Citation :

Le projet sur lequel l’équipe de doublage travaillait étant terminé, l’une des collègues d’Elwing, June, avait annoncer qu’elle partait pour le week-end afin de visiter la ville de Corrifey. Ainsi, elle avait invité la jeune fille aux cheveux bleus a l’accompagner. Elles avaient donc loué une chambre dans une petite maison d’hôte. Puis, une fois sur place, après avoir déballé leurs affaires, elles s’étaient rendues au stade, pour assister à un combat d’Arène.

Quand le match fut terminé, les deux collègues se séparèrent. June voulait tenter d’aller demander un autographe au Champion. Elwing, pour sa part, voulait visiter un peu la ville. Donc, elles avaient convenus de se retrouver dans une heure à la terrasse d’un petit restaurant repéré un peu avant d’arriver au stade.

Alors qu’elle se promenait dans les rues de la ville, la Pléiade repéra une petite boutique de souvenirs et se laissa donc tenter. Elle craqua sur une peluche, un mug et un porte-clé, tous à l’effigie d’un Ponyta de Galar. Elle acheta également un petit cadeau pour sa collègue, avant de payer et de sortir de la boutique, ravie.

« Ah ! Corrifey est vraiment une belle ville, tu ne trouves pas, Estel ? »

Perché sur l’épaule de sa dresseuse, le petit Tarsal hocha la tête en poussant un petit cri enthousiaste. Oui, Elwing était tombée sous le charme de cette ville. Entourée d’arbres majestueux et de nombreux champignons lumineux, il s’en dégageait une ambiance mystique.

Soudain, l’estomac d’Elwing se mit à grogner, demandant qu’on lui accorde de l’attention. En regardant sa montre, la jeune fille se rendit compte qu’il était bientôt l’heure de manger. Elle se mit donc en route. Mais alors qu’elle marchait en direction de la terrasse où elle et June avaient prévu de se retrouver, une voix attira son attention.

Près d’une fontaine en forme d’Oratoria, un vieil homme accompagné d’un Ramboum interpellait la foule. Il y avait déjà quelques personnes rassemblées autour de lui. Curieuse, Elwing dévia de son chemin initial pour s’approcher aussi, afin d’écouter les paroles du vieil homme.

Il disait que cette fontaine n’était pas une fontaine ordinaire. Une légende racontait que le Pokémon légendaire Jirachi lui-même était venu s’y abreuver. Depuis ce jour, quand une personne faisait un vœu en lançant une pièce dans cette fontaine, son souhait se réalisait.

La réaction du publique était plutôt mitigée. Certains s’en allait, en disant que ce n’était qu’une arnaque ou que le vieil homme n’avait pas toute sa tête. D’autres étaient plutôt intrigués et commencèrent à s’approcher de la fontaine un par un afin de faire un vœu. La jeune fille aux cheveux bleus faisait partie de la seconde catégorie de personne, croyant aux paroles du vieil homme et en cette légende, qu’elle ne connaissait pas.

Un vœu.

Alors qu’elle attendait son tour, Elwing se demandait qu’est(ce quelle pourrait souhaiter. En fait, il y avait bien des choses qui lui venait à l’esprit. Le bonheur de ses proches, que le restaurant de sa mère continue à avoir beaucoup de succès, que son père soit moins obnubilé par son travail et se préoccupe un peu plus de sa famille, qu’il vienne assister à ses concours, qu’elle soit plus courageuse et qu’elle parvienne à dépasser son manque de confiance en elle-même…

La voilà près de la fontaine, à présent. Mais elle ne s’était toujours pas décidée. Elwing baissa les yeux. La lumière produite par les champignons entourant la fontaine faisait briller les pièces qui reposaient au fond de l’eau. Et soudain, elle su quel souhait elle voulait formuler. Attrapant son porte-monnaie dans son sac à main, elle en retira une pièce.

*Cher Jirachi, je souhaite simplement que tous les vœux de ceux qui sont passé avant moi se réalisent.*

Après avoir formulé son vœu, Elwing lança sa pièce. Celle-ci tournoya dans les airs pendant quelques secondes avant de plonger dans l’eau dans un « plouf », rejoignant doucement ses semblables au fond de la fontaine.

