Drôle de tradition que celle de célébrer l’amour sous une feuille de gui ; que de s’embrasser pour souhaiter la bonne année, drôle d’idée qu’ont les gens à s’y plier… Mais est-ce qu’on les envierait pas un peu, les tourtereaux qui s’enlacent et qu’on regarde d’un oeil jaloux depuis le canapé ? Peut-être plutôt qu’on est l’un d’entre eux, aimé.e et aimant.e, bienheureux.euse des prétextes tout trouvés pour le montrer au monde entier. Ou peut-être qu’on en rêve… Ou qu’on s’en tient bien loin ! Eh, toi, est-ce que tu serais pas en train de réfléchir à comment aborder cette personne qui fait battre ton cœur depuis des mois ? Peut-être même que ce ne sont pas les gens qu'on aime ; dis-moi, qu'est-ce qui te fait vivre ou trembler ? Qu'est-ce qui te passionne, qu'est-ce que tu aimes à t'en damner ? Après quels rêves cours-tu, ainsi essoufflé ? Puisqu'on peut bien rêver d’amour… Mais ne pourrait-on pas aussi le vivre ?
Consignes & précisions Vous êtes libres d’interpréter le thème comme bon vous semble ! Sens propre ou figuré, pragmatisme ou métaphore filée. Un flashback, un RP au présent, une projection dans l’avenir. Un post solo ou accompagné ; un récit joyeux, triste, mélancolique… Tout ce que le coeur vous dit, vos petits doigts peuvent l’écrire ! Votre personnage doit toutefois être au centre de votre récit et, s’il n’y a pas de minimum de mots demandé, nous aimerions toutefois y voir un peu de substance et de qualité. Faites-nous rêver ! Transportez-nous !
Vous devrez poster à la suite de ce sujet. Une seule participation par personnage !
Vous remporterez : la fusion de plusieurs paquets en un paquet plus grand. Deux petits paquets donnent un moyen paquet ; Quatre petits paquets donnent un grand paquet ; Deux moyens paquets donnent un grand paquet. Vous n’aurez qu’une seule occasion, donc choisissez bien ! La couleur du nouveau paquet sera tirée au dé parmi les couleurs des paquets qui le composent. Deux moyens paquets orange donnent un grand paquet orange, un paquet moyen bleu + un paquet moyen rouge donnent un grand paquet bleu ou rouge !
Pensez à la note HRP pour préciser les paquets originaux, leur taille et leur couleur ! Faute de quoi, le bonus ne vous sera pas accordé.
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Maya "Melody" Wayne
Dresseur·euse Pléiade
Messages : 1220 Née le : 05/12/1999 Age : 24 Région : Johto Pokédollars : 8118 Stardust : 5622 Stardust utilisés : 2654 Equipe pokemon : Macha
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Parfois, tu continues de ne pas y croire. De te réveiller à côté d’une petite amie. Bon, ça serait un petit copain (qui serait surement plus grand que toi, du coup l’expression ne ferait plus aucun sens) ça serait vraiment particulier, mais la n’est pas le sujet.
De plus, il faut bien dire que les choses n’ont pas été simples du tout entre vous. Principalement par ta faute. Le pire c’est qu’avec tout ça, tu as fait du mal à Ama, qui a été la principale « victime » des différents échanges.
Bon, vrai, même si tu as été horrible, il y a quand même Megumi qui joue aussi. Elle a un caractère tel que la plupart des gens utiliseraient surement les mots « de merde » et « insupportable » pour le décrire. Et tu ne peux pas leur donner tort. Pas tort du tout en fait. Même pour toi, c’est parfois compliqué. Mais tu sais la « gérer ».
Et puis tu l’aimes véritablement, mine de rien. Pourquoi ? Très bonne question. Elle a un côté chou et mignon, il faut juste (beaucoup) creuser pour l’atteindre. Elle fait souvent la maligne, mais ça peut se retourner contre elle et c’est parfois amusant. Elle est extrêmement possessive et jalouse, ça, c’est sur, mais c’est également une manière de montrer que tu comptes énormément pour elle. Ça ne justifie pas tout, parfois elle agit de manière excessive, mais elle comprend et elle apprend, d’une certaine manière. Surement. Tu espères. Tu y crois. Tu as confiance en elle.
