- Vous pensez que ça va aller... ? La voix semblait lointaine, écrasée.
- Il était dans un sale état... Est-ce qu'on pourra s'en.....
- Chut. Je crois qu'il revient à lui...

Puis le l'instinct de survie. Le flash. Arndt essaya de bouger, en vain. Il se rendit bien vite compte qu'il n'était pas libre de ses mouvements. Ses poignets étaient attachés à l'armature d'un lit en métal. Pour faire simple : aucun moyen de se lever. Bien que le lit dans lequel il était couché lui semblait accueillant, voir reposant.. il savait également que tout cela ne valait rien de bon.. En tout cas, c'est ce que les premiers signes laissaient suggérer. En général, il était quelqu'un de plutôt cartésien.. les preuves évidentes étaient suffisantes pour lui.

- Ne vous en faîtes pas. Tout va bien, calmez-vous. Je me doute que cela ne doit pas être agréable. Vous aviez un sommeil très agité. Nous étions inquiets sur le fait que vous pourriez rouvrir vos blessures, voilà tout. D'un mouvement de la main, la vieille dame désigna deux personnes présente dans la pièce. Détachez-le. 

Deux hommes s'avancèrent pour détacher le jeune homme. De ce fait, il pu se redresser légèrement. Ce simple geste lui permit alors de pouvoir jeter un coup d'œil à la pièce. Celle-ci était... plutôt chaleureusement décorée. Si il n'y avait pas une demi douzaine de personnes silencieuses autour de lui, il aurait presque pu s'y sentir bien.

- Où.. où suis-je ? Ce fut la première question qui vînt en tête du jeune soldat.

- Oui, oui. Je comprends. La vieille femme pris une nouvelle fois la parole. La situation peut vous sembler troublante, je le conçois. Mais ne vous en faîte pas. Elle posa sa frêle main sur celle d'Arndt. Mon cher, est-ce que vous vous souvenez de ce qu'il s'est passé ? Où de votre nom.. et surtout comment vous sentez-vous ? Elle afficha un grand sourire au soldat.

- Comment je me sens.. ? Il porta sa main au niveau de sa tête et pu sentir la sensation d'un bandage en coton sous ses doigts. Surpris, il ne se souvenait pas d'avoir reçu un quelconque choc à la tête. Je... oui, ça va. Je m'appelle Arndt Kandle et je fais partie du bataillon d'exploration sous les ordres du caporal Livaï et du commandant Erwin. Pour ce qui est de la dernière question, il puisa dans ses souvenirs.. mais rien ne lui vînt. Pour le reste, je ne saurais dire, j'en suis désolé.

- Le bataillon d'exploration, vous dites ? La vieille femme semblait pensive.

- Il y a un problème ?

- Eh bien.. Qu'est ce donc que ce fameux bataillon d'exploration ? Elle semblait gênée de demander.. comme si c'était la première fois qu'elle avait entendu ce nom.

- Le bataillon, vous savez ? Une des branches militaires. Le fait qu'elle ne sache pas à propos du bataillon surprit Arndt, mais il est vrai que beaucoup de gens vivant à l'écart n'étaient pas au fait de tout. Notre mission est de profiter des expéditions en dehors des murs pour combattre les titans et permettre à l'humanité de continuer à se battre...

- Des titans... et un bataillon militaire ? Oh là, là... vous avez du vous cogner bien plus fort que je ne l'aurais imaginer. Je ne vois pas du coup de quoi vous voulez parler. Néanmoins, vous avez l'air en forme, peut-être que ce n'est que temporaire. Après tout vous avez dormi pendant plus de deux jours... Je suis Agatha.. Je suis la matriarche ici. Je sers de guide, de maire, de grand-mère. J'aide et protège tous mes enfants. Très cher, que diriez-vous de prendre un peu l'air ?

Le brun hocha la tête, et fût gratifié d'un autre sourire. Une des personnes présentes (un peu plus jeune et costaud que la vieille dame) l'aida à se relever. Tenir sur ses pieds fût une petite épreuve. Le soldat se sentait vidé de ses forces comme après une mission. Après quelques minutes, il arriva à se déplacer sans trop de difficultés. Le petit groupe se dirigea vers la sortie, en silence. Lors qu'Arndt pénétra à l'extérieur, il se retrouvait alors devant une scène surprenante. Des enfants jouaient joyeusement à l'extérieur. On pouvait entendre des gens crier, rire. Plusieurs personnes vendaient diverses produits : lait, poisson, fruit. 

Le petit groupe insista pour faire découvrir l'endroit à Arndt. Apparemment, il s'agissait d'une petite communauté paisible. Ils vivaient de la chasse et de la pêche même si avec le temps, ils s'étaient diversifiés dans l'agriculture et un peu d'élevage. Une école, une clinique. Ces gens semblaient manquer de rien. Arndt fût surpris par tant d'insouciance. Ils n'avaient pas peur des titans ? Pas de protections, pas d'armes. C'était à la rigueur effrayant.. et au mieux surprenant. Le tour dura jusqu'à la fin de la journée. Le nouvel arrivant devenant alors la nouvelle attraction du village. Les aiguilles firent le tour du cadran et Arndt et Agatha se retrouvèrent devant le bâtiment de ce matin.

