La nouvelle découverte du professeur Séquoia était passer sur tout les réseaux sociaux possible. Émerveillé devant cette découverte de mon côté, j’avais écouté les nouvelles assidûment devant la télévision et lu tout les articles qui en étaient sortis. Je voulais en savoir plus sur ce nouvel endroit avant de m’essayer à m’y aventurer. Malheureusement, tous finissent par raconter la même chose, sans nouvelle informations en plus.

En classe la découverte n’est pas non plus passée inaperçue par nos professeurs, en particulier Lysandre. Il a fait passer à toutes ses classes un test visant à savoir qui aurait le plus de potentiel à l’accompagner sur le lieu de découverte du Professeur Séquoia. Le test n’était pas obligatoire, mais beaucoup d’élèves s’y étaient essayé, moi compris. Je ne pouvais pas laisser passer une telle occasion. De la simple curiosité, l’envi de découvrir de nouvelles choses, sans arrière penser. Contrairement à ma « famille », je ne tiens pas à exploiter et faire fortunes, simplement et innocemment découvrir, voir de nouvelles choses, apprendre et assouvir cette curiosité qu’est la mienne.

Je fus surprise d’avoir été sélectionné. Il y avait peut-être d’autres critères aussi, mais difficile de savoir avec lui. Possiblement que si je n’avais pas eu cette opportunité avec une personne d’expérience, j’aurais fini par y aller seule. Finalement, comme c’est un lieu tout nouveau où toutes sources de danger sont inconnues, c’est peut-être mieux ainsi.

 
On a réussi à se rendre sur place. Tout est si beau, si calme et tranquille. Le paysage est à couper le souffle, c’est vraiment un grand havre de paix. En dedans de moi, je suis aussi excitée qu’une enfant le matin de Noël, dans l’attente de découvrir ses cadeaux. Je reste quand même calme. Je me retrouve en présence de chercheurs expérimentés alors agir comme une gamine serait plutôt mal vue et ce n’est pas vraiment dans mes habitudes non plus. Seule une petite lueur dans mes yeux pourrait trahir cette apparence calme et mon visage impassible.

Les arbres, les fruits sont beaucoup plus gros que les autres que l’on peut trouver dans les autres zones sauvages. J’en cueille quelques baies différentes, ça fera de bon encas pour mes Pokémons et nous-mêmes, et ce même si on a de la nourriture déjà prévu pour l’expédition. N’en prendre qu’un peu ne devrait pas déséquilibrer la faune. Je me demande s’ils sont aussi goûteux que ceux que l’on peut se procurer au marché.

J’ai une certaine liberté de mouvement et de décision, mais comme je suis affiliée à Lysandre dans le cadre de la recherche académique, je ne peux pas non plus décider de partir de mon côté. Comme je suis l’élève, je dois suivre. Il a été décidé de rentré explorer cette grotte, voir si des pokémons ne s’y cacheraient pas et avec de la chance, peut-être en découvrir une nouvelle espèce. Dans le cadre du contexte archéologique, peut-être y trouver une ancienne civilisation aussi ou des objets prouvant leur présence passée.

Entrée dans ce labyrinthe naturel et inexploré ne me pose pas de problème. En réalité, c’est ce que j’aime le plus explorer, les labyrinthes. Dès que l’on est entrée, l’ambiance change soudainement, c’est beaucoup plus tendu. Je reconnais cette tension, c’est celle du danger qui est proche et qui ne manquera pas une occasion de nous tomber dessus. Tous mes sens sont en alerte. Propres à mes habitudes, je marque mon chemin de chiffre sur les murs de la grotte et je veux qu’un de mes pokémons me tienne compagnie.