Tu te lèves sans faire de bruit afin de ne pas la réveiller. Tu as envie d’aller courir un peu avec Macha. Tu profiteras de la « princesse » en revenant, une fois qu’elle sera sortie du lit.
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j'fais ca juste pour le RP (et les jetons *meurt*)
Lonnie Fisher
Dresseur·euse Météore
Messages : 141 Née le : 06/02/1992 Age : 32 Région : Sinnoh Pokédollars : 498 Stardust : 446 Stardust utilisés : 0 Equipe pokemon : Icone :
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Hey Maya ! C'est noté, tu gagnes donc tes 50 jetons ! Sache que ta participation à ce topic est notée de notre côté, donc si tu changes d'avis et souhaite bénéficier de ta fusion de paquets à un moment, c'est possible ! ;)
Evelyn Nox
Dresseur·euse Pulsar
Messages : 81 Née le : 01/04/1999 Age : 25 Région : Hoenn Pokédollars : 3002 Stardust : 313 Stardust utilisés : 90 Equipe pokemon : Icone :
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Tout a commencé sous une feuille de gui. La tradition est nouvelle pour Evelyn. Elle l’a vu dans des films en grandissant, mais jamais on en a posé dans sa maison. Après tout, ce n’est qu’elle, ses parents et leurs Pokémons. Le couple marié n’a pas besoin d’excuse pour s’embrasser. Ou peut-être que ce n’est juste pas si populaire que ça à Hoenn, qui sait. Evelyn, elle, n’a jamais expérimenté avec une telle tradition et la voilà maintenant troublée par sa surprise présence.
Ils valsent tous les deux au travers la grande salle de bal. Sa main est posée dans le creux de son dos, faisant frissonner la jeune femme. Les yeux de tous sont rivés sur elle, mais tout ce qu’elle pense, c’est à qu’elle point tourner ainsi en rond devient étourdissant. Elle ne se rappelle même plus s’ils se sont embrassés. Il y a eu un flash de vert et de rouge quand il a agité le gui devant son visage et la voilà qui se perd dans ses bras, dansant comme elle ne l’a jamais fait auparavant.
La musique s’accélère et le rythme se brise. Evelyn est séparée de son partenaire brusquement. Sans ses bras pour la soutenir, elle chavire, mais se rattrape de justesse. La douce mélodie est soudain un rire agressant, multiplié par autant d’ombre dansante qui l’entoure. Les visages sont déformés et quand elle regarde son prince charmant, il n’a aucun trait pour le distinguer. C’est une peau lisse qui la regarde et Evelyn pousse un cri de terreur.
Et puis plus rien. Elle rouvre les yeux quand elle sent un vent frais s’engouffrer dans son dos. Ce qu’elle voit la rend confus un court instant : c’est l’arène Spectre. Des décorations de Noël sont posés un peu partout. Evelyn devine immédiatement ce qu’il s’est passé. Est-ce que c’est même éthique de jouer sur l’esprit des participants, comme ça? En tout cas, une chose est certaine, elle ne regardera plus jamais une feuille de gui de la même façon.
Bonjour! Je vais combiner mon petit paquet vert (acheter en boutique) avec le petit paquet d'une couleur inconnu que j'obtiens en participant à ce RP . Encore une fois je ne sais pas si je vais avoir le temps de passer avant la fin de la journée, j'espère que ce n'est pas un problème de faire la demande maintenant. Merci
Dusk
PNJ
Messages : 14946 Née le : 09/03/2017 Age : 7 Région : Lumiris Pokédollars : 9999 Stardust : 57508 Stardust utilisés : 0 Equipe pokemon : Icone :
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Messages : 14946 Née le : 09/03/2017 Age : 7 Région : Lumiris Pokédollars : 9999 Stardust : 57508 Stardust utilisés : 0 Equipe pokemon : Icone :
Toi.Ça sentait le pain d'épices. Une odeur sucrée, curieux mélange de gingembre, cannelle et de vanille. Du moins, c'est ainsi que je le percevais. Le bout rougit de mon nez avait osé quitter la chaleur de mon écharpe, tant le parfum m'intriguait. Une buée d'air chaud avait quitté mes lèvres. Ce n'était pas le genre d'odeur qu'on sentait habituellement en empruntant ces petites ruelles commerçantes... En y regardant de plus près, elles étaient décorées d'une manière tout particulièrement méticuleuse. J'imaginais sans peine un décorateur atrocement maniaque, voulant à tout prix que chaque rebord de fenêtre ait sa propre scène de petits personnages, que des guirlandes pendent jusqu'aux hauteurs les moins accessibles, que des sapins gigantesques soient le cœur de chaque place et que d'autres, plus petits, surprennent les visiteurs à chaque croisement de chemins. Le plus surprenant, et j'osais penser qu'elle serait du même avis, c'étaient les lumières. Les portes laissées ouvertes, les larges vitrines et les fenêtres des magasins, restaurants, cafés et autres boulangeries affichaient des carrés orange lumineux sur obscurité des ruelles, indiquant comme un endroit où se réfugier pour fuir la solitude et le froid, tandis que les couleurs joyeuses et clignotantes des décorations guidaient le pas d'un endroit à l'autre, comme des quelconques petits lutins chargeaient de veiller sur les visiteurs. Tous les paroissiens s'étaient pris au jeu. La plupart avaient allumé les lumières et tiré les rideaux afin, que tous puissent admirer leur bel et confortable intérieur. Le petit quartier aux ruelles serrées et aux hautes maisons ressemblaient à un quelconque monde magique dédié exclusivement à la célébration de Noël... Et nous n'avions rien à faire dans un tel endroit.