Ce fut à cet instant que l’estomac de la jeune chanteuse grogna à nouveau. Elwing s’éloigna de la fontaine de quelques pas, avant de jeter un coup d’œil à sa montre… et de constater qu’elle était en retard ! Alors, elle attrapa son téléphone en vitesse afin d’envoyer un message à sa collègue.

Elwing :
Désolée pour le retard, j’arrive ! Ne commandes pas sans moi !

Une fois son message envoyé, elle replia son téléphone dans son sac à main avant de se mettre en route en trottinant.

Be careful what you wish for

Tu déballes ton vingtième cadeau et tu soupires. Super smach bros. Nice! Mais pourquoi tu lèves les yeux comme ça. Ça va, Dudley? Tu peux pas être un peu plus reconnaissant? Tes parents ont travaillé fort pour toi. Mais non, toi, tu voulais l’édition limitée. Sauf que tu l’as demandé en retard. Tant pis pour toi.

Après ton énième caprice (wow, tu réussis à en faire un pour chaque cadeau), tu finis par céder et y jouer quand même. Tu attrapes ta switch, tu insères le jeu et tu lances la partie. Enfin, ça devient intéressant. Peux-tu au moins faire un effort et faire semblant d’apprécier le générique? Des gens ont travaillé fort là-dessus, tu sais. Qu’est-ce que je dis là, bien sûr que tu t’en fous! Tu penses surement qu’ils auraient dû en faire un spécialement pour toi. À quel point peut-on être arrogant… Enfin, tu arrives à l’écran d’accueil et tu commences. Devant tes yeux, un signe clignote : Select Your Champion.

-J’ai entendu dire que les personnages sont badass, te dis ton cousin.

Merci gamin! Enfin un qui sait apprécier la qualité quand il la voit. Toi, par contre, tu chiales à chaque combattant sur lequel tu passes. Trop faible, trop laid, trop nul… et puis tu t’arrêtes enfin.

-Evelyn Nox? C’est qui, elle.

Pardon? Tu sauras mon grand que je suis une championne. Ou j’aimerais le devenir. Attends, pourquoi je suis perdue? C’est flou, j’ai un vague souvenir d’une petite bête.

-Hey, regarde, elle a un Poussifeu. Elle est dans ton Pokémon?

Oh, oui, voilà. Je suis une dresseuse Pokémon. Comment j’ai pu oublier ça, moi. J’ai l’esprit embrouillé, c’est vraiment étrange. Je me souviens être arrivé à Lumiris et… plus rien. Pourtant, j’ai l’impression de reconnaître où je suis. Est-ce que je suis sensée savoir ce qu’est Super Smach Bros.?

-Tu trouves pas qu’elle ressemble à la fille dans RWBY? Tu demandes.

Euh, non? Déjà, ça se prononce Ruby, d’où tu sors à épeler les lettres. Ensuite, OK, on se ressemble un peu, mais c’est peut-être juste une cousine lointaine. J’ai plus de classe, bon.

-Meh, je peux bien l’essayer, tu dis et tu lances la partie.

Pendant un instant, je suis plongée dans le noir. Puis enfin, c’est comme si j’ouvre les yeux, sauf qu’au lieu d’être dans ton salon à regarder ta sale tête, je suis sur une plate-forme en face d’une grosse boule rose. Rondoudou?

5. 4. 3.

Non, attends, il y a quelque chose qui cloche. C’est pas un Pokémon, ça.

2. 1.

Oh, c’est ton cousin qui le contrôle? J’avais même pas remarqué qu’il avait aussi sa switch avec lui.

Fight.

Woah, woah, woah, baisses le son, la musique est vraiment trop forte. WTF? Qu’est-ce qu’il fait, lui? C’est quoi cette attaque-là? Est-ce qu’il essaye… de m’aspirer? Je suis sensée faire quoi, moi, j’ai juste une mallette et ma Pokéball.