-Que ?! Je vérifie ma ceinture, mon sac, mais rien! Pourquoi je n’ai pas mes pokéballs? Je ne pars jamais au grand jamais sans eux! Je déteste cette vulnérabilité. Je me sens beaucoup moins à l’aise. Je m’inquiète aussi pour mes compagnons. Où sont-ils, ils sont précieux à mes yeux, j’ai tissé des liens avec eux. Comment je pourrais les avoir oubliés au campement? Je me retourne, mais la sortie… elle n’est plus là, on la voyait d’ici pourtant, je n’ai marqué que 3 chiffres sur les murs. Eux aussi ont disparut. Je reste pensive, songeuse et surtout, je garde mon calme.

-Professeure, vos pokémons aussi on disparu?

En regardant bien, la Sabelette qui le suivait toujours aussi n’est pas là. Luna ne sort pas non plus de mon ombre lorsque je l’appelle. On dirait qu’on est tombé directement dans un piège. On nous a séparés des autres, il n’y a que moi et Lysandre. Je pourrais croire à un mauvais rêve, mais je n’ai pas besoins de me pincer pour le savoir. Je ressens en permanence une douleur au bras et elle est toujours présente.

Le plus sage serait quoi ?! D’attendre les secours, mais rien ne dit qu’il y en aura. Trouver la sortie alors, on ne sait même pas où elle se trouve.

-On continue d’explorer en cherchant la sortie?

C’est lui le professeur. Le plus expérimenté de nous deux. Il sera plus sage de simplement chercher la sortie, mais ma curiosité me pousse à vouloir continuer d’explorer aussi.

 
Je ne suis pas la seule à cueillir les baies sur les arbres fruitiers. D’autre aussi le fond, même qu’il mange directement. Alors que Lysandre me conseille de ne pas en donner à mes pokémons si je n’en connais pas les propriétés. Je le regarde un peu décourager. Je suis jeune, mais pas idiote.

-J’apprécie le conseil, mais j’ai cueilli que ceux que je connais justement!

Principalement des baies Sitrus, Pecha et Tomato. L'épicé est surtout pour Noëla. D’autres que moi bénéficieraient mieux de ses conseils. D’ailleurs un de ceux qui nous accompagne, ne semble pas bien connaître la Tomato, il a pris une seule bouchée et le voilà qu’il se retrouve la bouche en feu! Lui, il est stupide. Tous les fruits ne sont pas sucrés et juteux.

Par la suite, nous montons le campement sous l’ordre du chef d’expédition. Et c’est seulement ensuite que nous partons explorer à deux la grotte. L’ambiance est inquiétante, nos pokémons ont disparu et l’entrée aussi. C’est soulageant de voir que mon professeur n’est pas non plus du genre à paniquer. Il propose même d’en chercher la cause, plutôt que de simplement trouver la sortie. J’acquiesce d’un signe de tête. On ne peut pas faire grand-chose d’autre dans ces circonstances.

Nous continuons donc notre route dans le silence. Lysandre n’est pas un homme des plus bavard et même si nous avons sans doute plusieurs points communs, dont notre curiosité, notre envie d’apprendre et faire des découvertes, il est difficile à abordé.

De toute façon, la grotte ne nous laisse pas grand temps à la discussion. Un cri fort et puissant, jusqu’à en faire trembler la grotte, résonne jusqu’à la moelle de mes os. Le cri nous tétanisant sur place, je bouche mes oreilles de mes mains. Puis le silence…

-C’était quoi ça ?!

Pas le temps d’avoir une réponse, la grotte tremble encore plus fort. Un tel point qu’on dirait un séisme sous nos pieds. J’ai du mal à garder mon équilibre. Je dois prendre appuis contre la paroi du mur.

Dans les ténèbres, deux point rouge rubis luise. C’est sans aucun doute un pokémon et agressif en plus de ça. Il se rapproche rapidement. Sauf que je n’ai assez d’informations pour l’identifier et qu’est-ce que j’en ferais? On a même plus nos pokémons!

-J’espère que vous avez un bon cardio!

Courir, c’est ce que mon instinct me dit, même si forcément le pokémon est sans doute plus rapide que nous… J’ignore s’il en est de même pour mon professeur, mais je lui attrape le poignet pour l’inciter à courir aussi. Dans une telle situation, je n’ai pas vraiment envie que l’on se retrouve séparé en plus.