Elle n'aimait pas cet endroit au point de le souligner de sa voix claire, laquelle, finissait souvent sur un petit soupir. Agaçant pour le commun des mortels, tendre à mes oreilles alertes. Au fil des mois, j'en avais conclu que lorsqu'elle n'aimait vraiment pas quelque chose, elle me le faisait savoir. C'était comme si, naïvement et secrètement, elle espérait que je puisse y faire quelque chose, d'une manière ou d'une autre... Rêvait-elle que je lui prenne la main et que j'entame notre fuite loin de cet endroit menteur ou, souhaitait-elle que je devienne cavalier de désastre et mette le quartier à feu et à sang ? J'avais souri à la dernière idée, la fatigue en lourds bagages et la morsure constante du froid n'aidaient pas le cours de mes pensées à trouver le chemin vers le bon sens.
- « Mais… On pourrait peut-être entrer se réchauffer. » Mon regard bleu s'était lancé vers elle, glissant sur son mouvement pour se heurter à la porte pourtant ouverte d'un café animé. On avait pourtant déjà fait notre quart d'heure social de la journée... S'en souvenait-elle ? - « Pas longtemps. Mais si on s’arrête pas, je vais vraiment y perdre un morceau de mes doigts. Et toi, ton nez. » Certes, j'aimais bien ses petits doigts... Mais s'abriter ? Les caprices hivernaux, quand bien même ils fonderaient dans leur plus grande démesure, restaient néanmoins bien moins terribles que les tempêtes de neige du mont Yukori. La pire trônant dans ma mémoire, m'avait bloqué des jours durant, menaçant jusqu'à ma vie en utilisant la faible quantité de nourriture emportée... - « D'accord... Pas longtemps. » Soufflais-je.
J'étais passé devant elle, laissant une serveuse bien trop enthousiaste nous accueillir avec un sourire qui n'était pas de saison. Je reconsidérais déjà ma décision. À quel point l'isolement dans un chalet en pleine tempête est-il préférable à tenir compagnie à des pantins sans âme, faux visage peint à la hâte, agités par des traditions où chaque sourire est facturé au prix fort... La dame au tablier avait demandé à ses deux nouveaux clients s'ils étaient ensemble. Inévitablement, j'avais instantanément répondu que « Oui. ». Quelques pas seulement à l'intérieur de cet établissement qui se voulait cozy et déjà, on pouvait aisément deviner que tous les thermostats des radiateurs étaient configurés sur leur maximum. Sagement, j'avais pris la direction de la table indiquée par la serveuse, passant sous une arche décorée de verdure où, se perchaient de curieuses baies rouges à l'allure peu comestible et encadrées de feuilles semblant aussi robustes que acérées...
Une banquette chaude sans avoir eu besoin d'occupants gênants avant nous. J'avais ouvert mon manteau avant de me laisser tomber sur le siège d'un cuir probablement faux et grinçant, imitant ensuite ma partenaire, réservant à mes vêtements d'hiver le même rejet. Maintenant que le froid ne mordait plus chaque parcelle de ma peau hideuse sous mes vêtements, je pouvais retrouver un peu de confort et des mouvements plus souples. Laissant mon dos se réconforter comme le dossier de la banquette, j'avais soupiré avant que mes yeux bleus n'aillent inévitablement la retrouver.
