Je suis née dans une famille modeste dans la région de Johto à Rosalia. Vous l’ai-je dis que je descendais d’une famille de cuisiniers? Mes ancêtres sont de prestigieux cuisiniers qui ont réussi à atteindre de haut niveau en gastronomie un peu partout dans le monde jusqu’à la génération de ma grand-mère et mon père. Ma grand-mère préférait la cuisine traditionnelle et les petits plats simples. Elle a donc ouvert un petit restaurant à Rosalia et c’est mon père qui a eu la « chance » d’en devenir le propriétaire. Malheureusement, il manque d’ambition et il ne souhaite que garder son titre de simple cuisinier de petit restaurant. C’est grâce à lui (et mes ancêtres) que j’ai débuté dans le domaine. Dès que j’étais en âge de tenir des ustensiles, mon père me montrait comment utiliser un couteau pour  préparer les aliments. Dès l’âge de 6 ans je savais déjà préparer le menu du restaurant! J’étais une enfant prodige que disait mon père et que j’irai loin dans la vie.

Loin pour lui voulait dire prendre la suite de son restaurant évidemment! Par contre, il ne me demanda pas mon avis à moi! Je ne voulais pas reprendre son restaurant traditionnel, je voulais faire comme mes ancêtres et devenir une chef exceptionnelle qui savait tout faire! Malheureusement, mon père ne se gênait pas pour me rabaisser et rabaisser les femmes en général lorsqu’il me répétait sans cesse que le milieu des grands chefs culinaires n’était pas une place pour les jeunes femmes. Que le milieu était dur et difficile et qu’on ferait toujours tout pour me rabaisser : il ne voulait pas me ramasser à la petite cuillère si je venais à échouer. Donc, je dus me résoudre à cuisinier pour le restaurant de mon père et aller à l’école publique comme tout le monde.

Comme vous devez vous en douter, je n’étais pas heureuse. Je sentais que je n’exploitais pas mes capacités à leur maximum. Je surpassais même mon père quant à la cuisine au restaurant, les clients faisaient part de leur commentaire positif comme quoi la nourriture était bien meilleure. Je pense que mon père l’a mal pris et il m’a envoyé comme serveuse, mentionnant que c’était la place des femmes de servir les clients. J’étais de plus en plus en colère contre mon père qui m’empêchait de prospérer dans le milieu culinaire! Heureusement, j’ai eu droit un soir à la visite de mon oncle et ma tante habitants Doublonville. J’étais proche de ma tante qui était une cuisinière talentueuse qui avait déjà plusieurs chaines de restaurants dans la région de Johto, je l’enviai beaucoup et je pense que j’aurais préféré être sa fille plutôt que celle de mon lâche de père. D’ailleurs, ce soir là j’ai eu l’opportunité d’enfin pouvoir exceller dans le domaine culinaire! En effet, comme mon oncle et ma tante étaient les seuls clients, j’ai eu le droit de leur préparer notre spécialité. Ma tante a aussitôt déclaré que j’étais vraiment talentueuse et que j’avais de forte chance de pouvoir percer dans le milieu. Mon père ne voulait tout simplement pas que je quitte le nid familial, mais du haut de mes 14 ans, je n’allais pas me laisser faire. Je décidais de mon propre chef de partir avec ma tante et mon oncle à Doublonville pour devenir une meilleure cuisinière malgré le refus de mon père. Je pense que c’est la première fois que je le vis pleurer. En effet, j’ai oublié de vous dire qu’il m’a élevé seul. Ma mère l’a quitté quelques mois après ma naissance pour aller vivre sa propre vie me laissant à mon père qui n’avait que 23 ans à l’époque. J’avoue avoir été méchante avec lui, mais je ne voulais pas qu’il m’empêche de réaliser mon rêve. Si le sien était uniquement de faire prospérer le restaurant de sa mère, le mien était tout autre. Je quittai donc Rosalia pour Doublonville où j’allais habiter avec mon oncle et ma tante.

