Minuit, l’heure d’un crime.

Réalisant une course, je me dirigeais vers la prochaine ville en vitesse pour réaliser une course. En effet, on m’avait demandé d’effectuer une livraison très importante de particulier à particulier et ce en urgence. Je ne savais pas ce que le colis transportait et je m’en moquais, l’essentiel, c’était d’accomplir le travail demandé et être payé. Il faut bien manger dans la vie. L’avantage d’avoir vécu en tant que ninja, c’est de pouvoir faire les choses vite et bien de manière efficace. Ainsi, on me sollicitait souvent pour ce genre de travaux peu importe l’heure de la journée et le risque. Pour joindre l’utile à l’agréable, je pouvais ainsi me balader sur les routes et entraîner mon pokémon face aux pokémons sauvages. Un petit laporeille plus qu’adorable mais avec un grand besoin d’expérience à forger sur le terrain.

J’avançais donc d’un pas agile d’arbre en arbre, dans une forêt que je trouvais vraiment lugubre. Rien que l’atmosphère me poussa à préférer voyager sur le centre de la route. Même avec mes sens aiguisés, je n’étais pas un pokémon. Je ne pouvais pas prendre le risque de me retrouver nez à nez avec un pokémon sauvage par surprise, je préférais prendre l’initiative.

C’est alors que j’entendis un couinement, une sorte de grincement. Comme une vieille balançoire qui bougeait. J’étais en état d’alerte, ce bruit venait de plus loin, devant. Une légère brume m’empêchait de voir assez loin, je ne pouvais me fier qu’à mon ouïe. Prudent, je sortis mon pokémon et le posa sur mon sac à dos, lui ordonnant d’utiliser son instinct pour détecter le moindre danger.

Je me suis éloigné de la route, me faufilant entre les arbres et souhaitant de pas croiser un Lugularbre. Mes pas de loup et ma discrétion légendaire me permettaient de me déplacer sans le moindre bruit. Les sons que j’avais entendus n’étaient plus. Ils se sont stoppés. Je ne pouvais que me diriger vers la localisation. Etais-je victime d’une de ces histoires d’horreurs qu’on raconte ? Hors de question, si quelqu’un ou quelque chose devait mourir ce soir, ce serait les rumeurs qu’on raconte sur ces bois maudits !

L’objet de mon inquiétude se dessinait alors. Je pus voir un objet métalique ressemblant à une chaise roulante. Une personne était assise dessus, j’étais de dos, peut-être qu’elle ne m’avait pas encore vue… C’était VRAIMENT comme dans les histoires qui font peur ! On croisait toujours une poussette, une dame, une peluche…toujours une chose censée être mignonne ou du moins inoffensive qui veut te tuer. Comme si j’allais me faire avoir.

M’approchant avec la PLUS GRANDE prudence, je pouvais sentir une odeur de transpiration, des sueurs froides, c’était moi ? Non, je ne pense pas, peut-être la personne sur la chaise, ou mon laporeille sur mon dos… Je ne voulais pas prendre de risques. Aussi, pour éviter de me prendre dans un piège ou voir ce que je n’aurais pas du voir, je restai à une dizaine de mètres, avant de tenter une approche pacifique :

- Qu’attendez-vous ici par cette nuit sombre ? Cachée derrière un arbre devant la route qui plus est ?

Je n’avais pas trouvé autre chose à dire, je ne voulais pas être transformé en une histoire d’horreur qui s’appellerait « Le livreur de la forêt hantée ». Je n’avais pas peur, car un ninja ne connaît pas la peur.

Mais je n’étais vraiment pas rassuré.  

HRP: