Vai’ata avait la tête ailleurs. La bataille de boule de neiges n’avait pas vraiment suffit à éloigner tous les nuages qui hantaient son esprit, et c’était plutôt gênant. Parce que Vai’ata n’avait pas l’habitude de se laisser aller trop longtemps aux pensées négatives. Si elle s’était laissée allée, par le passé, elle ne serait plus là pour en parler ; sa survie, en quelque sorte, montrait à elle seule cette façon de penser.
Vaia’ata Ehu-kai ne pouvait pas se laisser parasiter par la morosité et la culpabilité.
Quand bien même coupable, elle l’était. Coupable d’avoir abandonné sa famille, et coupable de ne pas avoir su se faire pardonner. Coupable d’avoir disparu sans un mot, sans nouvelles, coupable de les avoir laissé se démerder sans une paire de bras supplémentaire. Mais c’était une bouche à nourrir en moins, aussi.
Revoir Ele’i et Kiana lui avait fait franchement du bien ; elle ne s’était jamais sentie aussi proche d’eux que depuis qu’ils renouaient leurs liens. Mais Mana… Mana n’avait pas digéré, et bien qu’elle fit tout pour, elle doutait y parvenir (ou le mériter). Et ce qui l’emmerdait le plus dans cette situation, c’était pas la situation elle-même, il fallait l’avouer. Ce qui la travaillait le plus, c’était justement l’impact que ça avait sur elle.
Aussi fort aimait-elle son frère, elle ne pouvait pas se laisser aller pour ça. Il était en vie, il allait bien ; qu’il ne la déteste devait être le cadet de ses soucis. Sauf qu’il ne l’était pas ; Vai’ata aimait qu’on l’aime, par-dessus tout, mais pensait qu’elle n’avait rien à faire du contraire. C’était faux, au moins au sujet de sa famille. Elle vivait mal d’être détestée d’elle ou d’un de ses éléments -sans savoir s’il la « détestait » réellement.
En fait, ce qui la travaillait le plus dans cette histoire, c’était de ne plus se sentir « intouchable », ne plus avoir la sensation que rien ne pouvait l’affecter. Maintenant, elle voyait bien que c’était un bobard -ou une simple vérité tronquée et ignorée, dans tous les sens du terme. Et c’était dur de fermer les yeux dessus.
Alors elle avait la tête ailleurs, vraiment, ses pensées se baladaient loin très loin. Quand elle était monté dans le traineau, elle n’avait pas réfléchi outre mesure ; il restait une place, elle était montée, point. En temps normal, elle se serait permis un immense sourire, une petite plaisanterie, une taquinerie ; vu le regard de la gamine, ç’eut été efficace.
Sauf qu’elle avait la tête ailleurs, vraiment, et elle avait mis quelques instants à réaliser qu’elle était en compagnie de parfaits inconnus -deux gosses en plus- qui la dévisageaient, l’une avec incrédulité, l’autre perplexité. Et puis elle avait souri, et la gamine avait explosé.
Ok, fallait l’avouer, elle était habituée à ce genre de réaction ; pourtant, elle avait légèrement écarquillé les yeux avant de se fendre d’un rire. Et la petite s’était sentie encouragée, évidemment ; et ça avait serré dans sa poitrine, à Vai’.
Elle adorait les enfants.
Ils lui rappelaient toujours ses frères et sœurs, comment elle veillait sur eux qui avaient fait naître en elle l’âme d’une mère ; mais elle était devenue irresponsable la mère et avait voulu être elle-même avant, alors elle avait fui. Elle ne se voyait pas avoir de môme, ne se voyait pas élever encore d’autres petits, alors c’était un gros non. Mais quand elle voyait des gosses, ça lui faisait toujours un truc, qu’elle le veuille ou non. Et elle ne pouvait pas s’empêcher, non plus, de s’amuser avec eux.
Donc bien sûr, elle avait répondu à la gosse -Victoria, qu’elle s’appelait, et son frère, c’était Damien-, qui avait chassé toutes ses vilaines pensées.
C’est magique, un enfant.
» T'es encore plus belle en vrai qu'à la télé !
Nouveau rire ; adorable. Oh bien sûr, ça faisait plusieurs minutes qu’elle se faisait grossir l’égo, mais c’était très subsidiaire. Elle ne pensait pas à mal ou avec intérêt ; Victoria s’émerveillait juste d’une étoile lointaine devenue temporairement si proche. C’était innocent, spontané, et si chaleureux. (Oubliez le ‘elle ne veut pas élever de mômes’, elle va les adopter si ça continue)
» Merci !
Et elle continue de parler, de s’émerveiller, son regard brille. Et Vai’ata se souvient de ce qu’elle aime par-dessus tout dans sa voie, de ce pourquoi elle l’a choisie ; c’était pas pour qu’on l’aime, c’était pour faire briller les yeux, tous comme les siens, faire s’envoler les cœurs, déverrouiller les rêves -réveiller les rêveurs, les pousser à les matérialiser. C’est pour les autres, pour les gamins les abimés les paumés, ceux qui ont besoin d’une icône, de quelque chose à quoi se raccrocher, juste le temps de se lancer, de marcher droit, aussi longtemps qu’il le faudra. Et ça chasse un instant ses doutes ; si elle peut faire briller cette gamine, alors elle n’a pas échoué, alors elle ne peut pas se laisser aller. Pour elle, mais pour d’autres aussi.
» Vicky, la ferme ! Tu vas faire fuir jusqu'au Rattata le plus sourd à trois kilomètres à la ronde !
» Mais c'est une star Damdam, qu'est-ce que tu comprends pas ?
Elle ne peut pas s’en empêcher ; elle glousse. Les échanges entre frère et sœur sont toujours aussi hilarants qu’attendrissants, vraiment. Même si elle a plus tendance à être la mère que la sœur avec ses cadets, et qu’elle a rarement… disons, elle n’a plus l’habitude des rebuffades. Les seules qu’elle a vécu c’était Mana. Pas la même ambiance.
Bref.
La petite décide qu’elle se moque de l’idiotie de son grand frère et revient à la charge, sous le regard patient de l’insulaire.
» Tu sais déjà pour qui tu vas poser la prochaine fois ? Tu vas mixer bientôt ? On pourra venir ? Dis tu peux nous inviter ?
» Hmmm, dans l’ordre ; oui ; je suis en pleine pause mais le mois prochain j’y retourne ; je dirais bien oui mais t’es un peu jeune ; et la prochaine fois que je fais une scène publique où vous pouvez venir, évidemment.
Les fêtes où l’alcool coule à flot n’est pas vraiment un endroit pour les enfants. Elle tapote un instant son menton dans un air pensif puis les observe tous les deux du coin de l’œil, voyant la déception immense de son interlocutrice.
» Mais disons que je peux toujours vous improviser un truc quand on descendra. Je me déplace nulle part sans mon PC, il est dans ma voitu- oh ! Vous n’aurez pas besoin de me suivre, ne vous inquiétez pas. Mais volontiers, le concert privé.
Sourire amusé devant la tête que ses interlocuteurs doivent afficher.
» Hmm, vous vous amusez bien, sinon ?
Il fallait l’avouer, la question était surtout destinée à l’aîné, entre véritable intérêt et petite pointe amusée.

