Encore une affaire classée. Elle n’était pas du tout difficile à élucider, grâce à mes Pokémons. Lucario pouvait renifler les odeurs, étant un canin, par exemple. Et les capacités qu’ils apprenaient m’aidaient aussi. Que cela soit pour les combats ou pour les enquêtes. J’aimerai en avoir des plus difficiles…

Il faisait chaud. Je marchais dans la rue en buvant du soda frais. J’étais habillé d’une chemise à manche court blanche, le col déboutonné, d’un pantalon noir classique et de chaussure noir légèrement brillant. Lucario m’accompagnait et la chaleur n’avait pas l’air de le déranger tant que ça.

Soudain, on entendit une musique. Enfin, on était à Artiesta, ce n’était pas une chose inhabituelle. Mais, celle-ci n’avait rien de joyeux ou de festif. D’habitude, les artistes voulaient attirer l’attention avec de la joie et la bonne humeur. Cette fois, non. C’était de la tristesse. Curieux, je suivis la mélodie et vit une fille aux cheveux vertes jouant du violon sur le dos d’un Charibari, derrière une Fragilady qui jouait de la flute. Elle n’avait pas l’air d’être pauvre, alors pourquoi ce genre de musique ?

J’attendis qu’elle finisse, Lucario aussi.

Quelle étrange demoiselle… Son caractère n’avait rien à voir avec la musique qu’elle venait de jouer ! Attendez, c’était quoi ce changement de personnalité ! C’était trop rapide ! Lucario était choqué de changement d’attitude et n’osait rien faire face à cette situation inédite. Et moi aussi, d’ailleurs.

- Euuuuh…

Elle me posait des questions qui étaient trop indiscret pour moi. Elle n’avait jamais vu de Lucario ou quoi ? En fait je n’aurais pas dû m’arrêter pour l’écouter.

- Oi, tu es trop près de mon Lucario ! Tu n’étais pas censé jouer pour de l’argent ?

Quelle étrange personne. Elle ne se présentait même pas et elle ne me demandait pas mon identité. Seulement les Pokémons. Comme si l’être humain n’avait aucune importance pour elle. Je restais bouche bée, les yeux écarquillés par… la situation. Tout comme Lucario, d’ailleurs, qui me fixait pour me demander quoi faire. Ou c’était un appel à l’aide.

- Euuuuh…Bah, je ne lui ais donné pas de nom. Je l’appelle Lucario, tout simplement.

Puis, une chose me chiffonna. Elle disait qu’elle chantait pour donner le sourire aux personnes qui passaient. Du moins, qui l’écoutaient. Elle se prenait mal, à ce que je voyais.

- Ce n’est pas avec une musique aussi triste que tu arriveras à faire sourire les passants. Et encore moins si tu t’arrêtes quand tu te rends compte que quelqu’un s’arrête pour toi.

Cette fille m’expliqua pourquoi sa musique était triste. Parce que… bah elle était triste quoi. Merci, Sherlock. Rien qui ne sortait de la norme : une amie qui l’avait quitté sans qu’elle s’y attende et la voilà en train de se morfondre… Enfin, plus maintenant. A moins que c’était une façade. Et elle changea de sujet. Elle me parla de sa recherche d’emploi et de sa sœur, Elincya… Elle voulait se vanter avec fierté du succès de sa sœur ?

- Je l’ai rencontré, une fois, donc oui je la connais.

Je n’avais pas oublié cette fois où j’avais failli perdre Riolu à l’époque. J’étais avec la championne de type foudre, à cette époque. Enfin, elle aussi, elle avait vu son Riolu blanc se faire kidnapper. Mais, c’était de l’histoire ancienne.

- Tu cherches donc un travail… Quoi comme travail ? Tu sais faire quoi à part jouer de la musique ?

Elle pose trop de question, c’est pas possible ! Ok, j’avais compris qu’elle était à fond sur sa sœur, mais là c’était de l’obsession là.

- Oi, calme-toi ! Je l’ai juste rencontré une fois et elle a dû probablement oublier mon visage ! Et puis, au lieu de te vanter sur les mérites des autres, concentre-toi sur toi.

Bon, elle n’avait pas l’air d’avoir travaillé, dans sa vie. Du moins, elle ne savait pas ce qu’elle voulait, ni ce qu’elle pouvait faire. Vous l’aurez compris, j’avais une idée derrière la tête. Même si je doute que c’était une bonne idée.

- Si tu arrêtes de parler de ta sœur, j’ai un poste de secrétaire d’accueil dans mon agence de détective. Sauf que si tu racontes ta vie à mes clients, tu les ferais fuir…

Bon elle avait l’air d’être intéressé par le poste. Puis, elle disait que le sujet de sa sœur avait été amené. En quoi elle avait été amenée ? C’était elle qui l’avait sortie de nulle part dans sa phrase ! Enfin, bref. Etant intéressée par ce poste, même si elle avait de bons arguments concernant la sociabilité, je n’étais pas réellement convaincu avec sa mauvaise foi concernant sa sœur. J’eus alors une idée.

- Il faudrait que je teste, d’abord, si tu es vraiment fais pour ce job. Car je t’avoue ne pas être totalement convaincu. Imaginons que je sois un client qui voudrait qu’on l’aide, ok ?

Bon, je n’étais jamais doué dans les jeux de l’ordre. Je toussais d’abord, me mit droit, histoire de changer de personnage. Après avoir pris une longue respiration, je pris une voix plus aigüe.

- Bonjour, suis-je bien à l’Agence Détective Pokémon ? J’ai besoin d’aide.

Bon, il était vrai que je n’avais pas précisé si je débarquais à l’agence ou si je téléphonais, mais si elle voulait la jouer comme ça, soit. Elle gardait le sourire, c’était un bon point. Lucario regardait la situation avec attention et les passants n’avaient pas l’air de se préoccuper de ce qu’il se passait. Et puis, pourquoi madame ? Je faisais la voix d’un petit garçon apeuré.

- J-J’ai… J’ai perdu ma maman et je voudrais que vous me la retrouviez… Est-ce possible ?

Oui bon j’étais très mauvais en improvisation. Ce n’était pas mon métier et ça ne m’intéressait guère.