Ah oui tiens, Poussifeu. Je pourrais peut-être l’envoyer au combat. Hey, mais pourquoi est-ce que j’avance vers la boule rose? Oh, c’est toi qui me contrôles? Mais pourquoi tu me lances directe dans sa gueule. Bon, t’essais de me faire éviter en sautant. C’est super efficace. Non. T’as déjà ou...

T’appuies sur n’importe quel bouton, ça se voit. Ma mallette, elle, décide de s’activer comme par hasard. C’est quoi ce bordel, j’ai un gun maintenant. Et pas n’importe lequel. Tu défonces la zone au complet avec la quantité balle que tu me fais déchaîner. Je suis même certaine que le jeu est sensé faire autant de dégâts. Ça doit être un bug. On dirait que quelqu’un à trafiquer… Non. Pas possible.

Dis-moi que t’as pas fais ça!

J’ai souhaité milles fois devenir championne, mais peut-être que de le faire devant Jirachi, c’était pas une si bonne idée. Oups.

Halloween

Modération:

Un soir froid d'hiver, me voilà suspendue au dessus du vide, sur le toit de mon immeuble. Je crois n'avoir jamais bu autant de Despe que ce soir-là. C'est la première année sans mon papa.

Mes larmes se mêlent avec ma morve, osbtruant ma vue et mon odorat. Pourtant, cela ne m'empêche pas d'être assise sur le parapet. Les pieds dans le vide, je ne sens plus les picotements et les vertiges dûs à la hauteur : c'est comme si la peur ne m'atteint plus.

Au fur et à mesure que les bouteilles et mon paquet de clopes volé se vident, je me convainc que je n'ai plus rien à faire dans son monde. Je n'aurai jamais dû naître, d'ailleurs. Pourquoi m'a-t-on donné la vie si c'est pour subir le désespoir qu'est la réalité ? Ne pouvant questionner ma mère ni personne, mon regard mouillé se tourne vers le ciel.

Jamais je n'ai cru en une quelconque force supérieur. Même pas Arceus, tout ça c'est du pipeau. Pourtant, à ce moment là, je cherche cette présence divine qui sera apaiser mes maux par ses réponses.

« EeeEeh TOI ! Ouais toi, Dieu, Arkeusse ou ch'ais pas quoi là ... *snif* si autant d'gens te vénèrent et te disent si clément et bourré d'amour, alors pourquoi ... POURQUOI TU M'FAIS SUBIR TOUT ÇA ?! »

Je jette ma bouteille en verre dans le précipice. J'aurai probablement blessé quelqu'un mais je m'en fiche. Il aura jamais aussi mal que moi, là maintenant. Dans le mouvement du lancer, mon pied a risqué de perdre son appui. Je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas déjà vacillé : je n'ai plus le vertige, plus rien ne me touche désormais. J'aurai dû aisément me jeter à terre. Au lieu de ça, l'adolescente en pleine crise que je suis, hurle dans le vent.

« Dis moi, pourquoi chu' là ?! Si tout ceux que j'aime me fuient comme la peste ?! »

Des images de mon père dans son lit d'hôpital apparaissent comme un flash. Mon cœur se tort mais ma maman n'est pas là pour me réconforter. Au lieu de ça, elle est partie faire la timp' dans les bars pour se trouver un homme riche et boire comme une trombe. Ni mes frères, ni ma sœur ne tentent d'empêcher ce que je risque de commettre. Après tout, ils sont tellement ensevelis dans leur problème perso' qu'ils sont aveugles à ma souffrance.

Je suis prête à te rejoindre, papa. Plus personne ne me retient. Je n'ai pas d'objectifs dans ma vie si ce n'est que poursuivre une folle qui ne m'aime pas. J'ai l'impression que ce monde n'est pas fait pour moi : qu'est-ce qu'une fille paumée dans une banlieue peut réaliser de bien ? À part finir dans la rue le corps brisé. Je suis consciente d'être en train de sombrer à 15 ans, or j'ai beau essayer de tourner vers le droit chemin mais c'est impossible. Toi, papa, tu as cru en moi. En cette petite fille plein de potentiel, bourré d'énergie et d'amour à revendre. Elle est bien loin maintenant, cette gamine aussi exceptionnelle. Ma tête s'enfonce dans mes genoux, recroquevillée au bord du vide.