Allen, regarde, regarde ! Il est impressionnant ! Tu ne trouves pas ?!
Un minimum, oui.
Tu regardes le mastodonte en partageant tout à fait l'avis de Jenna. Ces créatures sont absolument énormes. En comparaison, celle qui doit être sans dresseuse fait minuscule, perchée là-haut. Enfin, minuscule, mais pas mignonne ou attendrissante pour autant. Tu ressens même une franche antipathie à la regarder, et préfères détourner ton attention de la jeune femme pour te focaliser à nouveau sur ton amie.
Ton amie. C'est plutôt agréable ! Tu t'es vite fait des amis, à Lumiris, c'est cool.
Jenna est cool.
Quand elle essaie pas de mourir.
Yep, c'est des patates.
(Dans la poésie et la finesse)
T'as à peine le temps de formuler ton observation plus que pertinente qu'elle s'est déjà désintéressée de toi -tu compatis à un niveau spirituel son absence de focus- pour s'approcher des haydaims. Il faut dire qu'ils sont magnifiques, et l'idée de monter dans le traîneau pour te faire ... traîner, t'enchante au plus haut point. (Comme Ashe le dirait s'il le pouvait : vive le papa noël mode) Vous montez avec une joie et une excitation palpable -en même temps, vous êtes deux mômes- et tu dois lutter de toutes tes forces pour ne pas toucher les braves bêtes.
Ils sont magnifiques ! C'est... ambiance noël, non ?
Un peu en retard du coup... non ? Enfin là n'est pas la question. Avril c'est le mois de noël de toute façon, c'est bien connu. Bref, vous montez, vous observez autour de vous avec la fougue d'un lutin de noël hyperactif et vous émerveillez sur tout ce que vous voyez.
Tous les deux.
Jenna a trouvé un bon ami.
Ils sont trop mignons !
Ouais !!
T'aurais bien aimé avoir une famille unie tiens.
... pourquoi cette pensée ? Oh well. Oublions. De toute façon Jenna se tourne brusquement vers toi avec une lueur dans le regard qui peut ne rien présager de bon -donc quoiqu'elle dise, t'es à fond avec elle.
Tiens en fait, tu comptes participer au cours de cuisine aussi ?!.... On pourrait être "rivaux", si tu veux !
"Cours de cuisine" ? Nope, très peu pour toi. Ca t'inspire pas.
Carrément.
...quoi ? On a dit... ahhh ! Non Allen, "cours de cuisine", à quoi tu penses" !?
Là !!
Bien sûr, oui, vas-y, changes de sujet- même si ce cerfrousse a une couleur étonnante effectivement. Ca me donne troop envie de partir en randonnée. Pas toi !? Faut que j'parte en rando la semaine proc--- quand j'aurais du temps.
Tu découvres la vie active, c'est bien.