- C'est.. un très bel endroit, Agatha.

- Nous faisons tout ce qu'il faut pour cela, jeune homme. Et même encore plus que tout, ahaha. Le rire grinçant était un peu effrayant pour être honnête. Néanmoins, le brun ne releva pas.. Il devait se dire qu'à partir d'un certains âge, le sens de l'humour devait lui aussi ne plus être tout à fait frais. 

- Je ne sais pas comment vous arrivez à vivre si paisiblement sans vous soucier des titans.. et... Ayant oublié le fait que les villageois ne semblaient pas savoir ce qu'était les titans, il s'attendait à une nouvelle fois entendre la même réponse de la part de la doyenne. 

- Très cher, écoute bien. Arrête avec tes histoires de titans. Nous t'avons dit que nous ne savons pas de quoi il s'agit ! Le ton était cassant. Se rendant compte que l'ambiance avait vite tourné, la vieille femme laissa échapper un petit rire. Allez, Allez. Il se fait tard. C'est l'heure d'aller se reposer. Et une dernière chose. Interdiction de sortir la nuit.

Arndt fût surprit de la scène mais ne dit mot. Il pénétra dans le bâtiment après avoir souhaitez au revoir à Agatha. N'avait-il pas fait deux mètres qu'il entendit un bruit de barillet derrière lui. Attendant quelques secondes, il revînt sur ses pas pour conster une chose : la porte était dorénavant fermée. Curieux. Il laissa passer plusieurs heures. La nuit devait être tombée depuis bien longtemps maintenant. Ce qui était sûr, c'est qu'il ne comptait pas ni dormir ni restait ici plus longtemps. Il voulait.. plus important, il devait partir d'ici. Cherchant une issue sans se faire remarquer, il su directement que la porte n'était pas une option viable. 

Néanmoins, après un examen approfondis de la maison, il trouva un moyen de s'échapper entre deux planches de bois fortement endommagées par l'humidité. Une fois dehors... le calme. Ni bruit, ni présence. Il se déplaça le plus furtivement possible. Il s'éloigna alors du suspicieux village qui lui avait semblait tant accueillant au départ. Après quelques minutes de marche, son œil fût attiré par quelque chose au loin. Un incendie ? Non, des torches. De nombreuses torches.. et des gens. Le soldat, essayant de rester discret, se trouva un point d'observation pour être sûr d'assister à la scène sans risque de se faire remarquer. 

C'est alors que l'horreur commença. Il pu remarquer un grand poteau dressé au milieu d'un champ sur lequel était attachée une jeune fille, nue. D'ici, il ne pouvait même pas estimer son âge. Ses pleurs et gémissements détonnaient avec la quiétude présente au village, il y a peu. C'est alors qu'une des silhouettes s'approcha. Bien que désolé du sort de cette personne, il ne pouvait rien pour elle. Il le savait. Bien que les pensées héroïques n'étaient pas ce qui manquait... Il n'avait aucune chance. Il devait partir. Enfin, c'est ce qu'il aurait aimé faire. Alors qu'il s'apprêtait à continuer son chemin, un bruissement se fît entendre puis le noir complet. 

Puis le l'instinct de survie. Le flash. Arndt essaya de bouger, en vain. Il se rendit bien vite compte qu'il n'était pas libre de ses mouvements. Ses poignets étaient attachés à l'armature du même poteau qu'il avait observé auparavant. Pour faire simple : aucun moyen de bouger. Rien ne lui semblait accueillant. Rien, rien, rien.
Quand il comprit la situation, il était trop tard. Des gens.. des gens partout. Des flammes. La fillette d'il y a peu, éventrée.. de haut en bas. Putain de monstres.

- Voilà ce qui arrive aux gens qui ne respectent pas les règles, très cher. La vieille femme affichait un grand sourire satisfait. Tout.. se.. paie.

- Je t'emmerde vieille salope. L'insulte fusa sans retenue.

- Non, non.. Pas de vulgarités. Tu ne peux t'en vouloir qu'à toi. Je voulais que tu sois un des nôtres. Tu étais parfait. Vraiment parfait. Maintenant, il faut te faire taire.. mais encore mieux. Tu seras utile. Ce soir, il mangera deux fois plus ! Cette fois-ci le rire lourd déchira le ciel et la terre avant qu'un bruit monstrueux se fît entendre. [/justify]

Une partie de l'assemblée s'écarta pour laisser apparaître un monstre difforme de plusieurs mètres de haut depuis les ténèbres. Il s'agissait d'une créature anthropomorphe à l'exception que deux énormes pattes se trouvait de chaque côté de son abdomen et l'aidaient à se mouvoir. Une bouche énorme remplie de dents, de tentacules et de yeux scrutaient la scène. Ils bougeaient sans cesse, hypnotisant les malheureux qui croisaient leur chemin.. Bien que différent.. Arndt reconnu tout de suite de quoi il s'agissait.

- Un titan... vous nourrissez un titan bande de sale..-

- Chut, chut, chut.. Elle posa un doigt sur sa bouche. Non pas un titan.. un dieu.. Il est notre dieu et toi, tu es notre cadeau pour recevoir son amour...