors j'évite de m'éterniser dans les bras de Morphée, de peur qu'il ne m'étrangle dans mon sommeil... C'était injuste... Injuste et tout le monde s'en foutait. Les gens comme le monde. C'était la tragédie arrivée à un autre... Et chacun, au fond de lui, était tout simplement heureux que ce soit arriver à moi, plutôt qu'à lui. Endurée la vie par peur de la mort... Je ne veux pas être pitoyable, oubliable et faible... Mais dans l'actuel, je ne sais même pas passer un jour sans que ma vision ne se trouble subitement, sans que le monde vacille et que tout s’assombrit progressivement alors que mon corps chute, incapable de porter son propre poids... Je crois que plus rien n'avait de saveurs ou de couleurs. Surtout les aliments... Je me souvenais des goûts si particuliers de la nourriture d'avant... Maintenant, tous les aliments étaient fades quand ils n'étaient pas tout simplement insupportables. Il y avait l'avant et l'après l'incident. Je détestais tout de cet après. Tout. Rien ni personne n'y échappait... Même ma propre existence me dégoûtait. J'avais passé le reste de la nuit recroquevillé devant la fenêtre, le visage contre les bras, le corps plus épuisé moralement que physiquement, pleurant simplement d'avoir juste été là, au mauvais endroit, au mauvais moment, il y a plus de deux ans...
*****
J'avais quitté l’hôpital seul avec le peu de bagages que j'avais. Un sac à dos d'adolescent emo, des vêtements d'hiver, un vieux téléphone portable hors service, une montre à demi luxueuse, de l'argent de poche, ayant somnolé que trop longtemps dans un porte-monnaie en cuir abîmé, et la clé de l'ancien appartement de mon père, celui dont il comptait payer chaque mois le loyer en guise de pension... Ma mère, semblant avoir trouvé un travail plus que convenable, allait se charger du reste, du moins, le temps que j'obtienne mon indépendance financière... Mais j'étais désormais un être coûteux, une gêne financière pour mes géniteurs. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec ces deux-là... D'une manière noble ou indigne, qu'importe, l'argent n'a jamais eu d'odeur... La musique... Je crois que ça m'intéressait toujours un peu.
Le ciel était étonnement bleu et sans nuage. Un vide. Un dégradé de bleu. L'air était frais. J'avais caché le bas de mon visage dans mon écharpe et je m'étais avancé, marchant sans me retourner vers le gigantesque institut médical que je ne voulais plus jamais revoir. Il n'était désormais plus que le passé. C'était étrange... De simplement marcher dans la rue, de passer devant les autres sans qu'ils ne prêtent attention à moi, de m'arrêter pour observer les vitrines des magasins inintéressants ou, de simplement écouter les conversations alentours. C'était comme si... Pour la première fois depuis l'incident, la vie avait finalement repris son cours... Je crois que... Vivre m'avait manqué. Comme un demeuré, j'en avais souri. J'étais en vie... Je ne pourrais plus jamais vivre comme ces gens-là, ceux qui marchaient hâtivement en se souciant du défilement du temps, mais je pouvais encore leur donner l'impression d'être bien plus fort qu'eux. J'ai survécu à un incident qui aurait dû me coûter la vie. Je n'ai rien à prouver... Eux à ma place, ils seraient peut-être morts. Alors... Peut-être avais-je encore une chance dans ce bas monde. Une chance... Non. Mais j'en avais eu assez de chialer sur mon sort. C'était ainsi... Je ne vivrais peut-être pas cent ans comme un mouton, mais j'allais pouvoir vivre quelques années comme un lion... Cet animal ne collait vraiment pas à mon profil... Il allait falloir trouver autre chose.
Le temps, qui avait lui aussi repris son cours, avait rapidement glissé entre mes doigts. J'avais vite été essoufflé de la longue marche. Je crois que j'étais si excité à l'idée d'être libre, d'aller là où je veux aller sans être accompagné, que j'avais fait un plus grand détour que prévu... L'appartement était désormais plus loin de ma position actuelle que de la maison de santé. Un détour... J'avais fini par atterrir dans une espèce de ruelle malfamée où il n'y avait visiblement personne... Personne sauf cette putain de fille. Celle qui m'a agressé, ciblant la montre à demi luxueuse nouée à mon poignet. Je venais à peine de sortir de l’hôpital, que je m'étais fait attaqué par une espèce de pickpocket à moitié cinglée... Putain de karma... Je ne me suis pas laissé racketter comme une sous-merde. Elle m'a frappé, plusieurs fois. Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai réalisé plusieurs choses. J'allais avoir besoin de Pokémons puissants pour m'éviter de me faire bolosser à chaque coin de rue... Cette région était plus que craignos. J'étais si habitué à la douleur, tellement constamment à moitié dans les vapes à cause de mon traitement médical, que même des coups aussi acharnés que les siens ressemblaient presque à quelque chose de plaisant. Et... Elle avait arrêté de me cogner lorsque j'avais mentionné à quel point elle n'avait aucune race de s'en prendre à un gars venant « à peine » de sortir du coma... J'avais profité de la diversion pour la frapper au ventre, avec toute la férocité de la force d'une fillette de dix ans, avant de m'en prendre une autre dans la gueule... Je n'étais définitivement pas un lion... J'imagine que c'est ainsi qu'on tisse des liens à notre époque... Sur un malentendu, cette louve enragée et moi, sommes devenus amis. Sur un autre, j'ai recommencé à vivre.
Pourquoi les Éclipses ?
Stanislas n’est pas un simple musicien, le jeune homme est loin du cliché de la popstar qui s’illustre par son personnage avant son talent. Compositeur avant qu'être musicien et interprète, Stanislas est un véritable prodige dans le domaine de la musique. Il maîtrise une science basée sur l’organisation d’une succession de notes musicales, seules ou groupes sous forme d’accords. Il étudie les règles de la théorie musicale. Il développe des expressions de thème et d’ambiance. Il examine des événements esthétiques sonores pour leur donner la forme d’une émotion. Loin de se reposer sur ses acquis, Stanislas s’intéresse grandement à l’histoire de la musique sous toutes ses formes et pratiques. Il considère son métier comme quelque chose ressemblant plus à une mise en pratique d’une doctrine que comme une pression artistique pure et simple. Autre passe temps, il collectionne les cailloux et autres pierres précieuses, allant jusqu’à en vendre ou en échanger sur Internet. C’est ce hobby qui le pousse à se risquer dans certaines fouilles malgré sa santé fragile. Ouais, il kiffe grave les cailloux.
Pseudo(s): Sey
Âge: 3000 ans
Localisation: Dans le jardin d’Avalon
Pronom(s): Il/Elle/Iel/Dragon
Âge: 3000 ans
Localisation: Dans le jardin d’Avalon
Pronom(s): Il/Elle/Iel/Dragon
Comment nous as-tu trouvé ? // La fatalité du destin.
Ton Pokémon préféré ? // Zacian, Raikou, Absol…
As-tu un parrain ? // Aucun membre de ma famille est ici
Qu'attends-tu de Dusk Lumiris ? // Rester ouvert
Un dernier mot ? // C’est l’antagoniste à la plume nerveuse
Ton Pokémon préféré ? // Zacian, Raikou, Absol…
As-tu un parrain ? // Aucun membre de ma famille est ici
Qu'attends-tu de Dusk Lumiris ? // Rester ouvert
Un dernier mot ? // C’est l’antagoniste à la plume nerveuse