Citation :

Alors qu’il se promenait dans Windoria, visitant la ville tout juste reconstruite, Yukiya se retrouva devant l’entrée de la réserve forestière, un peu par hasard. Son Evoli entre les bras, il admira les décorations pendant un moment, avant que son regard tombe sur un panneau.

Une balade en traineau ? Ca devait être franchement sympa ! Et en bonus, c’était gratuit, en plus. Alors pourquoi ne pas essayer ? Bon, si l’activité avait été payante, il y serait allé quand même. Enfin, à condition d’avoir eu les moyens, bien entendu.

Décidé, l’apprenti Ranger s’approcha d’un groupe qui venait de se former. Son regard se posa d’abord sur les Haydaim, puis il remarqua aussi un grand Mamochon. Cependant, il mis fin à sa contemplation, pour se concentrer sur ce que la jeune femme à l’entrée leur disait.

Donc, les Pokémon pouvaient être très agressifs, n’ayant pas l’habitude de voir des êtres humains. Mais le Pulsar ne s’inquiétait pas là-dessus. Tant qu’il restait bien dans le traineau comme demander dans les consignes de sécurité, il n’y avait aucune raison qu’il y ait un accident. Et son Evoli était de nature calme, ce n’était pas lui qui causerait des problèmes. Tant mieux, il pourraient profiter de cette balade tous les deux.

Il était également demander de ne pas nourrir les Pokémon et de ne pas les capturer non plus, ce qui paraissait logique pour Yukiya. S’il voulait capturer un Pokémon, il irait dans une zone sauvage, pas une réserve naturelle protégée.

Enfin, il avisa une place libre à l’arrière du traineau et alla s’y installer, posant son Evoli sur ses genoux. La balade commença peu après. Yukiya admira le paysage, curieux de voir quelle espèce de Pokémon il allait bien pouvoir observer. Ce serait des Pokémon de type Glace, bien sûr. Mais c’était tout ce qu’il pouvait affirmer pour le moment.

Shigure avait l’air tout aussi absorbé et admiratif face aux paysage qui s’offrait devant ses yeux.

Alors, au pied d’un sapin, Yukiya repéra un quatuor de Pokémon.

« Regarde, Shigure. Tu as vu les quatre Pokémon, là-bas, au pied du sapin ? »

Le Pokémon évolutif fit un petit bruit affirmatif.

« Les deux petits, ce sont des Marcacrin et les plus grands, des Cochignon. »

Une petite famille, peut-être.

Mon mois d’Avril n’a jamais été aussi excitant. Habituellement, je m’en contre-balance de cette période de l’année - l’été étant bien plus intéressant – mais c’est bien la première fois que je suis aussi productive au Printemps.

Après la bataille de boule de neige, Windoria me propose pleins d’activités à découvrir. Mon choix est vite trouvé lorsque je tombe sur un panneau me proposant une balade en traîneau gratuite. Mon âme d’enfant prend possession de mon corps, filant vers l’enclos.