Qu'importait comment je la regardais, elle était belle... Les lueurs tremblantes des décorations, pâles imitations de bougies chaleureuses, picotaient sa peau qui, même après avoir subi moult assauts de l'hiver, gardait cet aspect infiniment doux. Je n'avais pas besoin de la toucher, de la sentir, pour savoir qu'elle était douce. Il me suffisait de la regarder, de m'abandonner à une rêvasserie innocente, pour en récolter un sentiment profond de sérénité. Ses joues s'étaient enflammées et en conséquence, mes iris tempétueux s'étaient aussitôt abattu sur la cause de son embarras. Ah, c'était donc cela... Tout ce que nous ne serions jamais. Tout ce qu'elle n'aura jamais en restant à mes côtés. Je savais notre histoire plus éphémère encore que n'importe quel rêve un jour rêvé dans ce monde. Mais elle, je refusais qu'elle le soit. Le continent pouvait s'écrouler, le ciel pouvait chuter, les humains pouvaient brûler... Du moment qu'elle, continuait d'exister, quelque part... Parce que je voulais la protéger, je lui apprenais à survivre. Ou plutôt, je lui apprenais comment moi, j'ai survécu.
Ses prunelles, hantant un printemps perdu, transportaient toujours une angoisse. Je m'étais longtemps vanté d'être plus mort que vivant, un fantôme en désaccord total avec la mort, revenu du vide pour achever ce qu'il a oublié... Une âme sans but qui tourne en rond dans une prison appelé monde. Un spectre voué à subitement disparaître. Une hantise pour ses iris qui s'accrochent désespérément à ma silhouette par peur que le vent de l'est l'emporte. Moi aussi, quand je regarde ce couple aimant, je ne peux que le détester et le maudire. Ils ont ce que nous ne pourrons jamais, ne serait-ce, qu'effleurer du bout des doigts. Il y a longtemps que les miens, souillés par les regrets, ont perdu toute sensation, de la brûlure d'une flamme à la douceur d'une peau blanche... Seulement, il y a toi. Dans cet hiver, il y a le printemps. Toi qui n'as pas hésité à prendre une toute dernière bouffée d'air avant de plonger dans les profondeurs dans l'espoir d'atteindre mes abysses. Sans avoir la moindre idée de si tu pouvais le faire, sans garantie qu'il y aurait quelque chose une fois l'obscurité touchée, tu l'as simplement fait... Et je t’interdis de remettre cet univers en cause pour admirer une simple étoile.
- « Nous n'avons peut-être pas ces coutumes... Mais nous avons les nôtres. Nous en inventerons encore. Qu'ils dansent au soleil. Je m'en moque. Je continuerais de courir après la lune... » Soufflais-je. Ma triste main avait cherché la sienne encore secouée par l'hiver, l'abritant tendrement dans ma paume endormie pour toujours. - « Tes doigts sont froids... Mes poignets sont chauds alors, s'il te plaît, réchauffe-toi... » Mes lèvres étaient restées dans l'attente, entrouvertes, prêtes à déballer quelque chose, qu'importe quoi susceptible de la rassurer.:copyright:️ 2981 12289 0
Audrey R. Davis
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Messages : 439 Née le : 03/11/2003 Age : 21 Région : Lumiris (Mirawen) Pokédollars : 2259 Stardust : 866 Stardust utilisés : 595 Equipe pokemon :
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Ça sentait l’hiver. Une odeur de feu de cheminée qui traînait les rues, se mêlant subtilement aux effluves sucrées qui se déversaient dans la ruelle où nous avancions. Les mains enfouies dans les poches de mon épais manteau, je jetai des regards alentours. Je cherchais, par automatisme, la source des parfums alléchants et des bruits étouffés qui nous parvenaient ; comme des sons qui se seraient échappés d’une échoppe dont on aurait laissé la porte ouverte. Les halos orangés jetés sur le sol pavé de la rue au travers des vitres étiraient dans la nuit des ombres difformes. Mon regard avait suivi les nôtres, distendues, qui paraissaient immenses et fines. Elles atteignaient presque l’une des vitrines d’en face, décorée de guirlandes criardes clignotant inlassablement pour attirer l’attention des regards fatigués. Sous les lumières vives, de petites saynètes de bonshommes de bois animés, répétant à l’infini les mêmes gestes, se déroulaient sans réclamer spectateurs. Deux marionnettes faisaient mine de couper du bois, une ballerine patinait en cercles imparfaits sur un lac de papier, des rennes agitaient doucement la tête, comme synchronisés sur le même tempo inaudible qui ne nous parvenait pas.