 

Nous sommes partis à courir face à cet énorme pokémons aux yeux rouges. Heureusement que je suis en forme et Lysandre le semble aussi, il suit la cadence. Malheureusement, même en courant on dirait que le pokémons gagne de terrain. C’est que ce n’est pas évident de courir sur un terrain inégal en plus du sol qui tremble à l’approche du pokémon. Ce n’est qu’une question de temps avant de se faire piétiner.

Soudainement, mon professeur cri « là » et je me fais brusquement pousser sur un chemin escarpé. Ne m’y attendent pas, je pousse un cri se surprise et atterris en glissant sur le ventre sur quelques mètres. Plus de peur que de mal. Les manches de ma veste ont amorti le choc et s’est légèrement déchiré, moi je n’ai rien. Mon professeur suit de près. En me retournant vers le passage, je reconnais un Steelix. C’est la première que j’en vois un aussi gros et avec des yeux rouges. C’est dommage qu’il soit aussi agressif, j’aurais aimé pouvoir mieux l’observer. Peut-être avait-il d’autre aspect qui le différencie des autres de son espèce.

-Ce n’est pas passé loin, j’imagine que je vous dois un merci. Euhm, merci… Ça va votre bras?

Ça fait un peu étrange de le remercier, surtout pour m’avoir poussé. On n’est pas non plus sortie d’affaire. On ne sait toujours pas où on est. Sa réactivité m’a quand même sauvé.

On reprend notre exploration et plus loin, on voit enfin de la lumière au bout du tunnel. Une sortie? Ou je devrais penser au genre cliché qui dit qu’il ne faut pas suivre la lumière? De toute façon on n'a pas vraiment le choix. C’est soit ça ou retourner vers l’endroit où on a failli se faire écraser à mort. Alors nous sortons et je reconnais vite l’endroit.

-Non, non, non, non et non! Comment on peut être ici ?!? On était à Lumiris… je suis dans un mauvais rêve! Je suis encore en train de dormir quelque part et je cauchemarde, comme toujours!

Je tourne en rond, faisant les cents pas et marmonnant dans ma barbe. Je ne comprends pas comment on peut avoir atterri ici… Moi qui ne voulais plus jamais remettre les pieds à Kanto. En plus, je n’ai même pas mon équipe. C’est un cauchemar, oui un cauchemar, mais pourquoi Lysandre est avec moi ?! C’est toujours un rappel d’un événement passé quand je dors… Je finis par me calmer un peu, j’arrête de faire les cents pas et prends une grande respiration.

-Si on est bien où je pense. On ferait mieux de faire attention aux Dardargnan et ses sous-évolutions… Ils sont plutôt agressifs et on n'a rien pour se défendre…

Tout ça c’est irréel, ça ne fait pas sens… ça ne fait pas de sens… D’abord la disparition de nos pokémons, l’entrée de la grotte qui disparaît aussi, un pokémons plus grand, plus gros, agressif avec des yeux rouges et maintenant la forêt de Jade… Je n’aime pas ça!

-Il y a une sortie au sud et au nord de la forêt, le mieux c’est d’aller vers le nord.Après la sortie à droite, il y a un tunnel qui mène directement à Carmin sur Mer. Il y a un port qui pourra nous ramener à Lumiris, mais c’est à condition que notre environnement ne change pas encore soudainement et si on a vraiment été mystérieusement déplacé ailleurs.

Ça fait beaucoup de si et je pourrais en rajouter d’autre, mais je préfère me concentrer sur l’essentiel.

 

\\TW//  Sang, violence, mort.
Lysandre a beau me dire de me ressaisir. Je sais qu’on est belle et bien dans la forêt de Jade. Je veux dire, même l’odeur est la même! Comment il pourrait en être autrement? C’est trop réaliste pour que je me trompe, seulement, je n’arrive pas non plus à le contredire… Il y a quand même cette atmosphère oppressante. Alors que normalement, la forêt est apaisante et tranquille en soit, pas dangereuse.