Les deux années qui suivirent furent sans aucun doute les plus difficiles. Pour que je devienne encore meilleure, mon oncle m’inscrivit dans une école privée spécialisé dans le domaine de la cuisine. Je ne sais pas à quoi je m’attendais, mais j’avoue que je descendis vite de mon petit nuage après le premier cours. Les élèves étaient sans cesses en compétition l’un contre l’autre pour montrer lequel allait obtenir les honneurs du meilleur cuisinier de l’établissement et ainsi avoir l’opportunité de voyager à l’étranger. Je n’étais qu’une cuisinière lambda devant tous ces étudiants surdoués. Par contre, je n’abandonnai pas pour autant et travailla d’arrache-pied, perfectionnant mes techniques et en apprenant toujours plus sur les autres styles culinaires.

Après ma première année, je terminais dans les 50 meilleurs cuisiniers de l’établissement. J’étais encore bien loin de mon objectif. Par contre, j’aurais espéré avoir le soutien de ma tante, mais j’appris une nouvelle facette de sa personnalité lorsque j’aménageai avec elle : elle détestait les perdant… Heureusement que mon oncle était présent pour me rassurer. Malgré tout, je ne voulais pas la décevoir et risquer qu’elle me renvoi chez mon père. La seconde année, je travaillai encore plus fort jusqu’à en faire des nuits blanches et en risquer ma santé! J’ai même terminé à l’Hôpital une fois à cause de surmenage. Mon père a même quitté Rosalia pour venir me voir. Je pensais qu’il me détestait depuis que j’avais quitté notre petite ville pour la métropole, mais j’avais tort. J’appris d’ailleurs qu’il avait déjà été dans cet établissement culinaire autrefois dans la même année que sa sœur (ma tante). Mon père était simple, il ne désirait pas la gloire, mais uniquement parfaire ses techniques culinaires. Il m’avoua avoir terminé 2e contre sa sœur qui décrocha la première place. Il fut pendant longtemps considéré comme le perdant de la famille par son propre père et il m’avoua ne pas vouloir me voir souffrir si je venais à échouer sachant que sa sœur (ma tante) était diabolique et pouvait facilement mettre à taire n’importe qui. Je tentai de le rassurer que tout irait bien…

Tout n’alla pas aussi bien. À cause de mon épuisement, j’ai manqué des cours importants et lorsque vint le moment de l’évaluation finale, j’ai perdu ma concentration et j’ai dû utiliser d’autres astuces (venant de mon père surtout) pour parvenir à tout faire dans les temps. Malgré tout, contre toute attente, je terminai à la 10e place. Je ne vous décrirai pas comment était ma tante à ce moment là… Elle aurait sans doute explosé de colère. J’étais déjà anéanti de ne pas être parvenu à atteindre la première place, moi qui avait tout donné, ma tante était maintenant sur mon dos alors qu’elle avait réussi à obtenir la première place haut la main dans son jeune temps. Mon père s’était déplacé pour la remise des diplômes et je pense que c’était la première fois que je le voyais si heureux. Lorsqu’il vit ma tante me rabaisser, il prit ma défense. Il ajouta même que j’allais loin, même aussi loin qu’elle et que j’allais devenir la meilleure cuisinière du monde, que j’en avais les capacités. C’était bien la première fois qu’il me complimentait de cette façon : ma tante en resta bouche bée elle aussi. Pour joindre les gestes à la parole, il sortit la plupart de ses économies pour que je puisse entamer un voyage à l’étranger.

C’est ainsi que du haut de mes 16 ans, je quittais la région de Johto pour accomplir ma destiné, devenir la meilleure cuisinière! Pour ce faire, il aurait fallu que j’aille de régions en régions pour acquérir les compétences de chaque lieu, mais il y avait une région qui les regroupait tous : Lumiris! Avant mon départ, mon père (pour se faire pardonner sans doute) me remit un œuf de pokémon en ajoutant que le pokémon à l’intérieur allait m’aider à accomplir mes objectifs. Je n’ai aucune idée de quel pokémon peut bien s’y trouver, mon père n’a pas voulu me le dire. C’est ainsi, le cœur rempli de rêve et d’espoir, je quittais ma région natale pour aller à Lumiris, là où tout est possible!