À l’abri de mes poches, je serrai les poings. Le temps avait-il vraiment passé si vite ? J’avais peine à comprendre le tumulte d’émotions soudaines qui me bousculaient. Cette période de l’année n’avait jamais été heureuse ; dénuée de la prétendue magie que le marketing et les insouciants aimaient à nous vendre, tout sucre et tout sourire. Je maudissais encore, aujourd’hui, Noël et ses injonctions à la famille parfaite qui n’existait que dans leurs téléfilms imbéciles.
« Je n’aime pas cet endroit. » Je savais, sans le moindre mot, que toi non plus.
Jusqu’au dessus de nous, on avait étiré de longues guirlandes lumineuses, entremêlées de boules rougeoyantes ou dorées et de feuilles de gui piquantes qui survivraient aux premières neiges qui s’acharneraient à vouloir les balayer. Moi aussi, je me serais voulue neige impitoyable pour balayer la chaleur factice effet papier glacé qui rampait dans la rue. Notre place n’était pas ici.
« Mais… On pourrait peut-être entrer se réchauffer. » Je désignais la porte ouverte d’un café d’où s’échappaient d’écoeurants parfums de chocolat et d’épices, des voix et des rires qui m’éreintaient déjà. « Pas longtemps. Mais si on s’arrête pas, je vais vraiment y perdre un morceau de mes doigts. Et toi, ton nez. » Un regard dans ta direction, et un sourire s’étirait imperceptiblement au bord de mes lèvres. Qu’importaient leurs traditions qui me donnaient la nausée… Nous étions ensemble, et c’était encore tout ce qui comptait.
Il n’approuverait pas. Même s’il n’en dirait rien - je ne savais que trop comme nous étions les mêmes. Nous regardions ces traditions artificielles du même œil morne ou décontenancé ; la magie de Noël ne faisait plus effet sur nous depuis longtemps - si tant est qu’elle en ait déjà eu le moindre. Me concernant, j’estimais pouvoir dire que oui, par instinct - mais la vérité, c’était que je n’en gardais plus aucun souvenir. J’étais trop jeune…
« D'accord... Pas longtemps. » J’avais laissé l’esquisse d’un sourire s’étirer sur mes lèvres - ses intonations le trahissaient. Mais il cédait. Pour moi. Parce que je l’avais demandé.
Sans un mot de plus, je lui emboîtais le pas. La chaleur m’avait accueillie comme une douche brûlante. L’intérieur était à l’image de ce que l’extérieur laissait présager. Bruyant, rempli d’effluves entêtantes, façonné dans des sourires qu’on plaquait sur son visage pour se donner des airs de famille parfaite. Un « Oui. » qui scellait notre paire d’infortune plus tard, nous avancions entre les tables. Mes regards s’égaraient aux quatre coins de la pièce, s’attardant sur les mêmes décorations ridicules qui ornementaient toutes les devantures de la rue. Lorsque nos deux carcasses s’échouèrent finalement sur les banquettes usées de l’échoppe, j’ôtai avec un peu trop d’empressement gants et manteau, dans lesquels j’étouffais déjà. L’abandonnant sur le siège à mes côtés, je m’accoudai à la table, attrapant nonchalamment la carte qui n’accrochait qu’à moitié mon attention - parce que, partout où j’allais, je ne commandais toujours que les simplicités les plus évidentes et les moins coûteuses ; des valeurs sûres qui ne seraient pas de l’argent gâché dans un expérimental boiteux. L’autre moitié (de mon attention) s’était portée sur l’arche qui nous surplombait, quelques pas plus loin, et sous laquelle nous étions passés. Un couple aux joues rougies par le froid, qui venait d’entrer, s’était arrêté sous les feuilles de gui. Répondant à cette drôle de tradition qui prétendait célébrer l’amour, ils s’étaient embrassés, riant et s’enlaçant, attirant sur eux des regards curieux qui, très vite, se désintéressaient du spectacle. Mes prunelles, elles, s’étaient dérobées par pudeur - silencieuse, je piquai un fard, ne me déridant que l’instant de commander.