À l’entrée est plantée une dame peu commode avec un gigantesque Mammochon. Toute mon admiration est focalisé sur ce dernier : il est beau, grand, imposant sans être menaçant. Je crève d’envie de caresser son manteau chaud. J’observe ensuite derrière moi un homme, sa femme et deux enfants.

« OH MAMON JE VEUX MONTEH SUR LE GROS MOMMOCHON

- Chut, tiens toi tranquille Steven. EH ENZO TU RESTES ICI »

Oh bordel. J’ai un très mauvais pressentiment mais je n’ai pas envie d’y croire. Je croise les doigts dans l’espoir de ne pas passer ma promenade avec eux. La meuf elle sait même pas tenir ses gosses et veut qu’ils se tiennent tranquille pendant une heure sur un traîneau où on est collé serré ? Malheureusement, je suis comptée dans le groupe.

La dresseuse de Mammochon nous rappelle les règles. Il y a beaucoup de restrictions mais c’est ainsi que la vie est faite. Je hoche de la tête à chacune des normes imposés, l’air sage. Derrière moi s’agite les mômes : leur daronne a abandonné l’idée de tenir ses enfants et le père est sur son téléphone. Une belle famille moderne.

Enfin, nous rejoignons un gros traîneau en bois. Ses couleurs me rappellent tellement Noël que je me mets à douter de la saison actuelle. Je contemple avec amour les cerfs qui nous attendent. Certains broutent, d’autres font la gueule et l’un d’entre eux se gratte le popotin. Le pauvre, il galère à frotter avec sa corne, je lui aurai bien apporté mon aide.

C’est l’heure du départ. J’ai le seum absolu parce que je me retrouve avec ce groupe familial. Je suis la première à rentrée et il a fallut attendre cinq minutes avant que les autres me rejoignent. En effet, c’est pour eux le bon moment de prendre une photo dans le traîneau. Ils m’ont jartés avec leur sourire d’hypocrite le temps de prendre un cliché dégueulasse de leur sale tête, tout ça pour obtenir quelques ‘‘j’aime’’ sur Facebook. Ils font trop genre d’être parfaits alors qu’en vrai, ce sont des péquenauds incapable de se comporter correctement en société. J’échange un regard amer avec le charretier. Je me sens beaucoup moins seule à être agacée maintenant.

Un coup sec dans la corde et on démarre. Nous pénétrons dans cette forêt enneigée comme si c’est un autre monde. Les touristes que nous sommes contemplons les pins et sapins figés dans la glace. Je tente de repérer les pokémons cachés parmis les êtres mais la plupart du temps, les deux petits gars me dévancent.

« REGA’DE MAMON C’EST UN CARACACRIN

- Oh oui, c’est joli. »

Ma claque claque machinalement pour exprimer mon désarroi. Même pas la mère elle corrige son gosse, le pire c’est qu’elle s’en tape parce qu’elle est vampirisée par son téléphone. Ne pouvant pas laisser ce garçon dans l’ignorance, je lui dis :

« Non, ça se sont des Marcacrins. »

Je me tape un gros vent de sa part mais au moins il est averti. Je me contente de regarder le troupeau de petits cochons carapater dans les bois. Je les trouve absolument adorables, c’est difficile de ne pas penser à en adopter un. Nous apercevrons à peine les autres bêtes à cause des exclamations des bambins. Je passe mon temps à ravaler ma colère et prendre mon mal en patience.

Plus nous progressons, plus le paysage change. Les arbres se font plus rares laissant se dresser l’immense arène de Type Glace. J’ai exclamé le même « oooh » que les enfants lorsque j'admire le bâtiment. Celui-ci ressemble à un immense dôme glacé s’imposant dans ce monde froid. L’arène de Glace. Un jour – très bientôt je l’espère –, je reviendrais ici affronter la championne. L’atmosphère qui s’en dégage attise au plus au point ma considération. Ce petit avant-bouche me motive à aller plus loin dans mon aventure.

C’est ainsi que s’achève cette excursion périlleuse. Il est temps ! La fin du trajet a été plus supportable car la curiosité des gamins a été assouvi. Maintenant, ils crèvent la dalle et harcèlent leurs parents pour aller casser la croûte. Je suis la seule de la petite troupe à remercier chaleureusement la gérante.