J’y ressens pourtant un profond malaise au fond de moi et je déteste ça. Puis, cette voix qui résonne dans ma tête. Me bouchée les oreilles n’y change rien. Pourquoi j’ai aussi peur? Est-ce mon professeur aussi ressent tout ça? Il l’a entendu aussi?

Je n’ai pas vraiment le temps de lui demander, de toute façons, il m’a bien l’air d’être une personne trop fier pour l’admettre. Des mains squelettiques sortent du sol et agrippe Lysandre. J’y ai laissé échapper un cri de surprise. Je voudrais bien essayé de l’aider, mais pour une rare fois, la peur me laisse figé sur place.

Et cette même peur monte d’un cran alors que je vois ressortir un petit garçon d’un buisson. Il est ensanglanté, avec des marques de serres sur le torse et un trou béant au niveau du cœur. Sa tête tiens sur son cou, mais pas sans l’aide de points de suture très mal raccordés. Sans parler de ses orbites vide de vie qui pleure du sang et qui glace le miens.

Je porte ma main à ma bouche, horrifiée. Je me souviens de lui. Sous l’ordre de Trisha, le Ptéra lui avait arraché la tête d’un coup sec, le tuant sur le coup. Puis, creusé son torse et briser ses côtes pour ensuite manger son cœur. Le Salamèche noir suit de près. Il est en colère, je reconnais cette même colère que j’ai déjà vue dans les yeux de mon Léviator. Cette colère quand quelqu’un s’en prend à son dresseur.

Je recule de peur et de regret. Je trébuche sur une branche et tombe assis. Soudainement, le corps mort animé et tout écorché laisse place au corps du petit garçon en train de se faire dévoré par le pokémons préhistorique. Le Salamèche noir a disparu. Je remarque que j’ai retrouvé mon corps de petite fille de 6 ans. Les larmes coulent et sans aucun contrôle, je répète les mêmes gestes qu’à l’époque.

-POURQUOI T’AS FAIT ÇA TRISHA!!! TU AVAIS DIS QUE TU ME LAISSERAIS GÉRER LA MISSION TOUTE SEULE!

La main de la femme part et vient me gifler avec force, m’étalant de tout mon long contre le sol.

-Parce que tu es faible! Regarde-toi, tu pleure pour un gamin insignifiant.

-JE NE SUIS PAS FAIBLE! Je voulais juste… je voulais juste… pas le tuer pour rien…

Je me suis relevée séchant mes larmes et évitant de regarder cette scène d’horreur. C’est la première fois que je voyais un spectacle aussi sinistre. J’avais déjà vue le massacre de pokémons dans cette forêt, mais c’était la première fois que je voyais quelqu’un se faire tuer et c’était très sanglant pour une première fois. C’était aussi un sentiment différent que de voir des pokémons souffrir et mourir.

Je regardais désormais ma tutrice dans les yeux. Essayant de lui prouver que j’étais forte. Que je ne me laisserais plus affecté par ça! La mort ne me fait plus rien, ni même tout ce sang. J’essayais de la convaincre tout comme j’essayais de me convaincre. Cette peur et ces regrets je l’enfouissais bien profondément. Il n’y a qu’une seule question que je laissais voler librement dans mon esprit: pourquoi je devais faire ça?

Trisha me regardais de haut, cherchant à m’analyser. Ce regard déterminé que je lui jetais.

-Bien… soit plus forte alors. Ne pleure plus pour un rien. Les émotions c’est pour les faibles et améliore toi. C’est ta médiocrité qui m’a forcé à le tuer. Tu as pris trop de temps et tu as donné mon nom comme une idiote. Tu as hésité à lui arraché son pokémons. Tu es la seule responsable. Alors?

-Je ne pleurerais plus! Les émotions c’est pour les faibles! Je suis la seule responsable! Je vais m’améliorer!

C’est là que le flashback, cette… illusion prends fin. Enfin, je crois à une illusion, mais vachement réaliste. J’ai encore mal à la joue de la gifle que m’a donnée Trisha. Elle doit être toute rouge et un peu enflée.

Je me suis relevé et avec une nouvelle force. C’était facile de remettre la faute sur Trisha qui avait ordonnée de le tuer. Tout était de ma faute… Tout était de ma faute et c’est pour ça que ce garçon se tient devant moi avec le pokémons enragé qui ne souhaite que me sauter à la gorge. J’ai à nouveau enfouis la peur que je ressentais ou alors je tente de mieux la gérer? Même le pokémons feu ne me fait plus peur. J’ai tout de même des regrets.

-Je suis désolé, de ne pas avoir été assez forte a l’époque… je ne voulais pas que ça se passe ainsi. Je ne voulais pas tout court…

Pas que je crois m’en sortir avec des excuses, le mal était déjà fait. Ce cauchemar était bien réaliste et c’était bien la première fois que j’affrontais l’un de mes nombreux songes que je pouvais faire à chaque nuit, remplis d’horreur et de regret. Je serrais les poings et m’avança lentement vers ce cadavre qui avait l’air d’un zombie en décomposition.

La Salamèche me bondit dessus et de ses crocs acérés, il les enfonçait dans mon épaule. Malgré la peur que je pouvais normalement ressentir envers les pokémons feu, je l’accueille en le serrant contre moi. Une étreinte douce. La morsure était douloureuse, sans aucun doute et la vieille brûlure sur mon bras s’intensifiait également. J’endurais et serra des dents. Dans un murmure, je tentais de rassuré le pokémons.

-Je sais, je sais, tu ne fais que le protéger. Promis, je ne lui ferais aucun mal.

Je continuais d’avancer vers le petit garçon qui me fixait, mais restait immobile. Une aura de peur se dégageait de son cadavre. J’étais déterminée à l’affronter.

Arriver à sa hauteur, il lève la tête, je sais qu’il me regarde craintif, malgré ses orbites vide. Dire qu’avant ce petit garçon me dépassait d’une tête et maintenant, c’est moi qui le dépasse de plusieurs. Je m’agenouille face à lui, le Salamèche avec ses crocs toujours bien accroché à mon épaule, grognant et les enfonçant plus fort encore. J’ai mal et je sens le sang couler dans mon dos. Ça ne m’arrêtera pas. Je finis par tendre les bras et attirer avec tendresse le cadavre d’Émile contre moi.

-Je suis désolée, je n’ai pas pu te protéger. Tout est fini maintenant. J’étais faible. Je suis forte maintenant. Je ne laisserais pas a d’autres arrivé la même chose, pas en ma présence.

Je sens une espèce de libération, de mon côté et de celui d’Émile. Il me sourit, c’est légèrement macabre, vue son état, mais il sourit, je le sens. La petite salamandre aussi m’a relâché. Elle a compris que je ne suis plus une menace.

-Promis, si je te croise, je briserais la pokéball noire qui te tient en esclavage.

Je me sens plus sereine et eux aussi. Ils disparaissent comme ils sont arrivés. Avant, j’aurais simplement subit ,comme a mon habitude, l’un des cauchemars que je fais chaque nuit en me roulant en boule et en pleurant toute les larmes de mon corps au réveil. Cependant, me souvenir de la fin de cette journée, la gifle bien placée et les paroles de ma tutrice et pas seulement revoir la partie « horreur » de ce souvenir, m’a ressaisie. Je m’étais ramolli.

Le cauchemar prend fin et je reprends contact avec la réalité. J’ignore si c’était une illusion, un mauvais rêve ou tout ça mélangé avec un effet de réalisme. Parce que ma joue me fait toujours mal, mon épaule est endolorie avec les traces de crocs et mon sang qui s’y échappe. Sans parler de mon chandail et mes bras couvert de sang, suite a l’étreinte que j’ai fait au petit garçon ensanglanté.

Me retournant vers Lysandre, je constate que lui aussi, il est couvert de sang et de terre, mais surtout de sang. Ce liquide rouge glisse du bout de sa main gauche pour atterrir dans l’herbe. Seul un petit scintillement bleu venant de sa bague est visible, le reste de sa main est complètement teinte.

-Vous aussi les ténèbres qui vous enveloppe sont plutôt sanglantes…

Je ne ressens aucune peur en le voyant. Ce souvenir n’était qu’une petite partie de la « noirceur qui gangrène mon âme ».  Je suis ressortie plus forte et moins faible. Plutôt que de renfermé mes émotions, j’allais simplement mieux les gérer. C’était une expérience… effrayante, mais enrichissante!

C’est dans l’adversité que l’on devient plus fort.

 

\\TW//  Sang, violence.
Emile, le petit garçon et Blaze, le Salamèche tout noir ont disparu. Je me retrouve encore dans la forêt de jade, mais elle aussi, elle disparaît. Tout est devenue si brumeux, je ne vois plus rien autour de moi. Une grotte sombre, une forêt luxuriante et maintenant du brouillard, tous mes repères se sont envolés. Où suis-je? Je me sens si perdu.

Puis finalement, un autre paysage se dessine devant moi. Instantanément, tout malaise est partie. Cette vue est magnifique, j’avance pas à pas comme hypnotisée. Je pourrais aller dans cet endroit, il m’appelle. J’ai envie d’y aller me blottir et d’oublier tous mes soucis tellement cette place appelle au bien-être. L’Étouraptor au loin, prend son envol et il est bien plus gros que ceux que j’ai déjà rencontré.  Il m’a l’air même plus grand que mon Corvaillus. C’est cet endroit? La place que le Professeur Séquoia à trouver? Je continue d’avancer, je veux explorer plus loin, voir plus loin… À mes pieds, je retrouve une plume, elle est énorme et vue sa couleur, elle proviendrait de l’immense oiseau que j’ai vue s’envoler il y a quelques secondes de ça.

J’entends aussi des sons, un qui m’est familier… Le bruit de coups de poings, de coups de pieds contre la chair humaine et de complainte sous une pluie de sang. Aussitôt, je me souviens, je ne suis pas venue seule. Je me retourne. Il y a ce contraste si grand entre la beauté du paysage qui s’est ouvert à moi et cette ruelle qui ne sent que la violence et la mort. Et la personne qui porte cette odeur, c’est mon professeur. C’est lui qui se fait passer à tabac, par quelqu’un que je ne connais pas. Que dois-je faire? Qu’est-ce que je peux faire?

J’ai envie de retourner dans cet endroit paradisiaque. Je m’y sens si bien, alors que je n’y suis pas totalement entrée. D’un autre côté, je viens de me promettre de ne plus laisser quelqu’un mourir sous mes yeux. Je ne mérite pas d’aller dans cet endroit si je ne fais rien. Le choix est déchirant tout de même. J’ai l’impression que je ne pourrais plus jamais admirer ce paysage si je m’en détourne.

Pourtant, je m’en détourne… Je prends mon élan et je cour. Profitant de mon élan, je pousse l’homme qui bat mon professeur. Il ne s’attendait surement pas à se faire pousser, il tombe sur le sol. Je m’empresse alors d’aller voir Lysandre.

-Debout! Il faut partir d’ici!

C’est à peine si j’ai fini de parler que tout redevient noir. Je me réveille, allongée sur un matelas du campement qu’on a érigés. Lysandre est allongé aussi à côté de moi. Apparemment on nous a retrouvés inconscients dans un cul de sac rocailleux, seulement 1 heures après notre départ. Pourtant, tout semblait réel. Je fouille mon sac et je retrouve l’immense plume… c’était réel! Je la garde pour moi, fidèle à mes habitudes je garde cette expérience pour moi…