histoire

Papa est au boulot. Maman est sortie avec les copines. Melosa est seule à la maison.

Certains pourront dire que c’était inévitable. L’union d’un bourreau de travail qui ne connait apparemment pas la définition du terme « déléguer » et d’une tête-en-l’air bien satisfaite d’une relation avec peu d’investissement de sa part n’apparait pas spécialement comme le contexte parfait pour élever un enfant. Pourtant, il a bien fallu faire avec, parce que la naissance de Melosa ne changea pas grand-chose pour ce couple quelque peu… inadapté ?

Bref, papa restait au travail pour subvenir au besoin de la petite famille (surtout ceux de sa femme dépensière en fait) et ce n’était pas comme si maman voulait changer son rythme de vie. La petite pleurait souvent, fort, les crises étaient rapidement devenues monnaie courante. Maman croyait fermement qu’un bébé trop choyé risquait de devenir un morveux exigeant, il fallait donc les habituer à être patients et leur faire comprendre que les autres n’étaient pas toujours là pour répondre à leur moindre caprice.

Maman n’était pas vraiment une experte sur le sujet. De plus, elle n’allait quand même pas manquer de précieuses minutes de son émission parce que le ventre de bébé gargouillait un peu.

Melosa connu de nombreux gardiens et gardiennes. Parfois, c’était des voisins, parfois grand-maman et grand-papa et d’autres fois des baby-sitters se succédaient. « Ne vous inquiétez pas, elle a juste un peu de mal avec les étrangers » se faisaient-ils dire, comme quoi il n’avait pas à s’inquiéter. Parfois ça ne suffisait pas, mais maman n’allait pas accepter de se faire dire comment élever l’enfant qu’elle a dû porter pendant 9 mois. En plus, Melosa commençait progressive à se la fermer, ce devait être bon signe.

Quelques années passent, Melosa ne semble pas à l’aise même quand maman s’occupe d’elle, mais pleure quand elle s’en va, joue peu, craint les étrangers et n’explore qu’à peine ses environs pourtant bien attirants pour n’importe quel bébé qui se sent en sécurité. Elle grandit quand même passablement normalement, même si elle devient bien plus difficile à gérer une fois le stade « petite fille » atteint.

À la maternelle, c’est l’enfer. Maman se fait régulièrement appeler parce que sa fille a « pleuré toute la journée », « refusé de participer à une activité de groupe », « crié durant l’heure de la sieste », « mordu un camarade qui avait pris le jouet qu’elle voulait », « essayé de frapper un surveillant ». Les choses ne s’arrangent pas à l’école, Melosa n’arrive pas à s’intégrer avec les autres élèves et ne s’implique pas dans ses leçons. Quand on questionne maman, elle accuse le système scolaire d’être inadapté et les enseignants incompétents. À sa fille, elle dit de ne pas écouter ces incapables. Melosa ne sait pas trop d’où se donner de la tête, mais elle se sent un peu soulagé d’avoir certains adultes qui mettent des efforts pour l’aider à surmonter ses problèmes. Elle n’arrive toujours pas à se faire des amis par contre, trop timide pour approcher ceux de son âge. Ça ne l’empêchera pas de regarder certains garçons de loin avec ce petit sentiment d’attraction que les enfants peuvent avoir, finissant généralement par blâmer mentalement celui qui aura retenu son attention pour ne pas la remarquer.

La jeune fille connu un tournant lorsqu’elle reçut un cadeau inattendu. Un supérieur de papa avait précédemment fait entrer un jeune Pokémon dans sa famille pour faire plaisir à sa jeune fille. Malheureusement, il semblerait que cette dernière ne soit pas exactement prête à s’improviser maître Pokémon, traitant la pauvre créature plus comme un jouet mobile qu’un être vivant qui n’aime potentiellement pas être traîné de force ou serré un peu trop fort. Puisque le Pokémon ne se montrait pas agressif, papa a accepté de le prendre pour sa propre fille, se disant que ça pourrait l’aider à se décoincer un petit peu.