Lorsqu’enfin, je reposai les yeux sur toi, c’était toujours sans le moindre mot, un sourire volatile aux lèvres et des interrogations sourdes aux idées. Ma main, doucement, était venue chercher la tienne ; mes doigts froids avaient effleuré ton poignet, se glissant d’un rien sous la manche qui le couvrait. Les cimes de la forêt placide de mes yeux t’interrogeaient. Pourquoi n’étions-nous pas si insouciants ? Pourquoi semblait-ce si facile pour eux ; pourquoi était-ce si difficile pour nous ? Ça ne faisait aucun sens…
De combien de choses la vie nous avait-elle amputés, pour que nous soyons ainsi atrophiés de la banalité des autres qui nous entouraient ?
Sans doute n’était-ce pas bien grave… Nous n’aurions pas été les mêmes, si nous avions été comme eux. Nous aurions été lisses et sans aspérités, ennuyeux à en mourir. Peut-être même n’aurais-je jamais croisé tes yeux… L’idée seule suffisait à m’asphyxier. À quel moment t’étais-tu mis à tant compter ? Quand m’étais-je finalement noyée dans ces vagues d’azur tendres que tu me destinais ? Quel avait été l’instant où j’avais basculé dans la douceur que tu m’offrais ? J’avais toujours envisagé l’amour comme quelque chose de violent. On y sombrait en un instant, le souffle coupé ; de coups de foudre en éclats abrupts. Toi… Tu avais fait mentir tous les pronostics, toutes mes convictions pourtant si certaines. Y avait-il seulement eu une seconde de renversement ? Je crois que j’ai simplement avancé, pas à pas, dans les accalmies de tes torrents ; jour après jour, minute après minute, silence après silence. J’enviais la simplicité des autres ; mais je ne regrettais rien de ce que nous étions. Je ne voudrais pas notre histoire différente. Je ne nous voudrais pas moins nous ni plus eux. Je me surprenais parfois à rêver d’une existence sans tumultes, mais tout me ramenait toujours à toi. Dans le dédale de ce que j’étais, tu étais là. Tu avais redonné du sens à tout ce qui en avait perdu, des couleurs à mes nuances de gris. Je n’aurais pas échangé une once de ce que nous étions contre l’intégralité de ce qu’ils étaient.
« Nous n'avons peut-être pas ces coutumes... Mais nous avons les nôtres. Nous en inventerons encore. Qu'ils dansent au soleil. Je m'en moque. Je continuerais de courir après la lune... » J’avais incliné la tête, imperceptiblement. Mon sourire, malgré moi, s’était élargi. « La nuit nous sied de toute façon bien mieux… » Enfants-loups sous les cieux insolents, hurlant aux étoiles leurs vindictes vaines… « Tes doigts sont froids... Mes poignets sont chauds alors, s'il te plaît, réchauffe-toi... » Mes doigts effleuraient ta peau, mon regard effleurait ta main - il y avait, toujours, dans la rudesse des tiennes, abîmées par le monde, ce quelque chose qui m’attendrissait. Tu te refusais toujours à le voir - mais moi, je le voyais pour deux. Le beau, dans tout ce que tu trouvais laid. « Tu sais bien que mes mains sont toujours gelées. » Pour autant, je ne me dérobais pas. Je prolongeais ce contact, devenu si simple, si évident, que c’était comme si nos peaux, à cet endroit-là, avaient été faites l’une pour l’autre.
Nous avions passé commande, et ce ne fut que lorsque les tasses fumantes furent posées face à nous que mes doigts s’en allèrent se brûler sur la céramique usée. Les effluves sucrées du chocolat chaud avaient un quelque chose de réconfortantes ; un petit semblant de ces après-midi d’enfance où l’orage oubliait de rouler au dessus de nos têtes gamines. Je chérissais encore ces instants volés, avec toi. Tu me ramenais sans cesse à tout ce que j’étais et que j’aimais avant que le monde ne me condamne à changer.
Qu’importait, alors… Qu’ils s’embrassent sous les feuilles de gui pour se jurer qu’ils s’aiment ; moi, il me suffisait de plonger dans le ciel de tes yeux pour savoir ce qui comptait.
on ne rp que pour le thème, bisous ♥
Lonnie Fisher
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