« A ...a... à quoi je sers, si je ne rends bersonne heureux ? Si ..'ai bersonne qui croit en boi ... »

Voilà que l'adolescente pathétique sanglote comme un bambin. On pourrait croire que c'est une simple histoire d'amour qui la contrarie mais ce n'est pas le cas. La voilà qui se lève pour faire face à la lune ; cette dernière a beau se cacher derrière les néons de la ville, elle en reste pas moins imposante.

« Zi ... zi vraiment t'existes ... »

Elle ouvre le cœur en écartant grand ses bras. Ses pieds sur le rebord de la brique, la jeune fille s'exclame à pleins poumons :

« PROUVE BOI QUE BA BIE BAUT LA BEINE D'ÊTRE BÉCU, QUE QUELQU'UN B'ATTENDS AU BOUT DU TUNNEL »

En vérité, je n'ai pas vraiment envie de mourir. Je souhaite égoïstement que quelqu'un me retienne. Qu'il dise qu'il m'aime et que je compte pour lui. Au lieu de me sortir moi même de ce gouffre, j'attends qu'une main me soit tendue.

Soudain, mes joues glacées par mes larmes me réveillent de ma torpeur. Mais pas seulement : une douleur vive dans le bas du dos me force à regarder par dessus mon épaule. Puis, mes yeux de poissons morts se ravivent.

« Obélia ... »

Le Tiplouf à peine sorti de sa coquille me réclame de la nourriture. Sans lâcher mon pull, elle s'obstine à me ramener sur le toit. De nouveau, je fond en larme.

« Qu'est-ce qu'tu deviendrais si j'étais pas là ... ? »

C'est fou ce timing : alors que je suis sur le point de prendre mon envol, ce pokémon qui semble tant me haïr me harcèle pour me ramener les pieds sur terre. Grâce à Ophélia et son coup de bec, j'ai évité de commettre une bêtise. La portant en dessous de ses petites ailes, je la blottit contre ma poitrine.

« Merci ... merci ... merci ... » je lui marmonne en épongeant mes fluides sur son beau pelage.

D'habitude, le Tiplouf ne supporte pas être dans mes bras mais cette fois-ci, elle se tait. Ne conteste même pas. À part moi, personne en à rien à fiche d'elle. Après tout, c'est le cadeau que papa m'a fait. « Prends soin de lui, il compte sur toi » qu'il m'a dit, lorsqu'il me l'a offert. Finalement, j'ai peut être une raison de rester en vie. À force de contempler le ciel pollué, une résolution prend forme dans ma tête, animant de nouveau mon être.

« On va partir, Ophbé. » je murmure après avoir essuyé ma morve dans ma manche.

Peut être que mon bonheur, ma raison de vivre, ne se trouve tout simplement pas ici. Il n'existe pas que Volucité dans le monde : la Terre est peuplée de régions qui ne demandent qu'à être découvert. Oui, mon bonheur est sûrement ailleurs.

***

Au milieu de la nuit, je me réveille encore avec des sueurs froides. J'ai l'impression d'avoir revécu ce moment sombre de ma vie. Suis-je toujours à Unys ? Prise de panique, je parcoure la pièce du regard jusqu'à tomber sur Astelle. Celle-ci dort paisiblement et profondément, collée à mon bras collant.

« Astelle ... »

Prise d'une vive émotion, je l'étouffe par un tendre câlin en lâchant une larmichette sur sa tignasse en bataille.

« Merci d'être là ... merci d'avoir donné un sens à mon vie.

Je dépose un bécot mouillé sur son front tout chaud. Ça a valu le coup de prendre cette décision, de quitter ma ville natale. En effet, j'ai rencontré l'amour, j'ai vécu d'innombrables aventures et j'ai appris à me découvrir au point qu'à présent, j'ai un autre but dans la vie que de dépendre des autres. En fin de compte, mon vœu s'est déjà exaucé.

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