Une Vivaldaim nerveuse et peu réceptive rejoint donc la maisonnée. Au début, les deux petites demoiselles n’osaient pas réellement s’approcher, mais Melosa décida de faire les premiers pas en voyant qu’elles étaient dans le même bateau. Elle lui préparait sa nourriture ou plaçait des friandises à porter avant de s’éloigner pour lui laisser de l’espace, lui installa un coin confortable dont la jeune dresseuse s’approchait progressive, s’assoyant régulièrement plu d’une heure à une certaine distance pour faire ses propres activités, et lui offrit quelques jouets. Peu à peu, un certain lien de confiance s’établissait. Un beau jour, le Pokémon qui portait le nom de Viviane vient d’elle-même se coucher plus près de sa jeune maîtresse alors qu’elle faisait ses devoirs, probablement curieuse de voir ce que l’humaine pouvait bien faire. À mesure que le temps passait, les choses allaient en s’améliorant. Melosa se mit à sortir de plus en plus souvent de la maison avec pour seule compagnie sa nouvelle amie pour vivre des « aventures » avec de plus en plus d’assurance. Ayant maintenant son propre Pokémon, elle parvient à interagir avec d’autres personnes à ce sujet, même si elle semble de loin préférer voir leurs propres Pokémons. Les choses vont donc sensiblement mieux.

Melosa a 14 ans lorsqu’elle commence à s’investir réellement sur le monde fou et merveilleux qu’est l’Internet. Elle devient rapidement active sur les réseaux sociaux (parler en ligne est beaucoup plus facile qu’en personne !), suit des célébrités petites et grandes avec la passion d’une adolescente idéaliste et naïve qui magnifie les stars et commence son propre blog où elle partage principalement ses photos, des messages humoristiques et des articles sur le bien-être des Pokémons. Les commentaires sont encourageant et la pousse à s’investir de plus en plus, jusqu’à créer l’identité de Mimi d’après les éléments que ceux qui la suivent semblaient le plus apprécier.

Emportée par un semblant de gloire, Melosa décide d’aller encore un peu plus loin. Voyant l’intérêt qu’ont les utilisateurs de la toile pour les vidéos, elle commence à partager de courtes vidéos peu professionnelles (mais faites avec le cœur, eh) de « Mimi et Vivi » faisant des activités quelconque. Les fans aiment beaucoup, le Pokémon et son maître sont tout simplement adorable ensemble. On commence aussi à lui envoyer des questions sur comment s’occuper d’un Pokémon auquel elle répond publiquement pour l’information de tous, d’abord plus simplement en se basant sur sa propre expérience, mais ses explications deviennent peu à peu plus travaillées et recherchées.

Avec l’argent obtenu pour son quinzième anniversaire, elle s’achète une caméra de bien meilleure qualité et, après quelques tests, commencent officiellement son propre émission. Le début est assez difficile, l’aspect plus sérieux donne le trac à Melosa, mais elle gagne rapidement en confiance en prenant le rôle de Mimi. Jolie, passionnée, pleine d’énergie et interagissant avec ses fans, Mimi s’attire une poigné d’abonnés dont le nombre continue de croître, lentement mais sûrement, avec le temps. Aujourd’hui, bien que loin d’être une des personnalités en ligne prédominantes, elle a tout de même un nombre non-négligeable de fans qui la suivent et la soutiennent. Pour eux et leur amour, Melosa dédie une grande quantité de son temps et son énergie.

Récemment, elle a montré de l’intérêt pour voyager et, ainsi, faire part de ses aventures à ses abandonnés qui sont pas mal réceptifs à l’idée. Il lui faut un peu de temps pour accumuler des fonds et convaincre ses parents (parce qu’ils existent encore, mine de rien), mais elle réussit à se mettre en chemin pour Lumiris, une région peu connue qui, si elle attire autant sa propre curiosité, elle devait aussi le faire pour ses fans.

C'est donc pleine de rêves que Melosa, toujours en compagnie de sa fidèle Viviane, se lance dans sa première vraie aventure !