« Merci beaucoup pour cette promenade. Bonne journée, bon courage ! »

Je doute qu’elle ait remarqué mon amabilité mais à sa place, j’aurai aimé qu’on m’adresse cette attention. Ça ne doit pas être facile pour la jeune femme de passer sa journée dehors à se geler les miches et répéter sans cesser les ordres à chaque personnes qui sont parfois irrespectueuses. Dans tous les cas, s’en est fini pour moi, j’ai eu ma dose.

Je sors de mon paquet une cigarette. Avant même de la fumer je me sens soulager : toute ma frustration réprimée va pouvoir s’évacuer en un nuage de fumer. Coincée entre mes lèvres, j’allume ma clope avant de relever la tête. À ce moment même, j’ai cru reconnaître le gars avec qui j’ai lutté pendant la bataille de boule de neige. Toujours dans le doute, j’avance lentement jusqu’à la personne. Si je fonce vers lui et que je me goure sur son identité, je vais être embarrassée. À force d’examiner l’individu, mon cerveau conclut qu’il s’agit de Gareth. Je suis super contente de croiser une connaissance qui me fera oublier le calvaire de la promenade. Je me précipite vers lui en lui faisant un grand signe de main.

« Eh Gareth ! »

Il ne semble pas accompagné par son fidèle acolyte. Je ne me pose pas plus de question, les miens roupillent dans leurs pokéballs. Je me stoppe juste devant lui avec un grand sourire.

« C’est moi, Manon. Tu t’en es remis de ta blessure ? »

J’observe sa jambe toute emplâtrée. Au moins, elle a été soigné. Je prends soin de ne pas lui souffler ma fumée au visage avant d’enchérir.

« Woaa, c’était pas un p’tit bobo qu't'as là … Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu devrais pas t’reposer chez toi ? »

Je zieute les traîneaux prêts à partir. Il a probablement fait une virée avec les Haydaims ou compte le faire. Je me recule un peu avant de tirer une taffe.

Sans faire mine de rejoindre la file d'attente pour monter sur le traîneau, Astelle se tenait devant la petite femme au Mammochon.
Ses yeux brillaient en la contemplant. L'organisatrice était touteeeee petiteeeee mais elle regardait les gens comme si elle était à deux doigts de leur casser un bloc de glace sur la tête. C’était super cool !

— ...dites, dites… pardonnez-moi si je me trompe, mais… est-ce que vous êtes bien Capucine Alambra, la Championne d’Arène du Type Glace de Windoria ?

Prenant une grande inspiration, la petite postière se pencha énergiquement en avant. L’angle d’inclinaison du buste était parfait ! Sa posture convoyait à la fois professionnalisme et respect. A cet instant, on aurait pu graver d’Astelle une statue qui illustrait à merveille la diligence (et la propension à commettre des erreurs) d’un agent du service public. C’était exactement ce que son supérieur de la Dracoposte lui avait appris pour réclamer une augmentation, s’excuser d’une erreur de livraison ou demander une faveur !

Car en effet, Astelle avait l'intention de demander une faveur.

— ...est-ce que vous voulez bien m’échanger une pokéball, sivouplaît…? Si j’attrape un pokémon de Type Glace un jour, c’est celle-ci que j’utiliserais…

Et oui ! Ayant rassemblé tout son courage, la jeune fille était en train d'oser lui demander... un autographe !
L'échange de pokéballs était une forme de dédicace répandue. Même si Capucine Alambra n’était probablement pas du genre frivole qui customisait les siennes avec un design particulier : utiliser la pokéball d’un Champion pour capturer un pokémon de son type fétiche était perçu comme une forme de porte-bonheur, à Lumiris comme dans le monde entier !

C’était bien la toute première fois que la jeune fille osait réclamer une telle faveur. Mais il y avait une bonne raison à cela. Une raison de taille pourrait-on même dire. Etant elle-même une touteeeee petiteeeee dresseuse, à l'allure inoffensive : Astelle Dumas était fan de l'abominable Championne des neiges !

*


"Quand je serai plus grande, moi-aussi, je voudrais un regard à faire cailler le lait !"
Et une élégance mortelle en kimono !  Et une épée qui fait tchwiiiing sous le clair de lune, et..."



~ Le fantasme d'une petite postière ~
(Désolé, Astelle... mais tu peux toujours rêver...)

Intervention du MJ: