Au départ, il y avait la mer.
Danse, danse petite étoile.
Au départ il y avait des pierres,
Danse, danse et puis mets les voiles.

Près des côtes au 16 ème étage,
se trouvait un vieux capitaine.
Il marchait le long de la berge,
contemplant cette étendue vierge.

Son regard triste frappa la jeune fille
qui s’approcha d’une démarche agile.
Le vieux loup de mer mordit sa pipe,
et d’un œil torve lui lança je cite :

« Hé ma p’tite, que fais-tu ici ?
Ne sais-tu pas que la mer est dang’reuse ?  
Sans prévenir elle prend tout ce qui vit,
les joies et les peines, c’est une très grosse mangeuse. »

La petite observa cet homme,
il semblait dire la vérité.
Mais qu’avait-il bien pu laisser
a cette eau qui semblait si bonne ?

Au départ, il y avait la mer.
Danse, danse petite étoile.
Au départ il y avait des pierres,
Danse, danse et puis mets les voiles.

« Autrefois, j’ai été marié,
Mais la mer me l’a retirée.
La tempête s’était levée,
Sumire et ses cheveux noirs ont été avalés. »

Cette histoire, elle était bien triste,
mais Ayura devait traverser.
Elle demanda à ce spécialiste,
s’il pouvait la faire passer.

« Mon bateau ne bougera pas,
jamais plus je n’prendrai le large.
La tempête m’a j’té un froid,
Mais le monstre il m’a mis en nage. »

Cette révélation piqua la combattante,
qui demanda plus de détails.
Il semblait n’avoir aucune faille,
en plus d’être de taille imposante.

Depuis son apparition,
Navires et rafiots fuyaient les lieux.
L’escrimeuse avait pris sa décision.
Ce soir, elle mangerait du poulpe, ou peut-être du lieu.

Laissant l’homme a ses réflexions,
elle s’approcha de l’horizon.
C’est alors qu’elle entendit au loin,
une voix douce chanter merveilleusement bien.

Au départ, il y avait la mer.
Danse, danse petite étoile.
Au départ il y avait des pierres,
Danse, danse et puis mets les voiles.

Cette sirène à la voix jolie,
termina enfin sa mélodie.
Et à la dernière note qu’Ayura entendit,
de l’eau claire elle surgit.

Ses longs cheveux filasses,
laissaient entrevoir quelques limaces.
Sa peau en décomposition,
dégageait une odeur de putréfaction.

Il s’agissait d’une femme-poisson géante,
Ou peut-être était-ce une ogresse.
Elle leva doucement sa main gluante,
Pour désigner la blonde en détresse.

Cette horreur avait choisi sa proie,
elle dévorerait la tête, les jambes et même les doigts.
Bien que dégoûtée, Ayura ne se laisserait pas faire,
Par une créature sortie des enfers.

Dégainant sa précieuse rapière,
l’escrimeuse trancha cette chose pleine de vers.
En remarquant cet effroyable détail,
elle se maudit d’avoir ignoré cette vieille canaille.

Bien que blessée, la bête n’était pas morte,
elle hurlait à s’en déchirer les cordes vocales.
Tandis que ses dents acérées rêvaient de mordre une aorte,
elle chuta lourdement devant l’enfant toute pâle.

Au départ, il y avait la mer.
Danse, danse petite étoile.
Au départ il y avait des pierres,
Danse, danse et puis mets les voiles.

Retenant sa respiration du mieux qu’elle le pouvait,
la combattante donna le coup fatal.
L’halène fétide de l’animal l’atteignit non sans mal,
lorsque ses lèvres sanguinolentes se mirent à bouger.

Ayura n’avait pas comprit un mot,
mais son regard triste frappa la jeune fille
qui s’approcha d’une démarche agile.
Plissant les yeux, elle vit autour de son cou une médaille de matelot.

« Sumire tu as subi une atroce transformation,
aujourd’hui je mets fin à ta punition.
Ce repos, tu l’auras mérité,
De la douleur et de la laideur tu seras débarrassée. »

La femme difforme s’évanouit dans l’écume,
et d’un coup le capitaine apparut.
Son visage n’avait pas de lacunes,
Il savait que le monstre n’était plus.

Écartant les bras au bout du quai,
Il se tourna vers l’enfant une dernière fois.
Son sourire témoignait de sa joie,
et il se laissa tomber.

Près des côtes au 16 ème étage,
se trouvait une belle plage.
En s’y rendant une dernière fois,
Ayura pu entendre deux voix.

Elles chantaient parfaitement harmonieuses,
Une mélodie qu’elle trouva merveilleuse.
Son coeur se souleva un instant,
Et elle se promit de conter ces moments.

Au départ, il y avait la mer.
Danse, danse petite étoile.
Au départ il y avait des pierres,
Danse, danse et puis mets les voiles.